Avec Hadrien Clouet, Député LFI de Haute-Garonne et Shannon Seban, présidente Renaissance Seine-Saint-Denis
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00:00 Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
00:02 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite.
00:06 Vérissure présente...
00:08 Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
00:13 Nous sommes jeudi, le jeudi c'est un moment politique entre 9h30 et 10h,
00:18 nous recevons des élus tous les jeudis et nous parlons de l'actualité évidemment.
00:22 Alors ce matin, à 9h33, nous recevons Shannon Seban qui est présidente Renaissance
00:28 pour la Seine-Saint-Denis, bonjour.
00:30 - Bonjour.
00:31 - Merci d'être avec nous.
00:32 Et Adrien Clouet qui est député LFI de Haute-Garonne, bonjour.
00:35 - Bonjour.
00:35 - Merci d'être avec nous tous les deux.
00:37 Je vais commencer avec l'affaiblissement d'autorité.
00:40 Je vous parle d'affaiblissement d'autorité parce que le Premier ministre Gabriel Attal
00:45 sera à Vierry-Châtillon tout à l'heure.
00:47 Nous étions tout à l'heure, il y a quelques minutes, avec le maire de Vierry-Châtillon
00:52 qui attend beaucoup de cette visite et surtout qui attend des mesures de l'État.
00:57 Et Gabriel Attal qui veut s'attaquer à l'affaiblissement d'autorité.
01:03 Alors, qu'attendez-vous du Premier ministre ?
01:06 Vous, Shannon Seban, dites-nous.
01:09 - Bonjour M. Bourdin.
01:11 - Oui.
01:11 - Moi ce que j'attends aujourd'hui du Premier ministre et du Président de la République,
01:15 c'est effectivement de la fermeté.
01:17 C'est de la fermeté et c'est qu'on puisse aujourd'hui mettre les moyens
01:21 pour restaurer l'autorité, pour restaurer la parentalité
01:25 dans notre pays où, il faut le dire, la violence s'est banalisée.
01:28 Et je vous le dis ici en connaissance de cause,
01:30 je suis élue à Rony-Soubois en Seine-Saint-Denis,
01:33 présidente de Renaissance dans ce même département.
01:35 Et j'ai pu le constater notamment en juillet dernier avec les émeutes.
01:40 On a aujourd'hui une violence qui s'est banalisée.
01:42 On l'a vu avec la mort notamment de Shams Eddin à Vierry-Châtillon.
01:46 Il y a un problème.
01:47 Et aujourd'hui, il faut pouvoir mettre les moyens.
01:50 - Oui, d'accord. Mais comment rétablit-on l'autorité ?
01:53 - On ne rétablit pas... - Je veux bien, mais ce sont des mots.
01:57 On attend des actes. - Bien évidemment.
01:59 Et d'ailleurs, je vais vous le dire ici sans aucune ambiguïté,
02:01 j'entends ce matin sur les médias, les radios, les télévisions, les papiers,
02:05 les oppositions nous dire qu'il est temps aujourd'hui de passer à l'action
02:08 et que le Grenelle des mineurs, sur la violence des mineurs
02:12 qui a été annoncée par le président de la République, ne servirait à rien.
02:15 Mais moi, j'entends ici les oppositions, mais les yacafaucons
02:19 qui nous disent qu'on peut résoudre toute la misère du monde
02:21 en un seul coup de baguette magique, moi je leur réponds que c'est faux
02:24 et que c'est une utopie.
02:25 Et aujourd'hui, ce dont nous avons véritablement besoin,
02:28 c'est de pouvoir mettre autour de la table les parents, les professeurs,
02:32 les élus, les responsables associatifs qui font un travail formidable
02:37 sur le terrain. Je pense notamment aux éducateurs spécialisés,
02:40 aux associations qui sont implantées en plein cœur de quartier,
02:42 aux médiateurs, par ailleurs, qui font le lien entre les policiers
02:46 et les jeunes dans nos quartiers pour trouver des solutions concrètes.
02:49 Et je vais prendre ici un exemple qui a d'ailleurs été rappelé
02:52 par le président de la République en 2019.
02:54 Quand nous avions un problème sur les féminicides,
02:57 nous avions mis en place le grenelle des violences conjugales.
02:59 On s'est mis autour de la table, on a discuté, on a échangé
03:03 pour trouver des solutions qui ont pu produire des résultats concrets
03:07 sur le temps long et dont aujourd'hui nous mesurons l'impact.
03:10 - Adrien Clouet, il est temps de rétablir l'autorité ?
03:13 - Bon, attendez, si jamais le sujet c'est de mettre des gens autour d'une table,
03:16 je sais pas pourquoi vous avez mis 7 ans à trouver une table,
03:18 parce qu'on parle de ce sujet quand même marronnier depuis des années.
03:21 - Ça fait même... Ben tu vois, ça fait 27 ans !
03:23 - Je vous ai pas interrompu, je vous ai pas interrompu,
03:24 on parle d'autorité à l'école. Moi j'entends, mais enfin,
03:26 dans mon département, on ferme 128 classes.
03:28 Donc déjà, pour l'autorité à l'école, il faudrait déjà qu'il y ait une école.
03:30 Parce qu'on a pas d'AESH, on a pas de prof,
03:32 on a des gamins qui viennent l'hiver en cours avec des moufles,
03:35 donc on a même pas les capacités d'enseigner aujourd'hui aux enfants.
03:38 Et s'il y ajoute, s'il y ajoute, le dernier décret du gouvernement
03:42 qui retire des millions d'euros à l'enseignement secondaire,
03:45 je l'ai avec moi là, l'enseignement scolaire,
03:47 ils ont coupé 691 millions d'euros par décret,
03:50 l'équivalent de 20 000 postes.
03:52 Donc pour nous parler d'autorité, il faudrait déjà qu'il y ait des personnels
03:54 qui soient là, qui aient accès à une formation continue,
03:57 qui puissent encadrer les gamins,
04:01 et qui puissent être leurs interlocuteurs.
04:02 Parce que l'autorité, qu'est-ce que c'est ?
04:04 On peut aller sur le fond, vous avez pas répondu à la question.
04:06 L'autorité, c'est la relation de confiance
04:08 par laquelle quelqu'un, en l'occurrence un gamin,
04:11 accepte que quelqu'un d'autre lui donne des consignes et des ordres.
04:15 C'est ça, une question d'autorité.
04:17 L'autorité, c'est donc quelque chose qui se construit
04:19 avec un personnel qui est disponible, formé,
04:21 et en capacité d'être devant les enfants.
04:22 Alors, il n'y a pas que l'école, il y a aussi l'autorité des parents,
04:26 et il y a aussi l'autorité, au sens plus large du mot,
04:30 l'autorité représentée par l'État, ou par les élus,
04:34 ou par la police, etc.
04:38 Et le problème qu'on a constaté dans de très nombreux faits divers,
04:44 c'est malheureusement la minorité des délinquants.
04:50 C'est-à-dire que ces délinquants sont souvent, malheureusement,
04:53 maintenant des délinquants de plus en plus jeunes et mineurs.
04:55 Et donc ces mineurs-là manquent d'autorité.
04:57 Donc, est-ce qu'il faut responsabiliser les parents ?
05:00 Et comment responsabiliser les parents ?
05:03 On va commencer avec Adrien Cloé.
05:06 Les parents, ils sont responsables.
05:08 Les sujets dont on parle aujourd'hui,
05:11 c'est quasiment tout le temps des parents,
05:13 parce qu'ils bossent la nuit, parce qu'ils sont payés au lance-pierre,
05:15 ils ne voient pas les gamins, ils ont du mal à les croiser.
05:17 Donc ce qu'on a aujourd'hui, c'est d'abord le prix de la précarité de parents
05:20 qui croisent à peine leurs enfants, qui bossent la nuit,
05:23 et qui exercent leur autorité sur leurs enfants.
05:28 Oui, mais c'est beaucoup plus dur, c'est ça que je vous dis.
05:30 C'est beaucoup plus dur parce que vous avez du mal à les croiser.
05:32 Et par ailleurs, on paye l'affaiblissement
05:35 du fait que les associations disparaissent dans plein de quartiers populaires.
05:38 Est-ce qu'il faut les responsabiliser et les sanctionner ?
05:41 Est-ce qu'il faut les responsabiliser et les sanctionner ?
05:43 Bien sûr que non. Lorsque vous avez un parent qui est en difficulté avec son enfant,
05:47 il faut l'accompagner avec du personnel, les assistantes sociales,
05:49 les personnels qui font de l'assistance d'éducation.
05:51 C'est ça qu'il faut faire. C'est pas en leur retirant 200 balles
05:54 que vous allez améliorer la situation.
05:56 Mais il n'est pas question de leur retirer 200 balles.
05:58 Comment vous les sanctionnez si vous ne retirez pas d'argent à leur enfant ?
06:00 Je vais vous le répondre tout de suite, monsieur Cloé,
06:02 quelles sont les solutions que nous proposons.
06:04 Aujourd'hui, véritablement, et moi on le voit bien sur aujourd'hui,
06:07 cette question-là de la parentalité, comme sur tant d'autres sujets,
06:10 l'ADN de la France Insoumise, c'est de n'exister aujourd'hui
06:13 que par la victimisation ou que par le scandale ou par un ADN révolutionnaire.
06:17 Vous n'êtes pas du bon côté, monsieur Cloé.
06:20 - Nous n'avons pas entendu les solutions. - Mais moi je vais vous les donner.
06:22 Le projet de loi qui a été porté par Éric Dupond-Moretti
06:25 suite aux émeutes qui ont eu lieu en juillet dernier dans notre pays,
06:28 c'est effectivement un projet de loi qui vise à restaurer la parentalité.
06:31 Pourquoi est-ce qu'aujourd'hui nous portons cette mesure ?
06:33 Dans le code pénal à l'heure actuelle,
06:35 les parents dont les enfants mineurs ont commis plusieurs crimes ou plusieurs délits
06:40 peuvent être sanctionnés de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende.
06:44 Ce que nous souhaitons aujourd'hui avec ce nouveau projet de loi,
06:47 c'est de renforcer les sanctions, et elles peuvent effectivement aller
06:49 jusqu'à 45 000 euros d'amende et trois ans d'emprisonnement.
06:52 - Vous êtes en train de nous dire que quelqu'un qui paierait 30 000 euros aujourd'hui
06:55 ne fera pas la même chose parce qu'on lui sera demandé 45 000 euros demain.
06:58 - Monsieur Cloé, venez dans un commissariat de Seine-Saint-Denis,
07:00 je le fais très régulièrement.
07:02 Venez à Rony-sous-Bois, suite aux émeutes qui ont eu lieu en juillet dernier.
07:05 Les policiers eux-mêmes vous disent se sentir démunis,
07:08 puisque effectivement ces jeunes entrent en garde à vue,
07:10 mais que les parents eux-mêmes sont effectivement complètement...
07:13 Soit ils sont, comment dire, démobilisés et démissionnaires,
07:17 soit ils ne savent plus quoi faire,
07:19 ou même ils cautionnent l'acte de leurs enfants.
07:21 Donc aujourd'hui, ce dont nous avons besoin, et je le dis sans aucune ambiguïté,
07:24 nous avons besoin de restaurer l'autorité, l'autorité des parents,
07:28 l'autorité des professeurs, qui est par ailleurs décrédibilisée par les parents eux-mêmes.
07:35 - Mais l'autorité aussi de l'État, je veux dire par là, de la justice,
07:39 je veux dire par là que, si je vous pose la question,
07:43 combien, puisque vous parliez des émeutes,
07:47 combien de mineurs condamnés après les émeutes,
07:50 et combien de mineurs, quel pourcentage des mineurs condamnés,
07:54 et quel pourcentage des peines effectuées ?
07:57 - 10%. - Oui, 10%.
07:59 - Mais je vous le donne, le chiffre, il est là, 10%.
08:01 - Eh bien, 10%.
08:02 - Suite aux émeutes, on a eu 1 600 personnes, 1 600 jeunes mineurs qui ont été interpellés,
08:06 et effectivement, je le dis ici sans aucune ambiguïté,
08:09 seulement 10% ont été condamnés.
08:11 Et ensuite, je ne vous parle pas de l'exécution des condamnations et autres.
08:14 Donc oui, aujourd'hui, et on le reconnaît,
08:17 donc on met les moyens face à cela, pour responsabiliser les parents.
08:21 - Mais c'est quoi l'objectif ? C'est d'avoir plus de peines prononcées,
08:24 ou qu'il y ait moins de jeunes qui soient exposés à ces dispositifs ?
08:26 - Les deux.
08:27 - Vous venez de donner un point qui est intéressant.
08:29 Vous évoquez le terrain sur lequel vous, vous exercez votre mandat.
08:32 Moi, je vous invite à venir voir, par exemple, en Haute-Garonne,
08:34 vous avez pas mal, même beaucoup de quartiers populaires,
08:36 où il ne s'est quasiment rien passé, au moment des émeutes.
08:39 Parce qu'il y a un maillage associatif, parce qu'il y a des assistantes sociaux,
08:43 parce qu'il y a des aides éducatives, et c'est ça qui nous manque.
08:46 Cette disparition de tout ce maillage qui permet aux jeunes,
08:49 eh bien d'avoir des projets, d'être accompagnés,
08:51 d'avoir un horizon à 2, 3, 4, 5 ans,
08:54 c'est ça qui permet de les prémunir par rapport aux questions d'insécurité et de délinquance.
08:59 Voilà. Moi, j'y crois fermement,
09:01 et je pense qu'à chaque fois que vous retirez des centaines de millions d'euros
09:04 aux services publics, que ce soit la justice, que ce soit la police,
09:08 que ce soit l'éducation, que ce soit la culture,
09:10 eh bien vous créez les conditions de cette répression que vous appelez de l'aube.
09:12 - C'est bien parce qu'on aura, M. Bourdin, sur votre plateau ce matin,
09:15 une responsable de Renaissance qui est d'accord avec un député de la France Insoumise,
09:18 ce qui est assez rare.
09:19 - Mais tant mieux !
09:20 - On s'accorde ici, M. Cloé, sur effectivement la nécessité et l'importance
09:23 du tissu associatif qui fait un travail remarquable.
09:26 Mais ce n'est pas l'un ou l'autre, M. Cloé.
09:28 C'est le tissu associatif, ce sont les élus locaux,
09:31 ce sont les parents et les professeurs ensemble
09:34 qui doivent travailler aujourd'hui au rétablissement de l'autorité.
09:36 Là où vous, au contraire, prenez une solution à une seule jambe.
09:39 Non, moi, je ne suis pas d'accord.
09:40 C'est un travail qui doit nous mobiliser tous et tous,
09:42 et vous et moi, en tant qu'élus locaux, nous avons aussi notre voix à porter.
09:46 Donc, faire croire que la responsabilité doit uniquement porter sur le tissu associatif,
09:50 je trouve ça extrêmement lourd.
09:52 - J'ai mentionné la police, la justice, l'éducation.
09:54 Pourquoi vous supprimez, par exemple, 1,5 milliard dans le budget du service public
09:58 dans ces trois domaines, cette année ?
10:00 - Mais pourquoi ? Quel est le rapport avec le manque de moyens ?
10:03 - Alors, quel est le rapport entre supprimer 1,5 milliard et le manque de moyens ?
10:06 - Non mais c'est incroyable !
10:07 - Le fait qu'il y a moins de gens sur le terrain pour accueillir les jeunes,
10:09 le fait qu'il y a moins de personnel dans la magistrature pour travailler,
10:12 le fait qu'il y ait moins de bénéfiés pour traiter les métiers et les amener jusqu'à eux.
10:15 - Vous mélangez un petit peu tout, M. Cloé, je vous le dis très sincèrement.
10:18 Bon, il faut donner les moyens, si j'ai bien compris.
10:21 - Bien sûr. - Vous êtes assez d'accord, là, vous deux.
10:23 - Oui. - Et il faut que l'autorité puisse exercer, vous êtes d'accord, M. Cloé.
10:28 - C'est bien ça dont on parle, lorsqu'on dit qu'il faut des magistrats.
10:30 - D'accord, tous les deux. - Des magistrats, lorsqu'il faut dégriffier,
10:32 c'est justement la condition de l'autorité. - Il faut condamner aussi.
10:34 - Il faut condamner, bien sûr, il y a une loi. - Il faut que la justice suive.
10:36 - Donc, vous voterez potentiellement à l'Assemblée nationale
10:40 le projet de loi de M. Dupont-Moretti sur, justement,
10:43 la possibilité de restaurer la parentalité ?
10:45 - Je ne le voterai pas, car je vous l'ai dit il y a cinq minutes.
10:48 - Vous appelez à des solutions, mais pas de moyens.
10:50 - Qu'est-ce que ça change ? - Pourquoi vous ne le voterez pas ?
10:52 - Parce qu'aujourd'hui, on peut condamner les parents en question à 30 000 euros d'amende.
10:55 Ce que propose le gouvernement, c'est de porter de 30 000 à 45 000.
10:58 Je pense que ça n'a absolument aucun sens pratique et que ça n'aura aucune conséquence.
11:02 Lorsque vous dites à quelqu'un "vous allez encourir une peine de 30 000 euros
11:05 qui va être portée à 45 000", ça ne changera rien.
11:08 - Non, mais il y a d'autres mesures, par exemple des sanctions,
11:11 si les parents sont absents aux audiences d'assistance éducative
11:14 de leurs enfants. Qu'en pensez-vous ?
11:17 - Je pense que si vous êtes malade ou si vous avez un emploi précaire,
11:21 vous pouvez être absent. Il ne faut pas condamner les gens.
11:23 Il faut en revanche que les audiences éducatives soient mises au moment où les parents peuvent venir.
11:27 - Mais si les parents ne viennent pas parce qu'ils sont déresponsabilisés,
11:31 il faut quand même faire en sorte de les responsabiliser, Adrien Chloé.
11:36 - Il faut venir les voir, leur expliquer l'enjeu de ces audiences éducatives.
11:39 Je pense que la plupart de ceux qui ne viennent pas ne savent pas ce qui se passe.
11:42 Ils ne savent pas quel est l'enjeu, ils ne s'y rendent pas.
11:45 Il faut qu'il y ait de la puissance publique qui puisse faire en sorte qu'ils y aillent,
11:48 parce que c'est dans l'intérêt de leurs enfants.
11:50 - Dans ce projet de loi, par ailleurs, et je veux le rappeler,
11:53 il y a également des mesures d'accompagnement des parents qui sont prévues.
11:56 Vous vous opposerez ici, on verra ce qu'il en adviendra,
11:59 puisque je crois que les dépens en Parlement doivent se tenir dès le mois de juin,
12:02 mais vous vous opposez finalement ici en bloc ?
12:04 De toute façon, vous êtes sur une opposition par principe sur un bon nombre de textes.
12:08 - Non, non, je pense que les sanctions supplémentaires sur les parents ne changent rien à tout ce qui les accompagne.
12:11 - Il n'y a pas que des sanctions supplémentaires dans ce texte, M. Cloé.
12:14 Il y a également des mesures d'accompagnement des parents qui sont prévues,
12:17 et je le regrette aujourd'hui que vous soyez finalement systématiquement
12:21 dans une stratégie de chaos et que ce soit dans un bon nombre de sujets.
12:24 Je n'entends jamais, de la part d'un élu de la France Insoumise,
12:28 ne serait-ce qu'une once de bonne foi pour reconnaître qu'il y a un problème
12:33 et qu'on puisse mettre des moyens derrière.
12:35 C'est le festival des balivernes et des utopies, M. Bourdin.
12:38 On nous dit aujourd'hui qu'il y a un problème dans les quartiers,
12:41 on nous dit aujourd'hui qu'on a besoin de pouvoir effectivement restaurer l'autorité,
12:44 mais quand il s'agit de voter des textes qui mettent les moyens,
12:48 et qui est d'ailleurs une demande des parents et des responsables associatifs, M. Cloé,
12:52 ce texte-là a été demandé par les responsables associatifs,
12:55 et le grenelle des violences sur les mineurs annoncé par Emmanuel Macron
12:58 a été très largement salué par l'ensemble du secteur.
13:01 Donc, réveillez-vous, M. Cloé, et soyez du bon côté, s'il vous plaît.
13:04 - Bien, bien, bien, bien, bien.
13:05 Nous allons parler d'autre chose dans un instant, nous allons changer de sujet.
13:10 Il est 9h45, Désormais le quart, à tout de suite.
13:12 - Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
13:15 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de vie gratuite.
13:19 Vérissure présente...
13:20 - Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
13:26 - Avec nous, Shannon Seban, qui est présidente Renaissance en Seine-Saint-Denis,
13:30 et Adrien Cloé, député LFI de Haute-Garonne.
13:32 Couvre-feu pour les mineurs de moins de 13 ans dans certains quartiers, à certains moments.
13:38 Oui, non ? Adrien Cloé ?
13:40 - Pourquoi pas ? Mais c'est un peu décalé par rapport à la problématique.
13:44 Ici, en l'occurrence, vous parlez des annonces de M. Darmanin en Outre-mer.
13:47 C'est ça le sujet dont vous parlez.
13:49 - L'annonce, et puis la volonté de plusieurs maires d'instaurer ces couvre-feu.
13:54 Est-ce qu'un gamin de 12 ans doit être dehors à partir de 23h ?
13:59 - Sans les parents, pas spécialement.
14:01 Mais le souci qu'on a ici avec la délinquance des mineurs,
14:04 ça reste avant tout les trafics qui les alimentent.
14:07 Si les gamins sortent, c'est avant tout soit parce qu'ils sont inscrits dans des logiques de réseau,
14:11 soit parce qu'ils ont accès à différentes modalités de trafic,
14:15 que ce soit des stupéfiants, que ce soit les armes,
14:18 dans les cas d'espèces dont on parle dans les Outre-mer.
14:21 La solution, ce n'est pas le couvre-feu.
14:24 La solution, c'est d'avoir une police judiciaire, une PJ,
14:27 qui est équipée, formée, qui est en nombre suffisant
14:30 pour pouvoir remonter les têtes de réseau et les dissoudre.
14:32 - Donc engager des policiers ?
14:33 - Ah bien sûr !
14:34 - En plus des policiers et gendarmes ?
14:35 - Ah bien la PJ, bien évidemment qu'il en faut.
14:37 Il faut revenir sur la réforme qui les départementalise,
14:40 parce qu'on est en incapacité aujourd'hui de remonter des réseaux
14:42 lorsqu'ils sont sur tout le territoire national.
14:44 Donc on a un vrai souci.
14:45 Et puis dans le cas d'espèces, puisqu'on parlait des annonces de M. Darmanin,
14:48 il y a évidemment l'enjeu de la coopération avec Saint-Puissy et Dominique,
14:51 d'où viennent une partie notamment des armes.
14:53 - Bien sûr.
14:54 - Et en métropole, beaucoup de gens s'ébanent. Couvre-feu, oui ou non ?
14:56 - Oui, moi je suis absolument favorable au couvre-feu.
14:59 Pourquoi notamment ?
15:00 Parce que quand on voit à pointe à pitre les chiffres,
15:03 on a 6 fois plus d'homicides et 20 fois plus de vols à main armée
15:07 par rapport à la moyenne nationale.
15:09 Donc il y a véritablement, en Guadeloupe et à pointe à pitre en particulier
15:12 sur cette archipelle, la nécessité de mettre en œuvre des mesures spécifiques.
15:16 Ce couvre-feu, ce n'est pas la solution magique, bien évidemment,
15:19 mais c'est une mesure qui permet effectivement aux mineurs et aux parents
15:22 de prendre leur responsabilité.
15:24 - Et en métropole, beaucoup de maires le réclament, le demandent.
15:27 - Et par ailleurs, beaucoup de maires ont pris l'initiative pendant les émeutes,
15:30 moi je l'ai vu à Rony-sous-Bois, de mettre en place des couvre-feu,
15:33 et je pense qu'effectivement c'est une mesure qui est efficace.
15:35 - Bien. Autre chose pour les mineurs.
15:38 Dans certains quartiers, je dis bien dans certains quartiers,
15:41 on sait, les jeunes, les mineurs sont ultra-connectés,
15:46 et en même temps, parfois, gagnés par l'obscurantisme.
15:49 Une forme d'obscurantisme, récupérée par les islamistes.
15:53 Ça existe, Adrien Chloé.
15:55 - Bah oui, ça existe.
15:57 - Ça existe. Alors que faire contre cela ?
15:59 - Lutter. - Shannon Seban.
16:01 - Il faut éradiquer le mal à la racine.
16:03 Et le mal à la racine, c'est l'islamisme.
16:05 D'où la loi séparatisme qui a été portée par Gérald Darmanin.
16:07 C'est lutter contre ces réseaux,
16:09 c'est retirer les subventions aux réseaux
16:12 qui souhaitent contrevenir aux valeurs de notre République,
16:15 qui prônent une idéologie islamiste qui est absolument délétère dans notre pays.
16:20 C'est cela, aujourd'hui.
16:22 C'est lutter contre le mal à la racine.
16:24 - Vous êtes d'accord, Adrien Chloé ?
16:26 - Oui, là-dessus, je pense qu'on sera assez d'accord.
16:28 Comment on a fait reculer, dans ce pays, depuis 200-300 ans ?
16:32 - Vous avez vu la tribune d'Alain Bentolila,
16:34 le linguiste qui était assez formidable, en disant
16:37 "beaucoup, malheureusement, de ces jeunes sont abandonnés,
16:40 et ils ne connaissent même pas la valeur d'un mot."
16:44 - C'est justement ça que je voulais vous dire.
16:46 Comment on a fait, en 150 ans, pour faire reculer
16:48 une bonne partie des idéologies obscurantistes
16:50 qui ont toujours existé en France, quels que soient les courants religieux ?
16:53 On l'a fait essentiellement par l'école.
16:55 Ça a été longtemps la première ligne de la République
16:57 pour favoriser l'esprit critique,
16:59 pour favoriser les contacts entre des gens qui ne se parlent pas le reste du temps.
17:03 - La laïcité, à tout prix.
17:05 - Bien sûr, et avoir une école en capacité,
17:07 notamment publique, pas que Stanislas et compagnie qui sont gavés de subventions,
17:10 une école publique en capacité d'accueillir tous les jeunes,
17:13 et de leur faire découvrir des choses qu'ils n'auraient pas découvertes
17:15 chez eux, par ailleurs, sur des réseaux, etc.
17:17 C'est ça le but de l'école initiale.
17:19 Et plus on la démantèle, comme c'est le cas aujourd'hui,
17:21 et bien plus on abandonne des gamins en eux-mêmes.
17:23 - Bien. Un mot sur ce qui s'est passé à Lille,
17:26 avec l'interdiction de cette conférence, Adrien Cloé.
17:30 Je crois qu'il y aura une nouvelle conférence aujourd'hui,
17:33 de Jean-Luc Mélenchon et Eryma Hassan.
17:36 - Tout à fait. Vous savez, en ce moment,
17:38 vous avez énormément de gens dans notre pays
17:41 qui sont bouleversés de voir qu'à 3000 kilomètres,
17:43 vous avez 15 000 gamins qui se font massacrer
17:46 par l'armée de monsieur Netanyahou.
17:48 - 15 000, c'est votre chiffre.
17:50 - Non, c'est ce de l'ONU.
17:52 - Encore une fois, nous n'avons pas les chiffres exacts.
17:55 - Vous avez raison de le souligner. 15 000, c'est les chiffres
17:57 qui sont donnés à partir des victimes dans les hôpitaux,
17:59 et donc ça ne compte pas, c'est ceux qui sont encore sous les gravats.
18:02 Donc au moins, vous avez raison de le souligner.
18:04 - C'est les chiffres de la France en ce moment. Source LFI.
18:06 - Non, ça s'appelle l'ONU, c'est une organisation que vous devriez connaître.
18:08 Donc, vous avez beaucoup de jeunes dans ce pays
18:10 qui ont besoin d'en parler, qui ont besoin d'échanger dessus,
18:12 qui veulent discuter sur l'accord par exemple d'associations
18:15 Union Européenne-Israël, sur lesquelles beaucoup veulent revenir.
18:17 Ils ont envie de discuter de l'hypothèse d'un embargo
18:20 sur les armes par rapport à Israël, ce que moi je souhaite,
18:22 et pour se réunir...
18:24 - Il y a peu d'armes envoyées à Israël, il y a des composants.
18:27 - C'est toujours trop. Mais il y a un embargo international à avoir.
18:30 Quoi qu'il en soit, beaucoup de jeunes ont envie de se retrouver
18:33 pour en discuter, et ils font comme on fait toujours dans une fac,
18:35 ils prennent un amphi, ils invitent des personnes pour papoter.
18:37 - La politique à l'université.
18:39 - Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan.
18:40 - Est-ce qu'à l'université, je pose simplement la question,
18:43 est-ce qu'à l'université, on doit interdire les réunions politiques ?
18:49 Ou non ?
18:51 - Bien sûr que non. D'ailleurs, prenez juste l'année dernière, 2023,
18:55 M. Guérini ou Mme Firmin-Lebaudeau, ministre, sont venus faire des conférences
18:58 dans des universités, et moi je trouve ça tout à fait légitime.
19:00 S'il y a des étudiants, des étudiants qui ont envie de discuter
19:02 de sujets politiques, ils invitent des responsables politiques,
19:05 ils en parlent, moi je trouve ça extrêmement bien, stimulant intellectuellement,
19:09 et on a un pays où les libertés académiques sont garanties,
19:12 c'est même un principe à valeur constitutionnelle,
19:14 et je trouve ça inadmissible que le pouvoir en place
19:16 fasse des politiques d'intimidation par rapport aux directions...
19:18 - C'est l'université Lille qui a pris les décisions, M. Chloé.
19:20 - C'est pas vrai, j'ai ici le communiqué de presse avec moi.
19:22 - C'est l'université qui a pris ses responsabilités.
19:24 - Où l'université dit "on ne peut que regretter la pression
19:26 exercée sur l'autonomie scientifique d'établissement d'enseignement supérieur".
19:29 Donc l'université déplore les pressions extérieures
19:32 qu'elle a subies pour cette annulation.
19:34 - Rassurez-moi M. Bourdin, on va tout même pas aujourd'hui
19:37 tomber dans le piège de la France Insoumise,
19:39 qui joue la carte de la victimisation,
19:41 et qui hurle au scandale sur cette annulation de la conférence à Lille.
19:45 Très sincèrement.
19:46 On va juste remettre ici les choses dans leur contexte.
19:49 Cette conférence a été interdite par l'université de Lille,
19:52 parce que de quoi est-ce qu'il était question ?
19:54 Une candidate aux élections européennes, Mme Rima Hassan,
19:57 qui a d'ailleurs refusé de débattre avec moi sur ce sujet...
19:59 - Et qui refuse de venir ici !
20:01 - Et Jean-Luc Mélenchon...
20:03 - Je vous dis rien de trop et je passe le message,
20:04 elle ne veut pas venir ici !
20:06 - Et Jean-Luc Mélenchon, qui en pleine campagne...
20:08 - Moi j'ai envie de la recevoir !
20:10 - Mais c'est parce qu'elle a eu beaucoup d'invitations !
20:12 - Mais enfin, mensonge !
20:13 - Qui en pleine campagne des élections européennes,
20:15 souhaite tenir, non pas une conférence,
20:17 un meeting de propagande électorale,
20:19 dans une université, avec une carte,
20:22 dans laquelle on ne voit pas l'état d'Israël,
20:25 donc qui nie l'existence de l'état d'Israël d'exister,
20:28 et qui, sous couvert aujourd'hui de conférences sur la Palestine,
20:33 souhaite en fait ouvrir la voie à de l'antisémitisme.
20:35 De quelle liberté d'expression parle-t-on ?
20:37 Vous avez devant vous, monsieur Chloé,
20:39 une responsable politique qui est profondément attachée
20:41 à la liberté d'expression et au respect de cette valeur
20:43 cardinale de notre société.
20:45 Mais pas à n'importe quel prix,
20:47 il y a des lieux qui se prennent à cela...
20:49 - 30 secondes !
20:50 - Excusez-moi madame, mais vous avez une autre casquette que ça !
20:52 Aujourd'hui, vous n'êtes pas que pour ça politique !
20:54 Vous êtes aussi responsable des affaires publiques d'un groupe
20:56 qui exerce aujourd'hui illégalement dans les territoires occupés
20:59 et colonisés en Palestine.
21:00 - Mais de quoi parlez-vous, monsieur Chloé ?
21:02 - Vous travaillez pour Altiz Group,
21:04 un groupe qui a une filiale qui travaille dans les colonies
21:06 et territoires occupés en Palestine.
21:08 L'ONU a condamné l'entreprise pour laquelle vous travaillez.
21:11 Donc, il faut le dire aussi, les gens qui nous écoutent
21:13 doivent savoir que vous avez un conflit d'intérêt.
21:15 - Mais de quoi parlez-vous ?
21:16 - Mais de votre employeur !
21:17 - Mais il n'y a aucun conflit d'intérêt, monsieur Chloé,
21:19 et vous êtes ici en train de déplacer le débat,
21:21 et je vous le dis car vous savez que vous êtes en train
21:23 de commettre une erreur gravissime
21:25 en soutenant aujourd'hui une conférence
21:27 qui n'a pas lieu d'exister parce qu'elle nie
21:29 l'existence d'un Etat existé.
21:31 - Bien, merci à tous les deux.
21:33 - C'est la porte-parole d'un groupe qui viole le droit international.
21:34 Ça, les gens doivent l'entendre.
21:35 - Bien, merci à tous les deux d'être venus nous voir ce matin.
21:39 Émission suivante, Valérie Expert et Gilles Ganzemann
21:43 vont recevoir Bruno Hurcade, ancien candidat des 12 coups, de midi.
21:48 Merci, vous êtes sur Sud Radio.
21:51 - Sud Radio, Parlons Vrai chez Bourdin, 9h10, Jean-Jacques Bourdin.
21:56 - Avec Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
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