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Transcription
00:00En matière de gouvernance, il y a cette brochure qui a été distribuée à tous les journalistes qui étaient présents dans la salle de presse.
00:06On va peut-être l'avoir à l'écran, brochure de présentation du programme, avec, c'était intitulé, le temps de l'urgence.
00:13Et Jordan Bardella, déjà dans la cour de Matignon, il l'a dit d'ailleurs en ouverture d'intervention,
00:20nous sommes prêts à gouverner. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'ils s'y sont préparés depuis longtemps ? Ils s'y voient déjà ?
00:27— Ça veut dire, alors qu'ils s'y voient déjà ? Oui, incontestablement. — On a parlé de l'effet de surprise au moment de l'annonce de la dissolution par Emmanuel Macron,
00:32y compris dans les rangs du Rassemblement national. Pour vous, aujourd'hui, ils sont prêts à arriver à accéder à Matignon ?
00:41— Vous savez, le problème se pose pas comme ça. Il y a un certain nombre de forces qui sont arrivées au pouvoir et qui n'avaient pas
00:49beaucoup de maîtrise technique des grands dossiers. Je suis pas persuadé que le président Trump soit un immense technicien.
00:56Jair Bolsonaro, pas davantage. Et M. Melei, en Argentine, non plus. Le problème, c'est qu'ils ont réussi à avoir à leurs côtés
01:05une partie de l'administration, sans doute pas les cadors de l'administration, mais des gens qui tenaient la route.
01:10Alors ce que Jordan Bardella a dit ce matin et qui est extrêmement important, c'est tenter de rassurer aussi la haute fonction publique.
01:19Il a dit qu'il voulait remettre en place le corps diplomatique, le corps préfectoral qu'Emmanuel Macron a fondu dans un grand tout
01:27des administrateurs de l'État. Est-ce que c'est pas une manière de donner un signal aussi à tous ces serviteurs de l'État
01:33qu'ils auront encore leur mot à dire, voire qu'ils regagneront une partie de leur prérogative et qu'au fond, les ministres du Rassemblement national,
01:41s'ils sont nommés, seront ceux qui définiront le cap et que la haute administration, avec sa technicité, avec sa mémoire des dossiers,
01:49sera là précisément pour combler ce déficit de technicité dont on reste conscient au RN, même si on dit qu'on a désormais des profils susceptibles de fournir des ministres ?
02:00— Et en même temps, vous venez de le rappeler, les incapacités n'empêchent pas l'élection et la nomination, en référence à Donald Trump à l'époque.
02:09En tout cas, c'est l'argument phare aujourd'hui de la majorité. On va peut-être écouter de nouveau l'un d'entre eux.
02:16C'est Gabriel Attal, qui s'exprimait ce matin chez nos confrères d'Europe 1. Écoutez-le.
02:24— S'agissant du RN, on a vu ces dernières semaines que la façade qu'ils avaient construite sur leur parti pour se présenter comme le parti du pouvoir d'achat des Français
02:35était en train de s'effondrer. Ça fait des années qu'ils nous disaient qu'ils étaient le parti du pouvoir d'achat, qu'il y avait des mesures essentielles
02:40qui seraient prises dès leur élection s'ils venaient à être élus. La suppression de la TVA sur les produits de première nécessité, la baisse de l'impôt sur le revenu
02:48ou la suppression pour les moins de 30 ans. Ces mesures-là, tout d'un coup, elles ont disparu. Ils ne sont pas prêts à gouverner.
02:54Évidemment, ça se prépare de gouverner le pays, d'être au gouvernement, d'être Premier ministre.
02:59— Voilà. Pour le Premier ministre qui s'exprimait chez nos confrères d'Europe 1, c'est news. Bruno Le Maire, également ministre de l'Économie,
03:06qui disait ce matin craindre pour la paix civile en France si le RN arrivait au pouvoir. La majorité qui, évidemment, cible ses attaques sur le RN,
03:15mais aussi sur le Front populaire. C'est le signe de quoi, selon vous, tout ça, que le risque de voir le RN arriver à Matignon est en train de se concrétiser,
03:24qu'ils y croient aussi ? On a les chiffres, les dernières projections et les sondages. En tout cas, tout montre aujourd'hui que les voix des Français,
03:31si on avait parlé d'un vote décomplexé lors d'élections européennes, les voix des Français sont quasi les mêmes. Je ne sais pas si on a les chiffres,
03:40mais environ 34-35%, selon les institutions de sondage, des voix des Français se reporteraient aujourd'hui sur le RN.
03:49— Tout se passe. Et ça fait pas mal d'années que je défends cette idée, comme si beaucoup de Français se disaient... Passez-moi l'expression.
03:58— Il faut qu'on y passe. C'est-à-dire il faut qu'à un moment donné, le RN soit en responsabilité. Et on verra à ce moment-là s'il est capable de délivrer ce qu'il a promis
04:09ou bien alors s'il multiplie, comme vient de le dire Gabriel Attal, les reculs sur les mesures que les Français, dans leur majorité, souhaitent.
04:17La baisse de la DVA sur les produits de première nécessité, la baisse de l'impôt sur le revenu, tout le monde le souhaite. Mais ça n'est pas faisable.
04:23Donc si le RN, en responsabilité, recule déjà sur ces points-là et que par ailleurs, sur les questions liées, on va dire, à la loi et l'ordre, à l'autorité,
04:34il ne réussit pas à faire passer la totalité ou la majorité de son programme, bien alors les Français se diront qu'on a essayé, ça n'a pas fonctionné, et puis on passera à autre chose.
04:43Il y a sans doute une part de ce raisonnement-là, me semble-t-il, dans la décision du président de la République de dissoudre l'Assemblée nationale,
04:48c'est-à-dire faire en sorte, pour éviter que Marine Le Pen gagne en 2027, de montrer avant 2027 la capacité du RN.
04:54Un pari à court terme. C'est ce qui est défendu par plusieurs experts, ce pari de dire mieux vaut Matignon que l'Elysée.
05:01Mieux vaut Matignon que l'Elysée, et puis pari à court terme, peut-être pas. Tout dépend du bilan. Si jamais le bilan est calémiteux, peut-être est-ce que c'est un pari
05:08qui éloignera les Français encore à plus long terme du Rassemblement national. Mais pour l'instant, la dynamique est du côté du RN.
05:15Il y a également la possibilité inverse, c'est-à-dire qu'effectivement, le RN aux affaires s'en sorte bien, et que les Français aiment ça.

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