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00:00 ...et le 6/9, France Bleu Normandie.
00:03 Elle multiplie les opérations pour inciter les jeunes à voter.
00:08 A moins de 3 semaines maintenant des élections européennes,
00:11 l'association Les Jeunes Européens, basée à Rouen et créée en 2013, est avec nous.
00:16 Marianne Nacket, son président, répond à vos questions.
00:19 Bonjour Antoine Potor.
00:20 Bonjour.
00:21 Selon un sondage paru la semaine dernière, 70% des 18-25 ans vont s'abstenir.
00:26 Ce chiffre, ce n'est pas décourageant quand on est président des Jeunes Européens ?
00:30 Non, ça veut dire qu'on a encore 70% des jeunes à convaincre.
00:34 Et puis en 2019, ça fait beaucoup, mais c'est pour ça qu'on est là.
00:37 Et en 2019, les jeunes se sont décidés dans les derniers jours, les dernières semaines,
00:41 et on a eu un bond de mobilisation à la toute dernière minute.
00:43 C'est vrai qu'on avait un taux de participation jamais atteint depuis 20 ans avec 50%.
00:48 Comment vous expliquez ce désintérêt en tout cas à l'heure actuelle ?
00:51 Je pense qu'aujourd'hui, les jeunes sont désintéressés de la manière dont fonctionnent la politique et la démocratie.
00:57 Et en fait, le fait qu'ils n'aillent pas voter, ce n'est pas un désengagement,
01:00 c'est simplement qu'ils ont d'autres manières de s'engager.
01:02 Donc notre travail, c'est aussi de leur dire, si vous voulez que votre voix compte,
01:04 il faut vous déplacer le 9 juin.
01:06 Et ce désintérêt pour vous, ça s'explique par les femmes et les hommes politiques
01:11 qui sont à l'heure actuelle en représentation ?
01:13 Ça peut être une partie, mais c'est aussi un manque d'information.
01:17 Dans le sondage que vous citez, pour 19% des jeunes,
01:21 c'est aussi un manque d'information du fonctionnement de l'Union européenne.
01:23 Et nous, c'est aussi sur ça qu'on veut agir.
01:25 Et puis par ailleurs, expliquer aussi les propositions des différentes listes candidates à cette élection.
01:31 C'est vrai que le fonctionnement de l'Europe n'est pas forcément simple.
01:33 Comment vous arrivez à le rendre plus simple, plus accessible ?
01:38 Grâce à ce qu'on appelle l'éducation populaire.
01:40 Nous, on est une association qui existe au niveau national depuis 30 ans.
01:43 Et on utilise les méthodes de l'éducation populaire.
01:46 Par les jeunes et pour les jeunes, pour essayer de vulgariser le fonctionnement des institutions.
01:51 Avec des quiz interactifs, une carte géante.
01:54 On se rend dans les écoles, dans les lycées.
01:56 Et puis on essaye de faire vivre aussi le débat à Rouen et dans la région.
01:59 Est-ce que, par exemple, vous pensez que si on interpelle des jeunes ou des moins jeunes,
02:02 d'ailleurs, dans la rue aujourd'hui, qu'on leur demande un nom d'une tête de liste en France,
02:06 certains arrivent à répondre ?
02:08 Je pense que certains arrivent à répondre, mais ce n'est pas le cas pour la majorité d'entre eux.
02:12 Et donc là, il nous reste moins de 20 jours pour leur apprendre qui sont les têtes de liste.
02:16 Et puis pour les inciter à continuer à les voter.
02:18 Les jeunes européens se revendiquent transpartisans, c'est ça ?
02:21 C'est ça, oui.
02:22 Alors pourquoi vous n'avez pas invité le Rassemblement National la semaine dernière,
02:26 lors d'un débat à Rouen ?
02:27 Effectivement, on a fait le choix de ne pas inviter l'extrême droite.
02:30 Le Rassemblement National héro-conquête.
02:32 Même si on est transpartisans.
02:33 Le parti d'Éric Zemmour.
02:34 Même si on est transpartisans.
02:35 On a invité aussi la France Insoumise, le Parti Communiste,
02:38 qui ne sont pas les partis les plus europhiles qu'on connaisse.
02:41 En fait, on veut montrer que c'est possible de faire sans l'extrême droite.
02:45 Aujourd'hui, on considère que l'extrême droite, au-delà de ses positions sur l'Europe,
02:49 elle est dangereuse pour la démocratie.
02:51 On le voit en Italie, en Grie, jusqu'à récemment en Pologne.
02:54 Donc on voulait montrer que c'était possible de faire sans l'extrême droite lors d'un débat.
02:58 Preuve en est, la majorité des partis qui sont représentés pour cette élection,
03:03 les six qu'on a invités, sont venus.
03:04 Ils ont accepté de venir débattre, même si l'extrême droite n'était pas invitée.
03:07 Mais du coup, vous n'êtes pas vraiment transpartisans, si ?
03:09 C'est une position idéologique de ne pas les inviter ?
03:11 On cherche à montrer qu'ils sont dangereux.
03:15 La question du transpartisanisme, elle est sur la question de "pour ou contre l'Europe".
03:19 Sur cette question-là de l'extrême droite, donc ils sont contre l'Europe,
03:23 mais comme le Parti Communiste ou la France Insoumise, par exemple.
03:26 La question-là, c'était de dire, si l'extrême droite arrive trop en tête,
03:30 et si on continue à la banaliser, on risque de voir nos libertés reculer.
03:33 France Bleu Normandie, il est 8h19, nous sommes avec Antoine Pothor.
03:38 Vous êtes le président de l'association "Les Jeunes Européens" basée à Rouen.
03:42 On vient d'évoquer ces partis dont vous dites qu'ils ne sont pas "europhiles".
03:46 Pourtant, eux disent qu'ils ont leur propre vision de l'Europe.
03:49 Jordan Bardella se dit européen, c'est bien la différence par rapport à il y a quelques années ?
03:53 Oui, exactement, ils ont une vision de l'Europe, mais quand je dis qu'elle n'est pas europhile,
03:57 c'est qu'ils ne sont pas pour plus d'intégration européenne.
04:00 Ils sont ce qu'on appelle souverainistes ou nationalistes,
04:03 et donc du coup, ce n'est pas ce qu'on peut appeler "europhile".
04:05 Mais selon votre point de vue, du coup ?
04:07 Selon notre point de vue, oui, parce que les jeunes européens,
04:09 France, au niveau européen et puis à Rouen,
04:12 on porte aussi un plaidoyer pour plus d'intégration européenne,
04:15 une Europe qui serait aussi plus démocratique, qui mettrait les citoyens plus sur son cœur,
04:18 et donc on porte aussi des positions.
04:20 Mais cette vision-là, elle n'est pas une vision plutôt portée par la gauche aujourd'hui ?
04:23 Non, je ne pense pas. Nous, dans notre association, que ce soit au niveau national ou à Rouen,
04:28 on a des militants qui sont encartés chez les Républicains, dans la majorité présidentielle, et aussi à gauche.
04:34 Mais pas encartés du Rassemblement National ?
04:36 Non.
04:37 D'accord.
04:38 Samedi prochain, vous organisez une simulation de session plénière au Parlement.
04:42 Des jeunes qui vont se mettre à la place des députés européens,
04:44 on parlait d'essayer de sensibiliser les choses,
04:47 donc ils vont recréer un peu ce qui se passe au Parlement,
04:50 que nous, citoyens, on connaît finalement peu.
04:52 C'est ça, le samedi 1er juin, à l'hôtel de ville de Rouen,
04:55 et donc au long de la journée, les jeunes seront répartis aléatoirement dans des groupes politiques,
04:59 et l'objectif de cette journée, au-delà de travailler sur un texte qui a réellement été voté par les députés européens,
05:03 c'est de montrer le fonctionnement des institutions, et en particulier du Parlement européen,
05:07 et montrer son importance.
05:08 Qui est une importance réelle, mais qui n'est pas l'importance de la Commission non plus.
05:12 Non, parce qu'aujourd'hui, par exemple, seule la Commission peut proposer des textes législatifs,
05:16 ce n'est pas le cas pour le Parlement.
05:17 C'est une déposition qu'on porte, c'est que demain, le Parlement européen puisse faire ses propres propositions.
05:23 Vous n'avez pas invité le Rassemblement National à ce débat, pourtant il est en tête des intentions de vote.
05:28 Vous allez recréer une sorte de député européen Rassemblement National à ce débat ?
05:34 Il y a 7 groupes politiques au Parlement européen, dont 2 groupes qu'on peut qualifier d'extrême droite,
05:38 et comme la simulation du Parlement européen s'inscrit dans une démarche pédagogique,
05:42 et non pas dans une démarche politique, comme c'était le cas pour le débat,
05:45 il y aura un ou deux groupes d'extrême droite selon le nombre de participants,
05:49 puisque c'est aussi une manière pour nous de montrer et de déconstruire les positions des groupes d'extrême droite.
05:55 Merci beaucoup Antoine Pothor, président des Jeunes Européens de Rouen d'avoir été avec nous.
05:59 Bonne journée.
06:00 Merci.
06:01 On va avoir le choix, je regardais officiellement enregistré à ce jour 37 listes,
06:04 il y en a pour tout le monde effectivement, de l'extrême droite à l'extrême gauche,
06:08 en passant par, en 37ème position, espéranto, langue commune,
06:14 on va tous parler peut-être un jour l'espéranto sur France Bleu Normandie.
06:18 Voilà une idée.
06:19 Pour l'instant, ce que je vous annonce...

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