• il y a 11 mois
Les invités de CNEWS décryptent et débattent de l'actualité des dernières 24 heures dans #SoirInfoWE

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00:00:00 - Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver dans ce soir info week-end.
00:00:04 Nous sommes ensemble jusqu'à minuit pour vous livrer l'information, l'analyser, la
00:00:08 décrypter, débattre également avec nos invités autour de ce plateau pour vous accompagner
00:00:13 ce soir.
00:00:14 Judith Vintraud, grand reporter de Le Figaro Magazine.
00:00:16 Bonsoir Judith.
00:00:17 - Ravi d'être là.
00:00:18 - Eh bien, ravi de vous accueillir également tout comme Jean-Michel Fauvergue, l'ancien
00:00:21 chef du RED.
00:00:22 - Bonsoir Olivier.
00:00:23 - Michel, comment allez-vous ?
00:00:24 - Bien.
00:00:25 - Marc Baudrier, bonsoir.
00:00:26 - Bonsoir.
00:00:27 - Jean-Michel Fauvergue, directeur adjoint de la rédaction de Boulevard Voltaire.
00:00:30 Denis Deschamps est également avec nous, docteur en géopolitique.
00:00:33 On aura besoin de vos éclairages avec le bombardement des Américains et des Britanniques
00:00:38 sur les outils.
00:00:39 Vous allez nous éclairer dans un instant.
00:00:40 Nathan Devers est avec nous.
00:00:41 - Bonsoir Olivier.
00:00:42 - Bonsoir Nathan, écrivain.
00:00:43 Et on ne le présente plus, Yoann Usahi, journaliste politique CNews.
00:00:47 - Bonsoir, ravi d'être là également avec vous.
00:00:50 - Eh bien, ravi.
00:00:51 Ravi de vous voir.
00:00:52 On va parler du revaniement.
00:00:53 Vous avez été engagé sur le terrain toute la semaine.
00:00:55 Mais avant le rappel des titres, Adrien Smiteri est également avec nous.
00:01:00 Quelles sont les dernières informations ce soir, mon cher Adrien ?
00:01:03 - Emmanuel Macron a réuni pour la première fois son nouveau gouvernement à l'occasion
00:01:07 d'un conseil des ministres ce matin à l'Elysée, trois jours après la nomination de Gabriel
00:01:12 Attal à Matignon.
00:01:13 Avec un maître mot au travail, certains ministres étaient déjà sur le terrain.
00:01:18 L'école est la mer des batailles, ce sont les mots de Gabriel Attal.
00:01:22 Le nouveau Premier ministre était justement déjà sur le terrain cet après-midi.
00:01:26 Il s'est rendu dans un collège dans les Yvelines avec Amélie Oudéa Castera, quelques heures
00:01:31 après lui avoir passé le relais de l'éducation nationale.
00:01:34 Dans le même temps, Rachida Dati est devenue officiellement la nouvelle ministre de la
00:01:38 culture.
00:01:39 Une nomination surprise qui a très vite fait réagir notamment les Républicains.
00:01:43 Certains y voient un arrangement en vue des élections municipales de 2026 à Paris.
00:01:49 Et puis la situation est de plus en plus explosive en mer rouge.
00:01:53 Les Houthis ont tiré aujourd'hui un missile anti-navire en riposte aux frappes des Etats-Unis
00:01:58 et du Royaume-Uni, visant les positions du groupe rebelle au Yémen.
00:02:01 Depuis le 7 octobre, les Houthis multiplient les attaques contre des navires commerciaux
00:02:06 affiliés de près ou de loin à Israël.
00:02:08 Merci beaucoup Adrien, on vous retrouve à 22h30 pour un journal complet.
00:02:14 On va marquer une très courte pause mais restez avec nous.
00:02:16 Pourquoi ?
00:02:17 Parce que la tribune collective publiée ce soir, rédigée notamment par des maires,
00:02:22 déplore un choix de ministre trop parisien, trop francilien, pas assez tourné vers la
00:02:28 France dans son entière diversité.
00:02:31 Parmi les signataires, le maire de Châteaudun, Fabien Verdier, il sera justement en liaison
00:02:36 avec nous dans un instant et il nous expliquera pourquoi cette tribune et pourquoi c'est dommageable
00:02:41 que la diversité de nos régions ne soit pas représentée, selon lui, dans le gouvernement.
00:02:47 Restez avec nous, une très courte pause et nous revenons dans un instant sur ces news.
00:02:51 On va parler, vous l'aurez compris, remaniement.
00:02:53 A toute suite.
00:02:54 Et de retour sur le plateau de soir, Info Week-end, bienvenue.
00:03:00 Si vous nous rejoignez pour nous accompagner jusqu'à minuit, Judith Vintraud, Marc Baudrillet,
00:03:04 Jean-Michel Fauvergue, Denis Deschamps, Nathan Devers et Yoann Usahi.
00:03:08 A la une de l'actualité, bien évidemment ce soir, les premiers pas du nouveau gouvernement
00:03:13 au travail.
00:03:14 Comme l'a dit ce matin Emmanuel Macron, nous allons largement y revenir tout au long de
00:03:18 cette soirée.
00:03:19 Mais avant, cette tribune collective, elle a été publiée ce soir, rédigée notamment
00:03:24 par des maires et il déplore un choix de ministre, vous le voyez à l'antenne, trop
00:03:28 parisien, pas assez tourné vers la France dans son entière diversité.
00:03:31 Alors, seules six régions sur 18 sont en effet représentées et ces maires, ces signataires,
00:03:38 rappellent que l'île de France représente environ 18% de la population française mais
00:03:43 près de 67% des ministres sont franciliens.
00:03:47 Alors, pour en parler, l'un des signataires de cette tribune justement est avec nous ce
00:03:52 soir, le maire de Châteaudun, Fabien Verdier est en liaison avec nous.
00:03:57 Monsieur le maire, bonsoir, merci d'avoir accepté notre invitation.
00:04:01 Alors, selon vous, en quoi pour vous c'est dommageable que la diversité de nos régions
00:04:07 ne soit pas représentée aujourd'hui dans le gouvernement ?
00:04:10 Parce que ce sont des villes moyennes, des villes sous préfecture qui souffrent en France
00:04:15 aujourd'hui et Paris, on aime Paris, c'est la capitale de notre pays mais elle est trop
00:04:20 représentée mais ce n'est pas que ce gouvernement depuis plusieurs années, malheureusement
00:04:24 et encore une fois c'est d'aller du Doubs jusqu'à Bayonne, de la Vienne ou de la
00:04:30 Haute-Vienne jusqu'à Grasse, en passant par la Corse, en passant par les Outre-mer,
00:04:33 beaucoup de territoires, de régions ne sont pas représentés.
00:04:36 La Bretagne n'est pas représentée, l'Occitanie, la région Sud, la région Auvergne-en-Alpes,
00:04:43 la deuxième région française, la Nouvelle-Aquitaine et par exemple encore la Bourgogne-Franche-Comté.
00:04:48 Mais quelles sont les réalités des Français qui seraient méconnues d'un ministre installé
00:04:55 à Paris depuis longtemps selon vous ? Quelles sont les conséquences de ces ministres, de
00:05:01 ce choix de Gabriel Attal ?
00:05:03 Elles sont très nombreuses.
00:05:05 Je suis directeur d'hôpital de profession sur les hôpitaux.
00:05:07 Vous avez plus d'hôpitaux à Paris que dans certains territoires ou départements.
00:05:12 Sur les transports, notre France des TER est en souffrance.
00:05:15 Encore une fois à Paris il y a des métros etc.
00:05:18 Je dis des évidences mais sur l'économie, sur le prix du logement, le prix au mètre
00:05:23 carré, à Paris il est plutôt à 10-12 000 euros de mémoire, dans nos territoires il
00:05:27 peut être à 1500-1800 euros du mètre carré dans l'ancien.
00:05:30 Bref, tout est différent.
00:05:31 Les territoires divergent, Jérôme Fourquet et de nombreux autres l'ont dit.
00:05:36 Et on continue à avoir un tropisme, un ultra tropisme trop parisien, trop francilien.
00:05:41 Encore une fois, Paris est la capitale de la France, il ne s'agit pas de la dénigrer,
00:05:44 il s'agit de représenter tous nos territoires.
00:05:46 Les Outre-mer ne sont pas représentés, la Guadeloupe, la Martinique etc.
00:05:49 La Corse non plus.
00:05:50 Nous on dit qu'il y a 235 000 sous-préfectures qui sont des pôles centralisés, qui ont
00:05:54 besoin d'une DGF bonifiée, qui ont besoin d'une France des TER, qui ont besoin de l'industrie,
00:05:58 de développement industriel et si on est peu représenté, si on est moins représenté,
00:06:02 alors ces territoires divergent encore plus.
00:06:05 Il faut mieux représenter ces territoires, il faudrait les surpondérer par rapport à
00:06:08 ce qui se fait aujourd'hui à Paris et en Ile-de-France.
00:06:10 Fabien Verdier, vous restez avec nous, vos propos font réagir autour de ce plateau,
00:06:14 à commencer par Yoann Usaï.
00:06:15 Oui, parce que déjà un gouvernement, ce n'est pas simple à composer.
00:06:18 Il faut tenir compte des équilibres politiques.
00:06:20 C'est déjà la première difficulté.
00:06:22 Représenter le parti Renaissance, le parti présidentiel, le Modem, qui d'ailleurs n'est
00:06:27 pas content de la composition de ce gouvernement, trouve qu'il n'y a pas assez de ministres.
00:06:31 Edouard Philippe, pareil, qui n'est pas content parce qu'il n'a pas assez de ministres de
00:06:33 son parti.
00:06:34 Donc déjà, les équilibres politiques, c'est extrêmement compliqué.
00:06:37 La parité homme-femme.
00:06:38 La parité homme-femme.
00:06:39 Deuxième difficulté, si en plus il faut tenir compte des régions, aller chercher
00:06:44 des ministres dans chacune des régions.
00:06:45 Là, former un gouvernement, ça va prendre non pas deux jours, mais deux mois.
00:06:50 Ça me paraît extrêmement compliqué, sincèrement.
00:06:52 Et puis, on veut un gouvernement resserré.
00:06:54 Ça fait très longtemps qu'on dit que les Français disent "mais oui, il y a trop de
00:06:57 ministres, il faut un gouvernement resserré".
00:06:58 On a un gouvernement resserré.
00:07:00 Là, on ne peut pas leur reprocher maintenant de ne pas être allé chercher des ministres
00:07:04 dans tous les départements ou dans toutes les régions.
00:07:06 Et puis, ça veut dire quoi, être parisien ? Est-ce que moi, je suis parisien ? Je vis
00:07:10 à Paris depuis dix ans, mais j'ai grandi en Auvergne.
00:07:12 J'y ai passé plus de 20 ans.
00:07:13 J'y retourne très souvent.
00:07:15 Alors, je suis parisien ou je suis auvergnais ? Est-ce que je représente Paris ou est-ce
00:07:18 que je représente l'Auvergne ? C'est une vraie question.
00:07:21 C'est ça, Fabien Verdier, finalement.
00:07:22 Est-ce que c'est le mandat ou est-ce que c'est le lieu de naissance ?
00:07:25 C'est le lieu où on a grandi, où on va en vacances.
00:07:28 Au fond, assez peu de ministres sont nés à Paris, quand nous regardons.
00:07:32 L'histoire de France, depuis la Troisième Guerre mondiale, c'est d'avoir des élus
00:07:36 d'un peu partout, de Gironde, du sud-ouest, du sud-est, etc.
00:07:40 Ce que dit Monsieur, c'est "ok, on y est né, on y a vécu en Auvergne, mais aujourd'hui,
00:07:45 vivre 365 jours par an et soir, c'est pas y vivre et y passer quelques rouges par an".
00:07:50 Et il faut arrêter avec ça.
00:07:51 Je pense que c'est une grave erreur et ça condamne l'avenir de nos territoires,
00:07:56 de nos villes moyennes, de nos villes sous-préfectures, qu'on peut en être présentes.
00:07:58 J'insiste aussi, on l'a mis dans la tribune, dans le Huffington Post,
00:08:02 et on remercie de les avoir publiés dans ce temps très court.
00:08:06 Les sous-fonds, moi je suis les chefs de bureau, les sous-directeurs,
00:08:10 les directions dans les soixantains centrales, les cabinets,
00:08:12 sont aussi composés de gens très parisiens.
00:08:14 Encore une fois, il ne s'agit pas de condamner, mais ce n'est pas du tout la même vie
00:08:16 quand tu es à 11 ou 12 000 euros du mètre carré dans l'immobilier.
00:08:19 Ce n'est pas du tout le Cantal, l'Ardèche ou l'Inde.
00:08:23 Et si l'Allier, si la Gironde, si la région Sud, si la Corse,
00:08:27 si les Outre-mer ne sont pas représentées ou pas du tout représentées,
00:08:30 et là au-dessus, au sud de la Loire, il n'y a aucun ministre sur les 15,
00:08:35 je compte le Premier ministre dedans, il n'y a aucun dans le Sud.
00:08:39 Il y a presque deux tiers de la France géographiquement,
00:08:41 dans sa diversité, qui n'est pas représentée.
00:08:43 Et si on ajoute les Outre-mer, c'est bien plus.
00:08:45 Je pense que ce serait la première fois que ça arrive.
00:08:48 On pourrait dire que ce sont des choses qui arrivent,
00:08:49 mais là ça fait plusieurs années.
00:08:51 Et encore une fois, dans les cabinets ministériels,
00:08:53 les directeurs des services centrales, les chefs de bureaux,
00:08:56 tout le monde a un tropisme parisien.
00:08:58 Excusez-moi, mais vivre à Bastille et vivre à Montreuil,
00:09:00 ce n'est pas du tout la même chose que vivre dans Gers, dans le Gard.
00:09:04 Et ce serait bien qu'il y ait à l'Est, qu'il y ait le Vigan, qu'il y ait l'Immou,
00:09:07 qu'il y ait ces villas qui soient représentées dans le gouvernement,
00:09:10 et encore une fois, dans la fabrique de la décision publique.
00:09:13 Et on va au-devant des extrêmes et de force des illusions
00:09:16 si on ne réagit pas fortement.
00:09:17 C'est notre point de vue. En tout cas, on était sept signataires.
00:09:19 On a créé, nous, cette association des villes sous préfecture.
00:09:22 Il y a quelques mois, on avait lancé cela en novembre 2022 à Châteaudun, au théâtre.
00:09:27 235 villes sous préfecture avec ces pôles de centralité,
00:09:30 avec les intercommunalités, avec des bassins.
00:09:32 – Julie de Vintraube, effectivement, alors vos propos font beaucoup réagir.
00:09:35 Julie de Vintraube, est-ce qu'effectivement,
00:09:38 il y a une certaine déconnexion qui se fait entre les Français,
00:09:41 les Français de la province notamment, ce que souligne Fabien Verdier,
00:09:44 et le gouvernement, du fait qu'en règle générale, il habite Paris ou sa région ?
00:09:49 – Alors, je crois qu'il y a une déconnexion, mais elle n'est pas du tout liée.
00:09:54 Au lieu de naissance, vous pouvez être né quelque part,
00:09:58 et par votre formation, votre expérience, votre vie,
00:10:02 n'avoir aucune connaissance pratique des habitants du quelque part en question.
00:10:09 Le problème, je trouve, de notre classe politique,
00:10:11 c'est son uniformité sociale, son endogamie, sa formation,
00:10:16 la concentration de diplômés de grandes écoles,
00:10:20 c'est ça qui fait la déconnexion à mon avis.
00:10:23 – Nathan Devers.
00:10:25 – Oui, je suis assez d'accord avec Judith.
00:10:28 Évidemment, on voit bien qu'il y a une France à deux vitesses qui se dessine,
00:10:32 Fabien Verdier donnait l'exemple de l'immobilier,
00:10:35 on voit bien que la question du logement ne se pose absolument pas de la même manière,
00:10:38 selon que vous êtes parisien ou que vous habitez, citez Limoux.
00:10:41 Mais il faut quand même, ce qui me dérange dans ce genre de réflexion,
00:10:44 c'est que c'est une réflexion essentialisante,
00:10:46 ne pas reprocher à des gens leur lieu de naissance, leur identité,
00:10:50 personne n'a choisi d'être parisien ou d'être niçois ou d'être auvergnat de naissance.
00:10:54 En l'occurrence, ce qu'on peut reprocher,
00:10:56 c'est quand des ministres mènent une politique parisienne,
00:10:58 Jacobin, très verticale, et en l'occurrence, ce qui est quand même marrant,
00:11:02 c'est que les précédents premiers ministres choisis par Emmanuel Macron,
00:11:05 souvent ce n'étaient pas des parisiens, c'était le maire du Havre,
00:11:07 c'était Jean Castex, et eux ont mené une politique archi-parisienne.
00:11:11 Que ce soit pendant la crise des Gilets jaunes,
00:11:14 où Edouard Philippe avait refusé de reculer sur la question du taxe carburant,
00:11:17 que ce soit pendant la crise sanitaire où Edouard Philippe, comme Jean Castex,
00:11:20 ont décidé d'appliquer la même politique dans les grands quartiers parisiens,
00:11:24 et dans tout le territoire, dans les forêts, dans les jardins, dans les champs, dans les ruralités.
00:11:28 Donc on peut tout à fait ne pas être parisien
00:11:31 et mener une politique beaucoup plus parisienne que des parisiens.
00:11:34 Fabien Verdier, est-ce qu'au fond, ce n'est pas plutôt la politique parisienne,
00:11:37 finalement, que vous dénoncez dans cette tribune ?
00:11:40 Oui, tout à fait, cette dimension-là est essentielle.
00:11:43 Et encore une fois, il y a besoin d'en faire beaucoup plus pour les territoires semi-ruraux,
00:11:46 villes moyennes, villes sous-préfectures,
00:11:48 encore une fois, de Saumur à Neuchâtel, de Vitre-la-Croix à Mortagne-aux-Perches.
00:11:54 Je n'ai pas dit "être né", on n'a pas mis "être né", c'est "être élu", c'est la terre d'élections.
00:11:58 Oui, mais là, il faut remettre le cumul des mandats,
00:12:01 il faut réautoriser le cumul des mandats.
00:12:03 Non, non, mais...
00:12:05 Les trois ministres délégués auprès de Gabriel Attal sont tous élus.
00:12:08 Les Hauts-de-Seine ou dans les Yvelines, personne n'est d'Auvergne, personne n'est de Ronald.
00:12:12 Prenez compte, la deuxième région n'est pas représentée.
00:12:15 Alors, Jean-Michel Fauvergue s'inscrit en faux.
00:12:19 Je suis désolé, Fabien, de vous contredire là-dessus,
00:12:22 mais moi, j'ai dénombré six ministres qui sont élus de province.
00:12:26 Vous avez Bruno Le Maire, Gérard Darmanin, Catherine Vautrin,
00:12:30 vous avez Fresno, vous avez Sébastien Lecornu, vous avez Jean-Christophe Béchu.
00:12:35 Et ils sont... C'est des élus de province, leur mandat est en province,
00:12:40 ils connaissent la province, même si, évidemment,
00:12:43 ils exercent leur fonction par définition sur Paris.
00:12:45 Et ça, c'est déjà une première chose.
00:12:49 La deuxième chose, et là, je ne serais pas d'accord avec ma voisine du coup,
00:12:54 c'est qu'on a aussi des ministres qui n'ont pas été élus et qui viennent d'ailleurs.
00:12:58 Dans ce gouvernement, comme dans les gouvernements précédents.
00:13:02 Alors, effectivement, là où je suis un peu, là où je vous rejoins, Fabien, c'est sûr.
00:13:07 La diversité, en particulier la diversité des Outre-mer,
00:13:10 la diversité dans ce gouvernement, elle est représentée par deux personnes
00:13:15 qui sont de... dont la génération de parents n'était pas issue du territoire national.
00:13:22 Vous avez Prisca Teveneau et vous avez Rachida Dati qui est dans ce gouvernement-là.
00:13:28 Alors, les choses ne sont pas terminées, les manches ne sont pas finies.
00:13:31 Il va y avoir une nomination de ministre délégué et une nomination de secrétaire d'État.
00:13:37 Donc, on verra.
00:13:38 Ce gouvernement n'est pas définitif.
00:13:40 Fin de semaine prochaine, il va y avoir l'entrée au gouvernement
00:13:43 d'autres ministres délégués et des secrétaires d'État.
00:13:45 Donc, attendons aussi de voir.
00:13:46 D'où peut-être cet appel ce soir de Fabien Verdier.
00:13:49 Mais en même temps, qui est-ce qui est le plus important, Denis Deschamps ?
00:13:52 C'est le lieu de naissance ou la compétence au fond ?
00:13:55 Parce que... - Justement, je vais rebondir sur ce que disait M. Verdier.
00:13:58 Je connais très très très bien son territoire,
00:14:00 puisque j'ai grandi pendant 20 ans à 20 kilomètres au sud de Châteaudun.
00:14:03 Donc, je connais très très bien son territoire
00:14:05 et on n'a pas beaucoup de représentants venant de ce département-là.
00:14:08 Mais ce qui est important, je crois, le plus important dans ce que vous soulevez,
00:14:13 ce n'est pas tant la naissance, ce n'est pas tant en réalité le mandat qu'on exerce en province,
00:14:18 c'est les écoles de formation, voire de formatage qui sont importantes, M. Verdier.
00:14:24 Parce qu'effectivement, vous voyez bien quand même
00:14:26 qu'un certain nombre, voire une grande majorité de nos ministres
00:14:30 et de nos secrétaires d'État depuis 20 ou 30 ans viennent du même formatage.
00:14:35 Donc, même si on est élu terrain...
00:14:37 Regardez, on va prendre le cas de Bruno Le Maire, qui est le numéro 2 du...
00:14:42 Regardez, il était dans l'heure, mais qu'est-ce qu'il connaît de l'heure ?
00:14:45 Alors, il peut m'appeler, il va me gronder forcément,
00:14:48 mais en attendant, qu'est-ce qu'il connaît de l'heure ?
00:14:49 Il a été parachuté dans l'heure, il habite Boulevard Saint-Germain,
00:14:53 où il habitait, je ne sais pas, je ne connais pas bien son adresse,
00:14:55 et en fait, sa vie est parisienne.
00:14:57 Sa vie est parisienne.
00:14:58 M. Le Maire. Moi, je peux, mais je ne le ferai pas.
00:14:58 M. Le Maire. Même si il est proche de sa circonscription,
00:15:03 où il y allait souvent, mais en fait, il était à mi-temps quelque part.
00:15:07 Ce n'est pas la même chose...
00:15:08 M. Le Maire. C'est la vie politique, ça.
00:15:09 M. Le Maire. Voilà, c'est la vie politique en réalité.
00:15:11 Donc, en fait, c'est difficile de les attaquer sur le terrain,
00:15:14 comme sur ce terrain-là.
00:15:15 Par contre, effectivement, l'école les formate réellement
00:15:18 dans un process de travail, dans un process d'ouverture sur le monde,
00:15:21 ouvert ou pas ouvert, d'ailleurs, après, on peut en discuter,
00:15:23 mais ça formate un personnage.
00:15:25 M. Le Maire. C'est le problème, Marc Baudrier,
00:15:26 d'une classe politique formatée, aujourd'hui, finalement,
00:15:29 déconnectée de la réalité des Français qui vivent en France.
00:15:32 M. Baudrier. Absolument. Moi, je comprends très bien les propos de ce maire.
00:15:35 Quand on habite à la campagne ou dans des zones rurales
00:15:38 ou dans des petites sous-préfectures, puisque c'est de ça qu'il parle,
00:15:41 on a le sentiment que Paris s'occupe de tas de problèmes
00:15:45 très complexes et très intéressants, mais qui ne vous touchent absolument pas
00:15:49 et que vos problèmes à vous sont extrêmement éloignés.
00:15:53 Les hôpitaux disparaissent dans ces coins-là, les casernes disparaissent,
00:15:58 les tribunaux disparaissent, les postes disparaissent.
00:16:02 Ce sont des lieux qui sont extrêmement liés à l'agriculture,
00:16:05 à l'activité agricole.
00:16:07 Or, l'agriculture est dans un état terrible en ce moment.
00:16:11 Et donc, tout cela, je pense, échappe, il a raison,
00:16:14 en très grande, très large mesure, au ministre parisien
00:16:19 qui règle.
00:16:20 Mais à cause de l'information, pas à cause de l'environnement.
00:16:23 Non, alors après ça, je ne suis pas sûr qu'il faille mettre des quotas.
00:16:27 Les quotas, c'est vraiment la dramatique.
00:16:30 C'est vrai que c'est impossible à faire.
00:16:31 Mais il y a une très grande occupation à faire monter chez nos gouvernants,
00:16:35 je pense, de ces problématiques qui sont différentes.
00:16:38 Monsieur le maire, avant de vous libérer, c'est un regret en tout cas
00:16:41 partagé par vos administrés.
00:16:42 On vous en parle dans la rue de ce gouvernement qui serait trop parisien,
00:16:46 selon vous.
00:16:47 Non, non, non, ils ne m'en parlent pas parce qu'ils savent que plus rien ne va changer
00:16:51 et ils ont l'impression fataliste.
00:16:53 Ils voient autre chose, le prix de l'énergie ou de l'inflation.
00:16:57 Ce que l'on dit dans la tribu de Huffington Post, c'est bien d'un rééquilibrage qu'on parle.
00:17:01 On ne parle pas, évidemment, de quotas.
00:17:03 Et je réinsiste, on dit bien "élu", on ne dit pas "lieu de naissance".
00:17:06 On n'est pas sûr…
00:17:08 Mais enfin, pardon, il y avait aussi un travers que vous connaissez parfaitement
00:17:12 de l'ancien monde qui était chouette.
00:17:16 On a un élu du terrain qui va devenir ministre, on va avoir un scanner, un IRM,
00:17:23 des équipements de ce côté.
00:17:26 Les ministres vont privilégier leur territoire d'élection.
00:17:30 Ce n'était pas très sain non plus.
00:17:32 Fabien Verdier.
00:17:34 Vous voulez qu'elle france ?
00:17:34 On ne peut pas avoir 200, 250 hôpitaux dans notre pays avec des maternités.
00:17:38 On ne peut pas avoir des TER qui fonctionnent.
00:17:40 Pardon, je prenais ça vraiment comme un exemple.
00:17:44 Le souci de privilégier, enfin le risque de privilégier un territoire
00:17:48 simplement parce qu'un ministre en était issu ou élu.
00:17:53 Mais attendez, Georges Pompidou était élu dans le Cantal,
00:17:56 Valéry Giscard d'Estaing, un chamalien dans le Puy-de-Dôme,
00:18:01 Jacques Chirac en Corrèze, François Hollande en Corrèze.
00:18:03 Et c'est cette histoire-là qui est la France.
00:18:05 Encore une fois, les territoires divergent, nos villes moyennes divergent
00:18:08 et on est surprésentés dans la décision publique.
00:18:10 Du chef de bureau jusqu'au ministre.
00:18:12 On réclame juste un ajustement, un rééquilibrage.
00:18:15 On a trop malheureusement de Parisiens qui vivent en permanence à Paris
00:18:19 ou en Ile-de-France.
00:18:20 Et ce n'est pas la même vie qu'à Calvi, qu'à Neuchâtel,
00:18:23 qu'à l'Espar-Médoc ou que dans la Drôme.
00:18:26 C'est comme ça, surtout en 2024 avec la mondialisation,
00:18:29 avec le progrès technique des qualifiants, avec des TER qui ne marchent pas
00:18:32 parce qu'on a mis tout l'argent sur les TGV.
00:18:34 C'est bien que les TGV marchent.
00:18:36 Il ne s'agit pas de condamner les métropoles.
00:18:37 Il s'agit de dire oui, les villes moyennes ont le droit de vivre,
00:18:40 ont le droit de citer dans ce territoire et dans cette République.
00:18:42 Ce n'est malheureusement pas le cas aujourd'hui, en janvier 2024.
00:18:45 Encore une fois, il faut tirer la sonnette d'alarme.
00:18:48 Une fois qu'il n'y ait aucun élu qui soit au sud de la Loire,
00:18:51 moi ça me choque éperdument.
00:18:52 Je suis au nord de la Loire.
00:18:53 Mais merci, merci, monsieur le maire.
00:18:57 On aura l'occasion d'en reparler.
00:18:58 Vous venez régulièrement autour de ce plateau.
00:19:00 En tout cas, on aura l'occasion d'en reparler avec vous.
00:19:02 Merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation ce soir après cette tribune.
00:19:06 Dix ministres sur quinze sont franciliens.
00:19:08 Monsieur le président, la France n'est pas que parisienne.
00:19:10 Voilà le message que vous vouliez lancer ce soir.
00:19:13 Fabien Verdi, on aura l'occasion d'y revenir.
00:19:15 En tout cas, un gouvernement marqué par la surprise, Rachida Dati.
00:19:19 On va en parler tout à l'heure.
00:19:22 Mais globalement, on parle de la nouvelle équipe de Gabriel Attal,
00:19:25 comme d'un glissement vers la droite de l'équilibre gouvernemental.
00:19:29 On va le voir à l'antenne, les nouveaux ministres, Sarkozy, notamment.
00:19:33 Ils sont six.
00:19:35 Alors, comment est-ce qu'on peut le voir, mon cher Johan ?
00:19:38 On voit Rachida Dati, Catherine Vautrin, Robert Gérard-Darmanin,
00:19:41 Bruno Le Maire, Sébastien Lecornu,
00:19:43 donc ministre sarkoziste aujourd'hui dans le gouvernement.
00:19:46 Vous y voyez quoi ? Plutôt une continuité finalement logique ou un réel tournant à droite
00:19:50 qui aurait été, Johan, soufflé par Nicolas Sarkozy ?
00:19:53 Il y a un véritable tournant à droite.
00:19:55 C'est un gouvernement de droite, disons les choses clairement.
00:19:58 Mais j'entends la gauche condamner ce gouvernement,
00:20:02 dire que ça aurait pu être le gouvernement de Nicolas Sarkozy.
00:20:04 Ouh là là, regardez Olivier Faure qui dit
00:20:06 mais c'est un gouvernement de droite, la France insoumise,
00:20:08 qui vraiment là est en train d'avoir peur, de prendre peur
00:20:11 parce que ce gouvernement est de droite.
00:20:12 Mais il va falloir que la gauche se mette en tête,
00:20:14 qu'elle est désormais très, très minoritaire dans ce pays.
00:20:17 Donc le président de la République, il suit aussi l'avis des Français.
00:20:21 La France est à droite, donc qu'on ait un gouvernement de droite,
00:20:24 ça n'est pas quelque chose de logique.
00:20:25 C'est même quelque chose qui, à mon sens, est plutôt démocratique.
00:20:29 C'est un gouvernement qui, politiquement, représente davantage les Français.
00:20:32 Me semble-t-il que le précédent...
00:20:34 Qu'est-ce que ça veut dire la fin du "en même temps", Johan, du coup ?
00:20:36 Ça, on le verra dans la politique qui sera menée dans les prochains mois
00:20:40 parce qu'Emmanuel Macron n'a pas de majorité,
00:20:43 il n'a pas plus de majorité à l'Assemblée nationale aujourd'hui
00:20:46 qu'il n'en avait hier.
00:20:47 Donc on verra de quelle manière il va chercher à faire passer des textes.
00:20:51 Mais le "en même temps", de toute façon,
00:20:52 c'est quelque chose qui ne marche pas, qui n'a jamais marché,
00:20:54 qui a peut-être marché au début.
00:20:57 Mais là, compte tenu de la situation actuelle,
00:20:59 le "en même temps", ça n'est plus possible, ça ne fonctionne pas.
00:21:02 Je crois qu'il s'en est rendu compte
00:21:04 et donc je pense que c'est la fin du "en même temps", oui.
00:21:06 Denis Lesgens.
00:21:07 En fait, ce qui est intéressant, c'est que...
00:21:09 Là, il a joué un billard à 4 ou 5 bandes.
00:21:11 D'abord, il a fait un pacte de gouvernement avec les LR sans Ciotti.
00:21:14 Il a écarté Ciotti, il a démonétisé Ciotti définitivement.
00:21:18 Et en fait, il a maintenant 8 représentants au gouvernement
00:21:21 pour qu'à chaque fois qu'il y ait une loi qui lui est importante,
00:21:23 ils vont faire les standardistes et ils vont appeler tous les députés
00:21:26 pour avoir la majorité suffisante pour que la loi ait place.
00:21:31 Ensuite, moi je pense...
00:21:33 Non, non, ça ne se passe pas comme ça.
00:21:35 Ça ne se passe pas comme ça et ça ne fonctionnerait pas de toute façon.
00:21:39 Moi, je suis convaincu que les 8 vont avoir une mission,
00:21:42 ça va être de faire passer toutes les lois importantes de Macron.
00:21:45 Ensuite, il démonétise définitivement les LR
00:21:48 et en fait, il va essayer à chaque fois d'arrondir sa majorité
00:21:53 avec ces personnages-là qui, de toute façon, attirent la lumière à eux
00:21:57 parce qu'il y avait déjà deux grands personnages, Le Maire et Darmanin.
00:22:01 Mais effectivement, regardez tous les médias, écrite ou télévisuelle.
00:22:06 Dati, elle a dit...
00:22:08 Denis Léchant, Julie de Vintraube voulait réagir et Jean-Michel Fouberg.
00:22:12 Un député de droite ne déteste rien de plus qu'un ancien député de droite.
00:22:16 J'entends bien.
00:22:17 Mais certains ont dû faire...
00:22:19 Je ne vais pas rappeler la phrase de Rachida Dati.
00:22:21 Mais certains ont dû écouter les consignes de Macron
00:22:23 où je pense qu'il y avait un donnant-donnant,
00:22:24 pas un parlementaire en même temps, mais un donnant-donnant.
00:22:26 Le mot pacte, à mon avis, est inapproprié.
00:22:29 Il n'y a pas de pacte.
00:22:30 Ce qui caractérise les débauchages, c'est "vous venez comme vous êtes,
00:22:36 sans rien, sans vos propositions".
00:22:37 Est-ce que Bruno Le Maire, par exemple, a baissé les dépenses publiques
00:22:42 et en a fait un axe de sa politique économique ?
00:22:44 Absolument pas.
00:22:45 C'était sa préoccupation majeure avant...
00:22:47 Le vrai exemple que Jean-Michel Fouberg et Yoann Uzey vous conclurait.
00:22:51 Le vrai exemple que ça ne fonctionne pas,
00:22:53 c'est que ça n'a pas fonctionné sur l'immigration.
00:22:55 C'est ce que j'allais dire.
00:22:57 L'exemple du maire, c'est Gérald Darmanin.
00:22:58 Gérald Darmanin n'a pas attiré à lui les gens des LR.
00:23:02 Il faut dire que certaines personnes parmi les LR
00:23:05 ne savent plus à quel sens se vouer quand il faut voter,
00:23:07 ils ne savent plus où ils en sont.
00:23:08 Et le déteste personnellement, parce que comme dit Ludovic, c'est un traître.
00:23:12 Plutôt que d'avoir un gouvernement à droite, cher Olivier,
00:23:16 essayons d'avoir un gouvernement à droit.
00:23:19 Ça me semble le meilleur.
00:23:21 C'est-à-dire pouvoir jouer...
00:23:23 Alors vous disiez tout à l'heure, c'est la fin du "En même temps".
00:23:25 Non, le "En même temps", il sera toujours...
00:23:27 Il est dans nos gènes, le "En même temps" de tout le monde.
00:23:29 C'est-à-dire qu'il sera à la fois social, ce gouvernement,
00:23:31 et il sera à la fois sur le régalien aussi.
00:23:33 Johan Usail, et ce sera le mot de la fin pour ce premier volet.
00:23:37 Oui, ce qui est un peu inquiétant, pour rebondir cette fois sur le "En même temps",
00:23:42 et c'est vrai que le "En même temps" dans certains domaines existe toujours,
00:23:45 parce que là, on voit des ministres qui nous disent,
00:23:48 Gabriel Attal notamment, qui dit "on va baisser les impôts de 2 milliards
00:23:52 pour les classes moyennes, celles qui travaillent, celles qui se lèvent tôt,
00:23:54 pour que leur salaire soit un peu plus élevé.
00:23:57 On va donner plus d'argent pour les hôpitaux, plus d'argent pour la police,
00:24:00 plus d'argent pour la justice".
00:24:02 Et en même temps, Bruno Le Maire nous dit,
00:24:05 "en 2025, on va devoir faire 15 milliards d'euros d'économie".
00:24:08 Ça, c'est le "En même temps".
00:24:09 Et ça, c'est assez inquiétant, effectivement, parce qu'on se dit,
00:24:12 mais attendez, on part dans quelle direction ?
00:24:13 Est-ce qu'on va devoir dépenser plus ?
00:24:14 Ou est-ce qu'on va demander aux Français de se sacrifier ?
00:24:16 Là, on ne sait pas du tout, du tout où veut aller le gouvernement.
00:24:20 Donc ça, effectivement, en l'espace de 48 heures,
00:24:22 en même temps, totalement ridicule, j'allais vous dire.
00:24:25 Et en tout cas, Johan, l'éducation, une priorité absolue.
00:24:28 C'est ce que nous a dit cet après-midi Gabriel Attal.
00:24:30 Vous savez que Reagan est prioritaire.
00:24:32 Alors on va voir si finalement, l'éducation n'est pas si prioritaire que cela,
00:24:37 avec Amélie Oudéa, Castera à sa tête.
00:24:39 On en parle dans un instant, mais avant, il est 22h30.
00:24:42 Bienvenue, si vous nous rejoignez sur CNews,
00:24:45 le journal tout de suite signé Adrien Spiteri.
00:24:48 [Générique]
00:24:53 Emmanuel Macron a réuni pour la première fois son nouveau gouvernement
00:24:57 à l'occasion d'un Conseil des ministres.
00:24:59 Il s'est tenu ce matin à l'Elysée,
00:25:01 trois jours après la nomination de Gabriel Attal à Matignon.
00:25:04 Alors que faut-il en retenir ?
00:25:06 Tous les détails avec Marie-Victoire Diodone.
00:25:10 - Bien, le gouvernement rassemblé au travail.
00:25:15 Un premier Conseil des ministres placé sous le signe de l'efficacité.
00:25:20 30 minutes, c'est le temps qu'aura duré le Conseil des ministres
00:25:23 de ce gouvernement resserré de 14 ministres.
00:25:26 Un objectif, le travail, mais avec un nouveau souffle.
00:25:29 Fait rare, la réunion s'est tenue dans le petit salon vert de l'Elysée,
00:25:33 au plus proche du bureau présidentiel,
00:25:35 et n'a pas été suivie d'un compte-rendu devant la presse.
00:25:38 Le travail se fait dans les bureaux, mais aussi sur le terrain.
00:25:42 Depuis sa nomination, trois déplacements en quatre jours.
00:25:45 Tous azimuts, soutien aux sinistrés, visite d'un commissariat,
00:25:49 et ce vendredi, un premier déplacement
00:25:51 aux côtés de la nouvelle ministre de l'Education,
00:25:53 Amélie Oudea Castera, dans un collège des Yvelines.
00:25:56 La priorité du gouvernement, l'éducation.
00:25:59 (Cris de joie)
00:26:02 Les chantiers sont donc nombreux,
00:26:04 mais pour agir, les ministres ont un mot d'ordre, la détermination.
00:26:08 Je suis déterminée.
00:26:10 Déterminée à agir, déterminée à écouter.
00:26:13 Nous devons agir vite, avec le sens partagé des urgences.
00:26:20 Le président doit s'exprimer publiquement
00:26:22 en début de semaine prochaine, et énoncer la feuille de route
00:26:25 pour la suite de ce second quinquennat,
00:26:27 qui se veut retour aux sources à l'esprit de 2017.
00:26:32 La France a commandé 42 avions de combat Rafale supplémentaires.
00:26:36 L'annonce a été faite par le ministre des Armées, Sébastien Lecornu.
00:26:40 Cette commande prévue de longue date s'inscrit dans le budget 2023.
00:26:43 Elle représente un investissement de plus de 5 milliards d'euros.
00:26:47 Près de Levence, dans les Alpes-Maritimes,
00:26:49 un bus a chuté sur une voie ferrée ce matin,
00:26:52 une chute d'une dizaine de mètres.
00:26:54 Le bilan provisoire fait état de trois blessés,
00:26:56 dont deux adolescents dans un état grave.
00:26:59 Le conducteur du bus aurait perdu le contrôle de son véhicule.
00:27:02 La cause reste indéterminée.
00:27:05 Fin décembre, une restauratrice a été victime de trois cambriolages
00:27:08 dans l'espace de 48 heures.
00:27:10 Elle est installée sur le port d'Hier dans le Var.
00:27:13 Des vols à répétition qui pèsent forcément sur son moral.
00:27:16 Nous avons pu recueillir son témoignage.
00:27:18 Écoutez.
00:27:19 En l'espace de 20 minutes, en fait, ils sont rentrés chez moi une première fois.
00:27:25 Ils m'ont dévalisé et puis ils sont revenus encore 20 minutes.
00:27:28 Et voilà. Et puis après, c'est l'état de mon appartement.
00:27:32 Je n'ai même pas la force de ranger.
00:27:34 Je n'ai plus de force.
00:27:35 Je ne laisse rien paraître, mais là, je suis fatiguée, je suis à bout.
00:27:38 Ils ont fouillé dans les photos, ils ont fait tous les placards.
00:27:42 Ils ont fait les placards à sous-vêtements.
00:27:45 C'est, enfin, je veux dire, c'est compliqué.
00:27:50 À moins d'un an de la réouverture de Notre-Dame de Paris,
00:27:53 la restauration de la charpente du cœur est terminée.
00:27:56 Un branchage a été déposé à son sommet, marquant la fin de cette étape.
00:28:00 Le chef de chantier salue l'état d'esprit collectif de l'équipe de charpentiers.
00:28:04 La réouverture de la cathédrale, prévue le 8 décembre,
00:28:07 est l'une des priorités de Rachida Dati, la nouvelle ministre de la Culture.
00:28:11 - Effectivement, mon cher Adrien.
00:28:12 Et on en parlera à 23 heures de la nouvelle ministre de la Culture, Rachida Dati.
00:28:17 On vous retrouve à 23 heures pour un point complet sur l'actualité.
00:28:20 Alors, on continue de parler des premiers pas du gouvernement.
00:28:24 Après une matinée rythmée par les passations de pouvoir,
00:28:28 les ministres se sont affichés sur le terrain dès cet après-midi.
00:28:31 Le Premier ministre en tête, Gabriel Attal avec Amélie Oudéa-Castera.
00:28:36 Ils étaient en déplacement dans un établissement scolaire des Yvelines.
00:28:39 Et Gabriel Attal, vous allez le voir, accueilli comme une rockstar,
00:28:42 si je puis dire, par les collégiens. Regardez.
00:28:45 - Donc on est là avec la nouvelle ministre de l'Éducation nationale,
00:28:49 qui s'occupe aussi des sports, Amélie Oudéa-Castera.
00:28:52 - Salut les enfants !
00:28:54 - Ça va ?
00:28:55 - Ça va, ça s'est bien passé la journée ?
00:28:56 - Oui !
00:29:00 - Vous l'aimez votre collège ?
00:29:01 - Oui !
00:29:05 - Bon bah super, travaillez bien !
00:29:06 - Merci !
00:29:09 - Merci, soyez gentils avec vos professeurs, avec les AED, avec tout le monde.
00:29:34 - Oui, mais soyez sains, soyez gentils avec vos professeurs.
00:29:38 - Oui, c'est important.
00:29:39 - Doucement, doucement.
00:29:43 - Bon allez, merci.
00:29:44 - Merci à vous !
00:29:45 - Salut tout le monde !
00:29:46 - Au revoir !
00:29:53 - Yoann Usahi, on le voit, un Premier ministre qui a encore sa casquette
00:29:56 de ministre de l'Éducation nationale, très à l'aise dans cette cour de récré,
00:30:00 très appréciée aussi, on l'a vu visiblement par les élèves.
00:30:03 - Oui, mais c'est vrai que concernant l'Éducation nationale,
00:30:05 Amélie Oudek, etc. va être évidemment sous protection.
00:30:13 C'est-à-dire que ce n'est pas vraiment elle qui va exercer directement les fonds,
00:30:18 enfin elle va les exercer directement, mais les vraies décisions,
00:30:20 elles ne seront pas prises au ministère de l'Éducation nationale.
00:30:22 On voit bien qu'il y a la tutelle de Gabriel Attal et le président de la République
00:30:26 avait dit lui-même, désormais l'Éducation nationale,
00:30:28 c'est le domaine réservé du chef de l'État.
00:30:30 Donc elle est doublement sous tutelle, sous tutelle du Premier ministre
00:30:34 et du président de la République qui vont eux-mêmes faire la politique
00:30:38 en réalité du ministère de l'Éducation nationale.
00:30:40 Mais ce que je voulais surtout souligner dans ces images,
00:30:43 c'est qu'on constate quand même que depuis la nomination de Gabriel Attal,
00:30:46 il y a une forme d'Attal-mania qui s'est emparé de la France.
00:30:51 On le voit avec les jeunes, et ce sont des collégiens,
00:30:55 mais on le voit avec une partie des Français aussi.
00:30:58 La presse aussi, et dans les sondages aussi, mon cher Johan.
00:31:02 Il y a vraiment une Attal-mania.
00:31:05 Alors on entend des jeunes dire "on vous aime, on vous adore",
00:31:09 qu'il en profite parce qu'on sait très bien que quand on est à Matignon,
00:31:12 généralement on arrive comme ça, on est plutôt bien vu des Français,
00:31:16 et trois mois après, on fait attention à ne pas recevoir des oeufs sur la tête.
00:31:19 Donc il en profite parce que probablement ça ne durera pas.
00:31:23 On va voir, mais elle vient d'où cette Attal-mania justement, d'un tour de verre ?
00:31:26 C'est intéressant en effet comme phénomène,
00:31:27 et de voir que c'est tellement répandu dans les médias
00:31:30 que ça gagne même une cour d'école.
00:31:32 Il me semble que la première cause, c'est que la première fois aujourd'hui,
00:31:36 depuis 2017, qu'Emmanuel Macron s'est montré politiquement généreux.
00:31:41 Emmanuel Macron est le ministre, quand il était ministre de François Hollande,
00:31:44 qui a bénéficié de la plus grande générosité d'un ancien président,
00:31:48 qui en a fini un peu malchanceux,
00:31:51 et qui a été victime de sa propre générosité,
00:31:53 sans faire de psychanalyse de comptoir.
00:31:56 Je pense que quand il est arrivé à l'Elysée,
00:31:58 comme souvent les gens qui ont trahi, ont très peur d'être trahis,
00:32:01 et donc il s'est montré particulièrement avare de cadeaux politiques.
00:32:04 Et là c'est la première fois qu'il donnait,
00:32:06 comme ça qu'il mettait en relief et en valeur un personnage.
00:32:09 Maintenant le grand danger...
00:32:10 Il a fait un cadeau à Édouard Philippe.
00:32:11 Bah oui, Édouard Philippe, c'est un beau cadeau.
00:32:13 Oui et non, parce qu'il l'a quand même pris...
00:32:16 Il en a fait un présidentiable en tout cas, c'est quand même pas mal comme cadeau.
00:32:19 Oui, mais il l'a pris de l'anonymat,
00:32:21 ce qui n'était pas le cas d'Attal à ce moment-là.
00:32:24 Et puis dès qu'Édouard Philippe était un peu trop haut par rapport à lui,
00:32:26 il a quand même tout fait pour lui dire de s'en aller.
00:32:29 On verra bien ce qu'il fera.
00:32:30 Oui, on verra bien ce qu'il fera.
00:32:32 Mais ce que je veux juste dire...
00:32:33 On va revenir aux enjeux concernant l'éducation.
00:32:35 Allez-y, terminez maintenant,
00:32:36 et puis après on va écouter justement Gabriel Attal
00:32:38 qui affiche son cap "l'éducation une priorité absolue" en un mot.
00:32:41 Pour terminer, votre...
00:32:42 Il y a beaucoup de médias qui ont repris titre pour titre et mot pour mot
00:32:45 ce qu'ils écrivaient sur Macron quand il était ministre de François Hollande,
00:32:49 et ils l'écrivent aujourd'hui sur Gabriel Attal.
00:32:51 Or, si on fait l'analyse aussi bien d'un point de vue personnel,
00:32:54 sur leur trajectoire personnelle, sur leur rapport à la politique,
00:32:57 sur leur rapport à la société, sur le romanesque qui animait quelqu'un
00:33:00 comme Emmanuel Macron, qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas,
00:33:02 c'était vraiment le cas en 2017.
00:33:04 Et si on analyse aussi leurs projets politiques,
00:33:07 il me semble qu'il y a une très très grande différence entre Macron et Attal,
00:33:10 et que la Attalmania, ceux qui veulent y voir une sorte de calque
00:33:14 de ce qui s'est passé entre 2015 et 2017, risque de se tromper.
00:33:18 Alors, on va finalement, on le sait, Gabriel Attal a annoncé
00:33:22 l'éducation nationale comme priorité.
00:33:24 Voilà, une fois que ça s'est dit, je vous propose plutôt d'écouter
00:33:27 Lisa Kamen-Irsing.
00:33:29 Elle était sur ce plateau.
00:33:30 C'est une professeure des écoles et elle témoignait du poids
00:33:35 des syndicats dans l'éducation nationale.
00:33:38 Et finalement, est-ce que c'est pas...
00:33:39 Il n'est pas là le défi, convaincre ces syndicats
00:33:43 pour faire bouger l'éducation nationale ? On l'écoute.
00:33:46 Ce que je vois, c'est que les ministres successifs,
00:33:50 depuis que je travaille en tant qu'enseignante,
00:33:52 je n'ai pas toujours fait ça, mais ça fait une vingtaine d'années
00:33:54 que j'enseigne, sont surtout très impuissants,
00:33:58 là où ils se trouvent.
00:33:59 Il y a une toute puissance des syndicats sur les personnels
00:34:04 de l'éducation nationale, une administration qui est pléthorique,
00:34:09 c'est-à-dire que par rapport à d'autres pays qui ont des systèmes
00:34:12 éducatifs comparables, je pense à l'Allemagne, à la Suisse,
00:34:15 aux pays du nord de l'Europe, qui sont des pays développés comme nous.
00:34:20 Nous avons un taux d'encadrement ou d'administration
00:34:23 qui est complètement délirant.
00:34:24 On a 850 000 enseignants pour 350 000 personnes
00:34:27 qui ne sont pas enseignantes dans l'éducation nationale.
00:34:30 - Marc Baudry, toute la puissance des syndicats,
00:34:34 soulignée par cette professeure des écoles,
00:34:36 effectivement, tout Gabriel Attal qui l'est,
00:34:38 est-ce qu'il va pouvoir faire bouger les choses,
00:34:40 faire bouger le mammouth, en quelque sorte ?
00:34:41 - C'est la limite de la talmania.
00:34:45 Gabriel Attal a été accueilli par une salve hostile
00:34:49 de la part des syndicats d'enseignants qui ont tous pris position
00:34:53 et tenu des propos très durs sur son bilan, d'abord,
00:34:59 à l'éducation nationale et ensuite sur le fait qu'il en parte
00:35:02 très rapidement comme ça.
00:35:03 Ils y voient une opération de com' et ils ont l'impression
00:35:06 d'être un peu lâchés au milieu de la rivière.
00:35:09 Et alors ça, c'est pour les enseignants.
00:35:11 Et puis, par ailleurs, il y a les Français.
00:35:12 Et les Français ne sont pas du tout non plus emballés
00:35:14 par ce remaniement, je veux dire, entre parenthèses.
00:35:16 Donc, il y a un double, au-delà des enfants des cours de récréation
00:35:21 qui font innovation à Gabriel Attal, il y a un vrai défi
00:35:25 pour le ministre, la ministre Oudéa Kacérat, qui lui succède,
00:35:32 de faire les choses, de régler les problèmes de l'éducation nationale
00:35:36 qui sont considérables et notamment les problèmes d'efficacité
00:35:39 qui ont été très bien dits.
00:35:40 Et quand on compare à l'Allemagne, de fait, la France apparaît,
00:35:43 comme pour les hôpitaux et comme pour beaucoup de choses,
00:35:45 comme un énorme ectoplasme à réformer.
00:35:48 Un autre ministère sous les projecteurs.
00:35:50 On va y revenir tout à l'heure.
00:35:51 On va pouvoir reparler du ministère de l'Éducation nationale, Yoann Usaï.
00:35:56 Il nous reste quelques minutes avant la fin de cette première partie.
00:36:00 Une autre actualité importante également ces dernières heures,
00:36:03 c'est le conflit entre Israël et les terroristes du Hamas
00:36:05 qui se déplacent au Yémen.
00:36:07 Des frappes américaines et britanniques ont visé les Houthis.
00:36:10 Cela s'est passé la nuit dernière.
00:36:12 Une réponse aux attaques répétées des rebelles yéménites
00:36:15 contre des navires commerciaux en mer Rouge.
00:36:17 Alors les terroristes du Hamas ont annoncé de lourdes répercussions.
00:36:20 Retour sur ces frappes avec Maxime Lavandier.
00:36:23 Et puis nous serons en liaison avec Elisabeth Guedel,
00:36:25 notre correspondance à New York,
00:36:27 pour en savoir un peu plus sur la stratégie des Américains.
00:36:30 Mais avant, retour sur ces frappes, Maxime Lavandier.
00:36:34 La riposte était attendue.
00:36:36 Elle s'est faite conjointement.
00:36:38 Cette nuit, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont mené des frappes
00:36:41 contre les rebelles houthis.
00:36:42 Une dizaine de sites militaires a été visée,
00:36:45 notamment à Sanaa, la capitale yéménite,
00:36:47 et dans d'autres villes, comme le montrent ces images, à Odeida.
00:36:51 73 frappes ont été effectuées,
00:36:53 faisant 5 morts et 6 blessés parmi les rebelles.
00:36:56 Dans un communiqué, le président américain Joe Biden
00:36:59 qualifie cette opération de succès,
00:37:01 visant à restaurer la stabilité en mer Rouge.
00:37:03 Ces frappes sont une réponse directe aux attaques
00:37:06 sans précédent des houthis contre des navires internationaux en mer Rouge.
00:37:10 Depuis des semaines, les houthis qui contrôlent une partie du Yémen,
00:37:12 dont le détroit stratégique de Bab el-Mandeb,
00:37:15 multiplient les attaques contre les navires présents en mer Rouge
00:37:18 et fragilisent le commerce mondial.
00:37:20 Soutenus par l'Iran, les rebelles ciblent les navires commerciaux
00:37:23 qui se dirigeraient vers Israël en réponse à la guerre
00:37:25 déclenchée après le massacre du 7 octobre.
00:37:29 Face à cette attaque, le porte-parole militaire des houthis promet des représailles.
00:37:34 L'ennemi américain et britannique porte l'entière responsabilité
00:37:39 de son agression criminelle contre le peuple yéménite,
00:37:42 qui ne restera pas sans réponse ni impunité.
00:37:45 De son côté, Joe Biden a assuré ne pas hésiter à ordonner d'autres mesures si nécessaire,
00:37:52 laissant entrevoir une possible escalade dans la région.
00:37:56 Alors pour aller plus loin, pour comprendre, Elisabeth Guedel,
00:37:59 notre correspondante à New York, est en liaison avec nous.
00:38:02 Elisabeth, bonsoir.
00:38:04 Face à un risque d'embrasement régional, elle est là à la crainte ce soir.
00:38:07 Quelle est la stratégie préconisée par les Américains ce soir ?
00:38:11 La stratégie des Américains et de leurs alliés d'ailleurs, c'est la dissuasion.
00:38:18 Ces frappes sur le Yémen en sont le message.
00:38:21 Il s'agit évidemment de sécuriser la Mer Rouge,
00:38:23 mais également de dissuader l'Iran de chercher l'escalade
00:38:27 en soutenant des rebelles, des groupes comme les houthis au Yémen.
00:38:32 Mais évidemment, il y a deux questions qui se posent.
00:38:34 Tout d'abord, dans quelle mesure cette intervention militaire de la nuit dernière
00:38:37 a été réellement un succès ?
00:38:39 Est-ce que ça a permis de diminuer, voire de supprimer,
00:38:43 la capacité des rebelles à attaquer des navires commerciaux en Mer Rouge ?
00:38:47 Ça, on devrait le savoir assez vite.
00:38:49 Et l'autre question, c'est quoi la suite ?
00:38:52 On l'a dit, Joe Biden a promis qu'il n'hésitera pas à faire ce qu'il a fait.
00:38:55 Et c'est pourquoi, nous avons un problème de liaison,
00:39:01 malheureusement avec Elisabeth Guedel,
00:39:02 que nous allons essayer de retrouver dans un instant, Denis Deschamps.
00:39:06 Déjà, revenir sur cette action conjointe des États-Unis et des Britanniques
00:39:10 pour viser les houthis, pourquoi la France n'y a pas participé ?
00:39:14 Cela aurait pu être envisageable.
00:39:16 Alors, il faut savoir que, justement, au sud de l'Arabie Saoudite et du Yémen,
00:39:21 il y a une force qui est toujours, toute l'année, présente,
00:39:24 qui est composée des États-Unis, principalement de la Grande-Bretagne et de la France,
00:39:29 pour justement sécuriser cette zone où il y a énormément de piraterie.
00:39:33 À gauche, vous avez le détroit de Bad Almandab,
00:39:37 sur lequel il y a une partie des exportations de pétrole vers le sud,
00:39:41 mais il y a aussi toute la remontée des portes conteneurs chinois
00:39:44 qui passe par le Canada de Suez.
00:39:45 À gauche, vous avez l'autre détroit qui, lui,
00:39:49 fait principalement de l'exportation de gaz et de pétrole.
00:39:52 Donc, en fait, toute cette zone-là, il y a énormément de piraterie.
00:39:54 Donc, en fait, ces trois pays-là surveillent de très, très près.
00:39:57 Maintenant, le risque qu'il y a pour ces actions des outils contre les navires marchands.
00:40:06 On a vu les réactions de Merckx et de CMACGM ces derniers jours.
00:40:10 CMACGM a doublé son prix de conteneurs.
00:40:13 On est à 3 000 dollars, on est à 6 000 dollars.
00:40:16 Et surtout, ce sont les Européens qui pourraient être les dommages collatéraux de ce problème-là.
00:40:22 Alors, des chiffres sont très, très contradictoires.
00:40:25 L'Égypte dit que le nombre de passages au Canal de Suez a baissé de 70%.
00:40:30 D'autres chiffres parlent de 25 à 30%.
00:40:32 En tout cas, ce sont des portes conteneurs qui vont vers l'Europe.
00:40:35 Les Iraniens pensent qu'en fait, ils vont stopper le flux de conteneurs pour aller jusqu'en Israël.
00:40:40 Mais en réalité, c'est toute l'Europe qui va être touchée.
00:40:42 Ce n'est pas du tout l'Amérique du Nord, l'Amérique du Sud qui vont être touchées, ni l'Afrique.
00:40:45 C'est essentiellement l'Europe.
00:40:47 Donc, en fait, ce canal-là, il est stratégique, la mer Rouge est stratégique.
00:40:50 Il y a plein de petits îlots où d'ailleurs, il faut voir s'il n'y aura pas non plus des rebelles sur ces îlots-là.
00:40:55 Donc en fait, c'est à haut risque.
00:40:57 C'est à haut risque d'embrasement pour l'Europe.
00:41:01 Maintenant, ce qu'il faut bien noter, c'est qu'on a vu les premières réactions militaires de la Grande-Bretagne et des États-Unis.
00:41:09 Je ne peux pas croire que la réaction ne va pas monter.
00:41:13 Alors justement, nous avons retrouvé Elisabeth Guedel qui nous a rejoint.
00:41:19 Elisabeth, nous avons retrouvé la liaison.
00:41:21 Nous nous interrogions à l'instant avec Denis Deschamps, donc, de la stratégie des États-Unis.
00:41:26 Est-ce que les États-Unis vont monter d'un cran ou pas ?
00:41:30 Qu'est-ce que préconisent les Américains ce soir, j'ai envie de dire ?
00:41:35 Écoutez, justement, c'est la question.
00:41:36 Qu'est-ce que sera la suite ?
00:41:37 Puisque Joe Biden a promis qu'il répondra à de nouvelles attaques.
00:41:42 Mais qu'est-ce qu'il peut faire de plus que ces attaques ciblées qui sont forcément limitées ?
00:41:47 D'autant que pour rebondir à votre question, au Congrès américain, certains élus, y compris démocrates,
00:41:53 l'aile progressive, l'aile gauche du Parti démocrate,
00:41:56 reprochent à Joe Biden d'avoir décidé ça tout seul, de ne pas avoir obtenu le feu vert du Congrès.
00:42:01 En l'occurrence, c'est le commandant en chef.
00:42:03 Il était pour lui possible de le faire,
00:42:05 surtout qu'il y a cette légitimité d'avoir une large coalition derrière lui.
00:42:10 Mais la marge de manœuvre est forcément limitée pour le président américain,
00:42:14 d'autant qu'il ne faut pas oublier qu'il est en campagne pour sa réélection.
00:42:19 Donc il ne veut pas entraîner le pays dans un nouveau conflit militaire.
00:42:23 Les Américains n'en veulent plus depuis longtemps.
00:42:26 Ça pourrait être sanctionné dans les urnes.
00:42:28 Donc évitez l'escalade avec des frappes plus fortes, une opération de plus grande ampleur.
00:42:35 Et puis évitez d'entrer dans un conflit par peur de perdre son poste lors des élections du mois de novembre.
00:42:41 Voilà la marge de manœuvre encore une fois de Joe Biden est vraiment limitée.
00:42:44 On ne sait pas ce qu'il va faire par la suite.
00:42:46 Merci beaucoup Elisabeth pour votre éclairage.
00:42:49 Elisabeth Guedel, notre correspondante donc en direct de New York.
00:42:53 Joe Biden en campagne électorale, ça aussi, c'est un élément à prendre en compte.
00:42:57 Exactement.
00:42:58 En fait, le vrai sujet est là.
00:42:59 Elisabeth l'a bien dit.
00:43:01 C'est un sujet européen.
00:43:03 Et pendant cette campagne électorale, on n'est pas encore à l'abri de voir les Américains reculer dans leur aide financière ou de matériel,
00:43:10 comme on l'a vu d'ailleurs en Ukraine, parce qu'ils vont se concentrer sur la politique intérieure très fortement.
00:43:14 Et en fait, la coalition représente à peu près une dizaine de pays.
00:43:17 Et ça va devenir très, très vite un peu une problématique européenne.
00:43:21 D'autant qu'en plus, si on n'a pas de matériel chinois, ça va poser un problème.
00:43:24 Mais ça va aussi poser un problème d'inflation, comme d'habitude.
00:43:27 Donc vous allez voir que les Européens vont être beaucoup plus à la manœuvre que les Américains.
00:43:32 Jean-Michel Fauvergue.
00:43:33 Rajoutons juste un petit détail au point de vue opérationnel.
00:43:36 C'est que les bateaux sont attaqués par des drones d'une manière générale, quelquefois par quelques missiles.
00:43:41 Et pour répondre et pour abattre ces drones, les flottes qui sont présentes et comme la dernière fois,
00:43:49 la flotte française utilise des missiles qui valent énormément cher,
00:43:54 donc dépense beaucoup d'argent pour se prémunir contre des attaques qui ne coûtent pas énormément.
00:44:01 Donc taper à la base, taper sur les bases telles que l'ont fait les Américains et le Royaume-Uni,
00:44:11 ça a du sens au niveau opérationnel.
00:44:13 C'est-à-dire qu'on attaque, on essaye de détruire les bases pour éviter d'avoir ces attaques de drones
00:44:18 qui, à la fois, sont destructrices, sont dangereuses et nous coûtent beaucoup d'argent pour les détruire en vol.
00:44:26 En tout cas, Denis Deschamps, la crainte d'une escalade ce soir.
00:44:31 Andréa Gouterres, ce qu'il s'est exprimé, on va peut-être voir à l'antenne d'ailleurs ce qu'il a dit ce soir.
00:44:37 Pardonnez-moi, son porte-parole.
00:44:38 Le secrétaire général appelle toutes les parties concernées à éviter une escalade de la situation
00:44:42 dans l'intérêt de la paix et de la stabilité en Mer Rouge et dans l'ensemble de l'Argentine.
00:44:45 C'est bien une déclaration de l'ONU.
00:44:46 On ne peut pas se tromper.
00:44:47 C'est un coup de culé.
00:44:48 On sait que c'est une déclaration-là.
00:44:49 Elle vient de l'ONU, il n'y a aucun doute.
00:44:50 C'est bon, ne vous inquiétez pas.
00:44:51 Là vraiment, ça c'est lui tout craché, il n'y a aucun doute.
00:44:54 Effectivement, Jean-Michel a raison.
00:44:57 Ils attaquent en fait le terrain parce qu'en fait, on est dans une problématique asymétrique.
00:45:01 Un drone de quelques milliers d'euros par rapport à des missiles qui se valent des centaines de milliers d'euros,
00:45:05 voire un million.
00:45:06 Donc là, c'est asymétrique.
00:45:08 Mais effectivement, ça va vite.
00:45:09 Encore une fois, souvent, on le voit avec le cynisme américain.
00:45:13 Ça va vite devenir un problème européen parce que les Américains vont aller en retrait.
00:45:16 Et qui va aller sur place ?
00:45:18 De vous à moi, qui va aller monter une armée pour aller sur place ?
00:45:21 Vous l'avez vu en Ukraine, vous l'avez vu en Israël, vous l'avez vu au Karabakh.
00:45:24 Personne ne va monter une armée.
00:45:25 Les Saoudiens, non ?
00:45:27 Alors les Saoudiens sont déjà, enfin ils sont même déjà sur place en train de chahuter.
00:45:32 Mais les Saoudiens, pour l'instant, ils sont assez en retrait.
00:45:34 Ils sont plutôt sur le plan diplomatique avec l'Égypte, Doha.
00:45:38 Il y a beaucoup de manœuvres diplomatiques.
00:45:40 Mais de toute façon, ces gens sont financés de manière extraordinaire par l'Iran.
00:45:44 Vous imaginez bien qu'ils ont du matériel.
00:45:46 Regardez à Gaza.
00:45:47 À Gaza, ils sont en guerre profonde.
00:45:49 Et ils ont encore du matériel à balancer sur Israël.
00:45:52 Imaginez les outils.
00:45:53 Vous imaginez bien qu'ils ont plein de missiles.
00:45:55 Peut-être un dernier mot, Yoann Uzayi, sur l'appel à la paix de l'ONU qui vous fait réagir.
00:46:01 On se souvient effectivement de leurs multiples déclarations
00:46:04 dans le conflit entre Israël et les terroristes du Hamas.
00:46:05 Non mais c'est ce que j'allais vous dire.
00:46:07 Fut un temps, on disait que l'OTAN était en état de mort cérébrale.
00:46:11 Là, je crois que c'est l'ONU qui est en état de mort cérébrale.
00:46:13 Quand on voit les déclarations d'Antonio Guterres,
00:46:18 ça donne envie de rire ou de pleurer.
00:46:21 L'ONU n'a plus aucune marge de manœuvre.
00:46:23 L'ONU est devenue une sorte d'outil qui ne sert absolument plus à rien.
00:46:30 On n'a plus rien à attendre de l'ONU.
00:46:32 C'est quand même extrêmement dramatique.
00:46:34 Ils n'ont plus aucune marge de manœuvre.
00:46:36 Leurs déclarations sont des déclarations qui sont d'un commun.
00:46:39 N'importe qui pourrait sortir ces communiqués.
00:46:41 Ça pourrait être écrit par un stagiaire, évidemment.
00:46:44 Les déclarations qui ont été faites lors du conflit entre Israël et la Palestine,
00:46:49 là aussi, ça fait rigoler, mais étaient vraiment scandaleuses.
00:46:54 - Scandaleuses. - Ça hésite la mort cérébrale.
00:46:57 - Et Nathan Devers, qui voulait parler sur la mort cérébrale.
00:47:02 - Pour avoir une mort cérébrale, il faut un cerveau.
00:47:05 - Ça rappelle un peu... - C'est bien dit.
00:47:07 Je n'aurais pas dit mieux.
00:47:08 - C'est comme quand il y a eu la guerre en Syrie il y a 7 ans.
00:47:11 Ça rappelle un peu la fin de la Société des Nations.
00:47:13 On peut se demander si de notre vivant,
00:47:15 nous n'assisterons pas au remplacement de l'ONU
00:47:17 par une autre organisation internationale,
00:47:19 mais qui ne sera plus présidée par le bloc occidental,
00:47:22 qui ne siégera plus à New York, etc.
00:47:23 - En tout cas, nous restons attentifs sur la situation avec les outils au Yémen,
00:47:27 la crainte d'une escalade dans les prochaines heures.
00:47:29 On verra si les Américains, les Britanniques procèdent à de nouvelles frappes.
00:47:33 Nous suivons tout cela de très près.
00:47:35 On marque une très courte pause.
00:47:36 Retour en France dans un instant.
00:47:38 On va s'intéresser au ministère de la Culture.
00:47:40 Rachida Dati, vous le savez, on en parle beaucoup depuis des heures.
00:47:44 Et bien maintenant, elle a les rênes d'une forteresse marquée à gauche.
00:47:48 Nous le savons. Nous en parlons dans un instant.
00:47:50 A tout de suite sur CNews.
00:47:51 Et de retour sur le plateau de soir, Info Week-end.
00:47:57 Judith Vintraud, Jean-Michel Fauvergue, Marc Baudrier,
00:48:00 Denis Deschamps, Nathan Devers, Yoann Usaï.
00:48:03 Ils sont là pour décrypter l'actualité, pour l'analyser, pour débattre.
00:48:07 Également dans un instant, lumière sur le ministère de la Culture
00:48:12 avec Rachida Dati.
00:48:13 On en parle beaucoup depuis quelques heures.
00:48:16 Mais avant, le point complet sur l'actualité, c'est avec vous,
00:48:18 Adrien Spiteri, c'est le journal.
00:48:20 Vous en parliez, Olivier, la nomination de Rachida Dati
00:48:28 en tant que ministre de la Culture a été une véritable surprise,
00:48:31 peut-être même la plus grosse surprise de ce remaniement,
00:48:34 car ces dernières années, la maire du 7e arrondissement de Paris,
00:48:38 ex-garde des Sceaux, n'a pas hésité à tacler l'exécutif.
00:48:42 Mathieu Deves.
00:48:43 C'est la surprise du nouveau gouvernement.
00:48:46 Même dans son propre quartier, personne n'attendait la maire
00:48:49 du 7e arrondissement de Paris au ministère de la Culture.
00:48:52 Pour moi, c'est une bonne chose.
00:48:53 Mais enfin, c'est pas parce que...
00:48:54 Je trouve que c'est surtout, c'est une femme de caractère.
00:48:56 Voilà, c'est ça qui est important.
00:48:58 Elle ne se laissera pas marcher sur les pieds.
00:49:00 Je pense qu'elle dira ce qu'elle pense.
00:49:02 Écoutez, elle est très dynamique, elle est entreprenante, elle y va.
00:49:10 Moi, je me félicite qu'elle soit là, qu'on ait pensé à elle.
00:49:14 Elle s'attrait bien à la culture, parce que c'est une femme très cultivée.
00:49:17 Pour la culture, je ne sais pas trop.
00:49:19 Après, j'ai peur que ce soit un peu la foire avec Hidalgo
00:49:23 et que ce soit très axé sur Paris, sur une guéguerre.
00:49:27 Pourtant, certains n'ont pas hésité à pointer du doigt
00:49:29 les bavures de l'ancienne ministre de la Justice.
00:49:32 Emmanuel Grégoire, le premier adjoint à la mairie de Paris,
00:49:34 rappelle ainsi la mise en examen de Rachida Dati
00:49:37 pour corruption dans l'affaire Carlos Ghosn.
00:49:39 Sa rivale socialiste, Anne Hidalgo, publie sur Instagram
00:49:42 un message plein d'ironie dans lequel elle souhaite
00:49:45 « bon courage » aux acteurs du monde de la culture.
00:49:47 Mais la réaction la plus radicale est sans aucun doute celle d'Éric Ciotti.
00:49:51 Le président des Républicains décide d'exclure Rachida Dati du parti.
00:49:55 Une décision ridicule selon Franck Louvrier,
00:49:57 le maire Les Républicains de La Baule.
00:50:00 Ça ne mène qu'à faire un trou supplémentaire
00:50:02 dans le trou dans lequel ils sont.
00:50:05 Parce que c'est très simple, le choix de Rachida Dati, c'est quoi ?
00:50:07 D'abord, de la part de Gabriel Attal, à mon avis,
00:50:09 c'est l'incarnation de l'audace.
00:50:12 Il est jeune, il se dit je vais miser sur des professionnels.
00:50:15 C'est ce que voulait, en fin de compte, Gabriel Attal
00:50:17 et ce qu'avait senti le président de la République aujourd'hui.
00:50:20 Un coup politique pour Emmanuel Macron,
00:50:22 avec une personnalité bien identifiée par les Français
00:50:25 et un transfuge de la droite pour le camp présidentiel.
00:50:28 C'était l'une des principales figures de la mémoire des victimes de Mohamed Mera.
00:50:34 Samuel Sandler, 77 ans, est décédé aujourd'hui.
00:50:38 Il était le père et le grand-père de trois des victimes
00:50:40 de l'attentat d'Ozar Athora à Toulouse.
00:50:42 Il avait eu lieu en mars 2012.
00:50:44 Samuel Sandler était aussi administrateur du consistoire central.
00:50:49 Dans le reste de l'actualité, des commerçants du Var
00:50:52 dévoilent le visage de leurs cambrioleurs.
00:50:54 Ils ont affiché sur les réseaux sociaux des captures d'écran
00:50:57 de leurs caméras de vidéoprotection.
00:50:59 Une démarche illégale mais nécessaire selon eux pour alerter sur la situation.
00:51:04 Illustration à Holyhool chez ce commerçant avec Marie-Victoire Diodonné.
00:51:08 L'exaspération.
00:51:12 C'est ce qui a motivé ce gérant dans le Var,
00:51:14 cambriolé pour la deuxième fois en deux ans,
00:51:17 à diffuser sur les réseaux sociaux des captures d'écran
00:51:20 de ses caméras de surveillance qui permettent d'identifier leur cambrioleur.
00:51:23 Avec un maître mot, stop à l'impunité.
00:51:26 On veut que tout ça, ça s'arrête.
00:51:28 Qu'on protège les petits commerçants parce que ces personnes-là vont aller à Carrefour,
00:51:31 elles vont voler un paquet de gâteaux, elles vont appeler la gendarmerie.
00:51:34 Et que nous, en fait, ils nous prennent la caisse,
00:51:36 ils nous envoient avec pas de patrouille, on appelle le 17, pas de patrouille,
00:51:38 à les porter plainte le lendemain.
00:51:40 Et puis ça finit dans les tiroirs et on n'a plus de nouvelles.
00:51:43 C'est pour protéger les autres commerçants
00:51:45 et donner un signal d'alerte de plein le cul, tout simplement.
00:51:49 La démarche est pourtant illégale, passible d'un an de prison
00:51:53 et de 45 000 euros d'amende pour non-respect de l'intimité.
00:51:56 Mais Emmanuel Ruez est décidé et en colère.
00:51:59 C'est interdit de voler, par contre c'est nous les victimes
00:52:01 et on doit encore les protéger ces gens-là, respecter leur vie privée.
00:52:04 Donc arrivé un moment, non, je suis désolé.
00:52:06 En quelques jours, la publication a été partagée près de 600 fois.
00:52:10 Le soutien est important dans le Var,
00:52:12 où ces démarches, désespérées et controversées, se multiplient.
00:52:17 Devant la Cour internationale de justice,
00:52:20 Israël plaide la légitime défense.
00:52:23 Les Tahébreux assurent qu'ils ne cherchent pas
00:52:25 à détruire le peuple palestinien à Gaza.
00:52:28 Les autorités rejettent les accusations de génocide.
00:52:31 L'Afrique du Sud avait saisi le mois dernier
00:52:33 la Cour internationale de justice.
00:52:36 Et puis Akif Frichisunak et Volodymyr Zelensky
00:52:39 annoncent un accord sans précédent de sécurité,
00:52:42 un accord de 10 ans entre le Royaume-Uni et l'Ukraine.
00:52:45 Le Premier ministre britannique a effectué une visite surprise.
00:52:49 Il promet également des milliers de drones
00:52:51 aux pays toujours en guerre contre la Russie.
00:52:53 Stéphane Séjourné, nouveau chef de la diplomatie française,
00:52:56 est en route pour Kiev.
00:52:58 Le but témoigner, le soutien de la France à l'Ukraine.
00:53:02 Merci beaucoup mon cher Adrien.
00:53:04 On vous retrouve à 23h30 pour un nouveau point complet sur l'actualité.
00:53:07 Vous en parliez au début de votre journal.
00:53:09 La surprise de ce gouvernement, de ce nouveau gouvernement,
00:53:13 c'est bien sûr Rachida Dati au ministère de la Culture.
00:53:16 Alors voici ses mots lors de la passation des pouvoirs ce matin.
00:53:20 « Chacun sait que j'aime me battre, n'ayez pas peur. »
00:53:23 Une affirmation juste avant de prendre les rênes d'une forteresse
00:53:26 que l'on sait à gauche, on va en parler dans un instant,
00:53:28 mais avant, retour justement sur la passation des pouvoirs
00:53:31 avec Rachida Dati signée Miquel de Santos.
00:53:35 Vous serez la béquille d'Emmanuel Macron.
00:53:36 Emmanuel Macron il viendra vous voir en disant
00:53:38 « S'il vous plaît je veux voter la... »
00:53:39 Des propos presque prémonitoires
00:53:42 prononcés par Jordan Bardella le 19 juin 2022.
00:53:46 Moins de deux ans plus tard, Rachida Dati a été nommée hier
00:53:49 ministre de la Culture par le chef de l'Etat.
00:53:52 Quinze ans après son départ de la place Vendôme,
00:53:54 elle retrouve un poste au gouvernement.
00:53:57 L'enfant de Saint-Rémy, deuxième d'une fratrie de 11 enfants,
00:54:00 commence concrètement sa carrière politique en 2002
00:54:03 où elle intègre le cabinet de Nicolas Sarkozy,
00:54:06 alors ministre de l'Intérieur.
00:54:08 Après l'élection de son mentor en 2007,
00:54:11 cette magistrate de formation devient garde des Sceaux.
00:54:14 En deux ans, elle met notamment en place les peines planchées
00:54:17 et la réforme de la carte judiciaire.
00:54:19 Candidate aux élections municipales à Paris en 2020,
00:54:22 mais battue par Annie Dalgo,
00:54:24 la maire du 7e arrondissement de la capitale
00:54:26 s'est illustrée ces dernières années
00:54:28 dans des passes d'armes avec sa rivale.
00:54:30 Mais quel mépris, mais quel irrespect.
00:54:33 Oui ça vous fait sourire et ça vous fait rire.
00:54:36 Ça ne fait ni sourire ni rire les Parisiens.
00:54:38 Une période durant laquelle elle tacle aussi
00:54:41 Emmanuel Macron et son parti.
00:54:43 En marche c'est quoi ?
00:54:44 C'est des traites de gauche, des traites de droite.
00:54:47 Sa nomination surprise a suscité de vives réactions.
00:54:50 Elle a été immédiatement exclue du parti Les Républicains.
00:54:53 On a entendu Yoann Ouzaï, les tacles de Rachida Dati
00:54:58 visant notamment Emmanuel Macron et son gouvernement, sa politique.
00:55:01 Alors ce matin elle disait "chacun sait que j'aime me battre, n'ayez pas peur".
00:55:04 Selon vous, quelle stratégie pour elle,
00:55:06 à présent dans le ministère de la Culture,
00:55:08 elle va devoir se faire aimer, se faire respecter ?
00:55:11 Je pense qu'il y a une grande appréhension
00:55:14 de la part du monde de la culture,
00:55:15 qui effectivement après Reema Abdel-Malak,
00:55:18 vont devoir travailler avec Rachida Dati.
00:55:22 Effectivement, ce sont deux mondes complètement différents
00:55:25 et peut-être deux visions de la culture différentes aussi.
00:55:28 On verra bien ce qu'elle veut faire du monde de la culture.
00:55:30 Elle n'est pas connue, Rachida Dati,
00:55:32 pour avoir un tropisme particulier pour la culture.
00:55:36 Ça n'est pas lui faire offense que de dire qu'elle n'a jamais
00:55:39 trop parlé de culture durant sa carrière politique.
00:55:42 Donc on verra bien ce qu'elle fera.
00:55:45 Mais en tout cas, je ne crois pas qu'elle soit entrée au gouvernement
00:55:49 par affection pour la culture.
00:55:50 Si elle y est entrée, c'est parce qu'elle a une stratégie
00:55:53 qui est une stratégie effectivement parisienne,
00:55:56 conquérir la ville de Paris.
00:55:58 Elle pense à cela matin, midi et soir.
00:56:00 Je ne vais pas dire en se rasant parce que c'est une femme,
00:56:02 mais on aurait pu le dire pour un homme.
00:56:04 Elle est obsédée par cela, par la mairie de Paris.
00:56:06 Donc en entrant au gouvernement, elle se dit qu'elle aura à la fois
00:56:09 le soutien d'En Marche et elle espère avoir le soutien de Renaissance
00:56:12 et le soutien des Républicains.
00:56:15 Elle va essayer de négocier cela durant les deux ans qui restent
00:56:17 avant l'élection municipale.
00:56:18 Une candidate qui rassemble plusieurs camps pour pouvoir,
00:56:23 cette fois, espérer battre Anne Hidalgo.
00:56:25 Surtout que selon mes informations,
00:56:27 elle a eu la confirmation du président de la République
00:56:30 que le mode de scrutin à Paris sera réformé.
00:56:34 Et ce sera en 2026 un scrutin universel,
00:56:37 ce qui n'est pas le cas en ce moment.
00:56:39 Le chef de l'État, encore une fois, selon mes informations,
00:56:41 lui a assuré que cette réforme était prête et qu'elle allait être votée
00:56:45 et mise en œuvre pour 2026.
00:56:48 Judith Vintraud, donc effectivement Rachid Haddad
00:56:51 et au ministère de la Culture, mais derrière une stratégie,
00:56:54 on l'aura compris pour Paris.
00:56:56 Néanmoins, il va falloir quand même.
00:56:59 Cette histoire de mode de scrutin est extrêmement importante
00:57:01 puisque on se souvient que Bertrand de Lanoé, par exemple,
00:57:03 avait été élu alors qu'il avait moins de voix
00:57:07 par le jeu des scrutins par arrondissement,
00:57:10 par la loi PLM, Paris-Londres-Marseille,
00:57:13 que son adversaire de droite.
00:57:15 C'est comme ça qu'il était arrivé à la mairie de Paris.
00:57:18 Mais pour en revenir à que va-t-elle faire dans un milieu de gauche,
00:57:22 moi j'ai la crainte inverse, c'est qu'elle se coule trop dans le moule.
00:57:26 J'ai été étonnée par exemple de l'entendre dire
00:57:30 dès ses premiers mots,
00:57:31 je défendrai l'exception culturelle française.
00:57:34 Et là, je renvoie au livre d'une autre transfuge de la droite,
00:57:38 Roselyne Bachelot.
00:57:40 Alors, pas pendant qu'elle était ministre de la Culture,
00:57:42 mais dans son livre, elle explique que l'exception culturelle française,
00:57:47 c'était un système de connivence qui permettait l'entre-soi
00:57:52 et qui permettait à ses bénéficiaires de vivre bien
00:57:56 en produisant des bides.
00:57:57 Je reprends exactement les mots.
00:58:00 - Elle était assez dure avec elle d'ailleurs.
00:58:01 - Les mots qu'elle avait employés.
00:58:03 Et là, apparemment, Rachida Dati,
00:58:05 ça ne la dérange pas de perpétuer ce système.
00:58:08 - En tout cas, Nathan Devers, on va écouter à la fois
00:58:10 Rima Abdulmalak ce matin et ensuite les mots de Rachida Dati.
00:58:14 Vous parliez il y a un instant, Yoann Usahi, d'une vision différente.
00:58:17 Peut-être qu'on l'entend justement ici, cette vision différente.
00:58:20 Écoutez.
00:58:21 - J'aurais aussi aimé poursuivre le travail sur des projets
00:58:25 qui me tiennent à cœur.
00:58:27 La maison du dessin de presse,
00:58:29 l'Institut de la France et de l'Algérie,
00:58:32 la maison des mondes africains,
00:58:34 tous trois annoncés par le président de la République,
00:58:37 tous trois nous reliant à notre histoire
00:58:40 et à une part de notre humanité.
00:58:42 - C'est maintenant mon tour de prendre ma part dans cette histoire.
00:58:46 Élue de Paris,
00:58:48 je sais combien la capitale est riche en offres culturelles.
00:58:51 Je veillerai à les maintenir en m'intéressant de près,
00:58:54 et vous l'avez rappelé, à son patrimoine.
00:58:56 Et en particulier à une réalisation formidable,
00:59:01 qui est un défi, mais qui est un moment aussi historique.
00:59:04 Celui qu'avait lancé le président de la République en 2019,
00:59:07 la réouverture de Notre-Dame cette année.
00:59:10 - Alors il est vrai, Nathan Devers,
00:59:11 que le ministère de la Culture est très vaste.
00:59:13 Cela va du patrimoine au spectacle en passant par la télévision.
00:59:16 Mais d'un côté, quand on entend Rima Abdulmalak,
00:59:19 qui nous parle de la maison du dessin de presse,
00:59:21 de l'Institut de la France et de l'Algérie notamment,
00:59:23 et de l'autre, Rachida Dati,
00:59:25 le premier monument qu'elle évoque, c'est Notre-Dame de Paris.
00:59:27 Est-ce que cela pourrait dire quelque chose
00:59:30 des deux visions différentes entre ces deux femmes ?
00:59:33 Je vous sens souffler, non ?
00:59:34 - Parler de vision de la culture,
00:59:35 pour parler de ça dans un cas ou dans l'autre,
00:59:37 le ministère de la Culture a été créé en 1959
00:59:40 pour Malraux, par le général de Gaulle.
00:59:42 Malraux qui est resté jusqu'au départ du général.
00:59:45 Malraux qui était quelqu'un qui avait très bien compris
00:59:48 que c'est le ministère le plus important de tous les ministères.
00:59:50 Et le général de Gaulle était d'ailleurs d'accord avec lui là-dessus.
00:59:54 Lui qui aimait vraiment la France,
00:59:56 qui avait vraiment compris ce que veut dire le mot France,
00:59:58 et qui avait compris que c'était un ministère central,
01:00:01 pas fait pour des petits politiciens,
01:00:03 pas fait pour des gens qui échangent leurs strapontins
01:00:05 et qui peuvent passer d'un ministère à l'autre
01:00:06 et qui aimeraient avoir des ministères plus importants,
01:00:08 qui disent une phrase.
01:00:09 Je n'ai rien contre Rachida Dati,
01:00:11 j'ai même de l'estime beaucoup pour elle personnellement,
01:00:13 mais est-ce que Malraux aurait dit
01:00:14 "Paris est une ville riche en offres culturelles" ?
01:00:16 Est-ce que vous imaginez une seule seconde
01:00:18 quelqu'un comme Malraux dire ça ?
01:00:19 C'est là qu'on voit que nous sommes vraiment dirigés
01:00:21 par des nains, depuis le général de Gaulle.
01:00:23 – Vous y allez fort.
01:00:25 – Non, vraiment je l'assume, depuis le général de Gaulle,
01:00:28 à l'exception peut-être de Jack Lang,
01:00:30 il avait une vision, on pouvait l'aimer ou ne pas l'aimer,
01:00:31 mais il avait une vraie vision de la culture.
01:00:34 Il n'y a eu aucun ministre de la culture en France,
01:00:36 je vous rappelle, peut-être Frédéric Mitterrand,
01:00:38 je vous rappelle quand même une chose,
01:00:40 quand François Hollande était président,
01:00:42 il y a eu un documentaire qui s'appelait "Un temps de président",
01:00:44 qui était absolument passionnant,
01:00:45 et on voit un moment, un remaniement,
01:00:47 où Fleur Pellerin arrive à la culture,
01:00:48 et elle dit à François Hollande,
01:00:50 et elle ne sait pas qu'elle est filmée,
01:00:51 et elle lui dit "mais pourquoi tu m'as foutu à la culture,
01:00:53 j'en ai rien à foutre de tout ça",
01:00:55 et il lui répond "ah mais non, c'est très facile comme ministère,
01:00:57 tu vas ouvrir toutes les semaines et tu dis aux gens que c'est très bien".
01:01:00 Voilà, et donc c'est un…
01:01:02 moi je… après à la limite on pourrait supprimer le ministère de la culture,
01:01:04 ça ne sert à rien, on peut faire un ministère de la télé-réalité,
01:01:07 je veux dire, au point où on en est, ce serait peut-être plus intéressant,
01:01:09 ou on estime qu'on remet vraiment des gens qui ont leur place
01:01:13 dans ce ministère qui est le plus important.
01:01:15 – Mais peut-être que nous pouvons laisser la chance aux produits,
01:01:17 comme dit l'expression de Nid Deschamps.
01:01:19 – Alors, ce qui est assez intéressant, c'est que, comme le disait Nathan,
01:01:22 on oublie de le dire parce qu'on est des enfants gâtés
01:01:24 et on baigne dedans toute la journée,
01:01:26 la culture c'est l'un des pouvoirs les plus puissants au monde,
01:01:29 le "soft power", le pouvoir de la diplomatie de l'amitié,
01:01:33 c'est le plus puissant.
01:01:34 La France a un patrimoine extraordinaire,
01:01:37 je ne parle même pas que du relief, je parle de son histoire,
01:01:39 la cathédrale de Paris, mais pas que, la langue, tout ça,
01:01:42 et en fait on est tellement habitué à ça
01:01:45 qu'on n'a même plus conscience de cette richesse-là.
01:01:48 75 millions de gens sont venus visiter la France en 2023, c'est colossal !
01:01:55 Et ça, je pense que ce ministère-là a toute sa place,
01:01:59 mais j'ai peur que malheureusement il soit détourné
01:02:01 au détriment d'un intérêt politique,
01:02:02 puisque tout de suite elle parle du patrimoine et de Paris,
01:02:05 elle ne parle pas de la France, de l'Auvergne ou de toutes les régions,
01:02:08 et ça, c'est pas bon.
01:02:09 – Elle a parlé de sa volonté aussi de proposer la culture à la France populaire,
01:02:14 elle l'a évoqué.
01:02:15 – Il y a une chose qui serait intéressante,
01:02:17 puisque là on a une ministre de la Culture qui est de droite,
01:02:20 vraiment de droite, Rachida Dati,
01:02:22 c'est de voir par exemple ce qu'elle fait des subventions à la presse,
01:02:25 la presse écrite, qui est très largement subventionnée dans ce pays,
01:02:28 vous savez, et jusqu'à présent la presse écrite de gauche
01:02:32 était très très très fortement subventionnée,
01:02:34 je pense à Libération par exemple,
01:02:36 qui est un journal que plus personne ne lit,
01:02:38 à part quelques bobos parisiens,
01:02:40 non mais c'est ça les lecteurs de Libération,
01:02:42 plus personne ne lit Libération dans ce pays,
01:02:43 et pourtant ils ont des subventions absolument colossales,
01:02:46 alors que certains journaux de droite, étonnamment,
01:02:50 qui sont eux quand même beaucoup plus lus,
01:02:52 ne sont pas du tout subventionnés, ont zéro subvention,
01:02:55 là-dessus elle aura un véritable pouvoir.
01:02:57 – Mais ça monte effectivement cette forteresse de gauche
01:03:01 qu'est le ministère de la Culture, Jean-Jean-Michel Pauvergne.
01:03:03 – Oui sans doute, vous avez raison,
01:03:04 bien évidemment, ça serait difficile de dire le contraire,
01:03:07 mais moi ce que je voulais dire c'est que la culture est protégée en France,
01:03:11 elle est protégée, les livres sont protégés depuis Jacques Lang,
01:03:16 la musique est protégée, les créations cinématographiques sont protégées aussi.
01:03:21 – Oui mais dans quelles conditions ?
01:03:22 – Sont protégées aussi, et le rôle d'une ministre de la Culture,
01:03:26 c'est aussi et avant tout, à mon avis,
01:03:30 aussi de faire le ménage dans toutes ces subventions qui s'empilent,
01:03:34 et qui nous coûtent énormément d'argent,
01:03:36 je pense qu'il y a des choses à faire, il y a des focus à avoir,
01:03:40 et je pense que Rachida Dati, avec le caractère qu'elle a,
01:03:43 elle est capable de faire ça, et ça c'est quelque chose,
01:03:45 moi, qui me semble plus important,
01:03:47 parce qu'en réalité une ministre de la Culture,
01:03:50 alors effectivement, sauf les, excepté les grands ministres de la Culture
01:03:55 que vous avez cités, Nathan, Malraux, Lang, voilà,
01:04:01 mais les autres sont aussi des chefs d'administration,
01:04:04 et ils se doivent aussi de gérer l'argent public et d'aller dans le bon sens,
01:04:08 d'arrêter un peu cette production de,
01:04:11 quelquefois de navets qui nous coûtent très cher,
01:04:14 et aussi d'affirmer pendant les remises de prix,
01:04:19 comme l'a fait d'ailleurs Mme Aboul Malaki qui vient de partir,
01:04:25 d'affirmer pendant les remises de prix,
01:04:27 de se battre contre l'espèce de biotope culturel woke,
01:04:34 et de dire que l'État met de l'argent, de l'argent du contribuable,
01:04:41 pour les aider, et qu'ils arrêtent un peu de leur entraînement.
01:04:45 - Rima Aboul Malak faisait à la culture,
01:04:46 que Papandyaï a essayé de faire à l'éducation,
01:04:49 notamment, rappelez-vous, avec son projet "Sans un visage de la relève",
01:04:54 où elle voulait nommer des personnalités issues de la diversité
01:04:59 à la tête des grandes institutions culturelles,
01:05:02 en gros, elle faisait du racisme anti-blanc,
01:05:05 et elle s'en est défendue en disant "non, non, mais,
01:05:07 il n'y aura pas que la couleur de peau comme critère".
01:05:10 - Mais est-ce que l'on peut s'imaginer, Marc Baudrier,
01:05:13 que Rachida Dati s'engage contre le wokisme dans la culture ?
01:05:17 Jean-Michel Fauvergue évoquait ce wokisme,
01:05:19 qui gangrène notamment les films des navets,
01:05:21 parfois, qui n'ont aucun intérêt, si ce n'est idéologique.
01:05:24 - C'est toute la difficulté de ce dossier,
01:05:27 c'est qu'on ne sait pas du tout quelle a été la mission
01:05:29 que lui a confiée Emmanuel Macron,
01:05:31 on ne sait pas du tout la liberté qu'elle aura,
01:05:34 et ce qu'on sait par contre,
01:05:35 c'est qu'elle aura une opposition en interne absolument massive,
01:05:38 parce que le monde de la culture,
01:05:40 d'abord, la culture, ça se fait très sympa,
01:05:43 on pense aux livres, au cinéma sympa, etc.
01:05:46 C'est d'une technicité et d'une complexité,
01:05:50 avec des sous-commissions dans des commissions,
01:05:52 dans des trucs de subventionnés, etc.
01:05:55 C'est d'une complexité complètement dingue.
01:05:57 Il faut rentrer dans la machinerie du CNC, par exemple,
01:06:01 le Centre National du Cinéma,
01:06:04 pour comprendre à quel degré de dinguerie administrative
01:06:08 on en arrive en France.
01:06:09 Quel degré de République des Copains ?
01:06:11 Voilà, c'est ce que j'allais dire,
01:06:12 avec des gens qui se cooptent, etc.
01:06:13 Donc, quelle sera sa liberté ?
01:06:15 Est-ce que Macron lui a donné toute liberté
01:06:17 pour foutre un bazar dingue là-dedans ?
01:06:19 Alors, est-ce que c'est elle qui ne va pas faire le spectacle,
01:06:23 justement, Rachida Dati ?
01:06:24 Le bazar dingue peut être un peu plus léger.
01:06:27 La flingueuse Rachida Dati, la puncheuse,
01:06:29 je vous propose de regarder quelques extraits,
01:06:32 justement, de ses sorties,
01:06:34 et peut-être que face au monde des acteurs
01:06:38 de la culture dite vivante,
01:06:40 eh bien, ça pourra chauffer entre Rachida Dati...
01:06:43 On va regarder, justement, Rachida Dati au Conseil de Paris.
01:06:47 Elle s'adressait à Anne Hidalgo.
01:06:50 Mais quel mépris, mais quel irrespect !
01:06:53 Oui, ça vous fait sourire et ça vous fait rire.
01:06:55 Ça ne fait ni sourire, ni rire les Parisiens.
01:06:58 Irrespect du Conseil de Paris.
01:07:01 Avec une attitude qui met à mal
01:07:05 le fonctionnement démocratique de cette Assemblée.
01:07:08 Ces 12 derniers mois, votre taux de présence en séance
01:07:11 dépasse à peine les 20% et ne cesse de décroître.
01:07:16 Oui, un constat unanime, Paris vous ennuie.
01:07:21 Oui, les Parisiens vous ennuient.
01:07:23 Cette présence est aussi anecdotique
01:07:26 que votre score à l'élection présidentielle
01:07:30 d'1,7%. Oui, ça fait mal.
01:07:33 1,7%.
01:07:35 20 000 voix.
01:07:36 Oui, 20 000 voix.
01:07:38 Eh oui, ça fait mal.
01:07:40 On peut imaginer Yoann Uzei, Rachida Dati
01:07:42 s'adresser de la sorte à des acteurs du monde de la culture.
01:07:47 Vous pensez que ça peut chauffer ?
01:07:50 Je pense qu'elle va être assez consensuelle.
01:07:51 La campagne pour Paris, c'est assez compliqué.
01:07:54 Et puis en fait, ce monde-là...
01:07:56 Quand vous faites campagne pour Paris,
01:07:58 on sait bien qu'il faut effectivement, si possible,
01:08:00 avoir le monde de la culture dans sa poche,
01:08:04 comme il faut être aussi, par exemple, un peu "gay friendly"
01:08:07 pour accéder à la mairie de Paris.
01:08:08 C'est vrai, il y a tout un tas de cases, de codes à respecter.
01:08:12 Il y a la cérémonie des Césars prochainement.
01:08:14 Oui, ça sera.
01:08:15 Le 23 février.
01:08:16 On sait que les ministres, le ministre de la Culture,
01:08:18 en général, est pris à partie par les intermittents.
01:08:20 Ça sera un premier test pour elle.
01:08:22 Effectivement, on verra si elle est prise à partie.
01:08:24 On verra si elle répond, de quelle manière
01:08:26 on verra ce qu'elle répond.
01:08:28 Mais je pense qu'elle ne va pas aller directement
01:08:31 à la confrontation, en tout cas,
01:08:33 pas dès son arrivée au ministère de la Culture.
01:08:35 Et puis, aller à la confrontation avec ce monde-là,
01:08:38 j'allais vous dire, c'est un combat qui est perdu d'avance,
01:08:39 en réalité, parce qu'ils ont une puissance
01:08:41 et un pouvoir de nuisance qui est énorme.
01:08:44 On se souvient de la grève des intermittents à l'été.
01:08:47 C'était assez lointain, tout cela,
01:08:49 mais ils avaient perturbé tous les festivals de l'été.
01:08:51 Tout avait été annulé.
01:08:53 On peut le faire, mais il faut une totale abnégation.
01:08:56 Absolument, c'est vrai.
01:08:57 Il faut renoncer en particulier à conquérir l'Amérique.
01:09:00 Il faut surtout avoir le soutien du gouvernement
01:09:02 et on imagine mal, enfin, du chef du gouvernement
01:09:04 et du chef de l'État.
01:09:06 Et on imagine mal que l'homme Emmanuel Macron
01:09:08 et sa première ministre de l'époque,
01:09:10 qui avait nommé Rima Abdul-Malak,
01:09:13 donnent leur bénédiction à un espèce de défouraillage.
01:09:17 Oui, et c'est vrai qu'on a entendu Rachida Dati ce matin,
01:09:22 plutôt émue, plutôt calme et sereine
01:09:24 lors de sa première prise de parole comme ministre de la Culture.
01:09:27 On la suivra bien évidemment de très près.
01:09:29 On suivra ça.
01:09:30 Et notamment, premier test, cérémonie des Césars
01:09:33 en février prochain.
01:09:34 Nous n'en avons pas encore parlé, la santé,
01:09:36 puisque désormais, le ministère de la Santé
01:09:39 recouvre aussi le travail et les solidarités.
01:09:42 Alors à sa tête, Catherine Vautrin,
01:09:44 issue, elle aussi, de la droite libérale.
01:09:46 La dilution de la santé dans un ministère et l'Agerie
01:09:49 peut étonner, c'est vrai,
01:09:51 quand on connaît les problématiques dans les hôpitaux.
01:09:53 Je vais vous poser la question dans un instant.
01:09:55 Mais avant, demandons l'avis à notre invitée,
01:09:59 qui est en liaison avec nous, directement concernée,
01:10:01 puisqu'elle est médecin, elle se bat pour l'hôpital.
01:10:03 Le docteur Muriel Mollo,
01:10:05 auteur de Pénurie de soignants, l'enquête choc.
01:10:08 C'est aux éditions Enfortas, est en liaison avec nous.
01:10:12 Docteur, bonsoir.
01:10:13 Merci d'avoir accepté notre invitation.
01:10:15 Peut-être pour commencer, je lui disais,
01:10:16 la dilution de la santé dans un ministère élargi,
01:10:19 dans le contexte que nous connaissons,
01:10:21 un hôpital en très mauvaise santé.
01:10:23 Est-ce que cela vous choque ?
01:10:25 Alors, à priori, ça peut choquer,
01:10:30 mais finalement, après réflexion,
01:10:32 le monde de la santé est très concerné par le travail.
01:10:38 C'est une des préoccupations essentielles,
01:10:40 puisque autant à l'hôpital qu'en libéral,
01:10:46 le problème des bas salaires, des 35 heures,
01:10:48 la souffrance au travail,
01:10:49 le nombre d'internes qui se suicident,
01:10:51 les problèmes d'effectifs,
01:10:53 tous ces problèmes qui font fuir les soignants,
01:10:55 qui les démotivent.
01:10:56 Finalement, c'est un problème de manque d'attractivité
01:11:00 de ces professions-là.
01:11:02 Et donc, le fait qu'elles soient également
01:11:04 en charge du ministère du Travail,
01:11:06 peut-être que ça peut aider.
01:11:08 L'objectif numéro un, c'est vraiment de recréer de l'attractivité,
01:11:12 redonner de l'attractivité au métier de la santé.
01:11:14 Donc, ça peut être finalement synergique.
01:11:18 En tout cas, pour la première fois,
01:11:20 ce n'est pas un médecin qui est à la tête
01:11:21 du ministère de la Santé sous Emmanuel Macron.
01:11:25 Catherine Vautrin, 63 ans,
01:11:27 déjà ministre déléguée à la Cohésion sociale de Jacques Chirac,
01:11:30 puis présidente du Grand Reims.
01:11:32 Pour autant, n'est-ce pas préférable finalement
01:11:35 d'avoir ce type de profil à la santé,
01:11:38 plutôt qu'un médecin, quand on sait les problématiques,
01:11:40 notamment de gestion aujourd'hui au ministère de la Santé ?
01:11:45 Je pense que c'est effectivement mieux de ne pas avoir un médecin,
01:11:48 parce qu'elle aura certainement une vision plus élargie,
01:11:53 une vision plus globale du problème.
01:11:55 Elle sera loin du corporatisme hospitalo-universitaire,
01:11:59 comme ont été les buzyns et les rangs,
01:12:01 avec une vision certainement plus étendue
01:12:04 pour régler les problèmes très complexes qui touchent la santé,
01:12:09 et donc des problèmes qui touchent à la fois à l'économie,
01:12:11 à la finance, à l'industrie, au travail.
01:12:15 Parce qu'un médecin voit le problème du petit bout de sa lorgnette,
01:12:19 et je pense que là, ce sera une vision plus globale.
01:12:22 Je pense qu'il faut vraiment une personnalité politique.
01:12:25 C'est une femme qui est quand même de la bouteille,
01:12:27 qui a quand même de l'expérience.
01:12:34 En tout cas, allons peut-être au cœur des choses.
01:12:37 On a vu, il y a eu énormément d'argent injecté ces dernières années.
01:12:42 On le constate, visiblement, ça ne fonctionne pas.
01:12:44 L'hôpital est toujours dans un état catastrophique.
01:12:47 Cela l'est fait depuis des années.
01:12:49 Ce n'est donc pas la solution.
01:12:51 Pour vous, quels sont les chantiers prioritaires
01:12:54 urgemment à mettre en œuvre, selon vous, pour la nouvelle ministre ?
01:12:59 Je pense qu'à l'hôpital, vraiment, la première chose à faire,
01:13:03 c'est vraiment, tout le monde le réclame,
01:13:05 c'est une co-gouvernance.
01:13:07 Il faut vraiment que les médecins prennent part aux décisions.
01:13:10 Et ce n'est pas que des administratifs,
01:13:13 mais à la fois des médecins et des administratifs,
01:13:18 pour prendre des décisions,
01:13:19 et que les médecins puissent mettre leur veto
01:13:21 quand des propositions ne sont pas acceptables,
01:13:24 qu'ils prennent part aux décisions.
01:13:26 C'est vraiment important.
01:13:29 Après, en ville, pour régler le problème de la pénurie de soignants,
01:13:34 en fait, c'est un problème aussi.
01:13:36 En ville, je pense que la première chose à faire,
01:13:38 ce serait vraiment de régler le problème,
01:13:39 de résoudre le problème des lapins,
01:13:41 puisque c'est quand même considérable.
01:13:43 Il y a 28 millions de consultations perdues,
01:13:46 donc ça équivaut à l'activité de 5600 médecins par an,
01:13:49 c'est énorme.
01:13:50 Donc voilà, c'est vraiment une solution pratique
01:13:55 à mettre en œuvre tout de suite.
01:13:56 On demande une empreinte de carte-plus,
01:13:58 il y a des moyens,
01:14:00 donc déjà deux choses, je pense,
01:14:02 qui pourraient améliorer le problème.
01:14:06 Jean-Michel Fauvergne, nous avons à plusieurs reprises
01:14:10 parlé de ce ministère de la Santé
01:14:12 et des problématiques qui y sont liées.
01:14:13 Ça vous choque, vous, ou pas, la dilution de la santé
01:14:15 dans un ministère élargi, comme nous l'évoquions à l'instant ?
01:14:18 Non, ça ne me choque pas pour plusieurs raisons.
01:14:20 D'abord, parce qu'on a eu des médecins
01:14:24 qui ont été ministres de la Santé.
01:14:27 Certains ont réussi mieux que d'autres,
01:14:29 d'autres beaucoup moins bien.
01:14:30 Je ne citerai pas de noms.
01:14:32 Donc pourquoi pas essayer quelqu'un qui n'est pas médecin ?
01:14:36 Et puis, encore une fois,
01:14:38 quand on nomme un ministre ou une ministre, en l'occurrence,
01:14:43 c'est la chef de toute une administration
01:14:47 et elle est là aussi pour impulser l'énergie politique.
01:14:52 Et après, elle va sans doute avoir des ministres délégués
01:14:56 ou des secrétaires d'État sous son autorité, bien évidemment.
01:15:00 Et ensuite, le fait de rassembler plusieurs thèmes
01:15:05 au sein d'un même ministère,
01:15:07 pour moi, ça me semble intéressant
01:15:10 parce que plus vous mettez de ministres,
01:15:12 plus vous créez de problèmes à un certain moment
01:15:14 et vous diluez un peu l'autorité.
01:15:16 Là, l'autorité est rassemblée,
01:15:17 elle va impulser la ministre
01:15:20 et ensuite, elle va se charger de vérifier.
01:15:24 C'est un principe de management assez basique, en fait.
01:15:27 Elle va se charger de faire en sorte de distribuer les missions
01:15:30 et de voir, ça c'est important aussi,
01:15:32 si ces missions-là sont exécutées sur le terrain.
01:15:35 Donc, le risque que l'on court en ayant un ministre
01:15:42 qui rassemble plusieurs secteurs,
01:15:45 et bien, comparativement à ce qu'on vient de vivre jusqu'à présent,
01:15:50 c'est peut-être le risque de l'efficacité, tout simplement.
01:15:52 Le Dr Mollo nous disait, je lui dis de vaincre trop,
01:15:54 mais c'était intéressant, finalement,
01:15:56 il y a des mesures très pratiques à prendre rapidement,
01:15:58 moins d'administratifs, par exemple.
01:16:00 -C'est bien ça.
01:16:01 Ça, c'est le mal français.
01:16:04 La surabondance d'effectifs administratifs
01:16:07 qui, dans l'éducation nationale,
01:16:10 Lisa Kaven-Hirschi, l'enseignante que vous avez interrogée,
01:16:13 l'a dit tout à l'heure, ne voit jamais,
01:16:15 c'est un tiers, ne voit jamais un élève,
01:16:17 ne sont jamais devant un élève,
01:16:19 de salariés des hôpitaux qui ne voient jamais un malade, pareil.
01:16:23 C'est environ 33 %, c'est encore plus énorme.
01:16:27 C'est le mal français et effectivement,
01:16:29 le fait que Catherine Vautrin ne soit pas médecin,
01:16:33 ne soit pas issue de ce système-là,
01:16:37 qui est le système Kouchner, en fait.
01:16:40 Bernard Kouchner a été proche, peu ou prou,
01:16:43 d'absolument tous les ministres de la Santé
01:16:46 et tous les directeurs, des grandes directions de la santé
01:16:50 qui sont succédés depuis plus de 20 ans.
01:16:52 Je mets peut-être à part Roselyne Bachelot,
01:16:54 mais elle aussi s'est coulée dans les réseaux Kouchner.
01:16:58 Catherine Vautrin n'en fait pas partie,
01:17:00 c'est plutôt une bonne nouvelle.
01:17:01 Mais pour se battre contre l'administration,
01:17:04 qui est un gros problème dans ce pays, c'est vrai,
01:17:06 il faut se battre contre les syndicats.
01:17:08 Et on en revient à ce dont on parlait tout à l'heure,
01:17:10 que ce soit dans l'éducation nationale,
01:17:12 à la santé ou à la justice,
01:17:15 certains syndicats représentent un véritable problème pour ce pays.
01:17:18 Alors c'est un peu moins vrai pour les hôpitaux,
01:17:20 c'est très vrai pour l'éducation nationale,
01:17:22 c'est très, très vrai pour la justice
01:17:24 où le syndicat de la magistrature est là,
01:17:25 carrément un poison pour la justice française,
01:17:28 disons les choses très clairement.
01:17:29 Et quand il faut avoir les moyens de se battre contre ces syndicats,
01:17:33 il faut une volonté politique, une détermination sans faille,
01:17:36 parce qu'ils ont, c'est vrai, un énorme pouvoir de nuisance.
01:17:40 Donc il faut une volonté politique et une main de fer.
01:17:43 Ça implique de prendre des risques effectivement considérables,
01:17:46 mais tant qu'on ne se battra pas contre certains syndicats dans ce pays,
01:17:49 rien ne pourra évoluer dans le bon sens,
01:17:52 parce que certains syndicats, je reprends ce terme,
01:17:54 sont des poisons pour notre pays.
01:17:55 Alors on va demander avant de vous libérer, docteur,
01:17:58 si effectivement dans le monde de la santé,
01:18:00 il y a le poison des syndicats,
01:18:02 pour reprendre les mots de Yoann Usaï aussi,
01:18:04 qu'il faut combattre pour avancer.
01:18:07 Déjà, il y a plusieurs syndicats.
01:18:10 Il y a un nombre important de syndicats,
01:18:12 donc chacun a son porte-parole,
01:18:16 chacun donne son avis.
01:18:19 Donc il n'y a déjà pas d'uniformisation.
01:18:22 C'est très diversifié.
01:18:29 Je pense que surtout, la ministre doit dire aussi la vérité aux Français.
01:18:33 Il faut qu'elle leur dise qu'il n'y a pas de solution dans l'immédiat,
01:18:37 et donc simplement dire la vérité,
01:18:39 et leur dire qu'on n'est pas au creux de la vague,
01:18:41 qu'on va l'atteindre dans 2030.
01:18:44 Et donc il faut s'habituer à ça.
01:18:49 C'est pour ça qu'elle doit prendre des solutions radicales immédiates,
01:18:54 et faire face aux syndicats pour...
01:18:59 Alors si malheureusement, nous devons encore nous attendre à un hôpital qui se dégrade,
01:19:04 nous aurons l'occasion de vous recontacter.
01:19:06 Un grand merci, docteur Muriel Mollo.
01:19:08 Je rappelle votre livre, "Pénurie de soignants, l'enquête choc",
01:19:11 et c'est aux éditions Enfortas.
01:19:14 Merci docteur pour votre éclairage.
01:19:17 Dans un instant, nous allons revenir sur la question des syndicats
01:19:20 dans le ministère de l'Éducation.
01:19:23 Intéressant, on en dira un mot.
01:19:25 Mais avant, il est 22h30, passée d'une minute.
01:19:27 Nous avons pré-emp...
01:19:28 23h30, passée d'une minute.
01:19:30 Ça passe tellement vite en votre compagnie.
01:19:32 Nous avons pris un peu de retard, pardonnez-moi mon cher Adrien.
01:19:34 Le journal tout de suite.
01:19:37 Emmanuel Macron a réuni pour la première fois son nouveau gouvernement
01:19:46 à l'occasion d'un conseil des ministres.
01:19:48 Il s'est tenu ce matin à l'Elysée,
01:19:50 trois jours après la nomination de Gabriel Attal à Matignon.
01:19:53 Avec un maître mot au travail,
01:19:55 certains ministres étaient déjà sur le terrain aujourd'hui.
01:19:59 C'était le cas justement de Gabriel Attal et d'Amélie Oudea Castera,
01:20:03 quelques heures seulement après la passation de pouvoir.
01:20:07 Le Premier ministre et la ministre de l'Éducation et des Sports
01:20:10 se sont rendus dans un collège dans les Yvelines.
01:20:12 Le but, rappeler que l'école reste l'une, si ce n'est,
01:20:15 la priorité du gouvernement.
01:20:17 Le message que je veux passer c'est que l'école sera une priorité absolue
01:20:23 du gouvernement que j'ai eu l'occasion de proposer au président de la République
01:20:27 et qui a été nommé.
01:20:29 Ce qui compte, ce ne sont pas que les mots, ce sont les actes.
01:20:33 Et donc on va continuer à agir sans relâche pour l'école de la République.
01:20:37 J'ai confiance dans l'avenir de notre école
01:20:38 parce que nous avons une feuille de route qui est claire.
01:20:42 C'est celle du choc des savoirs
01:20:43 que j'ai eu l'occasion de présenter
01:20:45 et qui a commencé à se mettre en œuvre,
01:20:47 qui va continuer à se mettre en œuvre.
01:20:49 La chance qui est la mienne de pouvoir m'inscrire
01:20:51 dans une feuille de route qui est incroyablement claire et structurée,
01:20:56 qui suit le cap fixé par le président de la République depuis 2017,
01:20:59 mais avec des actions, des jalons, des indicateurs, des objectifs précis.
01:21:05 Et ça, moi qui fonctionne comme ça,
01:21:07 j'ai dû le construire très largement sur le champ du sport ces derniers mois.
01:21:11 J'arrive, ça c'est fait.
01:21:12 Je vais gagner un temps fou.
01:21:15 Dans le reste de l'actualité,
01:21:16 la France a commandé à 42 avions de combat rafale supplémentaires.
01:21:21 L'annonce a été faite par le ministre des Armées, Sébastien Lecornu.
01:21:24 Aujourd'hui, cette commande prévue de longue date s'inscrit dans le budget 2023.
01:21:28 Elle représente un investissement de plus de 5 milliards d'euros.
01:21:32 C'est l'un des dommages collatéraux de la guerre entre Israël et le Hamas.
01:21:36 La situation en Mer Rouge est explosive.
01:21:39 Les rebelles houthis du Yémen mènent des attaques contre des navires commerciaux
01:21:43 affiliés de près ou de loin à l'État hébreu.
01:21:46 Washington et Londres ont décidé de riposter,
01:21:48 mais désormais les houthis les menacent.
01:21:51 Conséquence de ces attentions, le port d'Eilat,
01:21:53 unique porte d'entrée israélienne sur la Mer Rouge et des airs.
01:21:57 Explication de nos envoyés spéciaux sur place, Fabrice Elsner et Thibaut Marchand.
01:22:02 Depuis les attaques répétées de la part des rebelles yéménites,
01:22:04 les houthis, le port d'Eilat qui se trouve juste derrière moi
01:22:07 est quasiment à l'arrêt.
01:22:08 Selon le directeur de ce port, 90% des activités ont cessé.
01:22:13 Un port très important puisqu'il sert à l'exportation de potassium
01:22:17 vers de nombreux marchés, mais également l'importation de voitures neuves.
01:22:21 50% des voitures neuves qui viennent en Israël passent par ce port.
01:22:25 Un endroit également stratégique pour le gouvernement israélien,
01:22:28 car c'est la seule façade ouverte directement sur la Mer Rouge
01:22:31 et donc sur le marché asiatique, mais également l'Océanie.
01:22:34 Alors ici, on espère que les opérations britanniques et américaines
01:22:37 vont permettre de retrouver un certain calme dans la région
01:22:40 parce que 2400 personnes travaillent dans ce port directement ou indirectement
01:22:45 pour retrouver un semblant de calme et le retour du trafic international.
01:22:49 Et toujours dans l'activité internationale,
01:22:52 les Taïwanais sont appelés aux urnes demain pour l'élection présidentielle.
01:22:56 Trois candidats s'affrontent.
01:22:57 Une élection très attendue alors que la Chine considère le territoire
01:23:01 comme l'une de ses provinces.
01:23:02 Pékin a mis en garde à plusieurs reprises les électeurs en cas de réélection
01:23:07 d'un camp favorable à l'indépendance de l'île Corentin-Brieuc.
01:23:11 Une élection aux enjeux qui dépasse les limites de l'archipel taïwanais.
01:23:16 Ce samedi, se tient les élections où trois hommes se disputent la présidence.
01:23:20 Un scrutin qui se déroule sous la pression croissante de la Chine
01:23:24 qui revendique la souveraineté de l'île avec le regard très attentif des Etats-Unis.
01:23:30 Le statut de Taïwan est l'un des sujets les plus explosifs de la rivalité entre Pékin,
01:23:35 qui revendique la souveraineté de ce territoire,
01:23:38 et Washington, principal fournisseur d'armes de Taïwan.
01:23:43 Du côté des candidats, on a également choisi son camp.
01:23:47 L'essentiel pour Taïwan est de maintenir son système politique démocratique actuel
01:23:51 et la liberté de son mode de vie.
01:23:54 Telle est la position de Taïwan et nous savons également ce qu'il en est pour la Chine.
01:23:58 Nous devons trouver un équilibre entre les deux.
01:24:00 La Chine a appelé les électeurs de Taïwan à faire le bon choix
01:24:03 en qualifiant de grave danger le candidat du parti pro-indépendance.
01:24:08 Ce dernier est donné favori de ces élections.
01:24:11 Nous avons des idéaux de paix, mais il ne faut pas se faire d'illusions.
01:24:16 Accepter le principe chinois d'une seule Chine, ce n'est pas la vraie paix.
01:24:20 La paix sans la souveraineté, c'est juste comme en Kong, c'est une fausse paix.
01:24:25 Un week-end qui s'annonce donc décisif pour ce territoire de 23 millions d'habitants
01:24:29 qui est situé à seulement 180 km des côtes chinoises
01:24:33 et qui est considéré comme un modèle de démocratie en Asie.
01:24:37 Merci beaucoup mon cher Adrien.
01:24:41 Prochain point complet sur l'actualité, ce sera minuit avec l'édition de la nuit.
01:24:46 Je vous propose de revenir sur cette priorité absolue affichée par Gabriel Attal cet après-midi,
01:24:52 celle de l'éducation.
01:24:54 Nous entendions tout à l'heure une professeure des écoles qui est venue témoigner sur ce plateau.
01:24:58 Elle s'appelle Lisa Kamen-Ircing et elle dénonçait la toute puissance des syndicats.
01:25:04 D'où la grande difficulté finalement pour la nouvelle ministre de l'Éducation nationale
01:25:08 d'engager des réformes ou des mesures.
01:25:11 Et puis, cette même professeure des écoles soulignait également une autre problématique aujourd'hui,
01:25:17 celle des parents. Écoutez.
01:25:20 Même pour ceux qui sont pour une reprise en main et plus d'autorité à l'école,
01:25:24 ils savent bien que ce n'est pas un ministre en tapant du poing sur la table,
01:25:27 quel que soit le temps martial qu'il emploie, qui pourra régler les problèmes.
01:25:32 Il n'y a pas seulement un manque de volonté, ce sont aussi des problèmes qui sont plus larges,
01:25:36 plus généraux que les problèmes de l'école.
01:25:39 Il y a un problème d'éducation qui n'est pas un problème de l'éducation nationale,
01:25:43 un problème d'éducation des enfants par leurs propres parents.
01:25:46 Moi, j'ai des élèves qui arrivent en classe, qui sont à peu près éduqués,
01:25:50 qui disent "bonjour madame", "au revoir madame",
01:25:51 mais parfois, je suis obligée de leur demander de se conformer à ces règles de politesse.
01:25:58 Mais je sais qu'il y a des endroits, des quartiers, des lycées, des collèges
01:26:01 dans lesquels on ne peut même plus obtenir ça.
01:26:03 Donc là, ce n'est pas des professeurs qui peuvent régler ce genre de problème.
01:26:06 Et ce n'est pas un ministre qui, en tapant du poing sur la table,
01:26:10 en interdisant la baïa, en mettant un uniforme à tout le monde, va régler ce genre de problème.
01:26:15 On l'a compris, Julie Vintrobe.
01:26:17 Afficher la fermeté, oui c'est bien d'un ministre.
01:26:20 Tenir un cap, c'est beaucoup plus compliqué.
01:26:22 A la fois, on l'entendait, il faut que les parents jouent le jeu.
01:26:25 Et puis, on peut y revenir, à ces syndicats qui gangrènent, au fond,
01:26:30 le ministère de l'Éducation nationale.
01:26:32 Oui, tout à fait.
01:26:33 L'une des premières réactions de l'ensemble des syndicats de l'Éducation nationale
01:26:39 aux mesures décidées par Gabriel Attal, ministre de l'Éducation,
01:26:42 c'est "ah, c'est le retour des vieilles lunes de l'autoritarisme".
01:26:46 Pour se rendre compte du poids des syndicats,
01:26:49 Jean-Pierre Chevènement, qui avait été ministre de l'Éducation
01:26:52 entre 1984 et 1986 sous François Mitterrand,
01:26:57 m'avait raconté un jour qu'il en avait tellement marre
01:27:00 que les syndicats qui étaient dans le ministère 24 heures sur 24
01:27:05 entrent dans son bureau sans lui demander son avis,
01:27:08 qu'il avait fait enlever la poignée extérieure du bureau.
01:27:11 Ah, c'est incroyable.
01:27:13 C'est incroyable, finalement.
01:27:14 Ça montre un peu la puissance...
01:27:16 Ça montre les relations entre le ministre et les syndicats.
01:27:18 Ça montre la puissance de ce syndicat que vous soulignez tout à l'heure, Yohann Huzai.
01:27:22 Ah oui, oui, qui dans certains secteurs,
01:27:25 c'est vrai pour l'Éducation nationale, il fallait dégraisser le mammouth.
01:27:29 Ce n'était pas de Jean-Pierre Chevènement, c'était de...
01:27:32 Allègre.
01:27:33 L'eau d'Allègre.
01:27:34 L'eau d'Allègre, il fallait dégraisser le mammouth, effectivement.
01:27:37 Mais je parlais surtout de la justice.
01:27:39 La justice, le syndicat de la magistrature, je le redis,
01:27:42 est un poison pour la justice française,
01:27:44 avec une idéologie et un laxisme absolument total.
01:27:47 C'est 30% des magistrats.
01:27:48 Un magistrat sur trois qui participe à des manifestations contre la police,
01:27:53 par exemple, enfin, des syndicats dans ce pays qui,
01:27:57 vraiment, jouent contre l'intérêt national.
01:28:00 Et le syndicat de la magistrature en fait partie.
01:28:02 C'est sans doute le syndicat le plus nuisible du pays.
01:28:04 Ça, sans aucun doute.
01:28:05 Jean-Michel Fouvergue.
01:28:07 Alors, je suis évidemment d'accord avec ça.
01:28:10 Mais la problématique, c'est que de décennie en décennie,
01:28:13 on a laissé faire.
01:28:15 Et quand je dis "on", c'est l'État.
01:28:17 Les gouvernements successifs, les gouvernants ont laissé faire.
01:28:21 Et ils n'ont pas voulu reprendre en main.
01:28:23 Ils n'ont pas voulu mener ce combat.
01:28:24 Le combat sera dur, certes.
01:28:26 Il va falloir le mener.
01:28:28 Si on veut réussir à réformer, il faut une colonne vertébrale.
01:28:32 Et cette colonne vertébrale, elle est dans cette lutte contre ces exagérations.
01:28:36 Pas contre les syndicats.
01:28:37 Les syndicats sont très importants pour la discussion, etc.
01:28:39 Mais dans l'exagération et dans le poids qu'ils ont pris.
01:28:42 Donc, à un certain moment, il va falloir quand même avoir ce courage-là
01:28:46 et se confronter d'une manière générale,
01:28:48 que ce soit à la justice pour le syndicat de la magistrature,
01:28:51 qui est un syndicat qui, moi, c'est quelque chose qui me dépasse,
01:28:56 ou que ce soit aussi dans l'enseignement.
01:28:58 Mais Nathan Devers, on entendait cette professeure des écoles.
01:29:01 Il faut aussi que les parents jouent le jeu,
01:29:03 puisque l'éducation nationale a aussi besoin des parents
01:29:06 pour que l'école retrouve finalement sa mission première,
01:29:12 à savoir apprendre à compter, à écrire, à lire.
01:29:17 – Oui, vous avez raison.
01:29:18 Tout le monde doit jouer le jeu.
01:29:19 Et c'est déjà formidable quand même qu'on ait enfin des gens au gouvernement
01:29:25 qui disent que l'école est une priorité,
01:29:27 même si je peux avoir des désaccords politiques
01:29:29 avec la manière dont Gabriel Attal conçoit cette priorité.
01:29:32 Je trouve ça important qu'ils disent que c'est une priorité.
01:29:35 Sur les syndicats, j'aimerais juste faire une remarque.
01:29:37 Je pense que ça n'a pas de sens d'incriminer les syndicats, pour deux raisons.
01:29:41 D'abord, parce que comme le disait la médecin tout à l'heure en visio,
01:29:44 les syndicats, ça ne veut rien dire.
01:29:45 Il y en a plein en France, chacun a une vision particulière,
01:29:49 chacun a des objectifs particuliers.
01:29:51 Il arrive qu'ils soient en convergence, mais enfin, ce n'est pas toujours.
01:29:53 Et deuxièmement, c'est qu'en fait, les syndicats, dans une société,
01:29:56 ils servent uniquement à cristalliser un rapport de force qui existe déjà,
01:30:00 un rapport de force sociale, un rapport de force professionnel.
01:30:03 Et en l'occurrence, quand on parle de l'éducation nationale…
01:30:05 - Qui est parfois… un rapport de force… - Voilà, je vous voyais bouillir Yoas.
01:30:08 - Bien sûr, mais les rapports de force sont toujours malsains.
01:30:10 Mais dans l'éducation nationale, aujourd'hui, on a affaire à une catastrophe
01:30:13 qui est une pénurie de professeurs dans beaucoup d'endroits,
01:30:16 et dans un certain nombre de disciplines en particulier.
01:30:18 - La principale catastrophe de l'éducation nationale n'est pas la pénurie de professeurs.
01:30:22 - Ça, c'est votre avis subjectif, mais je n'ai pas dit que c'était la pire,
01:30:25 je dis que c'est une catastrophe.
01:30:26 - La principale catastrophe, c'est que les enfants, trop d'enfants,
01:30:29 sortent de l'école sans savoir ni lire, ni écrire, ni posséder…
01:30:33 - On l'a vu dans le classement PISA, qui est catastrophique.
01:30:37 - Marc Baudrier, il y a aussi un sujet sur la formation des enseignants, aussi, peut-être.
01:30:41 Il faut aller voir à la source, aujourd'hui.
01:30:43 - Oui, évidemment, mais je pense qu'on ne peut pas sortir l'école
01:30:49 comme un tube d'expérience de l'ensemble de la société.
01:30:53 L'école, c'est comme la gendarmerie et les forces de l'ordre.
01:30:58 La société est quand même très dégradée.
01:31:02 Ça fait des années, des décennies qu'on sape l'autorité du maître.
01:31:06 On lui a retiré son estrade, on lui a retiré sa cravate,
01:31:08 on lui a retiré sa veste, on lui a dit d'être copain avec les élèves, etc.
01:31:12 Ça fait maintenant très longtemps, tout ça.
01:31:15 Et on touche finalement les résultats, les conséquences de tout ça.
01:31:22 Et s'ajoute à cela la division de la société qu'on retrouve à l'école.
01:31:26 L'immigration, il y a des classes dans lesquelles on parle 15, parfois 20 langues
01:31:30 sur 30 ou 35 élèves.
01:31:33 Vous avez beau former le prof, ça va être compliqué s'il faut qu'il parle 20 langues.
01:31:38 Donc, c'est le résultat.
01:31:41 L'école reflète la déliquescence d'une société qui a été laissée à volo et détruite,
01:31:47 parce que le rôle des pédagogistes, etc. a été évidemment délétère.
01:31:51 Et l'égalitarisme aussi, l'idéologie de l'égalitarisme, Judith Vintraud.
01:31:56 C'est pédagogique.
01:31:56 D'ailleurs, l'un des principaux reproches que font tous les syndicats,
01:32:01 ou à peu près tous les syndicats de l'enseignement à Gabriel Attal,
01:32:05 c'est d'avoir attaqué le dogme du collège unique en voulant créer des groupes de niveau.
01:32:13 Or, on a vu que le collège unique était une catastrophe depuis des décennies.
01:32:18 C'est notamment ce qui explique que les très bons élèves s'en sortent
01:32:24 parce que les parents les aident et parce que les parents, souvent des profs d'ailleurs,
01:32:28 ou alors si des milieux fortunés peuvent pallier les insuffisances de l'enseignement.
01:32:34 Mais les élèves qui ne sont pas aidés à la maison, qui n'ont pas de parents profs,
01:32:39 alors eux, ce sont les vraies victimes du système.
01:32:41 Pardonne-moi, mais les classes de niveau, il y a eu des études qui ont montré que c'était tout aussi...
01:32:44 Ce sont des études complètement bidons.
01:32:46 Quand vous décidez qu'elles sont bidons...
01:32:48 Non, je vais vous dire pourquoi, parce que je me suis penchée sur ces études.
01:32:51 Ce sont des études qui ont été faites par des gens qui étaient convaincus
01:32:55 que c'était dramatique de regrouper les élèves par niveau.
01:32:59 Par ailleurs, mais je vous accorde, ce n'est pas essentiel,
01:33:01 moi je ne parle pas de classe de niveau, Gabriel Attal n'a pas parlé de classe de niveau,
01:33:05 mais de groupe de niveau, ça veut dire que vous n'êtes pas dans toutes les matières avec...
01:33:10 Et je vous propose effectivement de poursuivre le débat un autre soir, ici, ou un autre après-midi,
01:33:18 puisque nous arrivons au terme de cette émission.
01:33:20 Mais avant, qu'allons-nous trouver demain matin dans nos quotidiens préférés ?
01:33:24 Eh bien, Le Figaro. Alors, Le Figaro, eh bien, le gouvernement, encore à la une,
01:33:29 Emmanuel Macron impose à Attal son équipe et son agenda.
01:33:32 Le chef de l'État qui a mené de bout en bout la composition du gouvernement,
01:33:35 il a fortement mobilisé les ministres et devint prendre la parole
01:33:38 avant le discours de politique générale.
01:33:39 Effectivement, la parole attendue d'Emmanuel Macron la semaine prochaine en une du Figaro.
01:33:43 Aujourd'hui, le Parisien, aujourd'hui en France, le gouvernement aussi,
01:33:48 qui revient sur la rentrée intense pour les nouveaux ministres.
01:33:51 Nous en avons largement parlé ce soir.
01:33:53 Et puis, les seigneurs aussi addicts que les ados aux écrans.
01:33:56 Tiens, c'est à lire demain, aujourd'hui en France.
01:33:59 Ouest-France, pouvoir d'achat, à quoi faut-il s'attendre en 2024 ?
01:34:03 C'est vrai que c'est une priorité, là encore, pour nos concitoyens.
01:34:07 Et puis, un article également sur Rachid Haddati et sa nomination à la culture qui fait débat, là encore.
01:34:12 Nous en avons largement parlé ce soir.
01:34:14 La voie du Nord, elle, s'inquiète au grand froid.
01:34:17 Maintenir les gens en vie.
01:34:20 Et puis, un article également sur l'émouvant retour des résidents d'un Ehpad
01:34:25 évacués pendant les inondations.
01:34:27 Le Nord touché, effectivement, par les intempéries.
01:34:30 Ces dernières choses.
01:34:31 Et les dernières nouvelles d'Alsace.
01:34:33 Alors, la guerre en Ukraine qui revient en une du quotidien de l'Est.
01:34:38 Moscou qui remobilise et Kiev qui s'inquiète.
01:34:42 Et enfin, Corse Matins, alors un tout autre sujet.
01:34:45 Corse Matins, l'option d'une gestion publique concernant le propriétaire du site de stockage de déchets qui se déclare vendeur.
01:34:52 Nous dit Corse Matins, demain matin, qui revient également sur la tuerie d'Agliani avec le tireur présumé en garde à vue.
01:35:01 Voilà Jean-Michel, c'est Corse Matins.
01:35:05 Un grand merci à tous les six d'avoir éclairé les téléspectateurs.
01:35:10 C'était fort intéressant.
01:35:11 Merci, Judith Vintraud.
01:35:13 Merci, Jean-Michel Fouberg.
01:35:14 Merci, Marc Baudrier, Denis Deschamps, Yohann Usail.
01:35:18 Je vous souhaite une excellente nuit.
01:35:20 Excellente nuit également à vous, chers amis.
01:35:21 L'actualité qui continue, l'édition de la nuit.
01:35:24 C'est dans un instant sur nos trentaines et nous nous retrouvons bien évidemment demain à 17h dans Punchline.
01:35:30 Barbara Durand, tout de suite, merci beaucoup à Martin Mazur de m'avoir aidé à préparer cette émission.
01:35:35 Et à toutes les équipes techniques en régie, excellente nuit sur notre antenne.
01:35:39 À très vite.
01:35:39 ...