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Transcription
00:00Et notre invité de ce journal, c'est vous, Jean Petau. Bonjour à vous, vous êtes politologue, merci d'avoir accepté notre invitation.
00:06Oui, bonjour Nadia, oui.
00:08Bonjour à vous. Jean Petau, le Rassemblement National est donc toujours en tête des intentions de vote. Est-ce que cette tendance, elle peut évoluer, elle peut bouger d'ici le 30 juin prochain ?
00:17Oui, dans la mesure où on voit bien que les personnes interrogées ne sont pas toutes, même si c'est une très grande majorité, ce qui est assez significatif, mais elles ne sont pas toutes, comme on dit, sûres de leur vote.
00:28Et on voit en particulier, on constate dans les réponses aux questions posées que c'est plutôt du côté de la majorité présidentielle, toute relative et sortante, que l'incertitude semble la plus forte.
00:40Les électeurs des oppositions, aussi bien du côté de l'extrême droite et de la droite, c'est-à-dire du Rassemblement National et des alliés marginaux, de M. Ciutti avec une partie de LR et de l'autre côté le Nouveau Front Populaire,
00:57semblent plus convaincus du choix qu'ils vont faire dans une semaine, même si on constate aussi qu'il y a forcément une dramatisation qui va s'opérer dans la dernière semaine et qui va accélérer, je pense, en particulier le taux de participation.
01:18Et lorsque vous dites que certains électeurs ne sont pas sûrs de leur vote, Jean Petau, ça veut dire que ces voix-là, elles peuvent se déporter de quel côté ?
01:26Alors là, c'est la grande incertitude. De la même manière que l'on constate, et c'est peut-être un élément à prendre en compte, que même s'il y a une estimation de participation qui sera bien plus importante de l'ordre de 67 à 70 % le dimanche prochain pour le premier tour de ces législatives,
01:44bien plus importante que le seul tour des européennes du 9 juin, à peu près 18 points, on constate que cette mobilisation augmentée, elle est en quelque sorte la reproduction en termes d'abstentionnismes mobilisés du corps électoral qui s'est prononcé le 9 juin.
02:05On pouvait penser que le 9 juin, l'abstention était, comme on dit, différentielle. C'est-à-dire que le vote de protestation à l'égard d'Emmanuel Macron et de la liste portée par Madame Hayé, par les macronistes, avait mobilisé davantage que les soutiens à Emmanuel Macron et que les réserves de voix étaient du côté d'Emmanuel Macron.
02:28C'est pas tout à fait ça. On constate que, d'une certaine façon, les rapports de force restent assez identiques quand on voit les intentions de vote aujourd'hui à 8 jours du premier tour.
02:39Une question sur laquelle vous avez, je crois, travaillé. Si le Rassemblement national, si le parti d'extrême droite obtient la majorité absolue et que Jordan Bardella devient le premier ministre de ce pays, on se dirige vers une fracture de la France ?
02:53On sait que, par exemple, certains haut fonctionnaires des préfets, notamment sous couvert d'anonymat, avaient déjà annoncé qu'ils quitteraient leur fonction. On se dirige vers cette fracture avec le local, le régional ?
03:03Oui, alors, c'est une très bonne question parce qu'il faut d'abord distinguer ce qu'on appelle l'appareil d'État d'un côté, ça c'est les hauts fonctionnaires qui sont à la fois dans les administrations centrales et dans les services extérieurs de l'État, bien sûr les préfectures, etc.
03:17Et puis aussi les collectivités territoriales. Si le Rassemblement national l'emporte, soit de manière avec majorité absolue, soit une forte majorité relative et qu'il y a un premier ministre RN ou une première ministre à Matignon avec un gouvernement de cette couleur-là, avec quelques alliés,
03:37et bien ce sera la première fois en France qu'un parti sera à Matignon avec une majorité absolue ou relative à l'Assemblée sans aucun ancrage territorial d'importance. Il n'y a aucune région de France, aucun département de France, aucune métropole de France, une seule préfecture, celle de Perpignan dans les Pyrénées-Orientales qui est dirigée par M. Alliot, vice-président du Rassemblement national.
04:03Autrement, le RN est totalement absent des collectivités territoriales et je pense que ça peut aboutir à une situation qui serait en forme peut-être aussi de dissonance politique, comme on parle parfois des dissonances cognitives.
04:17J'ajoute, mais ça c'est autre chose, que pour le Front populaire, les choses sont différentes parce qu'évidemment vous avez un fort ancrage territorial, des socialistes, des communistes et même des écologistes depuis les municipales de 2020. La France insoumise, elle n'a pas non plus été élue en position de direction de collectivité territoriale, c'est un point là aussi qu'il faut pointer.
04:43Merci beaucoup Jean Petot, merci pour ces éléments de compréhension. Je vous en prie, merci beaucoup.

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