• il y a 6 mois
Au programme de ce 10ème numéro de Sport Planète : - Nolt,la marque de sport responsable et circulaire avec son fondateur Paul Guinard. - La transition écologique du golf avec Gérard Rougier, Directeur Territoires, Environnement et Équipements à la FF Golf. - Stan Thuret, skipper qui a stoppé sa carrière pour "raison écologique".

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Transcription
00:00Salut à toutes et à tous, bienvenue dans votre émission Sport Planète, c'est déjà
00:25le dixième numéro aujourd'hui.
00:26Je vous propose tout de suite qu'on découvre le sommaire de cette émission.
00:33Du plastique transformé en maillot de foot, des maillots de foot qui deviennent des cônes
00:37d'entraînement, c'est l'idée de Nolts, une marque de sport éco-responsable et circulaire.
00:42Son co-fondateur, Paul Guinard, est avec nous.
00:45L'été dernier, en pleine canicule, ils ont été sous le feu des critiques mais les
00:49golfs en France sont engagés depuis longtemps en faveur de l'environnement.
00:52La fédération aussi, elle vient de lancer un fonds de dotation FF Green, Gérard Rougier
00:57va nous en parler dans quelques minutes.
00:59Et puis au sommaire évidemment de cette émission, toutes les petites infos en bref de Sport Planète
01:04et le quiz, l'écolo-quiz pour nos deux invités du jour que je salue.
01:09Merci à tous les deux.
01:10Bonjour.
01:11Bonjour.
01:12Et bienvenue, merci d'être là pour ce dixième numéro déjà de Sport Planète.
01:16On va débuter avec vous, Paul, pour parler de Nolts, vous êtes co-fondateur de cette
01:21marque, je le disais en titre, éco-responsable et circulaire.
01:25Vous nous avez ramené un échantillon de ce que vous faites et vous allez nous l'expliquer
01:28dans quelques instants.
01:30Nolts est né il y a trois ans.
01:31C'est ça.
01:32Pourquoi et comment ?
01:33Pourquoi ? Parce qu'on a mis le doigt sur quelque chose d'assez clair.
01:38Beaucoup de clubs de sport sont équipés avec des produits entrée de gamme et des
01:43produits où est-ce qu'on ne s'est jamais posé vraiment la question de l'impact environnemental.
01:47Donc c'est un peu pour ça que c'est né et comment une rencontre ? J'ai rencontré
01:51mon associé Olivier qui, lui, avait très envie de lancer des projets éco-responsables
01:57mais accessibles.
01:58Il m'a toujours dit c'est chouette de faire quelque chose d'éco-responsable, il faut
02:01le démocratiser au maximum.
02:03Donc on a conçu dans nos têtes pendant le confinement, on avait plus ou moins que ça
02:07à faire, ce projet de se dire qu'on allait lancer des vêtements de sport pour les jeunes,
02:12pour les clubs, du rugby, du basket, du foot, mais le plus accessible possible et toujours
02:17cette même idée.
02:18Il faut que ça soit éco-responsable, que ça soit technique et que ça soit accessible.
02:21On a tout construit autour de ça et la circularité s'est greffée au truc.
02:25On va y revenir dans quelques instants.
02:27Vous le dites souvent, des produits d'entrée de gamme pour les clubs et la problématique
02:31c'est souvent qu'on les change très souvent, trop souvent, c'est là-dessus aussi que
02:35vous voulez agir ?
02:36C'est le vrai sujet.
02:37Un club change souvent de sponsor, les sponsors sont sur le maillot, on se retrouve en fin
02:41de saison, on ne sait pas quoi en faire.
02:42On s'est rendu compte que les maillots étaient jetés, stockés puis jetés mais la finalité
02:46c'est toujours la même.
02:47On est sur une matière, le polyester, donc pétro-sourcé qui finira enfoui quelque part.
02:52Donc nous on prend des matières plastiques, du déchet plastique, on fait des maillots
02:56en polyester recyclé et nos maillots on les revalorise, on les transforme en d'autres
03:01produits.
03:02Alors, on a une petite panoplie sur cette table, on a des maillots qui étaient avant
03:06du plastique ?
03:07C'est ça, par exemple c'était 12 bouteilles en plastique, en partie venant de la Méditerranée,
03:16dans d'autres parties c'est de la poubelle jaune comme vous faites j'imagine chez vous.
03:19Evidemment, nous truquons consciencieusement, donc ça c'est les maillots et après quand
03:25les maillots on ne peut pas les recycler à nouveau, on en fait des cônes en plastique
03:30pour les entraînements.
03:31On en fait ça, on a son bleu blanc rouge, on est très fiers de cette couleur.
03:37Alors ce n'est pas bleu blanc rouge volontairement, on ne s'est pas dit parce que c'est un projet
03:40français il faut que nos coupelles soient bleu blanc rouge, c'est les trois couleurs
03:43qu'on maîtrise.
03:45C'est aussi simple que ça, nos couleurs sont induites par le textile qu'il y a à l'intérieur,
03:50donc en faisant nos mélanges on se rend compte que le rouge, le blanc gris et le bleu ressortent
03:53en priorité.
03:54On a réussi à faire un très beau vert, ça a beaucoup moins d'intérêt une coupelle
03:58verte sur un terrain de football ou de rugby.
04:00Effectivement, sur un terrain de basket ça pourrait effectivement marcher.
04:04Aujourd'hui je crois que ce sont 350 clubs qui utilisent vos équipements, alors c'est
04:10déjà très chouette, il y a de l'impact, on le sait, comment on fait pour que les
04:14petits gamins qui portent les maillots soient conscients de ça et soient conscients que
04:18leur maillot ce n'est pas comme celui d'avant, celui-là il est un peu plus écoresponsable.
04:22Il y a un énorme travail de communication, on n'a pas du tout la force des mastodontes
04:26du secteur, mais on travaille énormément aussi bien avec les fédérations, les pouvoirs
04:30publics, les collectivités et les clubs pour que quand on leur remet le maillot, c'est
04:35un maillot qui a été remis à des jeunes du stade du RC Toulon, quand on leur remet
04:40les maillots on leur explique l'histoire et surtout on leur propose de ramener leur
04:43ancien maillot.
04:44Donc on se retrouve à recycler des maillots NOLT mais aussi des maillots d'autres marques
04:48parce qu'à la fin de la journée ça reste du polyester, on est capable de refaire des
04:51poubelles avec.
04:52Donc cette histoire de circularité, en fait on met le licencié, le sportif au cœur
04:55du projet à chaque fois.
04:56Donc le jeune qui a 4 ans, là c'est un maillot 8 ans, il ramène son vieux maillot
05:00et on le raconte l'histoire ensemble.
05:01Une petite remarque avec Gérard Rougier qui avant d'être passé par la fédération
05:07de golf était du côté de celle de ski, on pourrait imaginer recycler aussi toutes
05:12les tenues de nos skieurs, il y a un chantier énorme.
05:15Oui, il y a énormément de produits lycra et comme ça dans l'événementiel en général
05:21mais notamment dans le ski, c'est vrai que les tenues, les combinaisons de descente
05:27des sportifs aussi sont directement sérigraphiées dans la matière, dans la toile, oui je pense
05:34que c'est une bonne idée.
05:35Et elles ont une durée de vie.
05:36Je ne sais pas si tu es en contact avec la fédération de ski mais oui et puis même
05:40au niveau international, le nombre de compétitions qu'il y a dans le ski et le nombre de dossards
05:46qui sont distribués, alors certes récupérés sur une saison mais pour répondre à ta question,
05:52le gros souci c'est que souvent les dossards sont en usage unique sur une saison parce
05:59que soit l'année d'après, ça change en termes d'années, en termes de partenaires
06:03aussi et on n'avait pas trouvé jusqu'à maintenant les moyens de réimprimer par dessus,
06:09là en fait on réimprime pas par dessus, ce que j'ai compris, on réutilise le produit
06:12à autre chose.
06:13C'est ça.
06:14Ce qui est une excellente idée.
06:15Alors, vous l'avez un petit peu dit, les marques écoresponsables souvent ont un coût,
06:20c'est l'une des choses, l'une des priorités que vous avez chez Nolts, démocratiser au
06:26maximum tout ça et pour ça vous avez besoin de l'aide des distributeurs, c'est un peu
06:30le cas aujourd'hui, vous avez des gros mastodontes de la distribution qui vous aident à commercialiser
06:35ça en réduisant un peu les marges, c'est là que la solution se trouve ?
06:38Ouais, c'est exactement ça.
06:39La chance qu'on a, c'est que nous-mêmes on travaille avec des marges extrêmement réduites
06:42dans le secteur du textile et on travaille avec des distributeurs comme Décathlon, on
06:47peut très bien les citer parce qu'ils sont très engagés depuis le tout début du projet.
06:49Ils nous ont aidés à collecter nos premiers textiles auprès de clubs en magasin, donc
06:54ils ont mis des bandes de collecte.
06:55Ces coupelles-là par exemple ont été conçues avec des maillots qu'on a recyclés grâce
06:59à Décathlon.
07:00Donc on collecte énormément avec les clubs mais aussi avec des distributeurs, donc on
07:03a Décathlon, on a Casalsport qui sont très engagés et qui acceptent, il faut le dire
07:08c'est assez rare dans ce milieu, qui acceptent de travailler à marge réduite pour que le
07:11projet se développe.
07:12En fait ils sont conscients de ce que ça peut donner et ils jouent le jeu.
07:17Pour nous c'est génial et on espère qu'en fait ce qui se passe avec Noll, ça va se
07:20passer avec d'autres marques parce que le jeu il est là, c'est qu'on ne peut plus
07:23travailler à des marges à fois 3 sans se poser la question de la fin de vie du produit.
07:26Aujourd'hui c'est fini ça, je pense que c'est fini.
07:29Et puis il y a des règles au milieu du sport pour penser au moment de la mise en règle
07:35effectivement à la fin de vie du produit, donc on en est véritablement là.
07:39Alors aujourd'hui c'est encore à petite échelle, l'idée c'est de passer la vitesse supérieure ?
07:45La surmultiplier.
07:46Oui c'est ça, l'idée c'est ça, au niveau européen.
07:49On a donc 350 clubs en France, on travaille aussi avec des sponsors qui offrent des maillots
07:54à des clubs qui sont très engagés sur l'économie circulaire, donc ça se structure en France.
07:59On a parlé de Décathlon qui nous aide énormément, l'objectif c'est maintenant d'accélérer
08:03aussi bien sur la distribution au niveau européen que ce qu'on appelle le B2C, c'est-à-dire
08:07qu'on parle au club aujourd'hui, c'est chouette, c'est notre cœur de métier on va dire, on
08:11veut parler aussi aux sportifs de tous les jours, donc aux cyclistes ou aux coureurs
08:15qui veulent aussi acheter des produits circulaires, donc qui n'ont pas de licences dans des clubs,
08:18qui veulent courir circulaire ou rouler circulaire mais pas trop cher.
08:22Donc on fait la même chose, enfin on veut faire la même chose, offrir des projets éco-responsables
08:26et circulaires à moi par exemple qui fais du vélo à titre personnel, que je puisse
08:30acheter des maillots de vélo pas trop cher.
08:32Avec du coup un nouveau modèle que vous allez lancer là, le Kobay, alors racontez-nous.
08:39C'est ça le Kobay, en fait l'idée c'est par exemple ce très joli maillot de vélo
08:42féminin, on va proposer quelque chose d'un petit peu différent, on va lancer ça tout
08:47début mars, pendant un mois on pourra acheter ce maillot, il y aura un prix d'entrée, 85
08:53euros le maillot 100% circulaire, pendant un mois tout le monde achète le maillot,
08:57à la fin du mois on facture les gens, par rapport au nombre de personnes qui vont acheter
09:01le prix aura baissé.
09:02Donc c'est un système de pré-commande, où est-ce que plus de gens achètent plus
09:05le prix baisse, c'est un système d'achat groupé.
09:06Donc en fait on s'engage pour un prix, mais à la fin du mois si on a 200, 300, 400 personnes
09:11qui vont acheter, on se retrouvera avec un maillot qui est parti à 85, qui sera peut-être
09:14à 50 voire 40 euros.
09:15Nous on utilise ce volume, ce qu'on a appris avec les clubs en fait, on utilise ce volume
09:19pour réussir à acheter plus de matières et baisser nos prix d'achat, et en fait
09:22on répercute tout ce qu'on a pu gagner, on répercute ça sur le client, l'utilisateur.
09:26Et la baisse elle est de quoi ? Elle est de 1, 2 euros ou elle peut vraiment être conséquente ?
09:30On peut diviser par deux le prix du maillot.
09:31En fait c'est vraiment ça l'idée, c'est que nous plus je peux acheter de tissus recyclés,
09:35plus j'arrive à des bonnes économies d'échelle.
09:37Donc l'objectif en fait il est vraiment de répercuter toute cette marge sur le consommateur.
09:41En fait si on veut avoir un impact, il ne faut pas que je vende 35 t-shirts de vélo,
09:46ça sera un très beau branding mais il n'y aura pas d'impact.
09:48Si on veut un impact, il faut faire des centaines voire des milliers de pièces.
09:50Et là si on prend une part de marché intéressante, là on a un vrai impact.
09:54Avec un consommateur qui va devoir changer un petit peu ses habitudes et attendre son produit,
09:58ce qui aujourd'hui n'est pas forcément toujours la tendance effectivement.
10:03Mais il y a peut-être effectivement une prise de conscience à avoir avec un nouveau modèle
10:08qui au final permettra à tout le monde de gagner de l'argent et de recycler des maillots évidemment.
10:13Paul, vous restez avec nous évidemment pour la suite de cette émission.
10:16On passe au Zoom Eco.
10:25Et on va notamment parler de golf maintenant avec Gérard Rougier,
10:28DTN adjoint, directeur Territoires et Environnement à la Fédération française.
10:32Merci Gérard d'être avec nous aujourd'hui.
10:35Alors dans quelques instants, on va parler en détail de FFGREEN,
10:38ce fonds de dotation initié par la Fédération et créé en 2020 avec de nombreux acteurs de la filière.
10:43Mais on va revenir quand même un petit peu sur l'été dernier.
10:46Un été chaud, un été sec, un été où il n'y avait pas d'eau
10:50et où la pratique du golf a été compliquée et où les golfs ont été un petit peu dans le viseur,
10:55dans le viseur des défenseurs de l'environnement.
10:57À ce moment-là, comment avez-vous réagi puis agi ou agi et réagi, comme vous voulez ?
11:03Alors on a eu deux phases.
11:05Effectivement, la première action, on va dire la dernière action,
11:08c'est d'assurer en fait pour nos golfs la capacité à continuer à fonctionner
11:14par rapport aux problèmes de sécheresse.
11:17Tout d'abord parce qu'on a un accord cadre avec nos ministères depuis 8 ans maintenant qui encadre ça.
11:22Quand on a des restrictions d'eau, des sécheresses, pas des restrictions d'eau,
11:26quand on a moins d'eau dans les nappes phréatiques, dans les cours d'eau,
11:30on a des seuils d'alerte, il y en a 4 en France, qui sont monitorés sur une carte
11:35que beaucoup de gens connaissent quand ils sont liés à l'usage de l'eau.
11:38Et donc nous, on a un accord 4 qui a été signé il y a 8 ans, je dis c'est exactement ça,
11:44et qui prévoit qu'en fonction des différents niveaux, on réduit notre arrosage
11:48parce qu'on est responsable et on sait que l'eau, c'est une denrée vitale et qu'il faut faire attention.
11:53L'été dernier, ce qui s'est passé, il y a eu deux choses qui se sont passées dès le mois de juin,
11:57c'est que dans cet accord cadre, on a le droit...
12:01En fait, le premier seuil, on est en vigilance.
12:04Là, les golfs arrosent comme ils le font tout le temps.
12:07Ce qu'il faut dire, c'est que les golfs arrosent quand même de manière responsable depuis toujours.
12:12Il n'y a plus de golfs aujourd'hui qui arrosent avec de l'eau potable,
12:15ou très peu, je crois qu'on est à 95% de golfs qui sont en eau non potable, entre guillemets.
12:21Deuxième chose, les golfs arrosent de manière ciblée et responsable,
12:25c'est-à-dire qu'il n'y a pas des quantités...
12:27Il y a des quantités d'eau importantes, mais pas tant que ça.
12:29En gros, aujourd'hui, c'est 25 000 m3 d'eau par tranche de 9 trous.
12:33Mais quand il n'y en a plus...
12:34Quand il n'y en a plus, on a des restrictions, d'accord ?
12:36Il y a des seuils, et l'été dernier, on était au seuil au dernier, au seuil numérique.
12:39Il y a eu un certain nombre de départements qui ont été en seuil numéro 4.
12:48Et là-dessus, on a appliqué nos règles, on n'arrose plus que les grines.
12:53Mais il y a certains départements où les préfets ont le droit, sans aller plus loin,
12:57pour deux raisons, soit les dangers pour les populations,
12:59donc là, on arrête d'arroser complètement,
13:01c'est ce qui s'est passé dans 3-4 départements réellement,
13:05soit on réduit à la simple expression d'arroser les grines.
13:09Donc nous, c'est la première chose qu'on a faite.
13:11À partir de là, bien évidemment, il y a eu un certain nombre de débats dans l'opinion publique.
13:17Ils disent, mais les golfes, pourquoi ils continuent à arroser,
13:20alors qu'il y a des endroits, des secteurs d'activité,
13:22et notamment les usagers, on n'arrose plus.
13:24Donc là, nous, on s'est, entre guillemets, défendu, expliqué sur notre encadrement,
13:31à nous, sur l'usage de l'eau vis-à-vis d'attaques, grands publics,
13:37même on a eu des golfes qui ont été saccagés,
13:40enfin saccagés, c'est le bien grand mot, mais qui ont été attaqués, entre guillemets,
13:43un peu de manière symbolique.
13:45Donc on s'est organisé pour faire face à deux sujets.
13:49Le premier, c'est respecter la loi.
13:51Et le deuxième, c'est pour expliquer qu'on respectait la loi.
13:55Alors, on comprend les crispations, etc., sur l'été dernier,
14:00mais aussi, bien qu'il y ait un écosystème qui vit de ces golfes,
14:04un système économique, on le sait,
14:06ça ne va pas aller en s'arrangeant ?
14:08La solution, elle va où ?
14:09Comment on fait demain pour quand même réussir à tenir ces golfes,
14:14à maintenir ce verre et à préserver cette biodiversité
14:17qui est importante aussi sur ces zones-là ?
14:20Alors, si on répond sur le sujet de l'eau,
14:22en France, on a un énorme potentiel qui est déjà utilisé dans d'autres pays,
14:27c'est ce qu'on appelle la réuse, réutilisation des eaux usées.
14:31En France, on utilise très peu cette technique-là,
14:34souvent pour des régions sanitaires.
14:36Là, on se rend compte, parce qu'on discute depuis la fin de la sécheresse,
14:40on va dire, avec les pouvoirs publics,
14:42où il y a un plan qui est en train de se mettre en place sur ce sujet-là,
14:46au niveau de l'État.
14:47Ça, c'est le premier sujet.
14:48Donc on va amplifier l'utilisation de l'eau usée,
14:53pas que chez nous, pas que dans les golfes, un peu partout.
14:56Et nous, on est en train de travailler activement sur ces sujets-là,
15:00et on engage une transformation de nos golfes
15:02qui ne sont pas, sur ces dispositifs-là, à le faire.
15:07Alors, ça représente de l'argent,
15:08mais on va essayer de trouver des moyens de subvention.
15:10On a des conventions aussi avec les agences de l'eau,
15:12qui pilotent l'eau en France,
15:14qui nous permettent d'amener des subventions aux activités qui préservent l'eau.
15:19Ça, c'est le premier sujet sur l'eau et sur ce qui nous arrive.
15:24Donc ça, c'est la première démarche.
15:26La deuxième démarche, ça va être, nous aussi,
15:29d'engager des sujets de recherche
15:34pour pouvoir améliorer, en fait, le gazon.
15:38Aujourd'hui, on cherche comment avoir des gazons plus résistants,
15:41résistants à la chaleur, résistants à l'eau,
15:43moins consommateurs d'eau, pour justement moins utiliser d'eau.
15:45L'objectif pour nous aujourd'hui, c'est de se dire,
15:47on ne peut pas se passer d'eau, de toute manière,
15:49pour entretenir une surface végétale verte.
15:53Il faut en avoir, moins on l'utilisera, mieux on la partagera,
15:56pour faire court.
15:58Donc, on a ces deux voies.
16:00La première, réutiliser l'eau usée.
16:02La deuxième, avoir un gazon plus résistant
16:05et étudier un petit peu comment on peut faire évoluer les graminées
16:08et moins consommateurs d'eau, évidemment.
16:10Alors, ce sujet, vous n'aviez pas attendu l'été 2022 pour le traiter.
16:13Ça fait un petit moment que la Fédération travaille autour de la biodiversité,
16:17notamment, je crois, avec le musée d'histoire naturelle à Paris.
16:20Ça fait 20 ans qu'on travaille.
16:2120 ans, déjà, les travaux.
16:22Et donc, ce fonds de dotation qui arrive un peu au moment du confinement.
16:26C'est pareil, ce moment où tout le monde s'est mis à réfléchir
16:29un petit peu plus en détail.
16:30Ce fonds de dotation FFGreen.
16:32Alors, c'était quoi l'idée ?
16:33Alors, l'idée avait été un petit peu avant le Covid, effectivement.
16:39Peut-être que le Covid a accéléré sa mise en place.
16:42En 2020, on a fait ce fonds pour lever des fonds,
16:47pour financer des projets de recherche
16:49et trouver des solutions aux problèmes qu'on rencontre
16:56et amener des solutions aussi à l'environnement.
16:59Je pense que ce qu'il faut qu'on entende aujourd'hui,
17:01c'est que le golfe, peut-être que c'est ça l'enjeu de l'environnement de demain,
17:04il est face à des contraintes.
17:06Est-ce que la contrainte est une solution à l'environnement ?
17:08Je ne sais pas, mais en tout cas, nous, on subit des contraintes.
17:11Première, on nous demande de réduire l'eau.
17:12Donc, forcément, c'est plus compliqué entretenir un terrain de qualité.
17:16Deuxième chose, on nous demande aujourd'hui de supprimer les produits d'entretien
17:19ou de gestion des maladies sur les gazons.
17:23Il ne faut pas oublier que nous sommes des pelouses sportives olympiques.
17:26Donc, il faut que les standards de jeu aient un niveau international.
17:30Et donc, face à ça, on s'est dit qu'il faut qu'on trouve des solutions.
17:33Donc, la solution, ça ne passe que par de la recherche.
17:35Et pour faire de la recherche, il faut avoir des fonds.
17:37Donc, on a créé un fonds de dotation pour trouver des fonds,
17:41pour pouvoir financer et subvenir à des projets de recherche
17:46avec lancement d'appels à projets.
17:48Donc, on en a trois aujourd'hui qui sont en cours.
17:50Le premier, c'est, on l'a dit tout à l'heure sur les gazons,
17:53transformation des collections variétales.
17:55Donc, en gros, trouver des nouvelles graminées plus résistantes de gazon.
17:58Deuxième chose, c'est un programme de sensibilisation à la biodiversité.
18:03Nous sommes des espaces, 33 000 hectares, je crois, de forêt, les golfes.
18:08Donc, sensibiliser les gens qui jouent, mais aussi les exploitants,
18:11à faire qu'on ait un espace de biodiversité et donc de la connaître.
18:14Voilà, avec un programme qui vise les enfants.
18:17Et un troisième sujet, qui est de regarder aujourd'hui
18:21quel est le degré de captation de carbone qu'apporte le gazon dans les golfes,
18:26pour pouvoir amener cette étude et dire finalement,
18:28le golfe, c'est aussi un espace de verdure
18:31qui peut contribuer à capter du carbone et réduire les émissions.
18:34On dépense de l'eau, mais on capte du carbone.
18:36Pourquoi pas, effectivement.
18:38Donc, le fonds de dotation pour avoir des moyens, évidemment.
18:42Comment vous en parlez avec vos pratiquants, qu'ils soient petits ou joueurs de haut niveau ?
18:48Vous arrivez à les embarquer sur le sujet ?
18:50Alors, ça dépend. Je suis honnête.
18:54Ça dépend. Alors, on a des gens qui sont comme partout sensibles.
18:58Donc, ceux-là, on les embarque facilement.
19:00On en a des sceptiques.
19:01Ceux-là, je pense qu'il faut se dire tous ensemble que c'est compliqué à les embarquer.
19:05Je ne sais pas s'il faut passer du temps à essayer de les convaincre.
19:08Et puis, on a le milieu, en fait, ceux qui ne connaissent pas.
19:12Et nous, on les embarque en essayant d'être le plus clair possible,
19:15le plus transparent, le plus pédagogique.
19:17Donc, on essaye de faire beaucoup de sensibilisation,
19:19beaucoup de formation, que ce soit aux impacts,
19:23que ce soit à la biodiversité, que ce soit aux techniques culturelles dans le golf.
19:27Donc, voilà, c'est ça l'action de la Fédération.
19:29C'est sensibiliser, faire connaître, éduquer et faire prendre conscience
19:33que nous sommes un sport de nature,
19:35que quand on pratique dans la nature, on impacte forcément cette nature.
19:39Et plus on va réduire notre impact, meilleur on sera pour l'environnement
19:42et meilleur on sera pour nos générations futures.
19:44Donc, voilà l'action résumée.
19:46Résumée, effectivement, en quelques mots.
19:48Merci.
19:49Gérard, vous restez tous avec nous.
19:51On va passer aux infos, en bref, de Sport Planète.
19:54Son nom ne vous dit peut-être rien, mais elle fera pourtant un grand coup.
20:05À 17 ans, Inès Fitzgerald a décidé de renoncer au championnat du monde de cross-country
20:09qui aura lieu en Australie.
20:11La Britannique, qui détient le record de son pays sur 3000 mètres dans la catégorie moins de 20 ans,
20:15ne souhaite plus prendre l'avion.
20:17Elle a donc demandé à sa fédération de ne pas la sélectionner.
20:22Eurocom veut révolutionner de son côté les événements sportifs avec deux dispositifs,
20:27la Rapido et la Cup.
20:29L'objectif, c'est de se passer de bouteilles d'eau en plastique,
20:31notamment lors des ravitaillements lors des courses.
20:34Avec Rapido, les runners peuvent se désaltérer sans s'arrêter
20:37et sans utiliser de verre ou de bouteille, le tout sans gaspiller trop d'eau,
20:41plus de plastique et moins de déchets.
20:44Et enfin, on parle de ski.
20:46À Courchevel-Meribel, lors des championnats du monde,
20:48récemment, les athlètes ont profité de cette belle occasion
20:50pour interpeller leur fédération internationale.
20:53142 d'entre eux, dont Michaela Schifrin ou Federica Brignone,
20:56s'inquiètent pour l'avenir de la planète et de leur sport,
20:59notamment en raison du manque de neige de plus en plus fréquent.
21:03Ils demandent à la FISE de revoir le calendrier,
21:05de limiter les déplacements, d'éviter notamment les allers-retours entre les continents,
21:10évidemment à la survie de leur discipline,
21:12que ce soit l'alpin, le freestyle, le freeride, en dépend.
21:15Je m'adresse à nouveau à l'ancien DTN de la fédération.
21:18Pardon, Gérard.
21:20Effectivement, ces déplacements dans tous les pays, toutes les semaines,
21:24aux États-Unis, Amérique du Nord, on revient en Europe, on repart.
21:27C'est un peu vrai pour le golf aussi, avec des compétitions aux quatre coins du monde.
21:31C'est aussi là-dessus qu'il va falloir agir demain.
21:33Enfin, demain même aujourd'hui.
21:35Forcément.
21:36Alors, un petit clin d'œil, parce que comme il y a eu l'agenda,
21:38donc nous, avec, j'ai vu la MAIF,
21:40nous, on lance avec eux une sensibilisation des enfants à la biodiversité.
21:44Dans tous nos golfs, cette année, donc une journée,
21:47on va parler de biodiversité autour du golf.
21:49Donc voilà, ça, c'était un point d'information.
21:51Alors, pour revenir sur la question, aujourd'hui, c'est le problème de tous les sports.
21:54Le ski s'en empare et les sportifs s'en emparent.
21:57Et c'est très bien, parce que de toute manière, ça passera par eux.
22:00On va être confrontés à devoir changer notre modèle d'organisation du sport dans le monde.
22:04Les transports, l'ensemble de ce que ça génère.
22:08Et donc, les sportifs vont être leaders d'opinion.
22:10Il faut que les sportifs deviennent leaders d'opinion.
22:13Mais effectivement, un, c'est bien qu'ils s'en civilisent.
22:16Deux, il faut que les instances en place entendent.
22:19Et trois, il faut qu'elles s'adaptent.
22:20Ce qui veut dire qu'aujourd'hui, je pense qu'il va falloir réduire les collaborateurs de compétition.
22:24Je pense qu'il va falloir rationaliser, peut-être, pour parler du ski,
22:28qu'on revienne sur des débats qu'on a eus il y a une dizaine d'années
22:31de faire les compétitions hommes et femmes ensemble,
22:33plutôt que d'avoir deux circuits parallèles qui tournent autour de la planète.
22:36Donc voilà, des choses simples, mais qui conditionnent quand même un changement de modèle.
22:41Et ce n'est pas simple, un changement de modèle dans une économie sportive.
22:46Oui, chacun se dit que c'est peut-être aux voisins de faire le sport et pas forcément à nous.
22:51Pour le ski, en attendant, comme il n'y a plus de neige en octobre-novembre,
22:55de toute façon, les saisons forcément démarreront probablement demain, un petit peu plus tard.
23:01Vous avez évoqué Maïf, notre partenaire dans cette émission.
23:05Maïf, qui veut renforcer la communication et la pédagogie dont on parlait tout à l'heure avec Paul.
23:10Autour de différentes problématiques, on a beaucoup parlé d'eau.
23:13Et bien, justement, premier épisode de la web série de Maïf consacrée à l'eau.
23:18La série s'appelle « C'est quoi le challenge ? » et on vous la propose aujourd'hui.
23:23Maïf Sport Planète présente « C'est quoi le challenge ? »
23:26Une mini-série pour comprendre les enjeux environnementaux
23:29et la façon dont le sport peut s'en saisir en musclant ses solutions.
23:33L'eau.
23:36À la surface du globe, 97% de l'eau est salée.
23:39Il reste 3% d'eau douce, dont 70% d'eau souterraine.
23:43C'est un composant essentiel de la vie, aussi important que l'oxygène de l'air.
23:47Mais quel est le problème ?
23:49Il y a plusieurs problèmes.
23:51Le stress hydrique, la pollution des nappes et des cours d'eau et l'accès à l'eau potable.
23:55Intéressons-nous au stress hydrique.
23:57En 100 ans, la population mondiale a quadruplé et la consommation d'eau a été multipliée par 7.
24:02Ce décalage révèle des usages abusifs de l'eau et il devient problématique.
24:06Le réchauffement climatique aggrave la situation.
24:09Les glaciers fondent, l'eau est de moins en moins stockée en hiver.
24:12En France, 15% du territoire est en risque récurrent de sécheresse contre 5% dans les années 60.
24:18En 2022, presque tout le territoire a souffert.
24:21Les réserves d'eau n'ont pas suffi à couvrir nos besoins habituels.
24:24Ce qu'on a compris alors, c'est qu'il faut économiser l'eau, même en hiver quand il pleut souvent.
24:29Et le sport dans tout ça ?
24:31Les infrastructures sportives consomment énormément d'eau douce.
24:34Nous remplissons des milliers de piscines et de patinoires,
24:37enneigeons artificiellement des centaines de kilomètres de pistes de ski,
24:40arrosons 40 000 terrains de sports collectifs et d'immenses parcours de golf.
24:44L'entretien des équipements consomme aussi beaucoup d'eau.
24:47On nettoie ses crampons, son vélo, on rince les voiles des bateaux.
24:50Et ce n'est pas tout.
24:51La fabrication d'un vêtement de sport, surtout s'il est en coton, consomme énormément d'eau.
24:56Au final, bien qu'ils boivent beaucoup et prennent beaucoup de douches,
24:59les sportifs consomment beaucoup moins d'eau potable que les infrastructures.
25:02Alors, on fait comment ?
25:04La question est simple.
25:05Avec le stress hydrique qui s'accroît,
25:07comment diminuer la consommation d'eau potable dans le sport ?
25:10Les solutions les plus simples sont déjà mises en œuvre par les clubs sportifs engagés.
25:14Minuter des douches dans les vestiaires, on fait au plus court.
25:17Planter des arbres et des haies autour des installations sportives,
25:20pour rafraîchir la température et mieux stocker l'eau dans les sols.
25:23Y a-t-il vraiment besoin d'eau potable pour arroser un terrain ou nettoyer ses crampons ?
25:27Avec l'aide de la mairie, on peut installer des récupérateurs de pluie et stocker beaucoup d'eau.
25:31On peut aussi planter des espèces de gazon résistants à la chaleur,
25:34qui nécessitent beaucoup moins d'arrosage.
25:36Le sportif peut aussi agir à titre individuel.
25:38Par exemple, en renouvelant moins souvent son matériel, il économisera beaucoup d'eau.
25:43Il peut aussi choisir des tissus en lin, en chanvre ou issus du recyclage,
25:47dont la fabrication nécessite moins d'eau.
25:49Si tous les sportifs s'y mettent et donnent l'exemple,
25:51chaque litre d'eau sera considéré à sa juste valeur.
25:54Un bien très précieux à protéger absolument.
26:01Voilà ces mini-séries que vous retrouvez sur la chaîne YouTube de La Maïf.
26:04Pas trop d'eau pour nos maillots ?
26:06Non, pas trop d'eau.
26:07Pas trop d'eau.
26:08Pas trop d'eau. Bon, c'est aussi bien.
26:10Place maintenant à notre éco-aventurier.
26:22Et c'est plutôt un témoignage ce mois-ci que l'on vous propose dans Sport Planète,
26:26celui de Stan Turek, qui était jusqu'ici skipper.
26:30Il a choisi de dire stop assez brutalement à la course au large.
26:34Il était 25e de la dernière route du Rhum en classe 40, les plus petits bateaux.
26:39Et il a pris cette décision radicale en raison, dit-il, de l'urgence climatique
26:44et de l'effondrement de la biodiversité.
26:46Je vous propose de l'écouter.
26:49J'ai pris la décision d'arrêter la course au large pour raisons écologiques.
26:53Principalement parce que la dérive climatique et l'effondrement de la biodiversité
26:57sont désormais une autre réalité
26:59et qu'il n'est pas sérieux de fermer les yeux.
27:01Et en fait, moi, là, j'étais vraiment tiraillé depuis, on va dire,
27:04quelques années maintenant, entre le fait de me dire que j'incitais les gens
27:08à faire un changement.
27:09La course au large est porteur toujours d'un message d'espérance,
27:12de dépassement de soi, d'engagement.
27:14Mais là, on fait rêver à quoi, en fait ?
27:16Quel est le fond du truc ? À quoi on fait rêver ?
27:18Donc, moi, pendant trois ans, depuis que je me suis engagé
27:22avec une association que j'ai co-fondée qui s'appelle La Vague,
27:24on a essayé de faire changer les choses de l'intérieur.
27:26J'ai essayé de me convaincre moi-même qu'il fallait rester dans le milieu
27:29pour le changer.
27:30Et là, pendant trois ans, je me suis heurté, en fait,
27:32à toute la complexité d'un système et d'une société.
27:35Parce que la voile, en fait, c'est un peu le refait de notre société.
27:38Donc, il y a des organisateurs de courses, il y a des coureurs,
27:41il y a des classes de coureurs, il y a des communicants,
27:43des organisations de médias.
27:45Et en fait, tout le monde se regarde et personne n'ose changer.
27:49Tout le monde se reporte la faute sur quelqu'un d'autre.
27:51Donc, il y a un moment où j'ai essayé de me battre,
27:53j'ai donné toute l'énergie que je pouvais.
27:55Mais là, ça ne marche pas.
27:56Et peut-être que d'autres vont continuer le travail.
27:59Il faut qu'on se relaie parce qu'il faut de l'optimisme
28:01pour maintenir à l'eau notre bateau qui prend l'eau.
28:04Mais là, en fait, j'en suis à un point où je me dis qu'en fait,
28:09pour faire un changement, il faut qu'on fasse rêver à autre chose.
28:12Parce qu'on nous dit tout le temps que la course au large fait rêver.
28:14Et comme je l'ai dit, à quoi on a envie de rêver ?
28:16Est-ce qu'on a juste envie de rêver de bateaux qui vont le plus vite possible,
28:20toujours plus rapide, pour juste gagner ?
28:23Je pense que l'espèce humaine est capable de mieux,
28:26de faire un peu plus que ce truc très primaire de juste gagner et être le meilleur.
28:32Et être le meilleur, ça veut dire quoi ?
28:33Qu'est-ce qu'on met en valeur ?
28:34Qu'est-ce que la performance ?
28:35Est-ce que l'engagement humain, au fond, n'est pas plus fort
28:40que juste un résultat qui se quantifie en vitesse ?
28:43Donc, voilà.
28:44Moi, je fais le choix de ralentir, de faire un pas de côté,
28:47d'aller vers de la sobriété.
28:49Je ne sais pas si je vais réussir peut-être à monter d'autres événements nautiques.
28:52Ça sera peut-être autre chose que des courses.
28:54Mais en tout cas, je vais partir aussi sur une expédition artistique engagée,
28:58parce qu'on peut faire du sport de manière artistique,
29:00on peut faire de la science de manière artistique.
29:02Et aujourd'hui, ce qui compte, c'est, je pense, de montrer la beauté du monde,
29:06montrer qu'il y a des choses belles, montrer qu'il y a des choses qu'il faut défendre,
29:09des choses qu'il faut se battre pour.
29:12Donc, je vais essayer de raconter des histoires différentes sur l'océan,
29:16mais continuer de faire rêver les gens.
29:19Raconter d'autres histoires sur l'océan, on n'en saura pas plus pour le moment.
29:22Sachez que dans son message initial, il égratignait pas mal ses anciens compagnons de ponton,
29:27égoïstes, indécents, déconnectés de la réalité sociale et environnementale.
29:30Il en faisait partie aussi, a-t-il dit.
29:33On notera quand même qu'un certain nombre d'entre eux s'engagent pour la planète,
29:38recueillent des données scientifiques,
29:39ou tentent de mettre des matières plus adaptées aujourd'hui sur leur bateau.
29:46On sent un message très radical.
29:48Messieurs, est-ce qu'on est obligés d'aller aussi loin pour faire avancer les choses ?
29:51Je pense que c'est très dur.
29:53Je me mets à sa place, il est sportif de haut niveau,
29:55il est énormément exposé, il est lui-même très engagé.
29:58Je le suis un peu, j'ai vu quand il a fait cette déclaration il y a quelques jours dans les médias.
30:02Je me mets à sa place, je pense qu'il n'a pas le choix d'être radical.
30:05S'il y va à moitié, il ne passera pas, il ne sera pas écouté, il ne sera même pas dans l'émission.
30:09Il faut qu'il soit radical pour qu'il soit entendu.
30:12Tout dépend de sa position sur l'échec qui est mondial.
30:15Moi, ma position sur l'échec qui est mondial, elle est différente.
30:17Moi, j'apporte une solution.
30:19Moi, il faut que j'arrive à faire avec l'existant.
30:21L'existant, ce sont les marques en place, les distributeurs.
30:23Il faut que j'arrive à tracer mon chemin pour prouver qu'il y a un autre modèle possible dans le modèle global.
30:28Lui, là, je comprends tout à fait sa position.
30:31Je pense que si j'étais à sa place, je serais exactement pareil.
30:34C'est le seul moyen de te faire entendre, c'est d'être radical, d'utiliser des mots durs pour être relayé.
30:39Sauf que là, il sort complètement du paysage médiatique.
30:42Moi, je partage face à ta vie de respecter ce qu'il pense et de respecter d'ailleurs tout ce que les gens pensent.
30:48L'engagement, c'est un choix personnel, quel que soit le sujet.
30:52Où je trouve un peu plus délicat, c'est qu'aujourd'hui, il faut se méfier de la communication.
30:59Aujourd'hui, on est sur des grandes déclarations sur l'environnement.
31:04Depuis toujours, l'homme vit avec la planète, vit avec la nature.
31:07Ça fait depuis toujours que la nature évolue.
31:09Il y a eu des cycles bien avant nous de problèmes de sécheresse, de refroidissement, de réchauffement.
31:15Là, aujourd'hui, ce qu'on sait, c'est que malgré tout, on a, nous, participé à cette accélération.
31:20L'homme est l'industrialisation qu'on a faite et il faut que ça change.
31:23Par contre, où je suis moins d'accord, c'est de montrer du doigt les autres.
31:26Parce que la prise de conscience, elle n'est pas toujours au même moment et au même endroit chez les uns.
31:31Donc, je veux dire que ce qu'il fait, lui, c'est une chose.
31:33Que font les autres, comme tu l'évoques ?
31:36Trop tard !
31:39Comme il est évoqué, je pense que ça doit passer avec un peu plus d'indulgence.
31:46Pour revenir sur le message de l'eau tout à l'heure,
31:49moi, je suis un peu choqué quand on montre qu'il y a des gens qui consomment beaucoup d'eau et d'autres qui ne le feraient pas.
31:55Et qu'en fait, on va avoir des soucis d'eau sur la planète.
31:58Je ne suis pas certain.
31:59Ce qu'il faut, c'est que l'eau, on va devoir l'utiliser différemment.
32:02Je reviens sur l'histoire de la réute.
32:05Si déjà, l'eau, on l'utilisait deux fois au lieu qu'une seule fois et qu'elle s'en aille à l'égout,
32:11déjà, on aurait moins de problèmes.
32:13C'est comme pour nos maillots.
32:15On réutilise toujours et on essaie de le faire avec l'eau.
32:18Messieurs, vous avez été super bavards et pourtant, vous n'êtes que deux aujourd'hui.
32:21Et j'ai quand même un petit quiz pour vous.
32:23Donc, c'est l'heure de l'écolo-quiz.
32:24Moi, je ne suis pas bon en quiz.
32:33Allez, c'est parti.
32:35Vous êtes en duel, forcément, aujourd'hui.
32:37Le 28 janvier dernier, un match dédié à la protection de l'environnement s'est tenu.
32:41Il s'appelle le Green Game.
32:43C'était dans quel sport ?
32:44Ce n'était pas du golf, déjà ?
32:46Du rugby.
32:48Ah, rugby ?
32:50Ah oui, il faut y aller, on n'a plus le temps.
32:52C'est ça qu'ils sont engagés.
32:53Le top 14 entre le Racing 92 et le Stade Rochelet.
32:57C'était un match à Paris la Défense Arena.
32:59Des associations pour la protection de la biodiversité locale.
33:02Les spectateurs qui ont participé aussi pas mal,
33:05notamment en faisant du vélo pour recharger leurs téléphones.
33:08Ça, c'est une très bonne idée.
33:10Un chiffre, maintenant, qui va peut-être nous faire hurler.
33:13La saison dernière, combien a parcouru en moyenne chaque franchise de NBA ?
33:18Je vous donne trois propositions.
33:2039 000 km, 69 000 km, 109 000 km.
33:24109, moi, je pense.
33:25109, à ma droite ?
33:26Oui, j'y étais.
33:27Un petit peu moins.
33:28C'était déjà beaucoup.
33:2969 000 km.
33:31La NBA qui, selon ESPN, est la plus polluante des quatre ligues majeures de sport américain.
33:38Qui a dit ?
33:39L'automobile est ma passion, mais quand je descends de ma voiture,
33:42je me demande parfois si c'est une bonne chose.
33:44Est-ce que nous devrions vraiment voyager dans le monde entier
33:46et dilapider ainsi des ressources ?
33:49Vas-y, vas-y.
33:50Je parie sur Sébastien Vettel.
33:52Oh, il est fort !
33:53C'est quand même le pilote le plus engagé.
33:55Il vient de prendre sa retraite.
33:58C'est lui, quadruple champion du monde.
34:00Il l'a déclaré en mai dernier.
34:02Engagement, effectivement, très croissant.
34:04Et de plus en plus maintenant qu'il est sorti.
34:07Mais ça a motivé aussi sa décision.
34:09Sa décision de sortir de son sport.
34:13Allez, on termine avec un tennisman français
34:15qui va sortir dans quelques mois sa première collection de sports éco-responsables
34:19et fabriqués en France.
34:20Il l'a encore, Paul ?
34:22Alors ?
34:23Là, c'est abusé.
34:24Vas-y, vas-y.
34:25Paul-Henri Mathieu.
34:26Paul-Henri Mathieu, effectivement.
34:28Une collaboration avec la marque 1083.
34:31Première collection de vêtements de sport éco-responsables fabriquées en France
34:35qui s'appellera Franjeux.
34:37La base, ce sera du fil polyester recyclé
34:40qui revient là aussi.
34:43Des bouteilles plastiques usagées.
34:45Et pour vous mettre dans la confidence,
34:46on attend et on espère, Paul-Henri Mathieu,
34:48sur ce plateau très bientôt pour venir nous raconter.
34:51Merci beaucoup à tous les deux.
34:53Je me disais que je n'allais pas être constructeur pour aller faire écologie.
34:55Moi, j'ai perdu, en fait.
34:57Voilà, exactement.
34:58Exactement, je crois que Paul a gagné ce quiz ou la main.
35:01Merci à tous les deux d'avoir été avec nous.
35:03Merci à vous de nous avoir suivis.
35:05Merci à l'ensemble des équipes qui se bougent beaucoup
35:07pour Sport Planète aussi chaque mois.
35:10Merci à tous et à très bientôt.
35:23Sous-titrage Société Radio-Canada

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