Aujourd'hui dans "Punchline", Olivier de Keranflec’h et ses invités débattent de la violence des mineurs.
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00:00 Punchline sur CNews et sur Europe 1 pour vous accompagner pendant une heure autour de ce plateau,
00:05 la journaliste Véronique Jacquiez. Bonsoir ma chère Véronique.
00:09 Bonsoir à tous.
00:10 A vos côtés, Louis Dragnet, journaliste politique européen.
00:13 Bonjour Louis.
00:13 Bonsoir Pierre Martinet, ancien agent de la DGSE au service Action.
00:18 On nous accompagne. Bonsoir mon cher Pierre.
00:21 A vos côtés, Maître Pierre-Henri Beauvis. Bonsoir Maître.
00:24 Bonsoir Olivier.
00:25 Et puis nous accueillons Anthony Samamad, joueur à la Tranquilité publique, au maire de Paris XV.
00:30 Nous allons revenir avec vous dans un instant à la question de la délinquance des mineurs.
00:35 Une délinquance en hausse, vous nous direz votre constat.
00:38 Mais pour démarrer, cette marche blanche, demain pour Matisse, tué à l'âge de 16 ans, samedi dernier,
00:44 je vous le rappelle, par un mineur afghan de 15 ans.
00:46 Un nouveau drame qui a marqué tout le pays.
00:47 Les parents de Matisse qui souhaitent que cette marche soit un moment serein,
00:51 un moment solidaire, la préfecture de l'Indre, elle aussi, a lancé un appel au calme.
00:57 Et justement, pour en parler, nous sommes en liaison avec Thibault Langzane, préfet de l'Indre.
01:02 Bonsoir Monsieur le Préfet. Merci d'avoir accepté notre invitation.
01:06 Bonjour.
01:07 Alors effectivement, cet assassinat a provoqué beaucoup d'émotions, mais aussi de la colère dans tout le pays.
01:12 Vous avez lancé un appel au calme, un appel à la dignité, alors que cette marche blanche est organisée demain.
01:19 L'attention est-elle toujours palpable sur place, Monsieur le Préfet ?
01:22 Ecoutez, moi ce que je constate à Châteauroux, c'est que les Castelroussins sont sous le choc.
01:29 Et depuis une semaine, c'est un vrai drame que nous vivons, avec une communion très forte autour de la famille de Matisse.
01:35 Et donc, tout doit se dérouler dans le calme, dans la sérénité, conformément à la volonté de la famille.
01:41 Et je vois qu'il y a une grande mobilisation qui est en train de se construire.
01:46 Elle est très visible sur les réseaux sociaux.
01:48 Il y a de nombreux élus du département qui sont associés à cette marche blanche.
01:53 Et tout doit être fait pour que ça puisse se dérouler dans le calme, la sérénité,
01:57 pour rendre cet hommage important à Matisse, qui a été tué la semaine dernière.
02:03 Le père de Matisse, donc, qui a appelé à la sérénité pour la marche de demain.
02:06 Comment cet hommage va-t-il se dérouler très concrètement ?
02:10 Comment va-t-il être encadré ?
02:15 Alors, il y a une déambulation qui est prévue dans la ville de Châteauroux,
02:19 un parcours d'un peu moins de 2 kilomètres, avec différents arrêts qui vont être faits
02:24 sur des moments importants de la ville pour Matisse, probablement avec des lectures.
02:31 Tout ceci est encore en train de s'affiner sur un parcours urbain.
02:36 Nous attendons entre 3 000 et 10 000 personnes,
02:38 mais je pense que la jauge sera peut-être sur une jauge haute.
02:42 Et nous avons un dispositif qui, on va dire, sera couvert par la vidéoprotection de la ville de Châteauroux.
02:49 Donc, toute cette déambulation, cette marche blanche sera couverte en vidéoprotection.
02:55 Nous avons des renforts qui viendront s'assurer que tout puisse se passer de façon sereine,
03:04 avec également, en amont et en aval de la ville de Châteauroux,
03:09 un dispositif pour s'assurer qu'on puisse accéder à Châteauroux tranquillement,
03:15 dans une logique de sérénité.
03:17 Donc, un dispositif conséquent.
03:19 Nous apportons une attention particulière au tribunal de Châteauroux.
03:24 Il ne vous a pas échappé que certaines pressions avaient été faites,
03:28 ou des messages sur les réseaux sociaux à destination du personnel de justice qui sont inquiétants,
03:33 et que nous devons également prendre en considération,
03:35 faire en sorte que le tribunal soit bien protégé.
03:38 Mais je dois dire que s'il peut y avoir quelques troubles,
03:42 qu'ils viendraient de l'extérieur, compte tenu de ce que nous voyons sur les réseaux sociaux.
03:47 Mais moi, ce que je vois à Châteauroux, c'est que l'ensemble de la population qui souhaite participer demain,
03:54 souhaite le faire dans le calme et dans la sérénité, dans le respect de la mémoire de Matisse.
03:58 - Type de troubles, très concrètement, vous inquiète ce soir ?
04:06 - Vous avez quelques réseaux d'ultra-droite qui ont tenu des propos sur les réseaux sociaux absolument scandaleux et ignobles,
04:13 considérant qu'ils pouvaient légitimement reprendre à eux cette cause.
04:20 Évidemment, c'est des propos scandaleux.
04:23 Et donc, nous devons veiller demain à ce que cette manifestation en mémoire à Matisse puisse se dérouler sereinement.
04:32 Les propos doivent être mesurés et nous ne télérons pas des propos à la fois répréhensibles par la loi ou des comportements inappropriés.
04:40 - Alors, cet assassinat soulève une nouvelle fois la question de l'ultra-violence chez les jeunes.
04:44 Est-ce un phénomène en hausse que vous constatez, notamment dans l'Inde ? Et si oui, comment est-ce que vous l'expliquez ?
04:51 - Non, je ne peux pas dire que je constate un phénomène particulier dans l'Inde.
04:58 Alors, je pense que l'Inde n'est pas à l'abri, comme beaucoup de villes, de phénomènes qui se sont produits la semaine dernière.
05:04 Il ne faut pas non plus hyper-trophier ce qui s'est passé pour rendre, on va dire, l'Inde dans une zone plus ou moins compliquée.
05:12 Je pense qu'il y a effectivement un sujet qui était en train d'être analysé sur le comportement de notre jeunesse.
05:18 Mais dans l'Inde, comme dans beaucoup de villes, il peut y avoir des situations dramatiques.
05:24 Et nous devons continuer avec les forces de sécurité intérieure, avec la justice et l'ensemble des institutions présentes
05:31 pour faire en sorte que cet avignement, on va dire, absolument dramatique que nous avons eu la semaine dernière
05:37 entre deux jeunes, ne puisse pas se reproduire.
05:39 - Merci, Monsieur le Préfet, d'avoir accepté notre invitation.
05:42 Thibaut Langzat, donc préfet de l'Inde, qui était en liaison avec nous. Merci à Jules Bedot.
05:48 Et Mathieu Devez, également derrière la caméra. Anthony Samamad, joint à la Tranquilité publique au maire de Paris XVe.
05:54 Je vous pose la question dans un instant. Est-ce que vous constatez une hausse de la délinquance des mineurs aujourd'hui ?
06:00 Pourquoi ? Parce que dans votre arrondissement, justement, un sexagénaire a été roué de coups par des cambrioleurs mineurs.
06:07 Les suspects interpellés sont originaires de Saint-Denis.
06:10 Je vous propose d'écouter les précisions de Maxime Lavandier et de Laurent Serré-Larrier qui ont recueilli, justement, le témoignage de la victime.
06:17 Je vous pose la question ensuite.
06:19 C'est un sexagénaire courageux qui nous reçoit dans son appartement.
06:25 En béquille et l'œil au beurre noir, il nous raconte les séquelles de son agression.
06:29 - J'ai deux fractures sur le chevil et j'ai deux fractures dans le visage.
06:36 Mercredi matin, cet homme de 62 ans aperçoit à sa fenêtre quatre individus qui forcent la porte de son immeuble.
06:43 Il les fait fuir, mais ces derniers reviennent quelques minutes plus tard.
06:47 Le sexagénaire les menace alors d'appeler la police.
06:50 - Dès que j'ai parlé comme ça, il m'a foncé, il m'a pris un claque sur le visage.
06:57 Le troisième, il est venu par derrière, il m'a claqué par là avec un claque sur les pieds.
07:04 Les policiers interviennent très rapidement et parviennent à interpeller les agresseurs, visiblement très jeunes, comme le précise une de ses voisines.
07:13 - Je suis allée le voir et là, il y a un policier qui m'a dit, vous savez, ce ne sont que des mineurs, ils ont entre tous 15 et 16 ans.
07:19 Les habitants de cet immeuble ont déjà subi plusieurs cambriolages.
07:23 Alors, la bravoure du sexagénaire est saluée par l'une des résidentes.
07:27 - C'est un monsieur que nous aimons tous beaucoup.
07:30 Il ne mérite pas ça.
07:33 Maintenant, on le considère comme un héros parce qu'il a voulu nous sauver.
07:38 L'un des quatre individus était toujours en garde à vue ce jeudi, selon le parquet.
07:42 La victime, qui a porté plainte, s'est vue prescrire 30 jours d'ITT.
07:47 - Anthony Savamadge, en charge de la prévention et de la police municipale dans le 15e arrondissement de Paris est donc avec nous.
07:53 Est-ce que vous constatez dans votre arrondissement plus précisément une hausse, effectivement, de la délinquance des mineurs,
08:00 comme cette terrible agression pourrait nous le révéler ?
08:03 - On constate dans le 15e, comme partout ailleurs en France et dans Paris, un ensauvagement de la société avec des mineurs
08:09 qui sont en effet de plus en plus violents et qui impliquent des mineurs de plus en plus jeunes également.
08:15 C'est quelque chose qu'on voit partout aujourd'hui, de Châteauroux à Paris, en passant par Marseille, Nantes, Strasbourg ou Bordeaux.
08:21 Toutes les grandes villes sont touchées par ce phénomène-là.
08:24 Il y a une violence qui est débridée aujourd'hui de la part de jeunes qui sont sans repères, qui s'en prennent à des personnes sans défense,
08:32 parfois des actes de violence gratuite, parfois dans des rixes de rivalité entre bandes.
08:36 Là, en l'occurrence, c'est l'histoire d'un véritable héros du quotidien à qui on s'en est pris.
08:41 Quatre jeunes, en effet, qui viennent de Saint-Denis, qui s'en sont pris à un homme qui, avec beaucoup de courage, a tenté de les faire fuir.
08:47 Et les policiers ont pu ensuite très vite intervenir et interpeller ces quatre jeunes en question.
08:52 - Et vous, comment est-ce que vous expliquez ce phénomène, cette hausse de la délinquance des mineurs ?
08:57 Qu'est-ce que vous observez précisément dans le 15e arrondissement de la capitale ?
09:01 - Il y a plusieurs éléments qui peuvent expliquer cette dérive qu'on voit chez un certain nombre de jeunes.
09:06 D'abord, il n'y a plus aucun outil de canalisation de cette violence-là qui pouvait exister par le passé.
09:11 Tous les outils de médiation qu'il y avait auparavant, les partis politiques, les syndicats, la religion,
09:15 tout ça a complètement explosé. On a aujourd'hui des jeunes qui sont sans repères.
09:19 Des jeunes aussi qui sont sans repères à l'échelle de leur famille.
09:22 On se souvient qu'au moment de l'affaire Nahel, 60% des jeunes qui étaient impliqués dans ces rixes
09:27 venaient de familles monoparentales. Donc on voit qu'on a des familles aussi qui sont responsables et/ou démunies.
09:33 On a aussi un certain nombre de jeunes qui sont en confrontation par rapport à l'État
09:37 parce que l'État est trop faible et parce que la réponse pénale n'est pas à la hauteur.
09:41 On a un vrai problème de réponse pénale des mineurs. Malgré les gesticulations du ministre de la Justice,
09:47 il y a eu une réforme importante qui est passée il y a deux ans ou trois.
09:51 On voit bien malheureusement que la situation n'est pas traitée et qu'il faut véritablement renverser la table.
09:56 Il y a des mesures très concrètes qui existent qu'il faudrait appliquer.
09:59 Je pense à l'excuse de minorité, par exemple, qui s'applique encore pour les mineurs.
10:03 Je pense à l'application de peines très très courtes.
10:06 Il ne faut pas forcément envoyer en prison pour plusieurs années tous ces jeunes-là.
10:09 Néanmoins, il faut qu'il y ait une réponse pénale qui soit effective extrêmement rapidement,
10:13 quitte à ce que les peines soient courtes.
10:15 Anthony Samama, nous nous souvenons de Gérald Darmanin qui avait fait le lien entre trafic de drogue et immigration.
10:21 Dans la délinquance des mineurs, c'est une grille de lecture que nous n'avons pas aujourd'hui.
10:25 Est-ce que selon vous, il serait utile de faire un état des lieux sur un éventuel lien entre immigration et délinquance de mineurs ?
10:33 Oui, c'est le cas. En effet, il y a un lien entre délinquance et immigration.
10:38 On voit bien qu'il y a d'ailleurs un certain nombre de comportements d'ordre culturel qui ont cours dans notre pays,
10:45 de pratiques qui ne viennent pas d'ici.
10:47 Je pense à l'utilisation du couteau, par exemple.
10:49 C'est quelque chose qu'on n'a pas l'habitude de voir en France d'habitude, qui se multiplie.
10:53 On l'a vu à l'aune des différents faits de société, que j'appelle d'ailleurs faits de société et non pas faits divers,
10:57 qui ont émaillé l'actualité ces dernières semaines.
11:00 On voit bien l'utilisation de couteaux qui se répand de personnes, en effet, qui ne partagent pas tout à fait le même socle culturel que nous.
11:07 Anthony Samama, adjoint à la Tranquillité publique au maire de Paris XV, merci d'avoir accepté notre invitation sur CNews et sur Europe 1 ce soir.
11:16 Nous allons marquer une très courte pause dans un instant.
11:18 Nous allons revenir sur la mobilisation des étudiants pro-palestiniens.
11:22 Elle continue, même si les policiers ont évacué les lieux ce matin.
11:28 La fermeté est et restera totale, a assuré Matignon.
11:31 Mais est-ce que ce sera le cas ?
11:32 Nous en parlons dans un instant.
11:34 A suivre sur CNews et sur Europe 1 tout de suite.