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Dans ses interviews, Sophie de Menthon, présidente du mouvement patronal Ethic, se met dans la peau des patrons...

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00:00 Jeanne Lemoyne, bienvenue dans Patrones en question.
00:03 Une patronne de choc.
00:05 Je suis très heureuse de vous accueillir parce que c'est une belle histoire,
00:09 c'est une histoire de couple.
00:10 C'est un groupe familial, d'abord une belle ETI,
00:13 spécialisé dans les produits de soins et d'hygiène à base de coton.
00:17 Nous sommes leader européen sur notre secteur et numéro 2 mondial.
00:21 Numéro 2 mondial, il faut que je répète parce que c'est beau.
00:24 Numéro 2 mondial.
00:26 Oui, derrière un Américain que nous espérons bien devancer.
00:30 Et comment on devient numéro 2 mondial ?
00:32 Parce que vous êtes en Normandie.
00:33 J'ai beaucoup de respect pour la Normandie,
00:35 mais ce n'est pas évident de monter la boîte familiale et de devenir numéro 2 mondial.
00:41 Écoutez, c'est grâce à un choix d'innovation permanente.
00:47 Il faut que nous sommes pionniers et précurseurs dans notre secteur.
00:51 Et à chaque fois, nous avançons et à chaque fois, nous déployons le savoir-faire normand français
00:58 en Europe, à l'étranger, puisque nous avons neuf usines.
01:02 Nous avons implanté neuf usines à la fois en Europe et sur le plan international,
01:06 c'est-à-dire en Allemagne, aux Pays-Bas, en Estonie, deux en Espagne,
01:11 une aux Philippines pour la zone asiana et une au Mexique pour le marché américain.
01:16 Je suis complètement bluffée.
01:18 Il y a des choses qui m'impressionnent plus que d'autres.
01:20 Vous avez fait tout ça autour du coton ?
01:22 Tout à fait, c'est un choix sur un marché tout à fait particulier,
01:27 le bâtonnet ouaté ou coton-tige, le disque à démaquiller, les boules à démaquiller,
01:31 même les moches coiffeurs, le coton hydrophile, tous ces produits à base de coton.
01:36 Et comment ça avait venu l'idée de tout baser sur le coton ?
01:38 Parce qu'au début, nous avons commencé par des produits qui étaient l'eau de colonne.
01:43 Vous avez l'eau de colonne de base.
01:44 D'ailleurs, vous êtes présidente d'un syndicat de parfums.
01:46 Exactement. Et l'eau de colonne, on l'a développée avec des shampoings, des bains moussants.
01:53 Et puis, nous avons été approchés par Boots puisque nous avons acquis…
01:57 La marque anglaise ?
01:58 Voilà. Nous avons acquis 80% du marché français.
02:02 Et pour eux, c'était rentrer dans le marché français, donc prendre le cheval de Troyes.
02:09 Et de ce fait-là, nous avions développé d'autres produits dans ce domaine de la cosmétique,
02:15 des produits légers, faciles à exporter.
02:18 En l'occurrence, le coton-tige et tout ce qui était à base de coton.
02:22 Et le coton-tige, parce que je sais que vous êtes très maintenant impeccable, écolo, etc.
02:28 Mais le coton-tige, la petite tige est en quoi ?
02:32 La tige, maintenant, est en papier.
02:34 Avant, elle était en quoi ?
02:35 Elle était en plastique.
02:36 Et nous avons avancé du reste l'obligation réglementaire du 1er janvier 2020
02:41 où le plastique devait être remplacé par du papier.
02:45 Et nous, nous l'avons fait depuis juillet 2018.
02:48 Incroyable. Et intuition ?
02:51 Intuition et volonté, surtout.
02:53 Volonté de réduire le plastique, puisque nous avons commencé à réduire le plastique dès 2015
03:00 dans nos emballages, notamment avec l'EcoBox, fond carton au lieu de fond plastique et seuls couverts en plastique.
03:07 Et puis 2018, tout carton.
03:10 Et puis alors, ce qui est formidable, c'est que c'est à la fois très traditionnel, ce que vous faites,
03:15 et très, très aventureux.
03:17 Et vous venez de racheter une magnifique boîte.
03:20 Moi, j'ai mes peaux douces.
03:22 Oui.
03:22 Peaux douces, ça a fait les couches de mes bébés.
03:25 Tout à fait.
03:26 De toute l'époque.
03:27 Oui. Et pourquoi vous avez racheté Peaux douces ?
03:29 Parce que c'est notre univers.
03:30 Alors, jusqu'à présent, nous étions dans la marque distributeur.
03:34 La marque distributeur, ce sont les marques des grandes enseignes.
03:36 C'est-à-dire, elles ont les marques des grandes marques ou les marques nationales.
03:41 Et elles ont aussi leur marque distributeur, de manière à avoir un niveau de prix moins élevé que la grande marque.
03:50 Et nous souhaitions depuis longtemps une marque qui corresponde à notre univers, l'univers de la douceur.
03:55 Et Peaux douces a été abandonnée.
03:57 C'est beau comme nom, d'ailleurs.
03:58 C'est un nom merveilleux.
03:59 Ah, merveilleux.
04:00 Avec un crédo, évidemment, la douceur.
04:02 Et nous avons songé racheter cette marque en 2020.
04:06 Elle avait disparu déjà depuis 10 ans, pour la remettre au goût du jour,
04:10 refaire des couches bébés, mais pas que.
04:13 Aussi, tous les produits de soie.
04:15 Mais oui, Peaux douces.
04:16 Voilà.
04:17 Et vous avez dû payer ça, rien du tout, parce que la marque n'existait plus ?
04:21 Oui, en effet, ce n'était pas une somme pharaonique.
04:25 Donc, c'était tout à fait dans nos possibilités.
04:28 Et ça a permis, justement, de recrédibiliser cette marque autour d'un univers complètement naturel, bio, 100% yucca.
04:38 Et vous allez le distribuer où ?
04:40 Alors, pour l'instant, il est en e-commerce et avec une demande de la grande distribution.
04:45 Donc, tout cela va démarrer sans trop tarder en grande distribution.
04:50 Alors, j'ai envie de terminer parce que je voyais que vous avez été sensible à la conjoncture économique, évidemment.
04:58 Vous avez l'électricité qui reste horriblement chère.
05:00 Vous avez des usines.
05:01 On a vu ce que c'était.
05:03 Vous avez le coût des transports.
05:04 Vous avez les taux bancaires.
05:05 Vous avez les matières premières qui sont plus onéreuses et remboursement des prêts si vous en avez fait.
05:13 Est-ce qu'il vous semble que la situation actuelle est difficile ?
05:18 Est-ce que vous êtes positive, inquiète ?
05:21 Quel est votre état d'esprit ?
05:23 Si je reflète une situation nationale générale, je dirais que l'inquiétude demeure, pour ne pas dire être présente.
05:33 Et si je parle aussi des enquêtes qui ont lieu à l'heure actuelle par la Banque de France, le nombre de défaillances s'est accru.
05:43 C'est une réalité face à une situation économique complexe liée aussi à une situation géopolitique, pas qu'économique, complexe.
05:54 Et donc, en dernière question, par oui ou par non, est-ce que cette situation qu'on connaît tous vous donne envie quand même de continuer à développer,
06:05 quitte à racheter, ou est-ce que vous allez un peu temporiser et vous dire « bon, je ne bouge plus ».
06:09 Non, non, non, nous continuons.
06:11 Nous continuons. La renaissance industrielle, c'est notre credo.
06:14 Ils vont être contents de vous entendre, le Parti Renaissance, c'est ce qu'il leur faut.
06:18 Ce n'est pas politique, dans l'occurrence, mais industriel.
06:22 Nous avons développé, je crois, une vingtaine de process industriels en France,
06:28 que nous avons implantés dans de nombreux pays étrangers, en Europe et dans le monde.
06:33 Et je pense que tout cela est un savoir-faire qui est, j'allais dire, bon pour notre exportation et bon pour notre balance commerciale.
06:44 On va continuer.
06:44 C'est formidable. C'est le coup d'optimisme dont on avait besoin.
06:48 Vous allez continuer, on compte sur vous. On en est sûrs, d'ailleurs.
06:51 Merci d'être venue.
06:52 Merci. Merci, Sophie.
06:54 [Musique]
06:57 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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