• il y a 6 mois
Hier Emmanuel Macron a dénoncé une alliance de la gauche "indécente". Qu'en est il des négociations? La Nupes est-elle en train de renaitre de ses cendres? Fabien Roussel, député du Nord en campagne et secrétaire national du Parti Communiste, est l'invité de Amandine Bégot.
Regardez L'invité de RTL avec Amandine Bégot du 13 juin 2024

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Transcription
00:00RTL 7h43, excellente journée à vous tous qui nous écoutez.
00:06Amandine Bégaud, vous recevez ce matin le secrétaire national du Parti Communiste, Fabien Roussel.
00:10Fabien Roussel, qui n'est pas avec nous ce matin en studio, mais depuis le Nord, votre fief, je le disais, de Saint-Amand-les-Eaux.
00:16Je ne m'élimine pas, mais je ne m'impose pas. Ça c'est ce qu'a dit hier Jean-Luc Mélenchon. Ça vous va, Fabien Roussel ?
00:24Oui, tout à fait, parce qu'on doit aujourd'hui construire un programme, présenter un front populaire et une équipe d'abord.
00:33Une équipe qui rassemble l'ensemble des forces politiques, du mouvement social, syndical, qui est prête à mettre en œuvre un programme de progrès pour les Français,
00:41des mesures pour le pouvoir d'achat. Et donc, il faut d'abord présenter le visage d'une équipe. Et c'est ce que nous sommes.
00:47Bon, il dit toutefois qu'il s'en sent capable, Jean-Luc Mélenchon, capable d'être Premier ministre. Il n'a pas complètement renoncé.
00:55Vous savez, pour le front populaire, il faudra un Premier ministre populaire, rassembleur, bienveillant, qui parle à tout le monde.
01:05Et donc, il faudra en rassembler des qualités.
01:08Ça veut dire pas Jean-Luc Mélenchon, si je décrypte ?
01:11Ah non. Ah non, non, non. Non, non, non, non. D'abord, je ne veux éliminer personne. Et ce qui compte, c'est de réussir à présenter aux Français la plus belle des équipes,
01:22celle qui saura réparer toutes les fractures qu'il y a dans notre pays et qui pourra dire aux Français, dès le 8 juillet, voilà ce qui va changer pour vous, pour vos salaires, pour vos retraites.
01:33Et c'est ça qui est le plus important.
01:35— Pardon, Fabien Roussel. Je n'ai pas bien compris. Vous dites pas Jean-Luc Mélenchon ou je ne veux pas parler de ça ? Le nom, je n'ai pas compris à qui il s'adressait.
01:43— Ah non. Ah non, non, non. J'ai dit que je ne veux... Nous n'excluons personne, aujourd'hui. Nous sommes en train d'abord de travailler sur le programme,
01:52sur l'engagement que nous avons pris de présenter un candidat, une candidate dans chaque circonscription représentant ce nouveau front populaire.
02:00C'est ce à quoi nous travaillons. Et c'est d'abord là-dessus que l'on se concentre aujourd'hui.
02:04— Mais vous comprenez que ça puisse compter pour les électeurs de gauche. Je pense notamment à ceux qui ont voté pour Raphaël Glucksmann,
02:09peut-être à ceux aussi qui ont voté pour la liste du Parti communiste aux européennes. Ils ont peut-être aussi voté pour vous parce qu'ils ne voulaient pas de la personne de Jean-Luc Mélenchon.
02:19Donc c'est important de dire qui.
02:22— D'abord, nous allons... Mais nous allons dire... Nous sommes une équipe avec plein de visages et de personnalités qui seront demain prêtes à gouverner,
02:33rassembler la France, réparer les fractures. Mais les Français vont devoir choisir le 30 juin entre le programme de l'extrême-droite
02:40et de la droite extrême avec M. Ciotti et celui du front populaire qui apporte des réponses à la crise que nous vivons, aux pouvoirs d'achat,
02:47à nos services publics, réparer la santé, que chacun ait accès à un médecin, que chaque enfant ait accès à une classe avec un professeur présent,
02:56des salaires qui augmentent, des factures du gaz et de l'électricité qui baissent, un engagement qui est pris...
03:01— Mais très bien. Mais vous répondez toujours pas à ma question. C'est quand même aussi une histoire d'incarnation. Et vous le savez, Fabien Roussel.
03:05Vous avez porté ces valeurs les jours heureux, on se souvient, pendant votre campagne présidentielle.
03:10— Mais je vous redis, et je vous redis avec le sourire. Mais vous le voyez pas, parce que je suis chez moi à la radio.
03:16— Non. Mais je ne l'entends pas non plus. — Mais pourtant, je l'ai. Mais je vous le dis que nous sommes une équipe, nous travaillons,
03:23et que pour pouvoir gouverner demain cette France en fonction de la majorité qui sera issue des élections, où le front populaire a une majorité absolue
03:33et il y aura un Premier ministre issu de nos rangs, et on verra bien, où il n'y aura pas de majorité absolue pour personne.
03:43Et il faudra trouver un Premier ministre capable de parler à tout le monde. Et c'est pour ça que je vous dis que nous devrons trouver
03:51les qualités d'un homme ou d'une femme capable de parler à tous les Français. — Mais vous avez des noms en tête.
03:57— Vous avez des noms en tête. Qui, par exemple ? Mais dites-moi. — Mais bien sûr. Mais nous sommes plusieurs.
04:02— Laurent Berger ? C'est une bonne idée ? François Ruffin ? Vous ? — Mais Laurent, il n'est pas candidat. Mais nous sommes plusieurs, bien sûr.
04:10J'en fais partie, comme d'autres, parce qu'il y a besoin... — Matignon, vous vous y... Pourquoi pas ? Si c'est...
04:15— Mais quand je vous dis qu'il y a besoin d'un Premier ministre populaire pour le front populaire, bienveillant, rassembleur,
04:24capable de parler à tout le monde. — C'est votre portrait. — A ceux qui... Si demain, nous n'avons pas de majorité absolue,
04:32il faudra bien aussi pouvoir travailler avec d'autres qui ne sont pas de notre sensibilité.
04:38— Vous vous en sentez capable, en tout cas, Fabien Roussel ? Est-ce que vous en sentez capable ?
04:42— Écoutez, ce qui compte aujourd'hui, c'est d'abord de présenter aux Français notre programme. Ce qui compte aujourd'hui, c'est d'abord
04:49d'avoir une majorité et le plus de députés possible. La République, elle, est menacée par une extrême-droite qui a tendu la main
04:59à une partie des Républicains de la droite qui l'a saisie. Et ils ont un programme dangereux. Déjà, ils ont décidé qu'ils n'abrogeraient pas
05:06la réforme des retraites. Ils savent qu'ils n'augmenteront pas les salaires des Français, des fonctionnaires.
05:12Ils ont même dit qu'ils privatiseraient les médias publics. Vous n'êtes pas concernés. Peut-être que ça vous arrangera.
05:17Mais en tout cas, ils ont un programme très très dur pour les Français. Nous, nous avons un programme qui défend le monde du travail,
05:23le monde ouvrier, un programme pour la transition écologique. Nous allons abroger Parcoursup pour la jeunesse.
05:28— Alors justement... — Nous allons dire aux jeunes qu'il y aura un revenu étudiant pour les jeunes, vous permettant de faire vos études
05:34sans être obligés de travailler à côté. Il faut que les Français sachent qu'ils devront choisir entre un programme de la droite extrême
05:41très dur qui va diviser les Français et le programme de la justice sociale, du progrès social, de l'écologie que nous allons toutes et tous nous incarner,
05:49l'équipe que nous représentons. C'est bien pour ça que ce n'est pas l'incarnation de cette équipe qui compte. C'est l'équipe que nous sommes.
05:56— L'équipe que vous êtes et ce projet. — Nous sommes une équipe plurielle.
05:59— Juste, à aucun moment, vous ne vous êtes interrogé sur cette alliance, ce nouveau front populaire. Je vous pose la question, Fabien Rousset.
06:06Parce que le 16 novembre dernier, voilà ce que vous nous disiez très clairement. C'était limpide sur RTL. Écoutez.
06:12— Le Parti communiste français a définitivement rompu avec la France insoumise.
06:17— Le Parti communiste français a définitivement rompu avec la France insoumise. C'était il y a 7 mois. Ça fait pas si longtemps.
06:23Sincèrement, est-ce qu'aujourd'hui, vous ne mettez pas sous le tapis tout un tas de sujets, de valeurs aussi, pour assurer un avenir aux communistes à l'Assemblée ?
06:32— Vous pourriez aussi sortir un autre extrait où j'ai dit, je l'ai dit à plusieurs reprises, que nous ferons tout, nous, pour empêcher l'extrême-droite de faire main basse sur la République.
06:42— Sauf qu'il y a eu les prises de position, pardon, contre Israël, les propos antisémites, la bordélisation. Tout ça, ça compte plus ?
06:48— Si, ça compte. Et je vais y revenir. Et si nous n'avions pas fait le choix de nous rassembler et de faire un front populaire,
06:55un front commun contre l'extrême-droite, peut-être que vous me reprocheriez aujourd'hui de faire cavalier seul et de ne pas faire l'union quand la République est menacée.
07:02Donc d'abord, nous faisons le choix de l'union et du rassemblement pour empêcher l'extrême-droite de gagner la France. Ça, c'est la première chose.
07:10La deuxième chose, c'est que nous allons présenter – j'espère que nous allons présenter dans les heures qui viennent – le programme du front populaire.
07:17Et dans ce programme, nous prenons l'engagement, nous faisons un serment devant les Français, un pacte signé avec notre sang s'il le faut,
07:25un engagement que nous prenons sur des propositions claires, et notamment la lutte contre l'antisémitisme, le racisme. Nous nous y engageons tous.
07:34— Et la qualification du Hamas, ça fait partie quand même des points à éclaircir. Ce sera écrit noir sur blanc ?
07:39— Ce sera écrit noir sur blanc. Chacun va prendre un serment. Chacun va s'engager devant les Français. Nous serons clairs.
07:48Nous serons clairs sur une République sociale, écologiste, féministe, laïque. Nous serons clairs sur ces principes-là.
07:55Cette République, nous la chérissons. Nous voulons la protéger par notre rassemblement. Et justement, en ce moment même,
08:01nous sommes encore en train de discuter entre nous pour trouver les mots justes qui vont nous rassembler. Et il y a encore des arbitrages à faire.
08:09Et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle je remonte à Paris, parce que je veux que ça aboutisse. Ce n'est pas encore abouti.
08:15Notre programme, notre accord, aujourd'hui, n'a pas fini, n'est pas scellé complètement. Je veux que nous y arrivions.
08:23C'est... Nous vivons des heures historiques pour notre pays. Le pays peut basculer. Il peut basculer vers l'extrême-droite,
08:30comme nous l'avons déjà connu dans les années 40. Il peut construire un vrai front populaire, comme nous l'avons vécu en 36,
08:35avec les plus belles conquêtes sociales pour notre pays. Le pays peut basculer d'un côté comme de l'autre.
08:40Et c'est la raison pour laquelle, là, je vais remonter à Paris et je vais tout faire avec Olivier Faure, avec Marine Tendelier, avec Aurore Laluc,
08:48avec Emmanuel Bompard. Tout faire pour que nous aboutissions sur ce programme, sur lequel nous avons encore des arbitrages à faire.
08:54— L'idée, c'est que ça aboutisse aujourd'hui ? — Et tout faire pour que nous aboutissions...
08:58— Aujourd'hui ? — Oui. Et que nous aboutissions à un candidat unique dans chaque circonscription, parce que c'est pas encore calé,
09:06malgré ce que j'ai entendu sur vos antennes. Ce n'est pas encore réglé.
09:09— C'est-à-dire que les chiffres qui ont circulé, 50, par exemple, pour les communistes, 229 pour LFI, c'est pas les bons chiffres ?
09:14— Je rentre pas dans le détail. Nous avons pris un engagement. Un engagement, c'est construire un Front populaire,
09:19un programme qui nous rassemble et un candidat, une candidate unique dans chaque circonscription.
09:24Je veux tenir cet engagement. Je veux m'y employer pleinement. Je vais remonter à Paris. Je vais rejoindre les responsables
09:32de chaque force politique que nous sommes. Et nous voulons présenter en fin d'après-midi cet engagement, ce programme
09:39que nous prenons devant les Français. C'est le serment pour le Front populaire. C'est le pacte pour la France.
09:43— Merci beaucoup.

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