• il y a 6 mois
Avec Grégory Caret, directeur de l'Observatoire de la consommation à l'UFC-Que Choisir.

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##LE_FAIT_DU_JOUR-2024-06-04##

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Transcription
00:00 Terre de France.fr, le premier site d'articles français et patriotes présente...
00:06 Ici Sud Radio. Les Français parlent au français. Je n'aime pas la blanquette de veau. Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:20 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:23 Le 9 juin, très exactement, nous allons voter pour les élections du futur Parlement européen.
00:36 Mais il y a beaucoup plus important en attendant. Je vais aller faire mes courses en Espagne parce qu'en Espagne c'est moins cher.
00:45 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:49 Le fait du jour.
00:50 Connu l'immortel Luis Mariano, la belle de Cadix a les yeux de velours.
00:55 Mais en attendant ce n'est pas la belle de Cadix seulement qui a les yeux de velours.
01:00 Ce sont les supermarchés de Cadix, les magasins de Cadix et de toute l'Espagne qui font les yeux de velours.
01:07 Et bien pour un certain nombre de Français, Marseillais et autres, qui sont prêts à faire 700 kilomètres pour aller prendre leur Cadix et le remplir en Espagne.
01:20 Mais pourquoi cela ? Parce que vous allez entendre un extrait du reportage de BFM TV. Ça dit tout.
01:30 Le compte à rebours est lancé. Priscilla a 4 heures pour faire ses courses en Espagne avant de repartir à Marseille.
01:35 Direction le rayon boulangerie pour commencer.
01:38 Prenons l'exemple du pain de mie. Ici c'est 500 grammes, 1,59 euros. Chez moi je paye 200 grammes, 2,20 euros.
01:44 Des achats à 700 kilomètres de son domicile mais avec un aller-retour à seulement 39 euros en autocar, c'est imbattable pour cette mère de famille.
01:51 Si on compte les frais d'essence, les frais de péage avec la voiture c'est trop cher.
01:54 Depuis l'inflation nous on vient plus souvent au niveau des cigarettes et de la nourriture et de la viande.
01:58 34 euros pour 6 kilos de viande plus tard. Elle estime avoir fait 40% d'économies par rapport à ses achats en France.
02:04 Malik lui a rempli 5 gros sacs contre 2 seulement en France pour le même prix.
02:08 Une bouteille d'huile pour la famille, du savon, tout ce qui est produits nécessités.
02:12 C'est des produits que je n'achète pas en France parce que c'est trop cher.
02:14 Des prix qui sont entre 20 et 30% moins chers en moyenne.
02:17 Depuis 2 ans le succès de ses excursions hebdomadaires en Espagne est tel que la compagnie de bus marseillaise Azure Evasion a doublé la capacité de ses cars.
02:25 Doublé la capacité de ses cars, c'est très intéressant. Bonjour Grégory Carré.
02:31 Bonjour.
02:32 Merci d'être avec nous. Vous êtes directeur de l'Observatoire de la consommation à l'UFC. Que choisir ?
02:37 Alors franchement quand on entend ça c'est vraiment intéressant.
02:40 Oh, à l'aune de l'Europe, à l'aune de l'inflation, à l'aune de l'économie.
02:45 Alors on en est là donc si on traverse la frontière et on est prêt à faire 700 kilomètres en bus ou en voiture si on veut.
02:53 On fait 40% d'économies. C'est la réalité que les Français vivent aujourd'hui et pas seulement les Français.
03:01 Alors l'écart de prix entre l'Espagne et la France il existe. Il est plutôt pour l'alimentaire de l'ordre de 25%.
03:10 En revanche il y a d'autres produits où il y a un écart de prix plus marqué et c'est pour cette raison que c'était plutôt connu comme une destination de voyage pour faire ses courses.
03:19 C'était pour les cigarettes et le carburant.
03:21 Maintenant il semble que pour l'alimentaire certains trouvent même encore la motivation parce qu'il faut vraiment être motivé.
03:27 On parle de 9h15, 4h sur place, 9h retour. Donc c'est vraiment quelque chose de courageux.
03:32 Mais effectivement de toute façon on est sur un contexte qui est quand même compliqué pour les ménages.
03:39 Si on prend la hausse des prix alimentaires depuis le début de l'année 2022, on a des prix qui ont augmenté entre 20% et 25%.
03:49 Pour l'épicerie c'est 25% par exemple.
03:51 Depuis 2022 c'est ça ?
03:53 Depuis le début 2022. Ça avait commencé à augmenter à l'été 2021. Il y a eu l'EHPAD à l'époque, on avait parlé de l'EHPAD, de la boutarde.
04:03 Mais c'est vraiment depuis le début 2022 que c'est très sensible avec l'augmentation de l'énergie, d'enraies de matière première et la guerre en Ukraine qui a accéléré tout le phénomène.
04:13 Depuis effectivement les salaires n'ont pas suivi. La hausse de salaire c'est de l'ordre de 8% depuis deux ans.
04:21 Qu'est-ce que font les ménages ? Les ménages plus aisés ont plus de souplesse, ils peuvent puiser un petit peu dans les revenus.
04:28 Mais pour les autres qu'est-ce qu'ils font ? Ils ont fait des arbitrages.
04:31 Les arbitrages qu'on avait l'habitude de souligner c'était on va privilégier les produits d'entrée de gamme, les marques de distributeurs qui ont plutôt augmenté en part de marché,
04:41 et on va retirer les produits trop onéreux. La viande par exemple avait été une des variables d'arbitrage.
04:46 Ce que soulignent leurs portages c'est effectivement des gens qui sont vraiment en train de chercher une autre astuce,
04:52 quitte à sacrifier un temps de loisir c'est d'aller faire les courses très très loin.
04:56 Quand on parlait des courses transfrontalières on avait l'habitude de parler de quelques kilomètres.
05:01 Les gens de Montpellier, au-delà de Montpellier c'est un peu inédit effectivement.
05:08 Mais alors justement qu'est-ce que ça traduit Grégory Carré ? C'est très intéressant.
05:12 C'est-à-dire que les gens sont prêts à faire des centaines de kilomètres, et peut-être ça va aller en augmentant,
05:19 et pas seulement les Marseillais, les gens du Sud, pour faire je ne dis pas quelques centimes d'économie,
05:25 parce qu'eux disent voilà sur un certain nombre de denrées alimentaires on fait 40% d'économie disent les uns, 20-30% d'économie disent les autres.
05:34 Est-ce que ça veut dire deux choses ? Ça veut dire effectivement il y a l'inflation, on le sait.
05:39 Est-ce que la paupérisation, je dirais la paupérisation en tout cas, le côté un peu précaire d'un certain nombre de populations,
05:50 de la population française, ne se manifeste pas par là aussi ?
05:56 Alors si, c'est effectivement le cas. C'est-à-dire que les salaires je vous dis ont augmenté de 8% en moyenne,
06:03 mais on n'est pas tous logés à la même enseigne.
06:05 Ceux qui ont le plus souffert de l'inflation, alors c'est vrai que sur les produits alimentaires depuis un an ça ne bouge plus beaucoup,
06:11 mais ça ne descend pas. Ça veut dire qu'on est resté à des niveaux de prix beaucoup plus élevés.
06:15 Vous pouviez acheter beaucoup plus d'aliments fin 2021 que vous ne pouvez aujourd'hui.
06:19 Donc pour les ménages précaires c'est très compliqué parce qu'il n'y a pas de marge de manœuvre,
06:23 ce ne sont pas des gens qui épargnent tous les mois. Il faut payer les carburants, le carburant a beaucoup augmenté,
06:31 l'électricité a augmenté de 50% depuis deux ans.
06:35 Donc pour eux, il va falloir effectivement jongler. Le consommateur apprend à jongler.
06:40 Et donc jongler, là on est quand même sur quelque chose d'assez compliqué.
06:45 De toute façon, les choix des consommateurs depuis deux ans vont maintenant s'inscrire dans la durée.
06:52 On ne retrouvera pas malheureusement les prix qu'on a connus jusqu'ici.
06:56 On va rester sur des prix alimentaires 25% au-dessus de ce qu'on a connu il y a deux ans.
07:01 Ça, ça va durer.
07:06 Ça va durer et les prix n'ont pas augmenté depuis un an maintenant, mais ils avaient augmenté de 25% en 18 mois.
07:13 Malheureusement, on commence aussi à constater ponctuellement des hausses sur certains dents.
07:20 L'huile d'olive a flambé. Dans les régions du sud, on consomme beaucoup d'huile d'olive.
07:25 Même pour l'Espagne, c'est un problème parce que c'est une denrée essentielle pour les Espagnols.
07:30 Il y a des dents qui commencent à flamber pour les mêmes raisons que ce qu'on a connu depuis mi-2021.
07:39 C'est-à-dire des règlements climatiques, des mauvaises récoltes.
07:42 Très mauvaise récolte, par exemple sur l'orange, pour les gens qui boivent du jus d'orange concentré.
07:46 C'est les récoltes du Brésil qui sont très mauvaises.
07:49 On boit du jus d'orange fabriqué en Amérique latine, un prix qui a flambé.
08:00 Ça veut dire que le prix du jus d'orange va flamber aussi en rayon.
08:04 Et il y a d'autres dents comme ça qui sont encore augmentées.
08:06 Grégory Garnier, je peux vous poser une question ?
08:07 On boit du jus d'orange d'Amérique latine à cause du dérèglement climatique.
08:11 Pourquoi a-t-on besoin du jus d'orange d'Amérique latine ?
08:14 C'est une question naïve.
08:15 Non, elle n'est pas naïve.
08:17 Probablement, à un moment donné, on a dit qu'on allait faire des économies d'échelle.
08:23 On a tiré sur la corde, on a fait ce que les gens du marketing appellent du blockchain.
08:29 C'est-à-dire qu'on allait chercher vraiment le prix le minimum à un instant T.
08:33 Mais on n'a pas pensé que derrière, il y avait toute une chaîne
08:36 et qu'il suffisait qu'il y ait un maillon de la chaîne qui commence à se dérégler.
08:39 Ça peut être le commerce maritime qui a été un problème.
08:41 Vous savez, quand il y a un bateau qui a fait un tête-à-queue dans le canal de Suisse,
08:45 ça a bloqué plein de choses.
08:46 Ça pose question, ça pose question.
08:48 Tout à fait.
08:49 Ça pose question.
08:50 On n'a pas l'impression que les oranges sont le produit le plus rare en Europe.
08:55 Mais autre chose, alors, question encore plus naïve.
08:59 Moi, ça me frappe, ça, mais je ne sais pas s'il y a une explication,
09:02 mais je suis sûr qu'il y en a.
09:04 Qu'est-ce qui se fait ?
09:05 On est tous dans l'Union européenne.
09:06 On est tributaires des lois de l'Union européenne.
09:09 On en parle assez.
09:11 80% des lois en France sont pratiquement, je ne dirais pas dictées,
09:15 mais inspirées des lois européennes.
09:17 Voilà, depuis le marché unique et tout ce qui s'est passé.
09:21 Qu'est-ce qui fait cette différence de prix ?
09:23 Et on l'a vu sur plusieurs produits.
09:25 Et justement, c'est à l'homme de l'art que je m'adresse à l'UFC que choisir,
09:29 entre l'Espagne et la France.
09:30 Qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui, alors que je ne sais pas, encore une fois,
09:34 de façon huron, je suis un huron,
09:36 qu'est-ce qui fait que dans l'Union européenne,
09:38 on devrait avoir, dans les pays qui appartiennent à l'Union européenne,
09:42 à peu près les mêmes prix ?
09:44 Eh bien, ce n'est pas du tout le cas.
09:46 Pourquoi ?
09:47 Non, alors, ce n'est même pas le cas à l'échelle de la France, en fait.
09:50 Il y a des très forts écarts de prix d'une région à l'autre.
09:54 Alors en France, quand on regarde à l'aune de la France,
09:57 on a tendance à dire que c'est l'intensité concurrentielle
10:00 qui va faire que vous avez des prix bas.
10:01 C'est-à-dire que si vous avez le malheur d'habiter dans une région
10:04 où vous avez un ou deux distributeurs qui se partagent l'essentiel
10:07 des mètres carrés de vente,
10:08 ils ne vont pas se faire concurrence,
10:10 ils ne vont pas beaucoup faire d'efforts sur les prix.
10:12 Si vous avez la chance d'être dans une zone
10:14 où il y a une intensité concurrentielle plus importante,
10:17 vous avez trois, quatre anciennes,
10:19 en Seigne, pardon, de grande surface,
10:21 les prix ont tendance à être plus bas.
10:22 Après, il y a aussi des différences locales.
10:24 C'est-à-dire que dans le sud, le prix des fruits et légumes
10:27 sont beaucoup plus bas que dans le nord,
10:30 et en plus les fruits ont quand même des qualités très nettement supérieures.
10:34 L'Espagne, c'est aussi un pays agricole,
10:36 donc vous avez localement des prix qui peuvent être intéressants,
10:40 surtout qu'ils ont parfois de la grosse production.
10:42 Et puis vous avez aussi un niveau de vie qui est plus faible en Espagne,
10:45 donc les rémunérations vont peut-être être un peu moins chères,
10:47 le mètre carré va être un peu moins cher.
10:49 Et alors après, les gens vont vous dire
10:51 que les prix ne sont pas toujours plus bas en Espagne,
10:54 malgré tout c'est quand même de l'ordre de 25 % inférieur en Espagne.
10:57 Alors nous, en Europe, on n'est pas forcément non plus plus cher,
11:01 par exemple, les Belges viennent faire parfois leur course dans le nord de la France,
11:06 les Suisses viennent faire leur course de l'autre côté de la frontière,
11:10 de leur frontière, donc de notre côté de la frontière,
11:13 à tel point que je vous dis, le Parlement suisse aimerait légiférer
11:16 et bloquer la frontière suisse, ce qui n'arrive pas à passer.
11:19 Donc il y a des choses qui passent dans un sens, d'autres dans l'autre.
11:22 - Et est-ce que les lois, vous savez, sur le dérangement climatique,
11:27 par le dérèglement climatique, etc.,
11:29 les lois sur le bio, sur la lutte contre les pesticides, etc.,
11:33 n'est-ce pas un deux poids deux mesures
11:37 entre les lois françaises et les lois espagnoles, de ce point de vue-là ?
11:40 Est-ce qu'il n'y a pas quand même...
11:42 - Alors normalement, ils sont supposés répondre au même cahier des charges,
11:46 alors c'est vrai que pour le bio, c'est très compliqué en France,
11:49 il y a beaucoup d'agriculteurs qui ont fait l'effort d'essayer de passer à une culture bio,
11:53 et malheureusement, c'est une marchandise qui ne s'est pas très bien écoulée,
11:57 pour les mêmes raisons qu'on a soulignées tout à l'heure, en raison des arbitrages,
12:01 le bio étant plus cher, les consommateurs sont obligés de s'en détourner
12:05 pour des raisons budgétaires, ce qui n'est pas forcément très bon pour leur santé,
12:09 parce qu'ils aspiraient peut-être à manger plus de bio,
12:12 et de l'autre côté, les agriculteurs vont se retrouver avec des invendus
12:15 de la grande distribution qui va leur dire "je veux bien prendre votre production bio,
12:20 mais je vous l'achète au prix du conventionnel".
12:22 - En tout cas, il reste, Grégory Carré, je crois que ce que vous avez dit,
12:27 le plus important, c'est vrai, c'est que ça va durer,
12:31 on ne va pas avoir des prix qui vont baisser, hélas, dans un avenir proche,
12:35 et qu'on va continuer à avoir des personnes, des hommes, des femmes, des enfants
12:40 qui vont faire 700 km pour aller se ravitailler.
12:43 Ce qui n'est peut-être pas logique, ou sain, ou normal,
12:47 mais c'est tout à fait normal que les gens s'adaptent en fonction de leurs revenus,
12:52 ça me paraît la moindre des choses.
12:54 - Voilà, et d'autant plus qu'il y a d'autres factures qui tombent,
12:57 les assurances, les mutuelles, là, c'est vraiment,
13:00 début d'année, d'après nos relevés de prix, c'est vraiment ce qui a flambé,
13:03 les mutuelles, par exemple, c'est le premier poste de dépense des retraités,
13:07 elles ont pris 10% en un an, 10% c'est titanesque,
13:10 les assurances habitations, alors on en a besoin,
13:13 parce qu'on a des dommages climatiques partout,
13:15 mais malheureusement, la facture aussi est de plus en plus salée,
13:18 on est de l'ordre de 7% pour une prime en 2024 par rapport à 2023,
13:23 et je ne vous parle pas de l'énergie, enfin, on a déjà parlé, l'alimentaire,
13:27 donc c'est vrai que l'équation devient assez compliquée à résoudre,
13:32 surtout que, que ce soit les rentes ou les salaires,
13:34 ça n'a malheureusement pas pu suivre.
13:36 - Bah, bah, je vais vous dire, écoutez, tout cela nous prépare un avenir radieux,
13:39 qui suivra, mais merci de vos précisions, Grégory Carré,
13:42 je rappelle que vous êtes directeur de l'Observatoire de la consommation à l'UFC,
13:45 que choisir ?
13:48 Sud Radio Bercov, dans tous ses états,
13:50 appelez maintenant pour réagir 0 826 300 300.

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