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00:00 Écoutez, la première radio du Nord-Franche-Comté, il est très exactement 7h45,
00:03 et avec l'invité du 6-9 Thierry, nous parlons de cette initiative baptisée "No more buoys".
00:08 En français, pas de tondeuse au mois de mai.
00:11 Une idée qui nous vient d'Angleterre et qui consiste à ne pas tondre sa pelouse,
00:15 ni les espaces verts pour les communes, afin de préserver la faune et la flore, et donc la biodiversité.
00:20 Alors, qu'en pensez-vous ?
00:22 Êtes-vous prêts à laisser votre tondeuse au garage et laisser faire la nature ?
00:26 Vos témoignages, vous aurez au 384, 22, 82, 82.
00:29 Pour en parler, nous recevons ce matin Bernard Marcounot. Bonjour !
00:33 Bonjour !
00:34 Vous êtes membre de la Ligue de protection des oiseaux dans le territoire de Belfort.
00:37 Alors, en quoi s'abstenir de tondre pendant un mois peut avoir un effet sous la biodiversité ?
00:43 Oui, alors ce n'est pas l'abstention complète, je vais préciser.
00:47 Mais effectivement, la végétation, c'est la base de la chaîne alimentaire.
00:52 Et quand on met en place ce qu'on appelle une gestion différenciée, je peux expliquer ce que c'est ensuite.
00:56 Oui, bien sûr.
00:57 On fait une action vraiment très concrète en faveur de la biodiversité.
01:01 Et si on ne tond pas, certaines parties, en tout cas la pelouse, les fleurs,
01:07 ça apporte gîte et couvert à bon nombre d'animaux, les insectes, les oiseaux, les lézards, les grenouilles.
01:13 Et en plus, ça se révèle vraiment très très utile pour l'élimination des indésirables et de certaines maladies.
01:20 Et vous dites également que cela permet de lutter contre le réchauffement climatique. Expliquez-nous.
01:24 Alors, là, c'est tout le cycle du carbone qui a lieu. C'est tout un ensemble, la forêt et la végétation.
01:33 La végétation, en fait, renvoie, ou en capte, le CO2 et nous permet de respirer,
01:39 puisqu'elle redonne de l'oxygène par la synthèse de la chlorophylle, dont les prairies font partie.
01:46 Alors, allez-y, continuez.
01:49 - Ce que je voulais préciser, c'était peut-être cette tente différenciée.
01:55 Parce que si on tente une pelouse de façon trop rase, les végétaux ne peuvent pas fleurir, pas de pollinisation,
02:02 puis ça devient ce qu'on pourrait appeler un désert biologique.
02:07 Donc, on peut définir ce qu'on appelle dans sa pratique, en tout cas, en gros, trois types de pelouses.
02:15 Alors, on pourrait parler du gazon, hauteur à 3 cm, 25 tondes par an, quasiment.
02:21 Donc là, c'est le désert biologique. La pelouse, beaucoup moins, et puis la prairie.
02:26 - Alors, ne pas tondre pendant un mois, c'est quand même se retrouver avec des herbes hautes, ce n'est pas très esthétique.
02:31 Est-ce qu'on peut, tout simplement, régler sa tondeuse en position haute ? Est-ce que ça marche, ça ?
02:36 - C'est un peu le souci, c'est que les tondeuses, elles sont faites pour couper lorsque c'est pas trop haut,
02:42 sinon ça ne fonctionne plus.
02:45 - On peut trouver une alternative, quand même ?
02:48 - Oui, bien sûr. Donc, l'alternative, parce que là, je vous donne mon expérience,
02:52 personnel, c'est que je ne tonde que les chemins.
02:55 En fait, c'est ça la tonde différenciée, c'est ne tondre que les lieux où c'est vraiment indispensable.
03:00 Les chemins, le lieu de table de jardin, les airs de jeu, donc à une hauteur de 6 cm, à peu près.
03:07 Donc ça, la tondeuse, ça va très bien. Et on peut le faire assez régulièrement, mais moins que pour un gazon.
03:12 - Alors, justement, je voudrais vous faire réagir à un commentaire sur notre page Facebook,
03:17 un commentaire de Damoth Nana, elle nous dit qu'elle tonde régulièrement sa pelouse,
03:21 mais elle laisse tout de même des ronds non tondus pour la faune. Est-ce que c'est une bonne idée, ça ?
03:26 - Ah ben ça, c'est une bonne idée. Ce qu'on préconise à la LPE, en tout cas,
03:31 c'est de commencer éventuellement, si on n'est pas habitué, à faire des petites zones
03:34 de ce qu'on appelle d'herbe sèche, qu'on laisse pousser complètement,
03:37 où là, on voit se développer toute la diversité, justement.
03:41 Et puis, petit à petit, ne se réduire qu'au chemin, et ce que je disais tout à l'heure,
03:45 et garder le reste en prairie, avec une seule coupe, en automne.
03:51 - Bernard Marcono, membre de la LPO, cette recommandation de pelouse haute,
03:55 c'est également le cas pour les communes, vous vous adressez également aux communes,
04:00 pour leurs espaces verts, est-ce qu'elles jouent le jeu, en général ?
04:03 - Ah, c'est pas toujours évident. Les communes sont bien outillées,
04:07 et puis quand on commence à tondre, on a tendance à tondre plus que nécessaire.
04:11 Donc je crois qu'il faut absolument, en amont, se poser la question,
04:15 est-ce que là, c'est vraiment nécessaire, c'est utile, est-ce que c'est une aire de jeu,
04:19 est-ce que c'est une allée, est-ce que les gens se déplacent dessus ?
04:23 Donc là, oui. Mais pour le reste, effectivement, une tonte en automne serait suffisante.
04:28 Et dans certains départements, vous avez peut-être déjà tous vu ces panneaux,
04:32 le long des routes, où il y a un panneau "Tonte retardée pour préserver la biodiversité",
04:38 c'est le cas de la Haute-Saône, par exemple.
04:40 - France Bleu, Belfort Montbéliard, il est 8h17,
04:42 vous prêt à ne pas tondre votre pelouse au mois de mai pour préserver la faune et la flore,
04:46 et donc favoriser la biodiversité ?
04:48 Que pensez-vous de cette initiative ? Dites-le franchement, au 0384 22 82 82.
04:53 - Et pour en parler avec nous, Bernard Marconeau,
04:55 membre de la Ligue de protection des oiseaux dans le territoire de Belfort.
04:58 Bernard Marconeau, sur notre page Facebook,
05:01 les messages sont nombreux ce matin.
05:03 Stéphane nous dit qu'avec 50 cm d'herbe haute,
05:07 les taupes se donnent à cœur joie et font de gros dégâts.
05:09 Ce sont des arguments qui reviennent souvent, vous les entendez ?
05:13 - Oui, alors tout ce qu'on met derrière le mot "dégâts".
05:16 Moi, chez moi, je suis ravi quand j'ai des taupes,
05:18 effectivement, ça donne un peu de travail en hiver et en automne,
05:21 où il faut étaler cette aupinière si on veut éviter toutes ces bosses dans la prairie.
05:26 Donc ça donne un petit peu de travail, mais les taupes sont,
05:30 comme tout le reste, en biodiversité, chaque animal, chaque végétal a son utilité.
05:36 - De son côté, Jean-Pierre, lui, toujours sur notre page Facebook,
05:39 il estime qu'il faudrait s'attaquer au problème de la renouée du Japon,
05:43 qui prolifère plutôt que s'attaquer aux herbes hautes.
05:45 - Oui, ça c'est un problème extrêmement compliqué,
05:48 parce que c'est tellement vivace la renouée du Japon,
05:50 un tout petit morceau de racine de 1 cm qui se retrouve dans le sol
05:55 va permettre à la renouée de se développer d'une manière incroyable,
05:58 à plusieurs mètres dans le sous-sol en racine,
06:00 et donc on n'a pas beaucoup d'autres choix, au contraire,
06:03 là, effectivement, la renouée, indispensable de la couper le plus régulièrement possible,
06:08 le plus souvent possible pour essayer de l'épuiser.
06:10 - C'est-à-dire qu'il y a régulièrement des opérations
06:13 pour contre cette renouée du Japon dans le Nord-Franche-Comté ?
06:17 - Oui, c'est un travail énorme, mais on n'a pas trouvé de solution qui marchait,
06:22 c'est ce qu'on appelle une plante invasive, donc l'épuiser le plus possible.
06:26 Donc là, c'est tout le contraire de la pelouse, effectivement,
06:28 à couper le plus souvent possible.
06:31 - Merci beaucoup Bernard Marconeau.
06:32 Je rappelle que vous êtes membre de la Ligue de protection des oiseaux
06:36 dans le territoire de Belfort.
06:37 Merci d'avoir été avec nous ce matin.