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00:00Merci à toutes et à tous, on n'a pas tardé à demander.
00:06Thomas Saint-Aupin, nous nous trouvons actuellement au premier village Legal Tech sud de France,
00:10alors une première qui est basée sur l'innovation, comme on le dit.
00:13Quelle est l'importance finalement de la Legal Tech et de miser sur la Legal Tech aujourd'hui ?
00:17Le droit est quand même au cœur de notre organisation de société, du business.
00:21C'est sans doute le dernier grand domaine qui ne s'est pas digitalisé.
00:24La Legal Tech justement, c'est tout ce mouvement.
00:26Ce n'est pas que des start-up, ce sont des grandes entreprises, des cabinets d'avocats, d'experts rentables
00:30qui essaient de se transformer et justement de rendre le droit plus simple, plus accessible
00:34parce que c'est un formidable outil pour réguler notre société et développer le business.
00:38Puisque finalement l'enjeu c'est de faciliter le travail des professionnels,
00:42mais aussi de favoriser l'accessibilité du grand public.
00:45Bien sûr, indirectement, moi j'ai coutume de dire que nous les juristes,
00:48depuis 1884, on a un petit peu confisqué le droit.
00:51On l'a rendu complexe, peu accessible et peu avenant de manière générale.
00:56Et c'est vrai qu'on a d'un côté un mouvement que la Legal Tech,
00:59où on transforme le droit avec l'aide des machines, des outils pour le rendre plus accessible
01:04et un peu en libre service.
01:06Et puis de l'autre côté, ce qu'on appelle le Legal Design,
01:08qui consiste à rendre le droit compréhensible par les humains,
01:11ce que les juristes appellent aussi les profanes.
01:13Alors c'est vrai que souvent on va opposer intelligence artificielle et droit
01:17en parlant de problèmes d'encadrement,
01:19mais trop rarement, finalement, on les met ensemble en guise d'outils.
01:24Nous, on est hyper excités par cette deuxième vague.
01:27C'est vrai que la première génération Legal Tech,
01:29on a beaucoup utilisé les big data, ce qu'on appelle les RPA,
01:33l'automatisation, la blockchain.
01:35On n'a pas inventé une technologie nouvelle,
01:38on a adapté les technologies existantes au droit.
01:40Par contre, en termes d'IA, on voit bien qu'on peut créer des IA plus spécifiques sur le droit.
01:45On peut bien sûr créer ce qu'on appelle des RAG,
01:49donc on va travailler sur des données juridiques privées, à nous,
01:52dans les avocats, dans les directions juridiques.
01:54On va les enrichir, on va les vectoriser,
01:57et puis on peut travailler sur des LLM internationaux.
02:00D'ailleurs, il y a un mouvement international de développement
02:02de modèles de fondations spécifiques au droit.
02:04Il y en a un en France qui s'appelle Solinstruc,
02:06qui a été développé par Centrale Supélec.
02:08On n'en a pas encore adapté à la matière civiliste,
02:12au droit romano-civiliste.
02:14On n'en a pas encore sur la francophonie.
02:16Donc on a aussi un enjeu considérable de souveraineté technologique,
02:19juridique et économique, dans les prochaines années,
02:21de maintien, de préservation de notre tradition juridique dans la technologie.
02:25Donc ne pas faire de l'outil qui peut changer et remodeler le cabinet un ennemi, finalement.
02:30Oui, tout à fait, pas le voir comme un ennemi.
02:32De toute manière, il y aura une grosse vague de départs, ça a commencé.
02:38Il y a aussi d'autres opportunités qui se lèvent,
02:40mais c'est vrai qu'il faut pouvoir s'en saisir.
02:42On est plus, je pense, à l'ère où j'avais un peu le choix.
02:45Moi, je le vois aussi avec les clients,
02:47ils demandent que leur cabinet d'avocats utilise la technologie.
02:50C'est très important qu'ils ne repartent pas de zéro,
02:52parce qu'on repart de très très haut quand on sait utiliser la technologie.
02:56Et donc, je pense qu'il y a plus de débats ennemis,
02:58ou alors ceux qui vont s'occuper à dire est-ce qu'on va être remplacés,
03:01très bien, qu'ils discutent de ça pendant encore de longues années.
03:04Il suffit de pratiquer un peu pour voir qu'il y a plein de domaines
03:07où la machine est bien meilleure que nous, bien plus simple que nous.
03:10Par contre, je trouve que c'est souvent des tâches qui ne sont pas très marrantes.
03:14Et du coup, il faut avoir ce mouvement-là.
03:17Il faut aussi être capable de quelque part se projeter
03:20et créer un petit peu sa propre outil, sa propre machinerie.
03:23Je pense que chaque jury, chaque avocat, doit se projeter à 5-10 ans.
03:26Il doit avoir un peu son double numérique,
03:28avec ses données, avec son UX,
03:31avec une partie de son âme qui sera représentée dans tout ça.
03:36Et je pense que c'est la deuxième vague qui s'annonce et qui va être assez intéressante.
03:40Vous rejoignez l'Ordre des experts comptables qui, il y a quelques mois,
03:42nous disait qu'avec l'automatisation, l'IA, finalement,
03:45ça allait peut-être redonner l'amour du métier aussi,
03:47de retirer autour de tâches rébarbatifs ?
03:50Oui, qu'est-ce qu'il y a de mieux que prendre du temps avec son client,
03:53de voir la satisfaction dans son regard quand on lui a trouvé la solution ?
03:58J'en parlais ce matin avec un avocat très innovant, Montpellierain,
04:02pour ne pas le citer, Jean-Charles Simon, qui est également notaire,
04:06et que c'est vrai qu'avec de l'Interpro et de la technologie,
04:10on peut trouver des solutions aussi nouvelles.
04:13Donc au-delà d'innover technologiquement dans le droit,
04:16on peut aussi innover dans la pratique juridique,
04:19dans les solutions qu'on peut apporter.
04:21Et je pense que quand on arrive à croiser de l'Interpro avec de la technologie,
04:25ça peut faire beaucoup de bien à nos entreprises et aussi à nos particuliers.