Deux agents de l'administration pénitentiaire ont été tués et trois ont été blessés grièvement au péage d'Incarville, dans l'Eure, lors de l'attaque de leurs fourgons qui transportaient entre Evreux et Rouen un détenu, Mohamed Amra. Ce dernier est toujours recherché.
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00:00 Ces minutes de silence qui ont été respectées devant les prisons, devant les maisons d'arrêt.
00:05 D'ailleurs, ça continuera dans les jours à venir ?
00:08 Ça va continuer au moins demain, au moins 24 heures,
00:12 c'est ce qu'a annoncé l'intersyndical après un rendez-vous avec Eric Dupond-Moretti,
00:16 parce qu'ils attendent des engagements écrits du ministère de la Justice pour assurer la protection.
00:20 Alors ce qu'il faut bien comprendre, c'est que là le ministère de la Justice, il est aussi un petit peu coincé,
00:24 parce que les agents de l'administration pénitentiaire qui sont chargés de ces escortes,
00:29 de ces extractions judiciaires, en fait c'est une mission qui est toute nouvelle, qui date d'il y a quelques années.
00:34 Avant c'était les policiers.
00:35 Avant c'était les policiers, les gendarmes qui étaient chargés en partie de ces missions
00:38 et qui disaient sans doute à juste titre, on n'est pas là pour escorter des détenus,
00:41 on est là pour interpeller les voleurs dans la rue et faire notre métier de policier.
00:45 Donc on a doté l'administration pénitentiaire d'agents spécialisés,
00:51 ils sont un millier aujourd'hui à peu près en France,
00:53 mais il faut mettre ce millier d'agents en rapport avec un autre chiffre,
00:56 c'est le chiffre des extractions judiciaires, 130 000 en 2023.
01:00 Rendez-vous compte, ça fait 350 par jour, 350 détenus chaque jour qui quittent une prison
01:06 pour aller à un tribunal, à une audition devant un juge.
01:09 Et là on ne parle que des extractions judiciaires, on ne parle pas des extractions médicales,
01:12 parce qu'on peut aussi faire sortir un détenu pour un rendez-vous devant un praticien, un cardiologue.
01:17 Donc on voit bien qu'on est sur une situation qui est complètement dingue.
01:20 Quand je parle de 130 000 extractions judiciaires en 2023, en 2016, donc si on remonte 8 ans,
01:25 on était à 65 000. Donc on a doublé le chiffre de ces extractions judiciaires.
01:29 Pourquoi ? Parce que la surpopulation carcérale explose,
01:32 on a de plus en plus de détenus en France, alors évidemment il y a des solutions qui sont mises sur la table.
01:36 Des auditions par les juges en visio, pour l'instant il n'y a pas forcément toujours recours
01:40 parce que les juges ont aussi besoin d'avoir leur suspect en face pour l'interroger.
01:44 Et c'est vrai que là on est sur une forme de problème à résoudre pour le ministère de la Justice.