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00:00Aujourd'hui, c'est la journée mondiale des réfugiés.
00:02Il y a toute une programmation sur ce sujet, à la Eltropisme, à Montpellier-Anne.
00:06Et parmi les stands, il y aura celui de l'antenne montpellierenne de l'association J'accueille.
00:12Bonjour Mathilde Collard.
00:14Bonjour.
00:15Vous êtes chargée, vous, de programme pour cette association J'accueille à Montpellier.
00:19Alors, ce que vous proposez, c'est de mettre en relation des héroltés avec des personnes
00:24réfugiées, c'est ça ?
00:25C'est exactement ça.
00:26L'objectif du programme, c'est d'accueillir une personne réfugiée chez soi et d'être
00:31accompagnée par l'association.
00:32Nous, on met en relation des personnes qui ont le statut, qui sont dans des situations
00:37précaires de logement, avec des personnes locales de Montpellier et alentour, qui ont
00:42une chambre disponible chez eux pour quelques mois.
00:45On les met en lien, on les fait se rencontrer et on suit leur emménagement, leur cohabitation
00:50pour que ça se passe bien.
00:51C'est-à-dire que vous accompagnez, vous, tout le long du parcours, à la fois la personne
00:55réfugiée et la personne qui accueille ?
00:57C'est ça.
00:58La personne réfugiée, elle a aussi un accompagnement avec notre partenaire social, qui est Agir34,
01:02où des travailleurs sociaux s'occupent de tout le volet emploi et logement de la personne.
01:06Donc, les démarches administratives, elles ne sont pas à la charge de la personne qui
01:09accueille.
01:10Ça, c'est important aussi.
01:11Et pour les personnes qui accueillent, nous, on les accompagne avec des outils.
01:15Une charte de cohabitation qui ressemble un peu à des règles de vie du foyer pour se
01:20mettre d'accord sur comment on fonctionne, comment on vit ensemble.
01:22Une convention de cohabitation avec date de début, date de fin, c'est important aussi
01:26pour avoir la période en tête.
01:27C'est ça.
01:28Alors, combien en ce moment, dans l'Hérault, il y a de personnes réfugiées qui sont accueillies
01:32comme ça chez l'habitant ?
01:33Actuellement, chez Jacoeil, on est à une dizaine, quinzaine de personnes qui sont accueillies
01:39en ce moment.
01:40Principalement à Montpellier ou ça déborde sur le département ?
01:42Ça déborde un petit peu sur le département.
01:44On a une personne qui est accueillie à Mez, par exemple, qui venait de Toulouse, qui est
01:47en formation.
01:48Sinon, c'est principalement Montpellier-Métropole pour le moment parce que c'est vrai que les
01:52personnes ont souvent des rendez-vous administratifs ou elles sont en emploi à Montpellier.
01:57Donc, plus facile pour se déplacer ?
01:59C'est important aussi que ce soit accessible en transport en commun, que les personnes
02:02puissent être autonomes dans leurs démarches, dans leurs mouvements.
02:05Et alors, les personnes réfugiées accueillies en ce moment, quels profils ? Elles viennent
02:10d'où dans le monde ? C'est plutôt des hommes, plutôt des femmes, plutôt des jeunes, plutôt
02:14des vieux ?
02:15On a tout type de nationalité.
02:18En ce moment, on a beaucoup d'hommes afghans, turcs, du Soudan.
02:25On a des personnes qui viennent du Bangladesh.
02:28J'ai un peu toutes les nationalités qui me viennent en tête.
02:29On accueille vraiment toutes les personnes qui ont obtenu le statut de réfugiée.
02:33Donc, on ne regarde pas spécialement leur nationalité.
02:35C'est beaucoup à Montpellier, en ce moment, des hommes seuls parce que souvent, ils arrivent
02:41un peu en dernier de la liste d'attente des autres dispositifs qui existent, par exemple,
02:44les femmes seules, les femmes avec enfants.
02:46Mais c'est aussi vrai qu'on a, par exemple, une femme qui va rentrer dans le programme.
02:50Avec la guerre en Ukraine, on a eu aussi beaucoup de femmes seules, de femmes avec enfants,
02:54de familles entières.
02:55Les profils sont très variés.
02:58Il y a des personnes très jeunes, moins de 25 ans, des personnes plus âgées, 40-50
03:02ans.
03:03Et pour les personnes qui accueillent, quel type de profil ?
03:05C'est un peu pareil.
03:06Il n'y a pas vraiment de règle.
03:07On aurait tendance à penser qu'il y a un profil type d'accueillant.
03:10Ce n'est pas vraiment le cas.
03:12On a des personnes seules, des personnes en couple, des familles avec des enfants, des
03:16enfants un peu grands qui sont partis de la maison, ou alors même des enfants en bas âge.
03:19On a vraiment plein de profils différents, des personnes qui travaillent beaucoup, des
03:23personnes qui sont à la retraite.
03:24En fait, à partir du moment où on a une chambre disponible chez soi et qu'on a envie
03:27d'ouvrir nos portes…
03:28C'est ça le critère ? Il faut une chambre en plus ? On ne fait pas dormir la personne
03:31sur le canapé au milieu du salon ?
03:32Non.
03:33Ça, c'est important pour nous.
03:34Pour notre dispositif, il y a d'autres associations qui font de l'accueil plutôt d'urgence
03:38sur canapé.
03:39Ça existe et c'est super aussi.
03:41On arrive dans un second temps, plutôt sur du temps horaire, sur plusieurs mois.
03:46C'est au minimum trois mois d'accueil.
03:48Pour l'intimité de la personne et pour l'intimité des personnes qui accueillent
03:51aussi, c'est important qu'il y ait une chambre fermée qui soit exclusivement pour
03:55la personne qui accueille.
03:56Vous cherchez encore ? Il n'y a pas assez pour l'instant d'accueillants ici à Montpellier.
04:01Vous avez encore besoin de monde ?
04:03Oui, on est toujours en recherche de personnes qui souhaitent accueillir.
04:05Là, actuellement, on a une vingtaine de foyers qui accueillent, mais elles ont des disponibilités
04:10en fonction aussi de leurs vacances, de leur départ, de leur situation de vie tout simplement.
04:15Donc en moyenne trois mois pour ceux que l'aventure pourrait tenter ?
04:19Oui, les critères principaux, c'est ça.
04:21Avoir une chambre chez soi, au moins trois mois.
04:24Après, c'est vraiment juste sur mesure, en fonction de la disponibilité des personnes,
04:29de leur engagement.
04:30Il n'y a pas de repas obligatoires à prendre en commun, pas de charges à prendre en charge.
04:34Ça, c'est un peu chaque famille qui s'organise comme elle veut et en accord avec la personne
04:39accueillie, chacun fait un peu sa vie.
04:41Nous, on accompagne ce projet-là déjà avec les personnes.
04:44On les reçoit pour des réunions d'informations où on présente le programme, on présente
04:48notre accompagnement et ensuite on fait des entretiens un peu plus individuels pour vraiment
04:52creuser un peu leur projet et accompagner les personnes dans ce projet-là, dans leurs envies.
04:58Et à quoi ça sert finalement cet accompagnement comme ça chez l'habitant, que ce soit pour
05:01la personne réfugiée ou pour la personne qui accueille ?
05:04Qu'est-ce que ça apporte ?
05:05Ça apporte un vrai lien social déjà.
05:07Je pense que des deux côtés, c'est un enrichissement, c'est une rencontre humaine.
05:11En fait, il n'y a pas longtemps, on a fait une étude d'impact, on a 85% des personnes
05:16qui ont accueilli ou qui ont été accueillies qui restent en contact des années après.
05:20Donc parfois, ça fait des très très belles amitiés déjà.
05:22Et de toute façon, ça permet aux personnes réfugiées déjà d'avoir une période de
05:26tremplin, une période de stabilité où elles peuvent se reposer, connecter aussi avec des
05:31personnes locales, connaître des personnes françaises qui ne sont pas des personnes,
05:36des agents administratifs qu'elles peuvent croiser durant leur parcours, mais plutôt
05:39des amis, parfois même une seconde famille.
05:42Et pour les personnes qui accueillent, c'est aussi la possibilité d'avoir une expérience
05:46interculturelle, de partager des moments, de découvrir quelqu'un qui vient d'un autre
05:50pays et de vivre aussi l'interculturalité en France de manière plus apaisée.
05:54Parce que vous, c'est ça le but, ces périodes de toute manière tremplin ? Donc l'idée,
05:58c'est qu'après la personne trouve un logement, trouve un emploi et se lance dans une situation
06:04plus pérenne ?
06:05Oui, c'est ça.
06:06La durée, c'est un an pour le programme de la personne qui est accueillie.
06:10En règle générale, ça peut déborder, ça peut être moins si elle a accès à un logement
06:14plus tôt.
06:15Mais l'objectif final, c'est bien sûr qu'elle ait un logement autonome.
06:17C'est le quotidien de cette personne, après son envol.
06:19Il y a des questions d'argent, les personnes qui accueillent sont rémunérées, c'est entièrement
06:23bénévole, comment ça se passe ?
06:24Alors c'est bénévole, c'est à titre gracieux que les personnes mettent à disposition la
06:28chambre.
06:29En revanche, pour les personnes qui ont un peu plus de mal, c'est possible de mettre
06:32en place une contrepartie au niveau des charges seulement, pas du tout qu'ils ressemblent
06:37à un loyer.
06:38Mais parfois les personnes qui sont accueillies…
06:39La nourriture, éventuellement ?
06:40Bien sûr, ça c'est à la charge de la personne, sa nourriture, ses vêtements, son forfait
06:45téléphonique, ça c'est à sa charge.
06:46Mais elle peut aussi participer par exemple à l'énergie, chauffage, etc. pour aider
06:52la personne.
06:53Parfois la personne réfugiée travaille, elle n'a juste pas encore accès au logement,
06:57et du coup ça peut faire plaisir aussi à la personne de contribuer financièrement
07:01et de dire « en fait, ensemble on va payer les charges ».