Thomas Traversa nous transmet sa passion du risque. A Nazaré, sur l'un des spots les plus dangereux au monde, le Français trouve le bonheur dans les dépressions. "Chasseur de tempêtes" . Un Grand Format France TV Sport.
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00:00Musique
00:14Moi ce qui me plaît dans ce que je fais, c'est toujours trouver cette limite entre jusqu'où je peux m'amuser
00:20et en me faisant un peu peur en même temps.
00:22Et puis j'aime bien le fait de faire ça quand même assez seul.
00:25Le calme précède la tempête, c'est un lieu commun.
00:28Chez Tom Traversa, il prend tout son sens.
00:31Le calme, c'est lui. Enfin...
00:40Sale temps pour le camping, tant mieux.
00:42Depuis 20 ans, partout sur la planète, il la précède, il la traque, la tempête.
00:49Storm Chaser, chasseur de tempête, toujours à fouiller les côtes,
00:52Windsurf en vrac à chercher des noises dans le gros temps.
00:56Et ici, à Nazaré, sur la côte portugaise, il y a tout ce qu'il faut.
01:02Ce matin, le vent est là.
01:04Moi pour ma pratique, j'ai besoin du vent et des vagues.
01:07Et là, ce qu'on voit en ce moment, c'est plus la houle qui est créée par le vent.
01:13Et il y a une houle qui vient de beaucoup plus loin, qui va amener les grosses vagues.
01:16Si ça ne le fait pas, je peux me déplacer, je peux aller sur un autre spot,
01:20je peux attendre un prochain coup de vent.
01:22Je suis assez confiant par rapport aux conditions, là ça va vraiment monter.
01:27Et puis c'est ce qui est indiqué par la bouée en Espagne.
01:3114 heures, mer démontée, conditions optimales, rendez-vous au port.
01:37Ici, affronter les monstres en furie tout près des rochers nécessite une assistance.
01:41Pour gagner le large d'abord, et puis assurer la sécurité.
01:46Nazaré, c'est vraiment le seul endroit où j'ai vraiment peur tout le temps.
01:53Non seulement il faut être capable de surfer la vague,
01:55mais il y a tout ce qu'il y a avant, on peut se faire éclater avant même de prendre une vague.
02:01Ou après, il y a une falaise, il y a beaucoup de courant,
02:05il y a en fait tous les facteurs qui peuvent faire que la session peut être risquée.
02:08Ils sont réunis ici.
02:10La patience du chasseur, la bonne vague est là, jamais loin.
02:22C'est tout le temps réagir à chaque instant à ce qui se passe,
02:36prendre une décision tournée là, partir sur cette vague,
02:39elle est bonne, elle n'est pas bonne, faire demi-tour, repartir à l'HJV,
02:42c'est un peu en mode survie en fait.
02:44C'est pas de la lutte mais c'est plutôt en mode survie.
02:46faire des victoires, repartir à la JV, poum, bien.
02:48Ouais, c'est un peu en mode survie en fait.
02:50C'est pas de la lutte, mais c'est plutôt en mode survie.
02:57Y a un moment, j'en ai pris une belle et j'ai perdu le contrôle.
03:01Je me suis fait catapulter.
03:03J'étais à 5-6 mètres de mon matos, là j'ai un peu flippé aussi.
03:10Deux heures de navigation, des paquets de mer de 8 mètres,
03:127 vagues surfées, c'est bien.
03:17Franchement, j'ai eu une bonne session, je me suis amusé,
03:19je me suis fait peur, il m'est rien arrivé,
03:21j'ai pris les grosses vagues, c'était tout bien,
03:23donc il faut savoir s'arrêter et là c'est bon, j'ai eu ma dose.
03:28Ainsi va le quotidien de Thomas,
03:30sans cesse entre deux avions ou à traverser le continent en camping-car.
03:3336 ans, marseillais, marié, deux filles,
03:36et toujours dans le top 10 mondial, depuis 20 ans.
03:42Dans son carnet de bord,
03:44les plus gros spots de la planète,
03:46champion du monde du PWA World Tour 2014,
03:48vainqueur du premier Red Bull Stormchase la même année,
03:51Tom Traversa est une référence chez les Waveriders, et elle dure.
03:54Ce qui surprend, son gabarit.
03:56La plupart des spécialistes du gros sont des costauds.
03:59Il assume le côté crevette, 62 kilos tout sec, pour 1m78.
04:03Et à ce niveau-là, il est le seul.
04:08D'avoir toujours dû un peu plus batailler dans le vent fort,
04:12dans ces trucs-là, ça m'a aussi forgé un caractère de misérable.
04:15C'est pas parce que je suis plus fin que je peux pas y arriver, tu vois.
04:18Après, ce qui est clair, c'est que quand les conditions sont musclées,
04:21je vais un peu plus subir les conditions
04:23qu'un gros gabarit qui va être plus à l'aise.
04:25Mais justement, quand c'est des conditions vraiment extrêmes,
04:28je suis moins, on va dire, moins hors de ma zone de confort
04:31que quelqu'un qui a l'habitude d'être en contrôle
04:33et qui, d'un coup, se trouve un peu perdu.
04:35Légère transhumance.
04:37Péniche, 40 km au sud de Nazaré.
04:39Tom décide de partir de la plage en solo.
04:4120 minutes, 4 tentatives pour passer la barre.
04:45La chasse au gros, ça se mérite.
04:57Ce jour-là, session parfaite.
04:59Tom traversa ce mesure aux extrêmes en tout.
05:01Frêle dans les paquets de mer,
05:03aller chercher le calme intérieur dans la peur.
05:06Moi, je trouve pas ça triste d'aller dans les tempêtes,
05:09même s'il est un peu gris et tout ça.
05:11En fait, c'est ça, c'est tourner quelque chose d'hostile
05:14et d'un peu dérangeant en quelque chose d'appréciable.
05:17C'est-à-dire que du pire, on peut toujours en tirer quelque chose de bon.
05:20C'est sûr que dans ce que je fais, ça, c'est une bonne leçon.
05:23L'art de vivre serein dans les tempêtes
05:26et toujours du plaisir dans les dépressions.
05:29À méditer.
05:36Sous-titrage Société Radio-Canada