Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 18/04/2024
Le directeur de l'observatoire de la consommation UFC-Que Choisir Grégory Caret était l’invité de La Matinale ce jeudi 18 avril sur CNEWS. Il a évoqué le phénomène de la "cheapflation" : «Si le prix du produit ne baisse pas, vous achetez un produit d'une qualité inférieure»

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00 Le principe va concerner les aliments transformés,
00:04 et ça va être de retirer les ingrédients nobles par des ingrédients moins nobles,
00:09 qui vont coûter moins cher à l'industriel,
00:12 et ça va permettre, sans changer forcément le conditionnement du produit,
00:17 d'avoir un produit moins coûteux.
00:19 Et pour le consommateur, ça doit rester inaperçu.
00:21 Il faut qu'en termes de goût ce soit assez imperceptible,
00:24 en termes de grammage ce soit assez imperceptible,
00:27 pour qu'on ait l'impression d'acheter le même produit.
00:30 Et donc si le prix du produit ne baisse pas,
00:33 en fait vous achetez un produit d'une qualité un peu inférieure.
00:36 Alors c'est un anglicisme effectivement, mais comme le marketing,
00:39 et c'est un peu une stratégie marketing.
00:42 Et il ne faut pas confondre la chipflation avec la shrinkflation.
00:46 Elle a un peu une traduction qui serait la réduflation.
00:49 La shrinkflation, c'est le fait de diminuer la quantité de produit
00:55 pour essayer de ne pas modifier le prix facial du produit,
01:00 mais de faire diminuer, enfin de faire augmenter.
01:02 Alors vous savez quoi ?
01:03 On va donner un exemple concret pour nos téléspectateurs de chipflation,
01:07 donc le phénomène dont on parle ce matin.
01:09 Si on regarde ce que Foodwatch pointe du doigt, l'association Foodwatch,
01:13 trois produits de la viande de porc hachée à poêler,
01:17 un cordon bleu et également du skir vanille.
01:21 Ce qu'on remarque en fait, c'est pour la viande hachée à poêler,
01:23 par exemple, il y a moins de porc et le prix a progressé de 23%.
01:27 Pour le cordon bleu, on a moins de poulet, moins d'emmental et plus de chaplure.
01:31 Et à la caisse, on paye 25% supplémentaire.
01:35 Le skir à la vanille est plus sucré avec davantage de sirop.
01:38 Et pareil, ça prend 13% à la caisse, de quoi faire rager les consommateurs.
01:44 Alors déjà une question, pourquoi cette pratique se répand de plus en plus ?
01:49 Depuis quand ? Et est-ce que c'est légal ?
01:52 C'est une pratique qui est déjà assez difficile à repérer,
01:57 parce que quand vous regardez la composition des produits,
01:59 ça concerne les produits transformés.
02:01 Si vous regardez la composition des produits, vous n'avez jamais le pourcentage de produits.
02:05 Ils sont présentés du plus présent au moins présent.
02:08 Certains ont un pourcentage de présence qui est indiqué,
02:10 mais la plupart, il n'y a pas de pourcentage.
02:12 Donc si ça passe de 20% à 16%,
02:15 vous ne le verrez pas forcément en regardant la composition du produit.
02:18 Et en plus, il faudrait garder l'historique.
02:20 Alors pourquoi ils le font ?
02:22 Ça va dépendre des périodes.
02:24 Il y a quelques années, on était sur des prix relativement stables.
02:29 L'idée, c'était de faire passer une petite hausse de produits
02:31 et qu'elles restent assez inaperçues pour le consommateur,
02:35 parce que le signal prix est très fort.
02:36 Si un prix augmente, le consommateur risque de se détourner du produit
02:39 et d'aller vers un concurrent.
02:41 Aujourd'hui, on est dans un contexte inflationniste,
02:43 avec des prix alimentaires qui ont augmenté pour l'épicerie,
02:46 par exemple de 25% en deux ans.
02:48 Donc là, le défi, il est quasiment de faire croire
02:54 que l'inflation n'est pas aussi forte qu'elle n'est.
02:56 Et donc pour l'industriel, ça va être d'essayer de maintenir au maximum un prix
03:02 ou de limiter la hausse du prix pour que le consommateur ne s'en détourne pas.
03:05 [Musique]
03:08 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

Recommandations