En 2021, aux Jeux olympiques de Tokyo, Romain Cannone avait surpris tout le monde. Médaillé d’or alors qu’il ne pointait qu’à la 47e place mondiale à l’épée avant le début de la compétition, il a profité de l’effet de surprise pour terrasser le gratin mondial. Constamment dans le top 10 mondial depuis son titre olympique, il vise le doublé à Paris, où il sera beaucoup plus attendu.
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00:00J'ai commencé l'escrime à l'âge de 12 ans.
00:27C'était en fait ma cousine qui était venue me rendre visite aux Etats-Unis, à New York, là où j'habitais.
00:34Et c'était moi le babysitter qui devait l'emmener faire un stage d'escrime.
00:39En fait, au lieu de rester assis, j'ai dit pourquoi pas essayer.
00:42Et du coup, c'est vraiment par hasard.
00:45À quel moment j'ai pris ce sport au sérieux ?
00:47C'est dès le début.
00:49C'est vraiment aux Etats-Unis, il y a vraiment cette philosophie d'être le meilleur tout de suite.
00:58J'ai vite arrêté les autres sports comme la natation, le foot ou l'escalade.
01:09L'événement déclencheur pour ma carrière de sportif de haut niveau,
01:13c'est quand j'ai su que je ne pouvais pas être escrimeur de haut niveau pour les Etats-Unis.
01:18C'est-à-dire que je ne pourrais pas participer pour les Américains.
01:20Tout était calculé, je devais finir mon université américaine, j'avais une bourse.
01:26Du coup, mes parents payaient moins cher l'université grâce à l'escrime.
01:29Mais finalement, je sentais que l'escrime n'était pas à son plus haut niveau là-bas.
01:33Mes deux parents étaient français.
01:34Et du coup, là, j'ai vraiment voulu prouver déjà aux Etats-Unis que j'avais le potentiel d'aller au jeu.
01:41Et je voulais aussi prouver à moi-même que je pouvais y aller.
01:44C'est ce qui m'a poussé aussi à déménager en France,
01:45d'apprendre la philosophie et le savoir-faire français dans l'escrime.
01:57Il y a des périodes de doutes, il y en a tout le temps.
01:59Même constamment, même maintenant en ce moment.
02:01Je veux dire, je pense qu'aller courir longuement, m'entraîner longuement,
02:07c'est ce qui m'a permis d'être plus zen quand je me posais des grosses questions.
02:12Et finalement, je pense que c'est ce qui m'a permis de faire mon choix,
02:15de m'écouter moi-même et de me dire, en fait, c'est ce que tu veux faire dans ta vie,
02:18c'est d'aller aux Jeux Olympiques et suivre ton rêve.
02:27Les Jeux Olympiques, pour moi, c'est l'événement XXL.
02:30C'est mon premier podium, si on peut prendre ça un peu en rigolant,
02:37parce que je n'avais pas gagné encore une Coupe du Monde à l'époque.
02:45C'est aussi le commencement d'une carrière après, derrière,
02:48qui a été pleine de podiums parce que je voulais prouver à moi-même
02:51que ce n'était pas juste par hasard que j'étais parti.
02:54C'est pas juste par hasard que j'étais là,
02:56parce que quand vous allez aux Jeux Olympiques, ce n'est pas par hasard non plus.
03:01J'ai du mal à dire mes émotions sur ces genres d'événements,
03:04parce que j'adore le découvrir.
03:06Ça veut dire qu'en fait, moi, je n'y vais pas avec une a priori
03:09de comment vont être les Jeux Olympiques,
03:11parce que de un, si on regarde le futur, on peut être déçu,
03:14ou même on peut être surpris.
03:16Et c'est comme ça qu'on ne réussit pas, par exemple, dans des compétitions,
03:18si on se dit que je suis surpréparé ou des choses comme ça.
03:21Moi, je me rappelle qu'à Tokyo, j'y allais avec des yeux d'enfant.
03:24C'est comme si j'allais à Disneyland.
03:26Et du coup, tout était une surprise et tout était une découverte.
03:29Et c'est comme ça que j'ai envie de vivre les Jeux,
03:31qu'ils soient à Tokyo ou à Paris.
03:33Et du coup, je ne pense pas vraiment à comment va être l'événement, en fait.
03:36Moi, je veux juste vivre l'événement, ce n'est pas pareil.
03:39Mais je sais que si je montre vraiment mon escrime,
03:42je suis capable sûrement de regagner les Jeux Olympiques.
03:45Ça, j'en suis persuadé.
03:51Sous-titrage Société Radio-Canada