Tous les samedis et dimanches à 18h17, Thomas Schnell reçoit un invité au cœur de l'actualité politique pour un moment d'échange franc sur les dossiers brûlants du moment. Ce soir, Mathieu Lefèvre, député Renaissance dans la cinquième circonscription du Val-de-Marne et Membre de la Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire.
Retrouvez "Les invités d'Europe Soir week-end" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-europe1-week-end
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00:00Europe 1 soir, week-end.
00:0218h, 19h, Thomas Schnell.
00:0418h16 sur Europe 1, nous recevons ce soir notre invité politique Europe 1 soir, week-end.
00:10Mathieu Lefèvre, bonsoir.
00:11Bonsoir.
00:12Député Renaissance dans le Val-de-Marne, nous avons suivi sur Europe 1 l'arrivée du président chinois Xi Jinping
00:17qui est arrivé à l'aéroport d'Orly un peu plus tôt dans l'après-midi.
00:21Mathieu Lefèvre, la Chine de Xi Jinping est-elle une opportunité pour les entreprises françaises ou bien un risque ?
00:26C'est un défi en tout cas pour l'économie française, l'économie européenne et l'économie internationale.
00:31Et le président de la République l'a dit, il faut remettre un peu de réciprocité dans les rapports entre la France et la Chine.
00:36Quand la Chine arrive sur le marché français, il faut que les entreprises françaises aient la même capacité à accéder au marché chinois.
00:43Mais pendant trop longtemps peut-être on a considéré que la Chine était un grand marché d'exportation
00:47alors qu'aujourd'hui c'est elle-même qui exporte vers l'Union Européenne.
00:50Donc il faut revoir notre logiciel économique à cette zone-là.
00:53Mais vous pensez que comment la Chine considère la France aujourd'hui ?
00:56Est-ce que c'est un interlocuteur entre guillemets de taille face à ce pays aux milliards d'habitants ?
01:00Ce qui est certain c'est que pour faire poids il faut évidemment considérer la France dans son rôle européen
01:05et c'est la raison pour laquelle le président de la République recevra le président demain avec la présidente de la Commission Européenne
01:10après s'être entretenue avec le chancelier allemand.
01:13Mais enfin ça n'est pas rien si la Chine vient en visite d'État dans notre pays
01:17et on a aussi une longue histoire avec nos amis chinois qu'on compte bien faire perdurer.
01:21Mais pourtant on a vu ces images de Gabriel Attal sur le tarmac
01:24ce n'était pas Emmanuel Macron qui a accueilli le président chinois.
01:27Pourquoi ? Le ton est donné ?
01:29Non je ne sais pas pour quelles raisons, en tout état de cause il y aura demain un dîner d'État
01:32le président de la République le recevra avec la présidente de la Commission Européenne
01:35il n'y a évidemment aucune ambiguïté
01:37et vous savez on sera au rendez-vous de ce grand défi que posent les Chinois
01:41si demain par exemple on veut poursuivre la lutte contre la transition écologique
01:45personne ne peut penser qu'on le fera sans les Chinois.
01:48La question de sécurité, la lutte contre la non-prolifération
01:51toutes ces questions-là devront être résolues évidemment en intégrant nos alliés chinois.
01:54Des tensions commerciales, des difficultés sur la révolution énergétique
01:57mais aussi bien sûr la guerre en Ukraine.
01:59Emmanuel Macron peut-il convaincre Xi Jinping de ne plus soutenir Moscou dans sa guerre en Ukraine ?
02:05En tout cas il peut le convaincre qu'un monde dans lequel la Russie déstabilise autant
02:09l'ordre international n'est pas un monde durable
02:11et il peut le convaincre que la Russie à la fin perdra beaucoup de plumes dans cette guerre
02:17conséquent que leurs alliés chinois également.
02:19Donc oui, l'ordre international, un monde fondé sur le droit et sur les valeurs
02:23c'est aussi important pour les Chinois
02:25et c'est aussi ce message que redira le Président de la République demain.
02:27On sait que Xi Jinping est le seul à parler à l'oreille de Vladimir Poutine
02:31aujourd'hui parmi les grands pays de ce monde.
02:33Emmanuel Macron lui de son côté a répété la possibilité d'envoyer des troupes en Ukraine
02:38si la Russie a été amenée à percer les frontières.
02:41Ce n'est pas d'ordre à nuire à nos relations justement avec la Chine, cette velléité du Président ?
02:45Ce qui serait d'ordre à nuire aux intérêts de la France ce serait une victoire de la Russie en Ukraine.
02:49Ça ce serait une catastrophe absolue parce que ensuite la Moldavie, la Pologne,
02:52qui sait où s'arrêterait Vladimir Poutine.
02:54Le Président de la République a eu raison de rappeler que face à un adversaire qui n'a aucune limite
02:59nous n'en avons pas non plus et nous n'en aurons pas demain.
03:01Toutes les limites qui avaient été franchies ces dernières années
03:04les Européens se l'étaient peut-être mise un petit peu de façon discrète et hontée
03:08et elles ont toutes été franchies parce que précisément les Russes n'ont aucune limite.
03:12Il n'est pas isolé Emmanuel Macron justement dans cette position
03:16on pourrait dire va-t-en-guerre face à la Russie.
03:19Parmi les Européens aujourd'hui, beaucoup s'étaient désolidarisés de ses propos
03:23de la potentialité d'envoyer des troupes.
03:25Alors c'est partiellement vrai parce que les pays d'Europe de l'Est notamment s'en sont félicités
03:29évidemment les Ukrainiens également.
03:31Mais surtout si on veut gagner cette guerre il faut s'en donner les moyens
03:34et on ne s'en donnera pas les moyens si on fait une politique des petits pas.
03:38Il faut dire à Vladimir Poutine qu'il ne nous impressionne pas
03:40et que nous n'avons comme lui aucune limite pour gagner cette guerre
03:43parce que cette guerre est absolument essentielle pour les valeurs
03:46et pour que l'ordre international demain fondé sur le droit puisse perdurer.
03:49C'est un ordre qui date de la seconde guerre mondiale
03:51et c'est ce que remet en cause Vladimir Poutine.
03:53Donc cette victoire serait un drame pour nos libertés, pour nos valeurs
03:56donc nous y mettons toute l'énergie politique pour y parvenir.
03:59Mathieu Lefebvre, vous avez découvert hier comme nous la campagne
04:02de l'affiche des Européennes pour la majorité présidentielle
04:06et il y a un invité sur cette affiche, c'est Emmanuel Macron
04:09aux côtés de Valérie Ayé, la situation est désespérée à ce point ?
04:13Non elle n'est pas du tout désespérée, vous savez Emmanuel Macron
04:16il a fait de l'Europe le cœur de sa politique depuis 2017
04:19parce qu'il sait qu'il n'y a pas de France sans Europe
04:21et pas d'Europe sans la France.
04:23Il porte notre projet depuis le début,
04:25il est évidemment le premier soutien de Valérie Ayé
04:29et c'est bien logique qu'il figure sur le programme.
04:31Mais vous savez, dans cette campagne il y a dans le fond des gens
04:34qui ont l'Europe un petit peu honteuse, des gens qui ont l'Europe peut-être
04:37l'Europe oui mais nous il n'y a pas de mais, c'est un oui franc et massif
04:40qui n'oublie pas la France mais qui sait que la France ne sera pas plus forte sans Europe.
04:43Cette campagne a du mal à décoller, on a vu les derniers sondages
04:47Valérie Ayé, crédité de 16,5% des intentions de vote
04:53est-ce que c'est le rôle du président, du premier ministre
04:57aussi de s'engager dans cette campagne aujourd'hui ?
05:00C'est le rôle de toutes les forces de la majorité
05:02que de jeter toute leur force dans cette bataille
05:04parce que ce qui se joue le 9 juin prochain
05:06c'est dans le fond un conflit de civilisation
05:09on est à la croisée des chemins dans l'Union Européenne
05:11sur la question des valeurs, sur la question des droits
05:14sur la question de l'avenir de la démocratie
05:17est-ce qu'on veut une Europe faite d'une minorité de blocage
05:19qui est celle de Jordan Bardella
05:21pour empêcher toute progression des droits dans l'Union Européenne
05:23ou bien est-ce qu'on veut une Europe fondée
05:25sur sa démocratie libérale et prospère
05:27comme le propose le président de la République ?
05:29C'est le choix qui sera à faire le 9 juin prochain
05:31et pour y répondre on a besoin de tous les talents de la majorité.
05:33Mais vous avez vu ce message envoyé par les intentions de vote
05:35puisque Jordan Bardella caracole en tête
05:3732% dans le dernier
05:39comment vous expliquez cette écrasante intention de vote
05:41pour le candidat du RN ?
05:43Parce qu'il y a une colère dans le pays
05:45il y a de l'angoisse chez les Français
05:47l'Union Européenne souffre également
05:49d'un déficit démocratique
05:51et nous ne sommes pas des Eurobéats en pensant que
05:53tout va bien en plan de l'Union Européenne
05:55mais nous disons que ceux qui s'apprêtent demain
05:57à voter Jordan Bardella mettent un bulletin
05:59contre la France et qu'ils votent contre ses intérêts
06:01parce que à la fin cette minorité de blocage
06:03à laquelle aspire Jordan Bardella
06:05elle ne fera progresser aucune des grandes causes françaises
06:07et aucun des avancées
06:09des chantiers économiques français
06:11Jordan Bardella dans le fond soit il n'a rien fait
06:13au Parlement Européen, soit il a voté contre
06:15les intérêts des Français. Nous nous proposons
06:17autour de Valérie Hayet une candidature
06:19qui est autour des valeurs d'humanisme
06:21de prospérité et de rassemblement.
06:23Une génération risque d'être absente dans les urnes
06:25ce sera le 9 juin prochain
06:27les jeunes aujourd'hui
06:29quel est le problème avec les jeunes ?
06:31Comment vous expliquez aujourd'hui qu'ils ne votent pas
06:33pour la majorité ?
06:35Ils ont envie de radicalité les jeunes
06:37ils ont envie soit d'extrême gauche
06:39soit d'extrême droite mais pas forcément
06:41d'un gouvernement en place avec ce que ça suppose
06:43de responsabilité et
06:45d'appréhension du monde tel qu'il est
06:47mais moi je crois que le vote des jeunes n'est pas perdu
06:49et la cause des jeunes n'est pas perdue
06:51parce qu'ils se mobilisent précisément
06:53pour des causes très importantes et qui dépassent
06:55l'immédiateté. Ils se mobilisent pour la question environnementale
06:57ils se mobilisent pour les droits des femmes
06:59et je leur dis que ces combats là
07:01ce sont des combats qu'on ne peut mener qu'en européen
07:03nous les avons menés depuis 2017 et nous continuerons
07:05à les mener. C'est cet avenir là
07:07que je leur donne mais encore une fois
07:09la jeunesse ne doit pas considérer que leur avenir
07:11est simplement comptable
07:13son avenir il a vocation à être radieux
07:15et prospère dans une Europe qui fonctionne mais pas dans une
07:17Europe qui est empêchée. Ces jeunes justement
07:19demain ils risquent de bloquer les lycées
07:21des soutiens aux palestiniens
07:23qui depuis plusieurs semaines bloquent
07:25les grandes facs, les grandes écoles
07:27peut-être donc demain
07:29les établissements scolaires. Vous demandez
07:31est-ce que les lycées restent en dehors du
07:33débat autour de la Palestine, autour de Gaza ?
07:35Pour moi ça n'est pas un débat
07:37c'est un blocage. Le blocage
07:39c'est le contraire du débat. Pour être débattre il faut être
07:41d'eux. C'est ce qu'ils réclament. En tout cas ils ont réclamé
07:43à Sciences Po, ils ont réclamé des débats
07:45avec la direction des établissements
07:47peut-être demain demanderont-ils des débats également
07:49dans les lycées ? Peut-être il y aura-t-il des débats et ce sera très bien
07:51mais le blocage pour moi c'est le contraire même de ce qui
07:53fait progresser les idées
07:55et ce qui fait progresser le combat
07:57démocratique. Je dis surtout à ces élèves
07:59attention, attention aux dérives
08:01attention aux dérives antisémites qu'on a pu voir
08:03à Sciences Po, attention à la critique
08:05de l'existence de l'état d'Israël en tant que tel
08:07l'antisionisme qui est souvent un paravent de l'antisémitisme
08:09je leur dis ne pas se laisser
08:11instrumentaliser et je leur dis que quand on est
08:13humaniste on est capable de dire à la fois que le 7 octobre
08:15est une barbarie absolue, qu'on doit
08:17penser chaque jour aux trois otages français qui sont encore
08:19retenus entre les mains des terroristes du Hamas
08:21et que dans le même temps, oui, ce qui se passe à Gaza
08:23est un drame humanitaire épouvantable
08:25et qu'on doit tout faire pour que cela cesse.
08:27Quel oeil vous portez sur cette mobilisation ? Vous redoutez son extension ?
08:29Moi je redoute l'instrumentalisation
08:31et j'espère que la parole publique sera
08:33à la hauteur. Vous savez la jeunesse
08:35elle est parfois attirée par des causes
08:37qui la dépassent et
08:39parfois elle a des mots qui ne sont pas ceux
08:41qu'elle aurait voulu avoir quelques années plus tard
08:43moi je dis à cette jeunesse qu'il faut être
08:45capable de dire les deux choses en même temps
08:47et évidemment ce qui se passe à Gaza est un drame
08:49épouvantable mais nous y répondons
08:51et la communauté internationale est
08:53tout entière tendue vers cela et c'est notamment
08:55l'objet de la trêve olympique qu'a proposé le président de la République.
08:57Et il ne faut pas instaurer un débat
08:59avec cette génération justement
09:01proposer un endroit
09:03un lieu puisque ce ne serait pas
09:05dans les lycées en tout cas qu'il pourrait se
09:07dérouler ? Mais pourquoi pas dans les lycées ?
09:09Pour moi l'école est le lieu premier du débat
09:11en enseignant l'histoire, en enseignant ce qui a fait
09:13l'histoire de l'état d'Israël
09:15l'histoire de la Palestine
09:17voilà le lieu parfait pour pouvoir confronter
09:19des points de vue mais certainement pas en bloquant
09:21certainement pas en empêchant certains étudiants
09:23d'avoir accès au lycée
09:25le lieu du savoir il est fait pour confronter
09:27des points de vue, il n'est pas fait pour empêcher l'autre.
09:29Mathieu Lefebvre, merci beaucoup.
09:31Merci d'être venu dans Europe un soir week-end
09:33député Renaissance du Val-de-Marne
09:35membre de la commission des finances
09:37merci d'avoir répondu à nos questions.