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00:00 Pierre Urmic est avec nous au lendemain de ses voeux à la presse, durant lesquels il a présenté ses priorités pour l'année qui démarre.
00:05 Marie Roarch.
00:06 - Bonjour Pierre Urmic.
00:07 - Bonjour.
00:07 - Alors avant de revenir sur ces grands sujets pour l'année 2024, on va se projeter un petit peu plus loin.
00:11 Vous avez dit hier "nous ne serons pas une parenthèse dans l'histoire de Bordeaux".
00:14 Ça veut dire que vous vous projetez déjà au-delà de 2026 ?
00:17 - Ça veut dire... Naturellement.
00:19 L'écologie, vous savez, c'est l'école du long terme et de la patience.
00:24 Donc les projets que nous lançons depuis maintenant 3 ans, c'est vrai que c'est des projets qui, pour certains d'entre eux, mettent du temps à éclore.
00:32 Nous voulons transformer cette ville de Bordeaux.
00:35 Cela ne se fait pas en un instant.
00:38 Nous nous inscrivons résolument dans le long terme.
00:41 Donc c'est tout sauf une parenthèse et transformer une ville comme Bordeaux, après 73 ans de politique de droite conservatrice, c'est un vrai challenge qui doit s'inscrire dans la durée.
00:53 - Mais cette projection des projets, est-ce qu'elle est aussi personnelle, Pierre Urmic ?
00:57 - Non, je pense que cette vision de l'écologie que je défends, ce que j'appelle l'écologie à la bord de l'Est,
01:02 je pense qu'elle me survivra et que ce n'est pas une question d'un homme.
01:07 - Donc trop tôt pour une déclaration de candidature pour 2026 ?
01:09 - Non, non, non, c'est pas du tout le sujet.
01:13 Je ne m'appelle pas Rachida Dati.
01:15 Moi je suis, vous savez, un maire qui a l'air de consacrer beaucoup de son énergie à la mairie de Paris,
01:21 peut-être au détriment de ses activités ministérielles, en tout cas c'est ce que tout le monde a l'air de craindre, y compris le président de la République d'ailleurs.
01:27 Mais moi je suis un maire à plein temps, je ne suis pas un candidat, je suis un maire à plein temps.
01:31 Il se trouve que j'ai des adversaires politiques de droite, tu sois Macroniste ou LR qui ont déclaré leur candidature,
01:37 mais pourquoi ils l'ont fait ? Parce qu'ils sont en compétition entre eux.
01:39 Donc il y a une primaire à droite, donc ils se sont déclarés, ils sont en compétition entre eux,
01:45 pour savoir lequel des deux sera le futur tête de liste de la droite bordelaise.
01:49 Je ne m'inscris pas du tout, du tout dans cette compétition-là, je les laisse organiser, je regarde cette compétition,
01:56 mais moi je suis maire de Bordeaux à plein temps et croyez-moi, ça m'occupe.
02:01 - Et donc porteur Pierre Rumi, de cette écologie à la bordelaise que vous défendez,
02:05 en quoi est-ce qu'elle est différente d'une écologie à la lyonnaise ou à la grenobloise par exemple ?
02:10 - Alors d'abord il y a beaucoup de points communs.
02:12 Heureusement, dans la mesure où les maires que vous avez cités, comme tous les maires de France,
02:16 nous sommes actuellement confrontés à un désengagement de l'État, des carences de l'État sur le terrain climatique et écologique.
02:25 Vous voyez, pour preuve, on a écouté le président de la République mardi soir,
02:31 est-ce que vous avez souvent entendu parler de périodes climatiques, de transition écologique ?
02:37 Jamais. C'est-à-dire que ce ne sont pas des priorités gouvernementales.
02:41 Manifestement, je reprends l'expression de la climatologue madame Masson-Delmotte,
02:46 qui dit que notre pays trottine lentement derrière un climat qui change vite.
02:50 Donc, compte tenu de ce contexte et de ces carences étatiques,
02:56 nous, élus de terrain, nous, maires des grandes villes,
02:59 nous sommes confrontés au quotidien à ces changements climatiques.
03:04 Les canicules, les étés caniculaires comme celui qu'on a connu l'été dernier à Bordeaux ailleurs,
03:09 c'est nous qui nous sommes confrontés.
03:11 C'est nous qui devons faire preuve, je dirais, d'inventivité, d'humanisme et de pragmatisme.
03:20 Et quand je reprends chacun de ces concepts, pour moi c'est vraiment ça la définition de ce qu'est une écologie à Bordeaux-Lesses.
03:26 - Elle est concrète donc cette écologie ?
03:28 - Elle est concrète et puis elle est girondine.
03:30 Nous sommes très attachés à l'esprit girondin qui se définit un peu en réaction par rapport à l'État,
03:34 surtout comme quand je le disais, l'État est des faïons, la politique il faut l'inventer au niveau local.
03:41 Donc c'est ça vraiment que j'appelle l'écologie à la Bordeaux-Lesses,
03:44 c'est-à-dire une réaction forte au péril contemporain comme le péril climatique et la nécessité, la transition écologique,
03:51 à condition de le faire avec inventivité, humanisme et pragmatisme.
03:56 - Il est 7h48 sur France Bleu, Jérôme Le Maire écologiste de Bordeaux, Pierre Urmic et notre invité.
04:01 Au rang des projets que vous avez développés hier devant la presse à l'occasion de vos voeux, Pierre Urmic,
04:06 il y a la création à Bordeaux d'une brigade anti-incivilité, une dizaine de policiers municipaux
04:11 chargés notamment de lutter contre les dépôts sauvages sur les trottoirs.
04:14 On va écouter à ce sujet l'avis d'Yves et Annick, un couple qui vit à Saint-Michel.
04:18 - Il y a assez de police.
04:19 - Il y a des flics de partout, déjà une et après chacun devrait être responsable, se responsabiliser.
04:26 - Il y a déjà trop de police à Bordeaux, Pierre Urmic ?
04:29 - Non, alors moi j'ai toujours dit que je suis favorable au fait qu'il y ait plus de bleu dans les rues,
04:35 pas forcément qu'il y ait plus de policiers, quoique, mais qu'ils soient présents sur le terrain.
04:41 Et c'est tout l'objet de cette brigade anti-incivilité qui sera au plus près des préoccupations des Bordelais,
04:49 au plus près aussi des incivilités Bordelais.
04:52 Moi je promène beaucoup dans les rues de Bordeaux, notamment le week-end,
04:55 et il faut promettre que je peste chaque fois que je vois ces dépôts sauvages ordures,
04:58 je vois ces poubelles non rentrées, ces ordures abandonnées sur le trottoir,
05:02 et parfois un état de saleté de certaines rues.
05:06 Ce n'est pas de la délinquance, ce sont des incivilités,
05:10 et il faut se donner les moyens de lutter contre ces incivilités.
05:14 Il faut faire certes la prévention, mais aussi il ne faut pas hésiter à faire de la répression
05:18 quand cela devient habituel de la part de certains citoyens.
05:23 Donc ça sera la mission que je vais confier à cette brigade anti-incivilité,
05:30 d'être au plus près du terrain, d'être très réactive par rapport au fait que
05:34 nous sommes nombreux à vouloir une ville de Bordeaux encore plus propre que ce qu'elle est aujourd'hui.
05:40 - Et une ville solaire, avez-vous également dit hier,
05:42 en développant 60 000 m² de panneaux photovoltaïques sur les toits de la ville d'ici 2026,
05:49 d'ici la fin du mandat, donc il y en aura 3 000 cette année.
05:51 Seulement peut-on dire par rapport à 60 000, il va falloir accélérer fortement d'ici la fin du mandat ?
05:56 - Alors d'abord ça demande beaucoup d'études préalables,
05:59 qui sont faites, c'est-à-dire les projets sont prêts,
06:04 les toitures bordelaises des bâtiments municipaux bordelais vont se solariser très sérieusement,
06:09 donc on commence à le faire, mais surtout nous le faisons parce que nous voulons inciter
06:16 nos concitoyens à le faire. Et ce qu'ils ont commencé à faire,
06:19 je vu que le nombre des demandes de postes de panneaux salaires sur les toitures des particuliers à Bordeaux,
06:25 la demande a été multipliée par 7 depuis 2020, c'est-à-dire que nous avons beaucoup de demandes
06:33 de postes de panneaux solaires en toiture, et moi mon rôle de maire c'est d'inciter, d'encourager
06:38 les bordelais à leur dire "présentez-nous des demandes d'autorisation"
06:41 jusqu'à présent, en majeure partie elles sont naturellement acceptées,
06:45 parfois il y a des ajustements à faire... - Mais le classement à l'UNESCO n'est pas un handicap ?
06:49 - Non, ça se discute, c'est un des combats que je mène
06:53 à travers l'association des villes UNESCO précisément pour que l'UNESCO fasse preuve de souplesse
06:58 par rapport à ce qui est un impératif, production d'énergie locale décentralisée et en ville,
07:04 ce qui paraît le plus adéquat, la géothermie, à Bordeaux nous sommes gâtés,
07:09 nous avons la géothermie, mais il ne faut pas oublier non plus le potentiel solaire que nous avons,
07:14 donc l'énergie photovoltaïque c'est vraiment une source à mieux exploiter dans nos villes,
07:20 pour ça je n'hésite pas à parler de Bordeaux, nos rêves en Bordeaux, qui sera une ville solaire,
07:25 c'est-à-dire une ville qui rayonnera à travers ses équipements photovoltaïques qui sont indispensables.
07:32 - Et 60 000 m² c'est réalisable en deux ans ?
07:37 - Ah oui, tout à fait, c'est tout à fait le rime que nous nous sommes assignés,
07:42 nous avons déjà multiplié par 6 l'autonomie énergétique des bâtiments municipaux,
07:48 vous vous rendez compte, c'est énorme, c'est vrai que c'était très faible,
07:51 peut-être de l'ordre de 2 ou 3 % et nous arrivons très rapidement à donner l'exemple sur nos bâtiments.
08:00 - Merci beaucoup Pierre Hurmique.