Deux agents de l'administration pénitentiaire ont été tués et trois ont été blessés grièvement au péage d'Incarville, dans l'Eure, lors de l'attaque de leurs fourgons qui transportaient entre Evreux et Rouen un détenu, Mohamed Amra. Ce dernier est toujours recherché.
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00:00 Il y a de l'émotion, il y a de la colère, énormément d'émotions et c'est la raison pour laquelle ce matin,
00:06 beaucoup de leurs collègues ont tenu à leur rendre hommage.
00:09 Vous allez le voir, ils se sont rassemblés ici.
00:10 Une cinquantaine de personnes à présent qui bloquent ce centre pénitentiaire.
00:16 On est justement à côté de Bruno, vous êtes secrétaire régional du syndicat UNESA.
00:21 Racontez-moi, c'est toute une profession qui est endeuillée aujourd'hui ?
00:25 Oui, ça a été direct, dès l'information qui nous a été rapportée.
00:31 Beaucoup d'établissements sur la région et sur le national sont partis en mouvement dès 13h,
00:37 refus de prendre les clés, blocage des activités, mais ça a été instantané et c'est tout à fait logique.
00:45 C'est aujourd'hui, toute la pénitentiaire, le monde pénitentiaire est en deuil.
00:48 Vous avez échangé avec les collègues des victimes, dans quel état d'esprit ils se sentent ?
00:53 C'est la panique totale, ça ne s'est jamais vu.
00:57 Pour tout vous dire, j'ai 35 ans de pénitentiaire, on a connu ça en 1992,
01:01 sur les événements de Rouen et de Clairvaux, jamais à aucun moment on a entendu parler d'attaque de fourgon.
01:08 Comme ça s'est passé là, un équipage complet, cinq personnes qui n'ont pas eu le temps de réagir.
01:15 C'est la colère totale du monde pénitentiaire, on n'en peut plus, on demande des effectifs,
01:20 on a une surpopulation pénale qui n'arrête pas d'augmenter, on ne sait plus quoi faire.
01:25 Aujourd'hui, les effectifs des établissements, on n'a personne.
01:29 Vous prenez l'exemple du centre pénitentiaire de Caen où on se trouve aujourd'hui, on est à -22.
01:33 Comment voulez-vous fonctionner ?
01:35 Les heures supplémentaires, ça n'arrête pas, les heures supplémentaires chez les équipes d'éprèges,
01:40 les équipages, on a vu des équipages à 1500 heures qui ne sont pas payés,
01:45 qui ne sont pas rémunérés dans un premier temps parce qu'on est limité aussi à 108 heures au trimestre.
01:49 Voilà ce qui se passe.
01:50 Merci, on entend cette colère et cette émotion, on l'imagine bien après ce drame.
01:54 Et vous le voyez, une cinquantaine d'agents pénitentiaires se sont mobilisés.
01:57 D'ailleurs, une minute de silence sera bien représentée à partir de 11h ici pour rendre hommage aux victimes.