• il y a 6 mois
Thomas Piketty, économiste et directeur d'études à l'EHESS, était l'invité de BFMTV ce lundi soir. 

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Transcription
00:00Donc on est dans un pays où si vous prenez les 500 plus grandes fortunes,
00:04on est aujourd'hui à 1 200 milliards d'euros.
00:06Ce n'est pas moi qui le dis, c'est le magazine Challenge qui n'est pas vraiment un repère de gauchistes.
00:10Il y a 10 ans, le même magazine Challenge, les 500 plus grandes fortunes étaient à 200 milliards.
00:18Donc on est passé de 10 % de l'équivalent du PIB, 10 % de l'unanimité de production,
00:22aujourd'hui à 50 % de l'unanimité de production.
00:24On ne parle pas de petites sommes, c'est-à-dire l'enrichissement de ces 500 plus grandes fortunes,
00:28juste pour bien fixer les ordres de grandeur, c'est important,
00:30c'est plus que toute la croissance cumulée du PIB en France depuis 10 ans.
00:34Alors je veux bien...
00:35C'est en valorisation, ce n'est pas du cash.
00:37D'accord, mais la dette publique, c'est aussi quelque chose qu'on peut rembourser en mobilisant cet argent-là.
00:42C'est-à-dire que quand vous passez de 200 à 1 200 milliards d'euros,
00:47prétendent qu'il n'y a pas d'argent à récupérer de ce côté-là,
00:50donc les sommes dont on parle...
00:51Les retraites, M. Consigny, est-ce que vous allez les payer avec ça ?
00:53Je pense qu'il faudrait, pour contribuer au financement de la protection sociale,
00:57non seulement des retraites, mais aussi de l'assurance maladie, des services publics.
01:01Moi, j'ai parlé avec Julia Cagé d'un ISF services publics.
01:04Oui, mais mettre en contribution...
01:06Typiquement, ça a été retenu ou pas ?
01:07Juste, à nouveau, les ordres de grandeur.
01:09Quand vous êtes sur 1 200 milliards d'euros, simplement pour les 500 plus grandes fortunes,
01:13vous mettez juste un taux de 2 ou 3 % par an, vous avez 20-30 milliards.
01:17Si vous élargissez la focale, parce qu'il ne s'agit pas de se consacrer uniquement sur les 500 plus grandes fortunes,
01:21vous passez aux 5 000, aux 50 000 plus grandes fortunes,
01:23vous êtes sur des montants beaucoup plus significatifs.
01:24Donc, il y a un moment, il faut quand même se rendre compte,
01:27si vous voulez, par rapport...
01:28Est-ce que vous n'allez pas faire fuir les plus riches ?
01:30Mais à partir du moment où vous êtes enrichi en France,
01:33en profitant des infrastructures offertes par la France,
01:36des infrastructures publiques, des systèmes éducatifs, des systèmes de santé,
01:39que vous partiez ou pas, de toute façon, cet impôt, il est dû.
01:42Vous savez, il y a beaucoup de pays.
01:43Aux États-Unis, par exemple, vous gardez la nationalité étatsunienne,
01:45vous pouvez partir en Suisse, vous payez les mêmes impôts.
01:48Un système plus malin...
01:49Ce n'est pas forcément une bonne chose.
01:50Un système plus malin...
01:51Ce n'est pas forcément une bonne mesure américaine.
01:53Je vous fais une proposition, mais vous allez me dire si vous êtes contre.
01:55C'est qu'en fonction du nombre d'années que vous avez passées dans un pays,
01:59ce n'est pas tellement la nationalité et le passeport, finalement.
02:01C'est plutôt combien d'années vous avez finalement profité de ce pays.
02:04Vous y avez contribué aussi, bien sûr, mais sans les services publics,
02:07sans les systèmes éducatifs, sans les systèmes de santé.
02:09Comment vous devenez milliardaire exactement, M. Consigny ?
02:11Donc, vous voyez, cette illusion que la fortune,
02:13c'est un truc que vous faites tout seul, dans votre coin,
02:15avec votre génie individuel, c'est toujours quelque chose de collectif.

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