• il y a 8 mois
Les invités de CNEWS décryptent et débattent de l'actualité des dernières 24 heures dans #SoirInfoWE

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00:00 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver dans Soir Info Week-end et pour vous accompagner
00:06 jusqu'à minuit pour revenir sur l'actualité complète de la journée pour terminer ce
00:12 week-end à mes côtés ce soir.
00:14 Gabrielle Cluzel, ma chère Gabrielle, bonsoir.
00:16 Bonsoir Olivier.
00:17 Nathan Devers est également avec nous.
00:18 Nathan, bonsoir.
00:19 Bonsoir Olivier.
00:20 Dans un instant, nous allons donc, je le disais, revenir sur toutes les informations de la
00:24 journée à partir des moments forts que vous avez pu suivre en direct sur notre antenne.
00:29 Mais avant, Maureen Vidal est avec nous.
00:31 Maureen, quelles sont les toutes dernières actualités à retenir ? C'est le Flash Info
00:35 avec vous.
00:36 Bonsoir Olivier, bonsoir à tous.
00:43 Un durcissement des conditions d'obtention des aides familiales à partir de 2025.
00:48 Il faudra passer au moins neuf mois en France et non plus six sur une année civile pour
00:53 en bénéficier.
00:54 Une annonce du gouvernement dans un décret est parue aujourd'hui.
00:57 Ces conditions s'appliquent également au minimum vieillesse, selon le texte.
01:01 L'ayatollah Ali Khamenei salue les succès de l'Iran après l'attaque sans précédent
01:07 menée sur le sol israélien le week-end dernier pour le chef de l'État iranien.
01:11 La question du nombre de missiles tirés ou des missiles ayant atteint la cible est secondaire.
01:16 Il décrit un sentiment de gloire et de grandeur à l'égard de l'Iran islamique aux yeux
01:20 des peuples du monde, selon ses mots.
01:21 Enfin, en Formule 1, le Grand Prix de Chine remporté par Max Verstappen.
01:27 Le leader du championnat du monde de Formule 1 s'impose tout en maîtrise pour la première
01:31 course de F1 dans le pays depuis 2019.
01:33 Derrière lui, Landos Norris a terminé deuxième, suivi du mexicain Sergio Perez.
01:38 Les sensations étaient incroyables.
01:40 La voiture était sur des rails.
01:41 Je pouvais faire tout ce que je voulais.
01:43 C'est réjoui le triple champion du monde en titre.
01:45 Merci beaucoup.
01:48 Une dernière information, Olivier, ce soir est pas des moindres.
01:51 Bon anniversaire !
01:54 Alors c'est très sympathique, ça me touche énormément.
02:01 Je ne savais pas que vous étiez dans la confidence.
02:03 Ça fait du bien cette petite musique festive.
02:07 Merci beaucoup.
02:08 C'est très très sympathique.
02:09 A vous Maureen.
02:10 Avec plaisir Olivier.
02:11 C'est vrai que ce matin j'ai eu la chance d'avoir mes enfants qui m'avaient préparé
02:13 un petit gâteau avec des bougies et ça fait du bien.
02:16 C'est vrai que l'actualité est lourde.
02:18 On va encore y revenir.
02:19 On va la décrypter.
02:20 A commencer par la question de l'ultra-violence au cœur de l'actualité.
02:26 L'ultra-violence juvénile au cœur de l'actualité de ces dernières heures avec la mort de Philippe
02:31 à grande 5.
02:32 Vous le savez, ce nouveau drame qui une fois de plus met en cause deux mineurs de 14 et
02:36 15 ans.
02:37 Un assassinat qui fait écho à celui de Zachary récemment, à Romain Surizère mais également
02:42 celui de Thomas.
02:43 Souvenez-vous c'était à Crépole.
02:45 Et la mère de Romain Surizère qui a vécu de près ces deux drames, Marie-Hélène Thauraval,
02:50 alerte depuis longtemps sur la situation.
02:52 Elle était justement ce soir chez Eliotte Deval dans l'ordre des pro 2.
02:56 Elle était l'invitée et elle revenait sur cette situation, sur l'ultra-violence des
03:01 mineurs.
03:02 On l'écoute.
03:03 Ces politiques publiques, elles sont câblées sur des quartiers qu'on qualifierait de quartiers
03:11 populaires.
03:12 Mais de populaires, il n'en est plus rien.
03:13 Absolument plus rien.
03:15 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a des quartiers communautaires.
03:18 Le communautarisme se fait déjà d'une part par le biais de la religion.
03:23 Ça, c'est une première chose.
03:25 Il se fait aussi par le pouvoir économique, c'est-à-dire le trafic de drogue.
03:29 Et puis un ensemble de leaders qui opèrent sur le terrain, qui sont plus ou moins jeunes.
03:35 Et puis cette frange de jeunes mineurs qui sont radicalement menés, mais qui sont tout
03:44 à fait perméables à ces propos.
03:47 Et quand vous parlez de vouloir les éduquer ou leur faire un rappel à l'ordre, je peux
03:51 vous dire qu'ils n'ont même pas le socle de compréhension des règles qui régissent
03:56 notre société pour pouvoir les comprendre.
03:58 Parce que les règles qui les régissent, ce sont les règles de la communauté.
04:02 Voilà, Gabrielle Cluzel, c'est vrai que c'était intéressant.
04:05 Nous avons eu beaucoup de réflexions et celle de Marie-Hélène Thoraval, élue de terrain,
04:09 est intéressante.
04:10 Elle connaît très bien ces quartiers.
04:11 Et pour elle, le premier constat, la première raison de cette ultra-violence des mineurs,
04:16 elle vient finalement du communautarisme dans les quartiers et tout ce que ça engendre.
04:20 On l'entendait, trafic de drogue avec la figure finalement du voyou, du bandit, qui devient
04:25 un repère pour les plus jeunes.
04:27 Oui, vous avez raison.
04:29 Et je pense que la violence des jeunes, on peut l'analyser par la conjonction de deux
04:33 phénomènes.
04:34 La première, c'est le dynamitage de nos propres mœurs, de notre référentiel moral,
04:41 le bien, le mal.
04:42 Cette construction, si vous lisez d'Henri-Henri Elias, qui a contribué à la dynamique de
04:50 l'Occident, cette espèce de corset d'autocensure qui a été intériorisée dans nos pays.
05:00 Et puis, parallèlement à cela, ça a vraiment été dynamité ces dernières dizaines d'années,
05:05 depuis les années 60, peut-on dire.
05:07 Et puis, c'est venu, c'est un peu comme si on avait fait table rase d'ailleurs, pour
05:12 permettre place nette, comme diraient certains, pour accueillir d'autres mœurs.
05:18 Et puis, sont arrivées des populations avec des mœurs différentes qui parfois fuyaient,
05:23 souvent même, des sociétés avec des rapports sociaux plus violents.
05:27 C'était précisément cela qu'ils fuyaient.
05:30 Mais néanmoins, en arrivant en nombre, ils ont, pour certains d'entre eux, reconstitué
05:38 ces mœurs sur notre territoire, et d'une façon très communautarisée, qui fait qu'ils
05:42 échappent à toute forme de perméabilité avec nos propres mœurs, auxquelles en plus
05:50 nous ne croyons pas.
05:51 Donc, comme je l'ai dit précédemment, nous les avons éradiquées, donc c'est difficile
05:56 de leur demander de les adopter aujourd'hui.
05:58 Et ça, ça fait vraiment un cocktail explosif.
06:00 C'est-à-dire qu'il n'y a plus de repères, plus d'autorité, plus de bien, plus de mal.
06:05 Et on voit le résultat, c'est assez terrifiant de faire.
06:09 Au fond, nous n'avons plus de base culturelle, de base morale commune aujourd'hui en France,
06:14 ce qui explique finalement cette fracture au sein de la jeunesse aujourd'hui, et pour
06:19 conséquence cette ultra-violence.
06:20 Je pense d'abord qu'il y a une question qui est un problème de perspective.
06:24 On a vu ces derniers temps des faits tous aussi tragiques les uns que les autres, tous
06:30 aussi terribles, tous aussi monstrueux.
06:32 Je ne relativise absolument pas.
06:33 Je ne pense pas qu'il faille, à partir de ces faits, faire un diagnostic sur la totalité
06:40 de la France, mais qu'il faut prendre les statistiques.
06:42 Je lis le Figaro de ce matin qui disait, qui faisait un petit article sur la violence des
06:47 jeunes avec le préfet de Paris, qui rapportait par exemple qu'en région parisienne, la part
06:52 des jeunes dans la délinquance n'a pas augmenté, même je crois diminuée d'un pour cent, ou
06:57 en tout cas à peu près stable, sur les deux, trois dernières années.
07:00 Il dit quand même que le phénomène augmente, le préfet de police de Paris, Laurent Nunez.
07:03 Oui, il dit que le phénomène augmente.
07:05 Il fait un tableau.
07:06 C'est pour ça, c'était le deuxième point.
07:07 Le deuxième point, c'est que je ne sais pas ce que veut dire la jeunesse.
07:10 En sciences sociales, ce n'est pas un concept qui existe.
07:12 Evidemment, la jeunesse…
07:13 Parlons des mineurs, d'un point de vue juridique, par exemple.
07:16 D'un point de vue juridique, on peut dire moins de 18 ans.
07:18 18-25 ans, c'est beaucoup plus difficile, par exemple, à quantifier.
07:21 Et puis même si on parle des gens qui sont mineurs, ce n'est pas une catégorie sociale.
07:25 Il faut voir certaines jeunesses qui peuvent avoir plus tendance à commettre certains
07:32 types d'actes de délinquance.
07:33 Je pense qu'il faut être très précis dans ces choses-là.
07:35 Et à partir de là, je pense qu'on est obligatoirement reconduit à un diagnostic
07:39 qui est multifactoriel.
07:40 Alors évidemment, on peut parler des parents qui sont souvent peu présents, ou d'avoir
07:45 des familles qui sont décomposées, ou d'avoir des enfants qui sont éduqués par un seul
07:50 parent.
07:51 On voit que c'est souvent surreprésenté dans les cas de délinquance, notamment des
07:54 émeutes qui avaient suivi la mort de Naël.
07:55 On peut évidemment parler aussi d'un autre aspect qui est central et qui est structurel
07:59 pour le coup, c'est le trafic de drogue.
08:01 Je crois qu'un acte de délinquance sur deux ou deux sur trois, je ne sais plus la statistique
08:07 exacte, est lié au trafic de drogue.
08:09 Et là, évidemment, on a un aspect qui est structurel et sur lequel on peut plus facilement
08:13 travailler dans le diagnostic parce que ce n'est pas seulement un acte isolé.
08:15 Ce sont des systèmes qui sont faits pour pousser à la violence.
08:18 Dans le cas du trafic de drogue, mon avis, on assiste à quelque chose qui est très
08:21 simple, c'est la construction d'autorités mafieuses qui enrôlent la jeunesse, c'est
08:26 l'armée de la misère, qui enrôlent la jeunesse dès l'âge de 13, 14, 15 ans en leur proposant
08:30 un salaire, en leur donnant un "cadre de travail", en tout cas, ça donne l'impression de fonctionner
08:36 ainsi et avec un recul de l'État sous toutes ses formes.
08:38 Recul de l'éducation nationale, recul de la justice, recul de la punition bien sûr,
08:43 mais recul de l'État sous tous ses aspects.
08:45 Et recul des parents aussi.
08:46 Oui, je l'ai dit, les problèmes parentaux aussi.
08:48 Alors la question de l'ultra-violence, on en parle notamment après ce drame à Grande
08:54 Sainte, dans le Nord, la mort de Philippe, des policiers qui sont d'ailleurs arrivés
08:58 en renfort dans la commune, puisqu'il y a eu une nouvelle agression dans la nuit de
09:02 vendredi à samedi.
09:03 La victime est cette fois un adolescent de 15 ans, le cousin de l'un des deux mineurs
09:08 mis en examen dans l'assassinat de Philippe.
09:11 Alors, selon la procureure, il n'est pas encore possible de conclure de façon fiable
09:14 sur le mobile, mais le maire de la commune, Martial Beillart, a pris la parole dans un
09:19 communiqué.
09:20 Il a appelé au calme, il ne veut pas d'un sentiment de vengeance parmi la population.
09:25 Alors cela dit, tout de même, quelque chose de sentiment qui règne ces derniers temps
09:29 et notamment à Grande Sainte.
09:31 Kevin Bossuet, professeur d'histoire des géographies en banlieue parisienne, que nous
09:35 connaissons bien, réagissait dans Midi News chez Thierry Cabane cet après-midi.
09:39 C'est terrible puisqu'on a l'impression que de plus en plus, la violence physique
09:46 est en train de devenir l'instrument de la régulation sociale.
09:51 Plus personne ne croit, ou de moins en moins, en la justice, aux institutions.
09:58 Et finalement, quand l'Etat est aussi affaibli, quand l'ordre républicain est aussi affaibli,
10:05 il y a un autre ordre qui le remplace.
10:07 Est-ce que cette ultra-violence, au fond, elle est aussi liée à une justice aujourd'hui
10:13 faible, notamment avec les mineurs ? On en a beaucoup parlé aussi.
10:16 Oui, déjà, le maire de Grande Sainte a changé de discours, vous l'aurez noté, parce qu'il
10:21 parlait du vivre ensemble, de sa ville qui se portait merveilleusement bien.
10:25 Je crois même que quand Éric Zemmour, je ne sais plus si c'était il y a un an, avait
10:31 parlé de l'insécurité à Grande Sainte, il était monté sur ses grands chevaux.
10:35 Et là, visiblement, il a l'air inquiet lui-même de ce qui se passe dans sa ville.
10:41 Mais c'est la suite logique, évidemment, parce qu'au bout d'un moment, quand les
10:46 Français en auront assez des marches blanches, ils rentreront dans une colère noire, si
10:50 vous me permettez cette expression.
10:52 Et cela tombe sous le sens.
10:53 Parce que là aussi, on peut remonter à la constitution de notre justice et de la façon
11:00 dont elle se rend, ce sont les citoyens français qui délèguent ce pouvoir de justice à l'État.
11:07 Et ils acceptent si c'est une forme de contrat social.
11:11 Si l'État rend la justice, eux-mêmes ne rendront pas les coups.
11:16 Mais si l'État ne rend plus la justice, c'est tout à fait logique qu'il se passe
11:21 le phénomène inverse.
11:22 C'est que les Français se disent "il faut donc que nous fassions justice nous-mêmes".
11:25 Ce n'est absolument pas souhaitable, mais c'est tout à fait logique.
11:29 Ils se disent "on ne va pas faire de nos enfants des agneaux immolés et puis ne pas réagir".
11:34 Je trouve même que les Français, finalement, on peut le constater, sont assez patients.
11:41 Parce que les faits se succèdent et on pourrait dire "Dieu merci", mais d'une certaine
11:48 façon c'est presque incompréhensible.
11:49 Ils restent assez calmes.
11:52 Mais le problème est de savoir jusqu'à quand.
11:54 Donc si la justice de ce pays ne se réagit pas très vite, si on ne sort pas du déni
11:59 notamment sur ces sujets, évidemment ça ne peut que mal se terminer.
12:04 La question n'est pas de savoir si ça va mal se terminer, mais de savoir quand ça
12:07 va mal se terminer.
12:08 D'où l'urgence de trouver des mesures très concrètes et des mesures très rapides.
12:12 On parle souvent de l'excuse de minorité, on l'a beaucoup évoqué ces derniers temps.
12:17 C'est d'ailleurs brandi régulièrement depuis des années, mais rien n'est fait.
12:21 En tout cas, quelles solutions mettre en place ?
12:24 Pourquoi pas un couvre-feu dans tout le pays pour les mineurs après 23h ?
12:28 C'est en tout cas ce que demandent les Français en majorité.
12:31 Selon un sondage Chez News Europain, le JDD publié ce matin, 67% des Français souhaitent
12:40 cette mise en place d'un couvre-feu pour les mineurs après 23h.
12:45 Alors, efficacité ou mesurette ?
12:47 Là encore, tout au long de la journée, policiers ou élus, nos invités, ont partagé leurs
12:54 analyses.
12:55 Est-ce qu'il faut le faire de manière chirurgicale dans des endroits où on est confronté à
13:01 de l'ultra-violence chez des jeunes ?
13:04 Pourquoi pas, mais ça impose derrière un dispositif particulier, puisque le couvre-feu,
13:12 c'est une mesure d'exception.
13:13 Une mesure qui a été mise en œuvre dans deux cas bien précis, les attentats de 2015
13:19 et la période du Covid.
13:21 Donc, sous l'égide de l'opération Sentinelle, c'est-à-dire une opération civilo-militaire
13:27 qui fait qu'on a également l'armée qui est présente.
13:30 Est-ce que la situation dans notre pays justifie ?
13:34 Je ne suis pas sûr.
13:36 Est-ce qu'il faut rassurer la population ?
13:37 Bien évidemment, mais il ne faudrait pas non plus globaliser le problème de notre
13:43 jeunesse par des faits qui sont dramatiques et qui existent, il ne faut pas les nier.
13:48 Mais est-ce qu'il faut généraliser pour autant à tout le pays et sanctionner l'ensemble
13:54 des jeunes ?
13:55 Je ne suis pas sûr que ce soit la meilleure des solutions.
13:57 On ne va pas pouvoir continuer à supporter que des jeunes meurent de couteaux, que des
14:04 jeunes filles se fassent agresser.
14:06 Ce n'est juste pas possible.
14:08 Donc, un couvre-feu jusqu'à 23h, pourquoi pas ?
14:11 Dans le pays de la liberté, je trouve ça assez intéressant de voir qu'il nous faut
14:15 des garde-fous pour penser que notre enfant mineur ne doit pas être dans la rue après
14:24 23h.
14:25 À titre personnel, sur ma ville, je peux vous dire que si le couvre-feu est à 23h,
14:30 entre 17h-18h et 23h, il va s'en passer de belle.
14:34 Alors c'est vrai mon cher Nathan Devers que cette mesure d'un couvre-feu, elle n'est
14:39 pas forcément partagée ni même par les élus, ni même par la police pour plusieurs
14:43 raisons.
14:44 Notamment, on l'entendait, cette idée de punition collective pour qu'on punirait
14:47 des enfants qui se tiennent bien, pour justement éviter que d'autres commettent des méfaits.
14:53 Bien sûr, mais le simple fait qu'on se pose la question et qu'il y a un sondage
14:57 auquel une grande partie des Français disent qu'ils approuvent cette perspective est
15:02 très significatif.
15:03 On a une partie de la population qui est droguée au liberticide et à la peur, à la peur
15:09 sur le liberticide.
15:10 On l'a vu de manière flagrante pendant le coronavirus.
15:13 On a créé ce que Mathieu Slama avait appelé une boîte à outils.
15:17 On a mis des outils dans notre boîte à outils, le QR code qu'on ressort pendant
15:20 les JO, le couvre-feu qu'on ressort, faire surveiller des plages à Nice par des drones
15:28 qu'on ressortira peut-être un jour ou l'autre, etc.
15:31 Notre boîte à outils s'est élargie et à partir du moment où on a des outils dans
15:34 notre boîte à outils, on va dire "regardez, pourquoi ne les sortirait-on pas pour la violence
15:39 chez les jeunes, pour les jeux olympiques, pour tel ou tel problème".
15:42 Ça c'est une première chose.
15:43 Des mesures d'exception qui tendent à se normaliser de plus en plus, soit concrètement,
15:49 soit ne serait-ce que dans le débat public.
15:50 On envisage de normaliser le couvre-feu pour les jeunes, sachant que comme je l'ai dit
15:54 tout à l'heure, la jeunesse ça ne veut rien dire.
15:57 Ce n'est pas une catégorie sociale, c'est une abstraction.
15:58 Pas plus que les bruns, les blonds, c'est une abstraction absolue.
16:01 Si on parlait de la violence chez les blonds et qu'on disait "on va faire un couvre-feu
16:04 pour tous les blonds", tout le monde dirait que c'est lunaire.
16:06 Là c'est la même chose.
16:07 Non parce que c'est un âge.
16:08 La minorité c'est objectif.
16:09 Voilà, c'est objectif.
16:11 Vous avez 12 ans, vous avez 12 ans.
16:13 Donner, laisser croire qu'il y aurait un lien entre le fait d'avoir moins de 18 ans
16:18 et le fait d'être prédisposé à la violence quand on sort la nuit, c'est presque comique,
16:23 tellement c'est insensé.
16:25 J'aimerais juste, sur une dernière chose, il ne faut pas non plus être dans une sorte
16:30 de renversement de la situation où on donne l'impression qu'il y aurait un déni général
16:35 sur l'insécurité.
16:36 Moi j'observe que l'insécurité c'est un des thèmes premiers des débats publics,
16:41 que quasiment toutes les élections se jouent en grande partie sur l'insécurité.
16:44 J'observe que dans toute l'histoire de France, il n'y a jamais eu autant de gens
16:47 dans les prisons françaises, que dans le fait tragique que vous avez cité tout à
16:50 l'heure, les deux suspects, je ne crois pas que là actuellement ils soient sur leur canapé
16:54 en train de regarder des séries télé, je crois qu'ils ont dû être interceptés,
16:57 peut-être mis en garde à vue, je ne sais pas exactement où ils sont, mais en tout
17:00 cas la justice fait son travail.
17:02 La justice fait son travail face à l'insécurité.
17:04 Qu'on puisse faire mieux, qu'on puisse peut-être avoir des réponses pénales qui
17:08 soient plus adaptées, c'est une chose, mais donner l'impression qu'il y aurait
17:12 un grand déni, ce n'est pas vrai, c'est une psychose.
17:14 – Gabrielle Cluzel, sans le dire.
17:16 – Oui, précisément cette mesure qui s'entend, parce que c'est vrai que c'est aussi
17:20 pour protéger les jeunes eux-mêmes, quand vous avez 14 ans, quand vous êtes dans la
17:24 rue après 23 heures, ça tombe sous le sens pour les parents que vous vous mettez vous-même
17:29 en danger parce que vous n'avez pas à vous retrouver à cet âge-là dans la rue.
17:33 Moi ce qui me surprend beaucoup c'est qu'il faille faire des lois pour que les parents
17:37 comprennent qu'il ne faut pas laisser son enfant de 12 ans se balader tout seul dans
17:42 la rue ou de 14 ans.
17:44 – Et là aussi ça montre la déconstruction de dizaines d'années de relativisme, de
17:53 laxisme où des adultes n'ont pas intériorisé le fait que bien s'occuper de ses enfants,
17:58 être dans une éducation bienveillante certes, mais ferme, c'est leur interdire de se balader
18:03 à toute heure du jour et de la nuit comme ils l'entendent.
18:06 Ça tombe sous le sens, on ne devrait pas avoir besoin de légiférer.
18:09 Je suis toujours frappée de voir que les sociétés quand elles deviennent très laxistes
18:13 en amont, en aval, elles deviennent très répressives parce qu'à un moment on se
18:17 heurte au mur de la loi et c'est un échec.
18:23 C'est comme les enfants qui tapent sur leur prof et on se dit "ah mais est-ce qu'il
18:25 ne faut pas mettre les mineurs en prison parce qu'ils ont tapé sur leur prof".
18:28 Oui, le problème c'est qu'ils aient tapé sur leur prof.
18:31 Théoriquement, on devrait leur avoir appris en amont, quand on dit "bonjour monsieur,
18:34 bonjour madame" qu'on ne tape pas sur son petit copain et a fortiori sur les profs.
18:40 Et c'est cela qui est très compliqué, c'est cette intériorisation, c'est ce que j'ai
18:43 essayé d'expliquer tout à l'heure au sujet de l'effondrement de nos mœurs, ça,
18:47 ça aurait dû être intériorisé de la même façon pour les violences conjugales.
18:50 Théoriquement, c'est très bien de mettre sous clé les hommes qui tapent sur leur femme,
18:57 parfait, mais normalement ils devraient avoir intériorisé avant qu'on ne tape pas sur
19:01 sa femme.
19:02 C'est ce grand échec-là général qui me semble-t-il est mal appréhendé.
19:05 Après, je rejoins Nathan sur un sujet, enfin où je ne le rejoins pas, mais en tout cas,
19:10 je ne sais pas s'il considère que je le rejoins, mais en tout cas sur le sujet du
19:12 Covid, c'est qu'on a réussi à faire des choses incroyables au moment du Covid, parce
19:17 que visiblement on avait envie de mettre sous clé tout un pays, d'ailleurs c'était
19:21 objectivement extrêmement liberticide, et là on se retrouve d'un pied sur l'autre
19:27 à tergiverser parce qu'on ne sait pas de s'occuper de gamins.
19:31 Mais si vous voulez, vous vous dites, mais c'est clairement, comment voulez-vous que
19:35 les Français imaginent qu'il n'y ait pas autre chose qu'un manque de volonté ? Quand
19:38 on avait la volonté pour le Covid, on a réussi à faire beaucoup de choses, sans doute trop,
19:43 mais là, comment se fait-il qu'on se retrouve parfaitement démunis ?
19:45 Et en 15 jours, c'est-à-dire qu'on a réussi à enfermer la France en 15 jours, et là,
19:51 on n'arrive pas à faire lever des élèves quand le professeur arrive dans la classe,
19:55 ou en tout cas quand le Premier ministre dit "maintenant les élèves vont se relever,
19:59 on va revenir là", eh bien ça fait débat, alors que pour enfermer un pays pendant 15
20:03 jours, c'est vrai que…
20:04 Merci de parler de ça, je trouve ça tellement symptomatique.
20:08 Je dois avoir deux ou trois ans de télé derrière moi, c'est pas énorme, mais je
20:12 peux quand même remarquer, je n'ai jamais entendu un seul débat télé sur aucune chaîne
20:18 consacré par exemple à la disparition du latin.
20:20 Je ne me souviens pas d'avoir participé à ça.
20:23 Je pense que c'est un sujet très grave.
20:24 Très grave, non mais vraiment, les langues mortes, qu'on maîtrise moins les langues
20:28 mortes, ça c'est très grave.
20:30 La baisse du niveau dans un certain nombre de matières, en histoire, en français, en
20:34 public, c'est des sujets très graves.
20:35 Et remarquez, et je fais ce constat dans l'ensemble du débat public, réseau sociaux compris,
20:41 on parle très peu de ces sujets-là.
20:43 Systématiquement, quand on parle de ce qui ne va pas à l'éducation nationale, c'est
20:46 des mesures de moraline, c'est des mesures symboliques, c'est des mesures qui ne changent
20:50 rien au niveau scolaire.
20:51 Moi, je me fiche complètement de savoir si quand j'enseigne dans une salle, les élèves
20:55 se lèvent ou pas, et à titre personnel, ça me met presque mal à l'aise si des gens
20:57 se levaient pour me saluer, j'ai pas de délire mégalo là-dessus.
21:02 En revanche, je pense essentiel qu'on retravaille sur faire monter l'exigence.
21:07 Ça passe par relever le statut des professeurs, améliorer les salaires, améliorer les formations,
21:14 améliorer les programmes, etc.
21:16 Plus le ministre de l'éducation nationale et plus les ministres de l'éducation nationale
21:20 mettent l'accent sur des mesures qui n'ont aucun intérêt, aucun intérêt ! Que un
21:23 prof soit debout ou que les élèves soient debout ou assis, c'est pas le sujet.
21:26 Vous croyez pas que ça participe justement à cette exigence ?
21:28 Mais oui, évidemment, je suis d'accord.
21:29 Mais à quel moment on parle du programme ? Vraiment, à quel moment ?
21:32 Mais comment voulez-vous apprendre le latin ? Moi, je suis complètement d'accord avec
21:35 vous, je trouve ça éminemment triste que les langues mortes soient abandonnées et là
21:38 aussi, c'est sans doute un vrai sujet sur l'éducation nationale et c'est vrai, vous
21:43 avez raison, on n'en parle jamais.
21:44 Mais comment voulez-vous apprendre correctement si c'est le bronx général dans la classe
21:50 ? Or, le fait est que beaucoup de professeurs se plaignent du bruit de fond permanent, du
21:56 chahut qui pénalise ceux qui voudraient bosser et qui pénalise aussi ceux qui voudraient
22:00 pas bosser parce que peut-être qu'à un moment, s'il n'y avait rien d'autre à faire, ils
22:03 se diraient "tiens, j'écouterais le prof, je pourrais écouter le prof".
22:06 Mais le fait de se mettre debout, c'est établir en réalité une distance avec le professeur,
22:12 que le professeur n'aime pas forcément d'ailleurs, mais néanmoins, elle est nécessaire.
22:16 Il faut que le professeur se dise "ben oui, moi je suis le professeur et eux, ce sont
22:19 les élèves et je l'accepte".
22:21 C'est vrai, peut-être qu'on se sent vieux quand des élèves se lèvent au moment de
22:25 votre arrivée, mais il faut admettre que ça peut être nécessaire, mettre un temps
22:28 de calme et donc je pense que la forme est importante, c'est tout simplement pour permettre
22:35 le fond.
22:36 Vous parlez du latin, pourquoi on a abandonné le latin ? Parce que les parents n'osent
22:40 pas dire à leurs enfants "ben tu feras du latin" et quand on a 9 ans et demi, 10 ans,
22:44 12 ans, on ne sait pas forcément à quoi ça sert le latin, on trouve ça juste très barbatif
22:48 et on se dit "ben j'ai pas envie de faire du latin".
22:51 Et si vous n'avez pas des parents pour vous dire "ben en fait c'est comme ça et pas
22:54 autrement", et bien vous n'en faites jamais.
22:56 Et fondamentalement aujourd'hui, les parents n'osent plus dire ça à leurs enfants, jusqu'à
23:01 ce que l'enfant lui-même se dise "ben finalement ça m'a vraiment aidé, je comprends à quoi
23:06 ça me sert aujourd'hui".
23:07 Donc en fait, c'est une vraie pénalisation des enfants mais qui est liée là aussi à
23:11 un manque d'autorité me semble-t-il.
23:12 Je suis d'accord avec vous mais je trouve qu'on a aussi abandonné le latin parce que
23:16 c'est pas que dans les langues mortes, mais dans les langues, j'aime pas le mot, dans
23:19 les langues anciennes, il y a une pénurie de professeurs qui est énorme.
23:22 Mais c'est la poule et l'œuf.
23:23 C'est la poule et l'œuf, mais c'est aussi lié, et c'est un sujet dont on parle très
23:26 peu, à la rémunération des professeurs, qui a pour le coup, en 1980 c'était 2,1
23:31 fois le SMIC et aujourd'hui c'est plus que 1 et quelques, 1,2 fois le SMIC.
23:35 Ça c'est à mon avis une première chose.
23:37 Et une deuxième chose, dans le cas du latin par exemple, c'est qu'on remarque quand même
23:40 que dans les formations élitaires qui montent de plus en plus, style école de commerce
23:46 etc., la tendance est au globish, c'est même pas de l'anglais du globish, vous comprenez
23:49 pas Shakespeare si vous connaissez le globish.
23:51 Vous pouvez faire des réunions dans une langue qui n'est ni français, ni anglais etc.
23:55 La tendance est à ça.
23:56 La tendance est à un rétrécissement du vocabulaire, un rétrécissement du lexique
24:01 qui est quand même très frappante, notamment dans les classes les plus dirigeantes, les
24:05 plus favorisées etc.
24:06 Ce que je veux dire par là, c'est qu'il y a aussi un côté, un poisson qui pourrit
24:09 un peu par la tête et qui se resserre sur des mesures.
24:12 Alors j'entends ce que vous dites et peut-être que vous avez raison, à la limite j'en sais
24:15 rien que par un symbole qui en soi n'a pas de signification, ça peut recréer un contexte
24:19 différent.
24:20 Mais je trouve ça dommage qu'on s'intéresse au symbole et qu'on ne s'intéresse jamais
24:24 ou presque jamais à la réalité qui va derrière.
24:26 Revenons à l'actualité, mais c'est vrai que c'était intéressant ce temps d'échange
24:30 notamment sur ces langues anciennes comme vous dites et peut-être c'est aussi l'une
24:34 des conséquences, l'une des causes plutôt, l'absence, le manque d'exigence aujourd'hui
24:39 sur cette violence, cette ultra-violence des mineurs et sur cette délinquance.
24:43 Je voulais vous entendre sur cette autre actualité, cette manifestation qui a dégénéré, qui
24:49 s'est passée hier et qui a suscité l'indignation sur les réseaux sociaux.
24:53 On l'a beaucoup vu aujourd'hui, une indignation surtout à droite d'ailleurs, une manifestation
24:56 déclarée en hommage aux victimes de l'incendie du 7 avril 2024 qui avait eu lieu rue de Charonne,
25:02 peut-être que vous vous en souvenez.
25:03 200 personnes étaient rassemblées.
25:05 Fait important, les victimes étaient pour la plupart des victimes afghanes dans cet
25:10 incendie.
25:11 Les manifestants étaient donc de la même communauté.
25:14 Et certains manifestants qui se sont maintenus sur place sont partis en cortège chauvage
25:19 rapidement.
25:20 Ils ont été bloqués par les forces de l'ordre.
25:22 Il y a eu quatre individus interpellés pour des dégradations.
25:26 La situation est revenue au calme assez rapidement selon la préfecture de police.
25:31 Mais les forces de l'ordre ont dû faire usage notamment de gaz lacrymogène.
25:34 On va regarder la séquence et puis après on verra pourquoi elle a choqué.
25:39 - Les gens s'éloignent.
26:05 - Beaucoup de vidéos de cette manifestation ont tourné, ce qui a provoqué beaucoup de
26:21 réactions.
26:22 A commencer par celle de Jordan Bardella du Rassemblement National.
26:25 Voyez ce qu'il a tweeté aujourd'hui.
26:27 "Manifestation afghane qui dégénère en émeute à Paris.
26:30 J'en ai assez que notre propre pays soit devenu le paillasson du monde.
26:33 Le pays où l'on peut tous permettre, dans l'impunité la plus totale, notre engagement
26:37 premier sera de remettre la France en or".
26:39 Puisqu'il est vrai, Gabrielle Curieuselle, ce que beaucoup de Français ne comprennent
26:42 pas, c'est comment ces personnes qui sont accueillies en France finalement peuvent avoir
26:46 un tel comportement.
26:48 C'est ça qui choque profondément et qui agace au fond aujourd'hui.
26:51 - Mais c'est tout à fait naturel, évidemment, quand quelqu'un a été accueilli, qu'il
26:56 soit réfugié ou qu'il ait un statut autre.
27:00 Il y a peut-être un certain nombre qui sont clandestins, qui n'ont pas encore le statut
27:04 de réfugiés, mais quoi qu'il en soit, ils sont invités.
27:07 Eh bien, vous ne mettez pas le bazar, vous n'êtes pas violent chez celui qui vous a
27:12 invité.
27:13 Mais c'est simplement du bon sens et ça tombe sous le sang.
27:16 Imaginez que des Français mettent, ce n'est même pas imaginable d'ailleurs, mettent
27:20 en Afghanistan, fassent le même genre de scène en Afghanistan.
27:23 Je pense qu'ils seraient déjà en prison, voire pendus aux écours.
27:28 C'est la preuve de la faiblesse extrême de notre État, parce que l'incendie ne peut
27:37 pas être un prétexte.
27:38 Des incendies en France, il y en a eu beaucoup.
27:40 Et Dieu merci, les familles des victimes ou les proches ou les gens de même nationalité,
27:45 je ne sais pas quel était leur degré de proximité, ne s'aiment pas la déroute dans
27:52 les rues pour autant.
27:53 C'est vécu de façon presque humiliante par les Français qui ne comprennent pas pourquoi
27:59 on peut laisser faire ça.
28:01 Et puis, c'est des populations qui viennent de pays où les relations sociales se comprennent
28:07 en termes de rapports de force.
28:08 Donc, que la France laisse faire ça, ce genre de spectacle, ne laisse pas imaginer que la
28:15 France est pleine de mensuétude ou de miséricorde ou de gentillesse, mais simplement que la
28:20 France est faible et ce qu'elle est en réalité, disons-le très clairement.
28:24 Et par ailleurs, c'est des frais à chaque fois, puisque les forces de l'ordre interviennent,
28:30 il y a des dégâts.
28:31 Et on ne voit pas très bien pourquoi le contribuable français ne pas tirer de ce genre d'événement
28:38 suscité par des gens qu'il a accueillis par grande générosité.
28:43 D'ailleurs, on aimerait un peu avoir l'inventaire, savoir qui a été arrêté, comment ça s'est
28:48 terminé.
28:49 Il y a un autre tweet que je n'ai pas à l'antenne, mais que je vais vous lire, d'Algérie
28:54 Football Media, qui en fait a un tweet qui a été beaucoup relayé, là encore, dans
29:00 un contexte sportif de match.
29:02 Et voilà ce que dit Algérie Football Media.
29:03 "Tu viens dans un pays, tu respectes les règles de ce pays, sinon on ne vient pas.
29:07 L'Algérie est chez elle et elle dicte ses propres règles.
29:09 Celui qui les accepte, il est le bienvenu.
29:10 Dans le cas contraire, il est prié de ne pas venir, mais personne ne va faire sa loi
29:15 chez nous."
29:16 Et tout le monde le comprend.
29:17 Vous voyez Nathan Devers ?
29:18 Oui.
29:19 Et c'est un peu ça qui agace finalement nombre de Français aujourd'hui.
29:26 Je rigole parce que moi, je respecte, je n'ai jamais enfreint les règles de l'Algérie,
29:30 mais on ne va pas laisser y rentrer.
29:31 Donc voilà.
29:32 Mais non, je suis parfaitement d'accord.
29:35 Ce sont des actions absolument scandaleuses.
29:38 L'incendie qu'il y a eu rue de Charonne, je crois que l'enquête est toujours en
29:42 cours.
29:43 Ce qui est juste privilégié, c'est que c'était lié à un homicide et que le criminel
29:49 était quelqu'un qui connaissait les victimes et qui était proche et je crois qu'ils partageaient
29:53 le même appartement.
29:54 Je veux dire, il n'y a aucune responsabilité.
29:56 Ce n'est pas lié.
29:57 Parfois, il y a des incendies où c'est la municipalité ou l'État qui a mal réparé
30:00 un immeuble.
30:01 Là, s'il vous plaît, il n'y a aucune revendication.
30:02 Premièrement.
30:03 Deuxièmement, même quand il y a des revendications, je le trouve toujours extrêmement indécent
30:08 quand on rend hommage à des gens qui sont décédés, surtout quand on est proche, de
30:11 le faire dans la violence, de le faire dans les cris.
30:13 Moi, je suis un peu de l'école Badinter.
30:14 Quand on rend hommage à des morts, c'est dans le silence et dans la dignité et certainement
30:19 pas dans la violence.
30:20 Même cette attitude-là, en effet, c'est absolument scandaleux.
30:24 Il faut que ce soit puni.
30:26 Bien sûr.
30:27 Voilà.
30:28 Donc, c'était cette vidéo qui a fait beaucoup réagir, en tout cas sur les réseaux sociaux.
30:31 Il est 23h30.
30:33 Maureen Vidal nous a rejoints.
30:35 Je vous remercie une nouvelle fois, Maureen, pour le message de tout à l'heure.
30:37 C'était tout à fait fort agréable.
30:39 Encore bon anniversaire.
30:41 Oui, si.
30:42 Vous voyez, j'en redemande.
30:43 J'en redemande.
30:44 Ça ne dure qu'un jour.
30:45 Exactement.
30:46 J'en profite.
30:47 Ma chère Maureen, profitons du Flash Info.
30:52 Les dernières actualités qu'il faut retenir.
30:54 C'est à vous, Maureen.
30:59 La popularité de Gabriel Attal en forte baisse en avril.
31:05 En 4 points par rapport au mois de mars, selon le sondage Ipsos pour La Tribune Dimanche.
31:10 Le Premier ministre obtient 34% de jugement favorable sur ses actions, contre 40% pour
31:15 le sondage Ifop pour le journal du dimanche.
31:17 La cote du chef de l'État, elle, ne bouge pas, avec 29% de satisfait chez Ipsos et 28%
31:24 à l'Ifop.
31:25 Nouvelle journée de bombardement israélien sur la ville de Rafa, alors qu'une offensive
31:31 terrestre pèse depuis plusieurs semaines sur cette ville du sud de la bande de Gaza.
31:35 Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a promis d'accroître la pression militaire
31:40 sur le Hamas dans les prochains jours.
31:41 Selon lui, quatre bataillons du mouvement islamiste sont concentrés dans la ville de
31:46 Rafa.
31:47 Il y a 80 ans, jour pour jour, les femmes obtenaient le droit de vote en France le 21
31:52 avril 1944.
31:53 Grâce à une ordonnance prise par le gouvernement provisoire du général de Gaulle à Alger,
31:59 les femmes devenaient électrices et éligibles.
32:01 C'est un an plus tard, le 29 avril 1945, qu'elles déposaient pour la première fois
32:06 leur bulletin dans l'urne pour élire leur maire.
32:08 Un droit arrivé tardivement en France, contrairement à d'autres pays.
32:12 1901 en Australie ou encore 1906 en Finlande.
32:15 Où en sommes-nous aujourd'hui, les réalités, Fabome ? 80 ans après cette date anniversaire,
32:21 je vous poserai la question dans un instant, ma chère Gabrielle, mon cher Nathan.
32:24 Maureen, un grand merci de nous avoir accompagnés ce soir dans ce Pro Info Week-end.
32:28 Je vous souhaite une excellente soirée.
32:29 Encore un joyeux anniversaire.
32:30 Oh là là, mais voilà, ça ne s'arrête plus, c'est formidable.
32:33 On vous retrouve demain dans le soir Info avec Julien Pasquet.
32:37 Tout à fait.
32:38 Et bien très bonne soirée ma chère Maureen.
32:39 Bonne soirée.
32:40 A la une également aujourd'hui, cette actualité dramatiquement révélatrice, elle concerne
32:47 le maire de Muyons qui a annoncé sa démission.
32:49 Vous avez dû voir cette information.
32:52 Pourquoi ? Et bien à cause d'insultes antisémites.
32:55 Notamment Claude Cohen qui était l'invité de l'heure des pros week-end ce matin.
32:59 Il s'est exprimé au sujet de ses attaques dont il a été victime.
33:04 Il le témoignait tout au long de son mandat, ce qui l'a finalement poussé à quitter
33:08 son poste.
33:09 Des insultes qui ont augmenté d'ailleurs depuis le 7 octobre.
33:12 Écoutez-le.
33:13 Est-ce que vous avez précédemment porté plainte ? Et est-ce que ces plaintes ont abouti en
33:21 quelque sorte ?
33:22 Alors j'ai été la première fois à déposer plainte parce qu'on a voulu me décapiter.
33:27 La personne a été entendue deux heures en gendarmerie, libérée, on lui a fait un rappel
33:32 à la loi.
33:33 C'était la première fois.
33:34 Il y a eu différentes insultes.
33:37 Je ne suis pas procédurier.
33:40 Je considère que ma gendarmerie a autre chose à faire que perdre du temps.
33:43 J'ai attendu quelques mois.
33:45 Un jour on a fait un dessin de moi ratatouille.
33:48 C'était le rat avec tous les dessins que vous connaissez, tous les dessins qui venaient
33:55 des propagandes nazies.
33:57 Donc j'ai été déposé plainte, j'ai pris un avocat.
34:01 La personne a été condamnée à trois mois de prison et ensuite non lieu parce qu'il
34:06 y a eu une erreur de procédure.
34:09 On avait remis le dossier à madame au lieu de monsieur.
34:11 Et puis comme je m'apercevais que la justice ne suivait pas, dans la mesure où ces gens-là
34:18 n'avaient que des rappels à la loi, systématiquement quand j'avais des insultes, des propos antisémites,
34:24 je ne voulais plus y aller.
34:26 Il m'arrivait de temps en temps de dire, puisque j'en ai que cinq de plaintes ici,
34:30 pour propos antisémites, j'aurais pu en déposer plusieurs.
34:34 Mais vous savez, nos gendarmes ont autre chose à faire que de m'écouter.
34:38 Et j'ai une vie à gérer.
34:40 Je n'avais pas envie de passer mes vendredis après-midi en gendarme.
34:43 De quoi cette démission est-elle le nom ? Je vais vous poser la question.
34:47 Mais avant, regardez la réaction de la préfecture d'Uronne.
34:50 Puisque Claude Cohen s'est exprimé hier chez nos confrères d'Europe 1.
34:55 C'est là où il annonce sa démission.
34:57 Très rapidement ensuite, la préfecture d'Uronne dit, contrairement à ce que le maire de Mion
35:01 s'a indiqué dans les médias, aucune plainte n'a été enregistrée par les forces de l'ordre
35:04 ces dernières années, notamment en 2023, pour des insultes ou des menaces antisémites.
35:08 Jamais de tel fait n'aurait été laissé sans réponse de la part de la préfète d'Uronne
35:11 et des services sous son autorité.
35:13 On a très vite eu le sentiment, Gabrielle Cluzel, que la préfecture vous laisse courir.
35:17 Il a donné des détails, c'était peut-être avant 2023.
35:20 Là, la préfecture part de 2023.
35:22 Mais on aurait pu peut-être s'attendre à une autre réaction de la part de la préfecture
35:27 en disant "tout notre soutien, on va voir ce qui s'est passé, nous allons prendre en main
35:32 la situation".
35:33 On a le sentiment d'une volonté de se dédouaner immédiatement après les révélations de ce maire.
35:39 Ça m'a interpellé en tout cas.
35:41 Oui, c'est vrai que c'est particulier comme réponse.
35:45 C'est vraiment "non, non, nous surtout, nous n'y sommes pour rien".
35:50 Il n'y a pas vraiment d'empathie ni de compassion pour ce maire.
35:52 Il y a d'abord cette réaction de se dire "ouh là là, venez pas me chercher des poux
35:55 dans la tête, nous, nous n'y sommes pour rien".
35:58 Je sors le parapluie.
35:59 Exactement.
36:00 Mais c'est vrai qu'il parle de décapitation, c'est pas rien quand même.
36:03 Là, c'est un stade assez hallucinant.
36:06 Le maire, comme le professeur, comme le prêtre, comme le militaire, un certain nombre de personnalités
36:19 représentent l'État.
36:20 C'est vrai qu'un maire menacé de décapitation, on peut imaginer qu'un jour il y a un passage
36:26 à l'acte.
36:27 Moi, je comprends que ce maire ait envie de prendre ses jambes à son coup parce que c'est
36:32 proprement terrifiant.
36:34 Et là aussi, s'il vous plaît, il n'y a pas de réponse globale.
36:39 Vous allez me dire "le préfet, il n'est pas chargé de gouverner toute la France".
36:41 Mais on sent bien que chacun tire la couverture à soi, mais qu'il n'y a pas de réflexion
36:46 globale sur ce qui se passe, ni l'envie de dire "ah bah écoutez, une enquête rapide
36:52 va être faite, dans les plus brefs délais, nous allons examiner ce qui s'est passé,
36:57 sachez bien que nous n'allons pas rester sans rien faire".
36:59 Non, là, c'est simplement… Quand je lis ça, je comprends qu'ad mimo, le maire est
37:04 presque mythomane, selon le préfet.
37:07 C'est presque une accusation… Vous l'avez imaginée, vous l'avez fantasmée.
37:12 Alors qu'effectivement, il est revenu en détail.
37:15 Il le dit très bien, de toute façon, c'est un nombre d'insultes, ça ne sert à rien,
37:18 mais les gendarmes avaient d'autres choses à faire.
37:20 En tout cas, selon vous, qu'est-ce que cela dit de la réalité de notre société aujourd'hui,
37:25 cette démission du maire ?
37:26 Ça dit deux phénomènes, et cette démission est à la croisée de ces deux phénomènes.
37:31 L'augmentation de la violence contre les élus, plus 32% cette année, et notamment
37:37 qui frappe tous les élus, mais qui les frappe particulièrement lorsque ce sont des maires
37:41 de petites communes qui sont beaucoup plus exposés, qui sont beaucoup plus "à portée
37:46 de baffe".
37:47 Je déteste l'expression, mais au moins elle a le mérite d'être, si vous voulez,
37:52 concrète, et on voit très bien ce que ça signifie.
37:54 Et deuxièmement, l'explosion de l'antisémitisme, qui était déjà élevé, mais qui a littéralement
38:00 explosé depuis le 7 octobre, et pas depuis le 9, pas depuis le 10, pas depuis la réplique
38:04 de l'armée israélienne, mais depuis vraiment le 7, ça veut dire une sorte de réplique
38:08 mimétique de déchaînement de violence, de jubilation, de voir des juifs se faire
38:13 massacrer à l'autre bout du monde.
38:14 Je trouve que le maire en question est extrêmement digne dans ses déclarations, lui qui dit qu'il
38:21 n'est pas procédurier, qui ne veut pas embêter la gendarmerie, qui ne veut pas saturer les
38:25 plaintes, que sa démission fait partie des nombreux marqueurs, mais ce n'est pas le
38:29 premier.
38:30 En fait, malheureusement, il n'y a rien d'étonnant là-dedans, mais que c'est un
38:32 nombre marqueur d'un phénomène extrêmement inquiétant.
38:34 La phrase "heureux comme un juif en France", on se demande ce qu'elle va devenir d'ici
38:40 quelques temps.
38:41 Et j'allais dire avant que vous montriez le tweet de la préfecture, que je trouve
38:45 que l'aspect qui doit quand même nous donner toujours de l'optimisme sur la situation
38:52 en France, c'est que l'État tient.
38:53 L'État, sur la lutte contre l'antisémitisme, tient merveilleusement.
38:58 Mais alors justement, quand on voit les tweets…
39:00 Non mais justement, c'est ce que j'allais dire.
39:01 Mais en voyant un tweet comme celui-ci, je ne dirais pas cela.
39:04 Parce que là…
39:05 Alors je ne sais pas encore une fois ce qu'il en est factuellement du dépôt de plainte
39:08 ou non, mais quand on sait que les deux phénomènes de la violence contre les élus et que l'explosion
39:12 de l'antisémitisme sont avérées, que ce maire, je ne vois pas pourquoi, il n'a pas
39:16 envie d'avoir un petit caractère de célébrité en s'inventant une démission qui est fausse.
39:19 Donc cette situation, sauf jusqu'à preuve du contraire, correspond à un problème qui
39:23 est réel et qui est très grave, que là les services de l'État fassent preuve de l'acheter,
39:28 c'est plus que problématique.
39:29 Et on verra effectivement, puisqu'il va y avoir une enquête, Elisabeth Riel.
39:33 Oui, bien sûr.
39:34 Mais moi je me souviens d'une époque, pas si lointaine, quand il y avait un acte antisémite,
39:40 mineur si j'ose dire, une inscription, ou quelqu'un de visé comme ça nommément,
39:47 il y avait une levée de boucliers, il y avait des protestations, des indignations, mais
39:51 ça c'était quand on se disait que l'antisémite pouvait être potentiellement d'extrême droite.
39:55 Maintenant que l'antisémite ne correspond plus, surtout depuis le 7 octobre, on voit
39:59 bien d'où vient l'antisémitisme, ne correspond plus à l'image qu'on en avait, on voit bien
40:05 que les réactions sont beaucoup moins importantes.
40:08 Là tout d'un coup, on dit à ce maire, "bon, mon brave monsieur, vous n'avez pas porté
40:12 plainte, qu'est-ce que c'est que ça ?"
40:15 Non, moi je crois qu'il y a eu un glissement, et en très peu de temps.
40:20 Je suis frappée de voir le peu de temps qu'a permis ce changement de discours.
40:26 Et c'est vrai qu'un certain nombre de gens s'en inquiètent, des gens sont ouverts
40:31 auprès de moi et m'ont dit "moi je suis frappée de voir qu'aujourd'hui ça n'atteint
40:34 plus personne".
40:35 Et de fait, il y a de quoi s'inquiéter.
40:37 Il nous reste un peu plus de 7 minutes.
40:40 Nous suivrons la suite puisqu'il va y avoir une enquête très certainement concernant
40:44 le maire de Mions.
40:46 Nous l'entendions tout à l'heure dans le journal de Maureen Vidal, il y a 80 ans,
40:51 les femmes obtenaient le droit de vote.
40:53 Tout au long de la journée, nous sommes revenus sur ces news, sur cette date anniversaire,
40:57 avec aussi cette question qui, au fil de la discussion, est arrivée, où en sommes-nous
41:02 aujourd'hui, de l'égalité femmes-hommes.
41:04 Vous allez le voir, cette question a provoqué le débat cet après-midi sur le plateau de
41:10 punchline entre maître Florence Roas et Joseph Tounel.
41:13 Vous savez, moi je ne suis pas une grande cliente de tout ce qui est MeToo et compagnie,
41:19 je ne me retrouve pas dans ce féminisme-là du tout.
41:22 Mais en revanche, je suis d'accord par exemple avec Sandrine Rousseau, ça va surprendre,
41:27 mais quand elle parle de déconstruction, parce que je trouve que c'est important que les
41:32 hommes soient déconstruits, pour moi, se déconstruire, c'est justement se débarrasser
41:38 des vieux oripeaux du patriarcat, vous savez, de ce côté, de façon sous-jacente et intrinsèque,
41:47 dominateur, l'homme blanc dominateur, voyez, c'est-à-dire que…
41:50 Parce que dans les autres pays, ce n'est pas le cas ?
41:52 Mais je ne sais pas, je ne parle pas des autres pays, moi.
41:54 Moi j'ai l'impression que là, vous nous donnez des mots…
41:57 Non mais moi je ne parle pas des autres pays, je parle de la France.
41:59 Et puis de toute façon, je vous dirais, moi je vis en France.
42:02 Il y a des salopards partout évidemment, mais je ne pense pas que l'homme blanc,
42:06 le mâle blanc soit en France aujourd'hui, celui qui soit à l'origine de la majorité des mots.
42:11 Un homme n'est pas une femme, une femme n'est pas un homme, que ce soit physiquement
42:14 ou d'ailleurs psychiquement.
42:15 D'ailleurs récemment, il y a eu une expérience qui a été faite et ça a démontré que le
42:19 cerveau de l'homme et le cerveau de la femme n'étaient pas les mêmes.
42:22 C'est assez intéressant à voir.
42:23 Donc le respect, l'égalité des droits, mais après…
42:27 C'est le cas d'ailleurs dans notre civilisation occidentale où on a le plus le respect de
42:32 l'homme et de la femme depuis des générations.
42:34 Nathan Devers, voilà la question de l'homme blanc dominateur, le mâle blanc dominateur
42:42 est revenu dans le débat cet après-midi autour du plateau de CNews.
42:45 Est-ce que l'homme blanc de plus de 50 ans n'est pas le bouc émissaire aujourd'hui
42:52 de certaines féministes ?
42:53 Alors vous parliez de l'anniversaire du droit de vote pour les femmes.
42:57 En effet, même si ça fait maintenant partie, que ça s'est ancré, que ça fait plusieurs
43:02 générations de la vie politique que les choses en vont ainsi, mais en effet ça fait
43:06 suite à des siècles et plus que des siècles, des millénaires où les femmes étaient exclues
43:13 de la vie politique.
43:14 Et quand certaines d'entre elles pouvaient être inclues, à certaines périodes de l'ancien
43:19 régime, ce n'était absolument pas les femmes, c'était certaines femmes dans certains
43:23 salons etc. où les femmes subissaient la politique, subissaient une forme de domination
43:30 à tous les étages et qui évidemment fait partie de notre héritage français, italien,
43:37 espagnol, américain, ce n'est pas une situation spécifiquement française, je dis des banalités.
43:42 Que face à cela, quand vous avez d'abord un héritage, le mot de déconstruction, vous
43:46 savez c'est une idée, Derrida, avant Derrida celui qui en pose les jalons c'est Heidegger,
43:53 par rapport à toute forme de tradition, ne pas être dupe des héritages qui sont les
43:57 nôtres, surtout quand ce sont des héritages de domination et en l'occurrence il y a une
44:02 domination historique qui fait vraiment partie de l'histoire de l'Occident, qui a été
44:06 théorisée, qui a été pensée, qui a fait partie de son ADN et pas que de l'Occident
44:10 je le reconnais, des hommes sur les femmes.
44:12 Donc à partir de là que Mme Rouas dise qu'il faille avoir un recul critique et déconstruire
44:20 ce qu'il reste de ces formes de domination, c'est à mon avis tout à fait louable, et
44:26 c'était le sens d'ailleurs, du fait de vouloir donner le droit de vote aux femmes
44:30 et tous les autres droits qui ont été acquis par les femmes.
44:32 Donnons la parole à Gabrielle Suvinelle.
44:34 Alors déjà le premier point c'est qu'il faut quand même savoir que le droit de vote
44:38 des femmes, s'il a été si tardif en France, parce que les Radsox s'y opposaient, ils
44:43 craignaient que les femmes votent comme leur curé.
44:44 Il faut savoir que, ce n'était pas d'ailleurs très flatteur pour les femmes, elles pensaient
44:48 qu'ils étaient sous influence de leur curé.
44:50 Le pape Benoît XV lui demandait le droit de vote des femmes depuis 1919.
44:55 Bref, donc ça c'est la parenthèse droit de vote, mais pour le reste je ne suis pas
44:58 du tout d'accord parce que je crois moi au contraire que c'est en Occident que la femme
45:03 a pu relever la tête, en raison des mariages monogames par consentement mutuel.
45:08 Vous savez, Clotilde, si elle a converti Clovis, elle l'avait sans doute parfois à profonde,
45:12 mais c'est aussi parce qu'elle y voyait son intérêt.
45:14 Vous voyez, elle ne voulait pas comme, je ne sais pas si vous vous souvenez de la vie
45:16 de Sainte-Hélène qui était mariée avec Constance-Claude, elle se traînait toutes
45:19 les concubines, ce n'était pas très drôle.
45:21 Donc toutes ces reines qui ont christianisé l'Europe, elles voyaient aussi leur intérêt,
45:25 elles étaient les seules.
45:26 Bon, il peut y avoir des maîtresses après dans l'histoire monarchique peut-être, mais
45:30 dans le mariage, elles étaient seules.
45:32 Et donc ce mariage monogame par consentement mutuel a fait que, forcément pour donner
45:37 son consentement, il faut être un petit peu grand, donc les femmes ont pu faire des études.
45:41 Et ce n'est pas pour rien, je renvoie aux travaux d'Anne-Marie Pelletier, si c'est
45:46 sur ces terres-là qu'il y a eu les premières revendications féministes, tout simplement
45:50 parce que les femmes, c'est le seul endroit, encore une fois, où elles ont pu relever
45:53 la tête.
45:54 Et moi, je suis très frappée de voir que, d'ailleurs ce discours y participe, ce n'est
45:58 peut-être pas conscient, elle ne l'a pas théorisé, mais ça partage d'un féminisme
46:01 décolonial qui m'inquiète beaucoup.
46:03 Vous savez, Hercilia Soudé dit "moi je suis une féministe décoloniale", ça lui permet
46:08 de défendre après les Molas, c'est très pratique.
46:10 Quand même, le féminisme est florissant, c'est merveilleux.
46:14 Et ce féminisme décolonial fait peur parce qu'aujourd'hui, par exemple, il légitime,
46:20 à mot couvert ou pas couvert, notamment en Afrique, j'ai des citations précises, la
46:26 polygamie.
46:27 Donc certains vous disent "oui, mais la monogamie, c'est une importation judéo-chrétienne,
46:32 c'est le féminisme colonial qui l'a imposé".
46:34 Alors je me dis où ça va aller.
46:35 Ça va aller après l'infibulation, enfin toutes ces questions proprement féminines
46:47 qui ont été éradiquées dans certaines contrées aujourd'hui sont vécues comme
46:52 une imposition coloniale.
46:54 Et c'est vrai qu'entendre cela, ça peut faire sourire, ce qu'a dit cette dame sur
47:00 la déconstruction de l'homme blanc, comme si ce n'était pas bien ailleurs que la
47:05 femme était opprimée, ça peut faire sourire mais ça correspond, ça s'inscrit dans un
47:13 mouvement général qui fait peur.
47:15 Merci beaucoup Gabrielle Cluzel.
47:18 Merci à vous mon cher Nathan Devers.
47:20 Soir Info Week-end, c'est terminé mais l'actualité continue bien évidemment.
47:24 L'édition de la nuit dans un instant, ce sera avec Sandra Thionbaut et puis Gabrielle
47:29 Cluzel, Nathan Devers, nous vous retrouvons tout au long de la semaine sur nos trentaines
47:33 dans les différentes tranches, à commencer par demain d'ailleurs, tous les deux me semble-t-il.
47:37 Donc les tcs spectateurs pourront se réjouir de vous retrouver et pour continuer à décrypter,
47:44 à analyser l'actualité comme vous le faites si bien.
47:48 Excellente nuit sur notre antenne, à très vite, merci à toutes les équipes techniques
47:53 et merci à Coralie de Le Place de m'avoir aidé à préparer cette émission.
47:56 A très vite sur CNews.
47:57 ...