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  • 29/04/2024
Quelques jours après l’expulsion des étudiants de Science-Po, c’était lundi à ceux de la Sorbonne de se mobiliser pour un cessez-le-feu. Ils s’inquiètent d’un climat répressif et de voir leur mouvement caricaturé.

Le slogan ne fait pas référence à la situation au Proche-Orient. Mais il en dit long sur la répression qui s’abat sur le mouvement anti-guerre. C’est au cri de « Siamo tutti antifascisti ! » (Nous sommes tous antifascistes) que 80 étudiants ont été accueillis par leurs camarades, lundi midi. Ils venaient d’être expulsés par la police de la Sorbonne, qu’ils tentaient d’occuper en solidarité avec la Palestine. Lisa fait partie de ceux-là. « Nous avons installé des tentes, déployé une banderole et décoré le tout avec des drapeaux. Beaucoup d’étudiants nous ont soutenus », témoigne-t-elle après sa sortie de l’université. L’administration a cherché à retirer les tentes, avant de faire évacuer par la police. Plusieurs de ses camarades ont été tirés par les pieds sur les pavés. Selon elle, « on nous retire le droit de nous exprimer. Alors qu’on forme ici des juristes de droit international, on nous empêche de faire valoir le droit international ! »

Hors de l’établissement, indignés par le sort des Gazaouis, ils sont 250 autour d’un gigantesque drapeau palestinien. Paul, étudiant en lettres, venait juste en cours. Il s’arrête. « Au moins, ça se mobilise. On parle de vies. Ce sont des femmes, des enfants, ce sont des civils qui sont tués. J’ai vécu en Côte d'Ivoire, lors de la guerre civile en 2010 et 2011. Je sais ce que c’est. »

La question des libertés revient de nombreuses fois. « On ne nous laisse pas parler, s’inquiète Genni. Nous sommes médiatisés, mais cela ne reflète pas ce qu’on fait. » Elle rejette les caricatures faites du mouvement anti-guerre. Étudiant en philosophie, Gaspard, 20 ans, sent un climat délétère descendre jusque parmi les étudiants : « J’ai partagé des visuels sur la Palestine sur les réseaux sociaux, et je reçois des messages de haine, pas seulement de l’extrême droite. C’est la première fois qu’il y a une opposition entre les gens. Pendant la réforme des retraites, il y avait des désaccords mais cela discutait. » Membre d’Urgence Palestine, il voit dans les attaques de la droite contre le mouvement « un message adressé à la jeunesse : ils nous disent d’aller nous faire f… » !

« L’arrivée des policiers à Science-Po a mis un coup de projecteur sur une mobilisation qui dure depuis des mois », estime Éléonore Schmitt, secrétaire générale de l’Union étudiante. À ceux qui dénoncent l’indignation sélective des étudiants, qui se mobiliseraient pour Gaza et pas pour d’autres causes, elle rappelle que « nous avons une tradition de solidarité, nous nous sommes mobilisés pour les étudiantes iraniennes, pour les étudiants italiens qui font face à un gouvernement d’extrême droite ». La syndicaliste rappelle au contraire qu’une « majorité de Français est pour la paix et un cessez-le-feu ».

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Transcription
00:00 La question n'est pas de qui soutient qui encore une fois,
00:03 et ça faudrait le rappeler, les étudiants et étudiantes s'ils se mobilisent,
00:06 c'est parce qu'eux aussi ils ont accès à l'information,
00:08 ils ont accès à ce qui se passe actuellement à Gaza.
00:11 Je pense que les images elles sont sordides et on l'a vu,
00:13 c'est des milliers de personnes qui se font tuer,
00:15 qui se font massacrer par des bombardements.
00:17 Mais qu'est-ce qu'on veut ?
00:19 Assez, c'est le feu !
00:20 Mais qu'est-ce qu'on veut ?
00:22 Assez, c'est le feu !
00:23 C'est pas qu'à l'extérieur qu'il y a une mobilisation,
00:24 à l'intérieur il y a des étudiants et étudiantes aussi mobilisés.
00:27 Il y a plus d'une quarantaine de tentes qui sont déployées.
00:30 C'est une mobilisation très pacifiste, avec un seul mot d'ordre,
00:34 des étudiants qui chantent pour un cessez-le-feu et pour la paix.
00:37 Je pense qu'on l'a vu aussi dans l'histoire,
00:39 les étudiants et étudiantes de la Sorbonne
00:40 se sont mobilisés contre la guerre au Vietnam,
00:43 et c'est exactement la même chose qui se passe à l'heure actuelle,
00:45 des étudiants et étudiantes se mobilisent contre cette guerre
00:48 qui a lieu en Palestine, contre ce massacre.
00:51 Les étudiants et étudiantes se sont déjà mobilisés
00:53 pour des questions à l'international,
00:54 comme la guerre en Algérie, comme la guerre au Vietnam,
00:57 et c'est exactement la même chose qu'on fait à l'heure actuelle.
00:59 À côté de ça, nous ce qu'on trouve dommage,
01:01 c'est toute la répression et toute la violence
01:03 qu'il y a face à la mobilisation dans les universités.
01:07 Quand on sait que la présidente de l'université Paris
01:10 d'un Panthéon Sorbonne a signé une tribune pour demander
01:13 à ce que les lieux d'études comme les universités
01:16 soient des lieux neutres,
01:17 les universités n'ont jamais été neutres,
01:19 elles ont toujours été politiques et elles le resteront.
01:22 Palestine, Palestine, Palestine, Palestine, Palestine !
01:27 Alors 250 personnes, l'appel a été diffusé il y a moins d'une heure,
01:31 donc je pense que c'est pas trop mal déjà.
01:33 Ensuite pour mobiliser davantage, c'est sûr,
01:35 il faudra aller dans nos facs, tous les gens qui sont là,
01:37 retourner sur nos campus, militer auprès de nos collègues.
01:41 Ali El, ils étaient 250 aussi au début, ou pas loin.
01:44 Alors peut-être que nous on pense que ça pourra exploser en France aussi.
01:48 Palestine, Palestine, Palestine, Palestine !
01:54 Clairement oui, les étudiants c'est des personnes qui sont très courageuses,
01:58 on a à cœur de faire vivre des idéaux d'égalité, de liberté, de justice.
02:06 Et puis c'est vrai qu'à mesure qu'on grandit, on a un travail,
02:09 on est occupé, on est pris dans un système capitaliste,
02:12 et on a moins le temps de réfléchir à ça, de se battre.
02:14 Et clairement les étudiants, ils montrent l'exemple,
02:18 et si on a l'occasion de venir soutenir un petit peu, il faut, il faut.
02:22 Vraiment j'y crois.
02:23 Libération pour Palestine !
02:32 On demande évidemment que le gouvernement prenne enfin une position
02:35 claire et courageuse pour la paix,
02:37 que les universités y prennent aussi leur part,
02:39 notamment en mettant fin à leur partenariat avec les universités israéliennes,
02:42 et bien sûr qu'on mette fin à cette répression massive
02:44 qu'il y a eu en ce moment contre les militants, militantes de la paix,
02:46 en particulier les étudiants et étudiantes mobilisés
02:48 qui sont parfois menacés de sanctions disciplinaires.
02:51 En ce moment, la mobilisation pour la Palestine,
02:53 elle connaît un nouvel élan, l'union étudiante appelle vraiment
02:56 à ce qu'on se mobilise, à ce qu'on s'organise dans tous les lieux d'études.
02:59 Alors allons-y.
03:00 Samoa tout dit anti-fasciste !
03:08 L'Algérie a battu, la Palestine va craindre !

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