Retrouvez "La Grande interview Europe 1 - CNews de Romain Desarbres" sur : http://www.europe1.fr/emissions/lentretien-de-romain-desarbres
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Vous faites le pari que plus il y a d'offres sur le marché, plus les prix vont baisser ?
00:04 Ça fait notamment partie des chutes.
00:06 Déjà, ça permettra de répondre à tous ceux qui cherchent un logement aujourd'hui et qui n'en trouvent pas.
00:09 Il y a des locataires, des candidats à la location qui font la queue devant les agences immobilières pour avoir un appartement à louer.
00:14 Ça va permettre aussi à ceux qui se déplacent, qui vont travailler dans d'autres régions, de trouver un appartement ou une maison à acheter.
00:20 Et donc, le fait d'avoir plus d'offres sur le marché, effectivement, permettra de détendre la situation, que ce soit en termes de prix ou même de transaction.
00:26 On a besoin d'avoir plus d'offres parce qu'aujourd'hui, les Français cherchent à se loger et galèrent à trouver l'appartement ou la maison de leur rêve,
00:31 que ce soit à la location ou que ce soit à l'acquisition.
00:34 Donc, le fait de mettre plus d'offres sur le marché et d'encourager la production d'offres est évidemment très important dans la situation de crise actuelle.
00:40 Et étant donné les chiffres assez dégradés ces derniers mois, du fait notamment de la hausse des taux d'intérêt qui a stoppé un certain nombre de transactions.
00:47 Les Français l'ont bien vu quand ils sont allés à la banque. Ils ont vu qu'une simulation à 1%, ce n'est pas la même qu'une simulation à 4%.
00:52 Donc, on veut remettre de l'offre, créer un choc d'offres en faisant confiance aux acteurs, à la fois les élus locaux, les bailleurs, les constructeurs,
00:59 pour les encourager à construire, pour tous les Français encore une fois, sur toute la gamme.
01:02 On va parler des prix de l'immobilier. Dans un instant, je voulais qu'on se concentre sur les HLM, sur le logement social.
01:08 Vous ambitionnez de faire bouger les choses dans les HLM, dans le logement social, il faut plus de rotation.
01:13 Aujourd'hui, le taux de rotation est beaucoup plus faible dans le logement social que dans le privé.
01:18 Comment allez-vous augmenter ce taux de rotation ?
01:20 Vous avez raison de dire qu'on a besoin d'avoir ce qu'on appelle un parcours résidentiel plus fluide.
01:24 C'est-à-dire que quand on rentre dans un logement social, c'est qu'on en a besoin.
01:27 Et puis, parce que parfois on travaille, on peut hériter, on peut avoir une amélioration de sa situation,
01:33 on n'a pas vocation forcément à rester dans un logement social toute sa vie.
01:36 Le logement social, il doit aller en priorité à ceux qui attendent depuis parfois des années pour pouvoir bénéficier d'un logement social et qui ne s'en sortent pas aujourd'hui.
01:44 Donc, on a besoin d'avoir plus de mobilité au sein du parc.
01:46 Et c'est le sens d'une des dispositions de ce projet de loi qui va améliorer la rotation du parc social.
01:51 Concrètement, ça veut dire que quand vous serez au plafond, vous commencerez à payer ce qu'on appelle un surloyer,
01:57 c'est-à-dire un peu plus cher, parce que vous avez les moyens en réalité de payer un peu plus cher.
02:00 Et puis, si durablement, vous dépassez plus de 20 % le plafond, c'est-à-dire plus de deux années d'affilée,
02:05 eh bien, à ce moment-là, le bailleur vous demandera de libérer votre logement pour que vous puissiez vous loger dans le logement libre.
02:11 Et on parle de plafonds qui sont très élevés, parce que je vois certaines polémiques déjà poindre.
02:14 Dans la réalité, on parle de faibles familles. Par exemple, à Paris, un couple avec deux enfants, c'est 8 000 € dont on parle.
02:20 Donc, quand on a 8 000 € et qu'on est à Paris dans un logement social,
02:24 effectivement, on a peut-être vocation à laisser la place à des personnes qui, elles, sont à 2 000 ou 3 000 €
02:29 et qui attendent parfois depuis des années et des années avant de pouvoir bénéficier d'un logement.
02:33 C'est une question en réalité de justice sociale. Utiliser le logement social pour ceux qui en ont le plus besoin.
02:38 Et puis, quand, à travers la vie, on arrive à mieux s'en sortir, aller vers du logement intermédiaire ou du logement libre,
02:44 pour laisser la place à des personnes qu'on a le plus besoin.
02:46 Si on ne fait pas ça, on continuera toujours d'avoir une file d'attente interminable,
02:50 avec 1,8 million de personnes aujourd'hui qui attendent, parfois depuis des années et des années,
02:54 pour pouvoir bénéficier d'un logement social.
02:55 Le logement social, c'est un moment dans la vie, mais ce n'est pas un droit à vie.
02:59 Le logement social à vie n'existe pas.
03:01 De fait, si.
03:02 De fait, si. Donc, le projet de loi va permettre justement de vérifier que le logement social,
03:07 c'est une aide qui est consentie par l'État et par les acteurs, temporaire,
03:12 qui permet de s'en sortir dans la vie quand on est en difficulté,
03:15 mais qui n'a pas vocation à être un droit éternel à vie,
03:18 surtout quand on a soit des revenus qui ont largement augmenté ou du patrimoine.
03:21 Parce qu'aujourd'hui, le patrimoine n'est absolument pas évalué, estimé.
03:25 Ça veut dire qu'on peut avoir une maison...