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Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros sur Europe 1 jusqu'à 9h30 et sur CNews tous les jours jusqu'à 10h30.
00:00:09 Emmanuel Macron est à cet instant en route pour la nouvelle Calédonie.
00:00:13 Le président de la République a pris la mesure de la gravité de la situation.
00:00:16 Il pense que le dialogue rétablira le calme. Il a bien évidemment raison.
00:00:21 Mais j'observe qu'en tout sujet, les années Macron privilégient la réaction à l'anticipation.
00:00:29 Les gouvernements successifs depuis 2017 ne voient jamais rien venir.
00:00:34 Ni la crise des gilets jaunes, ni la montée de la drogue, ni le séparatisme ou le communautarisme, ni les difficultés de l'école.
00:00:41 Il a fallu que deux agents de la pénitentiaire meurent pour qu'enfin Éric Dupond-Moretti entende les revendications de ses fonctionnaires qui réclamaient un minimum de sécurité.
00:00:52 La nouvelle Calédonie est un nouvel exemple d'un gouvernement qui frise l'incompétence.
00:00:57 Au moment où l'Assemblée nationale change les lois qui régissent ce territoire à 20 000 km de Paris, personne n'a imaginé sécuriser le territoire en amont.
00:01:09 Entre aveuglement, idéologie ou amateurisme, on a l'impression à chaque fois d'un gouvernement qui réagit sous la pression des événements.
00:01:16 Si gouverner, c'est prévoir, les années Macron laissent une impression de mener une barque à la godille.
00:01:23 Sans cap, sans vision, sans cohérence, un coup à droite, un coup à gauche.
00:01:28 Emmanuel Macron sera à Nouméa dans quelques minutes, il tentera d'éteindre un feu qu'il a allumé.
00:01:34 C'est un grand classique depuis 2017.
00:01:37 Il est 9h, Augustin donne adieu.
00:01:41 [Générique]
00:01:52 Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:01:54 Vous l'avez dit, Emmanuel Macron est actuellement dans l'avion présidentiel direction Nouméa.
00:01:58 Le chef de l'État est attendu sur place pour renouer le dialogue entre loyalistes et indépendantistes.
00:02:03 Les choses peuvent se débloquer très vite, indique le gouvernement.
00:02:07 L'ancien Premier ministre Edouard Philippe espère des annonces à la hauteur.
00:02:11 Et il y a quelques minutes, le haut-commissaire de la République, Louis Lefranc, a donné le dernier bilan humain des émeutes.
00:02:17 Écoutez.
00:02:18 Trois policiers ont été également blessés.
00:02:21 Ce sont des policiers de la brigade anticriminalité qui ont été évassanés vers Paris, vers la capitale.
00:02:29 Ils ont été grièvement blessés à la suite d'une opération de cambriolage d'une armurerie.
00:02:35 Les auteurs de ce cambriolage ont piégé par la suite les policiers et ils les ont grièvement blessés.
00:02:42 La maire renaissance de Nouméa, Sonia Lagarde, était notre invitée ce matin.
00:02:46 Et elle nous a dit qu'elle attendait fermement le président de la République.
00:02:50 Nous attendons sa visite avec beaucoup d'impatience.
00:02:54 Il va consulter très largement demain.
00:02:57 Il va prendre la température, réunir tout le monde, réunir les élus, réunir aussi la société civile, le monde économique.
00:03:06 Et donc il va pouvoir se faire une idée de cette radicalité.
00:03:12 Et dans le reste de l'actualité, les passagers et membres d'équipage du vol de l'horreur hier sont arrivés à Singapour.
00:03:19 Ils ont dû atterrir en urgence à Bangkok après avoir traversé une zone de turbulence extrême à 11 300 mètres d'altitude.
00:03:26 Une personne est décédée d'une crise cardiaque.
00:03:29 30 autres ont été blessés.
00:03:31 7 sont dans un état critique.
00:03:33 La plupart souffrent de chocs à la tête.
00:03:35 Voilà pour l'essentiel de l'actualité, Pascal.
00:03:37 Merci beaucoup, Augustin Donadieu.
00:03:40 Nous sommes ce matin avec notre ami que vous voyez tous les jours, Nelly Denach,
00:03:45 qui est, je le rappelle, né en Nouvelle-Calédonie et qui connaît bien la situation.
00:03:49 Eric Nolot, Georges Fenech, Dominique Jamey, Gautier Lebray, qui est là.
00:03:54 Je remercie grandement.
00:03:56 Marine Le Pen vous appelle comme ça.
00:03:58 Monsieur Lebray.
00:04:00 Elle m'a dit ce matin.
00:04:01 Mais oui, c'est intéressant.
00:04:03 Elle pense que vous traduisez mal la situation politique du Rassemblement national.
00:04:10 Alors vous êtes comique parce qu'elle pense exactement la même chose de vous.
00:04:12 Je sais.
00:04:13 Nous sommes dans le même bateau, Charlie.
00:04:14 Je sais, mais en général, tous les hommes politiques n'apprécient pas toujours...
00:04:18 Mais notre métier n'est pas de nous faire apprécier d'eux, mais de les décrypter.
00:04:22 Exactement, monsieur Lebray.
00:04:24 On prend notre ration quand il faut prendre notre ration.
00:04:26 Exactement, monsieur Lebray.
00:04:28 Merci beaucoup, monsieur Lebray.
00:04:29 Je vous en prie.
00:04:30 Nous vous donnerons la parole tout à l'heure.
00:04:32 Et puis notre ami Michel Chevalet, qui est une icône de la télévision française et du journalisme.
00:04:37 Dinosaur, une icône.
00:04:38 Comment ?
00:04:40 Je me disais que tu allais dire dinosaure.
00:04:42 Non, les dinosaures ont disparu.
00:04:44 Vous êtes toujours là, pardonnez-moi.
00:04:46 Je voulais qu'on parle de cet avion, parce que ça frappe l'imagination.
00:04:51 Bien sûr, et les gens ont la peur très souvent de l'avion.
00:04:54 Donc on va voir d'abord le sujet de Marie-Victoire Dieudonné.
00:04:58 Et ce qui m'intéresse, moi, toujours, c'est est-ce que c'était prévisible ?
00:05:02 Est-ce qu'on a fait monter cet avion en sachant qu'il y aurait ces turbulences ?
00:05:07 Donc voyons le sujet et on en parle ensemble.
00:05:10 Des heures après le drame, les passagers du vol retrouvent enfin leurs proches à Singapour.
00:05:17 Les turbulences ont causé un mort, des suites d'une crise cardiaque et plus de 70 blessés, dont 6 grièvements.
00:05:23 Les passagers sont sous le choc.
00:05:25 Je pense que tout s'est passé en moins de 10 secondes.
00:05:29 C'était vraiment, vraiment rapide.
00:05:31 Si je me souviens bien de ce qui s'est passé, j'étais dans mon fauteuil et je pense que je me reposais à ce moment-là.
00:05:37 Mais j'étais attaché à ma ceinture et j'ai commencé à sentir que l'avion entrait dans une sorte de turbulence.
00:05:44 J'ai vu des gens de l'autre côté de l'allée se mettre complètement à l'horizontale, heurter le plafond et retomber dans des positions très inconfortables.
00:05:51 Des gens qui se faisaient d'énormes entailles à la tête, des commotions cérébrales.
00:05:56 En moins de 3 minutes, l'avion va perdre près de 2000 mètres d'altitude.
00:06:00 Les dégâts sont considérables avec de nombreuses blessures à la tête.
00:06:04 Alors sur le tarmac de l'aéroport, ambulances et tentes sont installées pour soigner les blessés.
00:06:09 Le président de la compagnie réagit.
00:06:12 Les 79 passagers restants et 6 membres d'équipage sont toujours à Bangkok.
00:06:16 Il s'agit des blessés qui reçoivent un traitement médical ainsi que de leur famille et de leurs proches qui étaient à bord du vol.
00:06:23 Singapore Airlines continuera à leur apporter tout le soutien possible.
00:06:27 Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes dans le cadre de cette enquête.
00:06:31 L'incident n'est pas lié au modèle de l'avion, un Boeing, mais à la recrudescence de turbulences imprévisibles, aggravées par la crise climatique.
00:06:41 - Bon, est-ce que des turbulences sont prévues une heure, deux heures ou trois heures avant ?
00:06:49 - Alors, réponse. Alors, ce qui s'est passé, il faut faire très attention, c'est en deux temps.
00:06:55 Le premier temps, je parle pour l'avion, ça a été des turbulences, c'est-à-dire vous avez des vibrations, on a tous connu ça.
00:07:01 C'est ce qu'on appelle des trous d'air. Bon, il n'y a jamais de trous d'air. La nature hors du vide.
00:07:05 Et le deuxième temps, la chute de l'avion, que l'on dit qui est tombée de 2000 mètres,
00:07:10 mais c'est l'équipage qui lui-même est descendu à appliquer la procédure pour quitter la zone de turbulences.
00:07:17 Vous voyez, il y a eu le temps, il y a eu la turbulence, c'est-à-dire l'avion a vibré, et il y en a eu une, sans doute, il a dû se déplacer de près d'un mètre, c'est tout.
00:07:25 Et là, c'est là où tout a flotté dans l'avion, et comme les gens n'étaient pas attachés, la plupart des gens et que les PNC étaient debout, c'était le service du petit déjeuner.
00:07:33 Et donc là, je vous parlais maintenant de la prévision, voilà l'explication, il y a eu de temps.
00:07:38 Alors, est-ce que c'était prévu ? Oui, au départ, sur ce type de vol, il y a un briefing météo, et comme on va couper le front intertropical,
00:07:49 la zone de convergence entre le nord et le sud, où là il y a des nuages d'orage, l'équipage savait qu'il allait se trouver dans une zone agitée, parce que orageuse.
00:07:59 Et qu'au départ, semble-t-il, le commandant de bord, quand il est monté à bord, il leur dit "attention, nous allons connaître des zones de turbulences".
00:08:09 Et ça s'est arrêté là. Le vol s'est parfaitement déroulé, 11 300 mètres, et là, à un moment, il y a un doute, il y a un moment,
00:08:18 donc on est entré dans une période comme nous, en avion, c'est-à-dire...
00:08:21 – Et pourquoi on sert le petit déjeuner à ce moment-là ?
00:08:23 – Comment ? – Pourquoi on sert le petit déjeuner ?
00:08:25 – Alors maintenant vous arrivez au véritable problème. Quel était le comportement de l'équipage ? Comment étaient-ils informés ?
00:08:35 Oui, il y a eu le briefing météo, oui, ils le savaient, oui, avec le radar de bord, ils voyaient qu'il y avait des cumulons d'imbus,
00:08:42 la consigne, on ne rentre jamais dans un nuage d'orage, jamais, jamais, on ne sait pas s'il y est rentré, on n'a pas encore tous les éléments.
00:08:50 – Donc on ne sait pas quoi ?
00:08:51 – Alors attendez, attention, si le commandant de bord n'a pas dit à l'équipage, attention, fin de service, arrêtez le service,
00:09:01 vous avez connu ça en avion, parce qu'on sait qu'il va y avoir de fortes turbulences, arrêtez le service,
00:09:05 sachez-vous, c'est-à-dire qu'on va rentrer dans une période qu'on appelle le turbulence sévère,
00:09:10 là, il n'y aurait pas eu ce qui s'est passé, donc il y a eu un problème de traitement par le commandant de bord,
00:09:18 la décision de prendre des mesures.
00:09:22 – En fait, les questions sont toutes simples, est-ce que c'est évitable,
00:09:24 est-ce que par exemple un quart d'heure avant, on sait qu'il va rentrer dans cette turbulence,
00:09:29 est-ce qu'il peut dérouter son avion ?
00:09:30 – Alors sur le front orange, réponse, mon cher.
00:09:32 – Ou est-ce que tu es surpris, c'est ça aussi ma question, est-ce que tu peux être surpris ?
00:09:35 – Il peut être surpris, tout dépend du type de turbulences.
00:09:38 – Mais visiblement, c'est ce qui s'est passé, sans doute, parce que s'il y avait petit déjeuner, c'est qu'il a été surpris.
00:09:42 Pascal, voilà, était-il en présence, à ce moment-là, d'une turbulence qu'on appelle le ciel clair,
00:09:48 c'est-à-dire qu'il n'y a pas de nuages, donc le radar de bord ne le dit pas,
00:09:52 sauf que les pilotes causent entre eux, toujours, et aux autres avions, ils ont la même fréquence,
00:09:59 ils disent "est-ce que tu connais, est-ce que tu as des turbulences sur ce cap-là, est-ce que tu as des turbulences ?"
00:10:04 Donc ils le savent, et il y a le contrôle aérien également qui les prévient.
00:10:08 Donc, ont-ils été surpris par la violence de la turbulence ?
00:10:14 – En tout cas, merci, moi j'aime bien, de toute façon, lorsque vous décryptez,
00:10:18 que vous nous expliquez ce qui s'est passé, et c'est vrai que, alors, Marine Lenson est en régie,
00:10:26 mais elle n'a pas assisté à cette séquence, parce que Marine part pour les États-Unis dans quelques heures,
00:10:33 et elle est phobique de l'avion, donc lui proposer, la veille de son départ, un sujet comme celui-là,
00:10:39 alors que depuis 8 jours, elle est déjà en grande angoisse,
00:10:44 parce qu'il y a des gens qui sont très angoissés par l'avion, je ne sais pas si vous l'êtes ou pas,
00:10:49 et puis il y en a qui ne le sont pas.
00:10:50 – Des événements comme ceux-là, sur 10 000 avions qui volent tous les jours,
00:10:53 par année, on en trouve 4-5, pas plus.
00:10:55 – Je suis d'accord avec vous, mais quand vous êtes dedans, ça peut être différent.
00:11:01 Donc nous l'accompagnerons, Marine, bien évidemment, pour ce voyage qui sera évidemment…
00:11:10 – Sans problème.
00:11:11 – Oui, qui sera sans problème, nous le savons.
00:11:13 Bon, merci Michel.
00:11:15 La nouvelle Calédonie, on va écouter Régine Delfour dans une seconde,
00:11:19 le Président de la République, alors j'ai dit tout à l'heure, dans quelques minutes,
00:11:22 non, en fait, c'est 27 heures de vol, donc il reste…
00:11:25 – 50 heures, on va y aller à retour.
00:11:27 – Mais il reste… – 24, sur place.
00:11:29 – Il reste combien de temps ? – 24 heures sur place pour 50 heures de vol.
00:11:32 – Donc il va plus être dans l'avion…
00:11:34 – François Mitterrand, quand il y était allé, qu'il avait annoncé ça,
00:11:36 lors d'une interview, ce jeudi, je pars demain,
00:11:38 il était resté 12 heures sur place pour 50 heures de vol.
00:11:40 – Vous voulez voir déjà cette séquence que j'ai trouvée extraordinaire ?
00:11:43 – C'est extraordinaire.
00:11:44 – Pourquoi ? Parce que vous allez voir, je pense que…
00:11:46 d'abord, il y a deux journalistes, il y a Christine Lecrentre et il y a…
00:11:50 – Paul Lamarck.
00:11:51 – Non, c'est pas Lamarck qui parle, c'est Albert Duroy qui parle.
00:11:55 Et les deux journalistes posent les mêmes questions
00:11:58 parce qu'ils veulent vraiment que François Mitterrand réponde à eux,
00:12:02 et donne à eux la bonne…
00:12:04 Bon, et c'est très drôle parce que tu sens qu'il se…
00:12:06 il y a une expression en sport, il se tire la bourre, on dit ça de temps en temps.
00:12:09 Donc tu sens ça déjà, et c'est assez drôle, et cette archive est étonnante.
00:12:15 Donc on est en 85 et François Mitterrand les surprend en leur disant
00:12:18 "ben oui, je pars demain, écoutez".
00:12:20 – La politique.
00:12:21 – Est-ce que vous iriez jusqu'à aller en Nouvelle-Calédonie ?
00:12:24 – Vous êtes allé au Liban ?
00:12:25 – Mais oui madame, j'irai en Nouvelle-Calédonie.
00:12:27 – Quand ?
00:12:28 – Peut-on savoir quand ?
00:12:29 – Demain.
00:12:30 – Vous partez demain ?
00:12:31 – Demain.
00:12:32 – Demain… Demain jeudi.
00:12:34 – Demain jeudi.
00:12:35 [Rires]
00:12:37 – Demain jeudi.
00:12:38 – Donc quand il pose une question, l'autre lui dit "vous partez au Liban",
00:12:42 vous partez demain ? Demain jeudi ?
00:12:44 – Ça prouve que c'était pas préparé.
00:12:45 – Non mais c'est…
00:12:46 – Ils sont vraiment pris de court là.
00:12:47 – On peut la revoir, moi je la trouve formidable en fait.
00:12:49 – Mais il y a vraiment un parallèle à faire avec Emmanuel Macron
00:12:50 parce que là non plus c'était pas préparé très en amont.
00:12:52 – Oui, même si l'Elysée dira le contraire.
00:12:54 Je remercie vraiment Michel, Virginie Giraud va vous remplacer à l'instant,
00:12:58 qui est historienne et qui vient régulièrement nous voir.
00:13:00 Revoyons juste pour le plaisir cette petite séquence qui fait ma joie.
00:13:05 – Est-ce que vous iriez jusqu'à aller en Nouvelle-Calédonie ?
00:13:08 – Vous êtes allé au Liban ?
00:13:09 – Mais oui madame, j'irai en Nouvelle-Calédonie.
00:13:12 – Quand ?
00:13:13 – Peut-on savoir quand ?
00:13:14 – Demain.
00:13:15 – Vous partez demain ?
00:13:16 – Demain.
00:13:17 – Demain… Demain jeudi.
00:13:19 – Demain jeudi.
00:13:20 – Demain jeudi.
00:13:22 – Il n'y a pas la marre bien sûr, mais c'est la voix d'Albert Duroit
00:13:24 que j'ai reconnue et qui dit "vous partez demain".
00:13:28 – Il n'avait pas fait de grandes annonces sur place François Mitterrand,
00:13:30 mais le simple fait d'être là, de pouvoir échanger avec tous les acteurs,
00:13:33 ça avait un peu calmé les choses.
00:13:35 Donc c'est l'ambition évidemment d'Emmanuel Macron.
00:13:36 – Virginie Giraud, on aura besoin de vous peut-être,
00:13:38 de votre éclairage sur la Nouvelle-Calédonie.
00:13:41 Parce que j'ai l'impression, je le lis depuis huit jours,
00:13:44 que les gens ils ont lu la première ligne de Wikipédia.
00:13:47 – Exactement.
00:13:48 – Voilà, la Nouvelle-Calédonie est française depuis 1853,
00:13:52 et puis ils se sont arrêtés là.
00:13:54 – C'est beaucoup plus compliqué que ça.
00:13:55 – Bien sûr, mais bon, aller dire à des gens que c'est plus compliqué,
00:13:58 c'est toujours plus compliqué justement de leur faire…
00:14:01 – Mais je vous fais un panorama un peu général pour essayer de comprendre les choses.
00:14:04 – Alors ça, ça m'intéresse grandement.
00:14:05 Mais écoutons d'abord Régine Delfour sur place,
00:14:08 qui nous raconte ce qui se passe.
00:14:10 – Nous sommes ici dans un entrepôt qui a alimenté les grandes surfaces de l'île,
00:14:15 et les images parlent d'elles-mêmes.
00:14:18 Regardez ce qu'il reste de ces marchandises, tout a été payé.
00:14:23 Il y a encore des gens ici qui cherchent de la nourriture,
00:14:26 puisque les magasins ne sont pas ouverts,
00:14:29 et il reste peu de choses pour pouvoir s'alimenter.
00:14:33 C'est très compliqué pour la population.
00:14:35 Voyez un peu ce spectacle.
00:14:38 Il faut savoir que dans cette zone industrielle du Causse,
00:14:41 il y a plusieurs centaines d'entreprises.
00:14:43 On a pu voir l'ampleur des dégâts.
00:14:46 La plupart sont incendiés, brûlés, totalement détruits.
00:14:50 À côté, il y a même du kérosène qui n'est pas protégé,
00:14:54 et à tout moment, cela peut s'inflammer.
00:14:56 – Philippe Desnoyers, qui est député de la Nouvelle-Calédonie,
00:15:00 s'est exprimé ces dernières minutes. Je vous propose de l'écouter.
00:15:02 – Je ne peux pas me résoudre à ça.
00:15:05 Je vous confirme malheureusement que depuis dix jours,
00:15:08 la Calédonie, et notamment l'agglomération,
00:15:10 traverse une situation désastreuse.
00:15:13 D'abord au plan humain, parce qu'il y a quand même
00:15:15 180 000 personnes qui sont prises en otage.
00:15:17 Il faut aussi dire que les difficultés d'alimentation,
00:15:21 les difficultés de soins sont chroniques,
00:15:23 avec certaines personnes qui en sont même mortes.
00:15:25 On n'a aucune liberté de circulation, les écoles sont fermées.
00:15:28 Donc oui, il y a 10 000 émetiers qui sont encore positionnés
00:15:32 dans l'agglomération, même si les forces de l'ordre
00:15:34 font un travail très compliqué.
00:15:35 Donc on pourrait se dire, ça y est, il n'y a pas d'issue,
00:15:39 mais je ne peux pas me résoudre à ça.
00:15:40 Et c'est même le contraire.
00:15:42 Je pense qu'au contraire, il y a une solution,
00:15:44 qui est d'ailleurs inspirée du triptyque
00:15:48 qui correspond à l'histoire institutionnelle calédonienne,
00:15:51 où par le dialogue, on doit parvenir à un consensus
00:15:55 pour maintenir ou rétablir en ce qui nous concerne la paix.
00:15:58 – Virginie Giraud que vous connaissez,
00:16:00 que vous écoutez sur Europe 1 au cœur de l'histoire,
00:16:02 de 15h à 16h le samedi.
00:16:05 Virginie Giraud, il y a une grille décoloniale
00:16:07 qui est parfois appliquée sur la Nouvelle-Calédonie.
00:16:09 La Nouvelle-Calédonie et l'Algérie, même combat si j'ose dire.
00:16:13 Les Pieds-Noirs, les Kaldosh, même combat si j'ose dire.
00:16:16 La France et l'Algérie, la même chose,
00:16:18 c'est une colonie, il faut que la France s'en aille.
00:16:21 C'est une grille de lecture, qu'en pensez-vous ?
00:16:23 – Elle n'est pas tout à fait juste.
00:16:24 Il y a des similitudes, mais ce n'est pas exactement ça.
00:16:27 Il faut comprendre que la Nouvelle-Calédonie
00:16:28 est connue depuis le 18e siècle,
00:16:30 avec d'abord des missionnaires anglais et français qui s'installent,
00:16:33 puis elle devient française effectivement
00:16:35 à partir de Napoléon III en 1853.
00:16:39 Avant l'arrivée des Occidentaux, évidemment il y a une culture kanak.
00:16:43 Ça fait 3000 ans que les kanaks sont installés là,
00:16:46 et ils sont, il n'y a pas de jugement en valeur quand je dis ça,
00:16:48 ils sont à la préhistoire, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas l'écriture.
00:16:51 Et quand on n'a pas l'écriture, on est dans la préhistoire.
00:16:54 C'est aussi simple que ça.
00:16:55 – Ils n'ont pas l'écriture en 1850 ?
00:16:57 – Non, il n'y a pas d'écriture, ils vivent comme des agriculteurs,
00:17:00 ils travaillent avec plutôt des outils en pierre,
00:17:03 il n'y a pas la maîtrise du fer.
00:17:05 Enfin, c'est une civilisation qui semble, aux yeux des Occidentaux de l'époque,
00:17:09 vraiment très rudimentaire.
00:17:11 Donc on s'installe par la force, c'est vrai,
00:17:14 on favorise le fait que diverses tribus kanaks
00:17:17 ne s'entendent pas entre elles pour profiter de ces dissensions
00:17:20 et prendre possession du territoire.
00:17:22 Et ensuite, plus tard, au début du 20e siècle,
00:17:25 enfin fin 19e, on va créer le statut de l'indigénat,
00:17:28 comme en Algérie, qui a réellement existé.
00:17:30 Donc on est dans un esprit de colonie,
00:17:32 et après la seconde guerre mondiale, petit à petit,
00:17:35 on va gommer ce statut d'indigénat pour faire des anciens colonisés,
00:17:39 des citoyens à part entière, ce qui fait qu'ils deviennent français.
00:17:42 Et à partir de là, effectivement, ils sont des citoyens comme tout le monde.
00:17:46 Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas les cicatrices du passé
00:17:48 qui sont toujours vives, et c'est ça qu'il faut guérir aujourd'hui.
00:17:51 Mais la Nouvelle-Calédonie et l'Algérie, ce n'est pas la même chose.
00:17:54 – Bon, sur les kanaks, Nelly Denak, que vous connaissez,
00:17:59 est-ce qu'il y a des kanaks médecins, est-ce qu'il y a des kanaks chefs d'entreprise,
00:18:03 est-ce qu'il y a des kanaks qui ont créé une bourgeoisie intermédiaire,
00:18:07 si j'ose dire, ou est-ce qu'au contraire,
00:18:11 la Nouvelle-Calédonie est scindée en deux,
00:18:14 avec d'un côté les blancs qui ont les postes de la bourgeoisie
00:18:18 et les kanaks qui ont des postes subalternes ?
00:18:22 – Vous avez tous vu les statistiques sur le seuil de pauvreté
00:18:27 qui touche beaucoup plus, il y a beaucoup plus de kanaks
00:18:30 qui vivent sous le seuil de pauvreté, ça c'est un fait.
00:18:32 Quant à l'entreprenariat, aux professions libérales que vous évoquez,
00:18:36 effectivement ils sont moins présents que le reste de la population.
00:18:41 Ça tient à plusieurs choses, ça tient à ce que vous décriviez
00:18:44 sur ces traditions ancestrales, pour bien comprendre la culture kanak,
00:18:47 il faut comprendre que ce qui explique le déficit d'écriture à cette époque-là,
00:18:52 c'est que c'est une tradition orale qui prédominait pendant des siècles et des siècles.
00:18:57 Il y a des croyances très fortes aussi ancestrales qui sont liées à la nature,
00:19:01 à la vénération de la nature, le sentiment d'être…
00:19:05 En fait les kanaks c'était un peu des écologistes avant l'heure,
00:19:08 c'est-à-dire que leur attachement à la terre, et y compris aujourd'hui,
00:19:11 dans les temps modernes, on vit encore en tribu, c'est tout à fait commun.
00:19:15 – Les jeunes aussi ? – Les jeunes aussi.
00:19:17 – Parce que moi on me dit… – Un peu moins maintenant.
00:19:19 – Parce qu'il y a des problèmes, voilà, on me dit,
00:19:22 parce que j'ai parlé avec quelques néo-calédoniens ces dernières heures,
00:19:26 que le problème précisément vient des jeunes,
00:19:28 parce qu'ils sont en rupture avec cette culture-là,
00:19:31 ils ne veulent plus faire ce que leurs parents faisaient,
00:19:33 et ils sont aujourd'hui dans les villes, et ils n'ont rien à faire dans les villes.
00:19:36 – Je pense qu'il y a quelque chose de cet ordre-là qui se passe.
00:19:38 – Ils n'ont rien à faire dans les villes, parce qu'ils sont peu ou mal formés,
00:19:42 et qu'ils se retrouvent avec un seuil de pauvreté,
00:19:45 et ils ne veulent plus de cette culture ancienne,
00:19:48 pour faire court d'être dans les champs.
00:19:51 Ils n'ont plus envie de cette vie-là.
00:19:52 – Donc c'est là-dessus qu'il va falloir travailler.
00:19:53 Mais je précise quand même, Virginie me contredira peut-être,
00:19:57 mais que les accords de Matignon prévoyaient la formation de cadres mélanésiens.
00:20:02 – Ben oui.
00:20:03 – Pour pouvoir accéder à des postes de responsabilité, y compris dans le haut fonctionnariat.
00:20:06 – Ben bien sûr, t'as besoin de créer cette bourgeoisie intermédiaire.
00:20:09 – Qui a perduré au-delà. – Et ça n'a pas été suivi des faits.
00:20:12 – Ça n'a pas été suivi des faits, donc voilà, il y a peut-être là un échec
00:20:15 sur lequel il va falloir travailler.
00:20:16 – Écoutons quelques habitants qui ont été interrogés par les équipes de CNews,
00:20:20 et puis je vais vous donner la parole aux uns et aux autres sur ce sujet.
00:20:25 – C'est une immense surprise, parce qu'on ne s'attendait absolument pas
00:20:31 à ce que le président se déplace.
00:20:34 Évidemment, on apprécie cet effort qu'il va conduire,
00:20:39 parce que c'est un geste fort de venir nous voir dans une période cruciale.
00:20:44 J'espère que sa venue contribuera en premier lieu à rétablir l'ordre,
00:20:49 et puis j'espère que le président va constater de vif juste que nous, nous vivons.
00:20:54 J'espère qu'il va prendre la mesure exacte des exactions qui ont été commises,
00:20:58 des violences qui ont été proférées contre les Calédoniens.
00:21:04 J'espère qu'il va le voir et qu'il s'en rendra compte.
00:21:07 Je trouve que c'est plutôt une bonne chose qu'il vienne directement,
00:21:11 plutôt que d'essayer de faire des visioconférences à distance.
00:21:16 Donc oui, je trouve ça plutôt bien, en espérant que ce soit pour…
00:21:21 qu'il y ait quand même un message de fermeté de sa part.
00:21:24 – Tour de table, analyse des uns et des autres, Éric Nolot.
00:21:27 – Quelle est la principale leçon de cette affaire néo-calédonienne ?
00:21:30 C'est que le pouvoir est devenu incapable de garantir la légalité républicaine.
00:21:34 Dans cette affaire comme dans d'autres, il y a des gens dans la rue,
00:21:37 d'un côté des activistes politiques, de l'autre des voyous de droit commun
00:21:41 qui essayent de défaire dans la rue ce qui a été fait dans les urnes.
00:21:44 On l'a vu dans d'autres circonstances. Et ça marche.
00:21:47 Moi je trouve que cette visite du président de la République,
00:21:49 évidemment si ça contribue à ramener l'or, tant mieux,
00:21:52 mais c'est une preuve de faiblesse. Cette histoire de commission,
00:21:55 c'est une preuve de faiblesse et qu'on ne s'y trompe pas.
00:21:57 J'ai entendu l'interview d'un indépendantiste tout à l'heure
00:22:00 qui a dit "excellente cette visite, on va pouvoir discuter
00:22:03 de l'affaire sur le fond, non pas sur la forme mais sur le fond".
00:22:06 Le fond, excusez-moi, il y a trois référendums qui ont tranché le fond.
00:22:10 C'est-à-dire que la Nouvelle-Calédonie est et restera française.
00:22:13 C'est pas comme ça que les indépendantistes reçoivent la visite
00:22:16 du président de la République. Ils la reçoivent comme une chance
00:22:18 de revenir et de retourner à leur profit les trois référendums qu'ils ont perdus.
00:22:23 Je trouve que c'est catastrophique et que c'est encore une fois
00:22:26 les effets d'un affaiblissement continu du pouvoir.
00:22:29 C'est la discussion qu'on a eue hier avec Georges Fenech.
00:22:32 - Dominique Jamais. - Je partage pas cet avis d'ailleurs.
00:22:35 - Comment ? - Je partage pas l'avis d'Eric Mollon.
00:22:37 - Je sais. C'est la discussion qu'on a eue. Dominique Jamais, votre analyse et votre avis.
00:22:41 - Eh bien on se trouve devant un cas à peu près unique
00:22:45 dans l'histoire de la colonisation et de la décolonisation française.
00:22:49 C'est-à-dire que contrairement à tout ce qui a été notre empire,
00:22:53 il se trouve, on le constate ces jours-ci, que la population autochtone,
00:22:57 la population d'origine, la population de souche, appelez ça comme vous voulez,
00:23:01 est devenue minoritaire sur son île.
00:23:03 Et la population non-kanak est majoritaire.
00:23:07 Il est donc normal, me semble-t-il, dans un pays démocratique,
00:23:11 dans une situation normale, d'en tirer les conséquences
00:23:14 et de donner le droit de vote à cette partie de la population,
00:23:17 nouvellement venue, qui a été privée du droit de vote, bizarrement,
00:23:21 depuis maintenant 26 ans.
00:23:23 Ça c'est une chose.
00:23:25 D'autre part, pour en venir à l'actualité tout à fait récente,
00:23:31 le président de la République est enfin dans son rôle,
00:23:35 totalement dans son rôle, en venant sur place,
00:23:37 lorsqu'il y a une crise de cette gravité, de cette nature,
00:23:40 pour essayer d'apaiser les choses et les gens.
00:23:43 Et c'est ce qu'il est parti faire pour réparer la faute qu'il a lui-même commise
00:23:48 en déchaînant tout d'un coup la violence et la fureur et la division
00:23:52 sur un territoire qui était resté en gros calme et apaisé
00:23:55 depuis maintenant 36 ans, depuis la solution donnée par Brocard.
00:24:01 Et ce qui est très bizarre...
00:24:03 – C'est très paradoxal ce que vous dites,
00:24:04 parce que vous dites que c'est bien de donner le droit de vote
00:24:08 à des gens qui sont sur le territoire,
00:24:10 c'est ce qu'a fait le président de la République,
00:24:11 et vous dites qu'il a allumé le feu.
00:24:13 – Eh bien bien sûr, c'est parce que,
00:24:15 si vous me permettez d'expliquer ce que je viens de dire
00:24:17 et que vous semblez ne pas comprendre,
00:24:19 que vous faites semblant de ne pas comprendre,
00:24:22 que vous avez parfaitement compris mais que vous feignez de ne pas comprendre,
00:24:26 ça n'était pas urgent, ça pouvait attendre.
00:24:29 Et ce qui est très curieux c'est qu'à front complètement renversé,
00:24:31 – Ça se serait déclenché au moment où on aurait fait ça.
00:24:34 – Ce qui est très curieux c'est qu'à front complètement renversé,
00:24:37 Marine Le Pen qui se gouvernementalise à grande vitesse,
00:24:40 dit "mais on pouvait attendre, on pouvait remettre ça à 40 ans".
00:24:43 En d'autres termes il n'y avait pas lieu...
00:24:45 – 40 ans c'est le référendum, c'est pas le dégel.
00:24:47 – C'est la même chose.
00:24:48 – Pas tout à fait.
00:24:49 – Je donnerai la parole à Georges Fenech après la pause, il est 9h23.
00:24:53 Je donnerai la parole à Georges Fenech,
00:24:55 et je connais sa position puisqu'on l'a développée hier.
00:24:58 Effectivement c'est toujours pareil,
00:25:00 c'est ou la position de dureté, ou vous qui cédez tout.
00:25:07 – Républicaine, position républicaine.
00:25:09 – Mais non, mais vous cédez surtout, donc je vous connais maintenant.
00:25:12 En revanche Thomas Hill, lui il ne cède pas,
00:25:14 il ne cède pas surtout à la facilité.
00:25:17 Voilà, il est là et...
00:25:19 – Sans son.
00:25:20 – Comment ?
00:25:21 – On n'entend pas.
00:25:22 – Il est sans son et Dalila, comme vous le savez.
00:25:24 – C'est joli.
00:25:25 – Bon, cher ami, si vous voulez vous boutonnez votre chemise
00:25:29 et vous allez pouvoir...
00:25:31 – J'ai un bullying après Pascal, excusez-moi.
00:25:34 – Bon, tout va bien.
00:25:36 Merci cher Thomas Hill, et sur Europe 1 vous serez jusqu'à 11h.
00:25:42 On va marquer une pause, il est 9h24, à tout de suite.
00:25:46 Soumaya Labidi à 9h31, bonjour Soumaya, les titres.
00:25:50 – Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:25:55 Trois policiers de la BAC grièvement blessés lors du cambriolage d'une armurier
00:25:59 et 6 morts, donc deux gendarmes.
00:26:01 C'est le dernier bilan dressé par le haut-commissaire de la République
00:26:04 en Nouvelle-Calédonie et le procureur de l'archipel
00:26:06 qui ont tenu un point presse pour tordre le coup, disent-ils,
00:26:09 aux nombreuses rumeurs qui circulent sur les réseaux sociaux.
00:26:12 La foule se rassemble à Téhéran pour les funérailles d'Ebrahim Raisi.
00:26:16 Des dizaines de milliers d'Iraniens, selon la télévision,
00:26:19 d'États auraient fait le déplacement dans la capitale
00:26:21 pour rendre un dernier hommage au président tué dimanche
00:26:24 dans le crash de son hélicoptère.
00:26:26 Et puis, coup d'envoi du salon Vivatech, porte de Versailles à Paris.
00:26:30 Plus grand événement européen consacré aux nouvelles technologies.
00:26:33 Une 8e édition qui fait la part belle aux start-up internationales et régionales
00:26:37 avec à la clé des milliards d'euros d'investissement pour les entreprises.
00:26:41 Merci beaucoup Soumaya.
00:26:43 Marine Le Pen était tout à l'heure sur Europe, sur CNews, avec Laurence Ferrari.
00:26:47 Voilà ce qu'elle a dit sur la Nouvelle-Calédonie.
00:26:50 Le gouvernement a commis un nombre d'erreurs absolument incalculables
00:26:54 dans ce dossier de la Nouvelle-Calédonie.
00:26:56 Et il est évident qu'aujourd'hui, venir chercher un accord
00:27:01 compte tenu des violences absolument effroyables
00:27:05 qui ont eu lieu de la destruction de 70 à 80% du tissu économique de l'île,
00:27:12 des gens qui ont absolument tout perdu,
00:27:15 ça va être très difficile de remettre tout le monde autour de la table.
00:27:18 Est-ce que le gouvernement, comme le dit Marine Le Pen,
00:27:21 a commis un nombre d'erreurs incalculables ?
00:27:24 Moi, je souligne le manque d'anticipation qui me paraît l'essentiel.
00:27:28 C'est-à-dire qu'il faut envoyer 2000 personnes, sécuriser le territoire.
00:27:32 Le jour où tu discutes à l'Assemblée nationale
00:27:35 d'une loi qui change la Nouvelle-Calédonie,
00:27:37 ça me paraît tellement évident que je suis étonné que personne n'y ait pensé.
00:27:40 Moi, j'exprime un point de vue purement personnel.
00:27:43 C'est comme je le ressens et comme aussi mon expérience,
00:27:47 petite expérience de la Nouvelle-Calédonie me fait parler, c'est tout.
00:27:51 Moi, je dis une chose, je dis que oui, il y a eu une succession d'erreurs,
00:27:55 plus que d'un manque d'anticipation, qui ont abouti à cette situation
00:27:59 et que le gouvernement et le président de la République ont une lourde responsabilité.
00:28:02 Et ce que je crains, c'est qu'on continue à commettre des erreurs.
00:28:06 Parce que le président de la République y arrive sur place très bien,
00:28:08 je pense que c'était sa place, mais j'ai entendu dire,
00:28:11 mais semble-t-il dans la bouche de M. Darmanin,
00:28:14 que la mission serait composée d'administratifs.
00:28:17 – Aux fonctionnaires. – Aux fonctionnaires.
00:28:19 – Oui. – C'est pas un problème d'administration.
00:28:21 C'est un problème purement politique.
00:28:23 – Bon, qu'est-ce qu'il faut faire selon vous ?
00:28:24 – Et je crains fort qu'on continue à commettre…
00:28:26 – Qu'est-ce qu'il faut faire selon vous ?
00:28:28 – Selon moi, le congrès il est mort, je suis certain,
00:28:30 je pense que tout le monde sera d'accord là-dessus,
00:28:32 il va certainement l'annoncer, le président de la République.
00:28:35 Et il faut reprendre à partir des accords de Nouméa pour les faire vivre.
00:28:39 Et d'ailleurs, Nelly Delacle disait très bien qu'il y a une partie de la population,
00:28:43 notamment les jeunes canards, qui n'ont pas…
00:28:45 – Concrètement, qu'est-ce qu'il faut ? Un référendum ? Dites-moi.
00:28:47 – Non, c'est pour ça que j'ai, par rapport à Éric Nelot,
00:28:49 le fait de dire, il y a eu trois référendums circulés,
00:28:52 il n'y a rien à voir, ce sont des voyous, on va envoyer les CRS.
00:28:55 – Ça ne marche pas comme ça, il y a un vrai problème politique.
00:28:58 – Votre plan à vous, c'est ça qui m'intéresse.
00:29:00 – Je n'ai pas de… – Si, Georges, vous avez un plan,
00:29:02 ça s'appelle capituler. – Non, non, pas du tout.
00:29:05 – C'est ça, votre plan ici, c'est ça, et d'ailleurs on s'y prépare.
00:29:07 – Mais pas du tout, il s'agit de redonner…
00:29:09 – Vous êtes sur la même ligne que Marine Le Pen, il faut un quatrième référendum,
00:29:12 un cinquième, un huitième, un vingtième, jusqu'à ce qu'ils votent pour l'indépendance,
00:29:15 c'est ça en fait le plan final. – Non, je ne crois pas.
00:29:17 – Moi je regrette, ce n'est pas ça la République.
00:29:19 Il y a des référendums, il y a un vote, il y a une majorité, il y a une minorité,
00:29:22 ça s'appelle la démocratie, ça s'appelle la République, ça s'appelle la France.
00:29:25 Alors foutez tout ça à la poubelle et donnons-leur l'indépendance,
00:29:27 mais arrêtons de tourner autour du pot.
00:29:29 – Non mais il y a beaucoup… – Nelly Desnac, qui connaît par dessinée.
00:29:34 – Qu'est-ce qu'on veut ? Qu'est-ce qu'on veut ?
00:29:36 On veut coûte que coûte parvenir à un processus d'indépendance,
00:29:40 et si c'est le cas, quelle indépendance ?
00:29:42 L'indépendance cannaque socialiste ou l'indépendance multiculturelle ?
00:29:46 – Ça change tout, effectivement.
00:29:48 Je crois que c'est Nicolas Metzdorf, le député de la Nouvelle-Calédonie,
00:29:50 Renaissance, qui n'est pas tout à fait Renaissance
00:29:53 et en phase avec Renaissance aujourd'hui, il faut quand même l'avouer.
00:29:56 – Pourquoi ?
00:29:57 – Parce qu'il se démarque beaucoup quand même de ce que prône le gouvernement
00:30:00 et qu'il est plus tendance LR quand même.
00:30:02 – Comme Sonia Baquette.
00:30:03 – Comme Sonia Baquette, voilà, ils sont en train de se…
00:30:05 – Sonia Baquette, et comment est-elle perçue aujourd'hui par… ?
00:30:10 – Je ne sais pas, je n'y suis pas, je ne vais pas vous donner la perception des Calédoniens.
00:30:13 – Elle est réélue sénatrice, ce qui lui a fait quitter le gouvernement.
00:30:16 – Oui.
00:30:17 – Donc ça a été déjà une alerte.
00:30:18 – Est-ce qu'ils veulent, coûte que coûte, donner l'indépendance ?
00:30:21 À ce compte-là, effectivement, autant le dire tel quel,
00:30:24 ou est-ce qu'on veut vraiment entamer un processus démocratique
00:30:28 ou respecter un processus démocratique ?
00:30:30 Et à ce compte-là, on fait un problème.
00:30:32 – C'est pour ça que votre position, depuis hier, on en a parlé ensemble…
00:30:34 – Ma position…
00:30:35 – Allez, on ne la comprend pas en fait, je ne sais pas ce que vous voulez…
00:30:37 – Ma position, c'est d'abord…
00:30:39 – Vous voulez un quatrième référendum, oui ou non ?
00:30:41 – Je veux d'abord de lutter contre les injustices qui ont eu lieu sur France.
00:30:44 – Mais oui, mais…
00:30:45 – Est-ce que vous voulez un quatrième référendum, oui ou non ?
00:30:47 – On a une population qui n'accède pas.
00:30:49 – George, il y a des questions sur ça.
00:30:51 Est-ce que vous voulez que la Nouvelle-Calédonie soit indépendante, oui ou non ?
00:30:53 – Mais c'est aux Calédoniens de décider.
00:30:55 – Mais ils l'ont déjà trois fois !
00:30:57 – Pas dans les conditions qui auraient permis, notamment le troisième.
00:31:02 – Mais les deux premiers…
00:31:03 – Le troisième, c'est le devenu.
00:31:04 – Et quel était le problème pour les deux premiers ?
00:31:06 – Deux mots simplement, il faut donner du temps au temps,
00:31:09 suivant la formule bien connue, c'est pas compliqué.
00:31:11 Si on a un gouvernement à Paris qui ne veut pas capituler,
00:31:14 qui laisse passer un peu de temps, il y a 270 000 habitants en Calédonie,
00:31:20 dont 25 000 ou 28 000 qui sont arrivés depuis 1998.
00:31:24 Si on continue sur cette projection, il y aura 50 000 électeurs de plus
00:31:29 qui ne seront pas canaques, et la logique, me semble-t-il,
00:31:32 de ce qui doit se passer, c'est qu'il y ait…
00:31:36 c'est triste pour eux peut-être, ou c'est pas triste,
00:31:38 mais les canaques seront de plus en plus minoritaires en Nouvelle-Calédonie,
00:31:42 et je pense que c'est cela qui réglera le problème.
00:31:44 – On recule sur…
00:31:45 – Qui ne réglera pas le problème.
00:31:46 – Bon, François Mitterrand, écoutez, François Mitterrand en 1985,
00:31:49 c'est assez comparable la situation en 1985, j'ai l'impression, Nelly.
00:31:53 – Oui, il y avait eu la nomination quelques jours avant d'Edgar Pisani qui est…
00:31:57 – Qui était un vrai politique.
00:31:58 – Mais qui est détesté de la plupart des loyalistes calédoniens,
00:32:01 on pourra peut-être en parler un moment.
00:32:02 Mais vous parlez de trois référendums, pardon, moi je précise à chaque fois,
00:32:05 j'ai l'impression de me répéter, de fait il y en a eu quatre.
00:32:07 – Oui.
00:32:08 – Tout le monde a oublié celui de septembre 87.
00:32:10 – Oui, mais oui, je me rappelle j'y étais alors.
00:32:13 – Et c'était Louis.
00:32:14 – J'y étais en 87.
00:32:15 – Mais il y en a eu quatre, ils sont tous dans le même sens.
00:32:17 – C'était Louis qui l'a emporté.
00:32:18 – Mais en fait, celui où j'étais aussi, il y avait un boycott,
00:32:21 je me souviens très bien d'Edgar Gimaud qui était à la pêche.
00:32:23 – Cher Georges, où on pose sur la Calédonie une grille de lecture idéologique,
00:32:28 et certains le font à Paris, en disant "c'est une terre coloniale,
00:32:32 et la France n'a rien à y faire" et elle s'en va,
00:32:34 première possibilité, pourquoi pas.
00:32:36 Deuxième possibilité, être pragmatique, de dire "effectivement,
00:32:39 sur ce sol-là aujourd'hui, il y a plus de nouveaux entrants
00:32:43 que du peuple canaque, et la nouvelle Calédonie est française".
00:32:47 Hormis ces deux positions, je n'en vois pas une troisième.
00:32:51 Je vous propose d'écouter François Mitterrand en 1985,
00:32:53 lorsqu'il s'était rendu sur place, il est à côté de Pierre Jox,
00:32:58 qui est à ce moment-là sans doute ministre de l'Intérieur,
00:33:01 et derrière vous allez reconnaître François de Grosse Sous.
00:33:04 – Mitterrand avait parlé de la force injuste de la loi, vous vous souvenez ?
00:33:08 La loi peut aussi comporter des injustices.
00:33:10 – Il n'en est pas une bêtise.
00:33:11 – Oui, bah oui.
00:33:13 – Empêcher 25 000 Français de voter en France, c'est une injustice.
00:33:16 – Oui, je suis d'accord avec vous, mais je voudrais,
00:33:18 je n'arrive pas à comprendre votre position au fond.
00:33:22 – Au fond, on ne répond pas aux attentes des canaques.
00:33:24 – Mais vous ne répondrez jamais aux attentes du canaque,
00:33:27 puisqu'il veut l'indépendance.
00:33:29 – Il y a un phénomène majoritaire.
00:33:30 – Mais il veut l'indépendance, vous n'y répondrez jamais ?
00:33:32 Vous n'y répondrez jamais ?
00:33:34 – Je pense qu'on ne fera jamais la réaction.
00:33:36 – Il n'y a pas de troisième voie.
00:33:38 – Mais non, il n'y en a pas en fait, sur un sujet comme ça.
00:33:41 – Si on arrivait à une souveraineté associée
00:33:43 avec une participation de tout le corps électoral, on pourrait peut-être…
00:33:46 – Tant que vous ne donnerez pas l'indépendance
00:33:49 aux militants indépendantistes canaques, vous ne répondrons pas.
00:33:53 Mais Nelly le dit, elle le connaît, c'est tellement évident, Georges, ce que je dis.
00:33:57 – Ça a commencé dans les années 70, bien avant les années 80,
00:33:59 il y avait généralement des questions comme ça.
00:34:01 – C'est une position théorique que vous avez et qui est confrontée à une…
00:34:04 – Non, j'ai une adaptation pas de vague.
00:34:06 – Pour qui cette indépendance en fait, puisque c'est un enjeu aussi géostratégique,
00:34:11 la Nouvelle-Calédonie, il y a du métal, il y a un emplacement dans le Pacifique,
00:34:14 si la France se retire, d'autres puissances viendront mettre leur nez là-dedans.
00:34:19 Et c'est aussi une question à peu près…
00:34:21 – Oui mais alors ça c'est analysé comme une analyse coloniale,
00:34:23 ça c'est de dire ils ne sont pas très grands pour essayer de brouiller tout seul,
00:34:26 même ça on ne peut pas le dire.
00:34:28 – C'est le cas à l'Azerbaïdjan, il y a eu une cyberattaque inédite cette nuit en Nouvelle-Calédonie.
00:34:32 – François Mitterrand, on a fait le tour de toute façon,
00:34:35 après on a tout dit ce qu'on pouvait dire, mais François Mitterrand.
00:34:37 – Les vues de Paris, avec tout ce qui s'est passé, des incidents, des drames aussi,
00:34:44 on pouvait avoir le sentiment qu'il faudrait encore beaucoup de temps
00:34:49 pour que les uns, les autres, avec des convictions diverses,
00:34:54 et parfois antagonistes qu'ils ont,
00:34:56 il leur faudrait beaucoup de temps pour pouvoir de nouveau retrouver un langage.
00:35:00 Ce matin et cet après-midi, ce langage je l'ai entendu, celui du dialogue,
00:35:06 sera celui de la Concorde, il y a encore tout ce chemin à faire,
00:35:10 mais seul le dialogue permettra d'aller au terme que nous nous sommes fixés.
00:35:16 – Bon, on va refermer le dossier, il y a une dernière chose qu'on n'a pas dite,
00:35:21 et qui me paraît évidente, c'est que ceux qui avaient envie
00:35:26 ou de rester en Nouvelle-Calédonie ou d'aller s'installer en Nouvelle-Calédonie,
00:35:30 ils n'ont plus envie, c'est-à-dire que le côté attractif de la Nouvelle-Calédonie,
00:35:36 il y avait peut-être des gens qui avaient des projets de revenir, pourquoi pas,
00:35:41 ou de s'y installer, on va pas y aller.
00:35:44 – Donc ceux qui y sont installés, ils n'ont pas envie de partir non plus.
00:35:47 – Non, mais ils doivent peut-être…
00:35:48 – Ils ont leur milieu.
00:35:49 – Ça dépend qui ?
00:35:50 – Il est possible qu'il y en a qui commencent à réfléchir,
00:35:52 ceux qui sont arrivés il y a 5 ans ou il y a 10 ans, ils vont peut-être dire bon…
00:35:54 – Moi je trouve insensé que la France soit priée de ne tenir compte
00:35:58 ni de la légalité républicaine, ni de ses intérêts géostratégiques,
00:36:02 je trouve ça extraordinaire.
00:36:03 – Mais dites-le à Georges Fenech.
00:36:04 – Mais je le dis à Georges Fenech en toute amitié, je ne comprends pas.
00:36:06 – Moi je n'imagine pas la Nouvelle-Calédonie…
00:36:09 – C'est parce que vous, au nom de quoi on fout la République à la poubelle ?
00:36:11 Au nom des indépendantistes…
00:36:12 – Les Britanniques ont créé le Commonwealth par exemple, il y a d'autres.
00:36:16 – Vous n'allez pas du tout dans cette tradition.
00:36:17 – Mais c'est une autre histoire.
00:36:18 – Mais voilà, voilà.
00:36:19 – Non, non, mais c'est la loi du pouvoir.
00:36:21 – Quel changement d'époque ?
00:36:22 – C'est la loi du pouvoir.
00:36:23 – Dernier mot, très vite.
00:36:24 – Absolument, quel changement d'époque ?
00:36:25 Quand on pense que la France a fait la guerre pendant 8 ans
00:36:28 pour garder français les départements d'Algérie,
00:36:31 alors que l'élément européen représentait seulement 10% de la population,
00:36:36 et que là en effet il y a des gens qui veulent capituler,
00:36:38 alors que la population est majoritairement, ou veut être majoritairement française.
00:36:44 – Les Canadiens, ils ont un passeport français quand ils voyagent,
00:36:47 donc ils sont français.
00:36:48 – Vous cédez devant la République, c'est traduire par des mots simples votre attitude.
00:36:54 – Vous ne pouvez pas appauger par la force.
00:36:56 – Non, c'est pas pareil.
00:36:58 – Et par les urnes.
00:36:59 – Allez, on a tout dit et on ne sera pas d'accord.
00:37:03 – À force du vote.
00:37:04 – Et c'est pour ça que cette émission est intéressante,
00:37:05 c'est parce que les uns et les autres ont des avis parfois différents.
00:37:08 – On peut faire la même chose en 2027,
00:37:11 s'il y a des gens qui ne veulent pas qu'une candidate, pourquoi pas,
00:37:15 devienne présidente de la République, si d'autres ne sont pas d'accord…
00:37:18 – De quoi ?
00:37:19 – Vous pouvez dire ce même raisonnement,
00:37:21 il y a des gens qui peuvent être dans la rue et qui ne veulent pas accepter le vernis de des urnes,
00:37:25 et vous, vous pouvez dire "attention, c'est à la force".
00:37:28 Vous savez, la démocratie n'est pas…
00:37:30 – Vous avez la rue lorsque le processus démocratique ne marche pas.
00:37:33 Ce processus démocratique est espacé dès le départ.
00:37:36 – Non, non, c'est quand la démocratie est fragile que la rue en profite.
00:37:40 – Oui, c'est ce que je dis.
00:37:41 – "On n'est pas raison" n'est pas raison,
00:37:43 mais ça me fait penser un petit peu à la Commune en 1861,
00:37:45 c'est-à-dire deux visions qui s'affrontent pour prendre le pouvoir,
00:37:48 avec d'un côté la 3ème République naissante et donc fragile,
00:37:51 et de l'autre côté le mouvement beaucoup plus anarchiste de la Commune.
00:37:54 Mais à un moment même, Clémenceau,
00:37:56 qui est un homme qui a plutôt une sensibilité de gauche au départ,
00:37:59 dit "la seule chose qui compte, c'est le retour de l'ordre,
00:38:02 car seul l'ordre protège les plus faibles".
00:38:04 Et ensuite on discute, et je pense que Clémenceau était un grand homme politique.
00:38:08 – Monsieur Lebray, je voudrais que vous nous parliez de Marion Maréchal,
00:38:13 puisque je vous ai écouté ce matin, et je ne sais d'où vous sortez cette information,
00:38:17 mais de la même manière qu'il y a parfois des transferts en football,
00:38:20 Mbappé peut aller au Real Madrid, vous imaginez que…
00:38:23 – Je ne sais pas d'où elle est, oui Rennes.
00:38:25 – Vous imaginez que Marion Maréchal pourrait être transférée…
00:38:27 – Ce n'est pas moi qui l'imagine, c'est…
00:38:29 – … au Rassemblement National.
00:38:30 – Alors déjà, pourquoi je vais parler de Marion Maréchal,
00:38:32 c'est parce qu'elle sort son affiche de campagne définitive avec Éric Zemmour,
00:38:36 et ils sont sur l'affiche à deux, alors qu'il ne l'était pas jusqu'ici,
00:38:39 ce qui n'allait pas du tout plus à l'entourage d'Éric Zemmour,
00:38:41 qui rappelle aussi qu'il ne sera pas sur le bulletin de vote.
00:38:43 Donc il y a des distinctions entre Éric Zemmour…
00:38:45 – Mais il ne peut pas être sur le bulletin de vote.
00:38:46 – Bien sûr que si, il peut être sur le bulletin de vote,
00:38:48 Marine Le Pen est sur le bulletin de vote,
00:38:49 il est sur la liste en dernière position de reconquête,
00:38:52 dans les dernières positions, donc il pouvait être totalement sur le bulletin de vote.
00:38:54 D'ailleurs, il est au verso du bulletin de vote, mais pas au recto,
00:38:57 donc si vous entrez dans le bureau de vote, vous ne le verrez pas,
00:38:59 donc ça énerve l'entourage d'Éric Zemmour.
00:39:01 Quand je vous dis quelque chose, je vais travailler avant.
00:39:05 Ensuite, en ce qui concerne le retour possible ou pas…
00:39:08 – Monsieur Lebray.
00:39:09 – …de Marion Maréchal au rassemblement de Marine Lebray.
00:39:12 – Vous savez, je fais juste un… vous avez un fidèle, un supporter.
00:39:15 – Lequel ?
00:39:16 – Monsieur Ardisson, il vous aime beaucoup,
00:39:18 parce qu'il trouve que vous m'entrez dedans,
00:39:20 donc c'est ce qu'il m'a dit hier, donc je referme la parenthèse.
00:39:23 – Avec bienveillance et réciprocité.
00:39:25 – Allez-y, petit scarabée.
00:39:27 – Ensuite, concernant le retour, c'est Sébastien Chenu qui a dit,
00:39:30 qui a ouvert la porte, vice-président du RN de l'Assemblée nationale,
00:39:33 "Rien n'est jamais irréversible dans la vie".
00:39:35 Marion Maréchal, il faut savoir qu'elle a une position compliquée à reconquête,
00:39:39 je viens de vous l'exposer, il y a des désaccords stratégiques…
00:39:41 – Mais ça serait après l'élection, rassurez-moi.
00:39:43 – Oui, elle ne va pas quitter alors qu'elle était scoliste au reconquête.
00:39:45 Ça serait compliqué.
00:39:46 Et, donc je m'entretiens avec des députés du Rassemblement national,
00:39:49 qui imaginent, d'ailleurs Marine Le Pen n'a pas fermé la porte ce matin
00:39:52 chez Laurence Ferrari, que Marine Le Pen puisse récupérer sa nièce,
00:39:55 elles se sont réconciliées, elles se sont vues à Noël,
00:39:57 et que ça ferait une concurrente à mettre dans les pattes de Jordane Bardella.
00:40:00 C'est ce qu'imaginent certains députés du RN.
00:40:02 – Bon, en plus, c'est vrai que Marion Maréchal n'est pas sur la même ligne qu'Éric Zemmour.
00:40:06 – Non, mais enfin, ça sent un peu la tentative de déstabilisation
00:40:09 de la part du Rassemblement national.
00:40:11 – Non, non, mais il y a des gens qui disent ça aussi chez le reconquête,
00:40:13 il y a des gens qui ont dit qu'elle parte.
00:40:15 Il y a des désaccords sur le traitement du Rassemblement national,
00:40:17 c'est pas la même stratégie, offensif pour Sarah Knafo et Éric Zemmour,
00:40:20 plus douce pour Marion Maréchal, d'ailleurs hier elle n'a pas attaqué
00:40:23 tellement Jordane Bardella au débat sur sa position sur la Nouvelle-Calédonie.
00:40:26 Il y a la répartition des médias, Marion Maréchal trouve que Sarah Knafo
00:40:29 fait trop de médias et lui vole un peu de lumière, si vous voulez.
00:40:32 – Ah, elles se haïssent toutes les deux.
00:40:34 – Bon, ben voilà, vous êtes plus francs que moi.
00:40:36 – Mais non, mais comme il y a parfois de la haine en politique, c'est comme ça.
00:40:40 – Des désaccords très profonds et effectivement…
00:40:42 – C'est une haine politique.
00:40:44 – Mais la haine politique devient souvent une haine aussi personnelle, disons-le.
00:40:47 – En parlant de femelles dominantes.
00:40:49 – Ah non, arrêtez. Non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non.
00:40:52 – C'est pas possible, s'il vous plaît. – Non, non, arrêtez, arrêtez.
00:40:54 – En parlant de mâles dominants. – Non, non, arrêtez, arrêtez.
00:40:56 – Mais si, on parle de… – Non, non, arrêtez, arrêtez, arrêtez.
00:40:58 – Mais j'arrête, j'arrête. – Dominique, s'il vous plaît, pensez à moi.
00:41:00 – De temps en temps, pensez à moi. – J'arrête.
00:41:02 – On parle toujours de mâles dominants. – De temps en temps.
00:41:04 – Je ne comprends absolument pas votre question.
00:41:06 – De temps en temps, pensez à moi, je vous en prie.
00:41:08 – Mais laissez-moi m'expliquer.
00:41:10 – Mais oui, s'il vous plaît. – On parle tout le temps des mâles dominants.
00:41:12 Ça existe, et des femmes ambitieuses.
00:41:14 – Mais vous allez pas en parler comme ça précisément.
00:41:16 Il fallait s'en piquer là. – L'expression était maladroite, reconnaissez-vous.
00:41:18 – Donc il ne faut plus dire mâles dominants.
00:41:20 – Excusez-vous. – Il ne faut plus dire mâles dominants.
00:41:22 – Non, mais il ne faut pas. Oui, mais on ne parle pas d'une femme,
00:41:24 en parlant d'une femelle, Dominique Zemmour.
00:41:27 – Mais je le sais. – Bon, ben alors, si vous pouviez…
00:41:30 – Vous comparez au mâle dominant, cher… – C'est quand même agrissant.
00:41:34 – Bon, c'est pas grave. – Gautier, Lebray, faites un énorme…
00:41:36 – Oui, monsieur Lebray. – Ça ne va pas, non ?
00:41:38 – Virginie, est-ce que vous pouvez expliquer à monsieur Zemmour ce que vous en pensez ?
00:41:43 – Oui, je comprends tout à fait le parallèle entre mâles dominants et femelles dominantes,
00:41:47 mais cela dit, c'est vrai que c'est plus joli de le formuler de façon femme ambitieuse.
00:41:51 Elles sont deux femmes ambitieuses qui s'imposent en politique,
00:41:53 qui plus aient le jeune, avec beaucoup de charisme,
00:41:55 et c'est plus élégant de le formuler comme ça, que vous êtes un homme élégant.
00:41:58 – Ah, qu'en termes galants, ces choses-là sont mises.
00:42:01 – Encore faut-il dire qu'elles sont cisgenres.
00:42:03 – Oui, là, vous avez vu, on a travaillé.
00:42:06 – C'est très bien. – Non, j'y ai passé, c'était bien là.
00:42:10 – Vous devriez venir tous les matins.
00:42:12 – C'est ce qui s'appelle… – On en parle après.
00:42:15 – Oui, amis. – Et donc oui, voilà, il y a des désaccords de fond,
00:42:19 et vous dites qu'elles se détestent, mais effectivement, il y a de la rancœur.
00:42:22 – Bon, voilà ce que l'on pouvait dire sur ces sujets.
00:42:24 – À l'aimanté par les entourages, évidemment.
00:42:26 – On sera à 10h avec Joe Estar.
00:42:30 – Oh !
00:42:31 – Il y a quelqu'un qui m'a dit "Joe Estar, demain sur ton plateau",
00:42:34 mais c'est "Rencontre du troisième type".
00:42:36 Il vient sur notre plateau parce qu'il va parler d'un bouquin
00:42:39 qui s'appelle "Code pénal en argot" et on sera également avec François-Xavier Bellamy
00:42:42 qui sera sur ce plateau, qui veut réagir à ce que dit Marine Le Pen ce matin.
00:42:46 – La traitée de Faucheton.
00:42:47 – Donc, il sera là à 10h, on a le droit qu'à 5 minutes.
00:42:50 – François-Xavier Bellamy, Joe Estar, ça c'est la rencontre du troisième type.
00:42:53 – Mais écoutez, mais bien sûr.
00:42:54 – On peut expliquer rapidement pourquoi elle l'a traitée de Faucheton.
00:42:57 Il y a eu un échange très musclé entre François-Xavier Bellamy et Jordan Bardella
00:43:00 sur la question de la Nouvelle-Calédonie.
00:43:02 François-Xavier Bellamy dit aux Rennes "Vous cédez alors qu'il y a des gendarmes qui sont morts".
00:43:05 Bardella a répondu "Vous instrumentalisez la mort de gendarmes".
00:43:08 Donc voilà, il y a eu un échange très vif.
00:43:10 – Versailles, c'est pas Versailles ici, justement si,
00:43:13 puisque des prisonniers vont visiter Versailles.
00:43:16 Voyez ce sujet de Sarah Fenzary qui fait réagir.
00:43:22 C'est un projet qui ne fait pas l'unanimité.
00:43:25 Une visite au château de Versailles, une promenade et un pique-nique dans les jardins,
00:43:28 réservés à des prisonniers.
00:43:30 Une nouvelle qui fait bondir les rangs de la police.
00:43:33 – Comment on peut, au vu du contexte, conserver l'idée ?
00:43:37 On se rend compte que c'est des détenus avec l'argent de nos impôts
00:43:42 qui vont pouvoir profiter d'une journée détente pédagogique au château de Versailles.
00:43:47 La prison, ce n'est pas le Club Med.
00:43:49 – Ce voyage est réservé à des personnes condamnées à de longues peines supérieures à un an,
00:43:54 comme pour des meurtres ou des viols.
00:43:57 Entre 10 et 15 prisonniers pourraient faire ce déplacement en bus
00:44:00 depuis le centre pénitentiaire de Toul avec trois accompagnateurs,
00:44:04 plus de 4 heures de route, 350 km,
00:44:07 qui posent de nombreuses questions de sécurité,
00:44:10 quelques jours après l'évasion de Mohamed Amra,
00:44:13 où deux agents pénitentiaires ont perdu la vie.
00:44:15 – Les collègues dans le département des Yvelines, ils sont exténués.
00:44:19 Il y a du sous-effectif de partout, on leur rajoute une mission supplémentaire.
00:44:25 Le ministre nous avait promis de la fermeté, alors là on est très très loin du compte.
00:44:31 – Le ministère de la Justice a précisé que cette idée était principalement orientée
00:44:35 vers la réinsertion sociale et la préparation à la sortie des condamnés.
00:44:41 – C'est doublement catastrophique.
00:44:45 Parce que d'abord dans le contexte actuel, après le combat du fourgon blindé,
00:44:49 et surtout ça donne l'idée que la prison ce serait le club med.
00:44:52 Moi j'ai visité pas mal de prisons pour des ateliers d'écriture,
00:44:55 je peux vous dire que c'est très très loin du club med,
00:44:57 donc c'est vraiment doublement catastrophique.
00:44:59 Je tiens à souligner les deux aspects de la catastrophe.
00:45:01 – Mais c'est surtout que les agents pénitentiaires ont autre chose à faire.
00:45:05 Ils sont évidemment exténués, ils ont autre chose à faire,
00:45:09 qu'apprendre des risques et de transporter des prisonniers au château de Versailles.
00:45:13 – Le jour même où c'est Gabriel Attal qui va présider les cérémonies en hommage
00:45:18 aux deux surviants pénitentiaires, le jour même on apprend que des détenus de Long Pen
00:45:24 vont faire un pique-nique au château de Versailles.
00:45:27 Mais c'est consternant quoi, on se demande qui prend ce type de décision.
00:45:32 – Je pense que c'est le ministre, mais le ministre à l'Assemblée nationale
00:45:37 il avait l'air perdu hier, parce qu'il y a eu une question de Mme Besse,
00:45:40 il est perdu manifestement.
00:45:42 – Ce n'était pas terrible la réponse.
00:45:44 – Non mais il est perdu, voilà.
00:45:46 – Avant remise en cause de tout ce qu'il avait cru.
00:45:48 – Avant de demander, ça demanderait une enquête.
00:45:50 Il faudrait savoir sur quels critères ont été sélectionnés ces détenus.
00:45:53 – Virginie Girault.
00:45:55 – Ce qui pourrait être intéressant, parce qu'effectivement on n'a pas à sortir de prison
00:45:59 pour faire des balades culturelles quand on est en prison, ça tombe sous le sens.
00:46:01 Mais ce qui serait intéressant c'est de faire venir, pourquoi pas des conservateurs de Versailles,
00:46:05 des historiens, des guides, qui viendraient raconter ce qu'est le château de Versailles
00:46:09 pour amener la culture dans la prison et donner envie, au moins à une partie d'entre eux,
00:46:13 d'accéder à la culture en sortant.
00:46:15 Ce serait un chemin vers la réinsertion.
00:46:17 – Ça se fait beaucoup.
00:46:18 – Bien sûr.
00:46:19 – Et vous, vous avez parlé d'ateliers cultures, si j'avais le temps,
00:46:21 je vous demanderais, j'imagine, parce que c'est passionnant.
00:46:24 – C'est formidable et on tombe vraiment sur, c'était un atelier poésie,
00:46:27 on tombe sur des gens qui ont vraiment, même dans ces conditions extrêmes,
00:46:31 qui ont vraiment une fibre poétique.
00:46:33 Moi je suis tombé sur des grands poètes.
00:46:34 – Et puis on cultiverait chez eux le désir.
00:46:36 – Oui vraiment.
00:46:37 – On cultiverait chez eux le désir, l'envie d'aller voir autre chose
00:46:41 et c'est ça qui serait passionnant.
00:46:43 – Fers humains.
00:46:44 – François Villon, oui, c'est un criminel même.
00:46:46 – Fers humains qui apprennent à nier contre nous les cœurs endossés.
00:46:49 – Cœurs endossés aussi.
00:46:50 – Car si pitié de nous pauvres avez, d'ils en aura plus tôt de vous merci.
00:46:54 – Voilà, après bon, on ne peut pas dire que ça se passe si répandu que ça.
00:46:58 – Tout le monde connaissait ça, tout le monde apprenait la balade dépendue
00:47:02 dans ma génération.
00:47:04 – Dans le poème de Villon, ils ont été pendus.
00:47:06 – Oui, mais plus personne ne le connaît aujourd'hui.
00:47:09 – Après le vrai qu'il est en ancien français, de le savoir en ancien français,
00:47:12 qui est très éloigné quand même.
00:47:13 – Vous le connaissez en ancien français ?
00:47:15 – C'est vraiment très éloigné.
00:47:17 – Une très courte information pour dire que l'intersyndicale des agents pénitentiaires
00:47:20 a réagi et est déçu qu'Emmanuel Macron ne soit pas là à l'hommage
00:47:23 puisqu'il s'envole pour la Nouvelle-Calédonie.
00:47:24 Merci parce que vous devez partir et vous allez prendre un aéroplane.
00:47:28 Donc j'espère que ça se passera bien.
00:47:30 – Je lui enverrai ma ceinture attachée, je peux vous dire.
00:47:32 – J'espère que ça se passera bien.
00:47:33 – J'espère que ce n'est pas un Boeing.
00:47:34 – Non, donc merci, vous devez partir plus tôt.
00:47:36 – C'est un vol intérieur.
00:47:37 – Merci Nelly Denac et on vous retrouve à 14h, de 14h à 17h,
00:47:42 comme tous les jours sur CNews.
00:47:45 Et alors restez avec nous parce que Paulo Labrelle et Joe Estar,
00:47:49 code pénal en nargot, et c'est sympa d'avoir Joe Estar
00:47:54 qui a un regard forcément sur notre monde et sur ses difficultés.
00:48:00 Il va pouvoir nous donner son avis sur ces sujets aussi de société
00:48:05 dans une France qui mérite d'entendre bien sûr tous les avis et tous les regards.
00:48:12 À tout de suite.
00:48:13 Il est 10h et vous reconnaissez peut-être
00:48:22 parce que tout le monde ne connaît pas NTM
00:48:25 et tout le monde ne connaît pas forcément tant ceux qui nous regardent.
00:48:29 Vous entendez la musique de Joe Estar.
00:48:31 Bonjour Joe Estar.
00:48:32 – Bonjour.
00:48:33 – Ça me fait plaisir que vous soyez là sur une chaîne info.
00:48:35 Les gens qui nous regardent souvent ont plus de 55 ans ou 50 ans,
00:48:38 c'est l'âge moyen des gens qui nous regardent.
00:48:40 Alors peut-être ne connaissent-ils pas votre musique,
00:48:43 en revanche ils vous connaissent où ?
00:48:44 – Oui.
00:48:45 – Forcément.
00:48:46 – J'ai aussi cette tranche d'âge, ça doit être pour ça aussi.
00:48:49 J'ai cette tranche d'âge, je veux dire.
00:48:51 – Vous avez grandi, certains ont grandi avec vous,
00:48:54 puisque en 90 c'est là que votre musique, que NTM a eu ses premiers succès.
00:49:01 "Code pénal en argot" avec Paulo Labreze,
00:49:05 à l'usage des braqueurs, carambouilleurs et autres malfaisants.
00:49:10 L'idée c'est de traduire un article du code pénal précisément en argot.
00:49:17 – En argot, oui, mais ça correspond aussi à la fiction qui existe dans ce bouquin,
00:49:22 surtout on n'a pas traduit tout le code pénal, ça serait barbant en fait.
00:49:27 Mais comme je le disais, ça correspond à cette fiction,
00:49:30 c'est-à-dire des échanges entre un avocat et son client,
00:49:34 un avocat qui est joué par moi, parce que c'est aussi imagé par un roman photo,
00:49:41 et le client est joué par Paulo Labreze, et voilà quoi,
00:49:44 sans tout raconter, il va y avoir des échanges qui vont amener
00:49:47 justement à cette traduction de code pénal.
00:49:50 – Mais pourquoi vous avez voulu faire ça ?
00:49:52 – Au départ c'est un truc qui est dans la gaudriole,
00:49:55 avec Paulo en plus on est… on arrive de cette époque
00:50:00 où on s'est rencontrés en faisant un interview d'André Pousse par exemple,
00:50:04 sur un fonds Zine en interne, dont NTM était le rédacteur en chef,
00:50:09 et pour avoir plus d'épaisseur, on avait alloué des journalistes,
00:50:13 dont Paulo Labreze, parce qu'on est amoureux aussi de cette époque,
00:50:16 ce bas-goût, cette posture, cette gouaille, voilà quoi, ce langage fleuri,
00:50:21 et ça nous amusait de justement l'amener par le biais du code pénal.
00:50:27 – C'est intéressant d'ailleurs parce que l'autre jour,
00:50:29 et certains ont été surpris, moi j'ai défendu les paroles de Aya Nakamura,
00:50:33 parce que j'ai trouvé que c'était très intéressant précisément,
00:50:37 il y avait une poésie, il y avait des phrases,
00:50:41 oui une forme de poésie, en tout cas de langage d'aujourd'hui,
00:50:44 que je trouvais intéressant, et j'avais fait le parallèle avec le phrasé d'Audillard,
00:50:50 et Audillard, tout le monde dit que c'est génial,
00:50:53 mais lorsque aujourd'hui des jeunes gens ou des jeunes artistes
00:50:56 prennent des mots d'aujourd'hui et les mettent dans des chansons,
00:51:00 les gens disent "ah oui, c'est pas du français, c'est horrible,
00:51:02 c'est pas Molière", etc. Donc ça m'avait amusé.
00:51:06 – Oui, mais c'est pas du français, mais si, là, l'on évolue, quoi,
00:51:09 on peut louper le train, effectivement, moi j'ai des enfants,
00:51:16 parfois ils s'échangent en texto, je leur dis "mais vous êtes sérieux là, les gars,
00:51:20 les contractions, les anglicismes et tout ça",
00:51:22 mais ça fait partie de l'évolution du langage.
00:51:25 – Vous êtes devenu réactionnaire, finalement.
00:51:27 – Ah oui, je crois que je l'ai toujours été, en fait,
00:51:30 c'est juste que ça se voyait moins, c'est tout.
00:51:32 – Je vous confirme que ça se voyait moins.
00:51:34 Bon, "Sommeil à la Bidi" est avec nous à 10h03,
00:51:37 et elle va pouvoir nous donner les titres, et puis on va échanger ensemble.
00:51:41 [Générique]
00:51:44 – Plus d'une semaine après le début des émeutes,
00:51:46 Emmanuel Macron en route pour la Nouvelle-Calédonie
00:51:49 pour installer une mission de dialogue.
00:51:51 Le président de la République doit arriver jeudi matin à Nouméa,
00:51:54 et à ses côtés, trois ministres pour ce déplacement,
00:51:57 dont le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
00:52:00 Hommage national aux deux agents pénitentiaires tués la semaine dernière dans l'heure,
00:52:04 une cérémonie qui sera présidée par Gabriel Attal et qui débutera aux alentours de midi,
00:52:09 un moment que vous pourrez évidemment suivre en direct sur notre antenne.
00:52:13 Et puis, un mort et 30 blessés hier après de fortes turbulences
00:52:17 sur un vol en provenance de Londres, un vol assuré par la compagnie aérienne Singapore Airlines.
00:52:22 L'avion avait décollé de l'aéroport de Londres en direction de Singapour.
00:52:25 Il a finalement été dérouté à Bangkok, en Thaïlande,
00:52:28 où les victimes ont pu être prises en charge.
00:52:31 – On sera avec François-Xavier Benhamy aussi tout à l'heure
00:52:33 parce qu'on parlera un peu politique et je suis vraiment content que vous soyez là
00:52:35 parce que moi je vous connaissais assez mal il y a quelques années,
00:52:39 j'étais jamais allé dans un concert d'NTM et puis j'ai vu "Police"
00:52:43 et le jour où j'ai vu "Police", je ne vous ai plus jamais vu de la même manière.
00:52:48 Parce que j'ai trouvé que vous étiez un comédien dans ce film extraordinaire,
00:52:53 avec une sensibilité et une drôlerie aussi formidables
00:52:58 et que je ne sais pas dans votre parcours si ce rôle a changé votre vie
00:53:03 ou en tout cas la perception que les gens avaient de vous,
00:53:06 mais moi je suis tombé de ma chaise en voyant ce film.
00:53:11 – Si, ça a changé plein de choses,
00:53:13 puis d'ailleurs le préfet de police de l'époque qui avait assisté à une première
00:53:17 m'a fait des éloges, donc effectivement ça veut dire que les temps changent.
00:53:21 Vous voyez par exemple, mais non effectivement oui,
00:53:24 c'est le cinéma donc forcément ça élargit le public,
00:53:30 puis il y a des gens qui s'intéressent à ce que j'ai pu faire avant,
00:53:35 mais n'oublions pas que ce n'est qu'un rôle qui a été écrit,
00:53:38 moi je fais partie des rouages d'une histoire,
00:53:41 donc on peut aimer "Police" et ne pas aimer le reste,
00:53:44 ce que je comprends aussi, mais oui ça a changé des choses.
00:53:47 – Oui mais on découvre quand même ce qu'on ne sait peut-être pas toujours
00:53:50 sur le rapport avec les artistes.
00:53:52 – Oui, c'est ça le personnage, donc si les gens ont l'impression de me découvrir,
00:53:55 tac, après moi je suis un artiste, je découvre encore ma fibre artistique
00:54:01 avec le temps, je fais plein de choses, j'écris, j'écris le scénario,
00:54:06 et les dialogues comme vous avez pu le voir dans le livre,
00:54:09 il y a plein de choses que je fais depuis pas mal de temps
00:54:12 et je suis encore à la découverte de ma fibre artistique.
00:54:15 – Oui mais c'est ça qui est intéressant,
00:54:17 et ce que les gens peut-être ne comprennent mal dans le rapport
00:54:20 avec les artistes, c'est leur hypersensibilité
00:54:24 qui peut être parfois mal interprétée.
00:54:27 – Tout à fait, mais vous savez moi je suis arrivé dans la musique,
00:54:32 j'ai signé chez Sony en 80, quand on s'appelle "Ni de ta mère",
00:54:36 c'est pas pour faire carrière au départ, c'était quelque chose de très hormonal.
00:54:40 Voilà, on avait comme on disait, on avait la poésie organique.
00:54:45 – La quoi ?
00:54:46 – La poésie organique.
00:54:47 – Ah oui, oui, tout à fait.
00:54:49 Et donc, tout ce que je fais, effectivement je suis quelqu'un
00:54:52 qui est hyperactif et dans l'hypersensibilité,
00:54:56 donc c'est ce qui me fait que je touche à tout aussi.
00:55:01 – Alors le bouquin, je le disais,
00:55:03 Michel Audiart, Antonio, Antoine Blondos,
00:55:05 ce sont des grandes figures souvent qui sont données de la gouaille populaire,
00:55:09 ou de l'argot, et puis il y a cette volonté de traduire des articles en langage argot.
00:55:15 D'ailleurs ce mot argot, il renvoie déjà à un passé,
00:55:17 je ne sais même pas si c'est de l'argot aujourd'hui,
00:55:20 le parler des plus jeunes, est-ce qu'on peut dire que c'est de l'argot,
00:55:22 c'est leur langage ?
00:55:23 – L'argot évolue de toute façon historiquement depuis le 19ème siècle.
00:55:26 – Alors je prends un exemple, article 311.4,
00:55:29 "Le vol est puni de 5 ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende",
00:55:34 et c'est traduit de la manière suivante,
00:55:36 "Si vous avez la chance de tomber sur un non-juponné,
00:55:39 membre du syndicat de la magistrature,
00:55:42 n'hésitez pas à chiquer les damnés de la terre,
00:55:45 peu importe que votre arrière-grand daron ait fait équipe
00:55:49 avec Cerversingétorix à Alésia,
00:55:51 inventez-vous recta des racines exotiques,
00:55:54 de préférence dans les anciennes colonies,
00:55:56 attention toutefois au faux pas,
00:55:58 avoir un dabe algérien ne vous fera un avantage
00:56:02 que s'il ne s'agit pas d'un pied noir,
00:56:04 le curieux encarté à la magistrature n'apprécie que les indigènes,
00:56:08 un surblase tel Zizile tunisien sera donc du meilleur effet
00:56:12 pour réduire la douloureuse."
00:56:14 - Bon, c'est travaillé !
00:56:16 - Oui, c'est travaillé.
00:56:17 - C'est bien décrit.
00:56:18 - Et puis comme vous voyez, le politiquement correct,
00:56:20 on l'a mis de côté en plus.
00:56:21 - C'est vrai.
00:56:22 - Moi je l'ai oublié il y a très longtemps, surtout.
00:56:24 - Mais vous n'avez pas envie de l'adapter au théâtre, ce texte ?
00:56:26 - Ça s'appelle la culture de l'excuse.
00:56:28 - Oui.
00:56:29 - C'est la culture de l'excuse.
00:56:30 - Oui, on peut dire ça, effectivement.
00:56:31 - Vous n'avez pas envie de l'adapter au théâtre, ce texte,
00:56:33 parce que ça s'y prête.
00:56:34 - Déjà, on a des extraits d'un roman photo
00:56:40 qu'on va décliner de ça,
00:56:42 et effectivement, moi qui fais de la mise en scène de théâtre aujourd'hui,
00:56:45 oui, ça m'est venu tout de suite aussi.
00:56:47 - C'est une évidence.
00:56:48 - Oui.
00:56:49 - Alors, on va voir d'ailleurs les photos dont vous parlez,
00:56:55 et qui sont dans ce roman photo.
00:56:58 Alors, par exemple, il y a l'article 222-1,
00:57:00 "Le fait de soumettre une personne à des tortures ou à des actes de barbarie
00:57:03 est puni de 15 ans de réclusion criminelle
00:57:05 sur une personne dont la particulière vulnérabilité
00:57:11 induit à son âge à une maladie, à une infirmité,
00:57:13 à une défiance physique ou psychique,
00:57:15 ou à un état de grossesse est apparente ou connue de son auteur."
00:57:18 Et ça devient, "À l'heure fatale où les tordus du web
00:57:21 inventent un emoji représentant un gonze en cloque,
00:57:25 oui, un lascar avec un polyphénol dans le tiroir, t'as bien lu,
00:57:28 on sent bien que la société, donc la justice,
00:57:31 ne va pas badiner concernant des misères dispensées à une femme enceinte,
00:57:34 idem pour les cul-de-jatte ou les malingreux, donc prudence."
00:57:38 - Oui, oui, oui.
00:57:40 - C'est rigolo.
00:57:42 - Oui, oui, voilà. C'est une interprétation bien aussi.
00:57:45 - Je voulais vous montrer une archive qu'on a montrée.
00:57:49 - On va l'oublier.
00:57:51 - Oui, parce que vous illustrez l'époque.
00:57:55 - Oui.
00:57:57 - Vous illustrez l'époque et votre regard est un...
00:58:00 - C'est un microcosme de l'époque, entendons-nous.
00:58:03 - Bah, chacun illustre...
00:58:05 - Oui.
00:58:06 - Chacun est un morceau du puzzle.
00:58:08 - Oui, bon, attendons de voir alors.
00:58:10 - Bon, et là on est en 90,
00:58:13 et ce qui m'intéresse dans cet extrait,
00:58:18 c'est ce que vous dites, mais aussi comment vous voyez
00:58:21 ceux qui sont nés là où vous êtes nés,
00:58:25 et quelle différence peut-il y avoir
00:58:28 entre l'esprit que vous aviez en 90
00:58:31 et l'esprit qu'ils peuvent avoir aujourd'hui.
00:58:34 Votre avis m'intéresse.
00:58:36 Voyons cet extrait.
00:58:38 - Et MTM, ça veut dire quoi ?
00:58:42 - Ça veut dire "Nique ta mère".
00:58:44 - Jusqu'à maintenant, c'est la seule façon qu'on a trouvé
00:58:48 de se faire remarquer, et en plus, je veux dire,
00:58:50 c'est une expression qu'on utilise tous les jours,
00:58:53 qui peut être l'équivalent de "zut" ou "merde".
00:58:57 Bon, il y a quand même des gens qui le prennent au premier degré,
00:58:59 c'est regrettable.
00:59:00 On n'a qu'une vie, quoi, alors on s'amuse,
00:59:02 donc en même temps, voilà, quoi,
00:59:04 on s'amuse productivement, quoi, en étant productif.
00:59:07 Je ne pense pas que ça se disait "productivement".
00:59:09 Je ne sais pas, il faudrait au montage.
00:59:11 On s'amuse tout en étant productif.
00:59:13 - Eh bien moi, je trouve formidable, en fait, cet extrait.
00:59:16 Pourquoi je le trouve formidable ?
00:59:18 Parce qu'il y a du second degré, parce que c'est intelligent,
00:59:20 parce que c'est drôle, parce que vous faites passer
00:59:22 aussi une idée forte, et qu'il y a quelque chose
00:59:25 de très construit, en fait, dans cet extrait.
00:59:28 - Oui, oui, oui, oui, et puis bon, le second,
00:59:30 le premier degré, c'est une histoire de température,
00:59:32 en plus, quoi, mais...
00:59:34 Ouais, non, mais quand je vois ça,
00:59:36 c'est dur d'être protagoniste et spectateur
00:59:38 à la fois, pour moi, voilà, mais...
00:59:40 Déjà, on ne nous a pas donné les codes
00:59:43 et les modes d'emploi des interviews au départ,
00:59:45 donc en fait, voilà, on faisait ce qu'on avait, quoi.
00:59:50 Voilà, ça, et puis surtout...
00:59:53 Non, mais comme je le disais, moi, je me reconnais bien, là.
00:59:56 C'est les hormones et la jeunesse qui parlent, là,
01:00:00 en plus, quoi, on...
01:00:02 Voilà, mais comme je disais, c'est dur
01:00:04 d'être protagoniste et spectateur.
01:00:06 Je vois que je fais ces images-là, moi, on me demande
01:00:08 de les commenter, je... Voilà, quoi.
01:00:10 Effectivement, je suis devenu quelqu'un d'autre,
01:00:12 mais toujours avec le...
01:00:14 Je sais pas, avec ce...
01:00:17 Ce même truc qui nous a guidés au départ, quoi.
01:00:20 En fait, on aurait pu faire de la gaudriole
01:00:23 et être très léger, en fait, non,
01:00:25 dans tout ce qu'on faisait, en fait,
01:00:27 où on avait besoin de...
01:00:31 Je crois que c'est Koolchaine qui avait écrit ça,
01:00:33 quand on n'a pas grand-chose, représenter les siens,
01:00:35 c'est déjà quelque chose.
01:00:36 Voilà, on était dans cette dynamique-là.
01:00:38 - Là, vous avez 23 ans, dans l'extrait,
01:00:41 puisque c'est en 90.
01:00:43 Vous êtes, pour toute une génération
01:00:46 et de jeunes gens, une icône, un modèle,
01:00:48 on appelle ça comme on veut.
01:00:50 Donc j'imagine, il y a beaucoup de gosses
01:00:51 qui viennent vous voir aujourd'hui.
01:00:52 - Oui, si, oui.
01:00:53 - Et qui vous demandent des conseils.
01:00:54 - Ah oui, ben alors, les pauvres.
01:00:57 - Et qu'est-ce que vous leur répondez
01:00:59 quand ils viennent vers vous
01:01:00 et quand ils ont envie de prendre la trajectoire
01:01:03 que vous avez eue ?
01:01:04 - En fait, je ne suis peut-être pas bon
01:01:06 pour donner des conseils,
01:01:07 mais dans ma trajectoire,
01:01:09 il y a quelque chose qui est très parlant,
01:01:11 c'est que je...
01:01:14 Et encore plus à l'heure d'aujourd'hui,
01:01:16 c'est que je passe mon temps
01:01:17 à sortir de ma zone de confort,
01:01:18 à m'inscrire dans des choses qui sont différentes
01:01:21 de ce que j'ai pu être au début
01:01:22 ou par quoi je suis arrivé, quoi.
01:01:25 Et je pense que c'est surtout ça qu'il faut lire.
01:01:27 Moi, j'ai toujours du mal à l'expliquer,
01:01:29 à me placer comme quelqu'un
01:01:30 qui va donner des conseils à qui que ce soit.
01:01:32 Les seuls gens à qui je me permets
01:01:34 de donner des conseils...
01:01:36 Mais je pense que ma trajectoire est plus parlante.
01:01:39 Ce sera mes enfants, limite, voilà,
01:01:41 parce que c'est un peu mon rôle aussi, quoi,
01:01:44 de leur expliquer que je suis un autodidacte.
01:01:46 Là, vous avez accès au temple du savoir,
01:01:48 profitez-en, les gars,
01:01:49 parce que moi, j'y suis pas resté longtemps.
01:01:51 Et donc, ça m'oblige à faire deux fois plus d'efforts
01:01:54 et puis surtout à parfois être dans un questionnement
01:01:57 quand j'entreprends, par exemple, la musique,
01:02:00 quand je sens que ça arrive à terme,
01:02:02 qu'est-ce qui va se passer, qu'est-ce que je vais faire ?
01:02:04 Parce que je sais faire que ça,
01:02:05 je fais ça pendant 25 ans,
01:02:06 puis finalement, j'arrive à me trouver sur autre chose
01:02:08 parce que, voilà, je crois savoir choper
01:02:12 les opportunités que propose la vie par moment
01:02:14 et qui sont pas forcément des choses
01:02:17 qui me sont évidentes sur le moment, quoi.
01:02:21 Moi, j'ai aussi le doute vertigineux,
01:02:23 enfin, ces choses-là, tac, tac,
01:02:24 donc j'essaye de, par ma trajectoire,
01:02:28 et c'est les seuls à qui je prodigue des conseils,
01:02:31 sinon j'évite ça.
01:02:33 – C'est vrai que je trouve ça extrêmement touchant,
01:02:34 ce que vous dites,
01:02:35 parce que moi, j'étais adolescente au moment de NTM,
01:02:37 moi aussi, je viens d'une banlieue chaude et de l'immigration
01:02:40 et il fallait en sortir.
01:02:41 Et c'est vrai que vous montrez que le travail
01:02:43 et la détermination permettent de se construire un avenir,
01:02:46 et ça, c'est extrêmement précieux.
01:02:48 – Merci, mais surtout, et puis j'essaye aussi de le réculquer,
01:02:51 que, enfin, quand de temps en temps je prodigue des conseils,
01:02:55 c'est de dire que la posture victimaire,
01:02:57 c'est pas quelque chose qui va être porteur, quoi.
01:03:00 Nous, on arrive d'un endroit, voilà,
01:03:02 mais on en a fait une force, en fait.
01:03:04 On disait souvent, les deux pieds dans la merde,
01:03:06 c'est souvent un très bon tremplin, quoi.
01:03:08 – Exactement.
01:03:09 – Voilà.
01:03:10 – C'est intéressant, mais non, mais je veux dire…
01:03:14 – Je me jeter aux boules par terre.
01:03:16 – Vous l'aimiez déjà.
01:03:18 – Mais non, il y a des gens,
01:03:20 quand ils ont appris que vous veniez sur ce plateau,
01:03:23 ils ont dit "mais Joe Estar, il vient sur CNews".
01:03:26 – Chez Pro, on voulait la rendre.
01:03:28 – Non, arrêtez, arrêtez.
01:03:29 – Il vient sur CNews, je dis "mais oui, pourquoi il viendrait pas ?"
01:03:34 Et c'est intéressant.
01:03:35 En fait, ce qu'il y a de bien chez vous,
01:03:38 et qui est très peu, comment dire, fréquent,
01:03:42 c'est l'authenticité.
01:03:44 C'est-à-dire que vous avez conscience de tout,
01:03:47 que vous pouvez être récupéré, parfois,
01:03:49 que certains même veulent vous faire jouer ce rôle-là.
01:03:52 Et vous voulez pas le jouer,
01:03:54 et vous voulez pas donner de leçons,
01:03:56 et vous voulez rien dire, au fond,
01:03:58 vous voulez pas être parfois même le leader d'opinion
01:04:00 que certains voudraient que vous soyez.
01:04:03 Et je trouve qu'il y a tellement de gens
01:04:06 qui, à l'inverse, perdent en chemin
01:04:09 ou leur authenticité ou leur sincérité
01:04:11 ou pour des mauvaises raisons veulent être sur la photo,
01:04:15 que c'est intéressant d'écouter un discours
01:04:18 qui est à l'opposé de celui-là.
01:04:20 Et en même temps, c'est ça le paradoxe,
01:04:22 c'est qu'il y a une forme d'exemple dans ce que vous dites
01:04:25 et qu'on peut entendre.
01:04:27 – Je vous dirais merci,
01:04:28 puis pour le reste, je citerai un philosophe de proximité
01:04:31 qui s'appelle Joe Estar,
01:04:32 qui a dit "trop fainéant pour faire semblant",
01:04:34 donc voilà, j'arrive comme je suis.
01:04:38 Je cite quand même parce que c'est chez Fayard,
01:04:42 code pénal en argot,
01:04:44 il y a Paulo Labreze avec qui vous êtes venu,
01:04:46 d'ailleurs moi je ne le connaissais pas, mais je le salue.
01:04:48 – J'aurais voulu qu'il soit là, même assis sur mon cuisseau.
01:04:50 – Mais non, mais sur votre cuisseau, il peut pourquoi pas rentrer.
01:04:56 Est-ce que vous connaissez par exemple M. Bellamy ?
01:04:58 Est-ce que vous savez qui c'est ?
01:05:00 – Non, pas une miette, non.
01:05:01 – Bon alors M. Bellamy, regardez,
01:05:06 il est à l'opposé d'un jeune homme…
01:05:11 – Quoi ? C'est pas le contraire qui fait l'homme, non ?
01:05:13 – Je suis d'accord avec vous, mais il est agrégé de philo…
01:05:17 – Un autre philosophe de proximité ?
01:05:18 – Contrairement à moi ?
01:05:19 – Non, pas du tout.
01:05:20 – Moi je suis un philosophe de proximité.
01:05:22 – C'est bien ce que je vous ai dit,
01:05:23 mais vous avez dit une chose très juste tout à l'heure,
01:05:25 moi qui m'a touché, vous avez dit "les gars,
01:05:28 vous avez la chance d'aller à l'école,
01:05:30 vous avez la chance de pouvoir apprendre des savoirs,
01:05:33 donc profitez-en",
01:05:34 parce que moi je n'ai pas eu cette chance-là,
01:05:35 et parfois je rame, voilà, c'est ce que vous avez dit.
01:05:38 – Oui, bien sûr.
01:05:39 – Donc ça, c'est vraiment très intéressant d'entendre ça.
01:05:43 Donc M. Bellamy tient ou mène…
01:05:45 – Il mène par laissons.
01:05:46 – Non mais il mène la campagne européenne, je sais pas si…
01:05:48 Vous votez ?
01:05:49 – Des Républicains.
01:05:50 – Non, non, moi je vote pas malheureusement,
01:05:52 mais en tout cas je pense faire pas mal de choses
01:05:54 pour exercer ma citoyenneté, pas juste donner mon avis,
01:05:57 mais aussi entre autres par le biais du théâtre,
01:06:00 de la musique, même du cinéma,
01:06:02 ou des choses que j'écris, voilà, je m'impose de cette façon-là.
01:06:09 – Et il mène la campagne européenne
01:06:12 avec les élections qui seront programmées le 9 juin,
01:06:15 et il est tête de liste des Républicains,
01:06:17 donc c'est quand même quelqu'un d'assez important.
01:06:19 – Si vous le dites.
01:06:20 – Oui, quand même.
01:06:21 – La conséquence de tout ça c'est de voter,
01:06:23 moi je suis un citoyen parmi bien d'autres
01:06:24 qui s'engage pour faire vivre la vie civique,
01:06:26 et effectivement c'est…
01:06:27 – Je vous en félicite monsieur.
01:06:29 – C'est important que tous les engagements qu'on a
01:06:31 se traduisent aussi en Europe.
01:06:33 – Oui, mais il a le droit de ne pas voter.
01:06:34 – On a le droit de ne pas voter, mais ça veut dire
01:06:36 qu'on laisse les idées à notre place.
01:06:38 – Oui, mais attendez, là on ne donne pas de leçons.
01:06:40 – Je ne donne pas de leçons, non, pas du tout.
01:06:42 – Et puis je veux dire, parfois…
01:06:44 – Monsieur, moi j'ai 57 ans, j'en ai vu défiler,
01:06:47 et malheureusement, j'incite les autres à aller voter,
01:06:50 mais c'est la réserve que j'ai de bien,
01:06:54 parce que je ne trouve pas mon compte,
01:06:57 je ne trouve pas mon compte, donc voilà,
01:06:59 si c'est pour aller voter, pour entretenir l'abstention,
01:07:02 enfin voilà quoi.
01:07:04 – Mais par exemple, dans le domaine qui est le vôtre,
01:07:06 – Pardon hein, il y a…
01:07:07 – Dans le domaine qui est le vôtre, qui est le domaine de la culture,
01:07:10 quel est, si vous étiez aux manettes…
01:07:12 – Vous pensez que j'aurais voté pour Rachida Dati ?
01:07:14 – Non, je ne veux pas vous ennuyer avec ça,
01:07:16 ce qui m'intéresse c'est le fond,
01:07:18 quel est, par exemple, si vous étiez ministre de la culture,
01:07:21 si vous pouviez agir sur le réel, immédiatement, de la culture,
01:07:26 quelles sont les 2, 3, 4 choses que vous proposeriez ?
01:07:32 – Ouh là, moi, là, tout de suite, ce soir-ci, je vote en touche.
01:07:38 Non, non, sérieusement, non, non, mais,
01:07:40 bien sûr que je pourrais avoir certaines réflexions sur certaines choses,
01:07:44 effectivement, mais je n'ai pas une vue d'ensemble,
01:07:46 et puis ce n'est pas quelque chose…
01:07:48 Comment dire…
01:07:52 Moi, j'ai tellement été…
01:07:54 J'ai été exclu, parfois censuré, pour des choses où je me disais,
01:08:00 mais, enfin voilà, quand je vois, par exemple,
01:08:02 je vais prendre l'exemple d'une radio comme Skyrock,
01:08:04 quand on voit le niveau d'aujourd'hui, alors que nous, à l'époque,
01:08:08 on était interdit d'airplay, on ne nous passait pas,
01:08:10 alors que, aujourd'hui, le…
01:08:13 Enfin voilà, donc je n'ai pas une vue d'ensemble
01:08:15 pour pouvoir dire quoi que ce soit, en fait.
01:08:18 – Bon, on parlera, évidemment, on reviendra sur le bouquin,
01:08:22 "Code pénal en argot", je rappelle, le principe,
01:08:28 c'est de traduire un article par un langage argotique,
01:08:33 et qui peut faire sourire.
01:08:34 – Au travers d'une fiction, enfin, chaque article correspond
01:08:37 au sens dans lequel va cette fiction.
01:08:39 – Et là, j'en ai cité plusieurs, je vais en citer encore un,
01:08:42 article 222-23-3, "Les viols définis aux articles 222-23-1 et 222-23-2
01:08:49 sont punis de 20 ans de réclusion criminelle",
01:08:51 et ça devient, citons, "bavard", alors le bavard, c'est l'avocat,
01:08:55 "chipote un peu ou guignole, la tendance actuelle serait plutôt
01:08:59 de prendre 7 piges, d'en faire 4 et de remettre le couvert.
01:09:03 Moralité, citer une raclée apprend à mettre un bourre-pif
01:09:07 et un coup de genou dans les roubignoles ne compte pas sur la justice".
01:09:11 – C'est terrible de dire ça, et c'est vrai, je crois.
01:09:15 – Oui, oui, parce qu'on voit un peu, on en parle aujourd'hui,
01:09:21 c'est un sujet de société actuelle, la manière dont sont traités les victimes,
01:09:24 effectivement, voilà quoi.
01:09:26 – "Le transport, la détention, l'offre, la cession, l'acquisition,
01:09:28 ou l'emploi illicite de stupéfiants sont punis de 10 ans d'emprisonnement".
01:09:31 – Mais là, vous lisez pour vous, là !
01:09:33 – Comment ça se dit pour moi ?
01:09:34 – Vous lisez dans votre barbe, allez-y quoi !
01:09:37 – Ah, faut que je porte un peu ?
01:09:38 – Vous lui faites face ?
01:09:39 – Oui, je porte.
01:09:41 – Je ne fais pas mes lunettes ?
01:09:42 – Ah bah non, mais attendez, moi je ne suis pas comédien, lisez !
01:09:46 – "Article 222.32, l'exhibition sexuelle imposée à la vue d'autrui
01:09:51 dans un lieu accessible au regard du public
01:09:54 est punie d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende.
01:09:57 Donc cela donne, le législateur pose ici une énigme encore plus duraille
01:10:02 que celle du sphinx.
01:10:04 Il considère la possibilité d'un acte sexuel réel,
01:10:07 et ce, même en l'absence d'une partie dénudée du corps.
01:10:11 J'avoue avoir jeté l'éponge après plusieurs minutes de ganberge
01:10:15 quant à la possibilité de réaliser une telle chose.
01:10:18 Sans avoir fait vraiment carrière dans la galanterie,
01:10:21 j'affiche tout de même quelques connaissances vis-loc
01:10:24 au-dessus de la moyenne.
01:10:26 Mais là, je peux aller me rhabiller, sans mauvais jeu de mots.
01:10:30 Il faudra faire un dessin à l'occasion, une explication du texte,
01:10:34 illustrer un documentaire.
01:10:37 - Je remarque que vous n'avez pas lu le bon sur le stupéfiant.
01:10:42 On parle beaucoup ici...
01:10:44 - Vous voulez que je le lis ?
01:10:46 - Non, pas du tout.
01:10:48 On a tous des enfants, et on voit tous autour de nous
01:10:51 les ravages parfois, qui peuvent exister,
01:10:54 parce qu'ils ont des amis, etc., sur le shit.
01:10:57 On a tous des positions, on ne sait pas quoi faire.
01:11:00 On comprend bien que de temps en temps, un pétard,
01:11:03 ce n'est pas très grave, mais on comprend bien
01:11:06 qu'il y a des gosses qui tombent dedans,
01:11:09 et que ça peut détruire leur cerveau.
01:11:12 On est dans cette ambiguïté de dire "qu'est-ce qu'on fait ?"
01:11:15 - Je dirais que c'est pareil pour l'alcool, alors.
01:11:18 - Oui, c'est pareil pour l'alcool.
01:11:21 - On est plus dans quelque chose de culturel par rapport à l'alcool.
01:11:25 - Si je peux me permettre, c'est l'analogie qui me semble dangereuse,
01:11:29 c'est d'aller chercher un alcool qui ne soit pas du tout nocive.
01:11:32 - Je suis d'accord avec vous, mais...
01:11:35 - La qualité d'un vin, la saveur...
01:11:38 - Je suis d'accord avec vous, mais comme le disait Pascal aussi,
01:11:41 il y a des gens qui fument un joint de temps en temps,
01:11:44 forcément ça n'intèrpe pas leur vie, leur comportement.
01:11:47 - Ce n'est pas permis, mais ce n'est pas grave.
01:11:50 Ce qui nous inquiète, c'est des gosses de 16 ans, 17 ans,
01:11:53 et même parfois avant, qui tombent dedans, dans tous les milieux,
01:11:56 donc est-ce qu'il faut interdire, est-ce qu'il faut dépénaliser ?
01:11:59 Moi, je n'en sais rien.
01:12:01 - J'avoue que le sujet est vertigineux.
01:12:03 - Ce n'est pas ce qu'il faut.
01:12:05 Vous avez été dans un milieu, celui de la musique,
01:12:08 où parfois les uns et les autres prennent des choses,
01:12:11 on ne va pas se raconter de salades.
01:12:14 - Oui, c'est un peu le sport national.
01:12:17 - Vous avez vu sans doute des potes se détruire avec ça.
01:12:20 - Oui, tout à fait. Je suis d'accord avec vous,
01:12:23 on n'est pas au contrôle du vaisseau,
01:12:26 donc forcément, on peut être dans l'excès sans s'en rendre compte.
01:12:30 Et puis à long terme, voilà, ça éteint pas mal de choses.
01:12:34 - Oui. On dit de...
01:12:37 - M. Bélamy, j'ai 5 minutes, simplement.
01:12:40 Vous avez le droit du temps de parole, comme vous voulez,
01:12:43 mais les hommes politiques, le temps de parole, c'est réglementé.
01:12:46 Donc M. Bélamy, qui est des Républicains,
01:12:49 a le droit à quelques minutes, parce qu'il voulait répondre
01:12:52 à Marine Le Pen, qui était avec nous tout à l'heure,
01:12:55 qui était chez Laurence Ferrari, qu'on peut écouter,
01:12:58 et qui vous a traité de faucheton. Donc, vous vouliez...
01:13:01 - Ça mérite une réponse.
01:13:04 - Dans le monde du rap, c'est la réponse.
01:13:07 - Octogone.
01:13:10 - Mais aujourd'hui, vous êtes... Vous ne battez plus.
01:13:13 - Contre Marine Le Pen ?
01:13:16 - Contre Marine Le Pen, si, toujours.
01:13:19 - Ah bah, ouais, enfin bon, mais...
01:13:22 Excusez-moi, c'est... Oui, c'est dans mon ADN, ouais.
01:13:25 Mais voilà. Mais je...
01:13:28 Laissons M. répondre.
01:13:31 - On écoute Marine Le Pen.
01:13:34 - François-Xavier Bélamy est un faucheton.
01:13:37 Voilà, je vous le dis très clairement.
01:13:40 Parce que c'est sa famille politique qui a signé
01:13:43 les accords de Nouméa, dans lesquels il vendait
01:13:46 sa rédaction au Canac, d'accord ?
01:13:49 C'est eux qui ont gelé le corps électoral
01:13:52 empêchant les gens de voter s'il n'était pas arrivé
01:13:55 avant 1998. C'est lui qui a soutenu,
01:13:58 l'année dernière, la candidature au Sénat de M. Fraugier
01:14:01 qui lui est pour la partition de la Nouvelle-Calédonie.
01:14:04 C'est-à-dire que lui, il veut qu'on donne le nord au Canac
01:14:07 et qu'on conserve le sud, alors que ce monsieur ne vienne pas
01:14:10 nous parler de souveraineté et surtout pas de responsabilité
01:14:13 des hypocrites. - Alors on lance le chrono.
01:14:16 Vous avez cinq minutes, c'est comme qui veut gagner
01:14:19 des millions et vous pouvez répondre.
01:14:22 - Oui, j'ai même pas besoin de cinq minutes. D'abord, Marine Le Pen
01:14:25 ment. Je crois qu'elle est persénaire aujourd'hui parce que
01:14:28 tout le monde voit son reniement sur la question de la Nouvelle-Calédonie
01:14:31 donne le signal en réalité d'une incohérence absolue
01:14:34 et extrêmement dangereuse. Donc elle ment pour s'en sortir
01:14:37 quand elle dit que Pierre Fraugier défendait la partition de la Nouvelle-Calédonie.
01:14:40 C'est faux, c'est parfaitement faux et c'est
01:14:43 une calomnie qui était empruntée contre lui par le camp
01:14:46 indépendantiste en particulier en Nouvelle-Calédonie. On voit
01:14:49 chez qui Marine Le Pen va chercher ces informations.
01:14:52 Par ailleurs, ça ne manque pas de piquant de voir Marine Le Pen me reprocher
01:14:55 l'histoire de la famille politique que je rejoins
01:14:58 il y a cinq ans, quand elle a passé des années avec beaucoup
01:15:01 d'énergie à expliquer qu'elle n'était pas comptable de l'histoire
01:15:04 de sa propre famille, de sa propre famille politique.
01:15:07 Quand les accords de Nouméa ont été signés, j'avais 12 ans.
01:15:10 Je ne vois pas en quoi je serais comptable des choix
01:15:13 qui ont été faits à cette période-là. Pour le reste, l'essentiel
01:15:16 c'est maintenant de se tourner vers l'avenir. Et que dit Marine Le Pen ?
01:15:19 Parce que c'est là qu'est la gravité de la position qu'elle prend.
01:15:22 Au terme des accords de Nouméa, après trois référendums,
01:15:25 les Calédoniens ont dit qu'ils voulaient rester français.
01:15:28 Marine Le Pen vote en faveur du dégel
01:15:31 du corps électoral. Trois jours après, parce que les violences
01:15:34 traversent la Calédonie, elle dit que cette position était irresponsable
01:15:37 et elle promet un nouveau référendum.
01:15:40 Elle avait voté pour le dégel ?
01:15:43 Ses députés ont voté pour le dégel.
01:15:46 74 députés RN ont voté pour le dégel.
01:15:49 Tous ces députés qui ont voté ont voté pour le dégel.
01:15:52 C'est important quand même de le dire dans le débat.
01:15:55 C'est ce qu'on dit depuis plusieurs jours.
01:15:58 C'est important, effectivement, puisque sa position manifestement a changé.
01:16:01 C'est pour ça que c'est intéressant cet argument.
01:16:04 Marine Le Pen me reproche des choses qui ont été faites il y a 30 ans,
01:16:07 mais elle n'est pas capable d'assumer sa position d'il y a trois jours.
01:16:10 Je crois que le plus grave, il est là.
01:16:13 Aujourd'hui, le vrai danger, où est-il ?
01:16:16 Il est dans le fait que Mme Le Pen et M. Bardella sont prêts à créer
01:16:19 une étape de plus dans le déclin du pays
01:16:22 qui est lié essentiellement au fait que pendant trop longtemps,
01:16:25 l'État s'est couché devant la violence, que les responsables politiques
01:16:28 sont en train de se faire coucher devant la violence.
01:16:31 Dites ça à Georges Fenech, parce qu'il était dans votre mouvement
01:16:34 il y a quelques années, et Georges Fenech n'est pas du tout sur votre ligne.
01:16:37 Georges Fenech a toujours été de ceux qui, justement...
01:16:40 Non, non, Georges Fenech, il dit qu'il ne faut pas passer en force
01:16:43 pour un quatrième, peut-être, référendum.
01:16:46 Je n'ai pas dit qu'il fallait un quatrième référendum.
01:16:49 Ça revient à ça, Georges.
01:16:52 En fait, vous n'acceptez pas ce qui se passe.
01:16:55 C'est un référendum, oui.
01:16:58 - Pascal, le Congrès est mort, je vous l'ai dit tout à l'heure, c'est fini.
01:17:01 - D'ailleurs, je ne sais jamais si je dois vous appeler Joe Estar ou Didier Morville.
01:17:04 - Appelez-moi Henri Salvador, c'est pareil.
01:17:07 Il faudrait surtout un référendum sur lequel tout le monde
01:17:10 se sente concerné, les deux partis, et que vraiment tout le monde aille voter.
01:17:13 Parce que du côté des canaques,
01:17:16 la République, ça ne veut plus dire grand-chose.
01:17:19 Donc, tu vas aller voter, les mecs ne se déplacent pas.
01:17:22 - Et les canaques, ils veulent être indépendants, Didier ?
01:17:25 - Oui, ben voilà.
01:17:28 - Ce qui s'est passé sur les deux premiers référendums, il y avait plus de 80% de participation.
01:17:31 Et le non à l'indépendance, il l'avait emporté.
01:17:34 - La vérité, c'est que les canaques,
01:17:37 ils n'ont pas accès
01:17:40 souvent aux métiers les plus valorisants de l'île.
01:17:43 Donc, vous n'avez pas de médecin, pas de notaire,
01:17:46 pas de profession libérale, etc. Vous avez des professions souvent
01:17:49 "subalternes", que les caldoches
01:17:52 effectivement tiennent,
01:17:55 plutôt, mais pour plein de raisons, parfois culturelles, historiques,
01:17:58 que sais-je, les emplois les plus valorisants,
01:18:01 je vais le dire comme ça, etc.
01:18:04 Et que bien souvent, les canaques
01:18:07 souhaiteraient plutôt l'indépendance, ou une partie des
01:18:10 canaques souhaiterait l'indépendance. Et le paradoxe, c'est qu'aujourd'hui,
01:18:13 il y a plus de nouveaux entrants
01:18:16 que de canaques. Donc, quand il y a un référendum,
01:18:19 ils sont majoritaires.
01:18:22 Mais vous faites comment ?
01:18:25 - Malheureusement,
01:18:28 je dirais qu'on arrive, avec le temps,
01:18:31 à une situation où ils sont traités en minorité,
01:18:34 alors que c'est eux, les vrais
01:18:37 habitants de l'endroit, enfin, c'est eux qui devraient avoir...
01:18:40 - Ils sont minoritaires. - Ils sont devenus avec le temps, oui, bien sûr.
01:18:43 - François-Xavier Benhamy ! - Mais c'est pas pour autant qu'il faut
01:18:46 leur marcher sur la gueule, en fait. - Je crois qu'il ne faut pas non plus qu'on se laisse imposer
01:18:49 un récit qui me paraît trop binaire. Il y a un projet d'avenir à inventer pour la Nouvelle-Calédonie.
01:18:52 Et pour que ce projet d'avenir puisse se déployer, il faut sortir
01:18:55 de cette insécurité absolue qui fait qu'effectivement, de référendum
01:18:58 en référendum, on n'arrive pas à investir, à se projeter dans l'avenir.
01:19:01 Proposer un nouveau référendum dans 40 ans, c'est,
01:19:04 à mon avis, la meilleure manière de geler la situation en Nouvelle-Calédonie
01:19:07 parce que comment est-ce que vous voulez investir, vous engager,
01:19:10 développer l'activité économique, construire vos vies, si vous savez pas
01:19:13 à quoi ressemblera la Nouvelle-Calédonie dans 4 décennies.
01:19:16 Et fondamentalement, je crois qu'il faut refuser
01:19:19 l'incroyable opposition
01:19:22 qui est en train d'être mise en scène, y compris par Marine Le Pen.
01:19:25 Moi, j'ai la chance d'avoir sur ma liste pour l'élection européenne
01:19:28 Laura Vendegout, qui est une amie, qui est calédonienne,
01:19:31 qui est mélanésienne. Elle vit à la fois de la coutume canaque
01:19:34 et de la République française. Elle veut être française, comme beaucoup d'entre eux.
01:19:37 Le président de notre mouvement en Calédonie, qui est loyaliste, Al-Sidponga,
01:19:40 il est mélanésien, il dit qu'il veut être français.
01:19:43 Et les Calédoniens ont dit, maintenant, leur volonté d'être français.
01:19:46 Il faut entendre cette volonté parce que être néocolonialiste,
01:19:49 c'est considérer que, comme le disait Marine Le Pen il y a encore quelques semaines,
01:19:52 il va falloir les faire voter jusqu'à ce qu'ils disent qu'ils veulent plus être français.
01:19:55 Mais c'est complètement aberrant. Prenons au sérieux les 3 référendums
01:19:58 qui ont eu lieu et surtout, surtout, surtout, ne donnons jamais
01:20:01 à la violence le dernier mot sur la démocratie.
01:20:04 Moi, je comprendrais Marine Le Pen si elle avait fait des propositions
01:20:07 avant les épisodes qu'on connaît. Elle dit qu'elle a déposé des amendements,
01:20:10 elle dit qu'elle avait des projets, mais en réalité, elle n'a pas participé au débat.
01:20:14 Elle n'était même pas là pour voter. Ses députés n'ont déposé aucun amendement
01:20:17 à l'Assemblée nationale. Le vrai sujet, c'est qu'aujourd'hui,
01:20:20 pour plaire à n'importe qui, pour obtenir tous les votes, Marine Le Pen
01:20:23 est un François de ce premier.
01:20:25 - François Xavier Benavie. Est-ce que vous pourriez...
01:20:28 Alors, c'est toujours intéressant de savoir si un homme politique est connecté
01:20:31 à la réalité, à la société. Vous avez quel âge ?
01:20:34 - 38 ans. - Bon. Est-ce que vous connaissez un titre de NTM ?
01:20:37 - Euh... Bien sûr. - Est-ce que vous êtes déjà allé en Nouvelle-Calédonie ?
01:20:40 - Dans ma Benz, Benz, Benz ? - Est-ce que vous êtes déjà allé en Nouvelle-Calédonie ?
01:20:43 - J'ai été en Nouvelle-Calédonie. Et c'est, je crois, une différence avec beaucoup de gens
01:20:46 qui en parlent aujourd'hui depuis la métropole. - Moi, j'y suis allé, j'ai vu comment ça se passait
01:20:49 dans le Nord. - Je ne prétends pas en être un expert. - Oui, dans le Nord. Alors, il y a le Nord et le Sud.
01:20:52 C'est très important ce que vous dites, effectivement. C'est pas la même chose.
01:20:55 - C'est la même pousse, on dit là-bas. - Non, mais... - Exactement, ouais.
01:20:58 - Les gens ne vivent pas au même rythme d'un endroit à un autre
01:21:01 alors qu'il y a très peu de kilomètres qui les séparent, quoi.
01:21:04 - J'ai été dans le Nord, j'ai rencontré les tribus, j'ai pris le temps
01:21:07 de comprendre ce territoire magnifique.
01:21:10 Vous savez, aujourd'hui, je crois qu'il ne faut pas être naïf non plus.
01:21:13 La vérité, c'est que si on veut défendre la possibilité
01:21:16 de transmettre la coutume kanak, il faut éviter, surtout,
01:21:19 que la Nouvelle-Calédonie, demain, ne tombe dans les mains de la Chine.
01:21:22 - J'entends, j'entends. - Et les autres archipels qui l'entourent
01:21:25 dans le Pacifique. Et aujourd'hui, la France peut être un lieu
01:21:28 où se transmettent, justement, aussi bien le sens de l'égalité républicaine
01:21:32 que cette... - Si vous voulez, écoutez, moi,
01:21:35 je vais vous parler de ce que je connais un peu,
01:21:38 c'est la Martinique et la Guadeloupe. Eh ben, allez voir les Martiniquais
01:21:41 et les Guadeloupéens, en ce moment, là, ils ont la dent contre la France, quoi.
01:21:44 Entre l'éloignement, la différence de traitement
01:21:48 entre le continent et les îles, à tous les niveaux,
01:21:52 le chlordécone, tout ça, enfin... - Chlordécone, effectivement.
01:21:55 - C'est vertigineux, quoi. Donc, j'imagine la Nouvelle-Calédonie
01:21:59 qui est encore plus loin, les différences de traitement aussi,
01:22:03 et puis on parle de colonisation encore aujourd'hui, quoi,
01:22:06 ce qui n'est pas normal, quoi. Pardon, quoi. On est des sous-citoyens, quoi.
01:22:11 - Après 3 référendums, je pense qu'il y a...
01:22:14 - Non, mais je vous parlais de la Nouvelle-Calédonie,
01:22:16 je vous parle, par exemple, des Antilles.
01:22:19 Excusez-moi, allez dans la rue, vous verrez, les gens ont la dent...
01:22:22 - Il y a un risque de contagion. - Non, mais là où Didier a raison,
01:22:25 et il se trouve qu'avec le sport, tu voyages un peu,
01:22:28 allez en Guyane. Voyez ce qui se passe en Guyane,
01:22:32 où 40 % des gens sont sous le seuil de pauvreté.
01:22:35 - Oui, oui. C'est péodale, ce qui se passe là-bas.
01:22:38 - Et quand vous allez là-bas, en Guyane, que vous...
01:22:40 Ça fait plusieurs jours que je le dis, mais où vous n'avez pas de chemin de fer,
01:22:43 quasiment, où t'es obligé de prendre une pirogue, parfois, pour aller...
01:22:46 Donc quand t'es Guyanais, tu dis, mais...
01:22:49 Évidemment, Paris, depuis tant d'années, s'est fichu de nous.
01:22:53 Et ce qui se passe en Nouvelle-Calédonie,
01:22:56 tous les dom-doms sont sur des volcans.
01:23:01 - Oui, oui. - Ça, je vous assure.
01:23:03 Et beaucoup de gens en prennent... Et c'est par le sport, moi,
01:23:06 que souvent j'apprends ça. Pourquoi ? Parce que c'est les gens qui vont sur place,
01:23:09 des journalistes qui vont sur place, ou même des footballers,
01:23:11 ils reviennent, ils disent, mais les amis, faites attention,
01:23:14 parce qu'un jour, ça peut... - Ça fragilise la mort.
01:23:17 - Et la Guyane, par exemple, est très intéressante.
01:23:19 Bon, il nous reste... C'est la raison pour laquelle
01:23:21 la position de Marine Le Pen est si inquiétante.
01:23:23 François Clavier, comment on reconstruit un projet républicain ?
01:23:26 - Je suis d'accord, mais c'est terminé. - Les gens sont des girois.
01:23:29 - C'est terminé. - Ils ne votent jamais, ils ne se présentent jamais...
01:23:32 Leur seul discours, aujourd'hui, c'est de dire que un tel, un tel ne fait pas ça comme ça,
01:23:36 alors qu'eux, ils ne votent jamais.
01:23:38 - Mais ils votent, on voit bien vers qui s'adresse leur vote.
01:23:41 Enfin, wow, il faut arrêter avec Marine Le Pen. Elle n'existe pas, en fait.
01:23:44 - Bon, moi, ça me fait plaisir que vous soyez venu. - Merci.
01:23:47 - Si vous voulez venir chroniqueur régulier... - Non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non.
01:23:51 J'ai mis une situation insatisfaçable. - Sur la Bible.
01:23:55 - Voilà. À ceux qui n'ont pas vu "Police", voyez "Police".
01:23:58 Est-ce que... Alors, la dernière fois que vous êtes monté à NTM, c'est en 2018, pour les 30 ans ?
01:24:02 - 2018, oui. - Est-ce que... Parce que, alors... Est-ce qu'un jour...
01:24:06 - Pour ceux qui n'ont pas connu, il y a un film qui a été fait par Audrey Strougo,
01:24:09 qui s'appelle "Suprême" avec un S, et qui...
01:24:12 - Est-ce qu'un jour, vous allez revenir tous ensemble sur scène ? Oui, forcément.
01:24:16 - Oh, ben non. - C'est fini.
01:24:18 - Pendant des années, personne... On était un couple, et personne voulait...
01:24:21 Personne voulait être le passif, donc... Voilà, on a abandonné.
01:24:26 - Ah bon ? - Mais non.
01:24:28 - Vous allez revenir. Vous allez remonter. Vous allez remonter.
01:24:31 - Non, ben, pour l'heure, non, mais je... - Et un film ? Un prochain film ?
01:24:34 - Un prochain film... J'ai une série sur TF1, là, où je joue un prof de français.
01:24:39 - Bien sûr. - Qui sort lundi prochain, d'ailleurs.
01:24:42 Ça, j'ai deux pièces de théâtre en route, là, enfin, dont je fais la mise en scène.
01:24:47 Une petite musique que personne... Cette petite musique que personne n'entend jouer
01:24:51 et écrite par Clarisse Fontaine, c'est un sol en scène. C'est ma première mise en scène.
01:24:54 Et là, j'en ai une deuxième qui s'appelle "Black Label",
01:24:57 où je fais une co-mise en scène avec le directeur du conservatoire de Lille,
01:25:00 David Bobé, qui s'appelle Black Label,
01:25:02 et qui sera en route pour début 2025. Voilà.
01:25:06 - Il est 10h36 et c'est terminé. Donc, merci à vous, vraiment.
01:25:11 Je rappelle, évidemment, votre livre "Code pénal en argot",
01:25:16 c'est écrit avec Paulo Labreze, à l'usage des braqueurs, carambouillards et autres malfaisants.
01:25:20 C'est édité chez Fayard.
01:25:23 Mathieu Sébille Prolat était à la réalisation.
01:25:25 Merci à Nicolas, qui était à la vision, à Timur, qui était au son.
01:25:28 Merci à Marine Lanson, bien sûr. Je crois qu'elle n'est pas là, demain.
01:25:31 - Et vous le savez, elle part pour les Amériques.
01:25:35 Félix Perrault a été avec nous aussi.
01:25:38 Toutes ses émissions sont à retrouver sur CNews.fr.
01:25:40 Jean-Marc Morandini, dans une seconde.
01:25:42 Bonne journée à tous !
01:25:44 (Générique)