Le 9 février 2014, pour sa dernière prestation avant réfection, Bercy a été à la hauteur de sa réputation de plus grand tournoi de judo du monde. A 26 ans, pour sa première finale dans le Grand Slam parisien, Cyril Maret (-100kg) va offrir aux 15 000 spectateurs du palais omnisports une finale inoubliable.
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00:00Je me suis levé le matin, je me suis senti comme jamais en fait.
00:13Ça arrive très peu de fois dans la carrière d'un sportif de haut niveau.
00:15On a un sport à catégorie de poids, donc à des fois on peut sentir un peu de fatigue,
00:20un stress pas habituel, une certaine appréhension lorsqu'on voit le tirage au sort.
00:25Toutes ces choses-là, c'est des choses qui peuvent arriver et en fait, moi j'avais que
00:28du positif.
00:29J'avais fait un tournoi où j'avais pris tous les meilleurs.
00:34J'avais rencontré Naïdan au premier tour, qui était le Mongol champion olympique en
00:392008 et vice champion olympique en 2012.
00:41Et au deuxième tour, je prends Cho, le Coréen, qui a été dernièrement finaliste aux Jeux
00:46olympiques de 2020.
00:47Et j'y mets Ostogary en 20 secondes.
00:48J'étais dans une dynamique plus que favorable.
01:25Il faut s'imprégner de tout ce qu'il y a autour, de ce public en feu, de cette importance
01:32aussi, parce que ça marque beaucoup de points.
01:33C'est un grand chelème.
01:34On a un public extraordinaire, un peu chauvin, on ne va pas leur en reprocher, mais ils aiment
01:46venir encourager les judoka français et ça, on le ressent.
01:48C'est ce que je souhaite à tout le monde aujourd'hui, de pouvoir vivre une finale à
01:53Bercy avec un public en feu, où tous les gamins scandent votre nom alors qu'ils vous
01:59ont simplement vu à l'écran géant et ils ne vous connaissent pas, mais ils sont super
02:03heureux de vous encourager, d'être présents ce jour-là.
02:05Il faut être capable de rester canalisé, de canaliser ses émotions, de rester concentré.
02:23Je me fais marquer à 30 secondes de la fin.
02:27Et quand l'arbitre dit Hajime, il doit rester, il doit rester une vingtaine de secondes en
02:44fait.
02:45Je n'ai jamais paniqué.
02:46En fait, j'ai pris le temps de placer mes mains, j'ai pris le temps d'aller le fixer.
02:51Et j'ai souvenir d'avoir fait quelque chose qui n'est pas recommandé, mais j'ai levé
03:02la tête.
03:03J'ai levé la tête pour regarder le temps exact qui restait.
03:05J'ai vu six secondes, j'ai vu six secondes et j'ai dit à mon grand, il va falloir relancer
03:15une seconde par contre.
03:18Je fais une espèce d'avant arrière où je mets la jambe à l'intérieur et sachant qu'il
03:24ne pouvait pas non plus jeter à quatre pattes parce qu'il s'y prenait une dernière finalité,
03:27c'était fini pour lui.
03:28Donc, du coup, il bloque un peu, mais sans trop y aller.
03:32Et puis je laisse ma jambe à l'intérieur, puis je décide de partir sur Uchimata sur
03:35l'avant.
03:36Et puis je l'emmène, je l'emmène sur la tranche.
03:39J'ai un palmarès plus qu'honorable aujourd'hui avec une médaille olympique et six médailles
04:00européennes.
04:01Pour moi, mon plus beau souvenir de sportif, ça reste malgré tout cette première victoire
04:06au tournoi de Paris.
04:13Mais vraiment, cette victoire m'a fait prendre conscience que j'étais capable de battre
04:23tous les meilleurs et sur une journée, vu que je l'avais fait sur un tournoi.
04:27Et puis derrière, ça m'a clairement fait prendre conscience que je pouvais être champion
04:32tout simplement.
04:33Sous-titrage Société Radio-Canada