• il y a 8 mois
Mettez-vous d'accord avec Fabrice Haccoun, Chef d'entreprise, auteur de "Rallumons les lumières" (l'Archipel) / Florence Berthout, Maire du 5ème arrondissement / Matthieu Baccialone, Communicant, président de M2B Conseil / Benjamin Cauchy, chef d'entreprise.

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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2024-04-19##

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News
Transcription
00:00 Mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
00:02 Et nous commentons l'actualité non plus celle des reines et des rois comme nous venons de le faire,
00:07 mais celle de nos hommes politiques avec aujourd'hui Benjamin Cochy qui est en studio.
00:13 Bonjour Benjamin, chef d'entreprise.
00:15 Mathieu Bacchialone, bonjour, communiquant, président de M2B Conseil.
00:20 Florence Berthoud qui ne devrait pas tarder à arriver, maire du 5e arrondissement.
00:24 Il faut dire qu'elle est à l'autre bout de Paris.
00:26 Est-il besoin de vous préciser que c'est très compliqué de traverser...
00:30 Il n'y a pas encore besoin de QR code, t'entends ?
00:31 Non, mais c'est compliqué de traverser la capitale.
00:33 Fabrice Hakoun, bonjour, chef d'entreprise.
00:35 Et vous avez publié l'excellent livre "Rallumons les Lumières" aux éditions L'Archipel.
00:40 Israël réplique à l'Iran, la France appelle à la désescalade.
00:44 L'Iran ce matin dit "Bon, nous on n'a rien vu".
00:47 Et puis évidemment, encore et toujours, la violence des mineurs avec le discours de Gabriel Attal hier.
00:53 Sur BFM, Gabriel Attal qui dénonce l'entrisme à l'école.
00:58 Ce qu'il n'avait pas fait le matin, qu'il a fait le soir mais pas le matin.
01:01 Et puis le préfet qui interdit la conférence de Jean-Luc Mélenchon à Lille.
01:07 On commence avec vos coups de cœur, vos coups de gueule.
01:09 Mathieu, on va commencer avec vous.
01:11 Alors, un petit peu de légèreté avant une actualité un peu sombre.
01:15 Moi, mon coup de cœur, c'est le Red Star.
01:18 Le Red Star, c'est un club historique qui a été fondé en 1897.
01:23 Club de foot qui est à Saint-Ouen.
01:24 Et le Red Star, ce soir, peut remonter en deuxième division, en Ligue 2, s'il battent Dijon.
01:30 C'est possible ou pas ?
01:32 C'est possible.
01:33 Tout est possible, je dois dire.
01:35 Ils ont été en tête, ils ont fait une très belle saison.
01:37 En tête du championnat national quasiment depuis le début, avec un super entraîneur qui s'appelle Abib Bey.
01:43 Le Red Star, c'est un club qui a gagné cinq Coupes de France dans l'histoire,
01:48 qui joue dans un stade mythique, qui est fondé par Jules Rimet.
01:54 Jules Rimet qui a notamment créé la Coupe du Monde, excusez du peu.
01:58 Il a eu dans ses rangs des résistants, notamment Rino De Lanegra,
02:02 qui était un résistant FTP-MOI, qui a été fusillé avec le groupe Manouchian au Mont-Valérien.
02:09 C'est un vrai monument, un monument de foot populaire.
02:12 Je suis très heureux qu'on ait la possibilité d'avoir ce club-là à Paris.
02:18 Il y a évidemment le Paris Saint-Germain, mais avoir un club alternatif, un club populaire.
02:23 Donc allez Red Star pour ce soir.
02:26 C'était votre coup de coeur Fabrice.
02:29 Il a fallu que vous prononciez le mot foot pour que je sache que vous parliez de football.
02:31 J'étais sûr qu'on parlait de rugby.
02:33 Oui c'est vrai que sur cette antenne, c'est d'habitude plutôt le rugby.
02:37 J'ai pas trouvé la cote. J'étais en train de regarder sur un pari en ligne pour savoir si c'était le Red Star ou Dijon qui était le mieux placé.
02:44 Je n'ai pas l'information, donc si les auditeurs sont plus avertis que moi, on ne sait pas.
02:49 Bonjour Florence Berthoud qui vient d'arriver.
02:53 Alors Florence, c'est un coup de coeur.
02:55 Oui, pour les bouquinistes.
02:57 Ils vont rester en place pendant la cérémonie d'ouverture.
03:01 Ils vont rester en place pendant la cérémonie d'ouverture.
03:03 Vous savez qu'en fait, le sujet ce n'était pas uniquement pendant la cérémonie d'ouverture.
03:07 Parce que la cérémonie d'ouverture va nécessiter au moins, au moins, le préfet me le rappelait encore cette semaine,
03:13 une semaine de fermeture, en tout cas sur tout ce linéaire là.
03:19 Donc ils vont pouvoir rester.
03:21 C'est une jolie victoire.
03:25 Le préfet a été beau joueur. Il est venu dans ma mairie.
03:28 On a fait une fête cette semaine avec nos amis les bouquinistes.
03:32 Franchement, Paris c'est la seule capitale au monde qui est traversée par un fleuve, bordée de chaque côté,
03:40 par des livres, il y en a 300 000.
03:42 Vous savez, il y a à peu près 950 boîtes.
03:45 C'était totalement déraisonnable de les faire déménager.
03:49 Parce que les faire déménager, ça voulait dire déménager les boîtes.
03:52 Et nous avions fait, j'avais demandé à ce qu'on fasse un test, une expérimentation.
03:57 On a eu je ne sais combien de camions, de personnels qui sont venus pour arriver à déménager 4 malheureuses boîtes
04:05 de 8h du soir à 8h du matin, ce que vous imaginez le coût.
04:09 Et puis Paris, franchement, sans ces bouquinistes, même ceux qui ne vont pas acheter des bouquins chez les bouquinistes,
04:16 c'est plus Paris, c'est plus la Seine.
04:18 Ils sont là depuis le 16e siècle.
04:21 - Oui, combien, 400 ans, 500 ans.
04:23 - Donc oui, ils se sont installés un siècle, vous savez,
04:29 après que la première imprimerie soit créée, d'ailleurs dans mon arrondissement,
04:35 vraisemblablement rue Saint-Jacques.
04:37 On n'a pas de preuves tangibles, mais on pense, les historiens pensent que ça a été là.
04:44 Et donc tout ça, tout ça est lié.
04:46 Donc moi, j'avais à peu près un quart des bouquinistes qui étaient dans mon arrondissement.
04:51 Et je souhaitais qu'on fasse tout pour qu'ils puissent se rester.
04:55 - Parce qu'il y a eu un très bel élan collectif.
04:57 - C'était pour des raisons de sécurité ou pour aménager des gradins ?
05:00 - Non, c'était vraiment pour des raisons de sécurité.
05:04 Vous savez qu'il va y avoir sans doute plus de 45 000, à peu près 45 000 agents de sécurité,
05:09 policiers, gendarmes, personnels de la force sentinelle, etc.
05:12 Et il fallait faire passer l'aide des chiens, des mineurs, enfin des minages, des chiens.
05:18 Il aurait fallu mettre des scellés.
05:20 Tout ça a été compliqué.
05:22 Et les agents de sécurité sont déjà bien occupés.
05:28 Il y a des péniches qu'on laisse, il y a tous les bords de Seine.
05:33 Mais j'avoue que je ne comprenais pas que l'on soit dans l'obligation,
05:37 pour des raisons de sécurité, de faire partir ces malheureux bouquinistes.
05:42 Alors que, fort heureusement, dans tous les appartements qui longent la Seine,
05:49 on pourra être des dizaines.
05:51 Donc s'il y a des questions de sécurité que je comprends,
05:55 les enjeux sont absolument énormissimes.
05:58 Mais les enjeux de sécurité sont au moins aussi importants pour tout le linéaire,
06:03 accordez-moi, que sur des boîtes.
06:06 Donc les bouquinistes qui n'ont jamais rien revendiqué vont rester.
06:11 Et je trouve finalement que cette affaire a été une magnifique agence de communication pour ce métier.
06:22 Et l'étape prochaine, c'est que nous parvenions à faire inscrire
06:26 les traditions et les savoirs des bouquinistes au patrimoine mondial immatériel de l'UNESCO.
06:33 Très bonne initiative.
06:35 Oui, c'est une bonne nouvelle pour les bouquinistes.
06:37 J'avais juste envie de relever encore cette histoire de taxes sur le livre d'occasion.
06:41 Vous en pensez quoi ?
06:42 Est-ce que les bouquinistes l'ont également mal perçu, ce nouvel impôt ?
06:47 Ça vient de tomber.
06:49 Je ne comprends pas cette proposition.
06:53 Je ne la comprends pas.
06:55 J'achète des livres toutes les semaines.
06:58 Et il m'arrive d'acheter des livres d'occasion
07:03 parce qu'ils sont moins chers que le livre d'oeuf.
07:08 Donc j'avoue que je ne comprends pas.
07:10 En plus, je pense que la ligne entre le livre ancien ancien et le livre d'occasion
07:16 va être très compliquée.
07:19 Très sincèrement, je n'avoue absolument pas comprendre cette proposition.
07:27 Le cinquième a la plus grosse concentration de librairies de toute la France.
07:32 Jamais un de mes libraires ne m'a dit
07:36 "Ecoutez, vraiment, Madame la maire, ça serait bien si on pouvait un peu pénaliser nos camarades."
07:42 Il y a des choses assez incompréhensibles autour du livre.
07:44 Moi, je ne comprends pas bien l'autorisation de la publicité pour les livres.
07:47 Je m'interroge.
07:48 L'autorisation de la publicité pour les livres à la télévision,
07:51 les arguments du ministère de la Culture et de certains éditeurs qui ne sont pas très nombreux disent
07:57 "Mais justement, ça va amener les gens à lire, sauf que ce ne seront que des best-sellers,
08:02 que des livres qui ne sont pas forcément d'une grande qualité."
08:06 C'est vrai que c'est une question.
08:08 Est-ce qu'on doit lire à tout prix et n'importe quoi ?
08:10 En tout cas, ça va pénaliser les petits éditeurs qui n'auront pas l'argent pour le faire.
08:17 Le premier à l'avoir fait, c'est Ixo, qui publie effectivement des best-sellers
08:21 et qui n'a pas forcément besoin de la pub à la télé.
08:23 Vous avez raison, mais je serai plus nuancée dans mon propos,
08:27 car les livres dont on dit "je suis toujours très prudente" qui sont moins qualitatifs,
08:33 c'est clair qu'on ne peut pas comparer les illusions perdues aux derniers best-sellers d'un écrivain ou d'une écrivaine que je ne citerai pas.
08:45 Mais pour autant, ces livres-là ont un mérite.
08:49 Un mérite, c'est que souvent, ils font venir à la lecture des personnes qui, de toute façon, n'iraient pas lire les grands classiques.
08:59 J'entends ce que vous dites, mais en même temps...
09:02 Je suis partagée aussi.
09:04 Vous savez, beaucoup d'enfants ont découvert la lecture aussi avec des best-sellers...
09:12 Ou avec de la BD, tout simplement.
09:14 Oui, on est d'accord, mais les éditeurs craignent un appauvrissement de la création littéraire.
09:20 Je suis assez d'accord avec vous. Je pose la question...
09:23 L'appauvrissement va arriver avec l'IA, on n'a pas besoin d'aller chercher la pub.
09:27 Est-ce qu'il n'est pas déjà là, l'appauvrissement ?
09:30 On se retrouve dans un instant avec vous pour commenter l'actualité.
09:33 On est ensemble avec vous sur Sud Radio pour commenter l'actualité avec Florence Berthoud,
09:39 maire du 5e arrondissement de Paris, Fabrice Hakoun, chef d'entreprise.
09:43 Vous avez publié "Rallumons les Lumières" aux éditions L'Archipel.
09:46 Mathieu Bacchialone, vous êtes communicant et président de M2B Conseil,
09:50 et Benjamin Cochy, chef d'entreprise.
09:54 Peut-être, Mathieu, on ne vous a pas entendu sur les livres avant le coup de cœur...
09:57 Les livres, je suis d'accord avec vous, je ne comprends pas cette taxation des livres d'occasion.
10:01 On en parlait ensemble pendant la pause.
10:05 Quelle joie d'aller dans une petite librairie indépendante,
10:09 de kiffer de l'occasion, de découvrir des bacs remplis de bouquins,
10:13 de chercher, de ne pas savoir ce qu'on veut acheter,
10:16 et de fouiller et de découvrir au hasard des livres.
10:20 Et le fait qu'on taxe ça, je ne comprends pas.
10:23 Pour que la nouvelle génération ait ce goût de la lecture,
10:27 quoi de mieux que d'aller au hasard chercher et se faire sa propre culture littéraire ?
10:32 Et puis ça recycle, hein ?
10:35 J'ai l'impression que vous ne comprenez pas cette réforme.
10:38 J'y aime à fermer, Boulevard Saint-Michel.
10:40 Il y en a un des deux qui a fermé.
10:43 Les libraires sont un peu à la peine aussi, il faut bien le dire.
10:47 Il faut les soutenir, acheter les livres chez les libraires,
10:50 même s'ils ont des plateformes pour commander, d'essayer d'éviter les grosses plateformes.
10:54 Fabrice, vous c'est un coup de cœur pour un livre ?
10:56 Oui, ça tombe bien, je ne savais pas qu'on allait faire une émission littéraire.
11:00 C'est un livre d'un avocat parisien qui s'appelle Maître Laurent Benarousse,
11:05 qui a écrit un très joli livre qui s'appelle "Tintamarre" aux éditions La Route de la Soie.
11:10 C'est un récit, vous savez, l'heure est aux récits sur soi ou aux récits tout courts.
11:14 C'est un récit d'un enfant du siècle qui est né au XXe siècle,
11:19 qui a un peu plus de cinquantaine d'années aujourd'hui, fils d'immigrés d'Afrique du Nord,
11:25 et qui a construit sa vie.
11:27 Il décrit un peu par quoi il est passé, alors moi ça me touche.
11:30 Oui, je vous en parle aussi dans votre livre.
11:33 C'est une histoire qui fait écho à mon histoire.
11:36 C'est un livre qui est très agréable à lire, très sympathique, je l'ai commencé,
11:39 pas fini encore, il est assez long mais très facile à lire.
11:42 C'est assez poétique, on rit, on pleure, c'est une vie en fait.
11:47 Vendredi lecture, "Tintamarre" de Laurent Benarousse aux éditions La Route de la Soie.
11:55 Benjamin Cochy, c'est un coup de gueule.
11:57 Oui, un petit coup de gueule, il en faut un de temps en temps.
11:59 Et là c'est notamment sur le devenir des finances publiques,
12:03 notamment des finances locales, de nos collectivités locales.
12:06 Lors du deuxième coup de rabotage annoncé par le gouvernement,
12:10 sur les 10 nouveaux milliards, il y a 2 milliards et demi qui vont être ponctionnés finalement
12:15 sur les dotations qui devaient être allouées aux collectivités locales.
12:19 Donc grande inquiétude pour beaucoup d'élus que je rencontre au quotidien.
12:23 Ils sont obligés, pour compenser leur budget, d'augmenter la taxe foncière.
12:28 Donc ça pénalise encore plus des propriétaires qui ont déjà du mal à accéder à la propriété.
12:33 Ils ont déjà subi la suppression de la taxe d'habitation,
12:36 qui au-delà de supprimer des finances, ont également coupé ce lien
12:41 qui existe entre les habitants d'une ville qui ne sont pas propriétaires,
12:44 avec la collectivité locale, avec une mairie.
12:47 Quand on ne sait pas ce que représente le coût d'une école, l'entretien d'une voirie,
12:51 on coupe ce lien démocratique, qui est le lien fiscal qui participe à la démocratie pour moi.
12:57 Donc je suis extrêmement inquiet sur le devenir des finances de nos collectivités.
13:01 Et puis je mettrai en parallèle également ce qui est annoncé,
13:04 à savoir la réduction de la durée d'indemnisation du chômage,
13:08 qui est dans les cartons, et qui risquerait forcément de faire basculer
13:11 une partie de la population sur le RSA, je vous le donne en mille,
13:14 qui est financé par les départements et pas par l'État.
13:17 Donc coup de gueule sur des annonces un petit peu fantomatiques du gouvernement
13:24 à nous dire qu'il ne va pas augmenter la fiscalité,
13:27 mais qui finalement est en train de charger la mule des petites communes.
13:30 Donc coup de gueule là-dessus.
13:31 - Fabrice ?
13:32 - Merci beaucoup de le faire, parce que c'est d'autant plus grave qu'en fait,
13:35 moi j'analyse le problème que traverse la France,
13:38 comme étant lié essentiellement à la centralisation et à l'État jacobin,
13:43 qui essaye de tout tenir.
13:45 Et donc je trouve que la décentralisation était absolument essentielle,
13:49 donc c'est un coup porté à la décentralisation,
13:51 et je pense que c'est un très gros souci pour l'efficience de la politique en général.
13:56 - Vous avez un commentaire ?
13:59 - On en parlait la semaine dernière sur les élus locaux et la complexité.
14:04 Florence Berthoud est là, elle en parlera mieux que nous,
14:07 mais aujourd'hui il faut être vraiment, pour s'engager et vouloir être encore élu local,
14:12 il faut le vouloir, c'est un sacerdoce.
14:15 Et pourtant, on le voit au quotidien, sans les élus locaux,
14:18 ce pays ne serait pas ce qu'il est, et on a beaucoup,
14:21 je ne vais pas refaire ce que j'ai dit la semaine dernière,
14:23 mais heureusement que les maires sont là.
14:25 - Il y en a beaucoup qui lâchent, et il y en a beaucoup qui ne se retrouvent pas.
14:28 - Et là, comme disait Benjamin, c'est un coup supplémentaire effectivement,
14:32 sur ce sacerdoce, et pourtant les élus locaux sont fondamentaux
14:38 dans plein de territoires pour accompagner les populations,
14:42 faire émerger les projets.
14:44 - Tout a été dit.
14:46 - Je voulais vous faire écouter un extrait du zapping de ce matin de Gilles Gansman,
14:53 qui a relevé cette information après les émeutes,
14:56 qui ont eu lieu dans un certain nombre de villes,
14:58 où il y a des infrastructures qui ont été détruites,
15:00 qui n'ont pas pu reconstruire d'ailleurs certaines de ces infrastructures.
15:04 Maintenant les assurances les lâchent.
15:06 - On est bien en 30 juin, nous ne sommes plus assurés.
15:09 - 30 juin 2024.
15:10 - Plus d'assurances d'ici quelques semaines pour la commune de Lac-Sou, près de Nancy.
15:14 Le maire est très inquiet.
15:16 - Ça arrive quelques mois après les émeutes,
15:18 les émeutes jusqu'à preuve du contraire, les maires n'en sont pas responsables,
15:22 et du coup on est plusieurs maires à être dans ce cas de figure,
15:25 à avoir vu nos contrats résilier,
15:27 donc c'est incompréhensible, mais c'est surtout inacceptable.
15:30 - En un an, plus de 200 communes auraient reçu ce courrier de résiliation.
15:34 Des assurances découragées par les incidents de l'an dernier,
15:36 mais aussi par les événements climatiques.
15:38 A Lac-Sou, ce sont les émeutes qui ont coûté cher, plus de 100 000 euros.
15:42 Ce gymnase avait aussi été vandalisé quelques jours plus tôt.
15:45 - On a perdu nos tables de ping-pong.
15:47 - Vous comprenez bien que si la commune doit devenir son propre assureur,
15:51 ce gymnase-là, c'est compliqué de le réouvrir tout simplement.
15:55 - Vous l'aviez entendu, c'était terrifiant.
15:59 - Cela dit, il y a un sujet assurantiel en France,
16:04 parce qu'au-delà de ce cas qui est très préoccupant,
16:11 il y a fort à parier que ce genre de décrochage assurantiel va se multiplier.
16:18 Pour les raisons que vous avez évoquées,
16:20 il y a les émeutes, mais il y a aussi le réchauffement climatique,
16:26 et tout ce qui est subique.
16:29 - C'est bien d'assurer quand il n'y a pas de sinistre, c'est ça ?
16:32 - Je ne suis pas en train de dire qu'ils ont raison, ce n'est pas mon propos.
16:36 Mais je veux dire, aujourd'hui, toutes les assurances sont en train de faire machine arrière.
16:40 Quand vous avez des explosions, je l'ai vécu dans ma propre commune,
16:43 dans mon propre arrondissement,
16:46 vous vous rendez compte que, par exemple,
16:49 alors qu'on a été objectivement bien suivi par les assurances,
16:56 mais même là, il y a un moment où on décroche,
16:59 parce que l'assurance vous dit "nous on vous a assuré les ouvrants",
17:02 qui évidemment ont tous explosé après le drame du 277 rue Saint-Jacques,
17:08 "mais on vous avait assuré les fenêtres version d'il y a 50 ans".
17:13 Et donc maintenant, les nouvelles fenêtres qui coûtent beaucoup plus cher,
17:16 parce que les architectes des bâtiments de France regardent ça de plus près,
17:22 parce qu'il y a des normes climatiques, etc.,
17:25 on va vous couvrir, mais la police d'assurance, ce n'est pas ces fenêtres-là.
17:30 Donc on va vous rembourser à l'arrivée,
17:33 vous êtes remboursé par un quart de ce que coûtent effectivement les fenêtres.
17:37 - Vous connaissez bien le secteur des assurances ?
17:39 - Je connais bien le secteur de l'assurance, je suis agent général,
17:41 comme ça vous savez tout, je ne le dis jamais,
17:43 mais comme ça, pour moi, ça sera objectif.
17:45 Il y a deux sujets, le premier pour vos histoires de fenêtres,
17:48 c'est tout simplement, il ne faut pas prendre la garantie remise à neuf,
17:51 mais garantie remise à l'identique.
17:53 Donc allez voir votre assureur, c'est juste qu'il a mal fait son boulot.
17:55 - Ce n'est pas moi !
17:56 - Non, c'est une façon de parler quand je dis "vous".
17:58 - Et c'est le cas pour tout le monde, pardon.
18:00 - Oui, mais ça c'est les problèmes à la souscription.
18:03 Moi ce que je voulais surtout dire, c'est qu'à partir du moment où un problème est récurrent,
18:07 les assureurs sont en droit de ne plus couvrir, tout simplement.
18:11 Une assurance est faite pour couvrir un risque aléatoire.
18:14 C'est le principe même, le fondement même de l'assurance.
18:18 On met ensemble dans une caisse commune,
18:20 qu'elle soit mutualisée, si c'est des mutuelles, ou par le biais d'une assurance,
18:23 et quand il y a un pépin, on prend dans la caisse et on mutualise les cotisations de tout le monde.
18:28 Sauf que lorsqu'il y a une récurrence de risque,
18:30 je pense par exemple dans le sud-ouest, sur Peyrorade, au-dessus de Ladour,
18:34 où vous avez des inondations qui sont annuelles.
18:37 Tous les ans, vous avez des prises d'eau, la commune de Peyrorade est sous l'eau.
18:40 Par exemple dans le sud-ouest, je crois que c'est dans le 64 ou dans le 40, dans les Landes,
18:44 il y a des compagnies d'assurance qui refusent aujourd'hui de couvrir un risque certain.
18:49 Concernant les risques climatiques, il y a eu des prospectives qui ont été faites
18:52 par la Fédération Française de l'Assurance, par des groupes internationaux,
18:56 et la réalité c'est qu'aujourd'hui, nos assureurs français sont obligés eux-mêmes de se réassurer.
19:01 Et ce sont les réassureurs qu'il faut augmenter les primes.
19:04 Aujourd'hui, le calcul c'est simple, soit les primes augmentent,
19:07 mais de façon inconsidérée, 30, 40, 50%, c'est ça qui est dans les tuyaux,
19:11 sur les risques liés aux risques climatiques, ou alors les gens s'auto-assurent, malheureusement.
19:16 - On va marquer une pause et on se retrouve dans un instant.
19:19 Avec vous sur Sud Radio, jusqu'à midi.
19:22 Jean-Luc Mélenchon vient de s'exprimer chez nos confrères de BFM TV,
19:27 suite à ses déclarations d'hier soir.
19:29 Je n'ai pas l'ensemble de ses propos, néanmoins il assume de dire
19:34 qu'il a été victime d'un abus de pouvoir et qu'il demande à ce que le préfet soit sanctionné.
19:40 Alors revenons un petit peu en arrière.
19:43 Il devait se tenir hier à l'université de Lille, je ne sais pas si c'était Lille 2,
19:48 une conférence, non pas un meeting, qui a été annulé, qui a été reporté.
19:55 - Mais ce n'est plus le sujet.
19:57 - Alors je vais vous faire écouter ce qu'il a...
19:59 - Mais ce n'est plus le sujet, je veux dire, un homme politique de premier plan
20:02 qui compare le président de la République et le préfet à Eichmann,
20:06 c'est absolument scandaleux.
20:08 Nous avons là un homme politique qui dérive et qui est cynique.
20:15 Je ne comprends même pas que les troupes le suivent.
20:18 Comment peut-on comparer avec tout ce qui se passe aujourd'hui,
20:23 et quand on connaît, quand on sait qui était Eichmann,
20:28 le préfet et le président de la République à Eichmann ?
20:32 C'est de la provocation cynique.
20:35 - On va l'écouter.
20:36 - Nous connaissons l'histoire de notre pays,
20:39 et c'est parce que nous la connaissons que nous nous méfions,
20:42 pas seulement des fascistes, mais plus encore peut-être des lâches,
20:47 des faibles, ceux qui dans la chaîne interminable du mal
20:50 signent un papier pour organiser un convoi SNCF,
20:54 qui signent des papiers pour donner des ordres à la police.
20:57 "Moi je n'ai rien fait", disait Eichmann,
20:59 "je n'ai fait qu'obéir à la loi telle qu'elle était dans mon pays".
21:02 Alors ils disent qu'ils obéissent à la loi,
21:05 et ils mettent en oeuvre des mesures immorales
21:07 qui ne sont justifiées par rien ni personne.
21:09 Celui qui a cédé, président de l'université,
21:13 dont on me dit que par ailleurs c'est un brave homme,
21:15 ce que je veux bien croire.
21:17 Mais à l'instant où il avait à décider,
21:19 il n'était plus un brave homme singulier,
21:22 il était le président d'une université,
21:24 c'est-à-dire dans le lieu de la liberté de l'esprit,
21:27 où il faut quoi qu'il en compte tenir bon pour la liberté.
21:31 - Non mais c'est lunaire ce qu'on entend.
21:34 - Mais ce n'est pas lunaire, c'est choquant.
21:37 - Oui et puis c'est extraordinairement choquant,
21:39 bien sûr, c'est ce que je disais tout à l'heure.
21:41 Je veux dire, il faut raison garder.
21:44 On peut défendre ce qui est, mon cas,
21:50 la liberté d'expression à tout va,
21:52 qui vaut pour M. Mélenchon,
21:55 qui vaut pour M. Zemmour,
21:58 deux personnages que, en tout cas,
22:01 moi à titre personnel, comme politique,
22:03 je ne soutiendrai jamais.
22:05 Et le courage, ça peut aussi dire que
22:09 sur ces deux extrêmes-là, ça ne sent pas très bon.
22:13 OK pour qu'ils s'expriment,
22:15 mais les comparaisons qu'ils font,
22:17 qu'ils font, pardonnez-moi,
22:19 ce sont des comparaisons absolument insupportables et indécises.
22:21 - Mathieu Bachelot.
22:23 - C'est de la bouillie intellectuelle.
22:25 Ils se gargarisent de comparaisons historiques.
22:27 Alors on sait qu'il aime bien étaler sa culture,
22:29 qui est sûrement très grande,
22:31 mais là il y a des parallèles historiques
22:32 qui sont complètement absurdes.
22:33 Il se gargarise de mots,
22:35 il se paye de mots.
22:37 Je ne sais pas si vous avez vu les images,
22:38 en plus on le voit, il y a une gestuelle
22:40 qui est très, très, très bizarre.
22:42 - Même dans la voix, moi, ça me frappe.
22:43 - On dirait les vieux...
22:45 - On se prend un retard sur Hitler.
22:47 - Il y a tout un arrêt aux pages d'élus derrière,
22:49 avec leur écharpe tricolore,
22:51 qui sont, si vous regardez les images,
22:52 on les voit derrière.
22:53 - On peut conserver, à part Sofia Shikirou qui...
22:55 - Je ne sais pas, j'ai l'impression qu'il y a...
22:57 Moi j'en ai discuté avec des personnes
22:58 qui me disent qu'il y a un côté,
23:00 ils sont terrorisés, ils ne savent pas quoi.
23:01 Et moi je pense que c'est même au-delà,
23:03 il y a un côté, ils sont admiratifs.
23:05 - Tu penses que c'est les deux ?
23:07 - Il y a un peu les deux, mais il y a une dérive
23:09 effectivement très cynique
23:11 de la part de Mélenchon
23:13 qui a débuté il y a un petit moment,
23:15 à partir du moment où il comprend qu'il n'a pas pu
23:17 arriver au deuxième tour,
23:19 et on sait très bien le calcul de se dire qu'on peut
23:21 aller récupérer un électorat
23:23 et le flatter par des biais communautaires.
23:26 Et il y a aussi
23:28 ces élus qui lui doivent tout,
23:33 qui lui doivent tout,
23:35 et qui sont dans une sorte de culte du chef.
23:38 Parce que moi je veux bien qu'on dise beaucoup de choses
23:40 sur la France insoumise
23:42 qui se prétend ultra-démocratique,
23:44 mais s'il y a bien un parti où il y a le culte du chef,
23:46 et où tout...
23:48 - Et très peu de démocratie interne.
23:50 - Et très peu de démocratie interne,
23:52 et trois ou quatre personnes qui dirigent tout,
23:54 on les connaît, il y a eu des purges
23:56 de la part des opposants,
23:58 ceux qui étaient avant 2017
24:00 sur la ligne plus républicaine,
24:02 à savoir Charles Girard,
24:04 François Coque,
24:06 Georges Kuzmanovitch,
24:08 toutes ces personnes-là ont été purgées,
24:10 vraiment, et il reste
24:12 cette petite bande
24:14 qui est autour de lui,
24:16 et ce culte du chef, et c'est vrai que
24:18 cette déclaration,
24:20 ce meeting improvisé dans la rue
24:22 hier à Lille, est assez glaçant je trouve.
24:24 - C'est terrifiant, en demandant
24:26 en plus l'interdiction de CNews,
24:28 c'est-à-dire que lui-même se plaint
24:30 d'être victime de censure,
24:32 et en mettant des cibles dans le dos
24:34 de pas mal de gens.
24:36 - On aime pas CNews,
24:38 mais la chaîne existe,
24:40 en mettant une cible dans le dos du pauvre président
24:42 de l'université qui est un brave homme ou pas.
24:44 C'est ce que disait Benjamin,
24:46 qui est un brave homme ou pas.
24:48 Moi je trouve que le président,
24:50 j'espère que le président de l'université de Lille
24:52 va être soutenu,
24:54 parce que là, pour le coup, c'est dur à gérer ce qu'il a sur ses épaules.
24:56 - Le président de la République n'a pas été
24:58 non plus, enfin,
25:00 très très clair, on va en reparler,
25:02 mais déjà sur la séquence en elle-même.
25:04 - Tout a été dit, aussi bien sur la forme
25:06 que sur le fond, ce qui est très étonnant,
25:08 c'est la géométrie variable,
25:10 il est toujours pour la liberté d'expression
25:12 quand elle le concerne, et jamais
25:14 quand elle concerne les autres, ce qui est quand même assez singulier,
25:16 puisqu'il ne s'offusque jamais
25:18 des interdictions de Finkelkraut ou d'autres
25:20 à Sciences Po par exemple, il ne s'est pas offusqué
25:22 de la séquence à Sciences Po,
25:24 mentons, mais au-delà de ça,
25:26 je crois qu'il y a quelque chose d'extrêmement choquant,
25:28 c'est de considérer que ce monsieur, plus il est dans l'outrance,
25:30 et plus il flatte le vote,
25:32 donc le vote communautaire,
25:34 en particulier le vote musulman. Moi je trouve que cette
25:36 essentialisation est une forme de
25:38 racisme insupportable, je la dénonce
25:40 depuis des années, je la dénonce dans mon livre,
25:42 il y a une essentialisation, considérer que
25:44 l'ensemble de la communauté musulmane
25:46 serait flattée par cet homme-là et voterait
25:48 parce qu'il tient des propos antisémites,
25:50 parce qu'il tient des propos antisémites,
25:52 il a mis en cause Gage précisément, etc.
25:54 - C'est méprisant en plus pour la communauté.
25:56 - Oui, et c'est extrêmement méprisant,
25:58 c'est une essentialisation qui est une forme de racisme,
26:00 aujourd'hui s'il y a un parti raciste
26:02 dans ce pays et antisémite, c'est la France insoumise.
26:04 - Pardon, Benjamin Cauchy.
26:06 - Ce que je vais résumer à l'intervention
26:08 de Jean-Luc Mélenchon, c'est que finalement en France
26:10 on est soit avec lui ou alors on est fachos
26:12 ou collabos, parce que c'est clairement
26:14 ce que j'ai compris
26:16 du portrait qu'il avait
26:18 dressé du président de l'université.
26:20 C'est un collabos qui,
26:22 et on rappelle quand même qu'il est Hachemann,
26:24 c'était l'organisateur
26:26 de la solution finale.
26:28 - C'est une forme de révisionnisme insupportable.
26:30 - Tout le monde ne connaît pas forcément qui était cette personne.
26:32 - D'ailleurs il parle d'étreint dans son livre.
26:34 - Oui, il parle d'étreint.
26:36 - On est clairement dans une dérive
26:38 qui pour moi nécessiterait
26:40 que la justice se pose aussi
26:42 la question, au delà
26:44 de la liberté d'expression à incarner,
26:46 mais des dérives qui sont pour moi délictuelles.
26:48 À partir du moment où il y a de l'antisémitisme,
26:50 il doit y avoir sanction.
26:52 Ça a été le cas pour d'autres
26:54 intellectuels dans ce pays, il faut le faire.
26:56 - Je pense que
26:58 M. Mélenchon fait un calcul
27:00 extrêmement cynique.
27:02 Depuis le début
27:04 de la campagne des européennes, il faut quand même
27:06 rappeler que son parti
27:08 piétine, pour ne pas dire
27:10 patauge.
27:12 Donc à partir du moment où ça patauge,
27:14 il veut... - Tous les moyens sont bons.
27:16 - Tous les moyens sont bons et
27:18 la Com' où il
27:20 a un certain talent,
27:22 est mise évidemment
27:24 au service d'une manière très cynique
27:26 de sa campagne. Et quand vous dites
27:28 "bon j'espère qu'il y aura
27:30 des parsuites",
27:32 moi je ne suis pas sûre.
27:34 Je pense qu'il n'attend que ça.
27:36 Et je pense que la scène de ce matin
27:38 est faite précisément
27:40 pour que des associations
27:42 qu'il connaît bien d'ailleurs,
27:44 avec qui il a souvent été en indélicatesse,
27:46 lui fassent
27:48 des procès.
27:50 Le CRIF ou autre.
27:52 Et je ne suis pas sûre qu'il fasse
27:54 là sauter à pieds joints dans cette
27:56 provocation qui n'a d'autres buts
27:58 que l'on parle encore
28:00 en disant "vous voyez, nous portons atteinte
28:02 à la liberté
28:04 d'expression".
28:06 Pour le moment en tout cas,
28:08 tout ce qu'il fait ne marche pas bien parce que
28:10 encore une fois, son parti piétine
28:12 totalement dans les sauvages.
28:14 - Je suis là que Florence a raison. En termes de calcul électoral,
28:16 on voit ce virage qui a été fait. Je ne suis pas
28:18 sûr qu'à terme, même si on est très cynique,
28:20 ce soit même un bon calcul. Parce qu'en réalité,
28:22 certes il peut essayer de gagner un nouvel
28:24 électorat, mais il en perd aussi beaucoup.
28:26 Moi, ce qui me manque
28:28 aujourd'hui ce matin, j'aimerais bien entendre
28:30 quelques voix de la gauche républicaine.
28:32 On a un porc
28:34 felin dans ce pays d'une gauche
28:36 républicaine et que la gauche
28:38 ne se résume pas à la France insoumise en réalité.
28:40 - Apparemment il s'est justifié en disant
28:42 qu'il y a eu méprise sur ses propos, il dit que ça a été
28:44 déformé et qu'il citait un ouvrage.
28:46 Néanmoins,
28:48 quand on cite même un ouvrage et qu'on parle de la
28:50 ralphe du Veldiv pour mettre en perspective
28:52 l'interdiction d'une de ses conférences...
28:54 - Il utilise la technique des frères musulmans finalement.
28:56 - Non, ce sont des parallèles.
28:58 - Pour des imbéciles.
29:00 - Le passage que nous avons
29:02 écouté,
29:04 même s'il est retiré
29:06 de l'ensemble du contexte de l'interview,
29:08 il fait des parallèles qui sont pour le moins
29:10 tout à fait douteux.
29:12 C'est évidemment inexcusable.
29:14 - Oui, alors une auditrice me dit
29:16 "Rima Hassan est sous protection policière,
29:18 elle reçoit des centaines de menaces de mort.
29:20 Oui, elle a aussi traité Rachel Khan d'ordure."
29:22 Donc, il y a un moment...
29:24 Je ne confinerai pas ma phrase.
29:28 On se retrouve dans un instant avec vous sur Sud Radio.
29:30 Un auditeur me reproche
29:32 que nous tapions
29:34 sur Mélenchon, mais je pense qu'il...
29:36 C'est un peu
29:38 lui qui nous en donne
29:40 l'occasion, non ?
29:42 - Non, il ne s'agit pas de taper
29:44 sur Mélenchon.
29:46 Il s'agit de dire que quand on est un homme ou une femme
29:48 politique responsable, on ne peut
29:50 pas tout, me semble dire,
29:52 tout dire.
29:54 - Le président de la République hier
29:56 a affirmé
29:58 qu'il fallait
30:00 que tout le monde puisse s'exprimer.
30:02 Donc, il est carrément
30:04 en contradiction. - Non, il rappelle le droit, ce qui est vrai.
30:06 Il y a un principe... Non, il n'a pas dit ça, pardonnez-moi.
30:08 Le président de la République a rappelé qu'il y avait
30:10 un principe qui était la liberté d'expression.
30:12 - Que chacun puisse exprimer sa voix.
30:14 - Mais, il faut entendre
30:16 la fin aussi, c'est qu'il y a
30:18 un cadre. Et notamment,
30:20 ce cadre interdit les propos antisémites.
30:22 Donc, on a retenu qu'une partie
30:24 de ce qu'a dit le chef de l'État. - D'accord. "Invoquant
30:26 un risque à un trouble de l'ordre..." - Voilà.
30:28 - Non, non, je ne suis pas sûr qu'il l'ait dit.
30:30 - Ben...
30:32 - Je ne suis pas sûre. "Invoquant un risque
30:34 de trouble à l'ordre public, la préfecture du Nord a
30:36 interdit la conférence, l'université de Lille,
30:38 etc., etc., pour la sérénité
30:40 des débats." Mais quand un préfet
30:42 prend ce genre de décision, surtout concernant
30:44 un chef de parti,
30:46 j'imagine que l'Élysée ou au moins le ministère
30:48 de l'Intérieur est au courant. Donc, il
30:50 semble quand même un petit peu lâcher le préfet.
30:52 Il aurait pu plutôt dire "chacun doit s'exprimer
30:54 en même temps", dire...
30:56 - La partie de la H15,
30:58 il rappelle le principe de la liberté
31:00 d'expression, mais dire
31:02 par exemple que ce matin,
31:04 moi je l'assume, M. Mélenchon
31:06 est
31:08 complètement passé de l'autre côté
31:10 de la ligne jaune, pour autant,
31:12 pour autant,
31:14 je considère qu'il est
31:16 libre de s'exprimer.
31:18 Et si il a des propos qui
31:20 sont des propos manifestement
31:22 antisémites,
31:24 qui poussent au racisme,
31:26 oui, il y a une loi qui interdit
31:28 aussi ce genre de dérive. - Il y a comme une ambiguité.
31:30 - Oui, ça se prose. - Il y a une ambiguité d'Emmanuel Macron.
31:32 - "Je suis favorable à ce que les gens puissent s'exprimer
31:34 librement, quand bien même je combats leurs
31:36 idées, en précisant les lois de
31:38 la République et la République répriment
31:40 les propos racistes, antisémites,
31:42 etc." - Et puis, c'est là,
31:44 c'est le "en même temps". - C'est le "en même temps".
31:46 Et puis après, je pense que pour
31:48 un peu clore, en fait, cette
31:50 séquence, il faut juste
31:52 comprendre que dans ce pays,
31:54 quand on est de gauche, on a une présomption d'humanisme
31:56 et quand on est de droite, on a une présomption
31:58 de fascisme. Malheureusement, ça fonctionne comme ça
32:00 depuis des années, et je peux vous dire
32:02 que ce que fait aujourd'hui M. Mélenchon,
32:04 M. Le Pen
32:06 n'a pas fait le dixième, je suis désolé de le dire comme ça,
32:08 et pourtant,
32:10 il y a eu un front complet contre lui.
32:12 - Quand même, M. Mélenchon,
32:14 on est sur un gaz, on est sur un gaz,
32:16 on est sur un gaz, c'est pas mieux que de vous
32:18 par Eichmann, je suis désolé.
32:20 - Pour le coup, Marine Le Pen, quand elle a repris
32:22 le Rassemblement National, il me semble qu'elle a
32:24 fait quand même place nette, si je puis permettre.
32:26 - Elle a fait, mais c'est très bien. - Mais je peux vous dire que ça a généré
32:28 beaucoup de réactions. - Et qu'elle a voulu couper court
32:30 à tous ces dérives, il y avait des scandales aussi.
32:32 - On est tout à fait d'accord, c'est pas moi qui veux dire le contraire,
32:34 mais par contre... - Elle était
32:36 objectivement révisionniste. - Oui,
32:38 il était révisionniste antisémite, mais
32:40 il y avait un front contre lui, ce qui n'est pas le cas
32:42 aujourd'hui avec Mélenchon, je suis désolé.
32:44 - Oui. - Mathieu ?
32:46 - Il y a un sujet qui est quand même assez important,
32:48 qui est de pouvoir garantir
32:50 la liberté d'expression et la tenue
32:52 de meeting. Et Florence Berthoud
32:54 a raison de rappeler qu'il y a un cadre,
32:56 c'est le cadre juridique, c'est le cadre de la loi.
32:58 Si les propos vont à l'encontre,
33:00 c'est pénalement répréhensible,
33:02 et il y aura une procédure. Et il y a deux sujets,
33:04 je pense qu'il y a la question des universités,
33:06 c'est vrai que moi ça me choque,
33:08 et je trouve que ça pose question qu'un
33:10 leader politique et qu'une formation
33:12 politique utilise les universités
33:14 pour faire des meetings politiques et pour
33:16 faire leur campagne sur les européennes,
33:18 même si il y a l'autonomie des universités, ça doit être un lieu
33:20 de savoir. Effectivement, mais il y a une différence entre
33:22 faire une conférence-débat
33:24 avec une confrontation d'idées et du contradictoire,
33:26 ou un meeting, parce que pardon, ça c'est quand même
33:28 un meeting, et le fait de pouvoir ensuite le faire
33:30 dans une salle. Alors je ne connais pas le contexte,
33:32 et le préfet
33:34 a pris des dispositions,
33:36 le trouble à l'ordre public sur des bases qui,
33:38 j'imagine, sont des bases
33:40 concrètes et nourries.
33:42 Mais c'est vrai que là je comprends
33:44 ce qu'a voulu dire le président de la République sur
33:46 "chacun doit pouvoir s'exprimer" et il faut
33:48 que, dans le cadre évidemment
33:50 du respect de la loi,
33:52 toutes les opinions puissent...
33:54 - En fin de compte,
33:56 sinon après il y aura le seum. - C'est pas le cas,
33:58 c'est pas le cas, puisqu'il chasse
34:00 les juifs à l'entrée. Si vous voulez, il faut le savoir,
34:02 ça quand même, à Menton, ils ont chassé les juifs qui venaient
34:04 pour entrer dans les débats. - Ils sont sur ce qu'au Menton
34:06 maintenant. Mais il faut rappeler
34:08 quand même l'origine du truc, c'est que sur l'affiche
34:10 de ce débat,
34:12 de cette réunion publique
34:14 qui était à la fin de l'île,
34:16 - Libre Palestine ! - Voilà, Free Palestine
34:18 avec un logo qui clairement
34:20 prône l'éradication de l'État d'Israël
34:22 en prônant une Palestine qui va de la rivière
34:24 jusqu'à la mer. Donc ça veut dire qu'on supprime
34:26 Israël. - Un État démocratique.
34:28 - C'est ça. Donc le fondement même, je crois,
34:30 de la motivation
34:32 de l'interdiction
34:34 de cette manifestation,
34:36 de cette conférence,
34:38 c'est aussi le fait d'adouber
34:40 et d'accepter
34:42 le principe d'éradication d'Israël.
34:44 Donc au-delà de la personnalité de Jean-Luc Mélenchon,
34:46 je le dis aux auditeurs, c'est pas le problème de Mélenchon,
34:48 c'est qu'il est soutenu, en tout cas il fait la pub
34:50 pour une association qui veut détruire
34:52 Israël. C'est pas possible.
34:54 - On va changer de sujet,
34:56 on va parler de la délinquance
34:58 des mineurs. On l'a évoqué assez
35:00 longuement hier, mais c'est vrai que
35:02 les solutions sont
35:04 pas hyper faciles.
35:06 On a vu hier Gabriel Attal,
35:08 le Premier ministre,
35:10 évoquer une certaine volonté
35:12 de fermeté. Vous y êtes
35:14 confrontés, vous Florence Berthoud ?
35:16 Peut-être pas trop dans le cinquième arrondissement ?
35:18 - On voit une montée de la violence
35:20 un peu partout,
35:22 qui est à l'image de notre société d'ailleurs,
35:24 à l'image des réseaux, à l'image de la télévision,
35:26 en tout cas d'une partie de la télévision.
35:28 Regardez les séries
35:30 sur Netflix,
35:32 qui peuvent être ailleurs admirables.
35:34 - Mais ça c'est pas un argument ?
35:36 - Je dis pas que c'est un argument, je dis que nous sommes
35:38 entourés par la violence.
35:40 Voilà, c'est tout.
35:42 C'est surtout pas évidemment un argument,
35:44 et c'est pas une excuse. Mais il y a un phénomène
35:46 qui est
35:48 en train de se développer, et l'école
35:50 qui devait
35:52 être au cœur du village,
35:54 et l'autorité
35:56 qui est nécessairement au cœur
35:58 de ce cœur du village,
36:00 et bien, elle a
36:02 disparu, ou elle s'est
36:04 amoindrie. Donc,
36:06 il y a plein de raisons, il y a des normes
36:08 de très nombreuses études,
36:10 très
36:12 nourries là-dessus,
36:14 et moi je pense que
36:16 les mesures qui ont été
36:18 annoncées,
36:20 elles vont dans le bon sens. Alors j'entends
36:22 ici ou là les grincheux qui disent "Ah mais ça,
36:24 ça existait déjà", regardez juste
36:26 sur un seul sujet, juste
36:28 sur un seul sujet, l'adaptation des sanctions
36:30 aux mineurs. Parce que ça dure quand même
36:32 depuis des années et des années et des années. - C'est qu'on commence
36:34 déjà par appliquer la loi. - Oui, et bien justement.
36:36 - La loi est là, elle existe, elle n'est pas
36:38 faite. - Je pense que peu de personnes ont quand même
36:40 lu le détail des mineurs. On dit "appliquons
36:42 la loi". Je vais vous donner deux
36:44 exemples, le plaidé coupable,
36:46 qui permet, le plaidé coupable,
36:48 et finalement, vous reconnaissez la faute,
36:50 et la sanction s'applique immédiatement.
36:52 Le plaidé coupable,
36:54 ça n'existe pas.
36:56 Vous voyez, à partir de 13 ans.
36:58 Donc maintenant, l'idée c'est de pouvoir avoir
37:00 ce plaidé coupable. Regardez la comparution
37:02 immédiate. La comparution immédiate,
37:04 il faut être adulte. Autrement dit, quand vous sortez
37:06 de garde à vue, pour que
37:08 la sanction tombe tout de suite, il faut être adulte.
37:10 Là, à partir de 16 ans,
37:12 si effectivement ça rentre
37:14 dans le code pénal,
37:16 eh bien, un jeune
37:18 pourra faire l'objet de comparution
37:20 immédiate. Donc, c'est pas du tout des petits
37:22 sujets. Les travaux d'intérêt
37:24 généraux... Je termine juste là-dessus,
37:26 parce que tout le monde est en train... On ne regarde pas
37:28 les mesures concrètes. Moi, je vous en donne
37:30 trois. Si celles-ci,
37:32 qui aujourd'hui ne peuvent pas être appliquées, parce qu'elles n'existent
37:34 pas, elles n'existent pas.
37:36 Si vous les appliquez demain, je ne vous dis pas que c'est
37:38 suffisant, mais ça va faire bouger sérieusement
37:40 les lignes. En fait, je termine sur l'école.
37:42 Parce que tout le monde a dit "Ah ben, ça existe".
37:44 Que les enfants
37:46 se lèvent quand le professeur
37:48 entre dans la classe. Que qu'il y ait
37:50 des cours d'instruction morale et civique.
37:52 - Des cours d'anthasie, c'est un très bon mot.
37:54 - Florence, vous avez affaire
37:56 à des barbares, dans certains cas.
37:58 Quand on a des gens qui sont capables
38:00 de frapper à mort des enfants, leur dire
38:02 de se lever, ou de leur dire
38:04 qu'ils n'auront pas... - Vous n'écoutez pas !
38:06 - C'est pas possible. - Pardonnez-moi.
38:08 Là, évidemment, c'est pour léger...
38:10 Ce n'est pas ceux qui sont devenus aujourd'hui
38:12 ultra-veillants. Ceux-là, il faut qu'ils entrent,
38:14 qu'ils aillent dans des prisons et dans des centres.
38:16 Hélas ! Mais ce n'est pas parce qu'on ne peut
38:18 pas tout faire pour aujourd'hui, qu'il ne faut
38:20 pas enfin s'intéresser à ceux de demain.
38:22 Mais appliquons-le !
38:24 Ces réformes, elles sont essentielles. Bien sûr, celui
38:26 qui est passé de l'autre côté du miroir, vous avez
38:28 tout à fait raison, ce n'est pas le fait
38:30 qu'on aille lui retirer des
38:32 points sur le bac, qui ne passera
38:34 peut-être par ailleurs jamais,
38:36 qui va régler l'affaire. Mais il faut
38:38 quand bien bien prendre le mal
38:40 à la racine, et encore une fois
38:42 avoir des sanctions pénales qui sont
38:44 adaptées aux enfants, et... Enfin aux mineurs,
38:46 pardonnez-moi.
38:48 Et faire bouger les lignes
38:50 sur la place de l'ordre et de l'autorité
38:52 à l'école, c'est quand même essentiel. On ne peut pas
38:54 dire que ça ne fasse pas bouger les lignes.
38:56 - Pour moi, les racines du mal vont un peu plus loin
38:58 que ça. Pour moi, les racines du mal, c'est un peu ce qu'a dit
39:00 Gérard Larcher hier dans une interview,
39:02 président du Sénat, qui explique quand même que c'est
39:04 l'échec de la politique d'intégration
39:06 et d'assimilation,
39:08 et que c'est une des conséquences
39:10 de la politique multiculturelle.
39:12 Et qu'aujourd'hui, l'école n'est que le reflet...
39:14 - Donc on ne fait rien ? - Non, pas du tout.
39:16 - Voilà, c'est ça, je veux bien... - Non mais bien sûr.
39:18 - Je fais bien le conseil. - Si vous voulez,
39:20 quand vous avez une fracture, vous mettez un plâtre,
39:22 d'accord ? Vous ne mettez pas un sparadrap.
39:24 Là, pour le coup, l'idée des internats, ça existe déjà.
39:26 Ça existe déjà.
39:28 - Mais ce n'est pas de ces mesures dont je vous parlais.
39:30 - Non mais voilà, je vous parle de certaines mesures qui ont été annoncées hier.
39:32 - Moi, je suis un peu... - Notre main ne tremblera plus.
39:34 Notre main ne tremblera plus.
39:36 - On a fini, maintenant on passe aux actes,
39:38 mais ça fait 7 ans. - On va faire tourner la parole.
39:40 La comparution immédiate, d'accord,
39:42 et le juge, il dit quoi ?
39:44 Là, vous avez deux jeunes qui ont
39:46 attaqué, qui ont fait une agression
39:48 et qui sont en liberté
39:50 avec du sursis,
39:52 donc il y a aussi un problème de peine.
39:54 Ce n'est pas la comparution immédiate qui va changer, c'est la peine.
39:56 C'est la punition immédiate.
39:58 - Oui, mais c'est ce que
40:00 visent ces réformes d'adaptation.
40:02 - Le problème, c'est que je pense qu'il n'y a pas un seul problème.
40:04 Il y a un cumul
40:06 de problèmes. Il y a un problème, effectivement,
40:08 lié probablement à l'intégration
40:10 et au complexe que l'on a en France,
40:12 comme si on voulait livrer nos enfants
40:14 comme victimes expiatoires de ce qu'on a fait
40:16 au moment de la colonisation.
40:18 Et que, du coup, comme à un moment donné, on a été trop durs
40:20 à l'égard de certaines populations quand on a colonisé
40:22 ces territoires, eh bien aujourd'hui, on n'a plus
40:24 le droit d'aucune autorité vis-à-vis de ces populations
40:26 quand elles sont sur notre territoire. Ça, c'est un point.
40:28 Mais je pense que ce n'est pas le seul.
40:30 Il n'y a plus globalement l'idée que l'ordre public
40:32 est une valeur un peu fasciste
40:34 de droit, d'extrême droite, qu'il faudrait laisser
40:36 la liberté totale à tout le monde. Vous savez, moi, j'ai une phrase...
40:38 - Ce n'est pas la liberté, c'est quand même une police d'émeur
40:40 qui est en train de s'installer aussi. Il faut dire les choses, hein,
40:42 chez les gamins. - Oui, parce qu'on crée un vide.
40:44 Quand vous avez un vide, il y a une phrase de Michael Paty
40:46 qui est la sœur de Samuel Paty, que je trouve extraordinaire,
40:48 que je cite souvent, "persister dans son aveuglement
40:50 n'est pas une erreur, c'est une décision".
40:52 Et c'est exactement ce qui se passe.
40:54 Quand l'État veut, en France, l'État peut.
40:56 Donc si l'État ne fait pas, c'est qu'il n'y a pas
40:58 de volonté politique de faire.
41:00 - La soumission. - Moi, je crois qu'il y a une volonté, là.
41:02 - Mathieu Bachelot. - En fait, on parlait de l'école, en réalité,
41:04 bien sûr que l'école a un rôle à jouer,
41:06 mais l'école, normalement, elle n'est pas là,
41:08 elle est là pour instruire. Ça va faire très
41:10 Hussard Noir et Troisième République, mais normalement,
41:12 c'est l'instruction publique. - Et les valeurs.
41:14 Et passer des valeurs. - Et les valeurs.
41:16 Mais il y a quand même la question de la séduction familiale
41:18 qui est fondamentale.
41:20 Dans l'affaire de Grande-Synthe,
41:22 qui est l'horrible affaire
41:24 avec deux
41:26 adolescents, très jeunes, il y en a un qui a
41:28 14 ans, je crois. - 14 ans.
41:30 - Et de ce qu'on sait, la cellule familiale est totalement
41:32 explosée, les parents
41:34 sont absents, eux-mêmes, je crois,
41:36 des problèmes de toxicomanie.
41:38 Là, la réponse publique, ça ne peut pas être que l'école.
41:40 - Ah oui, bien sûr. - L'école ne peut pas
41:42 pallier sur des manquements qui sont
41:44 sur l'absence d'éducation.
41:46 Moi, je suis assez pessimiste
41:48 en réalité, là-dessus, parce que
41:50 on a des plans qui
41:52 s'annoncent à chaque fois avec
41:54 des grands mots qui sont...
41:56 - Mais une grande concertation,
41:58 c'est quand même intéressant. - Oui, mais à côté de ça,
42:00 il y a des mesures concrètes.
42:02 - Mais en réalité, je vois mal ce qui pourrait
42:04 aujourd'hui apporter
42:06 une solution concrète sur...
42:08 Voilà, c'est des
42:10 pas entiers... - Il y en a qui reparlent du service militaire.
42:12 - Il y en a qui reparlent du service militaire.
42:14 - Je crois qu'il y a un mot qui n'a pas été prononcé,
42:16 c'est le mot de parent aussi, non ? - L'autorité parlementaire.
42:18 - La cellule familiale est explosée.
42:20 - Oui, mais on voit
42:22 de plus en plus des parents
42:24 qui, de facto,
42:26 se soustraient
42:30 à cette obligation parentale.
42:32 Alors, il y a des mesures annoncées
42:34 par le Premier ministre,
42:36 mais, en disant
42:38 "Voilà, les deux seront solidairement
42:40 responsables", mais quand vous avez
42:42 ce que vous mentionnez, c'est-à-dire
42:44 des cas de toxicomanie,
42:46 de parents totalement
42:48 à la dérive,
42:50 évidemment, ça va être compliqué
42:52 parce que, même si on les punit,
42:54 le risque, c'est que ça ne marche
42:56 pas trop.
42:58 Donc, s'il y avait des solutions miracle,
43:00 on le saurait, ce qu'il faut, moi je m'y dis,
43:02 pour qu'il y ait des décisions
43:04 qui soient immédiatement applicables, vraiment,
43:06 cette réforme du
43:08 Code pénal,
43:10 ou cette évolution du Code pénal
43:12 à l'endroit de l'adaptation
43:14 des sanctions, ça ne fait pas tout, mais je pense que c'est
43:16 une urgence absolue. - Et ce sont les juges
43:18 qui décident à la fin. - Oui, mais enfin,
43:20 c'est les juges qui décident à la fin. - Enfin, certes, c'est en 4 ans,
43:22 aujourd'hui, ils n'y vont même pas, si vous voulez, il ne faut quand même pas se raconter
43:24 l'histoire, le nombre de mineurs
43:26 qui sont dans la rue après
43:28 avoir piqué une mobilette, etc.,
43:30 la réalité, c'est que, de toute façon, la question
43:32 ne se pose pas puisqu'ils retournent
43:34 dans la rue. Donc, entendons aussi les policiers
43:36 qui disent "Mais, bazar, quand on les a arrêtés,
43:38 quand ils font une garde à vue, il faut qu'il y ait
43:40 de la comparution immédiate". Eh bien, non,
43:42 il a 16 ans, il a 17 ans. Bon,
43:44 donc c'est quand même une avancée, ça ne va pas tout régler,
43:46 mais, pardon, la comparution immédiate, ça fait
43:48 des années et des années et des années et des années
43:50 qu'on le demande. Bon, voilà.
43:52 - Ça veut dire que M. Dupond-Moretti va
43:54 détricoter sa loi de 2021, alors.
43:56 - En tout cas, ça a été avancé. - C'est ça qu'on est en train de dire, quand même.
43:58 - Et le plaidé copain, c'est indispensable. - C'est lui en même temps
44:00 qui, finalement, nous a encore fait garder le début. - Moi, je pense que ça,
44:02 c'est vraiment, sur ces deux
44:04 points-là, il faut absolument
44:06 qu'on avance.
44:08 Et le sujet qui est
44:10 très, très, très délicat, vous le savez,
44:12 là, on va avoir des débats entre les pros et les
44:14 antis, c'est l'excuse de
44:16 minorités. Bon, moi,
44:18 parce que l'excuse des minorités,
44:20 elle renvoie à quoi ? Elle renvoie
44:22 au milieu familial, elle renvoie à l'origine.
44:24 Ne nous racontons pas d'histoire.
44:26 Donc, on va avoir
44:28 évidemment les tenants
44:30 de l'excuse et puis les pourfendeurs
44:32 de l'excuse. Peut-être que la vérité,
44:34 elle en veut pas faire du mal, mais la vérité, elle est un peu
44:36 dans la nuance aussi. - Allez, on se
44:38 retrouve dans un instant avec vous sur
44:40 Sud Radio. A tout de suite. - Autre sujet,
44:42 compliqué, abordé par
44:44 Gabriel Attal. Il dénonce un
44:46 antrisme islamiste,
44:48 prônant les préceptes de la charia,
44:50 notamment dans les écoles. Hier,
44:52 j'entendais dans une revue de presse, j'ai pas retrouvé
44:54 cet article, un article qui évoquait
44:56 des revendications de certains
44:58 enfants qui ne veulent pas, par exemple,
45:00 dormir dans le même... faire la
45:02 sieste des petits.
45:04 Petite section de maternelle, enfin, grande section
45:06 maternelle ou primaire, qui ne veulent pas
45:08 faire la sieste dans le même dortoir
45:10 que des garçons, ou qui ne veulent pas
45:12 écouter de la musique parce que c'est contraire
45:14 aux préceptes de leur
45:16 religion. Donc hier, Gabriel Attal
45:18 a évoqué
45:20 ces questions-là
45:22 quand il était à Viry-Châtillon.
45:24 - Oui, là, pour le coup,
45:26 il faut rien laisser passer
45:28 sur ces choses-là.
45:30 La laïcité à l'école, c'est quand même le
45:32 fondement.
45:34 Ça, c'est le principe.
45:36 Dans la réalité,
45:38 on se souvient malheureusement
45:40 de ce qui... le contexte
45:42 du pauvre Samuel Paty, lorsqu'il a eu
45:44 à défendre ces principes qui sont
45:46 la base de la République. On avait vu
45:48 des collègues qui
45:50 commençaient à dire "oui, mais
45:52 il va un peu trop loin, quand même"
45:54 et ça, le problème dans l'école, c'est ça.
45:56 - C'est ça le problème de la psychologie.
45:58 - Le principe et l'adaptation
46:00 du principe à...
46:02 - Et des concessions permanentes. - Exactement.
46:04 Qui nécessite du courage, je veux dire...
46:06 Qui nécessite à la fois du courage
46:08 et du discernement.
46:10 Et c'est très compliqué de manier
46:12 les deux. Le courage, c'est dire
46:14 les choses. Moi, je cite souvent
46:16 ce qu'on dit dans les citations,
46:18 ce que disait
46:20 Péguy. Il faut
46:22 dire ce que l'on voit, mais il faut voir
46:24 ce que l'on voit. Et souvent,
46:26 on arrive à dire ce que l'on voit, ce qui est déjà une première étape
46:28 importante, mais après, il faut voir ce que l'on voit.
46:30 Et ça, c'est important.
46:32 Alors, j'ose espérer que
46:34 j'ose espérer que
46:36 c'est quand même assez minoritaire.
46:38 Des petits, tout petits, qui refusent
46:40 de dormir. Je pense que
46:42 s'il y a en face
46:44 un esprit, je dirais,
46:46 pour le coup, à la fois
46:48 de responsabilité et d'autorité,
46:50 la question, j'ose
46:52 espérer, ne se pose même pas.
46:54 - Oui, enfin, ça commence, si je puis me permettre, ça commence comme ça.
46:56 On peut parler de signe faible, ça commence
46:58 comme ça à l'école maternelle,
47:00 et ça finit comme à Montpellier, où la petite
47:02 Samara, elle s'est fait
47:04 massacrer devant son lycée
47:06 parce que, comme le disait sa maman, avant
47:08 d'avoir des éléments de langage distillés, un peu
47:10 plus, comment dirais-je,
47:12 plus corrects pour la communauté,
47:14 en attendant, elle disait
47:16 "Ma fille a été acculée parce que
47:18 habillée à l'européenne,
47:20 parce qu'elle vivait à la française."
47:22 Donc, aujourd'hui, on assiste à une police
47:24 des mœurs, à une milice des mœurs, vous l'appelez
47:26 comme vous voulez, qui est en train de prendre la place
47:28 des valeurs de la République. Donc, à force de faire
47:30 de la peinture
47:32 avec les valeurs de la République qu'on sort à toutes les
47:34 phrases, le vivre ensemble, les compagnie,
47:36 ça ne fonctionne plus.
47:38 Donc, pour moi, c'est plus qu'un signe
47:40 faible, c'est plus qu'un signal faible, le fait que
47:42 des gamins maternels commencent à vouloir
47:44 appliquer la chargée des paradis.
47:46 - Le vivre ensemble fonctionne comme dans une école,
47:48 ces règles-là sont claires,
47:50 sont respectées,
47:52 et qu'on ne laisse pas quelques parents
47:54 qui, au demeurant, sont minoritaires.
47:56 Parce que vous dites "ça ne fonctionne plus", c'est terrible
47:58 mais c'est minoritaire. Et cette
48:00 minorité-là est en train d'imposer
48:02 ce qui est
48:04 insupportable et qui ne
48:06 doit pas être
48:08 insupportable au regard
48:10 des règles de la laïcité.
48:12 Il reste fort heureusement minoritaire,
48:14 mais très visible et violent.
48:16 - Mais si le Premier ministre l'évoque hier,
48:18 c'est qu'il y a quand même un problème.
48:20 - Il parle d'organisation.
48:22 - Non mais il parle d'organisation.
48:24 Je reprends les propos du Premier ministre, on va essayer d'être
48:26 le plus factuel sur ce sujet. Il exprime
48:28 clairement des organisations.
48:30 Donc ça veut dire qu'il y a une stratégie.
48:32 - Bien sûr.
48:34 - Parce qu'un enfant ne peut pas arriver comme ça.
48:36 - On est plus que sur un signal faible, madame.
48:38 - Ce n'est pas un signal faible, pardon.
48:40 - Il y a une stratégie de séparatisme
48:42 d'un côté, et la réponse
48:44 en face n'est pas bonne parce qu'elle n'est pas
48:46 il n'y a pas de consensus
48:48 autour de la réponse qu'il faudrait avoir.
48:50 Si la France faisait bloc
48:52 et qu'il y avait un consensus
48:54 autour de l'universalisme des Lumières, il n'y aurait pas ce souci.
48:56 C'est l'objet de mon livre.
48:58 Sauf qu'aujourd'hui, il n'y a pas, puisqu'il y a une partie de la gauche,
49:00 il faut être clair, qui est relativiste.
49:02 Qui considère qu'on n'a pas à juger,
49:04 que finalement on n'a pas imposé nos valeurs à d'autres.
49:06 Alors moi je dis oui, on n'a pas imposé nos valeurs à d'autres
49:08 dans d'autres pays.
49:10 Parce qu'effectivement il y a des pays dans lesquels la charia s'impose
49:12 parce que ce sont des pays avec une organisation tribale.
49:14 Et que si vous ne créez pas une adhésion à une abstraction,
49:16 vous n'avez pas de consensus au sein du pays.
49:18 On l'a vu dans certains pays arabo-musulmans.
49:20 Et sauf que ce n'est pas parce qu'on ne doit pas l'imposer là-bas
49:22 comme on l'a fait au moment de la colonisation, etc.
49:24 C'est les décoloniaux essentiellement
49:26 qu'on ne doit pas le faire ici,
49:28 aux populations qui viennent vivre ici.
49:30 Ici, il n'y a qu'un seul système politique possible.
49:32 Il est universel.
49:34 C'est celui qui est issu des valeurs universelles des Lumières.
49:36 Et il faut qu'on l'impose de façon très forte.
49:38 Or, il n'y a pas de consensus.
49:40 Il n'y a pas de consensus à l'école,
49:42 il n'y a pas de consensus au rectorat,
49:44 il n'y a pas de consensus dans les tribunaux,
49:46 il n'y a pas de consensus autour des études.
49:48 - Parce que l'antrisme n'est pas que dans les classes de maternelle.
49:50 - Non, non, non. J'ai évoqué un papier que je vais essayer de retrouver.
49:52 Il parlait de revendications
49:54 de plus en plus nombreuses, effectivement,
49:56 dans les petites classes également.
49:58 Et donc, Gabriel Attal, lui, évoque évidemment
50:00 ce qui s'est passé... - Et dans certains endroits.
50:02 - Et dans certains endroits, évidemment.
50:04 - On choisit les endroits où ça va pouvoir marcher.
50:06 - Mais là encore, quelle réponse ?
50:08 - Je pense qu'en l'espèce, chez moi, ça ne marcherait pas.
50:10 - Quelle réponse ?
50:12 - La vérité ?
50:14 - Oui, mais qu'est-ce qui a été fait depuis Samuel Paty
50:16 pour protéger les enseignants ?
50:18 - Enfin... - Concrètement.
50:20 Quand vous écoutez ce que disent les enseignants,
50:22 ce qu'ils rapportent aujourd'hui, l'autocensure,
50:24 la difficulté qu'ils ont parfois
50:26 à faire certains cours, quelle aide
50:28 leur a été apportée ? - Aujourd'hui,
50:30 ils sont à poil.
50:32 - Avec quand même
50:34 une volonté politique de Gabriel Attal,
50:36 qui a eu des discours assez forts sur le sujet.
50:38 - Les discours sont forts. - Les discours sont forts.
50:40 - Ils sont beaucoup plus attentifs à tous ces signes.
50:42 - Des actes.
50:44 - Ce qui était sans doute beaucoup moins le cas.
50:46 - C'est vrai, il n'y a pas de consensus,
50:48 même au sommet du corps enseignant.
50:50 On l'a vu que les syndicats d'enseignants
50:52 sont un peu frisos sur ces questions-là.
50:54 - Bien sûr. - Et du coup,
50:56 on a des enseignants, et je ne leur jette pas la pierre,
50:58 qui sont dans une situation
51:00 où ils risquent leur peau.
51:02 Malheureusement, on s'en prend l'au-delà du terme, on l'a vu.
51:04 Et qui donc, du coup, n'ont pas forcément
51:06 ni le soutien de la hiérarchie,
51:08 ni le soutien des organisations syndicales
51:10 qui sont normalement censées les soutenir,
51:12 les protéger, et promouvoir
51:14 ces principes de base,
51:16 qui sont quand même les principes de la République
51:18 et de la légalité, qui est le pilier fondamental de l'école.
51:20 - C'est une lâcheté générale. Moi j'ai une amie
51:22 qui travaille pour la chambre de commerce,
51:24 pour une école de la chambre de commerce,
51:26 et qui passe son temps à lutter contre le voile
51:28 à l'école, dans les écoles supérieures,
51:30 et elle est très seule, donc elle est en burn-out.
51:32 Parce qu'à un moment donné, elle a craqué,
51:34 on ne peut pas lutter comme ça, tout seul.
51:36 Donc voilà, c'est la réalité.
51:38 - On peut remarquer quand même que Gabriel Attal parle quasiment comme Éric Zemmour maintenant.
51:40 Voilà, c'est juste la petite anecdote, madame Berthoud.
51:42 Il reprend les termes
51:44 qui étaient dans "Le Suicide français"
51:46 il y a une dizaine d'années.
51:48 - Oui, écoutez, franchement, c'est des termes
51:50 que nous employons.
51:52 - Quoi qu'il en soit, il y a 12 ans, il était crié
51:54 pour un sombre fou, avec ses propos.
51:56 - La Baye, c'était courageux.
51:58 - Aujourd'hui, le Premier ministre dit la même chose.
52:00 - La Baye, c'était très courageux,
52:02 et en tout cas, ça a été un signe très très fort.
52:04 - Juste des chiffres,
52:06 sur les atteintes à la laïcité,
52:08 c'est fait représenter
52:10 16% des signalements en novembre,
52:12 9% en octobre,
52:14 et 4% en septembre.
52:16 C'est des chiffres un peu anciens, mais qui montrent
52:18 peut-être qu'il y a plus de signalements aussi.
52:20 - Il y a plus de signalements aussi,
52:22 fort heureusement.
52:24 - Dans un instant, c'est Alexis Poulin qui sera avec vous.
52:26 Très bonne journée,
52:28 et très bon week-end sur Sud Radio.

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