• il y a 8 mois
Retrouvez Cyril Hanouna désormais le samedi et le dimanche dès 18h50 pour Face à Hanouna !


Au programme : des débats sur l'actualité politique, mais aussi le retour de séquences cultes.

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Transcription
00:00 On va revenir avec celui qui a peut-être marqué le plus cette émission,
00:04 c'est le major Edward Dams qui est venu nous voir.
00:07 Il est venu à plusieurs reprises pour nous parler de l'affaire du petit Émile.
00:10 Il avait en décembre 2023 affirmé savoir où se trouvait le corps du petit garçon
00:14 et l'adresse qu'il avait donnée était la bonne.
00:16 Il assurait savoir comment le petit Émile était décédé,
00:19 avoir retrouvé l'adresse du meurtrier aussi.
00:20 Il nous avait donné pas mal d'informations.
00:24 Aujourd'hui, de nouvelles informations concernant plusieurs affaires.
00:26 Lina Jubilar va nous donner toutes ces nouvelles hypothèses.
00:31 Et vous verrez à la fin de son intervention,
00:35 je vous dirai ce qui s'est passé sur l'affaire du petit Émile.
00:39 Vous allez voir Laurent Fontaine, là, vous calmez, c'est pas le rideau ici.
00:46 Merci déjà, Major, d'être avec nous.
00:48 Merci.
00:50 - Tu réponds moi. - J'avais compris.
00:54 Merci Michel-Marie d'être là. Merci. Merci d'être là.
00:58 - Merci de m'avoir invité. - Vous pouvez me dire merci aussi.
01:02 - C'est ce que j'étais en train de faire. - C'est un peu long quand même.
01:05 - Réda Bellah est avec nous. Réda, je l'adore vraiment.
01:09 Et il nous aide sur de nombreuses affaires.
01:10 Et je voulais absolument la voir parce que je voulais avoir son avis sur plusieurs dossiers.
01:15 Merci d'être là. Et franchement, c'est toujours un bonheur de vous voir.
01:18 - Avec plaisir. - Et je l'adore.
01:20 Et voilà, c'est un type exceptionnel, Réda.
01:22 Et vous savez qu'on se connaissait avant l'émission.
01:24 - Ah ouais ? - C'est vrai.
01:25 On s'était croisés, on se croisait. Voilà, exactement.
01:28 Non, on s'est croisés pas pour des méfaits que j'ai commis.
01:32 On se calme, deux minutes. On se croisait dans la rue.
01:34 - Voilà, je parlais énormément de gens. - Les gardes à vue.
01:37 Ouais.
01:41 Ouais, la garde à vue que j'ai.
01:42 Mais non, voilà, il y a plein de gens.
01:43 Tu sais, il y a plein de gens ici que j'ai croisés dans la rue.
01:44 Gilles Verdez, je l'ai croisé dans la rue, il est arrivé.
01:46 Edouard Ndam, à Sacramento, je le crois, je suis dit de venir.
01:50 Bon, merci en tout cas d'être là, Major.
01:52 Merci, qui est revenu de Sacramento, ça lui a fait un sacré chemin.
01:57 Sacré voyage.
01:58 Non, c'est vrai, il vient et il est incroyable.
02:01 Et vraiment, je vous le dis, la semaine dernière, vous avez été,
02:03 il y a deux semaines, vous avez été énormément critiqué sur les réseaux
02:05 pour l'avoir un petit peu bousculé.
02:07 On va parler de l'affaire Lina parce que c'est une affaire qu'on a énormément,
02:12 dont on a énormément parlé dans cette émission.
02:14 Michel, Lina, elle est toujours portée disparue dans un village du Bas-Rhin.
02:21 Tout à fait.
02:22 Ça fait maintenant de nombreux mois que cette jeune fille de 15 ans
02:26 a disparu en quittant son domicile pour se rendre à la gare
02:30 où elle devait prendre un train pour aller à Strasbourg rejoindre son petit copain.
02:35 Elle a été vue à différents endroits, elle a été filmée.
02:39 On a des horaires très précis et on perd sa trace à 11h05, me semble-t-il.
02:47 Et depuis, elle s'est littéralement volatilisée.
02:51 Il y a eu de nombreuses investigations qui ont été effectuées
02:54 par les gendarmes de l'ASR de Strasbourg.
02:57 Pour l'instant, sans résultat.
02:59 Alors, c'est vrai qu'il y a eu d'énormément de pistes sur l'affaire Lina.
03:04 On va les rappeler.
03:05 On a pensé à son petit copain.
03:07 On a pensé qu'elle avait été victime.
03:09 Elle avait déposé plainte contre deux individus qu'elle accusait de l'avoir violée.
03:16 La justice n'avait pas engagé de poursuite contre ces deux individus.
03:21 Et on découvre ce dossier à partir du moment où elle disparaît.
03:24 Donc forcément, ces deux individus sont devenus suspects.
03:28 Ils ont été placés en garde à vue.
03:29 Ils ont été entendus.
03:31 Leurs alibis ont été vérifiés et ils ont été mis hors de cause.
03:37 Ce n'est pas idem pour le petit copain.
03:39 Il avait perdu son téléphone, malheureusement, le jour où on en avait le plus besoin.
03:44 Donc évidemment, on a pensé que ce n'était pas une coïncidence.
03:47 En réalité, c'en était une.
03:50 Qu'est-ce qu'il y a eu d'autres comme pistes ?
03:52 Le prédateur sexuel.
03:54 Exactement, Gilles.
03:54 Il approchait des jeunes filles d'un collège au bord d'un terrain de jeu, dans une clio grise.
04:01 Est-ce qu'il a été retrouvé, lui ?
04:02 À moque connaissance, non, il n'a pas été retrouvé.
04:04 Il y avait des avis de recherche.
04:06 La police, les enquêteurs envoyaient des mails à tous les parents.
04:09 Voilà, c'était une piste qui semblait possible.
04:11 Ils ont fait tout un tas de vérifications sur toutes les clios grises de la région.
04:15 Il y a eu des journées de perquisition au domicile d'un professeur qui avait une clio grise,
04:21 qui a été lui aussi mis hors de cause.
04:23 Mais enfin, pendant deux jours, il y a eu une perquisition à son domicile,
04:26 ce qui n'est quand même pas tout à fait rien.
04:28 Il y a eu un travail colossal de fait, malheureusement sans résultat.
04:32 Alors, le major Edouard Dams a travaillé sur l'affaire Lina.
04:38 Il est là pour nous donner ses nouvelles hypothèses, bien entendu.
04:42 Il a même, je vous le dis, envoyé un mail aux autorités françaises pour leur signaler
04:47 la cause du décès de Lina, l'adresse où elle a été assassinée,
04:49 l'adresse où se trouvent des ossements et l'adresse de son meurtrier.
04:54 C'est incroyable.
04:56 Vous travaillez sur l'affaire depuis combien de temps, major ?
04:59 J'ai été malade pendant une semaine, donc ça m'a retardé.
05:10 Après que j'ai guéri, parce que vous savez, dans mon domaine,
05:17 il faut que l'esprit soit très clair.
05:19 J'ai dû attendre d'être guéri.
05:21 J'ai travaillé six jours.
05:23 D'accord, sur Lina, sur l'affaire Lina.
05:25 D'accord.
05:27 Pourquoi vous vous êtes mis sur cette affaire ?
05:28 Vous nous avez déjà expliqué que vous voulez aider les personnes
05:32 à retrouver tous les adolescents ou les enfants qui ont été victimes
05:36 d'accidents ou de prédateurs ou de meurtriers, c'est ça ?
05:42 Oui, d'abord, c'était une promesse que je vous avais faite
05:46 et à vos téléspectateurs, et j'ai tenu cette promesse.
05:49 Les enfants sont innocents.
05:53 Peu importe où ils sont, ce sont des gens innocents.
05:56 Et ils sont notre avenir, l'avenir de l'humanité.
05:59 Voilà les deux raisons pour lesquelles je fais ce que je fais
06:02 pour les enfants.
06:04 Lina a sûrement été la victime d'un homicide.
06:12 Elle l'est allée dans la voiture et quelqu'un l'aurait prise en voiture.
06:16 Quelqu'un l'aurait prise en voiture, c'est ce que vous pensez ?
06:20 C'est les hypothèses que vous avez émises ?
06:25 Oui, voilà mon hypothèse.
06:28 La voiture serait arrivée et elle leur aurait demandé de monter
06:32 jusqu'à la gare.
06:34 Elle est montée.
06:37 C'était le commencement.
06:39 On va revenir sur les conclusions d'Edward Dams,
06:41 parce qu'il va nous donner de plus amples informations.
06:45 C'est une des hypothèses des gendarmes, Gilles.
06:49 Absolument.
06:50 La voiture, il y a toujours eu cette idée qu'à un moment,
06:53 son portable à 11h22 ne peut plus se démettre,
06:57 qu'est-ce qui s'est passé ?
06:59 Est-ce qu'elle est montée dans une voiture de quelqu'un qu'elle connaissait ?
07:02 Selon le major, à priori, elle est montée dans la voiture
07:05 de quelqu'un qu'elle ne connaissait pas.
07:07 Une cible d'opportunité, c'est-à-dire que pour lui,
07:09 ce ne serait pas prémédité.
07:11 Ça veut dire ça, cible d'opportunité ?
07:13 Il y a un témoin qui place Lina dans une voiture.
07:15 Bien sûr, c'est ce que je voulais dire.
07:17 On a un témoin, on en avait parlé il y a un long moment,
07:21 qui est un monsieur d'un certain âge,
07:23 qui dit, alors qu'il était en train de fumer son petit cigario
07:26 sur sa terrasse, vous vous en souvenez,
07:28 il a vu Lina, passagère d'une voiture,
07:32 c'est lui d'ailleurs qui donne la clio grise ou bleue,
07:35 il ne sait pas très bien la couleur,
07:37 et elle n'avait pas l'air d'être enlevée puisqu'elle lui a fait coucou,
07:40 elle n'était pas en état de panique.
07:42 Donc ça, effectivement, ça colle avec ce que...
07:45 Alors, vous avez envoyé un mail aux autorités.
07:47 Je vais vous lire le mail qu'a envoyé Edward, le major.
07:51 "Officier, je suis l'ancien officier chargé des opérations
07:54 et de la formation pour le programme Stargate
07:56 de l'armée américaine, de la DIA et de la CIA.
07:59 Des méthodes et des techniques exclusives ont été utilisées
08:01 pour produire ce qui suit.
08:03 Il est très probable que les informations soient correctes.
08:05 Voici les pièges jointes.
08:07 Lina est une victime d'homicide.
08:09 Elle semble avoir été une cible d'opportunité.
08:11 Elle a été assassinée où ? Vous avez révélé l'adresse.
08:14 Donc vous avez mis l'adresse où elle aurait été assassinée.
08:16 Syrès se trouve à proximité du...
08:18 Avec l'adresse révélée également dans le mail.
08:21 Le meurtrier de l'adonnissante se trouve à proximité du...
08:24 Et pareil, adresse révélée.
08:26 Si vous avez des questions concernant cette correspondance
08:28 ou si vous avez besoin d'une assistance supplémentaire
08:30 en matière de ciblage et de collecte de renseignements,
08:32 n'hésitez pas à me contacter.
08:33 Je vous prie, monsieur, d'exprimer des sentiments respectueux.
08:37 Major Edward A. Dimes, armée américaine, retraité.
08:40 Mail envoyé le 23 avril 2024."
08:44 Donc c'était... Donc il y a quelques jours.
08:47 - Quatre jours. - S'il vous plaît.
08:49 Il y a quatre jours.
08:50 Donc...
08:52 Est-ce que depuis, vous avez eu des nouvelles ou pas ?
08:57 - Large camo again.
09:01 - Vous avez...
09:04 - Well, the email includes...
09:06 L'email inclut, sous les photographies, trois endroits.
09:12 L'endroit où le corps se trouverait,
09:16 où les restes se trouveraient.
09:19 Et c'est assez obscur.
09:22 Je ne pense pas que les enquêteurs auraient trouvé son corps
09:26 parce que la personne qui l'aurait tué
09:32 devait trouver un endroit où le corps ne serait pas trouvé.
09:36 Donc ça, c'est le premier point. J'ai trouvé cet endroit.
09:39 Les photographies sont dans l'email.
09:41 Ensuite, je voulais savoir où elle serait morte.
09:45 Quand est-ce que sa vie s'est achevée ?
09:50 Où est-ce que c'est arrivé ?
09:52 Donc j'ai retracé l'endroit et ça se trouve dans les photographies.
09:56 Et c'est là qu'elle serait morte.
09:59 Je n'ai pas d'autres détails.
10:01 - Donc là, vous auriez donné aux autorités
10:04 l'adresse où elle a été assassinée, les restes à l'arrangement de ce tronc.
10:09 - Non, pas d'adresse.
10:11 - Vous avez mis quoi ? C'est ce qu'il y a sur le mail.
10:15 - Non, c'est une photographie d'une route qui monte la colline.
10:22 Et ensuite, il y a un virage.
10:24 Et la voiture serait là et c'est là qu'elle serait morte.
10:27 - D'accord. Donc vous avez donné la photographie de ce qui...
10:30 Ses restes se trouvent à proximité du...
10:32 Vous avez donné aussi un endroit ? Vous avez donné la photographie là aussi ?
10:35 - Non.
10:36 - Là ?
10:37 - Non. Son corps se trouverait assez loin.
10:40 C'est logique.
10:42 Quiconque ne veut pas être découvert par les autorités,
10:46 il va prendre les preuves et les faire disparaître.
10:49 - Et sur le meurtrier présumé de l'adolescente,
10:52 vous avez mis qu'il se trouvait à proximité de quoi ?
10:55 Vous avez mis quoi ? Vous avez mis une photo,
10:58 vous avez mis une adresse dans le mail, vous avez mis quoi ?
11:01 - Oui, j'ai localisé là où il se trouverait
11:04 et avec une photographie de l'endroit.
11:07 - D'accord. Alors, Reda, c'est important que vous soyez là ce soir,
11:11 parce que quand, sur une affaire comme ça,
11:14 vous recevez par exemple un mail d'un monsieur comme le major,
11:19 est-ce que vous le prenez au sérieux ?
11:21 Ou est-ce que vous vous dites "c'est un uluberlu qui nous envoie un email,
11:24 on va même pas en faire cas" ?
11:26 Vous êtes porte-parole du syndicat de police.
11:29 - Oui. Syndicat Unité.
11:31 - Et alors, il y a plusieurs cas de figure.
11:34 Quand, par exemple, vous êtes chef de poste,
11:36 vous savez, vous arrivez dans un commissariat,
11:38 la première personne que vous allez voir, notamment le week-end,
11:41 ou pendant les vacances scolaires, très souvent, c'est un chef de poste.
11:44 Ça nous arrive, moi ça m'est arrivé lorsque j'étais sur le terrain,
11:47 où un individu se présente en disant "voilà, moi j'ai des informations",
11:50 qu'ils soient médiums ou autres.
11:52 Nous, c'est clair qu'on...
11:54 Bien sûr, à part si on est à même quand même de voir
11:57 si la personne n'est pas sous l'emprise de stup', sous l'emprise d'alcool,
12:00 parce qu'on en a beaucoup.
12:02 - Un monsieur comme ça, on le prend au sérieux ou pas ?
12:04 - Oui, c'est pas question de le prendre au sérieux,
12:07 c'est-à-dire que notre travail, c'est d'être objectif.
12:09 Même si, qu'on croit ou qu'on croit pas à ce type de théorie,
12:14 on est obligé de travailler dessus.
12:16 Donc quand vous êtes un service de voie publique,
12:18 vous faites un rapport et vous avisez l'officier de poli-judiciaire,
12:21 qui lui avisera sa hiérarchie ou pas.
12:24 Quand, je peux donner l'exemple, j'ai appelé, avant de venir à votre émission,
12:28 j'ai appelé un collègue qui travaille dans une salle de commandement et d'information.
12:31 La semaine dernière, il a eu un appel pour Emile, pour un médium,
12:36 qui dit "voilà, moi je sais où est-ce qu'il est,
12:38 ça s'est passé comme ça, comme ça, à tel endroit".
12:40 Donc ce qu'on a fait nous, tout de suite, c'est qu'on a envoyé,
12:43 on a pris les informations, on a pris les coordonnées de la personne
12:45 et on a transmis au service de gendarmerie, à savoir la cellule Emile.
12:50 Après, vous avez, j'ai pris aussi un tâche avec des collègues de brigade criminelle
12:54 qui eux ont l'habitude de ce type d'affaires.
12:56 Et à ce moment-là, c'est différent, c'est-à-dire qu'à partir du moment
13:00 où vous avez une source qui vient et qui vous indique, médium ou pas, une information,
13:04 vous êtes obligé de la traiter.
13:05 Et du coup, vous avisez le parquet.
13:07 Et le parquetier, enfin le procureur de la République ou son substitut,
13:11 à ce moment-là, vous donne des pouvoirs judiciaires qui vous permettent de creuser.
13:15 Et dans ces pouvoirs judiciaires, évidemment, on va étudier,
13:18 comme ce serait éventuellement dans ce cas-là, même si c'est le secteur gendarmerie,
13:22 le profit de la personne qui donne l'information.
13:24 Mais oui, on traite l'information à 100%.
13:26 – Donc là, en l'occurrence, le major et le major, à mon avis, ils ont reçu le mail.
13:31 Peut-être qu'ils vont essayer quand même de le traiter.
13:34 – Ils le traitent.
13:35 Alors, je ne suis pas un gendarme, je ne suis pas porte-parole des gendarmes.
13:39 Mais en nous, en tout cas, on traite, surtout sur une affaire comme ça
13:44 qui est quand même très, très, très médiatisée,
13:47 qui a touché tous les parents de France, on ne laisse passer aucune source.
13:51 On lève le doute sur chaque appel, sur chaque appel, sur chaque mail.
13:55 – Alors, peut-être que vous allez avoir des nouvelles prochainement,
14:00 des autorités concernant votre mail ?
14:05 – Peut-être, ça ne m'intéresse pas trop, je ne veux pas être accrédité pour ce que je fais.
14:13 Je suis intéressé par l'enfant, premièrement.
14:16 – Oui, mais peut-être qu'ils vont en l'aide.
14:18 – Je ne veux pas que si l'enfant est mort qu'il soit fait justice.
14:21 Justice pour le mal qui a été fait.
14:23 Ce sont mes motivations.
14:25 Je sais que les parents veulent s'impliquer et je suis désolé pour eux, bien sûr.
14:31 Mais l'enfant reste ma préoccupation principale.
14:34 S'il a été violé, touché, justice.
14:37 – Alors, excusez-moi, je ne peux pas vous couper la parole.
14:41 – Oui, pourquoi ?
14:42 – Non, mais c'était juste pour dire, malgré tout dimanche soir comme ça,
14:44 j'imagine la maman de Lina quand elle entend ça.
14:46 Moi, je pense quand même à elle, avant tout ce soir,
14:48 parce qu'on parle de sa fille, on a trouvé le corps, on a trouvé les os, on a trouvé le truc.
14:51 J'imagine que pour elle, d'entendre ça, vous êtes à la fois un espoir,
14:54 je ne sais pas, je trouve que c'est quand même très violent pour elle.
14:56 Sa vie, peut-être ce soir, elle va basculer.
14:58 Donc je pense qu'on ne peut pas non plus…
15:00 Voilà, moi je pense juste à la maman ce soir, c'est tout.
15:02 Voilà.
15:03 – Oui, je suis d'accord.
15:05 Mais il fallait que je fasse une décision et je l'ai faite.
15:09 – Et la maman de Lina, elle veut la vérité aussi.
15:11 – Moi aussi, je suis un parent.
15:13 – On espère tous que Lina est vivante.
15:15 – Bien sûr.
15:17 – Vous avez également travaillé sur l'affaire…
15:19 – J'espère que je me trompe.
15:21 Mais après avoir trouvé les terroristes et les avoir tués,
15:24 ils ont ma carrière et je ne pense pas que je me trompe.
15:28 Sinon, je ne viendrais pas ici pour me rendre ridicule en France.
15:33 – Alors, Major, vous avez également travaillé sur l'affaire Jubilar.
15:37 On va rappeler rapidement l'affaire Michel,
15:39 puisque vous avez aussi envoyé un mail,
15:41 je vais vous dire les conclusions du Major.
15:45 – L'affaire Jubilar, je fais un petit résumé rapide.
15:47 Cette jeune femme est mariée avec Cédric Jubilar
15:53 et dans la nuit du 16 décembre 2020,
15:57 on constate sa disparition à 4 heures du matin
16:01 où elle serait soi-disant sortie promener les chiens.
16:04 On ne l'a jamais revue vivante.
16:09 Très rapidement, l'enquête de gendarmerie se recentre sur le mari.
16:17 Un certain nombre d'éléments,
16:19 ce qu'on appelle un faisceau de présomption contre lui
16:23 parce qu'ils étaient en instance de divorce,
16:26 parce qu'elle allait le quitter pour qu'elle aille rencontrer quelqu'un d'autre.
16:30 Des voisins ont entendu des cris,
16:32 les enfants ont été témoins d'une dispute le soir même.
16:35 On retrouve un petit peu plus tard ses lunettes brisées.
16:39 Bref, il y a plein d'éléments qui invitent à penser
16:43 qu'il a peut-être quelque chose à voir dans la disparition de sa femme.
16:47 Et 6 mois plus tard, je crois que c'est au mois de juin,
16:50 il est placé en garde à vue et à l'issue de cette garde à vue,
16:53 mis en examen et incarcéré, ça fait bientôt 3 ans.
16:57 Et on attend avec beaucoup d'impatience,
17:01 parce qu'ils ont la famille, tout le monde attend le procès.
17:07 Ça a pris du retard parce qu'au dernier moment,
17:11 on a redemandé un complément d'information
17:13 parce qu'il y avait une voyante qui était persuadée
17:15 de savoir où se trouvait le corps.
17:17 Ça a été vérifié, visiblement ça n'a rien donné.
17:19 Donc il devrait être jugé d'ici la fin de l'année.
17:22 - Alors, le Major a travaillé sur cette affaire également.
17:25 Quelles sont vos conclusions sur l'affaire Jubilar ?
17:28 - En réagissant à cette affaire, un citoyen français
17:31 est entré en contact avec moi, son nom est Jérémy,
17:35 c'est un enquêteur sur l'affaire Delphine.
17:39 Et il m'a demandé si je pouvais m'aider à trouver le corps.
17:42 Donc j'ai dit oui.
17:44 Et ce cas était difficile pour moi,
17:48 parce que là où le corps se trouverait
17:52 dans une zone très dense, en forêt,
17:55 avec un accès, mais très limité.
17:58 Et la raison pour laquelle je dis que c'est préliminé est la suivante.
18:02 L'endroit où figurent les photographies
18:07 que j'ai envoyées aux autorités,
18:09 et là où Jérémy s'est rendu hier pour retrouver le corps,
18:12 donc je travaille avec lui sur place,
18:14 je ne vais pas attendre la police.
18:16 J'ai quelqu'un sur place.
18:19 Cet endroit est tellement isolé,
18:25 et il n'y a pas vraiment de point de repère.
18:27 J'ai besoin de repères pour déterminer où ma cible se trouve
18:32 par rapport aux points de repères.
18:34 Dans le cas de Lina, il y avait beaucoup de repères.
18:38 Des voitures, des maisons, des tours, beaucoup de choses.
18:43 Mais là, au beau milieu de la forêt,
18:46 c'est un environnement très homogène,
18:49 et il n'y a pas vraiment de repères à part à des kilomètres de là.
18:53 Ce qui veut dire que mon degré de précision diminue largement.
18:59 Ça va prendre plusieurs semaines, probablement, à Jérémy et moi
19:05 pour trouver le corps.
19:07 Donc j'ai quand même envoyé la photographie de la localisation
19:11 aux autorités.
19:14 - Vous dites que son meurtre...
19:16 - Évidemment, ça a été prémédité.
19:18 - C'est ça, le vrai info.
19:20 - Il fait tellement sombre dans la forêt la nuit,
19:23 et la route est tellement étroite et en mauvais état.
19:27 Quelqu'un a dû repérer ce site deux jours.
19:34 Ce n'est pas un endroit qu'on trouve par hasard la nuit.
19:37 C'est mon hypothèse, en tout cas.
19:39 - Vous avez envoyé un mail.
19:41 "Je suis l'ancien officier chargé de l'opération de la formation."
19:45 "Des méthodes et des techniques exclusives ont été utilisées
19:47 pour produire à ceux qui suivent."
19:49 "Il est fort probable que les informations soient correctes."
19:51 Il a mis des pièces jointes encore dans le mail.
19:53 "Delphine est une victime d'homicide.
19:55 "Son meurtre semble avoir été prémédité.
19:57 "Ses restes se trouvent à proximité si vous avez des questions."
20:00 "Major Edouard Dams, armée américaine, retraité, Paris."
20:04 Ce mail date du 23 avril.
20:07 Réda, là-dessus, est-ce que...
20:09 - En fait, c'est difficile de juger,
20:11 puisque ce sont des théories qui peuvent...
20:14 Déjà, que nous, enquêteurs, les collègues qui sont spécialisés
20:17 depuis autant que ce monsieur-là,
20:20 et qui ont été depuis des années dans des services d'investigation,
20:24 qui ont l'habitude d'étudier des profils,
20:26 qui ont l'habitude d'étudier le comportement aussi des victimes,
20:31 ça reste des supputations.
20:33 Mais de l'extérieur, il nous dit des choses, mais c'est possible.
20:37 Tout est possible.
20:39 Tout est possible, je suis désolé de le dire.
20:41 Mais les précisions...
20:43 - Est-ce que vous vous le prenez au sérieux, par exemple ?
20:45 - Personnellement ? La question, elle est difficile.
20:48 - C'est la vraie question que tout le monde se pose.
20:50 - Je ne crois pas trop en ces choses-là,
20:53 mais on a eu des affaires où, en province,
20:56 je ne vais pas dire le lieu exact, mais sur des brigades des mineurs,
20:59 où ça n'arrive souvent que des familles,
21:01 parce que déjà, il faut savoir que nous,
21:03 on fait très rarement ou pas du tout appel à des médiums,
21:05 mais il y a eu des affaires "résolues"
21:08 de suicides de mineurs suite à des fugues.
21:10 C'est pour ça que je dis souvent des fugues de mineurs,
21:12 où les parents ont fait appel à une personne qui est venue avec...
21:16 - Un pendule.
21:17 - Un pendule, exactement.
21:18 Il y a eu une affaire sur un pont où on avait retrouvé
21:20 une jeune fille qui s'était suicidée avec un pendule.
21:23 C'était une affaire qui avait été médiatisée.
21:25 Je ne sais pas l'expliquer, mais nous, dans une enquête judiciaire,
21:28 quand vous apportez des éléments à un procureur de la République
21:31 ou à un juge, si vous travaillez en commission regatoire,
21:33 vous êtes obligés de donner des éléments objectifs.
21:36 Voilà.
21:37 - Il y a des gendarmes partout sur le territoire.
21:38 Je ne sais pas ce que vous en pensez.
21:39 - Toujours, on a toujours des levées de doute.
21:40 - Toujours.
21:41 Donc, je ne comprends pas où est l'adresse révélée dont parlait monsieur.
21:44 Il nous fait une révélation, elle aura été prise dans une voiture.
21:46 Mais pardon, monsieur, pardon, major.
21:48 Ce n'est pas une révélation.
21:49 C'est l'enquête déjà qui dit ça.
21:51 Il y a déjà... La Clio, Michel vient de le dire à l'instant.
21:54 Vous annoncez qu'elle a été prise par une voiture,
21:56 mais l'enquête dit déjà qu'elle a été prise par une voiture.
21:59 Il y a un témoin.
22:00 Si je voulais savoir où votre arrière-arrière-grand-mère est enterrée,
22:06 vous ne le savez peut-être même pas.
22:09 Vous ne savez pas qui c'est.
22:11 Mais nous pouvons trouver, voilà, votre arrière-arrière-grand-mère,
22:14 qui se trouve ici, et voilà.
22:17 Et on trouve l'endroit.
22:20 Tout dans l'univers existe comme un ensemble d'informations.
22:25 Nous, dans notre cerveau, on a tous ces paramètres
22:29 et on les télécharge.
22:31 Il y a des ondes ici.
22:33 Mais si on n'est pas capable de décoder ces ondes,
22:38 on ne va pas comprendre ce qu'elles veulent dire.
22:41 Donc nous, nous nous sommes entraînés.
22:43 Nous avons un cerveau qui est comme un oscillateur
22:45 pour télécharger des informations sur les gens,
22:49 sur les endroits ou les événements.
22:52 Et vous savez quoi ?
22:54 Si mon collègue trouve Lina, vous n'allez plus sourire comme ça.
23:00 Là, ce soir, c'est quoi votre info ?
23:02 Qu'elle a été embarquée par une voiture ?
23:04 Mais c'est l'info d'un témoin.
23:06 Et alors les deux autres ?
23:08 J'ai donné des photographies, monsieur.
23:11 De là où son corps se trouverait.
23:14 Et le tueur aussi.
23:16 Vous avez la tête dure, hein ?
23:18 Il aura envoyé les photographies d'une zone
23:21 où se trouverait le tueur et où se trouveraient les corps.
23:25 Si la zone qu'il avait donnée à la police pour Emile
23:29 avait été prise en compte,
23:30 il aurait fallu faire quand même des fouilles dans la zone
23:32 parce qu'il ne restait que des ossements.
23:34 Si on se souvient bien, n'ayons pas la mémoire courte,
23:37 vous nous aviez dit que c'était en novembre
23:39 que vous aviez envoyé au maire du Auvergnay.
23:42 Décembre.
23:43 Début décembre.
23:44 L'enfant a été retrouvé, je crois, en février, c'est ça ?
23:48 Non, non, non.
23:49 C'est plus tard.
23:50 Donc ça veut dire que là encore, pas de réponse.
23:52 Est-ce que quelqu'un a agi ? Est-ce qu'on est allé viser ?
23:55 Est-ce que vous avez donné une photo aussi ou une adresse précise ?
23:57 Puisque maintenant, on découvre que ce ne sont plus des adresses précises
23:59 que vous donnez.
24:00 C'est des photos ou des zones.
24:01 Je l'ai dit au gendarme.
24:03 Je l'ai dit au gendarme.
24:04 À quel gendarme ?
24:05 S'il vous plaît, justement, pour parler de l'affaire Emile.
24:07 Edouard, la famille du petit Emile a contacté un membre de notre rédaction
24:11 afin de pouvoir rentrer en contact avec vous
24:13 après vos passages dans l'émission.
24:15 Est-ce que vous êtes rentré en contact avec eux ?
24:17 Non, pas encore.
24:19 Vous êtes aussi peut-être pour un espoir.
24:21 Ils aimeraient entrer en contact avec vous, la famille d'Emile.
24:24 Ils nous ont appelé de notre rédaction.
24:26 Est-ce que vous pouvez rentrer en contact avec eux ou pas ?
24:28 Oui, bien sûr.
24:31 Et il y a toujours une question à laquelle nous n'avons pas de réponse.
24:35 Qui était la personne qui a percuté l'enfant avec la voiture ?
24:40 Et j'ai envoyé une localisation qui est proche.
24:44 Une localisation de la personne ?
24:45 Nous n'avons toujours pas la réponse.
24:47 D'accord, une localisation de la personne qui aurait percuté le petit Emile.
24:51 Non.
24:52 C'est ça ?
24:53 Si, si, il a envoyé une localisation.
24:56 Mais chéri, il a envoyé une localisation d'où se trouverait la personne
24:59 qui aurait percuté Emile.
25:01 Il est assez précis, je suis désolé.
25:03 Il est précis, ça veut dire qu'il a raison.
25:05 Mais il faut peut-être aller vérifier, excusez-moi.
25:08 Les gens savent qui je suis.
25:10 Donc ils me supplient de les aider.
25:12 Mais si je ne trouve pas l'enfant en deux semaines,
25:16 le processus de deuil change et se transforme en colère.
25:19 Et la colère est dirigée à mon encontre.
25:21 Et là vous parlez de trois affaires, vous n'avez retrouvé personne pour l'instant sur les trois affaires.
25:24 Ni Emile, ni Lina, ni Madame Jubilard.
25:27 Après vous pouvez vous étonner que les familles soient pas contentes, mais pas vous.
25:30 J'ai envoyé l'email, je l'ai toujours.
25:33 Il arrive aussi, il y a une affaire aussi où il y a eu un homicide dans une forêt
25:38 où on a reçu, une personne a reçu, je ne sais pas comment, l'auteur a fait,
25:42 enfin je ne sais pas si c'est l'auteur, le témoin ou quelqu'un qui a regretté le geste,
25:46 ou qui était témoin, ou une source en tout cas,
25:48 avait envoyé au collègue d'une PG, dont je ne citerai pas le nom, un texto anonyme.
25:54 La personne qui a envoyé le texto était identifiée, mais elle est venue,
25:56 elle a dit "regardez j'ai reçu ça", avec des détails qui étaient impossibles à trouver.
25:59 Un peu comme ce monsieur.
26:02 Je ne revais pas en cause sur le fait qu'il voit des choses, ce n'est pas le problème.
26:06 Mais une source anonyme a donné des infos à cette personne et on a trouvé le corps,
26:11 on a réussi à remonter sur l'enquête grâce à ça.
26:14 Donc aujourd'hui, est-ce qu'on est en capacité de dire,
26:16 sans remettre en cause ce qu'il pense,
26:19 que lui peut-être que quelqu'un lui a donné aussi, excusez-moi,
26:22 lui a peut-être donné les infos, je ne connais pas cette personne que j'ai en face de moi,
26:26 mais nous on est des policiers ou des gendarmes, on a travaillé toute notre vie en judiciaire,
26:29 on connaît l'investigation, on n'en dort pas et on ne lâchera rien pour toutes ces affaires.
26:34 – Est-ce qu'ils vont vérifier le mail, les deux affaires ?
26:37 – Ah mais je vous l'ai dit, c'est levé de doute automatique, c'est automatique.
26:40 On avise le procureur de la République, on est obligé de le faire.
26:43 Parce qu'imaginer qu'on ne le fasse pas et qu'on retrouve, on nous le reprochera.
26:48 – Bien sûr, merci en tout cas Major d'avoir été avec nous
26:51 et j'espère que vous allez prendre contact avec la famille des mille,
26:53 si ça peut les aider et leur faire du bien.
26:55 En tout cas on pense fort à eux tous les jours et à toutes les familles des victimes,
26:59 qui sont victimes, qui perdent des enfants ou des proches tous les jours.
27:03 Merci Major d'avoir été avec nous.
27:05 [Musique]

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