• il y a 7 mois
C'est un document exceptionnel et effarant. Vous allez comprendre le grand bug de la justice des mineurs, ou comment 3.300 enfants en danger, car maltraité par leur parents par exemple, attendent d'être placés faute de moyens... Cindy Hubert a pu passer une journée dans le bureau d'une juge pour enfant à Nantes et a assisté à ce que l'on appel des audiences d'assistance éducative..
Regardez L'invité de RTL Soir avec Julien Sellier du 07 mai 2024

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00:00 RTL bonsoir jusqu'à 20h !
00:02 Et on accueille maintenant notre invité pour tout comprendre à 18h45 dans RTL Bonsoir.
00:08 Et ce soir on vous propose un document exceptionnel et effarant.
00:12 Vous allez comprendre le grand bug de la justice des mineurs ou comment 3 300 enfants en danger,
00:17 car maltraités par leurs parents par exemple, attendent d'être placés faute de moyens.
00:21 Alors en ce moment même, 200 anciens enfants de la DAS manifestent d'ailleurs près de l'Assemblée Nationale à Paris
00:27 pour demander davantage de structures pour accueillir ces mineurs en danger.
00:32 Bonsoir Cindy Hubert. Bonsoir Cyprien, bonsoir à tous.
00:34 Fait exceptionnel, vous avez pu passer une journée dans le bureau d'une juge pour enfants, c'était à Nantes.
00:38 Vous avez assisté à ce qu'on appelle des audiences d'assistance éducative.
00:42 En fait ce sont les enfants à protéger.
00:44 La juge Marie Le Vert me prévient avant même qu'on ne s'assoie, j'espère que vous avez le coeur bien accroché.
00:49 Le premier cas sur notre bureau c'est celui de Ryan.
00:52 Ryan se tapait la tête contre le sol, il mangeait ses excréments.
00:55 Le papa n'a jamais trop été là, la maman est dépassée.
00:58 Ryan a été placé en foyer.
01:00 Mais là-bas, le petit garçon de 4 ans a de nouveau subi des violences.
01:04 Mordu, enfermé dans le noir, brûlé sur un radiateur.
01:07 Tout le monde est là en face de moi.
01:09 La maman en colère, les représentants de l'aide sociale à l'enfance qui présentent leurs excuses.
01:13 Une enquête est en cours.
01:15 Mais le plus important c'est qu'il faut une place quelque part pour Ryan.
01:18 Il faut qu'on arrête de le trimballer partout, plaide son avocat.
01:20 Mais pour le moment, il n'y a pas de solution pérenne.
01:23 Un peu plus loin, au bout du couloir, un mail urgent vient d'arriver à la permanence du pôle famille du parquet.
01:28 Il faut prendre une décision pour un bébé qui vient tout juste de naître.
01:31 Sa mère s'apprête à sortir de la maternité. Il faut faire vite.
01:35 On a de l'agitation, une difficulté aussi psychiatrique au niveau de la maman qui a l'air assez instable.
01:41 Ce qui forcément alerte dans la prise en charge de son enfant et encore plus dans les nouveaux-nés.
01:47 Alors on a parlé d'un enfant de 4 ans, là d'un nouveau-né.
01:51 Là encore, Cindy, et ça peut paraître dingue, en France en 2024,
01:55 mais les places ne sont pas suffisantes pour accueillir des bébés.
01:58 Oui, il y a des bébés qui attendent pendant des semaines à l'hôpital
02:01 qu'une place se libère en pouponnière ou ailleurs.
02:04 Concrètement, ils sont seuls dans une chambre d'hôpital quand leur état de santé ne le justifie plus.
02:09 Ce qui peut aussi entraîner des conséquences délétères sur leur développement
02:15 avec un syndrome qu'on appelle l'hospitalisme.
02:18 C'est un enfant qui n'arrive plus à être dans l'interaction avec les autres
02:22 puisqu'ils sont comme oubliés dans leur lit d'hôpital.
02:25 Les services essayent de mettre en place des choses,
02:28 font venir des travailleuses familiales quelques heures par semaine
02:31 pour venir ne serait-ce que prendre dans les bras cet enfant.
02:35 Mais pour l'essentiel, il souffre d'un manque de relation et de portage.
02:40 Mais ça c'est commun, ce que je l'ai vu aujourd'hui.
02:42 Mais est-ce que ça arrive souvent ?
02:44 Oui, ça arrive de plus en plus souvent.
02:46 Dans mon cabinet, je crois compter trois bébés
02:49 qui sont maintenus à l'hôpital depuis plusieurs mois.
02:53 Alors là, on parle des plus petits, Cindy, mais pour les plus grands, comment ça marche ?
02:57 Quand la juge prononce une ordonnance de placement,
02:59 c'est le conseil départemental qui doit la mettre en œuvre.
03:02 C'est ce qui s'est passé pour Charlotte, la petite fille adéquate sur la tête.
03:05 Elle sourit à la juge en demandant "je peux passer Noël chez maman ?"
03:08 En attendant, elle est en famille d'accueil depuis sept ans maintenant.
03:11 Mais tout le monde n'a pas cette chance.
03:13 Pas assez de familles d'accueil, pas assez de travailleurs sociaux.
03:16 Aujourd'hui, en Loire-Atlantique, il y a donc 300 décisions non exécutées.
03:21 Des décisions de placement sur le papier,
03:23 mais qui ne sont parfois pas mises en œuvre pendant plusieurs mois,
03:26 voire même l'année suivante.
03:27 On se rend compte que les enfants sont toujours à domicile
03:30 auprès de ceux dont on a considéré qu'ils étaient un danger tel,
03:34 qu'il fallait une séparation immédiate.
03:35 Il y a des enfants, vous avez décidé de les placer,
03:37 et puis en fait, ce n'est pas fait.
03:39 C'est ça. Ils sont chez eux,
03:41 dans des lieux qui ne relèvent pas de la protection de l'enfance.
03:44 Des gîtes qui sont habilités jeunesse et sport,
03:46 mais qui ne sont pas des lieux de protection de l'enfance.
03:48 C'est décourageant et surtout extrêmement inquiétant pour tous ces enfants
03:51 que parfois on a l'impression d'abandonner,
03:53 puisque on nomme des choses en audience,
03:56 on écrit dans nos jugements tout ce à quoi ils sont exposés.
03:59 De constater qu'en réalité, on les maintient dans ces situations-là,
04:02 oui, c'est décourageant.
04:04 Des enfants qui restent en danger,
04:06 c'est accablant ce qu'on est en train d'entendre, Cindy.
04:08 Là, vous étiez dans le bureau de ce juge à Nantes,
04:11 est-ce que c'est comme ça partout en France ?
04:14 Oui, le syndicat de la magistrature a fait un sondage auprès des juges,
04:17 des enfants dans tout le pays,
04:19 et d'après ces réponses, plus de 3 350 mesures de placement
04:22 n'étaient pas exécutées en novembre dernier,
04:25 et plus de 7 juges sur 10 admettent avoir renoncé à placer des enfants en danger.
04:29 Faute de place.
04:31 Mais le placement, normalement, c'est la dernière solution,
04:33 c'est quand on ne peut plus faire autrement.
04:35 Le juge tente de mettre en place un accompagnement des familles à domicile,
04:38 des travailleurs sociaux peuvent venir sur place,
04:40 donner des conseils très concrets d'éducation,
04:42 pour être à l'heure à l'école, pour faire des repas,
04:45 mais pour que cet accompagnement soit mis en place,
04:48 les délais sont trop longs, 6 mois, 1 an parfois,
04:51 et pendant ce temps-là, à la maison, la situation peut se dégrader.
04:54 Merci beaucoup, Cindy Hubert, pour votre éclairage ce soir,
04:57 pour ce document aussi assez exceptionnel et effarant,
05:00 on vous avait prévenu,
05:02 vous avez poussé pour nous, pour RTL,
05:05 la porte d'une juge pour enfants à Nantes.
05:07 Merci beaucoup, Cindy. Dans un instant, RTL, bonsoir, continue.
05:10 L'émission se poursuit. Alors, toute autre chose,
05:13 dans un instant, le grand match des infos pour briller au dîner arrive,
05:16 vous le savez, c'est le duel entre Isabelle et Cyprien,
05:19 qui détient ce soir la meilleure anecdote ?
05:21 On va voter en studio, vous allez voter de l'autre côté du poste,
05:24 vous restez avec nous, on s'occupe de vous jusqu'à 20h,
05:27 et on va évidemment parler foot dans la deuxième heure de l'émission.
05:30 A l'instant, on vous parle de la fin de la semaine,
05:33 on vous parle de la fin de la semaine,
05:36 on vous parle de la fin de la semaine,

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