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100% Sénat diffuse et décrypte les moments forts de l'examen des textes dans l'Hémicycle, ainsi que des auditions d'experts et de personnalités politiques entendues par les commissions du Sénat.
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00:00:10 Un 100% consacré au foot ou plutôt à l'argent dans le football.
00:00:15 La commission d'enquête du Sénat sur la financiarisation du football poursuit ses travaux.
00:00:19 Ce mardi, elle a auditionné l'ancien président de l'OM, Christophe Boucher.
00:00:23 Il est revenu sur un accord très contesté conclu entre la Ligue de football et un fonds d'investissement. Regardez.
00:00:30 Entre les deux, entre président de l'OM et maire de Tours, je suis sous la surveillance du sénateur Delandre Loire.
00:00:37 Donc je vais faire attention à ce que je dis.
00:00:39 Mais j'ai travaillé dix ans quand même comme directeur général de Sport5, puis après d'Infront,
00:00:47 qui, pour ceux qui ne savent pas, sont deux des trois agences majeures dans le monde et qui me donnent, je pense,
00:00:54 un peu de légitimité à vous parler des accords qui peuvent être passés sur le plan commercial dans le football.
00:01:01 Donc je vais essayer de faire le plus court possible. Effectivement, vous l'avez dit,
00:01:05 parce que j'ai compris que dans votre canevas de questions, qui est en six parties, à la nature des questions,
00:01:11 vous en saviez déjà beaucoup. Donc on va essayer d'aller droit au but.
00:01:15 C'est une devise qui me va droit au cœur, monsieur le sénateur des Bouges du Rhône.
00:01:21 Donc simplement, à la lecture de vos questions, qui sont toutes, permettez-moi de les évaluer pertinentes,
00:01:31 juste deux points que je n'ai pas vus et qui méritent peut-être d'être ou des questions ou une partie.
00:01:38 On y reviendra peut-être, qui est le rôle de Canal+.
00:01:42 Qui me semble quand même décisif, qui me semble un paramètre décisif.
00:01:46 Et puis aussi, c'est un peu peut-être en marge de votre mission, mais c'est quand même très significatif.
00:01:53 C'est le rôle des intermédiaires. Je ne parle pas des agents de joueurs, mais je parle des banques d'affaires
00:01:57 et des avocats d'affaires qui jouent un rôle non négligeable dans le sujet qui nous importe
00:02:03 et qui nous importera à l'avenir, puisque quand on parle de fonds, il y a forcément attaché ou non loin,
00:02:11 des fonds, les banques d'affaires ou les avocats d'affaires qui jouent des rôles considérables de mon point de vue.
00:02:20 Et qui, en l'occurrence, sur le deal principal, l'accord principal dont vous avez parlé, M. le Président,
00:02:27 qui est l'accord entre la ligue CBC, ont joué un rôle prépondérant et en ont touché des sommes
00:02:32 qui semblent assez extravagantes, si on le met en regard, de mon point de vue, du travail qui a été fourni.
00:02:42 Je ne reviens pas sur le Covid. Le Covid, le seul sujet, le parti 1, le seul sujet, c'est qu'on a été le seul pays de grandeur
00:02:51 à arrêter le championnat. Donc ça a évidemment eu des effets à la fois économiques et à la fois psychologiques.
00:02:57 Et peut-être que les impacts psychologiques sont plus importants que les impacts économiques dans ce domaine.
00:03:02 Mais en tous les cas, on les a arrêtés. Mais je pense aussi que ça a eu un rôle important plus tard dans le laisser faire,
00:03:11 peut-être le laisser aller d'ailleurs, de l'État sur le sujet en se disant que peut-être il fallait compenser une décision
00:03:17 qui avait été prise d'une manière qui reste encore un peu obscure, en tous les cas à mes yeux, entre le gouvernement d'un côté,
00:03:25 la Fédération française de foot de l'autre. Sur le point 2, qui est un des deux points cruciaux, qui est la défaillance de MédiaPro,
00:03:35 je voulais revenir simplement sur l'appel d'offres qui a conduit la société espagnole MédiaPro à être détenteur,
00:03:41 puis à arrêter les droits, qui est l'appel d'offres de 2018, puisque celui-là était crucial, puisqu'on est avant la pandémie,
00:03:48 et que c'est un appel d'offres ultra sophistiqué, qui a eu des conséquences importantes, là aussi tant économiques que psychologiques.
00:04:00 Économiques parce qu'effectivement une société venait à prendre les droits qui s'étaient distribués habituellement avec Canal+
00:04:09 et d'autres opérateurs, TPS, Orange, puis BeinSport, et qui excluaient de fait Canal+.
00:04:16 Mais je dis tout de suite ici que personne n'a exclu Canal+, c'est Canal+ qui s'est auto-exclu de cet appel d'offres.
00:04:22 Et ça, je pense qu'il faut l'avoir en permanence en attention. Ce n'est pas la Ligue qui a essayé de faire un croche-pied à Canal+,
00:04:31 c'est bien Canal+ qui s'est arrêté de concourir dans l'appel d'offres, au milieu de l'appel d'offres.
00:04:36 Et je pense que Maxime Saada, devant vos collègues députés, l'a clairement exprimé ainsi.
00:04:42 Donc ce n'est pas une nouveauté, mais enfin je pense qu'il est bon de le rappeler.
00:04:46 Sur l'épisode Médiapro, la question cruciale, c'est, je rappelle les faits, donc il y a un appel d'offres en 2018,
00:04:52 Médiapro doit prendre les droits en 2020, entre les deux, évidemment, il y a la pandémie,
00:04:59 et que les conditions ont changé et que Médiapro n'honore pas, et c'est Médiapro qui se met en défaut en premier,
00:05:07 n'honore pas une des traites qui est due au titre du contrat.
00:05:11 Néanmoins, ce n'est pas le point crucial, le point le plus important, c'est pourquoi, à ce moment-là,
00:05:17 la LFP n'a pas tenté de négocier avec la société espagnole.
00:05:20 Ça, ça restera pour moi un épais mystère.
00:05:24 Alors peut-être que ça aurait échoué, peut-être que, parce que la renégociation avec Médiapro
00:05:30 aurait entraîné de facto une rénégociation avec Canal+ et avec Free,
00:05:35 le couple Bean, Canal+ d'un côté et Free de l'autre.
00:05:39 Mais pourquoi on n'a pas tenté cette négociation ?
00:05:42 Encore une fois, elle aurait pu échouer.
00:05:44 Médiapro, Canal+, Free auraient pu dire "Bon écoutez, ça ne nous intéresse pas".
00:05:48 Mais pourquoi il n'y a pas eu la moindre tentative de négocier avec Médiapro ?
00:05:53 Je pense que vous entendrez son PDG et un de ses actionnaires,
00:05:58 mais ça paraît extrêmement, qu'il vous dira rassemblablement
00:06:03 les raisons pour lesquelles il n'y a pas eu de négociation.
00:06:07 Mais il n'y a pas eu de tentative, il n'y a même pas eu de tentative de renégociation,
00:06:11 pas eu de tentative de savoir si l'actionnaire principal majoritaire,
00:06:15 nouvel actionnaire majoritaire de Médiapro avait des capacités à honorer ou pas.
00:06:19 Bref, c'est un mystère puisque là, Médiapro, il n'y a jamais eu cette tentative.
00:06:25 C'était le bon moment d'ailleurs d'ouvrir un chapitre qui est le chapitre des garanties.
00:06:32 Là aussi, je vais le dire rapidement, les garanties, il n'y a jamais eu de garantie dans le football, en vrai.
00:06:38 On a inventé les garanties avec Médiapro parce que Médiapro a arrêté en cours de route
00:06:46 pour des raisons qui ne sont pas complètement illégitimes.
00:06:51 Mais les garanties, il n'y a jamais eu de garantie donnée par les autres avant,
00:06:55 ni par les sociétés d'État de type Orange, ni par les Qatari, Bihin, ni par Canal+.
00:06:59 Donc il n'y a jamais eu cette garantie, le fantasme de garantie à première demande,
00:07:06 elle n'a jamais été libellée dans les contrats et elle n'a jamais été exercée.
00:07:11 Donc elle n'a pas été plus avec Médiapro, pas moins, pas plus.
00:07:15 Et là encore, je me réfère à ce qu'a dit, peut-être de façon un peu plus évasive,
00:07:21 voire brouillonne Maxime Sahada devant les députés,
00:07:24 où effectivement il reconnaît qu'il n'y a jamais eu de garantie de Canal+.
00:07:28 Alors il y a eu des garanties de Canal+ pour d'autres compétitions, mais pas de ce montant-là,
00:07:32 parce qu'il est illusoire de penser qu'une société, quelle qu'elle soit aujourd'hui dans le monde,
00:07:37 puisse garantir trois fois un milliard d'euros dans un deal.
00:07:42 Ça n'existe pas, ça je pense qu'il faut tordre le cou à cette rumeur parce qu'elle n'existe pas.
00:07:49 Ça c'était le point un, je vais faire vite le point deux qui est la filiale commerciale.
00:07:56 Alors la filiale commerciale, ce n'est pas son sujet en tant que tel que je dénonce à titre personnel.
00:08:03 Pour moi, la société commerciale, la filiale commerciale, on l'appelle comme on voudra,
00:08:10 elle est nécessaire dans l'expression économique du football aujourd'hui.
00:08:16 Jusque-là, à la Ligue, c'était quand même des discussions de marchand de tapis entre les présidents
00:08:23 qui intervenaient sans cesse, etc.
00:08:25 D'avoir une filiale commerciale qui soit plus autonome des décisions des uns et des autres,
00:08:31 des classements des uns et des autres, c'était plutôt une bonne solution.
00:08:35 Filiale commerciale qui existait déjà sans loi spécifique dans le volley-ball
00:08:39 et qui ne fonctionne pas pour d'autres raisons parce qu'il y a moins de commerce à y faire.
00:08:44 Mais en tous les cas, ce n'est pas un mauvais sujet.
00:08:46 De même, cette filiale commerciale, je ne pense pas que ce soit un mauvais sujet en soi de trouver un partenaire.
00:08:52 Je ne pense pas qu'au fond, essayer de trouver un partenaire pour cette société commerciale,
00:08:59 et vous l'aviez encadré dans le cadre de la loi,
00:09:02 moins que certains, je pense à M. le rapporteur, ne le souhaitaient.
00:09:06 Mais en tous les cas, il s'avait été encadré dans le cadre de cette loi.
00:09:09 Et je pense qu'en soi, ce n'est pas une mauvaise solution.
00:09:13 Et on en arrive donc à CBC avec, je le redis une fois, société commerciale, oui ou non, c'est un lycée stratégique, bon, pourquoi pas.
00:09:27 S'associer à un tiers, oui, non, pourquoi pas.
00:09:31 Là, en revanche, où on arrive à quelque chose qui est plus complexe,
00:09:35 c'est les modalités de cette association avec un tiers qui sont incroyables, voire délirantes.
00:09:42 Et ça, je crois que vous l'avez entendu.
00:09:46 Vous vous posez une question, cette répartition, est-elle équitable ?
00:09:50 Non. Enfin, je rappelle ici qu'en contrepartie du contrat que vous avez donné, M. le Président,
00:09:57 il y avait une répartition entre les clubs.
00:09:59 Une répartition qui est très singulière.
00:10:04 Là, on parle de la marche économique du football.
00:10:09 Je le rappelle parce qu'on va y venir juste après, il y a évidemment la problématique du football professionnel
00:10:14 et la problématique du football amateur et que l'un et l'autre peuvent être reliés.
00:10:18 Mais là, on est dans la caractéristique du football professionnel.
00:10:21 Or, si on analyse la valeur économique du championnat, je suis désolé pour les autres,
00:10:29 elle tient pour deux clubs, le Paris Saint-Germain en un, l'Olympique de Marseille en deux.
00:10:35 Et que ces deux clubs représentent, comme le Real Madrid et le FC Barcelone,
00:10:41 faites votre calcul à vous chacun, entre deux tiers et trois quarts de la valeur du championnat.
00:10:48 Si vous enlevez ces deux équipes, malheureusement, je dis malheureusement parce que ce n'est pas forcément
00:10:53 ce qu'on doit attendre d'un championnat, mais malheureusement économiquement,
00:10:56 je ne parle pas sportivement, ce championnat a une valeur qui est divisée par deux, par trois, par quatre,
00:11:01 par ce que vous voudrez.
00:11:02 Et quand on regarde la répartition qui a été faite à l'issue de CVC,
00:11:05 on s'aperçoit que sur un milliard et demi, il y a environ un milliard un un peu plus qui a été distribué
00:11:11 et que l'Olympique de Marseille ne touche que 80 millions d'euros.
00:11:15 Donc c'est 90 millions d'euros, donc c'est un petit peu extraordinaire.
00:11:20 Pendant que des clubs de moindre réputation, en tous les cas avec un public, une audience générale,
00:11:32 un palmarès, touchent quasiment autant, je pense par exemple à Rennes et à Nice.
00:11:37 Donc fallait-il flatter les actionnaires de Rennes et de Nice, j'en sais rien.
00:11:41 Mais en tous les cas, effectivement, cette répartition est très singulière et très bizarre.
00:11:49 Mais c'est vrai aussi pour des clubs comme, je l'avais énuméré dans mon livre,
00:11:53 des clubs comme Bordeaux, comme Nantes, comme Saint-Etienne, dont les parts sont pour le moins étonnantes.
00:12:01 Et puis alors donc il y a cet accord CVC, ça c'est pour les règles de répartition,
00:12:04 mais vous me poserez peut-être des questions sur le sujet.
00:12:08 Sur le deal en lui-même, vous l'avez rappelé, Monsieur le Président,
00:12:12 alors ce deal, évidemment, la seule question qui vaut, et à laquelle malheureusement je ne vous apporterai pas de réponse ce soir,
00:12:19 c'est pourquoi les présidents de clubs l'ont accepté.
00:12:23 Je pense notamment à trois présidents de clubs.
00:12:27 Il y a trois présidents de clubs qui retiennent mon attention.
00:12:32 C'est celui de Lens, Monsieur Augourian, celui de Lorient, Monsieur Ferry, et celui de Bordeaux, Monsieur Lopez.
00:12:38 Pourquoi ces trois-là ?
00:12:40 Ces trois-là, ces trois hommes-là sont des propriétaires ou actionnaires ou managers de fonds puissants,
00:12:50 reconnus sur la place publique, à Paris, à Londres et dans le monde entier,
00:12:54 et qu'en une demi-seconde, je dirais, il n'y a pas besoin de leur expliquer, même une minute,
00:12:58 ils ont compris que l'accord qui est passé avec CVC ne pouvait pas être favorable,
00:13:03 et qu'il était même extrêmement, je pèse mes mots, et l'adverbe est important, extrêmement défavorable.
00:13:09 Donc pourquoi l'ont-ils approuvé ?
00:13:11 Pour moi, ça reste un mystère.
00:13:13 Alors, les autres qui savent compter aussi l'ont approuvé.
00:13:18 Évidemment, on a mis ça sur le dos de la conjoncture de l'époque et de la faillite probable, possible, des clubs.
00:13:27 S'il n'y avait pas eu d'accord, il n'y aurait jamais eu de faillite probable ou possible des clubs.
00:13:32 Monsieur le président de la DNCG vous dira certainement le contraire,
00:13:37 mais je me demande toujours comment ils calculent, en fait, et comment ils comptent,
00:13:43 puisque les actionnaires des clubs que vous connaissez tous
00:13:47 avaient remis beaucoup plus d'argent au pot que l'argent qui était encore nécessaire.
00:13:52 Et on voit mal les Qataris, monsieur Ougourlian, monsieur Makourt à Marseille,
00:13:57 dans tous les clubs, ne pas remettre les sommes nécessaires à la continuation de l'exercice de leur club.
00:14:05 Donc ce n'est pas une excuse valable, de mon point de vue.
00:14:11 Ce n'est pas une excuse valable non plus, enfin, on dit que ça pouvait être opposé à une dette.
00:14:16 Oui, il y avait une possibilité de contracter une dette plutôt que d'avoir ce type d'accord.
00:14:22 Ça n'a pas été fait. Là aussi, ça reste un mystère, puisque les clubs espagnols ont fait ce calcul-là.
00:14:32 Ils l'ont publié, puisque quand il y a eu l'accord qui s'est passé en Espagne avec CVC,
00:14:38 le Real Madrid et le FC Barcelone ont proposé un autre accord au club
00:14:43 en publiant les chiffres que les clubs devraient en cas d'un simple emprunt.
00:14:54 Et on voyait une différence considérable, ce qui est le cas en France, a fortiori en France,
00:14:59 puisque c'est le seul pays où l'accord, vous l'avez dit, monsieur le Président, était illimité,
00:15:04 alors qu'il est limité dans le temps en Espagne.
00:15:08 Alors, un temps long, ça paraît déjà un accord assez singulier en Espagne.
00:15:12 Ça paraît déjà un accord un peu étrange, puisque vous vous prouvez du Real et du Barça
00:15:17 et vous faites un accord sur plusieurs décennies.
00:15:21 Donc, ça paraît un petit peu extravagant.
00:15:24 Voilà, j'ai fait court. L'accord qui a été passé entre CVC et LLFP,
00:15:30 c'est un accord qui est assez classique dans le marketing sportif.
00:15:36 C'est un accord où un tiers, alors avant c'étaient les agences,
00:15:42 je vous ai parlé de Sport5, d'Infront, on pourra en citer d'autres,
00:15:46 qui passaient des accords à long terme, et on disait plutôt à long terme de type 10 ans,
00:15:51 avec les clubs ou avec les institutions, les fédérations,
00:15:57 et qui en contrepartie d'un accord apportaient une certaine somme d'argent frais
00:16:02 qui était évidemment après reventilé sur la durée du contrat.
00:16:07 Donc ça, tout le monde l'a fait et depuis très longtemps.
00:16:10 Ce qui est plus étonnant dans l'accord qui était passé avec la LFP,
00:16:16 c'est que d'abord c'était assez nouveau, il faut le dire, c'était avec une ligue.
00:16:24 Il y avait des fédé internationales, fédé nationales qui passaient déjà des accords,
00:16:27 mais là c'était avec une ligue, et c'était pour eux, vous l'avez dit et répété,
00:16:33 mais je crois que maintenant c'est bien rentré dans les consciences de chacun que c'était illimité.
00:16:39 En fait l'accord, je le dis parce qu'il est ultra classique, des accords comme ça,
00:16:44 j'en ai à titre personnel passé quelques-uns, plusieurs, même avec des clubs français,
00:16:49 où en contrepartie d'un commerce, d'un business qu'on va faire sur 10 ou 15 ans,
00:16:55 on apporte une somme d'argent frais au club et c'est important.
00:17:00 La différence c'est que là l'aléa sportif est assez faible,
00:17:05 je ne dis pas qu'il n'y a pas d'aléa, il y a un aléa économique,
00:17:08 mais l'aléa sportif est assez faible.
00:17:10 Quand vous contractez avec un club, quel qu'il soit, vous savez les clubs passent de la première,
00:17:16 chacun autour dans cette salle a son club favori,
00:17:19 on sait qu'on passe facilement de la première à la 20e place.
00:17:22 Je rappelle qu'avant les Qataris, le PSG finit 17e du championnat de France
00:17:28 et qu'il était dans les relégables possibles lors de la dernière journée de championnat.
00:17:35 Je rappelle aussi que jadis, ceux qui ont des cheveux blancs s'en souviennent peut-être,
00:17:39 la meilleure équipe de l'OM dans les années 70 était descendue en Ligue 2.
00:17:42 C'était soi-disant la meilleure équipe de tous les temps de l'Olympique de Marseille.
00:17:45 L'année où elle avait été présentée comme telle par les médias et par le milieu du football,
00:17:51 elle était descendue en Ligue 2, à l'époque en division 2.
00:17:54 Donc cet aléa sportif joue un rôle important, mais, et c'est là tout l'intérêt,
00:17:58 c'est qu'il n'y a pas d'aléa sportif.
00:18:01 On peut considérer qu'il y a des sommes importantes en jeu.
00:18:07 Quand l'aléa sportif est là, on peut considérer que les clubs ont peut-être des raisons
00:18:13 de prendre de l'argent immédiatement plutôt que sur le temps.
00:18:17 Là, il n'y a pas d'aléa sportif.
00:18:19 Je crois que j'ai terminé.
00:18:21 Je crois que vous m'avez connaissé longtemps désormais sur le sujet.
00:18:26 Je vais plutôt répondre à des questions, si je le peux,
00:18:29 en faisant mes indifférences entre ce que je sais, M. le Président, et ce que je suppute.
00:18:33 – Et vous nous préciserez à chaque fois, effectivement.
00:18:36 – Oui.
00:18:37 – Sans plus tarder, je donne la parole à notre rapporteur Michel Servin
00:18:40 qui va revenir sur un certain nombre de points que vous avez énoncés.
00:18:44 – Merci Président, merci M. Boucher pour cette première présentation.
00:18:49 Alors, ma première question, nous sommes nombreux à avoir lu votre livre
00:18:56 et dans votre ouvrage, vous êtes très critique des décisions
00:18:59 qui ont été prises par la Ligue de football professionnel depuis quelques années.
00:19:03 Vos critiques s'adressent en particulier à son Président, Vincent Labrune,
00:19:07 mais aussi à tous les présidents de club qui ont accepté à chaque fois,
00:19:10 quasiment à l'unanimité, ce qui leur a été proposé par les dirigeants de la Ligue.
00:19:15 Bien sûr, vous l'avez rappelé, sur le dossier Mediapro,
00:19:18 puis aussi sur l'accord avec CBC.
00:19:21 Qu'est-ce qui vous a incité à mener cette enquête et à dénoncer les faits que vous exposez ?
00:19:27 – Deux choses. La première chose, je suis resté un supporter,
00:19:30 j'en suis désolé pour les autres, il y en a un que ça ravira dans cette salle,
00:19:33 je suis resté un supporter de l'Olympique de Marseille.
00:19:35 Et quand j'ai vu la somme qui avait été touchée par l'OM, ça a éveillé mon…
00:19:39 je suis évidemment le football de près, je lis les gazettes, je regarde la télévision,
00:19:44 j'ai vu que l'Olympique de Marseille touchait 90 millions d'euros,
00:19:47 je me suis dit tiens, voilà un accord bizarre pour le club, qu'est-ce qui se passe dessous ?
00:19:53 Ça c'était le premier sujet, puis en creusant et en posant deux, trois questions,
00:19:58 je me suis aperçu que… je me dis tiens, un milliard et demi, c'est beaucoup d'argent,
00:20:02 c'est le deal qu'en fait, pour tout vous dire, j'aurais rêvé de faire
00:20:06 et d'être directeur général de Sport5, un deal extraordinaire finalement.
00:20:11 Mais avec une somme faciale, un milliard et demi, qui est considérable.
00:20:16 Donc je me suis dit, comment on arrive à trouver un milliard et demi d'euros
00:20:22 pour une ligue qui est plutôt en baisse qu'en hausse,
00:20:29 pour des droits qui sont plutôt, on y reviendra peut-être, plutôt en baisse qu'en hausse.
00:20:34 Et on trouve ça, quel est le deal qui fait que ?
00:20:36 Et moi, je vais vous surprendre, je suis rentré dans le deal, j'ai cherché à comprendre,
00:20:43 et au départ je croyais que c'était un deal formidable,
00:20:46 et je me disais, pourquoi CVC a fait ce deal absurde ?
00:20:49 Avant de découvrir, parce que ce n'était pas dit, là vous l'avez énoncé M. le Président,
00:20:55 parce que c'est devenu banal et tant mieux, avant de comprendre que c'était un deal à vie.
00:21:01 Et là, évidemment, ma curiosité de journaliste, mais aussi ma responsabilité, quelque part, vous l'avez dit,
00:21:11 j'ai été élu, votre collègue Jean-Gérard Pommier sait que je suis un garçon tenace,
00:21:16 ce qui nous a valu dans le passé quelques échanges courtois mais fermes.
00:21:21 Donc j'ai regardé, j'ai tenté de regarder ce sujet.
00:21:27 En descendant le sujet, je me suis aperçu que tout ou tout presque dans cette histoire était absurde.
00:21:32 Donc c'est comme ça que j'ai décidé de poser quelques questions, puis de questions en autres,
00:21:37 je me suis dit, pourquoi pas faire un livre sur le sujet qui me semble, ça crie main basse, dans d'autres secteurs.
00:21:45 Alors l'audience de ce livre, elle a été plutôt bonne, mais dans d'autres secteurs, ça aurait fait un scandale.
00:21:52 Je pense aux maisons de retraite, dans les crèches, etc.
00:21:57 Là, c'est passé relativement inaperçu, je trouve, pour une raison simple qui est la même,
00:22:02 puisque je parle sous le couvert du président de la commission culture,
00:22:07 qui est un peu de même nature qu'avec le cinéma.
00:22:10 C'est-à-dire que quel est le poids à la gratter de nos sociétés ?
00:22:14 C'est plutôt les journalistes.
00:22:16 Il se trouve que dans le cinéma ou dans le football, les journalistes qui font,
00:22:21 qui commentent le cinéma, ne s'intéressent pas du tout à l'économie du cinéma,
00:22:25 ceux du football pas du tout à l'économie du football.
00:22:28 Mais à l'inverse, les journalistes économiques ne considèrent pas que ces deux industries-là
00:22:32 sont des industries dignes d'intérêt pour un journaliste économique.
00:22:36 Donc c'est finalement des… je le compare souvent, parce que c'est souvent deux activités économiques pourtant importantes,
00:22:44 qui sont, j'y reviendrai, qui sont véritablement des facteurs d'attractivité très intéressants,
00:22:50 très importants pour la France, mais qui sont un peu dans une zone grise,
00:22:54 qui n'intéressent pas grand monde.
00:22:56 Alors si ce n'est pas une catastrophe sociale ou sociétale, comme ça l'a pu l'être sur les maisons de retraite,
00:23:02 si ce n'est pas une catastrophe d'un grand secteur, je ne sais pas, ferroviaire ou aérien, que sais-je,
00:23:08 finalement, ça passe relativement inaperçu.
00:23:11 C'est intéressant d'ailleurs sur la place qu'on donne tant au cinéma, peut-être plus importante,
00:23:17 qu'au sport professionnel par rapport aux pays qui nous entourent.
00:23:21 Je ne parle pas d'autres pays type Qatar, Corée, Australie, etc.,
00:23:24 mais simplement par rapport à d'autres pays qui nous entourent.
00:23:27 – Quelles ont été les réactions de votre ouvrage dans le milieu du foot ?
00:23:31 Et avez-vous eu des retours positifs en privé ?
00:23:35 Si c'est le cas, étant donné l'unanimité qui continue à prévaloir sur le sujet,
00:23:39 peut-on parler d'une forme d'omerta ?
00:23:43 – Alors l'omerta, M. le rapporteur, ça se rapporte toujours,
00:23:47 vous qui êtes sénateur de l'ISER, qui est un département comme les Bouches-du-Rhône,
00:23:51 souvent un peu stigmatisé, ça se rapporte toujours quand même à des sujets lourds.
00:23:59 Mais c'est un tout petit milieu.
00:24:03 Et pourquoi je veux me mettre de côté ce mot-là, parce qu'il est connecté souvent à la mafia,
00:24:11 ce qu'il y a de mafia dans le foot, je ne le crois pas.
00:24:13 – Au silence.
00:24:15 – En tous les cas, le milieu est si petit
00:24:19 qu'effectivement il y a peu de gens qui ont la possibilité comme moi,
00:24:24 la liberté comme moi de pouvoir en parler.
00:24:27 Alors j'ai des présidents qui m'ont appelé, pas beaucoup,
00:24:31 mais des présidents qui m'ont appelé, ils tous me connaissent,
00:24:33 qui m'ont appelé, qui m'ont dit "t'as raison, il fallait le dire, il faut le faire, etc."
00:24:39 et qui m'ont notamment appelé avant le 23 novembre 2023,
00:24:42 pourquoi cette date ?
00:24:43 Puisque vous savez que le 23 novembre 2023, on a revoté les mêmes accords,
00:24:47 puisque les accords n'étaient pas très bien ficelés sur le plan juridique
00:24:51 et qu'à la suite de l'action du Havre, ils ont fait revoter tout le monde.
00:24:54 Et là, il y a des présidents qui m'ont appelé, qui m'ont dit "mais c'est un scandale,
00:24:58 en plus moi je connais bien, je sais bien, je sais très bien",
00:25:01 mais qui le 23 ont revoté pour les accords.
00:25:04 Donc je ne les ai pas rappelés, ce n'est pas mon sujet.
00:25:06 En revanche, ce que j'avais fait, je vous les ai transmis,
00:25:09 c'est que le 21 novembre, 21 et 22, moi j'avais renvoyé un mail à tous les présidents
00:25:15 pour leur rappeler quelles étaient les conséquences du deal,
00:25:18 c'est-à-dire les conséquences, combien ça allait coûter au club
00:25:21 dans les 50 ou les 100 prochaines années,
00:25:23 et combien ça aurait pu leur coûter simplement s'ils avaient fait un simple prêt,
00:25:28 comme le Real ou comme le Barça.
00:25:30 Je n'ai pas eu de retour.
00:25:33 Le seul président qui est monté au front pour des raisons différentes,
00:25:39 c'est le Havre, comme vous le savez,
00:25:42 et qui, lui, avait d'autres raisons de monter au front.
00:25:47 Est-ce qu'il serait monté au front s'il n'avait pas été à ce point en cause, on n'en sait rien.
00:25:52 En tout cas, lui au moins était monté au front.
00:25:54 En revanche, ce qui est plus étonnant, c'est qu'effectivement,
00:25:57 je sais que certains ont voté après m'avoir appelé,
00:26:01 et d'ailleurs certains ne pas avoir voté le premier accord et avoir voté le deuxième.
00:26:05 Ce qui est plutôt singulier.
00:26:08 À l'automne 2020, donc, Mediapro se révèle incapable de payer la deuxième échéance.
00:26:13 La première avait été réglée au mois d'août.
00:26:16 Vous soulignez dans votre ouvrage la mauvaise volonté de la Ligue,
00:26:22 qui a refusé toute négociation avec le groupe espagnol.
00:26:25 Monsieur Roussier, lors d'une audition KITR,
00:26:28 président du Havre, mais qui, à l'époque, était travaillé pour Mediapro,
00:26:33 nous a même révélé que Mediapro avait fait une double proposition,
00:26:38 une proposition de verser 64 millions
00:26:42 et d'avoir un délai pour négocier de quelques mois.
00:26:47 Il n'y a eu aucune négociation, aucun début de discussion,
00:26:51 aucune réponse sur cette proposition.
00:26:54 Quel est votre avis là-dessus ?
00:26:57 Même si vous l'avez évoqué tout à l'heure, un petit peu dans vos propos préliminaires,
00:27:01 mais aujourd'hui, pourquoi la Ligue a refusé,
00:27:04 un, de percevoir 64 millions, ce que nous dit aujourd'hui Mediapro,
00:27:08 par la parole de M. Roussier, et aussi d'engager une discussion ?
00:27:13 C'est une décision stratégique de la part de la LFP qui est très obscure.
00:27:23 Parce que les demandes de Mediapro...
00:27:28 Alors, ce que j'en sais, je dis bien ce que j'en sais,
00:27:31 parce que je suis pute, c'est qu'au mois de juillet,
00:27:34 la présidente de la Ligue, qui était à l'époque Nathalie Bois de Latour,
00:27:37 avait déjà senti que ça allait être compliqué avec Mediapro,
00:27:42 pour des raisons qui étaient légitimes.
00:27:44 On venait de passer par la pandémie, le championnat de France s'était arrêté,
00:27:48 il redémarrait douloureusement.
00:27:51 Donc, les accords qui avaient été pris sur le plan économique en 2018,
00:27:55 étaient-ils les mêmes qu'en 2020 ?
00:27:57 La réponse, à l'évident, c'est non.
00:27:59 Donc, que Mediapro revienne en disant, ça serait bien de renégocier,
00:28:05 je pense qu'il fallait s'y attendre.
00:28:07 C'était le cas en Espagne avec l'UEFA.
00:28:09 C'était le cas, d'accord, qu'on a été renégocié,
00:28:13 mais ce qui paraît légitime.
00:28:15 L'excuse qui est fournie par la Ligue aujourd'hui,
00:28:20 c'est que si on avait donné raison à Mediapro,
00:28:23 on aurait dû aller voir Canal+ et BIN,
00:28:27 Canal+ ayant racheté des droits à BIN,
00:28:31 pour un peu plus de 330 millions d'euros,
00:28:34 il aurait fallu retourner vers Canal+ et BIN,
00:28:36 il aurait fallu retourner vers Free,
00:28:38 qui avait acheté les droits pour 40 millions pour les droits Internet.
00:28:42 Oui, c'est vrai qu'il aurait fallu,
00:28:44 mais effectivement, cette négociation aurait dû avoir lieu.
00:28:47 Cette négociation avec autour de la table,
00:28:50 Mediapro, BIN, Canal+, Free et la LFP,
00:28:55 elle aurait dû avoir lieu.
00:28:57 Alors, qu'est-ce qu'elle aurait donné ?
00:28:59 Personne ne peut rien savoir.
00:29:01 Les gens sont des…
00:29:04 Les présidents de club sont des gens très exigeants
00:29:07 et ils avaient un milliard d'euros sur la table.
00:29:10 Vraisemblablement, on leur aurait proposé pour la première année
00:29:13 d'avoir que 800 ou 900 millions d'euros.
00:29:16 Peut-être qu'ils n'auraient pas accepté le deal.
00:29:18 Mais ce qui est le plus surprenant,
00:29:20 c'est qu'on ne leur ait pas proposé ce deal-là.
00:29:22 On ne leur a pas proposé de dire,
00:29:24 écoutez, ce qui serait bien, point 1,
00:29:26 c'est qu'effectivement, les conditions n'étant plus les mêmes,
00:29:29 il y ait une ristourne qui soit faite
00:29:32 sur la première et la deuxième année,
00:29:35 puisque Médiapro demandait une ristourne sur deux années.
00:29:38 Donc sur deux années.
00:29:40 Ce qui aurait permis aussi à la LFP de se rapprocher de Canal,
00:29:43 parce que Canal était en férocé, enragé,
00:29:46 il l'est toujours d'ailleurs,
00:29:48 à la suite de l'appel d'offres de 2018.
00:29:50 Les rapports entre la LFP et Canal
00:29:56 sont détestables depuis 2004.
00:29:59 Sont détestables depuis 2004,
00:30:01 puisque, je fais une parenthèse,
00:30:03 puisque en 2004,
00:30:05 Canal+ décide d'assommer les droits
00:30:09 en mettant une somme extravagante pour l'époque.
00:30:12 Là où on attendait 350 millions d'euros,
00:30:14 ils mettent 600.
00:30:16 Il y avait 350, pardon.
00:30:19 La Ligue attendait entre 450 et 500, au mieux.
00:30:23 500, c'était incroyable.
00:30:27 Et Canal met 600.
00:30:29 Et à partir du moment où Canal met 600,
00:30:31 pourquoi Canal met 600 à l'époque ?
00:30:33 Elle met 600 pour tuer TPS.
00:30:35 Et l'objectif de Canal,
00:30:37 ça a été pendant 20 ans,
00:30:39 de tuer systématiquement chacun des challengers qui se présentaient.
00:30:44 Donc évidemment, comme la bagarre qu'il y avait entre Canal+ et les autres,
00:30:50 que ce soit TPS, Orange et BIN,
00:30:53 concourait à avoir à chaque appel d'offre
00:30:55 ce qu'on appelle une prime stratégique.
00:30:57 C'est-à-dire l'entreprise met un peu plus d'argent
00:31:00 que la valeur réelle et économique des droits
00:31:03 pour en avoir l'exclusivité.
00:31:05 Donc évidemment, d'un côté, vous avez Canal+,
00:31:08 qui veut tuer ces challengers à chaque fois ?
00:31:10 Et de l'autre côté, la Ligue, qui veut exciter le marché
00:31:12 et avoir des challengers à chaque fois.
00:31:14 Donc les rapports sont mauvais.
00:31:18 Ils deviennent détestables en 2018 lors de l'appel d'offre.
00:31:21 L'appel d'offre, je le répète, qui est assez sophistiqué
00:31:24 et où deux sociétés se prennent les pieds dans le tapis.
00:31:28 Canal+, qui au milieu de l'appel d'offre, renonce.
00:31:32 Maxime Saada l'a dit devant l'Assemblée nationale,
00:31:35 devant la Commission.
00:31:37 Et de l'autre côté, BIN fait une erreur.
00:31:39 Enfin, il ne comprend pas complètement ce qui se passe dans l'appel d'offre
00:31:42 et achète pour 330 millions d'euros
00:31:44 ce qu'elle avait compris acheter pour 180, schématiquement.
00:31:47 Évidemment, les deux sociétés sont vertes de rage.
00:31:53 Mais ce n'est pas la LFP qui leur a cogné dessus.
00:31:57 C'est bien elles qui se sont trompées dans un appel d'offre
00:32:00 qu'il fallait peut-être lire de façon plus attentive.
00:32:03 Peut-être qu'ils ont été un peu, à l'époque, trop sur deux
00:32:08 ou qu'ils sont arrivés peut-être dans l'appel d'offre
00:32:12 un peu les mains en haut du guidon.
00:32:14 Mais en tous les cas, et là, Canal+,
00:32:18 les dirigeants de Canal+ en ont conçu une véritable rage.
00:32:22 Et d'ailleurs, l'accord MédiaPro aurait pu lui aussi tenir
00:32:26 si Canal+ avait négocié avec MédiaPro.
00:32:29 C'est pour ça que je vous ai dit en introduction,
00:32:31 j'espère que je ne vais pas trop vite ou que ce n'est pas trop flou,
00:32:33 mais je dis en introduction, il y a quand même tout un chapitre Canal+,
00:32:38 qu'il faut avoir comme paramètre, ou en tout cas en toile de fond,
00:32:43 Canal+, qui est à la fois le diffuseur,
00:32:45 c'est la chaîne, la péage que vous connaissez bien, qui diffuse,
00:32:49 mais qui est aussi le distributeur des autres chaînes
00:32:53 et des autres plateformes.
00:32:56 Canal+ a choisi d'avoir un accord avec Bihin
00:32:59 à la suite de l'appel d'offre de 2018.
00:33:02 Si Canal+ avait choisi d'avoir un accord avec MédiaPro,
00:33:05 on ne serait pas là aujourd'hui.
00:33:07 Qu'est-ce qui se serait passé ?
00:33:09 Bihin, les Qataris auraient mis l'argent nécessaire
00:33:13 à mettre à flot leur chaîne,
00:33:15 ils auraient peut-être fait disparaître leur plateforme,
00:33:17 mais en tous les cas, personne n'en aurait parlé,
00:33:19 MédiaPro aurait existé,
00:33:21 MédiaPro vraisemblablement, parce qu'ils avaient un business très agressif,
00:33:25 aurait subi quelques pertes pendant un an, deux ans, trois ans, quatre ans,
00:33:29 que sais-je, mais en tous les cas, MédiaPro serait toujours là.
00:33:32 Donc le rôle de Canal+ est essentiel,
00:33:35 il est essentiel parce que comme ils perdent l'appel d'offre,
00:33:38 comme ils se retirent de l'appel d'offre,
00:33:41 et qu'ils ne négocient pas derrière avec MédiaPro,
00:33:43 mais plutôt avec Bihin, pour des raisons qu'il les regarde,
00:33:47 évidemment on se retrouve dans une situation complexe avec MédiaPro.
00:33:51 C'est ça le vrai sujet.
00:33:54 – Pourtant Canal+ est un acteur incroyable pour toute nouvelle entrée
00:34:00 sur le marché français des droits audiovisuels.
00:34:03 Est-ce que c'était possible d'envisager le foot français sans Canal?
00:34:08 – Oui, le foot français sans Canal, ou Canal sans le foot français,
00:34:15 les deux, aujourd'hui, à l'heure actuelle, on voit qu'on est à mi-mai,
00:34:23 on voit que les droits ne sont pas attribués pour le prochain round,
00:34:27 trois, quatre ou cinq ans, nous verrons,
00:34:30 parce que, où est-ce que ça bloque ?
00:34:33 La discussion bloque toujours à Canal+.
00:34:36 On dit qu'il n'y a plus que Bihin en lice, c'est vrai, je pense que c'est vrai,
00:34:40 aux informations que j'ai, mais ça bloque parce que,
00:34:43 quels seront les accords demain entre Bihin et Canal+ ?
00:34:46 C'est ce qui bloque aujourd'hui.
00:34:48 Alors, pourquoi, je vous l'ai dit, les choses se sont envenimées avec Canal,
00:34:53 parce que, en 2018, parce qu'ils ont vécu l'appel d'offre,
00:34:59 ils ont vécu comme une humiliation, mais vous savez,
00:35:02 on est tous, je crois, fait du même bois,
00:35:04 on est toujours plus en colère quand on a fait une erreur soi-même
00:35:07 que quand on peut l'attribuer à quelqu'un d'autre.
00:35:09 Or, Canal+ a fait une erreur ce jour-là, que Maxime Saada a reconnue,
00:35:13 et ni Maxime Saada, ni Vincent Bolloré,
00:35:16 mais vous êtes certainement plus qualifiés que moi, les uns et les autres,
00:35:19 Monsieur le Président, pour savoir quelle est la pensée générale
00:35:24 de Vincent Bolloré sur le sujet, mais, en tous les cas,
00:35:28 effectivement, il y a une guerre irréconciliable entre la Ligue et Canal+.
00:35:36 Alors, peut-être que c'est lié aux dirigeants,
00:35:38 peut-être que c'est lié aux personnalités, aux institutions,
00:35:41 il y a un peu de vrai, certainement, dans chaque case.
00:35:44 Pourtant, c'est toujours les mêmes acteurs qu'on retrouve encore aujourd'hui.
00:35:48 Tous ceux que vous citez depuis l'historique que vous avez énoncé,
00:35:52 là, depuis quelques minutes, c'est les mêmes acteurs
00:35:54 qui sont au cœur de la discussion actuelle sur le futur contrat.
00:35:59 – Oui, ça ne me semble pas un sujet, en fait,
00:36:05 parce qu'en Angleterre ou en Espagne,
00:36:08 les gens font avec les mêmes acteurs depuis tout le temps, ça se passe bien.
00:36:11 – Non, mais, pardon, je vous interromps, mais, effectivement,
00:36:14 en soi, ce n'est pas un sujet que ce soient toujours les mêmes acteurs,
00:36:16 mais on voit que le raisonnement de la Ligue de football professionnel,
00:36:19 et on peut le comprendre aussi, d'augmenter les droits de renégociation,
00:36:25 en renégociation, augmenter les droits, ça fonctionne s'il y a de nouveaux entrants,
00:36:29 s'il y a une concurrence qui joue pleinement.
00:36:32 Or, de renouvellement, on s'aperçoit que finalement, c'est toujours les mêmes.
00:36:37 – Alors, si je puis me permettre, Monsieur le Président,
00:36:40 l'augmentation, elle fonctionne aussi si votre produit est bon.
00:36:43 En Angleterre, ça augmente avec les mêmes acteurs
00:36:46 parce que le produit rapporte.
00:36:49 Le sujet qu'il faut se poser en France, particulièrement en France,
00:36:53 par rapport à l'Angleterre, à l'Espagne ou à l'Allemagne,
00:36:56 c'est est-ce que le produit du football est resté à la hauteur ?
00:37:03 Et la réponse est non. Pourquoi ?
00:37:06 Parce que depuis 25 ans,
00:37:09 depuis que le football professionnel touche des droits significatifs,
00:37:14 il n'y a pas eu de volonté commune des Presidentes Club
00:37:20 de se structurer intelligemment pour avoir un produit football français
00:37:25 qui soit à la hauteur des autres pays européens.
00:37:29 C'est ça le sujet.
00:37:31 Depuis 2004, moi j'y étais en 2004, j'étais autour de la table,
00:37:36 je le raconte dans le livre d'ailleurs, on attendait 500 millions d'euros
00:37:41 et à l'époque, celui qui criait le plus fort, c'était toujours le même,
00:37:45 c'était Jean-Michel Aulas, il disait "ouais, on va avoir 500, 500"
00:37:48 et tout le monde lui disait "écoute Jean-Michel, calme-toi parce que
00:37:51 si on a 400, 450, c'est déjà bien, etc."
00:37:54 On arrive, on a 600.
00:37:57 Moi je suis à la table du conseil d'administration et je leur dis
00:38:00 "puisqu'on a 600 et qu'on attendait 500, on va mettre 100 de côté."
00:38:04 Alors ils me sont tous tombés dessus, mais alors, j'ai cru que j'avais dit une horreur.
00:38:08 J'ai dit "mettons 100 millions d'euros de côté, on sait jamais,
00:38:11 un, ça peut être une caisse de compensation et on en aura besoin un jour peut-être,
00:38:16 je ne pensais pas être devin avec la pandémie, mais on en aura peut-être besoin un jour,
00:38:20 et puis structurons-nous et ayons véritablement une filiale,
00:38:26 un service, appelez-le comme vous voulez, de recherche et de développement,
00:38:30 d'internationalisation qui soit important.
00:38:34 N'oublions pas qu'en 2004, nos droits domestiques sont du même montant
00:38:38 que les droits domestiques en Angleterre.
00:38:41 Ce qui nous fait défaut en France aujourd'hui, c'est les droits internationaux.
00:38:46 Ceux de l'Espagne, les derniers français sont de 80 millions d'euros,
00:38:50 ceux de l'Espagne sont de 800 millions d'euros.
00:38:53 Donc voilà, on ne parle plus de l'Angleterre qui est devenue une espèce d'ovni
00:38:57 dans le ciel du football international, mais si on se compare par rapport à l'Espagne,
00:39:03 on peut se comparer par rapport à l'Italie où c'est un peu moindre en Italie qu'en Espagne,
00:39:07 mais en tous les cas, voilà.
00:39:09 Donc pour répondre à votre question, il n'y a pas eu de structuration du produit,
00:39:12 il n'y a pas eu, je vais employer un mot vulgaire, pardon, d'industrialisation.
00:39:18 D'ailleurs, je dois dire que les pouvoirs publics,
00:39:22 parce qu'il y a des questions qui sont dans le sujet aussi,
00:39:25 les pouvoirs publics n'y ont pas contribué non plus.
00:39:27 – Oui, on y reviendra.
00:39:29 Je vais donner la parole à mes collègues, peut-être une série de questions si vous voulez bien,
00:39:35 en commençant par Jean-Jacques Closac, et puis après Claude Kern et Jérémy Bakki.
00:39:40 – Oui, merci Monsieur le Président.
00:39:42 Moi, je voudrais commencer par remercier Monsieur Boucher
00:39:46 pour tout le travail d'investigation qu'il a conduit.
00:39:51 Il y a également Pierre Maest aussi qui a fait un énorme travail d'investigation.
00:39:54 Vous n'êtes pas toujours d'accord tous les deux,
00:39:56 notamment sur la répartition des droits,
00:39:58 mais toujours est-il qu'il y a un travail de recherche et d'investigation
00:40:01 qui rejoint une partie de votre parcours professionnel
00:40:04 qui est extrêmement intéressant pour nous,
00:40:05 parce qu'on apprend énormément de choses sur le fonctionnement du football professionnel
00:40:09 à travers notamment la ligue, les acteurs, les psychologies,
00:40:14 les comportements, les rapports de force, etc.
00:40:18 Et tout ça, donc, ça explique un certain nombre de décisions.
00:40:23 Mais j'ai envie de dire, parce que vous êtes aussi un politique,
00:40:27 inversant un petit peu les rôles, c'est-à-dire qu'à partir de ce que l'on vient de connaître
00:40:33 et que vous avez mis à jour, vous avez dit vous-même d'ailleurs tout à l'heure,
00:40:36 et c'est vrai, vous avez levé beaucoup de lièvres,
00:40:38 mais en fait depuis le soufflet est un peu retombé quand même.
00:40:41 Donc, qu'est-ce que vous espérez, si vous espérez quelque chose de l'État,
00:40:46 mais également des parlementaires, notamment suite au travail
00:40:49 qui vient d'être initié par notre commission ?
00:40:52 Bon, par exemple, si la ligue de football professionnel est au centre de tous les sujets qu'on vient d'évoquer,
00:40:58 c'est parce qu'elle bénéficie de cette sous-délégation de services publics.
00:41:02 Bon, dans la loi du 2 mars, où on a effectivement, je dirais,
00:41:07 permis la création de cette société commerciale,
00:41:11 on est revenu sur la délégation de services publics.
00:41:14 On l'a précisé, disons.
00:41:15 Bon, pour caricaturer un peu, on est passé d'une tutelle à un partenariat.
00:41:19 Bon, par contre, est-ce que nous, parlementaires et l'État aussi,
00:41:24 est-ce qu'on ne doit pas border un peu plus les choses maintenant,
00:41:26 quand on parle de sous-délégation de services publics,
00:41:29 si on veut tirer les enseignements, donc, de tout ce qui est en train de se passer en matière de football ?
00:41:35 Et puis, une deuxième question, parce que, effectivement, vous dites,
00:41:39 bon, Canal+ c'est la crise depuis très longtemps,
00:41:41 mais à plusieurs reprises dans votre ouvrage, vous parlez du Club Europe,
00:41:45 c'est-à-dire, effectivement, de cet accord qui avait été passé entre six clubs et Canal+ à un certain moment,
00:41:51 qui a disparu, il a été dissous depuis 2003,
00:41:54 mais toujours dit qu'on a l'impression, quand même, que c'est le fil rouge en matière d'influence,
00:41:59 en matière de décision à l'intérieur de la Ligue,
00:42:02 c'est-à-dire que ce petit groupe-là est en capacité d'influencer l'ensemble des présidents de Ligue.
00:42:09 Bon, alors, peut-être, effectivement, c'est une vue de l'esprit de ma part.
00:42:14 Et puis, je terminerai, président, par une question très précise,
00:42:16 parce que le point de départ de tout ça, c'est bien sûr MédiaPro.
00:42:19 Et à un certain moment, Elke Laifi, donc le président du PSG, demande un audit sur MédiaPro,
00:42:27 sur sa réalité, ses moyens financiers, l'actionnariat, ses intentions stratégiques, etc., etc.
00:42:33 Or, cet audit a été refusé par Vincent Labrune.
00:42:37 D'après vous, pourquoi ?
00:42:40 On va prendre les autres questions, et comme ça, vous répondrez après.
00:42:45 Claude Kern.
00:42:46 Oui, merci, monsieur le président.
00:42:48 Merci, monsieur Boucher, pour ces différents propos.
00:42:52 Moi, je vais être très bref.
00:42:55 Je vais revenir à l'accord avec CVC, accord extrêmement favorable, défavorable, comme vous l'avez dit.
00:43:02 Et j'aimerais savoir quel est le rôle exact, s'il y en a un, et s'il est majeur,
00:43:08 le rôle exact du ministère des Sports dans cet accord.
00:43:12 Jérémy Bacquy.
00:43:15 Merci, monsieur le président.
00:43:18 Merci, monsieur Boucher, pour tous les éléments que vous nous avez donnés.
00:43:23 Je reviendrai sur... Je n'ai plus la formule en tête, mais vous avez tout à l'heure indiqué
00:43:28 qu'il y avait des choses dont vous étiez sûr, et d'autres où vous le seriez moins.
00:43:34 J'ai, comme vous, un certain nombre d'interpellations, notamment liées aux droits et à la répartition des droits par club.
00:43:40 En tant que supporter de l'OM, ça ne vous étonnera pas que moi aussi, j'ai évidemment me tiquer sur la question des 90 millions d'euros.
00:43:47 Cela peut s'expliquer en partie, mais simplement en partie, sur la question de la diffusion sur les droits domestiques.
00:43:55 Marseille est effectivement moins regardée que le PSG à l'étranger, mais cela n'explique pas tout.
00:44:01 On a quand même une différence assez importante, et encore moins par rapport aux autres clubs type Nice que vous évoquiez tout à l'heure.
00:44:09 Donc avez-vous des hypothèses sur pourquoi finalement l'attitude du club...
00:44:14 Le club s'est rangé finalement à cette décision-là, alors qu'il semblerait, pour le coup,
00:44:20 que ce n'ait pas été la position initiale il y a encore deux années de cela, au moment de la discussion du texte ici au Sénat.
00:44:29 La deuxième question que j'avais, vous l'avez en partie répondu, c'est sur la question de l'emprunt.
00:44:35 D'autres pays l'ont fait, vous l'avez chiffré, je crois, le coût de l'intérêt de l'emprunt, vous évoquiez 250 millions d'euros, si je ne me trompe pas.
00:44:43 Là aussi, avez-vous des hypothèses à formuler ? Cela semble pourtant frapper du bon sens, mais pour le coup,
00:44:49 cette option-là n'a pas été l'option préférentielle.
00:44:53 On était certes sur des taux d'intérêt qui remontaient légèrement, mais sans commune mesure avec ce que nous connaissons aujourd'hui.
00:44:59 Donc j'avais une question là-dessus.
00:45:02 Dernière question un peu plus générale.
00:45:04 On assiste depuis plusieurs années finalement à une part de plus en plus importante des droits télés dans la construction des budgets de clubs de foot.
00:45:15 C'est quelque chose que nous connaissons maintenant depuis plusieurs années, voire décennies, mais qui tend à s'accentuer.
00:45:23 Est-ce que la mise en place de ce système avec cette société commerciale pourrait résister à une sorte d'éclatement de la bulle, si on peut appeler cela une bulle, des droits télés ?
00:45:36 Parce qu'on n'est pas à l'abri que dans les années à venir, il puisse y avoir aussi un krach qui puisse faire que finalement,
00:45:46 on ait de moins en moins d'audience sur l'ensemble des retransmissions de matchs de foot.
00:45:50 Et dernier point, mais vraiment très rapide.
00:45:52 N'y avait-il pas d'autres solutions pour maximiser finalement la diffusion ?
00:45:57 D'autres leviers ? Je pense à une réflexion sur le calendrier.
00:46:01 On sait qu'il y a beaucoup de discussions, de désaccords des groupes, des diffuseurs, des présidents de clubs sur la diffusion.
00:46:07 J'observe aussi que depuis qu'il y a d'autres opérateurs, que Canal, mais pas simplement,
00:46:13 il y a peut-être beaucoup moins d'émissions en dehors de la diffusion des matchs de football
00:46:18 et qui participent aussi à une forme d'émulation ou d'éducation populaire pour celles et ceux qui ne seraient pas encore des fanatiques de football.
00:46:26 Et tout cet écosystème et cet environnement-là, et mieux travailler par exemple en Angleterre,
00:46:31 ceci n'explique pas tout bien évidemment, mais n'y avait-il pas d'autres leviers ?
00:46:36 Et si c'est le cas, pourquoi n'ont-ils pas été actionnés par la Ligue depuis maintenant plusieurs années ? Je vous remercie.
00:46:42 Allez-y.
00:46:45 Beaucoup de questions. Alors, peut-être le chapitre "Pouvoir public", parce qu'il y a deux questions sur le sujet.
00:46:52 Je vous l'ai dit tout à l'heure, je pense que les pouvoirs publics en général, alors c'est difficile de dire qui
00:46:59 et d'avoir les responsabilités précises sur les 20 dernières années, mais une chose est certaine,
00:47:10 c'est qu'à part le général de Gaulle, il n'y a pas eu de politique sportive en France depuis les Jeux de Rome.
00:47:18 Réellement. Alors que bien des pays ont une politique sportive. Donc ça c'est important de le voir.
00:47:26 On tente toujours de mettre dans le même groupe 5 pays dans le football professionnel, l'Angleterre, l'Espagne, l'Italie, l'Allemagne et la France.
00:47:39 En fait, il faudrait être plus juste et en mettre 4 + 1. Pourquoi 4 + 1 ?
00:47:44 Parce qu'en fait, les 4 autres pays ont des dispositifs particuliers pour le sport professionnel.
00:47:51 Et que certains, de mon point de vue, ont compris, je vais prendre l'Espagne, que vous vous interrogerez sur ce sujet,
00:48:01 il est très pertinent, M. Roures, l'Espagne a misé depuis, je ne sais pas, deux décennies sur le sport pro.
00:48:09 Le basket, le foot, la moto, l'auto, dans l'auto, le Formule 1.
00:48:16 Pour comprendre, pour bien assimiler que c'était autant de pouvoir d'attractivité économique du pays.
00:48:24 Nous, en France, on n'a jamais voulu aller dans ce domaine.
00:48:28 Donc dans chaque pays, chacun a trouvé des dispositifs un peu particuliers, des fois borderline,
00:48:36 pour que le sport professionnel contribue à l'attractivité du pays.
00:48:41 Ça n'a jamais été notre volonté.
00:48:43 Ça n'a jamais été la volonté de la France.
00:48:45 Ça n'a jamais été la volonté de la France non plus,
00:48:48 alors aujourd'hui on se réveille parce qu'il y a Paris 2024,
00:48:51 mais tel que la Grande-Bretagne, pardon, d'avoir une somme de médailles importante.
00:48:56 Ce qu'on appelle toujours, là, un movalisme, et qui existe vraiment, le soft power, via le sport,
00:49:03 la France est un des pays qui n'y croit pas.
00:49:07 Bon, si vous l'interrogez, M. Rourez vous dira que dans chaque ambassade en Espagne,
00:49:12 vous avez un représentant du sport qui, partout dans le monde, va faire la pub du sport espagnol.
00:49:20 Et quand évidemment arrivent les droits, tout le monde, le terreau local, en Danodésie, au Pérou,
00:49:26 est sensibilisé au sujet.
00:49:28 Nous, on n'a jamais fait ce travail-là.
00:49:30 Il me semble que le président Macron a commencé à le faire en Afrique, de façon très timide.
00:49:37 Bon, malheureusement, les résultats de la politique entre la France et l'Afrique ne sont pas exceptionnels
00:49:42 et n'en vaut pas très bien le fruit.
00:49:45 Mais justement, à ce que le sport puisse être un moyen d'entrer plus intelligemment
00:49:50 dans la relation diplomatique-politique.
00:49:54 Donc, on a laissé faire beaucoup de choses, enfin, on n'a rien fait à ce titre-là,
00:49:58 et ça, c'est un vrai sujet.
00:50:01 – Pardon, mais avant que vous passiez à une autre question,
00:50:04 je pense que la question du sénateur Kern était sur le deal.
00:50:07 – Je vais y revenir.
00:50:08 – Ah, vous y allez, vous y revenez.
00:50:09 – C'est mon premier sujet sur la globalité du...
00:50:12 Sur le deal, en cascade, puisque c'était rappelé,
00:50:17 nous sommes en sous-délégation de services publics,
00:50:20 il y a donc une délégation de services publics, et puis il y a un service public
00:50:24 auquel ce contrat aurait dû être dénoncé.
00:50:28 Est-ce qu'il a été la Fédération ? J'en sais rien.
00:50:31 En tout cas, le président de la Fédération est au board de la filiale.
00:50:37 Sauf erreur de ma part, on l'entend peu, on l'entend peu l'ancien,
00:50:40 on l'entend peu le nouveau.
00:50:42 Le nouveau qui, évidemment, a des intérêts, vous savez, je ne sais pas si vous...
00:50:46 Je rappelle ici quelles sont les modalités d'élection
00:50:49 du président de la Fédération française de football.
00:50:51 Ils sont en fait à... Alors je crois que c'est en train de changer,
00:50:54 mais ils sont à 30... Enfin à gros tiers, on va dire, liés au club professionnel.
00:51:00 Donc le président de la Fédération, aujourd'hui,
00:51:03 il ne veut pas se mettre à dos les clubs professionnels,
00:51:05 il n'y a pas intérêt.
00:51:06 Donc il semblerait qu'il n'ait pas vu l'accord.
00:51:09 En tous les cas, il n'en a fait aucun commentaire public.
00:51:13 Et puis il y a le ministère des Sports.
00:51:16 Alors, le ministère des Sports en est à cheval sur deux gouvernements.
00:51:22 Donc Roxana Maracene-Hanou et puis Amélie Oudéa-Castera.
00:51:28 L'accord a été signé sous la férule d'Amélie Oudéa-Castera.
00:51:35 La loi a été votée sous la férule de Roxana Maracene-Hanou
00:51:39 qui, souvenez-vous, le jour de sa présentation à l'Assemblée nationale,
00:51:44 elle n'était pas là.
00:51:46 Je le redis parce que je l'ai eu au long de mon téléphone,
00:51:49 elle nourrit une admiration à l'endroit de Michel Savin extraordinaire.
00:51:53 Comme quoi, comme quoi...
00:51:56 Elle dit "Oui, il y en a un qui avait vu les choses et un qui avait raison".
00:52:00 Pardon, mais bon, c'est ainsi.
00:52:02 Et pourtant, dit-elle, j'ajoute parce que j'ai tout dit dans mon bouquin,
00:52:05 pourtant elle est de droite, comme quoi.
00:52:08 Donc c'était plutôt savoureux, mais en tous les cas, c'était vrai.
00:52:12 Je pense qu'elle était authentiquement contre cet accord.
00:52:15 Et je ne sais pas si le jour de la présentation...
00:52:18 D'ailleurs, le premier jour de la présentation à l'Assemblée nationale,
00:52:21 elle avait développé tous les...
00:52:23 C'était quand même une proposition gouvernementale.
00:52:25 Elle avait développé tous les arguments pour que ça ne soit pas voté.
00:52:28 Ce qui est quand même extraordinaire.
00:52:30 Et au deuxième passage, vous avez cité la date, elle était absente.
00:52:35 Il se trouve que ce jour-là, le débat a été parasité...
00:52:39 Pas parasité, pardon, je retire ce verbe,
00:52:42 mais a été dominé par l'affaire Duvoil dans le sport
00:52:46 et que finalement, la loi est passée comme ça, de façon incognito, quasiment.
00:52:53 Donc moi, ce que j'ai fait, j'ai demandé au ministère des Sports
00:52:56 s'ils avaient l'accord.
00:52:58 Je pense qu'ils ne l'ont jamais eu.
00:53:01 On m'a répondu que oui.
00:53:03 J'ai interviewé la ministre.
00:53:05 Je l'ai interviewée sur deux points, sur l'accord.
00:53:07 Bon, elle n'avait rien à en dire.
00:53:09 Elle trouvait plutôt l'accord bon.
00:53:11 Je l'ai interrogée sur un deuxième sujet,
00:53:15 qui était le bonus qu'avait reçu Vincent Labrune dans le cadre de cet accord.
00:53:20 Puisque je partais du point qui a été signalé de la sous-délégation de services publics.
00:53:28 C'est comment un président d'une institution de sous-délégation de services publics
00:53:33 peut toucher un bonus de l'extérieur.
00:53:37 Vous avez tous, presque tous, été maire.
00:53:43 C'est comme si quand vous signez un permis de construire,
00:53:46 vous aviez une gratification de Bouygues, de Nexity ou de Vinci.
00:53:50 Aujourd'hui, je pense que, quelle que soit l'identité du procureur de votre département,
00:53:57 vous allez en prison assez rapidement.
00:54:00 Assez rapidement.
00:54:02 Là, c'est ce qui s'est passé quand même.
00:54:04 On a eu une rétribution alors que...
00:54:07 Je lui ai posé la question.
00:54:09 Elle m'a dit qu'elle avait trouvé ça normal.
00:54:11 Au vu de mon étonnement, elle a essayé de se justifier de façon...
00:54:14 C'était assez pénible comme discussion parce que...
00:54:18 Je pense qu'elle s'était aperçue qu'elle avait dit ce qu'il ne fallait pas.
00:54:23 Mais je pense que le cabinet, pour vous répondre,
00:54:27 je pense que ni le cabinet, ni la ministre, ni les ministres...
00:54:32 Roxane Ambrassi ne voulait pas entendre parler de cet accord.
00:54:36 C'était un sujet...
00:54:38 Peut-être que c'est lié à sa propre expérience sportive.
00:54:43 Ne voulait pas entendre parler de cet accord.
00:54:45 En tous les cas, le sport pro ne l'intéressait pas.
00:54:47 Ce qui est un sujet, je vous l'ai dit.
00:54:49 Ce qui est un sujet.
00:54:51 Et je pense qu'Amélie Oudéa Castera ne l'a pas vue.
00:54:55 Je crois qu'elle n'a pas mesuré.
00:54:58 Je crois qu'elle a peut-être été prise par d'autres sujets.
00:55:01 En me raccompagnant, les membres du cabinet étaient assez désolés
00:55:05 des réponses qui m'étaient fournies.
00:55:07 D'ailleurs, il m'avait proposé un deal qui était de prendre les notes
00:55:11 et de faire la rédaction de l'entretien avec la ministre.
00:55:15 Note que malheureusement, je ne l'ai jamais reçue.
00:55:18 Donc je pense qu'effectivement, il y a une gêne de ce côté-là du ministère des Sports.
00:55:24 Si on va un poil plus loin dans votre question, monsieur le sénateur,
00:55:28 est-ce que ça se passait vraiment au ministère des Sports ?
00:55:32 Je ne crois pas.
00:55:33 Je crois qu'il y a eu une validation générale de cet accord.
00:55:37 C'était quoi la validation générale de cet accord ?
00:55:40 C'est franchement, ces présidents de club nous exaspèrent.
00:55:44 Ils ont trouvé une solution entre eux qui ne nous coûte rien.
00:55:48 C'est une très bonne idée.
00:55:50 Voilà.
00:55:51 Quelles qu'en soient les conditions.
00:55:52 Or aujourd'hui, on voit que les conditions, vous l'avez souligné, monsieur le président,
00:55:55 en introduction, les conditions, elles sont incroyables.
00:55:58 Alors malheureusement, ce n'est pas léonin comme contrat.
00:56:01 Parce qu'en fait, on m'objecte souvent, mais il est impossible de contractualiser à vie en France.
00:56:06 C'est vrai, contractualiser.
00:56:08 Mais là, en l'occurrence, c'est une prise de participation.
00:56:11 Et d'ailleurs, j'ai vu dans l'une de vos questions, j'en profite pour dire,
00:56:14 c'est combien de temps CVC va rester.
00:56:16 Mais quelque part, on s'en fiche.
00:56:19 Malheureusement, l'accord, il est là.
00:56:21 C'est-à-dire que CVC reste 5, 6, 15 ou 20 ans dans cet accord-là.
00:56:26 Peu importe.
00:56:27 L'accord, lui, il existe.
00:56:29 Il sera transmis à une autre société qui le rachètera comme tel
00:56:32 et qui le rachètera pour le prix qu'il vaut, c'est-à-dire sa durée illimitée.
00:56:37 Donc voilà.
00:56:38 J'étais un peu long.
00:56:39 Je vais vous inviter à être un peu plus rapide, parce qu'il y a pas mal de questions encore.
00:56:42 Le rapport de l'ONA également.
00:56:44 Alors le Club Europe, oui, le Club Europe, je le connais bien.
00:56:48 J'y ai participé. J'ai été président de club, d'un club, de Club Europe.
00:56:51 Je l'ai été, après j'ai été, j'ai Sport5 pour le dénouer,
00:56:54 puisque c'est Sport5 qui l'avait noué avec Jean-Claude Darman.
00:56:59 Non, le Club Europe ne joue pas un rôle aussi significatif.
00:57:02 C'est à l'époque les présidents représentants du Club Europe qui jouent un rôle significatif.
00:57:07 À l'époque, ces présidents étaient assez puissants.
00:57:09 C'était le président de Lens, Gervais Martel, de Lyon, Jean-Michel Aulas,
00:57:13 de l'AS Monaco, Jean-Louis Campora,
00:57:16 qui quelque part en sous-main dirigeait le football.
00:57:20 Marseille était un peu à la traîne.
00:57:21 Pourquoi ces trois clubs-là ?
00:57:22 Parce que ces trois clubs-là étaient sous contrat avec Sport5
00:57:25 et que Jean-Claude Darman n'était jamais à court d'imagination.
00:57:29 Et qu'il avait bien compris, et d'ailleurs l'accord n'était pas complètement absurde,
00:57:33 il était opaque, il n'était pas public par rapport aux autres clubs,
00:57:38 c'est quand même un point très négatif, mais il n'était pas absurde.
00:57:41 C'est ce qu'a fait d'ailleurs Vincent Labrune et qui est une bonne décision.
00:57:44 C'était comment on privilégie certains clubs en France lorsqu'ils sont européens.
00:57:48 C'était ça le sujet.
00:57:49 Or, la nouvelle répartition dont on a parlé tout à l'heure,
00:57:52 il y a la répartition du fonds CVC,
00:57:54 mais il y a aussi ce qu'on n'a pas dit encore et qui est lié au mauvais accord de l'OM,
00:58:01 c'est qu'il y a aussi, c'est accompagné de cet accord avec CVC, une nouvelle répartition
00:58:06 où qui dit, vous savez qu'on a les droits domestiques d'un côté,
00:58:09 les droits internationaux de l'autre,
00:58:11 et il dit que désormais les droits internationaux ne peuvent être touchés
00:58:14 que par les clubs qui sont européens.
00:58:16 Manque de chance, il y a des clubs qui ne se qualifient pas toujours pour l'Europe,
00:58:19 comme quoi il faut faire attention quand il y a un aléa sportif.
00:58:22 Et donc, pourquoi le PSG ?
00:58:25 Parce que l'OM a signé cet accord, étonnamment, incroyablement,
00:58:29 mais on pourrait se poser la question, pourquoi le PSG l'a signé aussi ?
00:58:34 Parce que le PSG, je vous l'ai dit, à eux deux, forme trois quarts ou deux tiers de la valeur.
00:58:39 Donc la valeur, si vous faites les calculs, vous verrez que la valeur du PSG
00:58:43 est plus à 400 millions d'euros et on arrive à 200 millions d'euros.
00:58:46 Mais ils l'ont signé parce qu'il y a une nouvelle répartition
00:58:49 qui prévoit que les clubs qui disputent la Coupe d'Europe
00:58:53 bénéficieront des droits internationaux au pro rata de leur point UEFA.
00:58:59 Et à ce jeu-là, le PSG est sûr d'en toucher, disons, 25% chaque année.
00:59:05 Donc eux, ils ont fait un bon accord.
00:59:09 Mais pour le coup, ça a complètement bloqué l'OM derrière.
00:59:13 Et on peut supposer que les sommes qui ont été attribuées à d'autres clubs,
00:59:19 je pense particulièrement à Nice, je pense particulièrement à Rennes,
00:59:23 je pense à des clubs où, imaginez Clermont-Ferrand,
00:59:27 je n'ai rien contre Clermont-Ferrand, mais à toucher la même somme que Nantes,
00:59:31 qui est quand même un palmarès, un étendard du football français,
00:59:36 je pense qu'effectivement ces sommes versées à ces clubs-là
00:59:39 ont largement favorisé leur vote le jour de l'Assemblée Générale.
00:59:44 Idem, on peut se poser la question, pourquoi Jean-Michel Aulas à Lyon,
00:59:50 qui reste quand même, qui restait le premier d'entre tous à signer cet accord-là,
00:59:55 alors qu'il n'est pas particulièrement fort à Lyon,
00:59:58 on s'est aperçu que quelques semaines plus tard,
01:00:01 fort de ses nouveaux 90 millions d'euros, il pouvait vendre son club.
01:00:05 Je pense que j'apporte la réponse à votre question.
01:00:09 Sous-jacent à votre question, M. le Sénateur Desbouches-du-Rhône,
01:00:17 qui a intérêt ? C'est ça en fait, l'intérêt global.
01:00:23 Alors ce n'est pas les clubs, parce que les clubs, franchement,
01:00:29 quand vous faites un calcul rapide, on va se mettre à la place du RC Lens,
01:00:33 vous faites un calcul rapide de ce qu'ils ont touché, 35 millions d'euros,
01:00:37 et de ce qu'ils ont obéré sur les 20, 30, 40, 50 prochaines années,
01:00:41 vous avez vite fait le calcul, et M. Augourlian,
01:00:43 qui manie les chiffres en permanence, il a vite fait le calcul.
01:00:47 Mais pourtant, il y a eu cet accord.
01:00:50 Donc, qui sont les grands gagnants ? Les grands gagnants, on l'a dit,
01:00:53 il y a un bonus, il y a le président de la LFP,
01:00:57 il y a les intermédiaires, c'est pour ça que je vous l'ai dit en introduction.
01:01:02 C'est un contrat, le contrat qui est passé entre la Ligue et CBC,
01:01:07 c'est un contrat usuel, c'est un contrat facile,
01:01:12 c'est un contrat que les agences de sponsoring signent habituellement.
01:01:17 Donc, il ne nécessite pas une ingénierie particulière.
01:01:21 Peut-être que la Ligue aurait dû prendre pour le relire,
01:01:24 et ce qu'il aurait dû faire certainement quelques avocats,
01:01:27 pour compris entre 500 000 et 2 millions d'euros,
01:01:31 mais en tous les cas, quand on voit que la somme qui était versée aux intermédiaires
01:01:35 est de 37 millions d'euros, on peut se dire quand même
01:01:39 qu'il n'y a que des grands gagnants dans l'affaire.
01:01:41 Parce que si on rapporte autant homme qui a été passé sur ce contrat-là,
01:01:45 on peut imaginer que...
01:01:47 Le deuxième sujet, la question qu'on peut se poser,
01:01:50 à laquelle moi j'ai maintenant acquis une réponse,
01:01:54 mais pas une... comme vous le demandiez, M. le Président,
01:01:58 ce n'est pas une information, mais en tous les cas une supputation,
01:02:02 c'est est-ce que finalement cet accord a été pris de longue date ?
01:02:06 Est-ce que cet accord... pour moi, oui, cet accord a été pris de longue date.
01:02:11 Je pense que cet accord avec CVC,
01:02:16 je pense que l'appel d'offre qui a été fait,
01:02:18 il a été fait dans des conditions très rigoureuses sur le plan juridique.
01:02:22 En revanche, la façon dont on a désigné les quatre fonds qui pouvaient concourir,
01:02:29 puis dans la même semaine plus que deux fonds qui restaient,
01:02:35 puis dans la même semaine toujours un seul,
01:02:38 avec qui les administrateurs devaient se mettre d'accord,
01:02:42 je pense que là, on voit bien qu'il y a une façon de faire
01:02:47 qui ne pouvait aboutir qu'à CVC.
01:02:50 Pourquoi je vous dis ça ?
01:02:51 Parce qu'un des autres fonds qui concourait, c'était OCTRI.
01:02:55 Est-ce que OCTRI, décemment, pouvait avoir remporté le marché ?
01:03:00 Non. Pourquoi ?
01:03:02 OCTRI, c'est le propriétaire du stade Malherbe de Caen,
01:03:08 avec comme co-actionnaire Pierre-Antoine Capeton,
01:03:12 lequel Pierre-Antoine Capeton est associé en affaires avec Mathieu Pigasse.
01:03:15 Là, je pense que quelques journalistes auraient dit,
01:03:18 ou même Président de Club aurait dit, là, vous allez loin quand même.
01:03:22 Donc je pense qu'il y a un autre fonds qui paraît-il était,
01:03:26 Vincent Labrune me l'a dit, les personnels de l'Aégonie m'ont dit,
01:03:29 il était exceptionnel, génial, formidable.
01:03:32 Elman and Friedman.
01:03:33 Manque de chance, dans la semaine décisive, ils se sont retirés.
01:03:37 C'est pas de chance. C'est pas de chance.
01:03:40 Alors, il y a la pandémie d'abord, puis ensuite,
01:03:43 puisque là, ça occupait à l'époque, souvenez-vous,
01:03:46 c'était quand même la guerre en Ukraine qui venait de se déclencher.
01:03:49 Donc, l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
01:03:52 Donc, là, il y a un système de sélection et d'aboutissement au seul CVC
01:04:02 qui pose vraiment d'énormes questions.
01:04:05 - Pour préciser un petit peu ce point, est-ce qu'à votre connaissance,
01:04:08 le président de la Ligue de football professionnel
01:04:10 avait des contacts avec CVC avant la conclusion du deal ?
01:04:15 - Je crois que vous avez déjà la réponse, mais oui.
01:04:21 Enfin, moi, ce qu'on m'en dit, que je ne peux pas vous citer ici,
01:04:27 mais plusieurs sources de la LFP, oui, ils connaissaient déjà CVC.
01:04:34 Alors, est-ce que je ne suis pas en mesure de dire ici,
01:04:37 est-ce qu'il avait collaboré avec eux ?
01:04:40 Il me semble que oui, mais ça, je n'en sais rien,
01:04:42 je n'en ai pas la certitude.
01:04:44 Est-ce qu'il avait touché de l'argent pour ça,
01:04:46 en tant qu'administrateur de la LFP,
01:04:48 puisqu'à l'époque, il n'était pas président ?
01:04:50 J'en ai pas la certitude non plus.
01:04:52 Enfin, pardon, la certitude, je n'en ai pas la preuve,
01:04:56 mais en tous les cas, on voit bien que c'est dessiné
01:05:00 un ensemble de facteurs, le sujet de Média Pro,
01:05:09 le vote de la loi, qui n'était pas indispensable,
01:05:11 mais qui mettait tout le monde dans une condition psychologique particulière,
01:05:16 les déclarations du président de la DNCG,
01:05:19 laissant à croire qu'on était à la veille d'une faillite
01:05:26 de nombreux clubs imminentes,
01:05:29 et, ce qui n'est pas rien, en Conseil d'administration de la LFP,
01:05:35 l'intervention de sommités de la finance mondiale,
01:05:40 de Lazare ou de Sunterview,
01:05:43 représentés par des personnages économiques éminents
01:05:47 sur la place financière mondiale,
01:05:49 ont dit à tous les présidents de clubs,
01:05:51 "Allez-y, vous pouvez y aller, tout est parfait, tout est bordé."
01:05:54 Donc, l'ensemble de ces paramètres-là
01:05:56 fait que les présidents de clubs se sont dit,
01:05:58 "Pourquoi pas, finalement ?"
01:06:00 Et si vous prenez la question à l'inverse,
01:06:03 un président de club m'a dit,
01:06:05 "Mais qu'est-ce que moi, j'aurais fait ?
01:06:07 Qu'est-ce que j'aurais pu faire, en vrai ?
01:06:11 Je suis au Conseil d'administration.
01:06:15 Au Conseil d'administration,
01:06:17 Mathieu Pigasse, qui n'est pas n'importe qui,
01:06:20 dit, "Allez-y les yeux fermés, vous avez un deal incroyable."
01:06:24 Jean-Michel Aulas, qui est l'homme fort du système,
01:06:27 le signe et le porte.
01:06:31 "A quel titre je dois lever la main ?
01:06:34 Et comment je... "
01:06:35 En fait, c'est pas "A quel titre ?" Il aurait pu.
01:06:37 "Comment je peux lever la main ?"
01:06:39 On peut comprendre, on peut...
01:06:42 Par ailleurs, je pense qu'aucun des présidents,
01:06:47 je dis bien aucun, n'a lu l'accord.
01:06:51 – N'a lu l'accord et n'a vu le pacte d'actionnaire ?
01:06:56 – Il y a eu un pacte d'actionnaire qui a circulé,
01:06:58 qui a été remis par la Ligue, notamment au mois de novembre,
01:07:00 par la Ligue aux présidents.
01:07:08 Alors, ils en ont eu un, est-ce qu'ils l'ont lu ?
01:07:14 Je n'en sais rien, c'est toujours troublant.
01:07:19 C'est un drôle de...
01:07:21 C'est un moment singulier quand les présidents se réunissent à Paris,
01:07:26 souvent, entre eux, loin de leur club.
01:07:31 Parce qu'il n'y a quasiment aucun président
01:07:33 qui ne délègue cette fonction-là à un tiers dans son club.
01:07:36 Les clubs sont souvent représentés par leur président.
01:07:39 C'est pour les présidents, un moment, d'évacuer le stress du championnat de France
01:07:43 qui est énorme, qui est énorme, dans des territoires, vous le savez tous.
01:07:47 Ils sont à Paris, ils sont ensemble, ils doivent prendre des accords,
01:07:53 ils doivent trouver des accords et ils n'ont pas du tout la tête à ça, en fait.
01:08:00 Et ça explique beaucoup de...
01:08:04 Depuis 25 ans, les présidents de club n'ont pas...
01:08:11 n'ont pas pris l'attention suffisante au travail des services et des élus de la Ligue.
01:08:19 Ça, c'est une certitude.
01:08:21 Michel Salah.
01:08:23 Peut-être, je vais revenir un petit peu sur le fond de certains dossiers.
01:08:30 Vous avez évoqué le vote de la loi.
01:08:35 C'est vrai que c'était la première étape pour la création de cette société commerciale.
01:08:40 Vous le citez plusieurs fois dans votre... plusieurs personnes dans votre livre
01:08:45 qui sera intervenue sur cette proposition de création de sociétés commerciales.
01:08:49 Vous évoquez, bien sûr, c'était sa responsabilité, la ministre des Sports,
01:08:54 mais vous citez aussi le conseiller sport de l'Elysée, le conseiller Amatignon,
01:08:59 et écrivez, page 261, que certains conseillers incitent la ministre des Sports
01:09:04 à écouter une commande reçue d'en haut.
01:09:07 Pouvez-vous nous préciser les rôles et les positions de chacun ?
01:09:10 Et ma deuxième question, c'est une question qui a été posée par un de nos collègues,
01:09:14 c'est sur la demande d'audit du PSG, sur laquelle nous n'avons pas eu de...
01:09:19 le PSG n'a pas eu de réponse. Pourquoi ?
01:09:22 Et puis la troisième... Vous avez cité plusieurs noms, M. Pigasse et autres.
01:09:26 Il y a un nom que vous n'avez pas cité. On voudrait bien voir quel était son rôle.
01:09:29 M. Sénéchal, qui avait été nommé tout d'abord comme conciliateur
01:09:35 par le tribunal sur proposition de Mediapro,
01:09:38 c'est lui qui a fait la proposition des 100 millions pour sortir le contrat de Mediapro,
01:09:43 qui pourrait paraître quand même très avantageux pour Mediapro et favorable pour la Ligue,
01:09:49 et qui, quelques mois plus tard, a été expert indépendant nommé par la Ligue
01:09:55 sur la rémunération des fameux conseillers, conseils que vous avez cités,
01:10:01 ceux qui ont perçu la somme de 37 millions.
01:10:07 Quel est son rôle sur toutes ces étapes ?
01:10:12 M. le rapporteur, sur le premier sujet, vous savez mieux que moi,
01:10:16 vous avez rappelé que j'ai un passé, un présent encore d'ailleurs, politique,
01:10:20 mais je n'ai pas été parlementaire.
01:10:22 Et vous savez que pour qu'une décision, quelle que soit sa forme, éventuellement de loi, fonctionne,
01:10:29 il faut que vous alliez un alignement Bercy-Matinon-Elysée, en général.
01:10:37 Or là, tout le monde était aligné.
01:10:41 Comme je l'ai dit tout à l'heure, pour une fois, le pouvoir en place avait en face
01:10:51 une unité du football professionnel, il n'y avait pas de quoique,
01:10:57 il n'y avait pas de dissension apparente, il n'y avait pas de déclaration contradictoire,
01:11:05 et le football professionnel réglait les problèmes dans son coin seul.
01:11:13 Ce qui, évidemment, pour Bercy était magnifique, et accepté par certainement celui qui s'occupait
01:11:25 au plus du sujet au quotidien, qui était M. le conseiller auprès du président de la République,
01:11:31 et qui avait son accord, et qui avait suivi à Matignon.
01:11:37 Donc il n'y a pas eu… La chaîne de décision que vous connaissez bien, habituelle,
01:11:41 était plutôt favorable à cet accord.
01:11:44 Elle n'avait pas, je ne sais pas, enfin, elle n'avait pas à rentrer peut-être dans le détail,
01:11:49 ou peut-être cette chaîne de décision a-t-elle eu tort de ne pas rentrer dans le détail,
01:11:53 ça c'est autre chose.
01:11:55 Mais en tous les cas, du point de vue de nos institutions,
01:12:00 bon, le football se débrouillait, ils arrêtaient de quémander, de râler, de gesticuler,
01:12:07 de vitupérer comme ça avait été le cas, notamment dans l'arrêt du Covid,
01:12:11 donc dans l'arrêt du championnat lors du Covid,
01:12:14 donc finalement, ça faisait moins de bruit, ça faisait moins de bruit.
01:12:19 Pour une fois, il n'y avait pas un sujet qui créait des tensions entre les uns et les autres,
01:12:25 c'était plutôt favorable, je pense.
01:12:29 Le rôle de M. Sénéchal, il est singulier, puisque vous l'avez rappelé,
01:12:37 je crois qu'en posant votre question, vous avez apporté toutes les réponses.
01:12:41 M. Sénéchal avait été, à la demande de Média Pro, mandaté,
01:12:47 qu'il a fait signer à Média Pro et à la Ligue un accord qui s'est avéré
01:12:57 assez défavorable de mon point de vue pour Média Pro,
01:13:01 donc c'est plutôt singulier déjà.
01:13:03 Et puis ensuite, là, ce qui est plus étonnant, c'est que M. Sénéchal,
01:13:11 après a été, par la Ligue, lors d'une assemblée générale,
01:13:15 nommé pour évaluer le prix à payer aux intermédiaires du deal CVC.
01:13:27 Donc là, effectivement, on peut s'interroger, je rappelle aussi dans mon livre,
01:13:33 mais vous le savez, entre-temps, Vincent Labrune est devenu administrateur
01:13:39 d'une des sociétés familiales de M. Sénéchal.
01:13:43 Et il a été, à la fin de la guerre, le directeur général de la Ligue,
01:13:49 qui a été, en fait, le directeur général de la Ligue,
01:13:53 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:13:57 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:14:01 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:14:05 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:14:09 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:14:13 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:14:17 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:14:21 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:14:25 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:14:29 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:14:33 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:14:37 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:14:41 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:14:45 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:14:49 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:14:53 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:14:57 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:15:01 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:15:05 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:15:09 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:15:13 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:15:17 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:15:21 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:15:25 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:15:29 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:15:33 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:15:37 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:15:41 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:15:45 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:15:49 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:15:53 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:15:57 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:16:01 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:16:05 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:16:09 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:16:13 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:16:17 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:16:21 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:16:25 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:16:29 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:16:33 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:16:37 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:16:41 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:16:45 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:16:49 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:16:53 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:16:57 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:17:01 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:17:05 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:17:09 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:17:13 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:17:17 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:17:21 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:17:25 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:17:29 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:17:33 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:17:37 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:17:41 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:17:45 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:17:49 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:17:53 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:17:57 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:18:01 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:18:05 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:18:09 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:18:13 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:18:17 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:18:21 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:18:25 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:18:29 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:18:33 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:18:37 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:18:41 qui a été le directeur général de la Ligue,
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01:19:09 qui a été le directeur général de la Ligue,
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01:19:37 qui a été le directeur général de la Ligue,
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01:20:05 qui a été le directeur général de la Ligue,
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01:20:13 qui a été le directeur général de la Ligue,
01:20:17 qui a été le directeur général de la Ligue,
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01:21:05 qui a été le directeur général de la Ligue,
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01:21:17 qui a été le directeur général de la Ligue,
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