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À 10 jours des élections européennes, le Premier ministre Gabriel Attal répond aux questions de Amandine Bégot et François Lenglet.
Regardez L'invité de RTL avec Amandine Bégot du 30 mai 2024

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Transcription
00:00 *Générique*
00:04 7h35, c'est donc l'événement politique ce matin sur RTL.
00:07 Amandine Bégaud, vous recevez avec François Langley, le Premier Ministre.
00:09 Gabrielle Attal.
00:10 Monsieur le Premier Ministre, on le disait, nous sommes à 10 jours des élections européennes.
00:14 La liste conduite par Jordan Bardella a désormais 18 points d'avance sur celles que vous soutenez,
00:18 celles de Valérie Ayé, 32,5% pour le RN, 14,5% pour la liste Renaissance.
00:25 Serez-vous toujours Premier Ministre après ces élections européennes ? Ça vous fait sourire.
00:29 Parce que la question de ces élections européennes, c'est plutôt ce que sera l'Europe après le 9 juin.
00:35 La réalité, je pense que les Français commencent à le mesurer.
00:38 C'est que ce qui se joue dans cette élection et ce qui se joue le 9 juin,
00:42 c'est est-ce qu'on pense qu'on sera plus fort en étant plus unis au niveau européen ?
00:46 Est-ce qu'on pense que l'Union Européenne est quand même un bouclier qui permet de nous protéger ?
00:50 Ou est-ce qu'on pense qu'on sera plus fort en se repliant sur nous-mêmes et en s'isolant ?
00:53 C'est ça le vrai sujet.
00:54 Si je vous pose la question, pardon Monsieur le Premier Ministre.
00:56 Si je vous pose la question, c'est est-ce que la France sera le pays qui envoie le plus gros bataillon de députés d'extrême droite au Parlement européen,
01:02 à un moment où l'extrême droite est très haut dans tous les pays européens,
01:06 et que donc pour la première fois de l'histoire du Parlement européen,
01:10 il pourrait avoir une capacité de blocage des institutions européennes,
01:13 ce qui entraînerait des conséquences très dangereuses pour notre pays et pour les Français, pour notre économie.
01:18 Mais si je vous pose cette question, c'est parce qu'ici même, Yael Brune-Pivet,
01:21 la présidente de l'Assemblée Nationale, qui était ici sur RTL lundi matin,
01:25 nous disait "si le RN fait plus de 30% le 9 juin, il faudra tirer des leçons",
01:29 et elle ajoute "manifestement, nous n'arrivons pas à répondre aux attentes des Français".
01:33 C'est la présidente de l'Assemblée qui dit ça de "vote majorité".
01:36 Oui, mais vous savez, moi, je pars du principe que quand vous avez une élection, une campagne, il faut se battre jusqu'au bout.
01:41 Je ne fais pas de commentaire sur un résultat avant qu'il ait lieu,
01:45 et donc je ne vais pas faire de commentaire, de commentaire d'un résultat qui n'a pas encore eu lieu.
01:49 Donc juste pour être très clair, pas de dissolution ?
01:51 Ça, vous savez, il y a les institutions en France, c'est le choix du président de la République.
01:54 Il a été interrogé il y a quelques semaines, et il a dit, il a rappelé que c'était une élection européenne aux conséquences européennes.
02:00 Et je le dis, tous ceux qui donnent le sentiment que cette élection serait une élection nationale,
02:06 quelque part font le jeu de ceux qui veulent éloigner l'enjeu européen de cette élection,
02:11 et notamment les extrêmes, que ce soit l'extrême droite, le RN ou la France insoumise.
02:15 Sauf que vous vous impliquez, vous, dans cette campagne, Emmanuel Macron s'implique aussi,
02:19 il était même prêt à débattre avec Marine Le Pen.
02:21 Si on veut être fort dans l'intérêt du pays, si on veut être fort dans la compétition économique mondiale face aux États-Unis et face à la Chine,
02:27 qui investissent massivement dans leurs économies, il faut qu'on ait une Europe qui soit capable de le faire.
02:32 Si on veut être fort face aux défis migratoires, il faut une Europe qui soit capable de s'organiser,
02:37 de défendre enfin la frontière extérieure de l'Union européenne, comme on vient de l'obtenir,
02:41 et d'organiser la solidarité dans l'accueil au sein des pays européens.
02:45 On va venir sur le front dans un instant.
02:46 Si on veut être fort face aux géants du numérique, si on veut être fort face à la Russie, on a besoin de l'Europe.
02:49 On ne sera pas plus fort en étant plus seul.
02:52 Et ça, je suis convaincu que les Français l'entendent.
02:54 Et donc, dans les dix jours qui restent, évidemment, je vais me mobiliser en tant que Premier ministre,
02:59 mais aussi en tant que citoyen, en tant que jeune attaché à l'Union européenne.
03:02 - Et quel que soit le score du Rassemblement national, vous nous dites ce matin "je ne démissionnerai pas".
03:06 - Mais de la même manière, Amandine Bégaud, vous savez, si la liste de la majorité présidentielle fait un bon score,
03:11 je n'irai pas sur votre plateau en expliquant que c'est un blanc-seing, un soutien donné à la politique nationale qui est menée par le gouvernement, par la majorité.
03:19 C'est une élection européenne.
03:21 Les conséquences de cette élection, c'est qui sont les députés européens qui sont envoyés par la France au Parlement européen à Bruxelles et à Strasbourg.
03:29 Moi, je me bats pour qu'on ait des députés, d'abord, qui travaillent,
03:32 ce qui n'est pas le cas des députés de l'extrême droite qui sont les moins travailleurs au Parlement européen,
03:37 et surtout qu'on ait des députés européens qui défendent les intérêts de la France en Europe.
03:42 Et c'est le cas avec la liste de Valérie Ayé.
03:43 - On vous a bien compris sur les enjeux de l'élection. Pour autant, elle ne peut pas ne pas avoir de conséquences politiques.
03:48 Approchons-nous un instant au 10 juin, au lendemain de cette élection,
03:51 après ce qui s'annonce comme une défaite pour le camp présidentiel.
03:54 Vous allez entrer avec une perspective de débat budgétaire difficile, il va falloir prendre des mesures d'économie, enfin au moins on peut le souhaiter.
04:01 Est-ce que vous pouvez gouverner sans coalition ?
04:03 Pourriez-vous être le Premier ministre d'une coalition qui associerait des parlementaires de droite, notamment ?
04:11 - Alors, je suis désolé, ce n'est vraiment pas le sujet de ces élections européennes, mais je vais vous répondre quand même.
04:14 Je suis là pour répondre aux questions qui sont posées.
04:17 Depuis que j'ai été nommé Premier ministre, il y a plus d'une vingtaine de textes de loi qui ont été adoptés par le Parlement.
04:21 Parfois avec des majorités, avec des députés LR, parfois avec des majorités, avec d'autres députés d'opposition.
04:28 Cette semaine, le projet de loi d'orientation agricole, sur lequel je me suis engagé devant les agriculteurs.
04:33 - Il y a le budget, Monsieur le Premier ministre, à la rentrée.
04:35 - Mais vous vous souvenez, après ma nomination, du mouvement agricole qui a eu lieu, je me suis rendu sur les barrages,
04:39 j'ai échangé pendant des heures avec les syndicats agricoles, j'ai pris une série d'engagements auprès d'eux, certains relèvent de la loi.
04:46 Le projet de loi a été transmis au Parlement, il a été adopté cette semaine, il n'y a pas eu besoin de 49.3,
04:50 il n'y a pas eu besoin de coalitions pour le faire adopter.
04:52 - Pour le budget, vous ne pourrez pas vous passer du 49.3 aux 15.
04:55 - Moi je prends les étapes et je franchis les ailes les unes après les autres.
04:58 Comme beaucoup de Français, je regarde quels sont les objectifs à court, à moyen, à long terme, je franchis les ailes les unes après les autres.
05:03 - Il ne faudra pas d'initiative politique après les européennes ?
05:05 - Là, l'enjeu, c'est le 9 juin et c'est faire en sorte de ne pas contribuer à l'affaiblissement de la France en Europe
05:11 et donc à l'affaiblissement de l'Europe.
05:12 - Le 9 juin, Jordan Bardella appelle ce matin une nouvelle fois les Français à infliger une lourde sanction à Emmanuel Macron.
05:18 C'est dans une interview au journal Le Parisien et il dénonce le projet caché d'Emmanuel Macron.
05:25 Selon lui, et si vous le voulez bien, Monsieur le Premier Ministre, on va prendre juste ces trois petits points un à un.
05:30 Vous vous apprêtez à désindexer, dit-il, les pensions de retraite de l'inflation, c'est vrai ou c'est faux ?
05:35 - Non, mais vous savez, je vais vous répondre pour les trois points.
05:37 - Les trois points, c'est augmenter les tarifs du gaz, ça c'est vrai, c'est acté pour le 1er juillet.
05:42 - Il n'y a pas d'augmentation de taxes qui est prévue sur...
05:44 - Bah si, tu verrais !
05:45 - Non, vous avez une décision qui a été prise sur les prix il y a plusieurs mois.
05:50 - En la connexion de régulation de l'énergie.
05:51 - Oui, il n'y a pas d'augmentation de taxes.
05:53 - Pas de nouvelle augmentation, mais il y a une augmentation qui est prévue.
05:55 - Il n'y a pas d'augmentation de taxes qui est prévue.
05:56 Mais je vais vous dire...
05:57 - La facture a augmenté sensiblement pour les Français.
06:00 - Non mais la ficelle du Rassemblement National, c'est la même depuis toujours.
06:03 C'était pareil avec Jean-Marie Le Pen, avec Marine Le Pen et aujourd'hui Jordan Bardella.
06:07 C'est la grosse ficelle, il y a un projet caché qui vous attend,
06:10 il faut sanctionner le gouvernement par avance.
06:12 Je vais vous dire, si mon tempérament, c'était de reporter des décisions difficiles après les élections,
06:18 je ne viendrais pas d'annoncer la réforme de l'assurance chômage,
06:20 pour avoir un modèle social qui incite davantage à l'activité.
06:23 Réforme, je le dis, à laquelle le Rassemblement National, Jordan Bardella, s'oppose.
06:27 - Il parle de casse de l'assurance chômage.
06:29 - Mais attendez, moi je défends une ligne consistant à dire
06:32 qu'on a aujourd'hui des entreprises, des PME, des artisans, des commerçants
06:35 qui partout cherchent à recruter.
06:37 Que si on avait le même taux d'emploi que nos voisins allemands,
06:39 on aurait beaucoup moins de problèmes de finances publiques.
06:42 Et donc oui, qu'on doit avoir un modèle social qui incite davantage à l'activité.
06:45 Je me mets à la place des Français qui nous écoutent,
06:47 qui sont dans leur voiture, qui vont travailler, qui comptent pas leurs heures,
06:50 et qui se disent "on me demande beaucoup d'efforts à moi,
06:53 mais on m'en demanderait peut-être moins si tout le monde faisait l'effort de travailler".
06:57 J'assume de porter cette réforme de l'assurance chômage pour inciter davantage à travailler.
07:00 Réforme qui est difficile, je le fais avant les élections, je ne prends personne en traître.
07:04 Le Rassemblement National, qui a le même programme économique
07:07 que la NUPES de Jean-Luc Mélenchon, s'y oppose.
07:10 Comme ils se sont opposés à la réforme qu'on est en train de mettre en place du RSA,
07:13 pour qu'il y ait 15 heures d'activité, d'insertion, pour pouvoir toucher le RSA.
07:17 Donc la réalité c'est que les choses sont cartes sur table.
07:20 Et que le Rassemblement National, comme toujours,
07:23 fait tout pour ne pas parler d'Europe dans cette élection. Pourquoi ?
07:26 Parce que la réalité c'est que leur programme, au niveau européen,
07:28 équivaudrait à une sortie de l'Europe pour la France.
07:30 Et moi je le dis à ceux qui nous écoutent,
07:33 ne soyons pas les britanniques qui ont pleuré après le Brexit.
07:36 - Ils assurent qu'ils y ont renoncé à ce Brexit ?
07:37 - Oui, bien sûr, mais quand vous regardez dans le programme,
07:39 quand on dit "on arrête de respecter les règles du marché unique",
07:42 "on arrête de payer la cotisation de la France à l'Union Européenne",
07:45 "on arrête de respecter la plupart des traités",
07:47 la réalité c'est que ça veut dire qu'on n'est plus dans l'Union Européenne.
07:49 - Il parle de renégociation.
07:51 - Vous connaissez une association, une copropriété,
07:53 où vous arrivez, vous dites "je m'installe, je me sers,
07:56 je ne paye pas la cotisation obligatoire,
07:58 je ne respecte pas les règles mais je vais rester", ça n'existe pas.
08:01 Et vous savez, aujourd'hui, vous avez une très grande majorité des britanniques
08:04 qui regrettent le Brexit,
08:06 qui parfois regrettent de ne pas avoir été votés,
08:08 qui parfois regrettent d'avoir voté dans un sens
08:11 qui en réalité a été défavorable à leur pays.
08:13 Aujourd'hui, il y a plus d'immigration illégale que jamais au Royaume-Uni
08:15 depuis qu'ils sont sortis de l'Union Européenne.
08:17 Il y a des difficultés économiques massives au Royaume-Uni
08:20 parce qu'ils sont sortis de l'Union Européenne.
08:22 La France ne sera pas plus forte en étant plus seule.
08:25 On peut reprocher des choses à l'Europe,
08:27 et évidemment qu'elle a des défauts.
08:28 Et évidemment que notre travail, c'est de faire en sorte de les corriger.
08:31 Vous savez, moi j'ai grandi en écoutant des élections européennes.
08:34 Le premier sujet dont on parlait dans ces débats européens,
08:36 et je pense que les Français qui nous écoutent s'en souviennent,
08:38 c'était le travail détaché, le fameux "plombier polonais",
08:41 qui était un problème qui empoisonnait les débats européens.
08:43 On n'en parle plus. On n'en parle pas dans cette campagne.
08:45 Pourquoi ? Parce qu'on a réglé le problème.
08:48 Parce qu'on a réussi à mettre en place une règle au niveau européen
08:50 consistant à dire "à travail égal, salaire égal".
08:53 C'est ça notre travail. Régler les problèmes et surtout
08:57 inventer des politiques qui protègent mieux les Français.
08:59 On ne le fera pas avec ni le Rassemblement National,
09:02 ni la France Insoumise, ni des partis qui sont malheureusement devenus des supplétifs
09:06 pour le Parti Socialiste de la France Insoumise
09:08 et pour les Républicains du Rassemblement National.
09:11 - Un mot sur le modèle social que vous évoquiez.
09:12 La Cour des comptes hier propose de moins bien indemniser les arrêts maladies
09:16 en allongeant ce qu'on appelle le délai de carence,
09:19 c'est-à-dire la période où on n'est pas payé par la Sécurité Sociale,
09:22 éventuellement par l'entreprise, pour faire des économies.
09:24 Les arrêts de travail augmentent de façon inconsidérée.
09:27 Ça représente, vous le savez, un poste de plus de 13 milliards d'euros.
09:31 Vous êtes prêt à ça, à durcir les règles d'indemnisation ?
09:33 - C'est le rôle de la Cour des comptes que de faire des propositions.
09:36 Je note d'ailleurs que dans leur rapport,
09:38 ils soulignent l'efficacité des mesures que j'ai prises
09:40 quand j'étais ministre des Comptes Publics,
09:42 s'agissant de la lutte contre la fraude, et notamment la fraude sociale.
09:45 Des mesures qui portent leur fruit.
09:46 On n'a jamais identifié, recouvré autant de fraude sociale
09:49 et on n'a jamais autant sanctionné que depuis que j'ai pris ce plan.
09:52 Ensuite sur la question des arrêts maladies,
09:54 vous avez eu une augmentation très forte des arrêts maladies.
09:57 Moi je vais vous dire, ma priorité,
09:59 c'est plutôt de lutter contre les arrêts maladies frauduleux
10:02 qu'on peut aujourd'hui se procurer très facilement
10:04 par les réseaux sociaux ou par internet.
10:06 Non mais je veux dire, il n'y a pas de décision qui est prise.
10:09 Et ce n'est pas parce que la Cour des comptes fait une proposition
10:11 qu'on doit la reprendre.
10:12 Et je le dis ici, il y a très souvent des propositions de la Cour des comptes,
10:16 parfois d'ailleurs les éditorialistes, les spécialistes économiques,
10:19 nous le reprochent, qu'on ne reprend pas.
10:21 Voilà, ils viennent alimenter un débat.
10:23 - Vous vous impliquez, je le disais, activement dans cette campagne.
10:26 Vous nous dites que ce n'est pas un référendum pour ou contre Emmanuel Macron,
10:30 comme veut le faire croire le Rassemblement national.
10:32 Toutefois, il y a un certain nombre d'électeurs qui sont tentés
10:34 d'adresser un message au président, au gouvernement.
10:37 Je pense notamment à François et Christophe.
10:39 Ce sont deux militants Renaissance que Thomas Dépré a croisés
10:42 cette semaine lors d'un meeting à Vitré-en-Ile-et-Villelme,
10:45 auquel assistait d'ailleurs Édouard Philippe.
10:47 Ils ont voté pour Emmanuel Macron à la fois en 2017 et en 2022.
10:50 Et aujourd'hui, ils s'interrogent. Écoutez-les.
10:53 - Ça va être difficile pour la majorité, c'est sûr.
10:56 Il ne faut pas se cacher.
10:57 - On voit bien qu'en face, on a Jordan Badela.
10:58 C'est un vrai champion, c'est un champion de boxe.
11:01 On sent son ultra motivation.
11:03 - Ce sera sans doute Raphaël Glucksmann.
11:05 - Faire comprendre aussi à Emmanuel Macron qu'une grande partie de la gauche
11:07 veut aussi promouvoir des idées.
11:10 - Faire comprendre à Emmanuel Macron qu'une grande partie de la gauche
11:13 veut promouvoir ses idées.
11:14 On ne les a pas oubliées.
11:16 Vous ne les avez pas oubliées, ces électeurs de gauche ?
11:18 - Non, et par ailleurs, je vais vous dire, c'est normal dans une élection
11:20 qu'on s'interroge. C'est plutôt sain que les Français se disent
11:22 "Pour qui je vais voter ?"
11:23 - Il n'y a plus qu'un demi-point entre Raphaël Glucksmann et Valérie.
11:25 - Je vais vous dire, c'est normal et c'est sain que des Français s'interrogent
11:28 sur leur vote, encore heureux, et ça veut dire d'abord qu'ils vont voter,
11:31 ce qui est évidemment le plus important.
11:33 Moi, mon rôle, c'est de rappeler l'enjeu de cette élection
11:35 et de dire très concrètement à quoi correspond chaque vote.
11:38 Ce qui différencie les listes de la NUPES dans cette élection européenne,
11:41 c'est la couleur du bulletin de vote.
11:43 - Raphaël Glucksmann, c'est la NUPES ?
11:44 - Évidemment.
11:45 Regardez d'abord les votes sur les sujets essentiels au Parlement européen.
11:50 Quand s'est posée la question de l'intégration du nucléaire en Europe,
11:53 qui est l'intérêt de la France puisqu'on a une puissance nucléaire,
11:56 la NUPES, c'est-à-dire la France Insoumise, les Verts,
11:59 et Raphaël Glucksmann pour le Parti Socialiste, ont voté contre.
12:02 Quand il y a eu le plan de relance européen,
12:04 qui a permis le financement de nos entreprises pendant la crise Covid,
12:07 le chômage partiel, la NUPES, et dont Raphaël Glucksmann,
12:11 dont la France Insoumise, ne l'a pas voté.
12:13 - Donc voter Raphaël Glucksmann, c'est comme voter les filles ?
12:15 - Mais bien sûr ! Et quand il y a eu le pacte asile-immigration,
12:18 qui permet de mieux sécuriser la frontière extérieure de l'Europe
12:21 pour éviter l'immigration illégale,
12:23 et d'organiser l'accueil au sein de l'Union Européenne
12:25 pour que les autres pays que la France, l'Italie, l'Espagne prennent leur part,
12:28 la NUPES, dans son ensemble, y compris Raphaël Glucksmann, a voté contre.
12:32 Donc la seule chose qui change, c'est la couleur du bulletin de vote.
12:33 Et regardez ce qui s'est passé cette semaine.
12:35 Encore un spectacle navrant de désordre dans l'Assemblée Nationale
12:40 par la France Insoumise.
12:41 - Avec ce drapeau palestinien qui a été branché.
12:42 - Qu'est-ce qui s'est passé derrière ?
12:44 En fait, la NUPES, dont les députés socialistes se sont levés comme un seul homme
12:47 pour soutenir ce député.
12:49 Et pour refuser qu'il soit sanctionné.
12:50 - Alors Raphaël Glucksmann a condamné le geste.
12:54 Il a dénoncé la sanction, il a dit qu'il était un peu trop lourde.
12:57 - Oui, mais la réalité, c'est que je vais vous dire,
12:59 quand la France Insoumise siffle, la NUPES a court.
13:02 Et c'est pareil avec les députés socialistes,
13:03 c'est pareil avec le Parti Socialiste et la liste de Raphaël Glucksmann.
13:06 Donc c'est ça le choix qui est fait.
13:07 Est-ce que des électeurs veulent voter pour une liste
13:10 qui est contre la reconnaissance du nucléaire en Europe,
13:13 contre le soutien à nos entreprises avec le plan de relance,
13:15 contre une politique plus efficace en matière d'immigration ou pas ?
13:18 Moi je défends, avec Valérie Eyé, une liste qui propose d'investir
13:22 massivement pour notre économie et nos entreprises,
13:24 avec un plan d'investissement inédit qui est essentiel
13:27 si on veut tenir face à la concurrence américaine,
13:30 face à la concurrence chinoise.
13:32 Je propose avec Valérie Eyé,
13:33 une politique beaucoup plus efficace en matière d'immigration,
13:36 pour qu'on puisse enfin regarder le statut des personnes qui arrivent
13:39 en Europe à la frontière européenne.
13:41 Et que ceux qui n'ont pas vocation à être accueillis en Europe,
13:44 à ne pas bénéficier du droit d'asile,
13:46 ils soient renvoyés immédiatement.
13:48 Je propose avec Valérie Eyé,
13:50 un plan massif pour notre jeunesse, pour les femmes.
13:53 - On va parler des jeunes dans un instant,
13:54 juste un mot sur le Proche-Orient.
13:56 Vous évoquiez ces incidents à l'Assemblée avant-hier.
14:00 Est-ce que la situation au Proche-Orient
14:02 est un peu en train d'éclipser cette campagne européenne ?
14:05 En tout cas, clairement, le sujet alimente des débats.
14:08 Est-ce que vous iriez jusqu'à dire que la France insoumise
14:11 instrumentalise la situation à Gaza aujourd'hui ?
14:13 - Non mais je vais vous dire, vous savez, la France insoumise,
14:16 sa politique, c'est de découper la France en tranches
14:21 et d'en presser le jus électoral,
14:23 et une fois qu'il n'y en a plus, de passer à autre chose.
14:25 Aujourd'hui c'est Gaza, avant ça a été le pouvoir d'achat,
14:28 avant ça les quartiers populaires,
14:30 et avant ça encore autre chose.
14:32 Et moi je pense que ça alimente la défiance.
14:33 Ce qui se joue à Rafah est grave.
14:36 Les images qui nous parviennent sont catastrophiques
14:39 d'un point de vue humanitaire.
14:40 Et la France, depuis le début de cette crise,
14:42 elle se mobilise pour parvenir à un cessez-le-feu.
14:44 L'un des premiers chefs d'État occidentaux
14:46 qui a appelé à un cessez-le-feu,
14:48 c'est le président de la République.
14:49 Certains l'ont même critiqué à l'époque.
14:52 Le pays qui s'est mobilisé pour faire adopter
14:54 au Conseil de sécurité des Nations Unies
14:56 une résolution qui appelle à un cessez-le-feu,
14:58 c'est la France, à un moment où tout le monde disait
15:00 que cette résolution n'avait aucune chance d'être adoptée.
15:02 Le premier pays au monde qui a largué de l'aide humanitaire
15:05 sur la bande de Gaza, c'est la France, et c'est une fierté.
15:08 On a envoyé un bâtiment militaire pour soigner des blessés palestiniens.
15:11 Aujourd'hui, on se mobilise pour parvenir à un cessez-le-feu,
15:15 à une solution politique avec les acteurs de la région.
15:17 - C'est quand même un peu le bazar.
15:18 Il y a deux jours, Madrid, Dublin, Oslo
15:21 reconnaissent sans concertation l'État palestinien.
15:24 Il y a deux jours encore, Emmanuel Macron,
15:26 alors sur un tout autre sujet, mais politique internationale encore,
15:29 dit "les frappes ukrainiennes en Russie sont possibles",
15:31 alors que Rome et Berlin sont contre.
15:33 Honnêtement, il y a une espèce de bazar général en Europe
15:37 sur les grandes questions internationales,
15:39 bazar dans lequel la France prend une part significative.
15:43 - D'abord, moi ce que je retiens des derniers mots des dernières années,
15:45 c'est qu'il y a une unité absolue en Europe
15:48 face à la Russie et dans le soutien à l'Ukraine.
15:50 Donc on voit que sur un certain nombre de sujets,
15:52 on arrive sur les sanctions qui ont été votées,
15:55 je crois qu'on en est au 15e paquet de sanctions,
15:56 ils ont tous été votés à l'unanimité,
15:58 sur le soutien financier de l'Union européenne à l'Ukraine
16:00 pour se doter d'armes, pour se défendre,
16:03 et pour le soutien à son économie et humanitaire,
16:05 il y a une unité qui est absolue.
16:07 Ensuite, sur la reconnaissance de l'État palestinien,
16:10 le Président l'a dit, il n'y a pas de tabou,
16:11 mais prendre une telle décision,
16:14 il faut le faire si on considère que c'est utile
16:15 pour parvenir à une solution politique.
16:18 - Donc c'est-à-dire qu'on se met autour de la table,
16:19 on libère les otages et ensuite on peut imaginer ça ?
16:22 - Il faut que ce soit quelque chose qui est dans la balance
16:24 pour parvenir à un véritable apaisement dans la région.
16:26 Parce que vous l'avez dit, il y a des pays qui unilatéralement,
16:28 et c'est leur droit, ont décidé de reconnaître l'État palestinien.
16:31 - Mais c'est vrai que ça fait un peu de cacophonie au niveau européen.
16:33 - Qu'est-ce qui a changé le lendemain ?
16:35 Est-ce qu'il y a un cessez-le-feu qui a été obtenu
16:37 parce qu'ils ont pris cette décision ?
16:38 Je ne le vois pas.
16:39 Est-ce qu'on se dit qu'il y a un accord politique
16:42 dans la région qui a été obtenu
16:44 parce qu'il y a cette décision qui a été prise ?
16:45 Je ne le vois pas.
16:46 - Non, on est un peu au milieu du coup.
16:47 - Le Président de la République a réuni ses homologues
16:50 des pays arabes qui ont reconnu Israël.
16:53 - Et puis finalement, chacun tire dans son coin.
16:54 - Non, c'est parce que sur certains sujets, effectivement,
16:56 et notamment sur celui-là,
16:57 il y a des pays qui ont pris des initiatives seuls.
16:59 Moi, je constate que sur beaucoup de sujets,
17:01 et notamment sur la défense européenne,
17:03 en 2017, quand le Président de la République
17:05 a parlé de défense européenne,
17:06 là aussi, personne n'y croyait.
17:08 Qu'est-ce qui s'est passé depuis ?
17:09 On a enfin une boussole stratégique européenne.
17:11 On a enfin un budget pour la recherche et le développement
17:14 de l'avion de combat du futur,
17:16 du char du futur qui ont été déployés.
17:17 Et on a enfin un grand plan de soutien
17:20 à l'industrie de défense européenne.
17:21 - La guerre en Ukraine est passée par là.
17:23 - Oui, mais vous savez qu'une partie de ces avancées,
17:26 on les a eus avant la guerre en Ukraine.
17:27 Merci beaucoup, Monsieur le Premier ministre.

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