• il y a 7 mois
Transcription
00:00 Lui, c'est Benjamin Voisin, et il joue dans "L'Esprit Coubertin",
00:03 une comédie qui se moque des Jeux Olympiques à Paris.
00:05 De nos chances de médailles, et des 48 capotes offertes par la Fédération à chaque sportive et sportif,
00:10 oui oui, c'est vrai, il nous raconte.
00:11 Tout est quand même fiction, on s'est amusé, on va toucher un petit peu quand même aux institutions,
00:16 et on va s'amuser à titiller, parce que sinon c'est pas drôle, sinon c'est un peu platonique.
00:20 Il reste une petite semaine d'Olympiade, si ça continue comme ça, on risque de finir nos Jeux à zéro médaille d'or.
00:26 Ouais, c'est des cons...
00:27 Sinon non, on voulait vraiment faire une comédie légère, décalée, avec un style un peu hauteur.
00:32 On a beaucoup parlé avec Jérémy, que ça soit d'ailleurs moi, mais Emmanuel Berco aussi,
00:39 Gregoire Ludwig, Laura Felpin, pour savoir quels étaient les enjeux que lui avait,
00:43 et à quel point il voulait détourner ça.
00:45 Moi je voulais qu'on ait vraiment un profond respect du sport, des Jeux,
00:49 parce que c'est quand même une belle occasion de se dire "on a réuni tous les pays du monde,
00:53 et on a fait participer à une fête collective",
00:55 mais en même temps on peut pas passer à l'encontre que,
00:58 quand on voit dans quelles circonstances c'est fait,
00:59 alors Paris, on a plein de problèmes, les étudiants qui sont mis ailleurs, les migrants, tout ça, c'est une catastrophe.
01:05 Mais quand tu vois ce qu'ils ont fait en Chine et tout, tu te dis "mais c'est immonde".
01:08 Donc c'est intéressant aussi d'aller chercher à quel point, pour certaines personnes qui dirigent les Jeux,
01:14 y'a pas tellement de notion de sport vraiment.
01:16 C'est plus une notion de brillance, d'excès, tout ça.
01:20 La ministre des Sports va passer.
01:22 Et elle veut sa photo avec un futur champion olympique.
01:25 Alors moi j'ai réussi à retarder les chances jusqu'à présent, mais j'ai besoin de savoir moi.
01:29 Ce que j'aime bien en plus avec Jérémie, c'est qu'il attaque avec un sport qui est absolument pas médiatisé.
01:35 Le tir sportif c'est peu vu quoi.
01:37 Et donc y'avait un truc sur le personnage, très renfermé, limite à des endroits où on pourrait dire maladif,
01:44 et je me suis dit "merde, si jamais en plus de ça, je fais n'importe quoi avec le pistolet, ça va ressembler à strictement rien".
01:50 Donc je voulais vraiment que le tir ait quelque chose de beau, de respectable et de respecté par rapport à la discipline,
01:56 et que ceux qui le fassent ou ceux qui le voient disent "ça va, ils sont pas foutus de notre gueule".
02:00 Je suis allé à Malakoff prendre quelques tirs, dans un centre qu'il y a.
02:04 Y'a de plus en plus de centres en France, y'a de plus en plus d'initiés d'ailleurs.
02:06 Mais surtout j'avais l'armurier du film, qui nous permettait d'avoir tout ce qu'on voulait d'authentique comme flingue,
02:13 qui lui en faisait, en compète.
02:15 Et donc du coup, entre chaque prise, je lui disais "montre-moi tous les gestes, la respiration, le temps d'arrêt que tu mets entre chaque cible,
02:21 comment tu vas vers le bas, à quoi tu penses".
02:23 Et surtout, si jamais y'a une prise qui, nous, au jeu, Jérémy et moi, nous semble bonne,
02:27 n'hésite jamais à... alors que t'es que armurier et que la plupart du temps on dirait sur le côté,
02:32 n'hésite jamais à dire "ça me va pas".
02:33 Donc du coup on avait une certitude là-dessus, c'est que le geste pouvait pas être imprécis ou pouvait pas être mauvais.
02:37 Ce que je trouvais génial, c'était... c'est son premier long, Jérémy,
02:40 et le nombre de mecs qui feraient, ou d'un an encore une fois qui feraient leur premier long de facilité.
02:45 Jérémy va faire une comédie en appelant en tête d'affiche Emmanuel Berco et moi,
02:49 qui ne sommes pas les acteurs les plus reconnus pour ça.
02:51 - Écoutez Sonia, sinon ce que je vous propose, c'est qu'on le reloge dans la vôtre de chambre,
02:55 Tauffard, à 332, et puis vous partagez la chambre avec Paul.
02:58 - Ah non non non non, ça c'est... non, ça c'est non.
03:01 - Bah... - Non mais c'est pas une bonne idée.
03:03 Donc on s'est vraiment concentré l'un et l'autre sur la comédie.
03:06 Tout ce qui était au niveau du tir, moi je savais que j'avais la siduité dans ma carrière
03:10 au niveau dramatique sur les autres films, qui allait me permettre d'assurer cette partie-là.
03:15 Donc celle-ci je l'ai faite exactement comme tous les autres films.
03:17 La comédie, ce rôle un peu bizarre que j'ai fait,
03:22 très honnêtement on est resté peut-être deux semaines avec Jérémy à parler du rôle,
03:25 à se demander comment il se déplaçait, comment il pouvait articuler les mots,
03:28 comment son regard allait se perdre.
03:29 Le look aussi beaucoup, les décors, comment il se déplace dans la grandeur des décors.
03:34 Et une fois qu'on a commencé à tout choter un peu,
03:37 j'ai fermé les yeux et j'ai fait les 30 jours de tournage et je les ai rouverts à la fin.
03:41 Pas de réflexion, on fonce, on fait les choses.
03:43 Je viens, je gagne, je m'en vais, c'est moi.
03:45 Voilà, c'est ça qu'on va dire à la ministre, c'est ça qu'on lui dit à la ministre.
03:48 J'avais vu un documentaire animalé sur la girafe qui se faisait attaquer par une panthère ou je sais pas.
03:53 Et elle était en train de boire à l'étang et je m'étais dit mais attends,
03:57 il faut voir une girafe qui court et qui s'enfuit.
03:59 Comment tout est désynchronisé, les regards, comment il y a un truc qui est très dans l'attente,
04:03 en mode je vais pas être vu.
04:04 Alors qu'évidemment une girafe ça se voit.
04:05 C'est ce que Paul Bosquet est je crois, un mec qui veut pas être vu mais on ne le voit que lui.
04:09 Ce qui était top c'est qu'on le fait venir d'un petit village.
04:12 Moi ma famille elle est originaire d'un petit village qui s'appelle Brassimpou
04:15 où il y a 150 habitants, peut-être 200.
04:18 Et imaginez qu'un type comme ça arrive de là-bas et se retrouve aux Jeux Olympiques
04:21 avec les 48 capotes posées, prêt à être utilisé.
04:25 Et tous ces sportifs qui contractent de la testostérone toute la journée
04:29 se retrouvent ensemble dans des enceintes.
04:31 L'idée elle était bonne de Jérémy de se dire comment on se dépuce elle là-dedans
04:34 émotionnellement, socialement, mais évidemment sexuellement.
04:37 C'était le but de jouer aussi un peu avec ça sur l'affiche, de s'amuser un peu.
04:41 Et puis moi personnellement il y avait une excitation qui m'en est un peu bête et enfantin
04:45 de me dire "un mois des Jeux Olympiques, il y aura des affiches avec des gens".
04:50 Ça a changé.
04:52 Le sport c'était pas pareil avant.
04:53 Petit garçon vert "regarde pas ça, on va aller là-hier".
04:57 Ça me fait un peu rire.
04:58 Je crois que c'est une question de diamètre, de couleur, de teinte, de machin, d'ordre.
05:02 Je crois que c'est pas le même ordre du coup.
05:04 On n'est pas à l'abri d'ailleurs.
05:06 De prendre une petite plainte, un petit truc, ça serait drôle au moins.
05:08 C'est une fois dans ta vie que dans ta ville et dans ton pays,
05:13 tu organises la plus grosse réunion de sport.
05:19 Notre film, j'espère qu'il accueillera des gens en salle,
05:23 mais je pense pas qu'il cristallise quelconque frustration ou peur de la part des...
05:28 Non, il faudrait pas, ça serait dommage.
05:30 *musique*
05:31 Colmini ! Colmini ! Colmini !

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