Chaque vendredi dans la matinale de Lionel Gougelot, Catherine Nay livre son regard sur l'actualité.
Retrouvez "Catherine Nay - Les signatures d'Europe 1" sur : http://www.europe1.fr/emissions/catherine-nay-les-signatures-deurope-1
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00:00 D'abord Catherine Ney, la signature du vendredi, la signature européenne du vendredi.
00:04 Bonjour ma chère Catherine.
00:05 Bonjour Lionel, bonjour à tous.
00:07 Alors l'arrivée de la flamme olympique à Marseille, est-ce que c'était un sans faute ?
00:11 Tout était beau, le Bélème, les anneaux dans le ciel de la patrouille de France,
00:15 le soleil était là et Emmanuel Macron, Catherine, semblait vivre une véritable apothéose.
00:21 Ah oui, la mine dorée par le soleil, le président exulté.
00:24 Il faut dire que la Marseillaise à Marseille, entonnée par une foule sentimentale,
00:29 ça vous tord les tripes, le spectacle était la promesse d'une suite éblouissante à Paris.
00:34 Alors lui n'avait qu'un mot à la bouche, fierté.
00:37 Mais rappelons déjà que lors de ses voeux, il l'annonçait, 2024 serait le millésime de la fierté française.
00:45 Il l'expliquait, c'est une fois par décennie que l'on commémore avec ampleur l'anniversaire du débarquement,
00:51 ce sera le 6 juin, une fois par siècle que l'on accueille les Jeux olympiques et paralympiques,
00:56 une fois par millénaire que l'on rebâtit une cathédrale.
01:00 Alors fierté, fierté, demandez le programme, Emmanuel Macron est un grand metteur en fête cette année
01:05 dont il serait comme toujours l'acteur principal et commémorateur number one.
01:09 Ce même jour, au matin, on ne voyait que lui à l'arc de triomphe,
01:12 il y avait concurrence entre les flammes, celles qu'on ranime et celles qu'on brandit,
01:16 puis il y a eu la Marseillaise et le chant des partisans qui vous remue toujours les entrailles,
01:21 mais c'était moins gai, on le voyait à son affaire, menton relevé, pour la septième fois.
01:26 Les Champs-Elysées étaient vide et rase.
01:28 - Un rôle de metteur en scène déjà la veille avec la réception du numéro un chinois, c'est Jinping.
01:33 - Oui, deux jours de visite et Paris bloqué pour les automobilistes,
01:36 Emmanuel Macron est le leader européen qui, c'est vrai,
01:39 aura eu les plus longues têtes à tête avec le président chinois.
01:42 Ils se connaissent, ils se parlent, que se disent-ils,
01:44 il y a toujours un débrief avec les collaborateurs, mais le bon peuple n'en sait rien.
01:49 Alors le bilan économique de la visite, disons, enfin pas très copieux,
01:54 échange de produits agricoles, les producteurs de cognac sont rassurés,
01:58 une exemption de visa pour les touristes français pour des séjours de moins de 15 jours,
02:02 mais sur l'industrie, notamment l'automobile,
02:04 comment voulez-vous concurrencer les ouvriers chinois qui travaillent 70 heures par semaine
02:09 et qui couchent même dans l'atelier, et ce mois de mai 24,
02:12 vous remarquerez que les français auront le moins travaillé à cause des ponts qui sont des viaducs.
02:17 À propos de l'Ukraine, le président chinois s'engage à ne pas vendre d'armes à son ami Poutine
02:24 et à œuvrer, à œuvrer, pour qu'il ne gâche pas les Jeux Olympiques, Pouces, La Trêve.
02:29 - Alors de son voyage à Pékin, Xi Jinping avait invité Emmanuel Macron à Canton,
02:33 dans la maison de son père, façon de créer un lien plus intime, c'est ça ?
02:37 - Oui, et alors Emmanuel Macron a voulu lui rendre la politesse en le faisant venir
02:41 dans les Pyrénées, à la Mongie, à souvenir de vacances avec sa grand-mère chérie.
02:46 Vous verrez, monsieur le président, comme la montagne est belle,
02:49 et là, spatatras, il neigeait, on ne voyait rien à 10 mètres, il faisait froid,
02:53 il faudra revenir pour le paysage, sale tour de la météo, là, Poutine n'y était pour rien.
02:58 Mais sous les parapluies, le couple chinois a eu droit à une petite danse folklorique
03:02 qui ne peut rivaliser avec le cirque de Pékin,
03:06 espérant que le couple ne soit pas reparti avec Renaud Farranger qu'à Rabinet.
03:11 - Avec le président chaque jour, Catherine, il se passe quelque chose ?
03:15 Est-ce que, il faut dire que c'est le président le plus actif ?
03:18 - Oui, d'abord parce qu'il est, de fait, la personnalité européenne la plus en vue
03:22 en raison de son rayonnement intellectuel et de sa physiologie étrangère à la fatigue.
03:26 Et puis, il est là depuis 7 ans. Mais voyez, en 5 mois,
03:29 il a été l'invité d'honneur du président Modi en Inde,
03:32 il a eu la première visite d'état d'un leader européen au Brésil,
03:35 reçue en grande pompe par le président Lula,
03:38 et puis la réception de Xi Jinping, qui n'est venu en France et puis ensuite en Hongrie.
03:43 Donc, ça veut dire qu'il compte sur la scène.
03:45 Il y a aussi le rayonnement de la France qui a un message.
03:47 D'ailleurs, son deuxième discours à la Sorbonne depuis qu'il est président,
03:51 qui a duré 2 heures, il parlait comme si l'Europe c'était lui, comme s'il présidait l'Europe.
03:56 - Mais alors justement, ce discours interminable sur l'Europe,
03:59 il a eu un impact sur les élections européennes qui arrivent ?
04:02 - Non, pas du tout. Il n'a pas connecté les Français au scrutin du 9 juin.
04:06 D'ailleurs, ils étaient peu nombreux à le regarder à la télévision.
04:08 En tout cas, aucun effet sur la liste macroniste qui piétine.
04:12 Mais il ne peut s'en prendre qu'à lui-même.
04:14 Tout de même, choisir comme tête de liste, il y a moins de 2 mois,
04:17 un petit soldat inconnu pour mener les troupes au front, mais c'est mission impossible.
04:21 Valérie Ayer, il fallait qu'elle s'y prépare 6 mois à l'avance.
04:24 C'est Blandine dans la fosse au lion.
04:26 La liste a été complétée seulement il y a 3 jours.
04:28 Ce n'est pas du travail, c'est de l'amateurisme.
04:30 Alors la faute à qui ? C'est le président qui choisit,
04:32 et il a trop procrastiné, ce qui est d'ailleurs son défaut dès qu'il s'agit de nomination.
04:37 Il a mis 2 mois pour remplacer Elisabeth Borne par Gabriel Attal
04:40 et l'arrivée de Rashida Dati.
04:42 À part cela, le gouvernement n'a pas changé.
04:45 Si les résultats ne sont pas bons le 9 juin, par avance, il accuse les ministres,
04:49 à commencer par le Premier ministre.
04:50 Ce sera de votre faute parce que vous ne vous êtes pas battus.
04:53 Alors qu'une élection, pareil, ça se prépare, ça s'explique, ça se travaille.
04:57 Il faut un chef d'orchestre, mais lui, ça n'est pas son rôle,
05:00 puisque lui, il est le metteur en fait,
05:02 qui conspire chaque jour à l'élaboration de son propre mythe.
05:06 En réalité, parce qu'il n'est séduit et ne fait confiance qu'à lui-même.
05:09 - Signature Europe 1, Catherine Né. Merci Catherine, excellente journée.