Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00:00 Bonsoir à tous, bonsoir à toutes, bienvenue dans Punchline.
00:00:03 Aujourd'hui sur CNews, il n'y a pas de solution magique pour enrayer la violence des jeunes
00:00:06 que certains semblent à nouveau découvrir.
00:00:08 À la lueur des drames qui se sont multipliés ces derniers jours, Samara Grievent, blessée
00:00:12 pour avoir voulu s'habiller à l'européenne, Shem Sedim battue à mort pour avoir discuté
00:00:17 avec une jeune fille de 15 ans, Lydia, 4 ans, fauchée lors d'un rodeux urbain à Saint-Etienne
00:00:22 et légèrement blessée.
00:00:23 Quelle réponse au gouvernement va-t-il apporter à cet engrenage infernal ? À part des grandes
00:00:27 phrases sur la fermeté de l'Etat à laquelle plus personne ne croit, on écoutera le Premier
00:00:31 ministre, Gabriel Attal, et surtout le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, qui estime
00:00:35 qu'on ne peut pas faire mieux parce qu'on est déjà très sévère avec les délinquances.
00:00:38 C'est ce qu'il dit.
00:00:39 On l'écoutera tout à l'heure.
00:00:40 On va les écouter annoncer un énième grand plan qui sera présenté dans les prochaines
00:00:45 semaines avec des mesures extrêmement "fortes".
00:00:48 La belle affaire, allez dire cela aux familles des victimes, aux victimes elles-mêmes qui
00:00:52 voient leurs agresseurs ressortir libres après leurs interpellations et attendent des mois,
00:00:56 des années avant d'être jugées.
00:00:57 Elles savent, ces victimes, que l'Etat les a abandonnées, faute de tenir ses promesses
00:01:01 en matière de construction de places de prison, en matière de justice et en matière d'autorité.
00:01:05 On va en débattre ce soir avec mes invités d'Apple Shine.
00:01:08 Voilà pour les grandes lignes de ce soir.
00:01:09 Mais d'abord, c'est l'heure du rappel des titres de l'actualité avec Simon Guillain.
00:01:13 Simon !
00:01:13 Sécurité considérablement renforcée à Paris après une menace terroriste.
00:01:20 Une annonce de Gérald Darmanin à la veille du quart de finale de Ligue des Champions
00:01:24 entre le Paris Saint-Germain et le FC Barcelone au Parc des Princes.
00:01:27 Le groupe état islamique a menacé d'agir dans plusieurs stades européens.
00:01:31 L'enquête se poursuit au Auvergné pour tenter d'apporter des réponses au décès du petit Émile.
00:01:36 Un nouveau fragment d'os de l'enfant a été découvert près de l'endroit où son crâne
00:01:40 et ses vêtements ont été retrouvés il y a une dizaine de jours.
00:01:43 À ce stade, cette nouvelle découverte ne permet pas d'avancer sur la cause de sa mort.
00:01:47 Et puis l'émotion, cet après-midi à Coffry dans l'Oise, les obsèques de Shannon ont eu
00:01:52 lieu en présence de ses proches et de certains élèves de son collège.
00:01:55 Cet adolescent de 13 ans est décédé le 27 mars suite à un arrêt cardiorespiratoire
00:02:00 après avoir été violé.
00:02:01 Le violeur présumé a été placé en détention provisoire.
00:02:05 - Merci Simon Guilin.
00:02:06 On vous retrouve tout à l'heure à 17h30 pour de nouvelles informations.
00:02:09 On est avec Rachel Cannes, SNCI Stégierus.
00:02:11 Bonsoir Rachel. - Bonsoir Laurence.
00:02:12 - Vous avez Maïm Fadel, SNCI sur Génération politique de la ville.
00:02:17 Grégory Geron, secrétaire général d'Unité.
00:02:19 C'est le nouveau nom de votre syndicat de police.
00:02:21 - Tout à fait ça.
00:02:22 - Que l'on connaît bien.
00:02:23 Sabrina Medjéber, SNCI sociologue.
00:02:24 Bonsoir.
00:02:25 - Bonsoir Laurence.
00:02:26 - Et Geoffroy Lejeune, journaliste.
00:02:27 Bonsoir Geoffroy.
00:02:28 Vous me faisiez remarquer, il y avait beaucoup de femmes sur ce plateau.
00:02:29 On en est très heureuses.
00:02:30 On est quatre contre deux.
00:02:31 - Très fière.
00:02:32 - Mais pas contre, c'est quatre avec deux.
00:02:34 - Vous êtes majeure, ça n'arrive jamais.
00:02:35 - Hier soir, vous avez vu le débat avec Valérie Ayé et Marion Maréchal.
00:02:39 On était quatre femmes et c'était parfait.
00:02:40 Voilà.
00:02:41 Ça a très bien marché.
00:02:42 On remercie nos téléspectateurs de leur confiance et de leur fidélité.
00:02:46 On va parler de choses qui sont évidemment graves parce que l'actualité, ce sont cette
00:02:52 série de drames que j'évoquais tout à l'heure dans mon sommaire.
00:02:56 On va d'abord partir, si vous le voulez bien, à Viry-Châtillon, en tout cas juste à côté,
00:03:00 rejoindre Régine Delfour et Laurence Elarier.
00:03:02 Bonjour à tous les deux.
00:03:04 Les obsèques du jeune Shem Sedin, tu es jeudi dernier tout près de son collège à Viry-Châtillon,
00:03:09 ont eu lieu cet après-midi.
00:03:11 Racontez-nous dans quelle atmosphère, Régine, avec beaucoup d'émotions sur place, j'imagine.
00:03:14 Oui, une très vive émotion sur place.
00:03:20 Alors, les obsèques se sont déroulés en deux temps.
00:03:22 Un temps de prière à la mosquée de Saint-Venis-sur-Orge.
00:03:27 Et puis après, il y avait l'immunisation du corps à Morsan-sur-Orge, loin des caméras
00:03:36 puisque la famille voulait un moment de recueillement et surtout ne pas filmer le cercueil.
00:03:42 Il y avait énormément de personnes.
00:03:43 On a pu s'entretenir avec des parents, des parents de collégiens qui nous ont fait part
00:03:48 de leur profonde tristesse, mais aussi de leur peur, la peur pour leurs enfants.
00:03:52 Nous sommes à Viry-Châtillon, devant le collège Les Sablons, là où Shem Sedin était scolarisé.
00:03:58 Il y a beaucoup de ses amis qui viennent à l'issue des obsèques déposer encore des
00:04:03 fleurs devant ce collège.
00:04:05 Et vendredi, il y aura cette marche blanche dans cette ville à Viry-Châtillon qui partira
00:04:09 de la MJC et qui rejoindra ce collège aux alentours de 14h.
00:04:14 Merci beaucoup, Aurégine Delfour, Laurence Sénarie.
00:04:16 On voit l'émotion sur place.
00:04:17 Sabrina, elle est indéniable, elle est extrêmement importante parce qu'on ne mérite pas de
00:04:21 mourir à 15 ans parce qu'on a discuté avec une autre jeune fille.
00:04:24 Il y aura une marche blanche.
00:04:26 Malheureusement, tout ça ressemble à ce qu'on a déjà connu.
00:04:29 Est-ce que ça va changer la face de la violence entre les jeunes ?
00:04:32 Je ne pense pas.
00:04:33 C'est ma petite théorie à moi parce que je vois depuis des années que je fais ce métier
00:04:39 de journaliste.
00:04:40 Il y a un engrenage qui est en place en réalité et que rien n'arrive à enrayer pour l'instant.
00:04:44 Bien sûr.
00:04:45 Il y a deux choses.
00:04:46 Déjà, il me semble évidemment qu'il faut présenter toutes nos condoléances à la
00:04:49 famille de ce Shem Sedin qui nous a tous profondément émus.
00:04:53 La mort nous a tous profondément émus pour des motifs complètement archaïques, moyen-âgeux,
00:05:01 liés encore une fois à une anthropologie clanique qu'on ne cesse de dénoncer sur
00:05:07 ce plateau.
00:05:08 Il y a deux choses.
00:05:09 Malheureusement, cette histoire de viril-châtillon s'inscrit dans une continuité.
00:05:12 Ce n'est pas la première fois qu'il y a des enfants issus de l'immigration qui
00:05:18 outrepassent les codes sociaux de la famille et les codes sociaux du quartier.
00:05:22 Oui, parce que c'est aussi le quartier.
00:05:25 On défend soi-disant son quartier, son clan, pas seulement sa famille.
00:05:29 Tout à fait.
00:05:30 Qui tente justement de s'assimiler, de s'intégrer, de s'émanciper des carcans communautaires
00:05:36 et vivre donc à la française et qui malheureusement se font ou tabasser ou tuer.
00:05:42 Ça remonte déjà à Samira Belil dans l'Enfer des Tournantes qui a créé Un Ipuiti Soumise.
00:05:47 Il y a eu Soan Benziane, absolument, Naïma, qui a été brûlée vive parce qu'elle a
00:05:54 refusé les avances d'un coq de la cité.
00:05:57 Nous avons eu récemment Anissa, souvenez-vous, il y a deux ans, qui s'est faite tabasser
00:06:03 à coups de 19 coups de tesson quand même parce qu'elle sortait avec un Français.
00:06:07 Et d'autres cas malheureusement comme ça.
00:06:09 Et puis Samara qui a été ostracisée, tabassée à mort en réanimation parce qu'elle voulait
00:06:14 vivre à la française et traitée de mécréante.
00:06:16 Et d'autres choses que je n'oserais pas dire sur ce plateau.
00:06:19 Donc ça n'est malheureusement pas un fait divers.
00:06:21 C'est un fait qui s'est inscrit dans la société française contemporaine depuis
00:06:26 une trentaine d'années.
00:06:27 J'entends Sabrine.
00:06:28 Ma question, c'est comment on engrenage ?
00:06:29 Comment on arrête cet engrenage ?
00:06:31 On les enquille, c'est le rame.
00:06:35 C'est un agrégat de tous les maux de la société, c'est-à-dire baisse de l'instruction,
00:06:44 appauvrissement du langage, impulsivité, communautarisme, offensive islamiste et surtout,
00:06:50 manque d'autorité.
00:06:51 On en parlait préalablement avec Naïma.
00:06:53 Baisse de langage, on va y revenir sur la lecture, c'est extrêmement frais et extrêmement
00:06:57 lié.
00:06:58 Très juste.
00:06:59 Alors Naïma, votre analyse.
00:07:00 En fait, c'est aussi la conséquence, tout ce que vient de dire Sabrine, je suis entièrement
00:07:07 d'accord avec vous, mais c'est aussi la conséquence des politiques publiques qu'on
00:07:11 a mises en place.
00:07:12 Quand vous prenez un peu les politiques publiques qui ont été mises en place, dès qu'il
00:07:16 a commencé à y avoir des difficultés fin des années 70 dans les quartiers, on a mis
00:07:21 en place des politiques publiques qui ont favorisé, encouragé ce communautarisme.
00:07:26 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, Laurence, on a fait une loi contre le séparatisme,
00:07:30 mais on n'a fait que l'encourager, le favoriser par les politiques publiques qui
00:07:33 étaient l'idée de circonscrire entre guillemets le quartier à problème.
00:07:37 Ils mettent une armada de soignants, ils mettent surtout des soignants entre guillemets qui
00:07:42 ressemblent aux habitants des quartiers.
00:07:44 Toute cette politique aussi du logement qui a aussi favorisé une concentration ethnico-culturelle
00:07:51 maintenant, cette espèce d'écosystème clanique, il est aussi du fait qu'on a mis
00:07:59 les mêmes populations dans les mêmes quartiers, avec effectivement des comportements normatifs
00:08:05 du quartier et qu'il n'est plus du tout en lien avec la société d'accueil.
00:08:10 Quand vous avez dans des espaces d'altérité, lequel nous on a pu en bénéficier, c'est
00:08:15 que vous vous… justement en lien avec l'autre, ça vous permet aussi des échanges culturels,
00:08:22 esthétiques, une mixité sociale et culturelle qui permet effectivement d'épouser les
00:08:26 mœurs et les coutumes du pays et de voir que l'égalité en termes de droit, on y
00:08:31 a droit, nous aussi, toutes les femmes ont droit et vous intégrer le fait que vous avez
00:08:36 le droit.
00:08:37 Et les hommes ? Oui, bien sûr les hommes, mais vous comprenez
00:08:39 ce que je veux dire, mais ça veut dire que vous avez le droit d'exister dans votre individualité
00:08:44 et que cette liberté si chère à notre pays, vous y avez aussi le droit et que les instituts
00:08:49 et l'état de droit vous protègent.
00:08:52 Aujourd'hui, ce n'est plus le quartier de droit.
00:08:53 J'aurais aimé entendre ce genre de discours-là à l'Assemblée nationale, c'est parce
00:08:56 qu'on a entendu… on va écouter Gabriel Attal dans un instant, la réponse n'est
00:09:00 pas au niveau.
00:09:01 On a réussi aussi, voilà, c'est pas ce clos.
00:09:02 Alors, je vous repasse la parole, mais j'aimerais juste entendre et Geoffroy et Grégory et
00:09:05 Rachel rapidement avant qu'on écoute Gabriel Attal.
00:09:08 Geoffroy ? Moi, je vais essayer de répondre à votre
00:09:09 question.
00:09:10 Vous savez, quand vous avez demandé comment on fait pour arrêter cet engage…
00:09:11 Comment on casse la spirale.
00:09:12 Je pense que déjà, on peut commencer par poser le bon diagnostic avant même de discuter
00:09:17 des solutions si on ne voit pas ce qu'on a sous les yeux.
00:09:18 Tout ce que Sabrina a décrit, c'est-à-dire un enchaînement en effet de causes qui à
00:09:22 la fin aboutissent à une conséquence.
00:09:24 Si on ne voit pas ça, il n'y a aucune chance de trouver la solution.
00:09:27 Après, si on voit le diagnostic, on peut se tromper dans les solutions, mais tant qu'on
00:09:30 ne voit pas le diagnostic, il n'y aura zéro début de solution.
00:09:32 Là, je rebondis sur la phrase, le commentaire du garde des Sceaux.
00:09:35 Il dit « il n'y a pas de crime d'honneur, il n'y a que des crimes d'horreur ».
00:09:37 Alors, vous savez quoi ? On va l'écouter.
00:09:38 Je ne sais pas si Samuel qui est en régie a le son du garde des Sceaux parce qu'il
00:09:41 dit « il n'y a pas de crime d'honneur, il n'y a que des crimes d'horreur ».
00:09:43 Il a sans doute dû écouter Paul Schlein hier soir.
00:09:45 C'est exactement ce que je disais.
00:09:46 Je parlais de crime de déshonneur.
00:09:47 Je ne veux plus qu'on parle de crime d'honneur parce qu'il n'y a pas d'honneur là-dedans,
00:09:50 il n'y a que de l'horreur.
00:09:51 On écoute le garde des Sceaux et je vous passe la parole ensuite.
00:09:53 D'abord, peut-être les parents, et vous avez raison de rappeler qu'il faut rappeler
00:09:59 aux parents leur responsabilité.
00:10:01 J'ai donné tout à l'heure le chiffre.
00:10:02 Une question avait été posée par M. le Président Marlex.
00:10:07 310 condamnations sont intervenues depuis que j'ai demandé au procureur de poursuivre
00:10:11 les parents non pas dépassés mais défaillants.
00:10:14 Je voudrais vous dire au nom du gouvernement que nous présentons à la famille de ce jeune
00:10:20 homme, à ses proches, à ses amis, au maire de Vérichâtillon, au personnel scolaire,
00:10:28 toutes nos condoléances.
00:10:29 Condoléances à Tristé et puis aussi l'expression de notre révolte et de notre colère.
00:10:36 Que les choses soient très claires, il n'y a pas de crime d'honneur, il n'y a que des
00:10:41 crimes d'horreur et en l'occurrence d'horreur absolue.
00:10:44 Bien sûr, il m'est interdit de commenter l'enquête en cours.
00:10:55 Je veux rappeler que si les auteurs sont majeurs, ils ont cours la peine de la réclusion criminelle
00:11:00 à perpétuité.
00:11:01 S'ils sont mineurs, ils ont cours 20 ans mais la juridiction a toujours la possibilité
00:11:08 d'écarter l'excuse de minorité.
00:11:10 C'est important sur l'excuse de minorité.
00:11:13 Rapidement Geoffroy et après Grégory.
00:11:15 C'est agaçant de le voir commenter comme ça, ce fait divers, parce qu'il le commente.
00:11:19 D'ailleurs, il dit qu'il ne le commente pas mais il le commente quand même.
00:11:21 C'est une colère stérile.
00:11:25 On voit Eric Dupond-Moretti toujours nous dire et nous montrer qu'il est en colère.
00:11:29 On dit toujours que la colère est mauvaise conseillère.
00:11:31 En revanche, l'indignation peut être bonne conseillère.
00:11:32 En l'occurrence, j'aimerais beaucoup que cette indignation soit mise au service d'un
00:11:36 juste diagnostic et ensuite de solutions qu'on pourrait contester.
00:11:39 Mais au moins, il y aurait des débuts de pistes.
00:11:40 Là, aujourd'hui, ce n'est pas le cas.
00:11:41 Ce qu'il est en train de faire aujourd'hui, c'est de dire qu'il n'y a pas de crime d'honneur,
00:11:44 il n'y a que des crimes d'horreur.
00:11:45 C'est une formule un peu facile pour essayer de ne pas nous faire voir qu'on vit aujourd'hui
00:11:51 en société avec des gens qui considèrent qu'il y a des crimes d'honneur.
00:11:53 Évidemment, c'est insupportable, mais dans leur schéma mental, ça existe.
00:11:57 Et si vous ne voulez pas le voir, et c'est ce qu'Eric Dupond-Moretti fait, il essaie
00:12:00 de nous cacher le fait que c'est une réalité.
00:12:01 Il n'y a aucune raison de trouver la solution.
00:12:03 Greg Réjean, il y a une solution magique ou pas ?
00:12:06 En tout cas, il y a clairement un logiciel à changer.
00:12:09 D'ailleurs, le garde des Sceaux s'exprime sur les affaires qui concernent les mineurs.
00:12:13 Je rappelle qu'en 2021, on a eu le code de justice pour mineurs qui a évolué avec,
00:12:17 je trouve, quelque chose d'assez fondamental parce que c'est symptomatique de ce qui nous
00:12:20 arrive.
00:12:21 On a eu cette césure qui a été mise en place, c'est-à-dire qu'aujourd'hui, quand un mineur
00:12:24 est jugé pour un délit, il est d'abord présenté sur une première instance qui va définir
00:12:29 sa culpabilité ou pas.
00:12:30 Et quelques mois plus tard, on va décider de sa peine.
00:12:35 Six mois plus tard.
00:12:36 Et bien, je crois, entre six et neuf mois.
00:12:37 Et je crois qu'en fait, ça démontre bien qu'on n'a encore pas changé de logiciel.
00:12:41 Si on veut, entre guillemets, humblement donner quelques pistes, je pense que l'immédiateté
00:12:46 et l'assurance d'être puni, c'est une première piste.
00:12:49 Je crois qu'il faut définitivement montrer qu'il y a des limites et ces limites-là doivent
00:12:52 être un mur.
00:12:53 Ça veut dire qu'il faut renverser la table pour en arriver là, Grégory.
00:12:55 Ce n'est pas du tout le logiciel français.
00:12:57 Non, mais une fois qu'on a posé le diagnostic.
00:12:58 Non, mais bien sûr.
00:12:59 Mais c'est ce que je vous dis.
00:13:00 Malheureusement, en 2021, on aurait pu avoir l'occasion de se dire OK, on a une ultra-violence
00:13:04 chez les mineurs qui monte.
00:13:06 C'est une réalité.
00:13:07 On ne change pas de paradigme parce qu'on est toujours sur l'ordonnance de 45.
00:13:10 En se disant, pardon, un mineur, c'est un édifice en construction, donc on essaye de
00:13:14 ne pas le fragiliser.
00:13:15 C'est ça la logique.
00:13:16 C'est ça, on n'a pas changé.
00:13:17 C'est cette culture.
00:13:18 Attendez, Rachel, j'aimerais vous entendre.
00:13:20 Effectivement, par rapport au diagnostic, justement, pour moi, il y a trois piliers.
00:13:24 En plus, on le sait, c'est prévention, éducation, répression.
00:13:31 Ensuite, par rapport à cette violence juvénile qui se généralise et qui se banalise et
00:13:38 se rapporte très distant au droit et à notre état de droit, c'est la somme de tous ces
00:13:43 renoncements.
00:13:44 Ça a été évoqué.
00:13:46 Mais je suis assez frappée que dans un contexte où on n'arrête pas de nous parler, dans
00:13:51 un autre silo politique de développement durable, qu'on…
00:13:55 Non, mais c'est vrai.
00:13:56 Le développement durable, c'est quoi ?
00:13:57 Un autre silo politique.
00:13:58 Vous avez raison.
00:13:59 Mais justement, pourquoi on ne conjugue pas le développement durable ? C'est le développement
00:14:02 présent sans entacher les générations futures de répondre au leur.
00:14:07 Là, on a un problème avec les générations futures.
00:14:09 Si on continue comme ça, le développement durable s'éteint puisque le présent ne
00:14:14 nous permet pas de vivre sereinement.
00:14:17 Et puis, par rapport à ce que disait Naïma, je trouve que c'est très intéressant sur
00:14:21 la question des droits des femmes et de la laïcité parce que ce qui s'est passé là,
00:14:26 c'est une attente aussi à la vie privée de cette femme, à la vie privée de ce jeune
00:14:30 homme.
00:14:31 Et en fait, ces dogmes-là ne vous permettent plus d'avoir votre intimité.
00:14:34 Ça n'existe pas.
00:14:35 Le regard social.
00:14:36 Oui, exactement.
00:14:37 Le quartier, tu as le regard social.
00:14:39 Tu n'as plus d'espace de liberté.
00:14:40 Sauf que dans notre préambule constitutionnelle, votre droit à la dignité, l'intimité
00:14:46 n'est pas marquée, mais la dignité humaine, c'est avoir une partie, votre espace privé
00:14:50 et votre espace public qui est le fondement de la laïcité aussi.
00:14:53 On va écouter Gabriel Attal parce qu'il est toujours très dynamique, très affirmatif.
00:14:58 Il dit non, mais c'est vrai qu'il essaye de faire bouger les choses.
00:15:00 Il y a une telle inertie dans la machine que je ne vois pas comment il va réussir.
00:15:03 Écoutons ce qu'il a dit cet après-midi.
00:15:05 La réponse de l'exécutif face à cette violence des jeunes.
00:15:08 Ces derniers jours, notre pays a été frappé par une série de drames qui a profondément
00:15:15 ému nos concitoyens.
00:15:16 Je pense à cette jeune fille violemment agressée devant son collège à Montpellier.
00:15:21 Je pense à ce jeune roué de coups, battu à mort, avéri, chatillon.
00:15:27 Je pense à cette pharmacienne lâchement assassinée en Guyane, à Saint-Laurent-du-Maronny.
00:15:33 On ne peut pas tolérer un certain nombre d'images ou un certain nombre de faits qui ont traversé
00:15:38 l'actualité ces derniers jours.
00:15:40 Il n'y aura jamais dans notre pays de droit à tabasser, de droit à frapper, de droit
00:15:46 de s'en prendre à un garçon parce qu'il aime une jeune fille, de droit à s'en prendre
00:15:50 à une jeune fille parce qu'elle n'épouse pas les mêmes convictions, y compris religieuses.
00:15:56 Oui, il faut ce sursaut dans notre société.
00:16:00 Nous travaillons avec mon gouvernement, avec mes ministres, à un certain nombre de mesures
00:16:05 et un plan qui sera présenté dans les prochaines semaines.
00:16:08 Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Les mots sont là, mais il n'y a rien derrière
00:16:12 les mots.
00:16:13 C'est creux, c'est vide.
00:16:14 Pas de droit à tabasser.
00:16:15 Oui, merci, on a un code pénal, on le sait.
00:16:16 Non, Grégory ? Alors Sabrina, Grégory, allez-y.
00:16:19 Ce qui avait fait la grande popularité de Gabriel Attal, c'est qu'il avait pris en
00:16:23 main l'histoire de la Baïa et qu'il avait montré sa fermeté en tant qu'homme politique.
00:16:27 C'est pour ça qu'il a été très publicité et popularisé.
00:16:31 Effectivement, les mesures politiques, elles ne peuvent pas se faire à court terme.
00:16:35 Mais je prends un exemple.
00:16:36 Cette fille Samara qui s'est faite tabasser parce qu'elle s'habille à la française.
00:16:40 Pourquoi est-ce que Mme Belloubet n'a pas protégé, parce que je peux comprendre la
00:16:45 peur des représailles, de l'expédition punitive, de l'avant d'Etat, de la famille ou du quartier,
00:16:50 par rapport à ce, je ne sais plus si c'est le proviseur ou le chargé de la vie scolaire,
00:16:54 de ne pas pouvoir garder la jeune fille ? Mais pourquoi est-ce que Mme Belloubet n'a pas
00:16:58 donné l'injonction de faire respecter la laïcité, de faire respecter l'égalité
00:17:03 homme-femme, de faire respecter ce que c'est que l'école de la République française,
00:17:07 à savoir qu'en France, nous ne sommes pas en Iran, nous ne vivons pas sous le joug d'une
00:17:11 théocratie islamique et qu'une jeune fille de 14, 15 ou 16 ans peut s'habiller avec
00:17:16 une mini-jupe, avec un short ou avec un chemisier ? Mais c'est parce qu'il n'y a pas de parole
00:17:20 politique ou en tout cas d'intervention politique forte qui marque le moment qu'on continuera
00:17:26 à l'Assemblée nationale à ululer des principes d'unité de la nation, les valeurs de la République
00:17:32 qui je ne sais plus trop ce que ça veut dire.
00:17:33 Mais je crois Sabrina que les discours politiques résonnent dans le vide.
00:17:36 Bah oui, ils résonnent dans le vide.
00:17:37 C'est ma conviction désormais.
00:17:38 Mais si ils agissaient, Laurence, sur le plan symbolique, même dans les prémices du problème,
00:17:44 peut-être que cette culture de l'honneur comprendrait que ce n'est pas à nous d'avoir
00:17:49 honte de ce que nous sommes ou d'avoir peur de vivre comme nous voulons, mais bien à
00:17:53 eux de pouvoir réfréner leurs pulsions archaïques et claniques.
00:17:56 Non mais le problème c'est qu'on peut, enfin moi j'en reviens même de la laïcité dans
00:18:05 le sens où il faut transmettre la laïcité, il faut que partout la laïcité parce que
00:18:09 ça ne parle pas, ça ne leur compte pas.
00:18:11 Et on aura beau se plier comme un cabri en disant laïcité, laïcité, ça ne marchera
00:18:16 pas.
00:18:17 Et ces établissements scolaires sont aussi le prolongement de l'entre-soi parce qu'on
00:18:21 a mis aussi en place une politique où tu as tout au pied de l'immeuble, la maternelle,
00:18:29 le primaire, le collège, voire le lycée.
00:18:32 Moi quand j'ai travaillé à Montelajoli, t'avais de la maternelle jusqu'au lycée,
00:18:37 un gamin ne sortait pas du falfouret.
00:18:40 Donc c'est ça le problème, c'est qu'avant on allait au collège plus loin que notre
00:18:44 quartier, au lycée etc.
00:18:46 Donc toute cette politique, c'est pour ça que j'en veux à cette politique.
00:18:49 Oui vous avez le droit, la politique de la ville est l'une des clés sans doute.
00:18:52 Oui mais aujourd'hui Laurence, il y a eu les émeutes, il y a eu tout ça.
00:18:57 Parce qu'ils vont pas à la montagne.
00:18:58 On est en train de signer actuellement tous les contrats d'engagement au quartier 2030
00:19:05 dans le cadre de la politique de la ville, donc on est en train de les renouveler, il
00:19:08 n'y a rien.
00:19:09 Il n'y a rien sur les écoles.
00:19:10 Il n'y a rien.
00:19:11 Et on n'est pas en train de se dire il faut arrêter ce zonage, il faut casser cet entre-soi,
00:19:15 il faut avoir des espaces de mixité, il faut arrêter les mairies de quartier, les centres
00:19:20 de loisirs de quartier.
00:19:21 Enfin bref, je peux vous faire toute une…
00:19:23 J'aimerais que je trouve un autre exemple.
00:19:25 On a cette image de Viry-Châtillon, j'aurais qu'on parte à Nice parce que là apparaît
00:19:30 une nouvelle rixe entre jeunes au sein d'un établissement scolaire, à l'Arme-Blanche,
00:19:34 avec un jeune de Terminal qui a été placé en détention provisoire.
00:19:38 Explication Franck Tréviau, Maxime Legay.
00:19:44 C'est dans l'enceinte de ce lycée professionnel à Nice que s'est produit l'incident.
00:19:50 Jeudi dernier, une rixe éclate entre deux élèves, l'un d'entre eux étant possession
00:19:55 d'une arme blanche et la brandit en guise d'intimidation.
00:19:59 Pour certains camarades du lycée, l'altercation serait partie d'un simple échange de regard.
00:20:04 C'était juste un jeu de regard, un jeu de regard, tu me regardes mal, tu me regardes
00:20:09 mal.
00:20:10 C'est à cause des regards, après c'est un fou, il a sauté un peu, il n'a pas à
00:20:14 faire ça.
00:20:15 Inconnu des services de police, le jeune homme âgé de 18 ans a été arrêté et placé
00:20:19 en détention provisoire.
00:20:21 Pour son avocate, si son client était en possession d'un tel couteau, c'était parce
00:20:25 qu'il craignait pour sa propre sécurité.
00:20:28 La semaine précédente, il a été racketté lui-même pour un téléphone devant son propre
00:20:35 lycée, et donc il avait peur, tout simplement peur.
00:20:40 Du côté de ce syndicat de police, on salue la décision d'avoir écroué le jeune majeur.
00:20:45 Quand on a 18 ans et qu'on transporte un couteau, qu'on aille faire un petit tour
00:20:48 en prison, peut-être que ça pourrait remettre les idées en place.
00:20:51 On ne peut pas, on ne doit pas dans l'école de la République se promener avec des armes.
00:20:55 Selon le parquet de Nice, l'élève en question devrait être jugé le mois prochain.
00:21:00 Il y a peu de chance, enfin un peu de risque d'aller en prison quand même ?
00:21:03 Oui, très peu de risque.
00:21:06 En 2021 de mémoire, 800 mineurs à peu près emprisonnés, donc 80% en détention provisoire.
00:21:12 Donc extrêmement peu finalement écoué pour des peines définitives de prison.
00:21:16 On a une justice des mineurs de toute façon qui pose réellement question.
00:21:19 Encore une fois, sans parler de toute répression, de toute prison, il y a aussi réellement
00:21:25 une contrainte à amener, je le redis, je le re-redis parce que je suis policier, il
00:21:29 m'arrive de lire des livres, alors pas tout le temps, mais de temps en temps.
00:21:32 Maurice Bergé, son bouquin, il est très éclairant là-dessus.
00:21:35 Et je trouve que c'est extrêmement important de relayer justement des paroles d'un psychiatre
00:21:39 de centre d'éducation fermée qui explique justement la dérive et la montée de la violence
00:21:43 et qui explique aussi comment on peut aller landiguer, je ne sais pas, mais au moins
00:21:49 avoir des décisions qui soient fermes.
00:21:50 Et ça passe par la contrainte.
00:21:51 Est-ce qu'on a entendu quelqu'un au gouvernement parler de comment on multiplie les centres
00:21:55 de rétention pour les jeunes ? Quelle structure on met en place ? Est-ce qu'on construit
00:22:00 d'autres choses ? Vous avez entendu ça Geoffroy ?
00:22:02 Non mais il faut m'aider pour l'inverse, c'est-à-dire de décaler la date du jugement
00:22:05 afin de prononcer de la peine.
00:22:07 C'est exactement l'inverse de ce que dit Maurice Bergé, vous avez raison de le rappeler,
00:22:10 qui explique que plus la sanction est tôt après l'acte, plus on a de chance d'éviter
00:22:16 que ça recommence par la suite.
00:22:17 C'est-à-dire que ce n'est même pas une question d'avoir une lourde peine pour des
00:22:19 mineurs, on est tous d'accord.
00:22:20 Il a dit une semaine à 15 jours de prison, il dit que le premier acte permet une sanction
00:22:24 très forte et permet de la récidive.
00:22:27 Et on sauve des gamins.
00:22:28 C'est pour ça que moi je ne comprends pas ces cris d'orfraie et ce tabou à aborder
00:22:32 d'une manière qui soit dissuasive les peines qu'on a appliquées.
00:22:35 Parce qu'ils n'ont pas de place de prison.
00:22:37 Ils n'ont pas construit une prison.
00:22:38 Mais au-delà de ça, je crois vraiment qu'il y a une idéologique.
00:22:41 On peut construire autre chose.
00:22:42 Il faut déjà désengorger les prisons.
00:22:44 Parce que les centres d'éducation fermés, je crois qu'il y en a 24, il y a 190 à l'égard
00:22:48 de 54.
00:22:49 Il y a 300 à 400 places.
00:22:50 Ça va tout casser.
00:22:51 Ils sont occupés, deux tiers seulement seront occupés.
00:22:56 Il faut savoir que les centres d'éducation fermés ne fonctionnent pas.
00:22:59 Ça coûte 705 euros par jour.
00:23:02 C'est énorme.
00:23:03 Les jeunes s'en vont.
00:23:04 C'est l'accueil de 10 à 12 gamins.
00:23:05 Et franchement, effectivement, ils s'en vont, ils sortent.
00:23:09 Ça pose des problèmes aussi éducatifs.
00:23:11 Nous en avions dans ma région où ça n'a pas du tout fonctionné.
00:23:14 Non, il faut penser autrement.
00:23:16 Il faut que ce soit réellement fermé.
00:23:18 Je crois que vous avez terminé ou pas ?
00:23:20 Faites la pause après.
00:23:21 Avec grand plaisir.
00:23:22 Mais comment vous dire, tout ça, ça résulte d'une idéologie.
00:23:25 A l'origine, c'est un choix qui a été fait parce qu'il y a une idéologie qui a imprégné
00:23:28 la justice notamment et dont les politiques ne se sont jamais défaits.
00:23:32 Donc je dis ça pour rebondir sur Gabriel Attal.
00:23:34 Il a une qualité, ce jeune Premier ministre, c'est que c'est le moment où le responsable
00:23:39 politique ne peut plus faire comme si les problèmes n'existaient pas.
00:23:41 D'ailleurs, c'est ce qu'il fait.
00:23:42 Il y a quasiment une vertu un peu réparatrice dans le fait qu'il nomme les choses, qu'il
00:23:46 les graine ses faits divers.
00:23:47 C'est une façon de dire ça existe, on le sait, on l'a vu.
00:23:50 Mais il lui manque quelque chose par rapport au moment où il était à l'Éducation nationale,
00:23:53 où en fait, ça nécessitait du courage d'interdire la baïa, mais ça se décrétait, au sens
00:23:58 où c'est un décret qu'il a fait.
00:23:59 Et ensuite, il suffisait de vérifier l'application de ce décret.
00:24:02 Aujourd'hui, il est en charge de tous les problèmes de notre pays.
00:24:04 Donc, ça veut dire des ruptures avec l'idéologie sur tous les sujets qui vont nécessiter beaucoup
00:24:09 de courage politique sur la durée du temps.
00:24:11 Il n'en a pas forcément beaucoup.
00:24:12 Et que le gouvernement et le président soient d'accord avec lui.
00:24:17 Petite pause, on se retrouve dans un instant dans Punchline sur CNews.
00:24:19 On va parler de l'excuse de minorité.
00:24:21 Faut-il lever l'excuse de minorité pour une catégorie des jeunes de 16-18 ans ?
00:24:26 Évidemment, elle est déjà de facto mise en place.
00:24:29 Les juges peuvent la lever, mais il faut systématiser cette mesure.
00:24:33 On en parle dans un instant.
00:24:34 17h30, on se retrouve dans Punchline sur CNews avec le rappel des titres de l'actualité.
00:24:42 Simon Guillain.
00:24:43 Un drame évité de justesse après un rôdéouille urbain.
00:24:50 Une fillette de 4 ans a été renversée samedi soir à Saint-Etienne.
00:24:54 Traînée sur plusieurs mètres, l'enfant a été blessée et le conducteur de la moto
00:24:57 est toujours activement recherché.
00:25:00 Un homme est en garde à vue après l'agression samedi d'un brancardier
00:25:03 à l'hôpital de Chaland en Vendée.
00:25:05 Le suspect, qui est né en 2001, est donc actuellement entendu par la police.
00:25:09 Selon les premiers éléments de cette enquête,
00:25:11 une prise en charge trop longue aux urgences serait à l'origine de cette agression.
00:25:15 La sécurité a été renforcée à l'entrée des urgences de cet hôpital.
00:25:19 Et puis, une centaine de personnes ont rendu hommage aux victimes de la rue de Thivoli à Marseille.
00:25:23 Il y a un an, jour pour jour, une explosion au 17 rue de Thivoli
00:25:26 avait fait huit morts.
00:25:28 Aujourd'hui, l'enquête se poursuit pour tenter de comprendre les circonstances de ce drame.
00:25:32 Laurence.
00:25:32 Merci beaucoup, Simon.
00:25:34 On se questionne depuis tout à l'heure sur la violence chez les jeunes.
00:25:37 Est-ce qu'il y a des moyens de l'endiguer ?
00:25:39 Est-ce qu'il faut lever l'excuse de minorité, cher ?
00:25:41 Notamment dans les 16-18 ans, parce qu'on est tout près quand même de la majorité.
00:25:45 On fait le point avec Adrien Spiteri.
00:25:46 Puis je vais vous demander, aux policiers, ce que vous en pensez.
00:25:49 Est-ce que ça peut aider ou pas ?
00:25:51 D'abord, les explications d'Adrien Spiteri.
00:25:54 L'excuse de minorité, c'est un principe juridique élaboré par l'ordonnance
00:25:57 du 2 février 1945 du Conseil national de la résistance.
00:26:02 Elle est définie par l'article 128 du code pénal.
00:26:05 Alors, que dit cet article ?
00:26:07 On va justement le lire ensemble.
00:26:08 « Les mineurs capables de discernement sont pénalement responsables des crimes,
00:26:12 délits ou contraventions dont ils ont été reconnus coupables
00:26:15 en tenant compte de l'atténuation de responsabilités dont ils bénéficient
00:26:19 en raison de leur âge dans des conditions fixées par le code de la justice pénale des mineurs. »
00:26:25 Alors, qu'est-ce que ça veut dire ?
00:26:26 Ça veut dire qu'un jeune mineur peut être condamné,
00:26:30 mais évidemment, il n'est pas condamné comme un majeur.
00:26:32 Par exemple, les peines privatives de liberté sont généralement divisées par deux pour les mineurs.
00:26:38 Et puis, la justice considère également qu'un mineur de moins de 13 ans
00:26:41 n'est pas capable, en principe, de mesurer la portée de son axe s'il commet une infraction.
00:26:46 Ça s'appelle la présomption de non-discernement.
00:26:49 En principe donc, un mineur ne peut pas être mis en garde à vue
00:26:53 ou alors être condamné avant l'âge de 13 ans.
00:26:56 Enfin, cette excuse de minorité, elle peut être exceptionnellement levée entre 16 et 18 ans,
00:27:01 soit par le tribunal pour enfants, soit par la cour d'assises des mineurs.
00:27:05 Dans ce cas, le mineur est jugé comme un adulte.
00:27:08 Alors, depuis plusieurs mois maintenant, certains hommes et femmes politiques de droite,
00:27:12 notamment, demandent, plaident pour que cette excuse de minorité soit levée
00:27:16 ou alors plaident pour un abaissement de la responsabilité pénale à 16 ans.
00:27:20 C'était notamment le cas après les émeutes en raison notamment de la gravité des actes
00:27:24 qui avaient, à cette époque, été commis.
00:27:26 Merci pour ces explications.
00:27:27 Qu'est-ce que ça changerait concrètement, Grégory Giraud ?
00:27:29 Parce que, je me rappelle, vous avez eu des discussions avec Béatrice Brugère, qui est magistratisée.
00:27:34 De facto, on l'enlève souvent, l'excuse de minorité sur les délinquants âgés de 16 à 18 ans.
00:27:39 J'allais vous dire, ça ne change pas grand-chose.
00:27:42 On prend le problème à l'envers. Il faut déjà savoir comment on traite nos majeurs.
00:27:47 Oui.
00:27:47 Parce que, globalement, si on commence à dire, les peines sont divisées par deux,
00:27:51 imaginez bien que, quand on voit la difficulté aujourd'hui d'avoir une peine d'emprisonnement
00:27:57 après un parcours multi-réitérant, et globalement, c'est vraiment ça le sujet.
00:28:01 Je pense que mineur ou pas, finalement, ça ne change pas grand-chose, premièrement.
00:28:05 Si ensuite, la baguette magique, honnêtement, de l'augmentation de peine fonctionnait,
00:28:11 ça aurait fonctionné avec les rodéos.
00:28:12 On rappelle que les rodéos, c'était puni de six mois d'emprisonnement, fut une époque.
00:28:16 Ça a été durci. On a dit, attention, on va y aller très fort sur les rodéos.
00:28:20 On va montrer qu'on est ferme. On a monté la peine du rodéo simple à un an.
00:28:24 Et puis, dans le même temps, on a pris une circulaire dite "Beloubet" de 2019,
00:28:28 où on aménage toutes les peines d'un an de prison.
00:28:30 Donc, en fait, je pense que ça demande déjà, premièrement, de la cohérence pénale, tout ça,
00:28:34 de politique pénale, ce qu'on n'a pas depuis des années.
00:28:36 La preuve, on montre un message de fermeté, mais on le déconstruit dans l'instant,
00:28:40 sur un texte encore plus important, premièrement.
00:28:42 Et ensuite, ça veut dire, encore une fois, qu'on doit sûrement,
00:28:45 et je crois, changer de logiciel. Et moi, je le redis,
00:28:49 je pense qu'il y a aujourd'hui, dans notre société, un phénomène qui dépasse aussi
00:28:53 celui de l'ultra-violence des mineurs, c'est finalement l'ultra-violence tout court.
00:28:56 Et violence aux personnes, c'est plus de 100 000 affaires en quatre ans de plus.
00:29:00 C'est-à-dire qu'on est passé de 250 000 faits constatés à 350 000, ce qui est énorme.
00:29:04 Donc, on a une explosion de la violence faite aux personnes.
00:29:07 Et je pense qu'on devrait en faire une cause nationale
00:29:08 et prendre des mesures exceptionnelles par rapport à ces faits-là, globalement.
00:29:11 Mais c'est multifactoriel, évidemment.
00:29:13 Oui, mais enfin, je veux dire...
00:29:14 C'est difficile de dire qu'il y a une cause à cette explosion de la violence.
00:29:17 Oui, mais sauf que si on veut être efficace,
00:29:19 il faut dire qu'aujourd'hui, notre société ne supporte plus les violences aux personnes.
00:29:22 Et fort de ça, s'appuyer là-dessus pour aller droit au but
00:29:25 et arrêter de, justement, de dire... Pardon.
00:29:28 Évidemment que c'est multifactoriel, mais il faut qu'on le traite.
00:29:30 L'excuse de minorité, sauter comme un cabri pour demander qu'on la lève,
00:29:34 ça sert à quelque chose, je crois.
00:29:35 Je suis vraiment d'accord avec l'argumentaire de Grégory,
00:29:38 mais j'essaye peut-être de trouver une raison de sauver cette idée.
00:29:42 C'est pour la manière dont ça pourrait rendre la vie plus compliquée
00:29:46 à ceux qui se servent des mineurs pour leur trafic.
00:29:49 Et là, je me dis, c'est peut-être la seule chose.
00:29:51 Si vous êtes trafiquant de drogue, ce n'est pas mon cas, je vous rassure,
00:29:53 mais je me mets dans leur tête.
00:29:55 Pourquoi est-ce qu'ils mettent des mineurs sur des points de deal ?
00:29:57 Pourquoi est-ce qu'ils mettent des mineurs pour le chouffe, etc. ?
00:29:59 C'est parce que vous savez, et des étrangers de plus en plus,
00:30:01 clandestins, c'est parce que vous savez qu'au moment où ils sont attrapés,
00:30:04 ça n'a quasiment pas de conséquence, alors que pour un majeur, voilà.
00:30:06 Donc si tout à coup, vous rendez plus facile la condamnation de mineurs,
00:30:09 ça n'enlève rien à ce qu'a dit Grégory.
00:30:11 Peut-être que vous compliquez un peu la vie de ces gens-là.
00:30:12 Maintenant, la vérité, c'est qu'il a tout dit en disant
00:30:14 qu'il faut revoir notre politique pénale dans son ensemble
00:30:17 et celle des majeurs pour commencer à voir les...
00:30:21 - Rachel, vous vous abordez cette question dans votre livre,
00:30:25 dans votre dernier livre.
00:30:26 - Oui, puisque le titre, c'est "Encore debout, la République".
00:30:31 - Et jusqu'à quand ?
00:30:32 - J'aborde surtout la question d'un point de vue...
00:30:36 - La République à l'épreuve des mots.
00:30:38 - À l'épreuve des mots.
00:30:39 Et c'est vrai que là, on a toute une série de discours.
00:30:43 Je pense que l'état des lieux, il est partagé, qu'on voit le réel.
00:30:47 On connaît les causes multifactorielles.
00:30:50 On connaît aussi les renoncements et que malheureusement,
00:30:53 on a alors un jeu politique qui se fait,
00:30:55 mais surtout au niveau du gouvernement,
00:30:57 comme s'il y avait tout un champ lexical qui fuit la République.
00:31:01 C'est-à-dire qu'en fait, on est dans une forme de kalinothérapie
00:31:04 avec ces mots qui...
00:31:08 Alors, il faut mieux le prendre à la rigolade,
00:31:11 mais en réalité, qui sont détestables
00:31:15 parce qu'ils ne permettent pas à la République de tenir debout.
00:31:18 En réalité, ces mots-là, "Nous sommes à la tâche",
00:31:21 "Il faut un sanctuaire", "On va élaborer des plans d'action".
00:31:24 - "La République ne tremblera pas".
00:31:26 - Exactement, voilà, "Nous ne tremblerons pas",
00:31:28 "Ils ne passeront pas", etc.
00:31:30 Malheureusement, aujourd'hui,
00:31:32 ce ne sont pas des mots performatifs de l'action.
00:31:34 - Vous avez raison.
00:31:35 - Ils sont là pour finalement envoyer de la poudre aux yeux,
00:31:38 mais maintenant, personne n'est dupe, aujourd'hui.
00:31:41 - Alors, je renvoie à votre livre que j'ai là et que je vous montre.
00:31:44 "Encore debout, la République à l'épreuve des mots",
00:31:45 aux éditions de l'Observatoire.
00:31:47 On avance un petit peu.
00:31:48 J'aimerais vous parler du débat qu'on a eu hier soir
00:31:50 sur les élections européennes avec Valérie Heillet et Marion Maréchal.
00:31:54 Un débat qui a été très subi.
00:31:56 Merci à vous, chers amis téléspectateurs.
00:31:58 Regardez cette passe d'arme au cours de ce débat
00:32:01 entre les deux candidates,
00:32:03 l'une pour Renaissance, l'autre pour Reconquête,
00:32:05 autour du thème de l'immigration.
00:32:07 Écoutez ce que dit notamment Valérie Heillet.
00:32:09 - Dans deux ans, on n'a plus de Lampedusa,
00:32:12 on n'a plus de Jungle de Calais.
00:32:14 - On n'a plus de Lampedusa ?
00:32:15 - Parce qu'on a apporté des réponses concrètes.
00:32:20 On filtre.
00:32:21 - Mais qui filtre ?
00:32:22 - Eh bien, dans les centres qui seront mis en place,
00:32:25 c'est piloté par l'Union européenne
00:32:26 et par les pays frontaliers, évidemment.
00:32:28 Et donc, est-ce que les migrants ont vocation ou pas
00:32:31 à rester sur le territoire européen ?
00:32:33 Si oui, ils peuvent rester.
00:32:35 On sait où ils sont.
00:32:36 Sinon, ils seront envoyés immédiatement.
00:32:38 - Déjà, madame Heillet, qui nous promet que dans deux ans,
00:32:40 il n'y aura pas de Lampedusa,
00:32:41 fait partie du même gouvernement qui nous avait affirmé
00:32:43 il y a quelques années qu'ils appliqueraient 100% des OQTF.
00:32:46 Et quelques années après, on est à 7%.
00:32:48 Vous détenez, vous, avec votre gouvernement,
00:32:50 le record historique d'immigration,
00:32:51 à la fois légale et illégale, sur le sol français.
00:32:53 Mais ça, on y reviendra peut-être.
00:32:55 Je ne suis pas sûre que vous soyez très bien placée
00:32:57 pour aujourd'hui mener cette politique.
00:32:58 - C'est sûr que la télévision et les archives ont de la mémoire.
00:33:00 Peut-être qu'on repassera cet extrait sur Lampedusa.
00:33:03 Il n'y aura plus de Lampedusa.
00:33:05 Je le souhaite.
00:33:06 Est-ce que cette loi d'asile-immigration au niveau européen
00:33:09 va permettre d'endiguer le phénomène ?
00:33:11 Je ne pense pas.
00:33:12 - Elle était dans l'évidence.
00:33:14 C'est-à-dire ?
00:33:15 Évidemment.
00:33:16 - Oui, parce qu'il y a un certain nombre de mesures.
00:33:18 - Oui, mais ces mesures...
00:33:20 - Qui va contrôler ?
00:33:21 - Qui va contrôler ?
00:33:22 - Qui va contrôler ?
00:33:23 Attention, le pacte asile-immigration,
00:33:25 c'est liberté de circulation.
00:33:26 Donc, ça veut dire que les personnes qui arrivent à rentrer...
00:33:28 - Ah oui ?
00:33:29 - Oui.
00:33:30 - Après, ils peuvent aller dans le chouchengang.
00:33:31 - Je crois que c'est le Conseil d'État.
00:33:32 Le Conseil constitutionnel, il y avait une possibilité
00:33:35 de vérifier qui étaient ces personnes qui rentraient,
00:33:39 notamment les papiers, l'identité, prise d'empreinte, etc.
00:33:43 Sur la loi immigration, ça a été retoqué.
00:33:47 - La loi française ou la loi européenne ?
00:33:49 - Je parle de la loi française.
00:33:50 - Ah oui, non, mais ça, c'est autre chose.
00:33:51 - Non, mais déjà ça, ça a été retoqué.
00:33:53 Donc, ça veut dire que même si les personnes rentrent,
00:33:55 on n'a pas le droit de les contrôler,
00:33:56 puisqu'elle parlait de filtrer.
00:33:57 Alors, elle parlait en dehors de l'espace chelouien.
00:34:00 - Aux frontières extérieures, mais on n'y arrive pas.
00:34:01 - Mais si les gens rentrent.
00:34:02 Et puis, en plus, ça veut dire aussi...
00:34:03 - Personne ne les contrôle.
00:34:04 - Elle n'a pas dit "on va arrêter l'immigration".
00:34:06 Elle a dit "on va, dans le cadre de ce pacte asile-immigration,
00:34:10 on va accueillir et répartir".
00:34:12 Mais, excusez-moi, est-ce qu'on a aujourd'hui la capacité
00:34:15 d'accueillir autant ?
00:34:17 - Autant plus qu'on n'a pas la capacité du tout
00:34:19 au niveau de l'État-providence.
00:34:20 L'État-providence, il n'en peut plus.
00:34:22 - Il n'est qu'en France, celui-là, cet État-providence.
00:34:24 Non, mais je le dis.
00:34:25 - Mais vous avez raison, parce que je crois que c'est
00:34:28 Marion Maréchal ou c'est madame Ayé qui a essayé d'aborder
00:34:33 la politique qui est mise en place en Italie,
00:34:35 en disant "mais madame Meloni avait promis,
00:34:37 elle paraît d'arrêter, et aujourd'hui, regardez,
00:34:40 elle rentre dans le moule".
00:34:41 Sauf que madame Meloni, ce qu'on oublie de dire,
00:34:43 c'est que c'est beaucoup plus drastique en Italie.
00:34:46 C'est-à-dire qu'on n'a pas l'État-providence qu'on a en France.
00:34:49 Il faut travailler, et en fait, ce qu'ils font les gens,
00:34:51 ils passent par l'Italie, ils viennent en France.
00:34:56 - Geoffroy, vous avez regardé ce débat ?
00:34:58 - Il y a une chose dont ils se vantent assez peu,
00:35:00 les promoteurs du pacte Asile et Immigration,
00:35:02 c'est du fait que dans la répartition des migrants,
00:35:04 ce sera une sanction.
00:35:05 - 20 000 euros par mille.
00:35:06 - 20 000 euros par migrant pour un État qui refusera d'en prendre.
00:35:09 Ça, ils en feront un peu moins, l'État, quand ils en parlent.
00:35:11 Moi, ce qui m'a amusé dans ce débat,
00:35:14 j'ai regardé tout le débat et tout était très bien, Laurence, mais...
00:35:16 - Non, non, mais ne vous inquiétez pas,
00:35:17 vous avez le droit de dire qu'il y a des moments qui vous ont amusé.
00:35:20 - Non, pas du tout. Sur ce sujet-là, ce que je trouve intéressant,
00:35:22 c'est que j'observe deux rhétoriques se faire face.
00:35:24 Vous avez dans un cas une rhétorique qui n'a jamais été au pouvoir,
00:35:26 celle de Marie-Anne Maréchal, qui consiste à dire
00:35:28 "il faut fermer, il faut arrêter, et je ne sais pas si ces solutions marcheraient,
00:35:31 mais en attendant, au moins le message est compréhensible".
00:35:33 De l'autre, Mme Ayé, c'est vrai qu'il y a un bilan
00:35:35 des amis de Mme Ayé, d'Emmanuel Macron, etc.
00:35:38 C'est toujours la même rhétorique, consistant à dire
00:35:41 "oui, il y a trop d'immigration".
00:35:43 - "Mais demain, ça ira mieux".
00:35:44 - "Demain, ça ira mieux".
00:35:45 - "Demain, ça ira mieux".
00:35:46 - "On va limiter, mais on va accueillir, et on va répartir,
00:35:48 et on va être plus intelligent".
00:35:49 Cette rhétorique-là, pour le coup,
00:35:50 elle est au pouvoir depuis très longtemps en France.
00:35:52 Elle ne produit que l'effet d'une augmentation de l'immigration en permanence,
00:35:56 avec un démantèlement de nos capacités d'y faire face,
00:35:58 c'est-à-dire que la loi immigration, par exemple,
00:36:00 moi j'attends de voir au bout d'un an les résultats,
00:36:02 mais je ne suis pas du tout certain qu'elle soit aussi ferme
00:36:04 que ce qu'on nous avait vendu.
00:36:06 Et comment vous dire, vous avez l'impression
00:36:08 qu'ils passent leur temps à utiliser leurs talents
00:36:10 à réinventer des solutions qui ne marchent pas.
00:36:12 - C'est clair. Quelqu'un veut rajouter là-dessus ?
00:36:14 - Moi je voudrais juste...
00:36:15 - Sabrina ?
00:36:16 - Moi j'ai ri quand je l'ai entendu dire ça.
00:36:19 Il n'y aura plus de Lampedusa dans deux ans.
00:36:20 - On aura beaucoup plus de Léry.
00:36:21 - Non, mais j'ai trouvé ça tellement déconnecté de la réalité.
00:36:24 On est en ce moment en train de regarder ce qui se passe à Ceuta.
00:36:27 Il y a quelques mois, il y a 42 000 migrants qui sont arrivés.
00:36:30 - C'est Utaimé Lila, c'est ça ?
00:36:31 - Absolument.
00:36:32 Le personnel administratif espagnol était tellement débordé
00:36:36 qu'ils ont envoyé les charters de Ceuta
00:36:38 vers le territoire espagnol métropolitain.
00:36:42 Donc une fois que, comme dit Naïma,
00:36:44 ils entrent dans l'espace Schengen,
00:36:45 après c'est toute une procédure extrêmement complexe.
00:36:47 On sait qu'il y a le droit d'asile
00:36:49 qui est devenu une nouvelle filière d'immigration.
00:36:51 Il y a les mineurs non accompagnés qu'on ne peut pas identifier.
00:36:54 Il y a les associations pro-immigrationnistes type Utopia 56
00:36:58 qui leur délivrent des narratifs
00:37:00 pour pouvoir vanter leur persécution, etc.
00:37:03 Avec tous les problèmes protéiformes que ça pose.
00:37:06 Maintenant, par rapport au pacte Asile-Immigration,
00:37:09 Naïma a dit quelque chose de très juste.
00:37:11 Si la France avait une santé financière,
00:37:13 si la France était réellement dans ce qu'on appelle l'état-providence,
00:37:17 à l'instar du Danemark,
00:37:18 si notre pays avait aujourd'hui des bassins industriels
00:37:21 dans lesquels il faudrait répartir ses migrants
00:37:24 pour qu'ils puissent travailler,
00:37:26 donc obtenir une respectabilité sociale
00:37:28 par la voie du travail et donc de l'économie,
00:37:30 ça irait.
00:37:31 Mais lorsque je vois qu'aujourd'hui, dans ces quartiers,
00:37:33 parce qu'ils ne vont pas les installer n'importe où,
00:37:35 ces migrants,
00:37:36 ils vont les installer dans des provinces un peu plus reculées
00:37:39 que les grands territoires
00:37:40 et que les grandes conurbations métropoles.
00:37:42 Pourquoi ?
00:37:43 Parce que dans ces grandes conurbations,
00:37:44 il y a des territoires qui sont accaparés
00:37:47 par des économies parallèles liées au trafic de drogue
00:37:49 et des sociabilités parallèles qui sont liées notamment à l'islamisme.
00:37:52 Donc il y a un risque potentiel de heurts intracommunautaires.
00:37:56 Ils ne sont pas idiots.
00:37:58 Donc ils vont choisir des petites provinces
00:38:00 comme Orléans, etc.
00:38:02 - On allait parler du maire la semaine dernière.
00:38:04 - Mais alors pour quel avenir ?
00:38:05 Je ne sais pas,
00:38:06 puisque tous les bassins autrefois industrialisés,
00:38:09 lorsque par exemple mes parents sont arrivés en France,
00:38:11 sont complètement désindustriels.
00:38:12 Aujourd'hui, il n'y a plus d'industrialisation dans ce pays,
00:38:15 donc plus d'économie.
00:38:16 - Ça suppose, Laurence, un accompli après Grégory.
00:38:18 - Un accompagnement social,
00:38:19 un accompagnement vers l'insertion sociale et professionnelle,
00:38:23 ce qu'on ne peut pas,
00:38:24 parce qu'il n'y a pas les moyens,
00:38:25 ni matériel, ni humain.
00:38:27 Et c'est ça le problème.
00:38:28 Et en plus, on répartit les gens par origines ethniques.
00:38:32 Et ça, c'est une vraie problématique,
00:38:34 parce qu'encore une fois,
00:38:35 on va parler de la loi séparatisme,
00:38:36 on vote une loi séparatisme,
00:38:37 mais on crée et on encourage un séparatisme.
00:38:40 - Grégory Jean.
00:38:41 - Il y a 23 ans,
00:38:43 on a fermé Sangat à Calais.
00:38:45 J'étais CRS à l'époque,
00:38:46 et on nous avait dit, Calais, ça sera plus...
00:38:48 - C'est fini.
00:38:49 - C'est fini.
00:38:50 Je crois que Calais, malheureusement,
00:38:51 ce n'est pas terminé,
00:38:52 donc j'ai un peu de dos pour les deux ans à Lampedusa,
00:38:54 pour le coup, je suis un peu réservé.
00:38:56 Mais au-delà de ça,
00:38:57 je pense que si on parle de politique européenne,
00:38:59 je pense qu'il y a un enjeu majeur
00:39:01 à faire en sorte que tous les pays européens soient égaux
00:39:03 sur le traitement de l'immigration,
00:39:06 c'est-à-dire la manière dont on traite les demandeurs d'asile,
00:39:10 par exemple.
00:39:11 C'est-à-dire qu'en France,
00:39:12 le pays, c'est une réalité le plus généreuse et incitative,
00:39:15 finalement, parce qu'on peut le dire comme ça,
00:39:17 et c'est réel, et sans contrepartie.
00:39:19 Il n'y a pas de contrôle,
00:39:20 il n'y a pas de devoir sur la maîtrise de la langue,
00:39:24 contrairement à nos voisins allemands,
00:39:26 mais ça part de là.
00:39:27 - Oui, il y a un vrai examen.
00:39:28 - Oui, il y a un vrai examen, il y a 30 questions.
00:39:30 Si vous ne répondez pas à 18 questions sur les 30,
00:39:35 vous n'avez pas votre examen,
00:39:36 et je pense qu'il y a des vraies mesures qui sont mises derrière.
00:39:38 Nous, on a une formation de quelques heures,
00:39:40 et finalement, jamais de contrôle derrière.
00:39:41 Donc en fait, comme d'habitude, on est...
00:39:43 - Il n'y participe pas, la version.
00:39:44 - Non, mais c'est un vrai sujet,
00:39:45 parce que je pense que ça part quand même d'une base...
00:39:47 - Alors que l'Allemagne vous baisse les aides.
00:39:49 - Voilà, on doit quand même tous partager.
00:39:50 Oui, ils baissent tous, et nous, on continue.
00:39:52 Et donc, je pense que ça participe quand même, à mon avis,
00:39:54 à une forme de cohérence européenne,
00:39:56 si on veut porter un projet européen.
00:39:58 - J'aimerais aborder un dernier sujet avec vous
00:40:00 dans cette première heure de Punchline.
00:40:01 C'est l'Église catholique qui a donné aujourd'hui
00:40:03 sa vision de la dignité humaine,
00:40:05 dans un texte qui a été publié hier par le Vatican,
00:40:07 intitulé "Dignitas Infinitas".
00:40:09 L'Église rappelle, entre autres, son opposition à l'euthanasie,
00:40:12 qui est un sujet d'actualité.
00:40:14 Le texte signale également son hostilité à l'avortement,
00:40:16 la GPA, ou la théorie du genre.
00:40:18 On fait les explications avec Augustin Donadieu,
00:40:20 et puis je vous donne la parole là-dessus.
00:40:23 - Solennellement intitulé "Dignitas Infinitas",
00:40:26 la déclaration sur la dignité humaine en français,
00:40:29 le texte publié par le Vatican hier
00:40:31 vient réaffirmer les principes éthiques
00:40:33 qui fondent la vision de l'Église catholique
00:40:35 de la personne humaine.
00:40:37 14 thématiques y sont abordées,
00:40:39 parmi lesquelles la théorie du genre,
00:40:41 l'avortement, la gestation pour autrui,
00:40:43 l'euthanasie et le suicide assisté,
00:40:45 ou encore les migrants.
00:40:47 Des sujets plus ou moins dans l'actualité,
00:40:49 sur lesquels l'Église a voulu rappeler sa pensée.
00:40:52 - Toute intervention de changement de sexe
00:40:54 risque en général de menacer la dignité unique
00:40:57 qu'une personne a reçue dès le moment de la conception.
00:41:00 - Sur l'homosexualité, l'Église se dresse
00:41:03 contre sa criminalisation, toujours en vigueur
00:41:06 dans de nombreux pays, notamment en Afrique.
00:41:09 - L'Église dénonce le fait que dans certains endroits,
00:41:12 de nombreuses personnes soient emprisonnées,
00:41:15 torturées et même privées du bien de la vie,
00:41:18 uniquement en raison de leur orientation sexuelle.
00:41:21 - Sur la fin de vie, l'Église redit sa ferme
00:41:24 opposition à l'euthanasie et au suicide assisté,
00:41:27 alors qu'un projet de loi sur la fin de vie
00:41:29 ouvrant le droit à une aide à mourir
00:41:31 doit être présenté mercredi en Conseil des ministres en France.
00:41:34 - Jean-François Laugeanneux,
00:41:36 le président de ce pape, que l'on dit affaibli,
00:41:39 repose les fondements de l'Église catholique.
00:41:42 Est-ce qu'encore ce qu'il dit sur le changement de genre,
00:41:47 sur la fin de vie, ce sont des principes
00:41:50 qu'il faut rappeler, qu'ils sont oubliés ou pas,
00:41:53 qui sont pourtant au cœur de tous nos débats ?
00:41:56 - Je ne sais pas si c'est son testament,
00:41:59 c'est la continuité de l'enseignement de l'Église.
00:42:02 En réalité, vous avez raison, il rappelle quelque chose
00:42:05 mais la deuxième question est plus épineuse.
00:42:08 Aujourd'hui, ce sont des choses de moins en moins évidentes,
00:42:11 y compris dans des sociétés hier chrétiennes,
00:42:14 qui aujourd'hui ne le sont pas.
00:42:16 Pourquoi en France on se pose autant la question ?
00:42:19 Parce qu'en fait, ce sont des évidences
00:42:21 qui ne se sont plus partagées.
00:42:23 - Sur la fin de vie, c'est universel,
00:42:25 la question on se pose toute religion.
00:42:27 - De toute façon, ce ne sont que des questions universelles.
00:42:30 - Euthanasie, changement de genre, etc.
00:42:32 - C'est une question qui a été très longtemps chrétienne,
00:42:35 avant ce n'était pas discutée,
00:42:37 aujourd'hui c'est discuté et c'est même discuté au Parlement.
00:42:40 Il n'y a rien de nouveau dans ce que le pape a rappelé à cette occasion.
00:42:43 Je pense que c'est une façon pour lui
00:42:46 d'essayer de peser dans les débats et sur les consciences
00:42:49 au niveau mondial.
00:42:51 Parce que nous, on débat de fin de vie aujourd'hui
00:42:54 et on débattait d'IVG il y a quelques semaines.
00:42:57 Mais la question des homosexuels en Afrique
00:43:00 est très douloureuse également.
00:43:02 Il a raison, il est dans son rôle de pape.
00:43:05 Je rappelle une petite distinction,
00:43:08 pour une fois, il ne fait pas de la politique.
00:43:10 Il est vraiment dans l'enseignement de l'Église.
00:43:12 C'est deux choses très différentes.
00:43:14 Il peut exprimer parfois son point de vue sur des questions politiques.
00:43:17 Là, on n'est pas obligé d'être d'accord avec lui.
00:43:19 - Parfois, il fait de la politique ce pape.
00:43:21 - Ah, il salue, il... - Il en fait beaucoup.
00:43:23 Il rappelle un certain nombre de choses, mais il en fait parfois.
00:43:26 Moi, j'ai eu le sentiment que ça ressemblait à quelque chose
00:43:29 de l'ordre du testament.
00:43:31 Mais bon, peut-être que je me trompe.
00:43:33 - C'est des questions fondamentales.
00:43:35 - C'est des questions fondamentales.
00:43:37 Et c'est vrai que dans tout ce bruit,
00:43:39 les réseaux sociaux, les différentes positions,
00:43:41 le progressisme, etc.,
00:43:43 il est véritablement dans son rôle le père et les repères.
00:43:46 C'est ça.
00:43:48 Et il remet l'Église au milieu du village.
00:43:50 Mais ça fait du bien à entendre, même si, effectivement...
00:43:53 - On n'est pas d'accord sur tout.
00:43:55 - On n'est pas d'accord sur tout, mais effectivement,
00:43:58 d'avoir une position de l'Église sur les évolutions
00:44:01 de nos sociétés, et son mot, effectivement,
00:44:04 sur la question LGBT en Afrique, elle est aussi précieuse.
00:44:07 Après, ça remet aussi en débat
00:44:09 qu'est-ce qu'est la dignité humaine.
00:44:11 Et là, on peut avoir des positions différentes
00:44:14 par rapport à la dignité humaine.
00:44:16 - Naïma, la dignité humaine.
00:44:18 - Moi, j'ai eu exactement la même perception que vous, Laurence.
00:44:21 J'avais l'impression que c'était un testament
00:44:23 de réaffirmer, effectivement, les valeurs,
00:44:26 les principes de l'Église, par rapport à toute cette politique.
00:44:29 Parce que souvent, ces prises de parole
00:44:31 ont été extrêmement politiques.
00:44:33 J'ai eu ce sentiment-là d'attestement.
00:44:35 - Sabrina, quelque chose qui vous interpelle
00:44:38 dans tout ce qui a été dit ?
00:44:40 - Oui, je pense que c'est une réponse
00:44:42 à la déliquescence anthropologique
00:44:44 de nos sociétés post-modernes,
00:44:46 nos sociétés où l'ultra-individualisme
00:44:48 est la valeur cardinale,
00:44:50 dans nos sociétés ultra-consuméristes,
00:44:53 où on est capable, finalement,
00:44:55 même de renégocier sa propre existence.
00:44:58 Une société qui est complètement déstructurée
00:45:00 en termes de valeurs singulières,
00:45:03 où on est plutôt dans un système
00:45:05 de polythéisme de valeurs
00:45:07 auxquelles chacun s'identifie.
00:45:10 Je pense que la question de la fin de vie
00:45:12 est une question importante.
00:45:14 Geoffroy le soulignait,
00:45:15 elle est présente dans toutes les religions.
00:45:17 Elle fait même partie, finalement,
00:45:19 de la spiritualité commune,
00:45:20 puisque chacun que nous sommes,
00:45:22 nous y sommes ou nous y serons confrontés.
00:45:24 Je pense que c'est une forme de rappel
00:45:26 à l'ordre, réellement,
00:45:28 de la décrépitude de nos sociétés
00:45:30 qui nous conduisent à tous les clivages,
00:45:33 toutes les protections qui font le lit,
00:45:35 en réalité, de tous les extrémismes,
00:45:37 de toutes les idéologies mortifères.
00:45:38 - Il y a un peu de positif, quand même,
00:45:40 dans ce qui est dit.
00:45:41 Il y a les valeurs de solidarité, d'entraide,
00:45:43 de générosité aussi, de fraternité.
00:45:45 - Les ressacralisent.
00:45:46 - Ce qui part en décrépitude,
00:45:48 c'est solidarité générationnelle.
00:45:50 - Les ressacralisent tout.
00:45:51 - Ça disparaît.
00:45:52 - L'espoir, quand même ?
00:45:53 Terminons sur une note d'espoir.
00:45:55 Sinon, on va tous prendre un seul univers.
00:45:58 - Je vais vous dire une chose que je trouve étonnante,
00:46:00 c'est qu'en réalité, il y a beaucoup de mesures
00:46:02 dans le propos sur la question des migrants.
00:46:04 On a souvent dit que ce pape est le pape des migrants,
00:46:06 il est pour l'immigration, etc.
00:46:07 Et il a beaucoup donné d'ailleurs d'éléments
00:46:09 pour qu'on dise ça.
00:46:10 C'est-à-dire que quand il va à Marseille,
00:46:11 il ne se cache pas beaucoup.
00:46:12 En réalité, quand il rappelle le message de l'Église,
00:46:15 pour le coup, pas le sien, pas son opinion à lui,
00:46:17 mais le message de l'Église sur l'immigration et sur les migrants,
00:46:19 vous vous rendez compte qu'en réalité,
00:46:21 les gens qui ont un discours pro-immigration
00:46:23 dans le débat public aujourd'hui, je pense,
00:46:25 ne respectent pas beaucoup la dignité des migrants non plus.
00:46:28 - C'est une vraie...
00:46:30 Qui est-ce qui est d'accord avec ça ?
00:46:31 - Moi, entièrement.
00:46:32 - Oui, oui, oui.
00:46:33 - C'est des méthodes très égotiques,
00:46:37 avec des failles narcissiques qui sont assez prégnantes
00:46:42 pour certaines personnes qui le font de manière très individualiste,
00:46:46 en réalité.
00:46:47 - Oui, parce qu'au fond, ils ne pensent que...
00:46:49 Pas à ceux dont la vie est en danger en permanence.
00:46:52 - Le message de l'Église, en réalité, c'est l'accueil de l'autre.
00:46:55 Et l'accueil de l'autre ne veut pas dire
00:46:57 l'ouverture des frontières pour tout le monde,
00:46:59 ne veut pas dire le financement,
00:47:01 les ONG dont parlait Sabrina tout à l'heure,
00:47:03 qui sont à la limite de la criminalité,
00:47:06 ne veut pas dire l'affaiblissement d'une société
00:47:08 au profit d'une société qui vient...
00:47:10 Enfin, vous voyez ce que je veux dire ?
00:47:11 - Ça n'empêche pas d'être accueillant.
00:47:13 - Grand débat que l'on pourrait ouvrir, mais que l'on va...
00:47:15 - Mais là, c'est la fiction.
00:47:16 - Oui, vous avez raison, c'est de la fiction.
00:47:17 Petite pause, on se retrouve dans un instant dans Punchline,
00:47:19 sur CNews et sur Europe 1.
00:47:21 On reviendra sur ce qui s'est passé à Vierich-Atillon
00:47:24 et les obsèques du jeune James Sedin.
00:47:26 On parlera aussi de ce signal d'alarme extrêmement important
00:47:28 concernant l'effondrement de la lecture
00:47:30 chez les jeunes de 16 à 18 ans.
00:47:33 On en parle dans un instant, tout de suite dans Punchline.
00:47:35 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes.
00:47:40 On est en Punchline ce soir sur CNews et sur Europe 1.
00:47:42 Il y a des signaux d'alarme à prendre très sérieusement en compte,
00:47:45 car une civilisation dans laquelle la lecture et l'écriture s'effondrent
00:47:49 est le symptôme d'une civilisation qui recule.
00:47:52 C'est le symptôme des sociétés primitives, tribales, préhistoriques.
00:47:56 Aujourd'hui, une étude IPSOS commandée par le Centre National du Livre
00:47:59 montre que les jeunes de 16 à 19 ans passent moins d'1h25 à lire par semaine,
00:48:06 quand ils passent 5h10 par jour.
00:48:09 Quand on n'a pas les mots pour s'exprimer, c'est la violence qui devient le langage quotidien.
00:48:13 Quand on a du mal à lire et à rédiger quelques phrases,
00:48:16 c'est la capacité d'abstraction, c'est la pensée, c'est l'imagination qui s'éteignent.
00:48:20 Quand on ne comprend pas le monde dans lequel on vit,
00:48:23 les règles de la République qui régissent la vie en commun.
00:48:26 Quand on échoue à l'école, faute de la moindre concentration,
00:48:29 alors on est de facto en marge de la société,
00:48:32 une société que l'on a de cesse de vouloir détruire,
00:48:35 de ne pas pouvoir se débrouiller.
00:48:37 Quand on a de cesse de vouloir détruire ou dynamiter.
00:48:40 Il n'y a pas besoin de brûler des livres pour détruire une culture,
00:48:43 juste de faire en sorte que les gens arrêtent de les lire,
00:48:46 écrivait l'auteur américain Ray Bradbury dans Fahrenheit 451, nous y sommes.
00:48:51 Dites-moi ce que vous lisez, je vous dirai qui vous êtes.
00:48:54 Aujourd'hui on ne lit plus, alors il ne faut pas s'étonner de tomber chaque jour un peu plus bas.
00:48:59 On va en débattre ce soir dans Punchline.
00:49:01 *Musique*
00:49:13 Il est 18h sur CNews et Europe 1, bienvenue si vous nous rejoignez à l'instant.
00:49:17 On va parler de la lecture dans un instant, mais d'abord le rappel des titres de l'actualité.
00:49:21 L'émotion cet après-midi à la mosquée de Savigny sur Orges dans l'Essonne.
00:49:25 Les obsèques de Shem Sedin se sont déroulés dans la plus stricte intimité à demande de sa famille,
00:49:30 cet adolescent de 15 ans a été battu à mort jeudi dernier devant son collège de Vieréchâtillon.
00:49:35 Gérald Darmanin a déclaré aujourd'hui que la sécurité serait considérablement renforcée à Paris
00:49:41 après une menace terroriste.
00:49:43 Une annonce qui intervient à la veille du quart de finale de Ligue des champions
00:49:46 entre le PSG et le FC Barcelone au Parc des Princes.
00:49:48 Le groupe Etat islamique a en effet menacé d'agir dans plusieurs stades européens.
00:49:53 L'enquête se poursuit dans le Hamo du Haut-Vernay pour tenter d'apporter des réponses au décès du petit Emile,
00:49:59 un nouveau fragment d'os de l'enfant a été découvert près de l'endroit où son crâne et ses vêtements ont été retrouvés
00:50:04 il y a une dizaine de jours.
00:50:05 A ce stade, cette nouvelle découverte ne permet toujours pas d'avancer sur la cause de sa mort.
00:50:10 Enfin, 186e jour de détention pour les otages détenus par l'organisation terroriste du Hamas dans la bombe de Gaza.
00:50:17 Trois de ces otages sont français, ils sont nommés Ofer, Orion et Oad.
00:50:21 Aujourd'hui, c'est le 50e anniversaire de Oad.
00:50:24 Son petit garçon Etan, 12 ans, qui était aussi otage, a été libéré en décembre dernier.
00:50:28 Il attend toujours son papa, nous demandons une fois de plus la libération immédiate
00:50:32 et sans condition de tous les otages israéliens encore détenus dans la bombe de Gaza.
00:50:36 Voilà pour les grandes lignes de l'actualité 18h02 en direct sur CNews et sur Europe 1 avec Rachel Khan.
00:50:41 Bonsoir Rachel, naïma M. Fadel, avec un policier Grégory Geron du syndicat Unité,
00:50:47 avec Sabrina Medjeber et Geoffroy Loujeune, journalistes au Journal du Dimanche.
00:50:51 On va parler de la lecture dans un instant parce que pour moi tout est lié en réalité
00:50:54 parce que quand on voit que les jeunes ne lisent plus, c'est qu'ils n'ont plus les mots ensuite pour s'exprimer
00:50:59 et donc que la violence, ça devient réellement leur langage quotidien.
00:51:02 Et c'est d'abord à Viri-Châtillon qu'on va se tourner et se diriger parce que les obsèques de ce jeune
00:51:08 évidemment ont provoqué beaucoup d'émotions et posent énormément de questions sur la société dans laquelle on vit,
00:51:13 son archaïsme, son retour au tribalisme, ce que je disais, cette perte du langage et de la cohésion sociale.
00:51:20 Régine Derfour a été sur place cet après-midi pour nos antennes.
00:51:24 Avec Laurence Salarié, elle nous explique ce qui s'est passé lors des obsèques.
00:51:27 Une très vive émotion pour cette journée, les obsèques de Sam Cheddine qui se sont déroulés en deux temps.
00:51:34 Un moment de prière à la mosquée de Savigny-sur-Orge où de nombreuses personnes étaient réunies.
00:51:39 Nous avons pu nous entretenir avec notamment des parents de collégiens qui nous ont fait part de leur profonde tristesse
00:51:46 mais aussi de leurs inquiétudes, la peur pour la sécurité de leurs enfants.
00:51:51 Ensuite, l'inhumation a eu lieu au cimetière de Morsan-sur-Orge, loin des caméras, où il y avait aussi de nombreuses personnes,
00:52:00 de nombreux collégiens et à l'issue du cimetière, beaucoup sont venus au collège de Viry-Châtillon,
00:52:08 là où Sam Cheddine était scolarisé pour déposer des fleurs avant vendredi où il y aura cette marche blanche
00:52:14 qui partira de la MJC de Viry-Châtillon pour se rendre au collège Lessa-Blanc, ce sera aux alentours de 14h.
00:52:22 Merci beaucoup Régine Delfaux, il y a eu un hommage à l'Assemblée nationale pour ce jeune homme de 15 ans qui a été tué.
00:52:27 Rachel Kahn, il y a des grands discours qui sont tenus, il y a évidemment une marche blanche et c'est normal
00:52:32 parce qu'on pense d'abord à la famille de ce jeune homme mais il y a cette question, qu'est-ce qu'on peut faire pour que cet engrenage s'arrête ?
00:52:39 Oui, j'ai l'impression que nous ne sommes plus à la hauteur de nos morts, que ce soit les victimes d'attentats
00:52:46 ou ce jeune homme qui n'aurait jamais dû mourir et certainement pas dans ces conditions.
00:52:52 Et c'est vrai que les discours politiques aujourd'hui ne nous permettent pas de tenir cette République debout
00:52:58 et ne permettent pas de protéger nos enfants. Et dans ces discours-là, malheureusement, ce sont toujours les mêmes mots qui reviennent.
00:53:06 On nous exprime que le gouvernement est à la tâche, oui, mais tout le monde est à la tâche, mais ce n'est pas assez fort.
00:53:13 C'est-à-dire qu'on ne peut plus se gargariser de ces mots qui fuient la République.
00:53:18 Et pour moi, ces longs discours-là, maintenant que le diagnostic est partagé, maintenant qu'il y a eu toutes ces lâchetés depuis 40 ans,
00:53:26 eh bien, il faut passer à l'action et avoir les mots de l'action. Sauf que ces mots-là fuient l'action.
00:53:32 Et là, on en revient encore une fois aux mots et à la lecture, à la littérature.
00:53:36 Exactement.
00:53:37 Geoffroy Lejeune, quand on entend Gabriel Attal à l'Assemblée promettre des mesures extrêmement fortes, promettre un sursaut de la société,
00:53:43 ça fait 20 fois qu'on les entend, ces phrases. Plus personne ne croit à ce qui est dit aujourd'hui par le personnel politique.
00:53:50 C'est très simple, en fait. Gabriel Attal, il a le mérite de la candeur et il n'a pas de bilan.
00:53:55 En tout cas, il n'est pas crédité d'un bilan et on ne le tient pas pour responsable des gouvernements qui l'ont précédé pendant 30 ans.
00:54:01 Donc, il y a un moment pour lui, c'est maintenant, c'est aujourd'hui, où il peut encore dire des phrases comme ça
00:54:06 et où on jugera sur les actes dans les semaines et dans les mois qui viennent.
00:54:10 Pour l'instant, c'est tout à l'heure, Rachel disait en première partie de l'émission, c'est une parole, ce sont des mots qui ne sont plus performatifs.
00:54:17 Je suis absolument d'accord. Ça ne suffit pas du tout. Et donc, on est au moment où il faut qu'on voit si quelque chose se passe quand Gabriel Attal parle.
00:54:24 Ses prédécesseurs, manifestement, ce n'était pas le cas.
00:54:27 J'attends de voir ce qu'il peut inventer pour obtenir un résultat comparable à celui qu'il a obtenu, par exemple, sur la Bahia.
00:54:32 La vérité, c'est que je pense qu'il ne peut pas faire grand chose.
00:54:35 Cette affaire, comme beaucoup d'autres d'ailleurs, comme l'affaire Samara à Montpellier, même si Dieu merci, personne n'est mort.
00:54:39 Mais ça nous...
00:54:41 - Friday Grimm ont baissé.
00:54:43 - Bien sûr, mais il n'y a pas d'obstacle.
00:54:45 C'est une occasion de constater qu'en fait, des contre-sociétés s'installent parmi nous, au milieu de nous, en périphérie de chez nous.
00:54:54 Et que dans ces contre-sociétés, le pouvoir politique, en effet, n'a plus vraiment le pouvoir.
00:54:58 Et que deuxièmement, il n'a plus vraiment prise.
00:55:01 - Grégory Jorand, vous êtes policier, on en revient au terrain.
00:55:04 Vous, vous ne pouvez pas tout faire, évidemment.
00:55:06 Les policiers ne peuvent pas arrêter, prévenir ce genre de bagarre entre jeunes.
00:55:11 Mais c'est le symptôme de quoi, vous, là, vous voyez cette violence des jeunes au quotidien ?
00:55:14 - C'est le syndrome de l'ultra-violence.
00:55:16 C'est le syndrome du couteau.
00:55:18 Ça a été dit plusieurs fois.
00:55:20 La traitée, il n'y a pas longtemps, sur Nice, notamment.
00:55:22 C'est-à-dire que c'est des jeunes qui sont armés.
00:55:24 Alors, ils ont toujours peur.
00:55:26 C'est pour ça qu'ils ont une arme.
00:55:28 - C'est pour se protéger.
00:55:30 - Ils vont au bal populaire aussi.
00:55:32 - Voilà, ce qu'on nous sert tout le temps, malheureusement.
00:55:34 Sauf que c'est nous, notre réalité, deux policiers, deux de mes collègues sur le terrain,
00:55:37 dès lors qu'ils font un contrôle, ils ont à peu près 9 chances sur 10
00:55:39 de tomber sur une arme blanche comme ça,
00:55:41 qui peut faire des dégâts monstrueux.
00:55:43 Et surtout, on sait qu'aujourd'hui, en plus, il y a des passagers là, assez nombreux.
00:55:45 Donc, on a évidemment cette ultra-violence qui monte.
00:55:49 Cette violence, tout court, parce que je le redis,
00:55:51 on a ces atteintes aux personnes qui sont extrêmement fortes.
00:55:53 Et on a, je vais rejoindre aussi ce qu'a dit Geoffroy Lejeune,
00:55:56 je pense qu'on a aussi la nécessité, aujourd'hui,
00:55:58 qu'on soit policiers, citoyens, observateurs, etc.
00:56:01 On a besoin que la politique retrouve un ancrage réel.
00:56:05 C'est-à-dire que c'est-à-dire des mesures qui suivent des discours.
00:56:08 Et c'est ce qui nous manque le même jour que les policiers.
00:56:10 - Des actes. Des paroles et des actes.
00:56:12 Ça me rappelle une émission.
00:56:14 - Il y a des choses à faire qui ne sont pas si longues que ça.
00:56:16 Il y a des messages vraiment clairs à envoyer.
00:56:18 - Par exemple, allez-y, donnez-nous un exemple.
00:56:20 - Je ne veux pas dire que c'est une courte peine.
00:56:22 Il n'y a pas que l'aspect, évidemment, du traitement judiciaire des affaires.
00:56:25 Mais quand même, ce sont des messages qu'on envoie.
00:56:27 Aujourd'hui, on envoie zéro message.
00:56:29 Et souvent, ce sont des injonctions contradictoires.
00:56:31 - Mais là, il garde des sceaux, cet après-midi.
00:56:33 Il dit que la justice n'avait jamais été aussi sévère.
00:56:35 - Oui, c'est vrai. Mais pardon, si je peux déconstruire juste ça.
00:56:37 - Déconstruisez, allez-y.
00:56:39 - Juste ça, parce que je ne vais pas m'en faire un ami, tant pis.
00:56:43 Mais je pense que la justice sera de plus en plus sévère
00:56:46 si on parle factuellement.
00:56:48 Aujourd'hui, les peines prononcées sont sévères, très sévères,
00:56:51 et de plus en plus sévères.
00:56:53 Et elles le seront demain encore plus. Pourquoi ?
00:56:55 Parce qu'on vient punir un parcours délinquant de plus en plus tard.
00:56:58 - Bien sûr. - Voilà, tout simplement.
00:57:00 Donc forcément, les peines qu'on prononce, elles sont très lourdes
00:57:02 et elles seront de plus en plus lourdes.
00:57:04 - Vous avez raison. C'est limpide. Neiman Padel.
00:57:06 - Enfin, bref, ce que je vois dans ce drame de la mort de Shem Seddin,
00:57:11 c'est la faillite de la République.
00:57:13 Il n'a pas su tout simplement assimiler et encore moins intégrer,
00:57:19 dans ce qu'elle est, dans ses valeurs.
00:57:23 Et puis la faillite aussi, l'impuissance de l'État de droit,
00:57:26 qui est censé nous apporter sécurité et protection.
00:57:29 Et aujourd'hui, je sens vraiment que le gouvernement,
00:57:33 et je suis vraiment très triste de le dire,
00:57:36 c'est que vraiment, il est impuissant.
00:57:38 C'est qu'il ne s'autorise pas à renverser la table,
00:57:41 à se dire qu'aujourd'hui, on ne peut plus assister
00:57:45 à l'enterrement de nos jeunes, aujourd'hui.
00:57:48 Et notamment, aborder la question,
00:57:50 je le dis souvent sur vos plateaux, Laurence,
00:57:53 la question de la place et du rôle des parents.
00:57:56 Il faut aujourd'hui que dans notre pays,
00:57:58 on s'autorise à une politique familiale
00:58:00 qui accompagne les parents qui sont en difficulté,
00:58:04 qui sont dépassés, mais qui sanctionne les parents
00:58:08 qui sont démissionnaires.
00:58:10 Aujourd'hui, nous avons aussi des parents
00:58:12 qui sont complices de ce qui se passe dans ce pays.
00:58:15 - Vous avez raison.
00:58:16 - Donc une politique familiale qui conditionne,
00:58:19 osons le dire, les aides sociales,
00:58:21 comme le fait le Danemark.
00:58:23 - C'est clair. Geoffroy rapidement.
00:58:25 - Je suis désolé, Naïma, mais je voudrais revenir
00:58:27 sur ce terme de la République qui est fautive.
00:58:29 Dire que la République est fautive,
00:58:31 ça veut dire qu'on est tous collectivement responsables.
00:58:34 Nous, on est la République, on paye des impôts, etc.
00:58:37 La République, elle est présente à Viry-Châtillon.
00:58:39 Il y a des services publics, les gamins vont à l'école.
00:58:41 La police va à Viry-Châtillon.
00:58:43 D'ailleurs, quand elle est allée à Viry-Châtillon,
00:58:45 il y a peu de temps pour protéger une caméra.
00:58:47 - La République a délégué les quartiers.
00:58:49 Elle a délégué les quartiers grâce notamment aux emplois aidés.
00:58:52 Effectivement, et dans le temps, au début,
00:58:54 la République était partout.
00:58:56 Quand vous êtes habitant d'une ville,
00:58:58 quand vous allez à la mairie, vous allez à la mairie principale.
00:59:01 Aujourd'hui, on a mis en place des mairies.
00:59:03 - Naïma, faut dire ça aux politiciens
00:59:05 qui se sont faits des cocaines en top à Viry-Châtillon.
00:59:08 - On est bien d'accord que je ne parle pas des citoyens.
00:59:10 Je parle du politique quand je mets derrière la boue.
00:59:13 C'est qui qui doit être aussi garant de la République
00:59:16 et que la République parle à tout le monde ?
00:59:18 - Il y a des gens qui ne veulent pas vivre en République.
00:59:20 - Mais pourquoi ?
00:59:22 - Ils ne veulent pas vivre en société.
00:59:24 - Pourquoi ?
00:59:26 Vous savez très bien tout ce qui a été mis,
00:59:30 d'autant plus que je travaille sur la politique de la ville,
00:59:33 donc je me tape un peu dessus,
00:59:35 ça fait 40 ans qu'on a mis un pognon de dingue dans les quartiers.
00:59:38 C'est 150 milliards qu'on a investis dans les quartiers.
00:59:42 C'est-à-dire qu'on a même laissé, j'ose le dire,
00:59:45 des pentes de villages qui ont été abandonnés
00:59:49 du fait qu'on a mis dans ces quartiers-là.
00:59:51 Sauf qu'on n'a pas mis aussi, je le dis, on a délégué.
00:59:55 C'est ça le problème.
00:59:56 Quand vous déléguez, c'est-à-dire que notre pays
00:59:58 se défend d'entre communautaristes,
01:00:00 mais en fait, il a encouragé et favorisé
01:00:03 en créant aussi une autogestion.
01:00:05 C'est-à-dire qu'on a créé des autogestions
01:00:07 par notamment les emplois aidés.
01:00:09 Alors excusez-moi, à quel moment il y a des espaces d'altérité ?
01:00:12 - Je ne dis pas que c'est faux, je dis juste qu'il y a des gens
01:00:14 qui n'ont pas envie de vivre en société.
01:00:15 - Est-ce qu'on leur laisse le choix ?
01:00:16 - Je ne dis pas le contraire.
01:00:17 - Sabrina, je voudrais juste vous entendre un tout petit peu.
01:00:20 - Naïma est passionnée par ce sujet.
01:00:22 - Pardon, mais je voudrais juste avoir une petite analyse avant la pause.
01:00:25 - Je vous souscris aux deux, vous avez tous les deux raison.
01:00:27 Il y a des gens qui vivent en République,
01:00:29 qui veulent vivre en République.
01:00:30 - Mais tu accueilles chez toi, tu mets en place le cadre de ton accueil,
01:00:34 le droit, mais aussi les devoirs.
01:00:37 Et tu sanctionnes s'il n'y a pas respect, tes devoirs.
01:00:40 - C'est vrai, une nation c'est comme une maisonnée,
01:00:42 on ne rentre pas chez n'importe qui, on ne fait pas n'importe quoi.
01:00:44 - Sinon je vais venir chez toi, je vais faire tout ce que je veux.
01:00:46 - C'est vrai, mais l'analogie est juste.
01:00:48 Je voulais juste dire que oui, effectivement, on est aujourd'hui...
01:00:52 En fait, si vous voulez, il y a ce qui est très compliqué à comprendre,
01:00:55 c'est que l'excès de radicalité dans notre société
01:00:58 est devenu une norme de vie.
01:01:00 C'est-à-dire qu'on vit complètement sous la bannière de l'ultra-violence,
01:01:06 et plus simplement de la violence par épiphénomène,
01:01:10 ou de la violence factuelle, ou de la violence, comment dire, résiduelle,
01:01:16 située de temps en temps dans un certain pan du territoire.
01:01:20 Au contraire, aujourd'hui, on est dans une logique,
01:01:22 si on prend l'aphorisme de la loi d'Utah-Lyon,
01:01:25 aujourd'hui, on est dans la radicalité de la loi d'Utah-Lyon,
01:01:28 c'est-à-dire que ce n'est pas un oeil pour un oeil,
01:01:31 c'est un oeil pour les deux yeux et une dent contre la mâchoire.
01:01:34 Quand on voit ce qui s'est passé à Vierich à Tillon,
01:01:37 la façon dont ce jeune a été...
01:01:39 - La fameuse proportionnalité.
01:01:40 - Absolument, exactement.
01:01:41 La façon dont ce jeune a été laissé pour mort,
01:01:44 ça questionne aujourd'hui sur la désincarnation de l'être humain,
01:01:49 ça questionne sur la déshumanisation,
01:01:51 ça questionne sur la question de l'altérité,
01:01:53 ça questionne sur le surmoi,
01:01:55 ça questionne sur tous ces profils narcissiques.
01:01:57 - Et comment on les a laissés faire ?
01:01:58 - Absolument.
01:01:59 - Oui, mais comment on les a laissés faire ?
01:02:00 Naïma, tu sais que c'est malheureusement le résultat
01:02:03 d'une culture qui s'est installée en France
01:02:06 où les adultes ne sont plus des adultes.
01:02:09 C'est le vrai problème de la société.
01:02:11 - Alors, ça nous amène au sujet d'après, justement.
01:02:14 - C'est intéressant parce que ça...
01:02:16 - Les adultes ne sont plus des adultes
01:02:17 et les jeunes sont déstructurés et ne lisent plus.
01:02:20 - À partir du moment où on remplit plus son rôle d'adulte,
01:02:22 je pense qu'on ne peut plus être un garde-fou
01:02:24 contre le sadisme et la barbarie.
01:02:25 - On est d'accord.
01:02:26 Petite pause.
01:02:27 On se retrouve dans un instant dans Punchline
01:02:28 sur CNews et sur Europe 1.
01:02:29 On va poursuivre le fil de cette discussion
01:02:31 à travers le regard que l'on porte sur le livre et la lecture.
01:02:35 C'est effarant les chiffres qui ont été rendus publics
01:02:38 par le Centre national du livre.
01:02:40 On en débat dans un instant, à tout de suite.
01:02:41 18h20, on se retrouve en direct dans Punchline
01:02:47 sur CNews et sur Europe 1.
01:02:49 On évoquait le phénomène de violence chez le jeune tout à l'heure.
01:02:51 Est-ce qu'on a une partie de l'explication
01:02:53 en lisant cette étude du Centre national du livre
01:02:56 qui a été commandée à l'Institut de sondage d'Ipsos,
01:02:58 qui est publiée aujourd'hui dans le Figaro,
01:03:00 et qui inquiète parce qu'elle montre que la lecture
01:03:02 est en train de s'effondrer chez les jeunes,
01:03:04 notamment chez les 16-19 ans.
01:03:07 C'est véritablement effarant par rapport,
01:03:09 évidemment, au temps passé sur les écrans.
01:03:11 C'est très clair, il y a un transfert
01:03:13 de l'attention des jeunes vers les écrans.
01:03:15 Mais bon, est-ce que c'est la faute aux écrans ?
01:03:17 Pas seulement, il y a aussi la faute des parents
01:03:19 parce qu'il faut aussi veiller à tout ça.
01:03:20 On fait le point avec Tancrède Guillotel.
01:03:22 On sera en ligne avec Alexandre Jardin
01:03:24 qui lui se bat beaucoup pour l'écriture et la lecture,
01:03:27 surtout, mais d'abord les explications
01:03:29 et les chiffres effrayants. Écoutez.
01:03:31 Le Centre national du livre tire la sonnette d'alarme.
01:03:35 Selon une étude d'Ipsos,
01:03:37 la pratique de la lecture est en chute.
01:03:39 Chaque jour, les jeunes de 7 à 19 ans
01:03:42 passent 3h11 en moyenne sur les écrans
01:03:44 contre 19 minutes consacrées à la lecture.
01:03:47 Une statistique que déplore Régine Hachondo,
01:03:49 la présidente du CNL.
01:03:51 Il y a désormais un enfermement addictif
01:03:53 avec le numérique.
01:03:55 On peut parler de drogue et en cela,
01:03:57 de nouvelle guerre de l'opium.
01:03:59 Pour préserver son jugement critique face aux écrans,
01:04:01 il faut avoir une base très solide.
01:04:03 Les jeunes français n'ont plus les mêmes capacités
01:04:05 de concentration, en partie à cause des réseaux sociaux,
01:04:08 comme l'explique une professeure de français
01:04:10 en classe de 6e-5e.
01:04:12 Lire un roman, ça demande beaucoup plus d'attention
01:04:14 parce qu'il faut analyser chaque mot,
01:04:17 lire bout à bout et linéairement,
01:04:21 plus tourner une page, etc.
01:04:23 Donc ça prend beaucoup plus de temps.
01:04:25 Notre cerveau n'est plus du tout habitué à ça
01:04:27 et au bout de 3 chapitres, on va s'ennuyer.
01:04:29 D'après l'étude, 20% des jeunes ne sont pas capables
01:04:32 de lire plus de 15 minutes sans s'arrêter.
01:04:35 Le problème vient aussi des méthodes d'apprentissage,
01:04:37 comme le souligne la même enseignante.
01:04:39 La méthode globale n'a pas du tout aidé
01:04:41 à une vraie construction de la lecture.
01:04:43 Les élèves ne savent pas lire correctement,
01:04:46 ils inventent totalement une lecture.
01:04:48 Quand tu fais des questions de compréhension sur un texte,
01:04:50 ils n'ont pas compris la moitié du texte
01:04:52 parce qu'ils ont lu autre chose.
01:04:54 Pour tenter d'enrayer le phénomène,
01:04:56 le CNL a mis en place différentes propositions.
01:04:58 Le pass culture, les nuits de la lecture
01:05:00 ou le quart d'heure de lecture.
01:05:02 Mais les jeunes français passent toujours
01:05:04 10 fois plus de temps sur les écrans qu'à lire des livres.
01:05:06 - Alexandre Jardin est avec nous.
01:05:09 Bonsoir à vous.
01:05:11 Merci d'avoir pris un peu de temps pour nous parler.
01:05:13 Vous êtes le créateur de "Lire et faire lire",
01:05:16 l'auteur de ce livre "Faire lire pour les nuls,
01:05:19 comment partager le plaisir fou de lire autour de soi".
01:05:21 Là, on a des chiffres qui sont absolument effrayants.
01:05:24 Et tout est lié en réalité.
01:05:26 C'est ce que je disais tout à l'heure dans mon petit sommaire.
01:05:28 C'est que la violence, c'est le langage du quotidien
01:05:30 quand on n'a plus les mots pour s'exprimer.
01:05:32 Vous êtes d'accord avec ça ou pas ?
01:05:34 - Toutes les études le montrent.
01:05:36 Il y a une corrélation très étroite
01:05:38 entre le niveau du lexique et la violence physique.
01:05:41 Donc, qu'est-ce qu'on fait ?
01:05:45 Parce qu'on peut tous gémir, on peut tous déplorer.
01:05:49 Mais tous ceux qui nous écoutent, qu'est-ce qu'ils peuvent faire ?
01:05:53 Quand on a construit ce programme "Lire et faire lire",
01:05:55 on ne l'a pas fait pour faire une grosse association.
01:05:57 Même si aujourd'hui, on est presque 20 000,
01:05:59 20 000 de plus de 50 ans à transmettre
01:06:02 le plaisir de la lecture chaque semaine
01:06:04 dans l'ensemble de nos départements,
01:06:06 je vous appelle au secours.
01:06:08 Tout le monde doit faire sa part.
01:06:11 Vous en parlez autour de vous.
01:06:13 Il faut que "Lire et faire lire" passe à 50 000 bénévoles,
01:06:16 et non pas 20 000.
01:06:18 Si on accompagne les enfants, des petites sections de maternelle,
01:06:21 jusqu'à l'entrée au collège, toutes les semaines,
01:06:23 avec des retraités qui les font lire,
01:06:25 nous n'aurons pas les mêmes résultats.
01:06:27 Et ces chiffres pourris, on va les faire reculer.
01:06:30 Mais la bataille, elle se joue fondamentalement
01:06:34 à l'école maternelle et primaire.
01:06:36 - Vous avez raison, Alexandre Jardin.
01:06:38 Parce que c'est là que tout se joue.
01:06:40 Après, ça bascule sur les écrans.
01:06:42 Mais est-ce que c'est vraiment le danger,
01:06:44 l'apocalypse, les écrans ?
01:06:46 On nous dit "mais ils lisent".
01:06:48 Non, ils ne lisent pas.
01:06:50 Ils regardent des images sur les réseaux sociaux.
01:06:52 Ils ne lisent rien.
01:06:54 - Les écrans ne sont en rien un problème
01:06:56 à partir du moment où vous avez un cerveau qui fonctionne.
01:06:58 À partir du moment où vous pouvez relativiser,
01:07:00 à partir du moment où vous pouvez penser,
01:07:02 à partir du moment où vous avez des mots.
01:07:04 Donc la question, c'est de remplir les cerveaux
01:07:08 de tous nos... Je dis bien tous.
01:07:10 Et lire et faire lire, c'est fait pour toutes nos écoles maternelles, primaires.
01:07:14 Donc c'est fondamental.
01:07:19 On ne pourra pas...
01:07:21 On ne va pas mettre un flic...
01:07:23 - Non.
01:07:25 - Derrière tout le monde.
01:07:27 Ça n'a aucun sens.
01:07:29 Il faut qu'on arrive à refaire des êtres humains cérébrés
01:07:31 ayant des mots, ayant du vocabulaire,
01:07:34 ayant une capacité à conceptualiser.
01:07:37 Alors, soit on gueule tous et on dit "ah, ma bonne dame"...
01:07:41 Ou on se bouge les fesses.
01:07:44 - Vous avez raison, Alexandre.
01:07:46 Et dans votre livre, ce qui est vraiment intéressant,
01:07:48 c'est que vous donnez des clés pour les parents,
01:07:50 parce qu'on est tous, parce que aller faire lire à votre enfant,
01:07:52 allez-y, accrochez-vous.
01:07:54 Mettez-vous à côté de lui et vous lisez avec lui.
01:07:56 - Oui.
01:07:58 - C'est ça. Lire avec les enfants.
01:08:00 - Ça marche.
01:08:02 - Oui, ça marche.
01:08:04 - J'ai pris l'appel de la forêt et on s'est tapé tout le livre.
01:08:06 C'est génial. Geoffroy Lejeune.
01:08:08 Je vois que ça vous interpelle,
01:08:10 le fait de faire lire ses enfants.
01:08:12 - Vous me faites un peu rire.
01:08:14 - Ça fait deux fois dans l'émission, Geoffroy.
01:08:16 - Non, hier, c'était Valérie.
01:08:18 - Oui, tout à l'heure, c'était Valérie.
01:08:20 - Vous avez raison, c'est une question que...
01:08:22 - En plus, il est en minorité.
01:08:24 - Je suis le seul homme sur le plateau.
01:08:26 - Le seul homme sur le plateau, c'est notre parité à nous.
01:08:28 - La lecture, la régression du champ lexical.
01:08:30 - C'est ultra angoissant.
01:08:32 Je suis d'ailleurs parfaitement d'accord
01:08:34 avec votre parallèle sur la violence.
01:08:36 C'est quand on n'a plus les mots qu'on se met à frapper.
01:08:38 Et ensuite, moi, je trouve ça vertigineux.
01:08:40 Je pense faire partie d'une des dernières générations.
01:08:42 Je suis né en 1988.
01:08:44 On n'a pas eu ce problème-là.
01:08:46 Parce qu'en réalité, quand j'étais au collège et au lycée,
01:08:48 il y avait très peu de téléphones portables encore à ce moment-là.
01:08:50 Et l'ordinateur est apparu dans nos vies un peu tardivement.
01:08:52 On n'avait pas beaucoup d'accès à Internet.
01:08:54 Moi, j'ai vécu l'apparition de la DSL.
01:08:56 Quand j'étais adolescent.
01:08:58 J'ai vécu sans jusqu'à un certain moment.
01:09:00 Et je pense que c'est un des derniers moments où on a été un peu préservé de tout ça.
01:09:02 Je me dis maintenant, je vois évidemment les conséquences psychiques.
01:09:04 J'aimerais juste dire,
01:09:06 souvent, quand vous dites ce que je viens de dire,
01:09:08 on vous accuse d'être un peu un vieux con.
01:09:10 Réac, attention, le 7 et mieux avant, c'est ridicule.
01:09:12 Pas du tout. Les enfants vont apprendre à faire plein d'autres choses.
01:09:14 - Oui, avec l'intelligence artificielle, ils sont très intelligents.
01:09:16 - Et ils sauront faire du code alors que vous ne savez pas, etc.
01:09:18 Je pense absolument pas.
01:09:20 Je pense au contraire que quand il y a des grandes mutations
01:09:22 dans l'histoire de l'humanité,
01:09:24 on apprend à faire quelque chose, mais on ne sait plus faire autre chose.
01:09:26 Et en réalité, si nos enfants,
01:09:28 peut-être, seront très bons dans le numérique,
01:09:30 mais par contre, si leur cerveau n'est pas formé
01:09:32 grâce à la lecture, et qu'ils ne se sont pas ouverts
01:09:34 à ce continent exceptionnel qui est beaucoup plus riche
01:09:36 qu'Internet, qui est celui de la littérature,
01:09:38 et du livre en général,
01:09:40 et de la lecture en général,
01:09:42 je pense qu'on perdra quelque chose durablement.
01:09:44 C'est comme apprendre à ne plus savoir marcher ou mâcher.
01:09:46 Je pense que ça peut être vraiment très grave.
01:09:48 - Mais alors, il y a des trucs dans cette étude
01:09:50 qui sont absolument stupéfiants.
01:09:52 Les rares qui lisent, un sur deux,
01:09:54 font autre chose pendant ces lectures.
01:09:56 48% ont évidemment un écran dans la main,
01:09:58 ils envoient des textos,
01:10:00 ils regardent des vidéos, ils chatchent sur les réseaux sociaux.
01:10:02 Quand on lit, on ne peut pas.
01:10:04 En fait, on ne peut pas, il faut se concentrer.
01:10:06 Ça demande un effort de concentration, Rachel Cave.
01:10:08 - Évidemment, un effort de concentration.
01:10:10 Et je partage effectivement tout ce qui a été dit.
01:10:12 Et puis même dans la symbolique,
01:10:14 le livre, c'est ce qui nous relie.
01:10:16 Moi, j'ai été élevée avec un papa qui vient d'ailleurs,
01:10:18 mais qui me disait que l'origine d'un citoyen,
01:10:20 l'origine des citoyens français,
01:10:22 c'est la bibliothèque.
01:10:24 Et il n'a pas tort avec l'ensemble de ses récits.
01:10:26 Ensuite, cette lecture, si on ne lit plus,
01:10:28 comment on peut comprendre notre devise ?
01:10:30 Comment on peut comprendre la laïcité,
01:10:32 qui est un principe très complexe ?
01:10:34 Et puis je me souviens aussi du bac français,
01:10:36 il y a deux ans,
01:10:38 où les élèves avaient eu comme sujet
01:10:40 le jeu "est-il encore ludique ?"
01:10:42 Et levé de bouclier sur les réseaux sociaux,
01:10:44 puisque les élèves avaient dit
01:10:46 que ça ne faisait pas partie du programme.
01:10:48 Et avaient dit que ça ne faisait pas partie du programme
01:10:50 parce que le mot "ludique" ne faisait pas partie du programme.
01:10:52 Non mais pour vous dire à quel point,
01:10:54 en plus, la mise en abîme de ce mot "ludique",
01:10:56 justement, quand on ne sait plus lire,
01:10:58 on ne sait plus jouer non plus.
01:11:00 Un dernier mot d'Alexandre Jardin, qui est encore avec nous.
01:11:02 Alexandre, il faut, voilà,
01:11:04 il faut encourager les jeunes à lire,
01:11:06 mais pas seulement les encourager,
01:11:08 il faut leur donner des livres,
01:11:10 et pas seulement dans le cadre de l'école.
01:11:12 Il faut que chacun prenne sa part de responsabilité,
01:11:14 on est d'accord.
01:11:16 Les enfants sont souvent désemparés,
01:11:18 tout simplement, ils ne savent pas quoi leur faire lire.
01:11:20 Et donc j'ai écrit ce livre aussi
01:11:26 pour étendre le champ des curiosités.
01:11:28 Il n'y a pas que "Belle Amie".
01:11:30 C'est merveilleux de lire "Belle Amie".
01:11:32 Mais il y a aussi
01:11:34 l'énorme gisement des biographies.
01:11:36 Quand j'étais adolescent,
01:11:38 moi, on me faisait lire des biographies.
01:11:40 J'étais fou de biographies, mais lesquelles ?
01:11:42 Je vais vous en recommander une,
01:11:44 qui est peut-être une des plus jubilatoires
01:11:46 que j'ai lues de ma vie,
01:11:48 et que les Français ne connaissent très peu,
01:11:50 la biographie de Disraeli,
01:11:52 le Premier ministre de la Reine Victoria.
01:11:54 Lisez ça, c'est jouissif.
01:11:56 Vous passez une soirée avec un type hors du commun,
01:11:58 mais absolument hors du commun,
01:12:00 plutôt que de vous taper une soirée
01:12:02 avec des abrutis.
01:12:04 Vous passez une soirée avec Disraeli.
01:12:06 Lisez ça par André Morois.
01:12:08 - Merci beaucoup, Alexandre.
01:12:10 Faire lire pour les nuls, comment partager le plaisir ?
01:12:12 Il faut lire tout autour de soi,
01:12:14 c'est votre livre, mon cher Alexandre.
01:12:16 - Je voudrais juste lui donner une suggestion
01:12:18 en l'intérêt du Jardin.
01:12:20 - Non, pas du Jardin, Jardin.
01:12:22 - C'est peut-être un partenariat,
01:12:24 dans le cadre de votre association,
01:12:26 avec les crèches,
01:12:28 et avec aussi Jeunesse et Sport,
01:12:30 avec les centres de loisirs,
01:12:32 et avec aussi la Fédération des centres socioculturels,
01:12:34 parce que ça peut être vraiment des espaces de lecture,
01:12:36 notamment dans le cadre des espaces par enfants.
01:12:38 - Vous avez totalement raison,
01:12:40 et dans les départements,
01:12:42 les antennes locales de Lire et faire lire
01:12:44 se rapprochent des gens.
01:12:46 Mais engagez-vous, allez voir vos parents,
01:12:48 allez voir vos grands-parents.
01:12:50 Il faut que les chiffres de l'année prochaine
01:12:52 soient meilleurs,
01:12:54 et que les chiffres dans 10 ans
01:12:56 soient extraordinairement positifs.
01:12:58 - Vous avez raison, Alexandre Jardin.
01:13:00 Un dernier mot de Sabrina ?
01:13:02 - C'est ce qu'avait prédit Georges Bernanos,
01:13:04 c'est l'écrivain,
01:13:06 c'est-à-dire la déspiritualisation
01:13:08 qui en profite la technicisation de la vie.
01:13:10 Malheureusement, le progrès technologique
01:13:12 conduit vers des croyances
01:13:14 quasi animistes dans la société,
01:13:16 c'est la première des choses.
01:13:18 La deuxième des choses, c'est le caractère pathogène
01:13:20 des réseaux sociaux et des smartphones,
01:13:22 ça tous les psychologues s'accordent à le dire.
01:13:24 C'est la saturation du lobe frontal
01:13:26 qui amène à l'impulsivité
01:13:28 et donc la violence.
01:13:30 Et troisième chose,
01:13:32 c'est également l'effondrement de l'école
01:13:34 par la baisse de l'instruction.
01:13:36 La fin du collège unique en 1976
01:13:38 et surtout le protocole de Lisbonne
01:13:40 qui a mis la compétence
01:13:42 avant le savoir.
01:13:44 J'invite les téléspectateurs à lire
01:13:46 Jean-Paul Brighelli, qui est essayiste
01:13:48 et ancien professeur,
01:13:50 à lire "La fabrique du crétin",
01:13:52 ils comprendront beaucoup de choses.
01:13:54 - Allez, 18h30,
01:13:56 on est heureux d'être avec vous,
01:13:58 c'est l'heure du rappel des titres de l'actualité
01:14:00 sur CES, avec notre ami Simon Guilla.
01:14:04 - L'enquête avance deux jours après l'incendie
01:14:06 rue de Charonne à Paris.
01:14:08 L'une des trois victimes présente une plaie à la tête
01:14:10 compatible avec un tir d'arme,
01:14:12 indique aujourd'hui une source proche du dossier.
01:14:14 Aucune balle n'a toutefois été retrouvée sur place.
01:14:16 L'origine de cet incendie qui a fait trois morts
01:14:18 reste pour le moment inconnue.
01:14:20 Les forces de l'ordre sont déjà installées
01:14:22 autour du Parc des Princes à la veille du match
01:14:24 de Ligue des champions entre le PSG
01:14:26 et le FC Barcelone.
01:14:28 Un dispositif de sécurité renforcé
01:14:30 à la demande du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
01:14:32 L'Etat islamique a en effet menacé
01:14:34 d'agir dans plusieurs stades européens.
01:14:36 Et puis l'émotion, cet après-midi
01:14:38 à Coffry dans l'Oise, 300 personnes
01:14:40 ont assisté aux obsèques de Shannon.
01:14:42 Cette adolescente de 13 ans est décédée
01:14:44 le 27 mars suite à un arrêt cardiorespiratoire
01:14:46 après avoir été violée.
01:14:48 Le violeur présumé a lui été placé
01:14:50 en détention provisoire.
01:14:52 - Je voulais quand même, avant de faire la pause,
01:14:56 vous parler de la guerre...
01:14:58 Michel Sardou, son nom est reçu.
01:15:00 - Qu'est-ce qui lui arrive ?
01:15:02 - Michel Sardou, vous savez,
01:15:04 il a égratigné lors de son dernier concert
01:15:06 à Paris.
01:15:08 Sandrine Rousseau, à chaque fois qu'il chante
01:15:10 la chanson "Je vais t'aimer",
01:15:12 il dit "Aujourd'hui on ne pourrait plus l'écrire,
01:15:14 on ne pourrait plus la chanter".
01:15:16 Alors aujourd'hui, on a appris qu'Emmanuel Macron
01:15:18 allait lui remettre une décoration en mois de juin.
01:15:20 - Très bien.
01:15:22 - Et alors Sandrine Rousseau a dégainé
01:15:24 un petit tweet, peut-être depuis son canapé.
01:15:26 "Le patriarcat va tomber,
01:15:28 il vacille déjà,
01:15:30 mais ils se décoreront tous mutuellement
01:15:32 avant".
01:15:34 Alors voilà, bon, Geoffroy Lejeune...
01:15:36 - Mais tu commences avec l'espoir.
01:15:38 - Pourquoi ? Pourquoi tant de...
01:15:40 - De haine.
01:15:42 - Oui, de haine, mais de plus en plus aussi...
01:15:44 - Et c'est de la facilité aussi, parce qu'elle s'attaque pas à la patriarcat.
01:15:46 - On peut décorer Michel Sardou
01:15:48 qui est un immense artiste, où est le problème ?
01:15:50 Enfin, sérieusement.
01:15:52 - Vous vous êtes dit "je vais demander ça au seul homme sur le plateau".
01:15:54 - Voilà.
01:15:56 - J'ai dit "que pense un homme qui..."
01:15:58 - En fait, moi je vais vous dire.
01:16:00 J'ai pas eu la chance comme vous d'être au concert de Michel Sardou,
01:16:02 le dernier concert qu'il a donné à Paris.
01:16:04 Je sais que vous y étiez, parce que c'est Pascal Prou
01:16:06 qui m'a raconté ça.
01:16:08 Mais j'ai vu les images de ce concert
01:16:10 qui avaient l'air très émouvant,
01:16:12 très joyeux. J'ai vu en effet
01:16:14 Michel Sardou rire sur scène, etc.
01:16:16 Je trouve que
01:16:18 chez Sandrine Rousseau, tout n'est qu'aigreur
01:16:20 et
01:16:22 finalement, tristesse.
01:16:24 Donc, à la fin, elle peut dire ce qu'elle veut
01:16:26 sur le patriarcat, sur le fait qu'il vacille,
01:16:28 etc. Je pense que c'est un peu plus compliqué
01:16:30 que ça, déjà, pour commencer. Et surtout, je pense
01:16:32 que les gens choisiront à un moment donné ce qui leur
01:16:34 donne le plus envie. Vous préférez passer une soirée
01:16:36 aujourd'hui à dîner avec
01:16:38 Michel Sardou ou avec Sandrine Rousseau ?
01:16:40 - Je pense que l'un et l'autre sont intéressants.
01:16:42 - Ah, j'ai pas dit intéressant.
01:16:44 - Vous passez une bonne soirée.
01:16:46 - Alors, Rachel, vous êtes
01:16:48 - Je me suis demandé... - Un des artistes ici.
01:16:50 - Oui, mais sur la carrière
01:16:52 et l'ensemble des œuvres de
01:16:54 Michel Sardou, il y a tout à dire
01:16:56 parce que tellement c'est merveilleux. On a été
01:16:58 bercés par ses mots...
01:17:00 - C'est un album de famille qui se roule.
01:17:02 - Exactement. Et par ses mélodies.
01:17:04 Et moi, il y a une chanson qui me touche éperdument.
01:17:06 - Est-ce que c'est votre mot, "éperdument" ?
01:17:08 - Non, mais c'est la vieille.
01:17:10 Et réécouter cette chanson, parce que moi, elle me
01:17:12 bouleverse. Évidemment, France,
01:17:14 le BAC G, enfin tout.
01:17:16 Est-ce que c'est pas, dans ce
01:17:18 contexte politique, juste une volonté de
01:17:20 Sandrine Rousseau d'apparaître ? Parce que c'est facile
01:17:22 de s'attaquer... - Au fond, c'est un coup de pouce.
01:17:24 - De s'attaquer à une grande personnalité
01:17:26 comme Michel Sardou, pour pouvoir
01:17:28 avoir un petit buzz...
01:17:30 - Oui. Alors là, elle n'attaque pas que Michel Sardou,
01:17:32 elle attaque aussi Emmanuel Macron. "Ils se décoreront
01:17:34 tous, me tueront non plus." Parce qu'Emmanuel Macron,
01:17:36 on s'en rappelle, a pris la défense de
01:17:38 Gérard Depardieu, en disant "c'est un
01:17:40 pan du cinéma français". - Le mal que Sandrine
01:17:42 Rousseau fait à notre bataille
01:17:44 pour se retrouver à quatre sur un plateau
01:17:46 face à Geoffroy Lejeune.
01:17:48 - Alors Naïma, un petit mot là-dessus ?
01:17:50 - Moi, j'aurais voulu qu'elle me réponde
01:17:52 notamment parce que je l'ai interpellée sur
01:17:54 X, concernant
01:17:56 la mort de
01:17:58 Shams Eddin, et puis concernant
01:18:00 aussi la petite Samara. - Alors, elle a
01:18:02 réagi sur Samara, elle a réagi en disant
01:18:04 que c'était une amnistie, on a le droit de s'abiller
01:18:06 comme on veut. - Oui, mais Shams Eddin, elle a absolument rien dit.
01:18:08 - Elle réagit pour le 7 octobre
01:18:10 aussi, sur les... - Oui. - Mais Shams Eddin,
01:18:12 elle a rien dit. J'attends
01:18:14 toujours de... Peut-être qu'elle va
01:18:16 le faire, ce soir. - Peut-être que tu regardes sur le punchline.
01:18:18 Sabrina ? - Alors, Madame Rousseau
01:18:20 est une
01:18:22 féministe 2.0
01:18:24 qui, en fait, dont les propos, finalement,
01:18:26 enfin, j'accorde très très peu de crédit à ses propos,
01:18:28 une féministe qui
01:18:30 exalte la virilité toxique
01:18:32 derrière un barbecue, qui choisit toujours
01:18:34 des boucs émissaires
01:18:36 un peu faciles parce qu'elle sait qu'elle ne risque
01:18:38 rien. Je ne trouve pas ça
01:18:40 très très courageux. Maintenant, sans
01:18:42 prendre à Michel Sardot, évidemment, c'est une figure
01:18:44 culturelle de plusieurs
01:18:46 générations qui n'a pas écouté
01:18:48 "Les lacs du Connemara" en fin de soirée,
01:18:50 qui n'a pas dansé "Sur femme, être une femme".
01:18:52 C'est un chanteur qui a
01:18:54 transcendé toutes les générations
01:18:56 et vraiment... - C'est un symbole
01:18:58 du patriarcat pour vous ou pas ? - Mais pas du tout.
01:19:00 Mais pas du tout. Encore une fois,
01:19:02 elle fait le choix de défendre un certain
01:19:04 type de patriarcat et elle tait
01:19:06 les patriarcats qui sont des patriarcats
01:19:08 mortifères dans les quartiers. On en a parlé
01:19:10 en début d'émission. Les grands frères, elle a
01:19:12 jamais un mot contre eux. Le patriarcat
01:19:14 islamiste, elle n'en a jamais. Elle défend
01:19:16 le voilement qu'elle considère comme un embellissement
01:19:18 alors qu'elle sait très bien qu'une fille qui décide
01:19:20 de retirer son voile dans un quartier,
01:19:22 elle est en danger. Donc, non, pardon,
01:19:24 je n'accorde vraiment aucun crédit
01:19:26 au féminisme de Madame Rousseau
01:19:28 et à toutes les féministes qui
01:19:30 l'accompagnent d'ailleurs. - Bon, ça c'est fait.
01:19:32 On fait une petite pause. On se retrouve
01:19:34 dans un instant dans "Punchline" sur CNews et sur Europe 1.
01:19:36 On va parler de toute autre chose,
01:19:38 de l'engrenage dans lequel tombent
01:19:40 certaines femmes qui tombent amoureuses
01:19:42 de tueurs en série. On va
01:19:44 accueillir Valérie Benaim. "Il n'est pas
01:19:46 celui que vous croyez", ce livre raconte
01:19:48 ces femmes amoureuses de tueurs en série.
01:19:50 A tout de suite dans "Punchline".
01:19:52 18h40, on se retrouve
01:19:56 en direct dans "Punchline" sur CNews et sur Europe 1.
01:19:58 On accueille Valérie Benaim. Bonsoir Valérie.
01:20:00 Vous êtes journaliste. - Bonsoir. - Ravi de vous
01:20:02 avoir sur le plateau. "Il n'est pas celui que vous croyez",
01:20:04 c'est ce livre que vous avez écrit
01:20:06 chez Fayard, "Ces femmes amoureuses de tueurs en série".
01:20:08 C'est absolument passionnant, à la fois
01:20:10 terrifiant, parce qu'on se dit "mais qui
01:20:12 peut tomber amoureuse d'un tueur en série ?
01:20:14 Quelles femmes, quels types de femmes
01:20:16 sont celles qui vont au
01:20:18 parloir, d'abord écrivent à ces tueurs
01:20:20 - il y a le cas de
01:20:22 Charles Manson aux Etats-Unis à l'époque -
01:20:24 vont avoir des relations
01:20:26 avec lui ? Même
01:20:28 éventuellement un enfant, c'est le cas de Nanda Lelandais.
01:20:30 Vous, vous avez interviewé
01:20:32 et interrogé longuement
01:20:34 une des compagnes de cet homme-là.
01:20:36 - Oui, tout à fait.
01:20:38 Pour démarrer sur votre interrogation,
01:20:40 qui peuvent-elles être ?
01:20:42 C'est évidemment ce qui a été le moteur
01:20:44 du début de mon enquête. Qui peuvent bien
01:20:46 être ces femmes ? Quelles peuvent bien être ces femmes ?
01:20:48 Et alors, ce qui
01:20:50 moi m'a
01:20:52 retournée, interrogée, questionnée,
01:20:54 c'est qu'au fur et à mesure de mon
01:20:56 enquête, je trouvais
01:20:58 des points de ressemblance avec ces femmes.
01:21:00 Elles ne sont pas si éloignées que ça de nous,
01:21:02 parce qu'elles sont traversées par quelque chose qui nous
01:21:04 ressemble, qui est le désir féminin. Et que ce désir
01:21:06 féminin, il est un désir
01:21:08 empathique, un désir de la main tendue...
01:21:10 - Et c'est pas un désir morbide ?
01:21:12 C'est-à-dire aller vers la mort, quelqu'un qui a donné la mort ?
01:21:14 On parle là du tueur
01:21:16 de la petite Miley, ce petit ange
01:21:18 qui a été broyé par ce monstre ?
01:21:20 - En fait, il y a évidemment,
01:21:22 j'allais presque dire tapis dans l'ombre,
01:21:24 une...
01:21:26 quelque chose de l'ordre du frisson,
01:21:28 mais c'est pas ça qui les guide.
01:21:30 Parfois, c'est même, j'allais dire,
01:21:32 à l'insu de leur plein gré, ce désir du frisson.
01:21:34 Elles ne l'ont pas, elles ne le sentent pas, elles n'y croient pas,
01:21:36 même si, nous, on peut le percevoir,
01:21:38 parfois. Mais, vraiment,
01:21:40 c'est comme un millefeuille
01:21:42 avec de nombreuses
01:21:44 couches. Et nous sommes tous
01:21:46 et toutes traversées, essentiellement les femmes,
01:21:48 parce que c'est un phénomène essentiellement féminin,
01:21:50 par des pulsions qui sont
01:21:52 celles de l'avocate,
01:21:54 de l'infirmière, de l'empathie,
01:21:56 de la charité chrétienne. Et c'est ça,
01:21:58 au départ, qui initie le premier pas,
01:22:00 le mouvement. Et puis, après,
01:22:02 il y a ce que le docteur Zaguri
01:22:04 appelle "la combinatoire et le singulier".
01:22:06 La combinatoire, c'est ce que je viens de dire,
01:22:08 c'est-à-dire tous les sentiments par lesquels on est tous traversés.
01:22:10 Et le singulier, c'est
01:22:12 leur vie, leur vécu, leur histoire personnelle
01:22:14 qui va faire que,
01:22:16 peut-être, vous au moins, on ne va pas glisser,
01:22:18 et que ces femmes-là, elles, glisseront.
01:22:20 - Alors, vous avez recueilli,
01:22:22 dans TPMP, aussi, chez Cyril Hanouna,
01:22:24 le témoignage d'une de ses compagnes,
01:22:26 celle que vous avez interviewée, ou pas ?
01:22:28 - Non, c'en est une autre.
01:22:30 - C'est une autre. - Oui, c'est ça.
01:22:32 - On va juste l'écouter, pour comprendre un peu.
01:22:34 Elle a été une des compagnes de Lelandey,
01:22:36 il lui a demandé un certain nombre de choses,
01:22:38 et elle a fini par ouvrir les yeux. Écoutons son témoignage.
01:22:40 - Ce qu'il voulait, c'est que
01:22:42 je prenne des cours de pilotage d'hélicoptère
01:22:44 et de faire évader mes comptes, il sera en Centrale.
01:22:46 Je lui ai dit, donc je m'étais renseigné, ça coûte 25 000 euros.
01:22:48 Et il m'a dit, mais c'est pas grave, tu feras un crédit.
01:22:50 Je lui ai dit, tu te rends compte, moi, c'est Lenday,
01:22:52 moi, je veux pas d'une évasion à la con,
01:22:54 je veux du spectaculaire, je veux du Red One faillite.
01:22:56 - Alors, c'est son ex,
01:22:58 qui raconte tout ça,
01:23:00 c'est incroyable.
01:23:02 Il veut s'évader, il aurait même voulu lui payer
01:23:04 son permis
01:23:06 de l'hélicoptère,
01:23:08 pour pouvoir piloter les hélicoptères, 25 000 euros.
01:23:10 Il est dans une folie
01:23:12 où il veut, voilà, il veut
01:23:14 s'évader en ronde-pompe,
01:23:16 c'est incroyable, Gilles.
01:23:18 - C'est un témoignage d'une force inédite.
01:23:20 - C'est incroyable. - Il y a énormément d'extrêmes.
01:23:22 - On a hâte d'avoir tout ça, ouais.
01:23:24 - Il comptait même aller jusqu'à la chirurgie esthétique,
01:23:26 écouter son projet une fois qu'il sera dehors.
01:23:28 - C'est incroyable.
01:23:30 - Le but était de passer par une
01:23:32 clinique chirurgicale,
01:23:34 enfin, tu sais, esthétique, pardon,
01:23:36 au Maghreb, en Tunisie,
01:23:38 pour lui, c'était de passer en bateau,
01:23:40 traverser la Méditerranée en bateau,
01:23:42 parce que c'était
01:23:44 moins contrôlé,
01:23:46 et ensuite, de se faire
01:23:48 opérer là-bas.
01:23:50 - Valérie Benahim, ce qu'on comprend, c'est qu'il y a un véritable projet
01:23:52 de Nandal Le Londais. - Alors, effectivement,
01:23:54 c'est Elisabeth qui est dans le livre,
01:23:56 notamment,
01:23:58 mais il faut aussi imaginer
01:24:00 que cet homme-là peut aussi être un manipulateur,
01:24:02 et que ce qu'il lui raconte n'est pas
01:24:04 forcément vrai. Elle,
01:24:06 elle y croit, elle a envie d'y croire,
01:24:08 elle,
01:24:10 à la fois, elle nous le raconte, et en même temps,
01:24:12 il faut que nous, on s'interroge
01:24:14 sur l'émetteur de ça.
01:24:16 Est-ce qu'effectivement, il avait vraiment
01:24:18 le projet de s'évader ?
01:24:20 Est-ce qu'effectivement, il avait
01:24:22 réellement le projet de
01:24:24 faire de la chirurgie esthétique ? On ne sait pas.
01:24:26 Est-ce que c'est pas simplement un peu, je me pousse
01:24:28 du col pour impressionner celle qui est mon amoureuse
01:24:30 et que je vois au parloir régulièrement,
01:24:32 et qui, elle, n'a qu'une envie, c'est de croire qu'elle est aussi
01:24:34 face à un homme hors norme ?
01:24:36 Donc, il faut toujours prendre tout ça avec
01:24:38 du recul. Quoi qu'il en soit,
01:24:40 elle y a cru, et je le raconte
01:24:42 d'ailleurs dans le livre, parce qu'elle-même, à un moment,
01:24:44 va aller se renseigner pour savoir
01:24:46 combien ça coûte les cours de pilotage d'hélicoptère.
01:24:48 Et c'est là où on voit
01:24:50 que cette femme, qui est issue
01:24:52 d'une bonne famille, bonne éducation,
01:24:54 élevée dans la chrétienté,
01:24:56 qui a un métier,
01:24:58 qui n'a jamais été connue
01:25:00 des services de police,
01:25:02 etc., petit à petit,
01:25:04 elle-même enfreint tout.
01:25:06 Et elle ne se voit pas faire. Elle ne se voit pas
01:25:08 passer un téléphone, alors que c'est interdit en prison,
01:25:10 elle ne se voit pas ensuite passer de l'alcool
01:25:12 et de la drogue. Elle ne se voit pas,
01:25:14 elle, aller vérifier si
01:25:16 effectivement elle pourrait éventuellement apprendre
01:25:18 à piloter un hélicoptère, ce qui est complètement dingue.
01:25:20 Vous voyez ? Et c'est ça qui m'intéressait.
01:25:22 C'est tous ces verrous qui sautent.
01:25:24 - Ce mécanisme. - Ce mécanisme-là.
01:25:26 - J'aimerais passer la parole en premier à Geoffroy Lejeune, c'est le seul homme sur le plateau ce soir.
01:25:28 Qu'est-ce que ça vous inspire ?
01:25:30 Ces histoires absolument incroyables.
01:25:32 - Oui, c'est fascinant,
01:25:34 sordide. Ça m'inspire
01:25:36 deux questions. La première, c'est, est-ce que vous diriez
01:25:38 que dans toutes les relations que vous avez pu
01:25:40 analyser, il y a une forme de déséquilibre
01:25:42 d'infériorité de la femme par rapport à l'homme ?
01:25:44 Et la deuxième,
01:25:46 est-ce qu'elles finissent par épouser
01:25:48 d'une certaine façon la culpabilité
01:25:50 de leur amant et à la trouver pas grave,
01:25:52 à considérer que
01:25:54 finalement ça ne compte pas ? - Alors d'abord, il faut savoir
01:25:56 qu'effectivement il y a autant
01:25:58 d'analystes que de femmes,
01:26:00 parce qu'évidemment, leur histoire est unique.
01:26:02 Mais sur l'idée
01:26:04 de...
01:26:06 Vous m'avez dit ?
01:26:08 Dans ce que vous avez décrit sur Nordale Hollandais,
01:26:10 elle se met en infériorité par rapport à lui, elle est à son service.
01:26:12 - Alors, très clairement,
01:26:14 Elisabeth, moi, en tout cas de ce qu'elle m'en a raconté,
01:26:16 j'ai vu une femme sous emprise.
01:26:18 Mais c'est pas le cas, par exemple, de Sofia,
01:26:20 qui elle, mène complètement la danse
01:26:22 dans mon livre, qui est une femme de caractère,
01:26:24 très grande patronne dans le monde du cinéma,
01:26:26 qui a produit des Almodovar, etc.,
01:26:28 qui est une femme de tête,
01:26:30 et qui elle, va tomber amoureuse, pas d'un tueur en série,
01:26:32 mais d'un homme qui aura quand même tué, qui a du sang sur les mains,
01:26:34 qui a fait 30 ans de prison
01:26:36 en Italie,
01:26:38 et là, on n'est pas du tout dans quelque chose
01:26:40 où on est de l'ordre de la victime.
01:26:42 Donc, certaines vont glisser
01:26:44 et presque se mettre sous la coupe,
01:26:46 j'allais presque dire volontairement,
01:26:48 de ces hommes-là,
01:26:50 et puis d'autres vont prendre le dessus
01:26:52 et être plus fortes que celui
01:26:54 qui est derrière les barreaux.
01:26:56 Mais de toute façon, la relation est inégalitaire,
01:26:58 il y en a un qui est dedans, l'autre qui est dehors.
01:27:00 Alors, est-ce qu'il y a de l'emprise ? Est-ce qu'il n'y a pas de l'emprise ?
01:27:02 Les défenseurs de ces hommes en prison
01:27:04 vous diront "mais comment l'emprise est-elle possible ?"
01:27:06 Enfin, franchement, voyons, soyons raisonnables,
01:27:08 c'est ce que me disent les avocats,
01:27:10 soyons raisonnables, ils n'ont aucune marge de manœuvre,
01:27:12 ils n'ont pour la plupart pas d'argent,
01:27:14 pas de famille, donc c'est elles qui décident
01:27:16 et c'est elles qui mènent la danse.
01:27:18 Et puis moi, celles que j'ai interviewées, pour quelques-unes d'entre elles,
01:27:20 me disent "mais moi, j'étais dehors et j'étais coupable
01:27:22 d'être dehors", ça revient à votre seconde question,
01:27:24 "je me sentais tellement coupable
01:27:26 que lui soit entravé,
01:27:28 que j'étais son tout, et il avait besoin de moi,
01:27:30 et donc moi, comme il a besoin de moi,
01:27:32 il y a un mécanisme qui se met en place."
01:27:34 - Rochelle, peut-être une question à Valérie ?
01:27:36 - Oui, alors,
01:27:38 je voulais poser une question au début
01:27:40 sur ce désir de sauver
01:27:42 les femmes, mais au fond,
01:27:44 je me dis, par rapport à tous les témoignages
01:27:46 que vous avez recueillis,
01:27:48 est-ce que ce n'est pas le fantasme ultime
01:27:50 de l'amour plus fort que tout ?
01:27:52 - Alors moi, ce qui est très drôle, c'est que quand j'ai démarré
01:27:54 l'enquête, j'avais un peu dans ma tête
01:27:56 un truc un peu à la Bonnie & Clyde,
01:27:58 c'est d'ailleurs le syndrome de l'hybristophilie,
01:28:00 le terme un peu basique,
01:28:02 c'est le syndrome Bonnie & Clyde.
01:28:04 Et au fur et à mesure, je me suis rendue compte que je travaillais
01:28:06 sur l'amour courtois, sur Roméo et Juliette,
01:28:08 c'est l'idée d'un amour entravé
01:28:10 et qui donc serait hors normes
01:28:12 et plus fort que tout,
01:28:14 plus incroyable que tout, et qui place
01:28:16 en fait ces femmes au-dessus.
01:28:18 Vous ne pouvez pas comprendre. Je vis quelque chose
01:28:20 que vous, petits communs des mortels,
01:28:22 vous n'aurez jamais accès à ça.
01:28:24 Et donc il y a quelque chose de cet ordre-là,
01:28:26 de ce désir-là, qui est un désir
01:28:28 tellement puissant, tellement sublimateur,
01:28:30 qu'il va tout balayer sur son passage.
01:28:32 - Est-ce qu'il y a, alors,
01:28:34 vous avez enquêté sur des femmes amoureuses
01:28:36 de tueurs en série, est-ce que l'inverse est vrai,
01:28:38 Valérie Benay, mais est-ce qu'il y a des hommes
01:28:40 qui tombent amoureux de femmes qui tuent aussi
01:28:42 des criminels ? - Alors ça existe, mais à la marge.
01:28:44 C'est quelque chose qui est extrêmement restreint.
01:28:46 Et alors j'ai interrogé, évidemment,
01:28:48 psychiatres et autres,
01:28:50 pour les demander "mais pourquoi ?"
01:28:52 Il semblerait que ces messieurs soient un peu plus
01:28:54 trouillards que nous.
01:28:56 Ces messieurs n'y vont pas parce que...
01:28:58 - C'est pas ça.
01:29:00 - Non, mais on parle de sujets tellement lourds.
01:29:02 - Parce que c'est castrateur et parce que l'image
01:29:04 de la femme, c'est forcément la madone.
01:29:06 Et c'est une image qui ne peut pas
01:29:08 être accolée
01:29:10 au sang, à la mort.
01:29:12 La femme donne la vie, la femme ne se frotte
01:29:14 pas à la mort. Donc il y en a,
01:29:16 évidemment, il y a quelques hommes qui
01:29:18 y sont allés, mais c'est essentiellement
01:29:20 féminin. - Est-ce qu'il y a une perversion
01:29:22 chez ces femmes, à votre avis ?
01:29:24 Vous qui avez enquêté sur leur parcours,
01:29:26 leur histoire... - Honnêtement,
01:29:28 au sens clinique où on l'entend, non.
01:29:30 Pour une Monique Olivier, il y a des centaines
01:29:32 de femmes amoureuses de tueurs.
01:29:34 Monique Olivier, c'est un cas extrêmement
01:29:36 particulier. - La femme de
01:29:38 Michel Fourniret. - Voilà. Et je pense
01:29:40 que sans Monique Olivier, il n'y aurait pas le
01:29:42 Michel Fourniret que l'on connaît
01:29:44 et dans ses oeuvres, si j'ose dire,
01:29:46 tragiques et dramatiques.
01:29:48 C'est la rencontre de deux névroses
01:29:50 de folie qui a donné
01:29:52 ça.
01:29:54 Et que moi, j'ai rencontré des femmes
01:29:56 qui, pour la plupart, vraiment,
01:29:58 sont dans une idée de rédemption.
01:30:00 Alors, parfois, elles vont
01:30:02 mettre le crime à distance, sous le tapis,
01:30:04 ça ne me regarde pas, c'était l'homme
01:30:06 avant moi, donc c'est une façon
01:30:08 assez commode de ne pas vouloir gérer
01:30:10 le problème. Parfois, elles disent
01:30:12 "il faut faire avec, alors je vais faire
01:30:14 avec", et puis parfois, elles le nient
01:30:16 parce que, alors là, on est plutôt une
01:30:18 avocate et on dit "c'est une erreur,
01:30:20 une erreur judiciaire, vous n'avez rien compris",
01:30:22 etc. - Bien sûr.
01:30:24 Il y a, évidemment, dans l'actualité,
01:30:26 des choses qui nous font frémir.
01:30:28 On pense aux parents de la petite Maëlie, c'est évidemment
01:30:30 parce que ce qui se passe avec
01:30:32 Andale Lelandeuil, qui a eu un enfant, on le rappelle,
01:30:34 avec une de ses compagnes
01:30:36 en prison, on se dit que c'est un calvaire
01:30:38 sans fin, en réalité. C'est-à-dire que
01:30:40 il a supprimé votre enfant, vous avez mis des mois
01:30:42 à la retrouver, et là,
01:30:44 le calvaire continue. Vous avez des contacts
01:30:46 avec des familles pas vues ou jamais ?
01:30:48 - Pour ne rien vous cacher,
01:30:50 dès le jour 1
01:30:52 de mon enquête, je n'ai
01:30:54 cessé de penser aux parents des victimes.
01:30:56 Toutes ces victimes.
01:30:58 Évidemment, Maëlis,
01:31:00 mais le caporal Noyer, mais aussi
01:31:02 les victimes de Guy Georges, parce que j'évoque aussi
01:31:04 l'affaire Guy Georges, de Patrice Allègre,
01:31:06 etc. Parce qu'il fallait que je les aies
01:31:08 aussi en tête et que, moi, j'avais
01:31:10 promis de ne pas juger
01:31:12 les femmes que j'allais interroger, mais je ne
01:31:14 pouvais pas moi non plus. Il ne s'agissait
01:31:16 pas d'un blanc-seing et de dire "ce que vous faites est formidable",
01:31:18 il s'agissait simplement de ne pas les juger. Donc j'étais sur cette
01:31:20 ligne de crête tout le temps pendant
01:31:22 tout ce travail. Et évidemment,
01:31:24 pour ces parents, c'est
01:31:26 une souffrance sans fin et c'est
01:31:28 impossible de faire autrement que
01:31:30 de ne pas être
01:31:32 de leur côté. Et ça
01:31:34 interroge sur qu'est-ce que l'on fait
01:31:36 aussi de ces hommes une fois qu'on les met en prison.
01:31:38 Nous, la société, on a le sentiment que le problème
01:31:40 est réglé. Mais le problème n'est pas réglé parce que
01:31:42 ils sont privés de liberté, ils ne sont pas privés
01:31:44 d'autre chose. Comment on gère cette autre chose ?
01:31:46 Ils peuvent se marier, ils peuvent avoir des enfants,
01:31:48 ils peuvent avoir des téléphones, ils peuvent avoir
01:31:50 accès à une unité de vie familiale,
01:31:52 c'est l'administration
01:31:54 pénitentiaire qui décide s'ils ont accès ou pas.
01:31:56 Donc ça ouvre un champ
01:31:58 de questionnement qui est une question
01:32:00 de société. - Qu'est-ce qui vous en rappelle,
01:32:02 Sabrina, dans ce qu'on vient d'entendre de Valérie Nailly ?
01:32:04 - Le livre a l'air passionnant.
01:32:06 La première question que je voudrais vous poser,
01:32:08 chère Valérie, c'est comment êtes-vous
01:32:10 arrivée à vous distancier des profils
01:32:12 psychopathiques dans la rédaction
01:32:14 de votre ouvrage ?
01:32:16 Et deuxièmement, est-ce que vous seriez capable
01:32:18 de nous dire que
01:32:20 ces aphorismes-là, patriarcat,
01:32:22 matriarcat, coexistent
01:32:24 finalement dans une projection
01:32:26 affective, morbide ?
01:32:28 Tout à l'heure, vous parliez par exemple de ces femmes de pouvoir
01:32:30 qui leur rendent visite parce qu'elles
01:32:32 sentent précisément qu'elles les
01:32:34 dominent, socialement,
01:32:36 économiquement, etc., sur le plan même symbolique.
01:32:38 Comment est-ce que vous expliquez
01:32:40 aujourd'hui ? Est-ce que vous êtes... Juste
01:32:42 répondre à cette question.
01:32:44 Est-ce que le patriarcat se
01:32:46 dissocie du matriarcat ? Est-ce qu'on
01:32:48 n'est pas finalement dans un matriarcat
01:32:50 sacrificiel, s'agissant de ces femmes ?
01:32:52 Est-ce qu'on n'est pas
01:32:54 non plus dans un patriarcat qui les fascine
01:32:56 du fait qu'ils sacrifient
01:32:58 des vies humaines ? Vraiment, je suis désolée, je ne peux pas...
01:33:00 - Une seule question, Sabrina, parce que sinon
01:33:02 Valérie, elle ne va pas savoir quoi répondre.
01:33:04 - C'est passionnant. Mais la première, vraiment,
01:33:06 comment avez-vous fait pour
01:33:08 vous distancier de l'ouverture de cet ouvrage ?
01:33:10 - Je crois que c'est tout le boulot
01:33:12 d'un journaliste, en fait. Donc j'ai essayé à la fois...
01:33:14 Évidemment, je ne peux pas me départir du fait
01:33:16 que je suis à la fois femme et mère.
01:33:18 Donc, double titre, j'étais
01:33:20 impactée. Mais mon boulot, à moi, c'est à
01:33:22 la fois d'interroger en tant que
01:33:24 femme et que mère, mais de mettre
01:33:26 à distance. Ça, c'est mon travail de
01:33:28 journaliste. C'est mon travail de
01:33:30 prendre de la matière, de la
01:33:32 digérer avant de la recoucher
01:33:34 sur le papier. Et notamment, et c'est la
01:33:36 raison pour laquelle, dans le livre, il n'y a pas du témoignage
01:33:38 brut, j'essaye de prendre de la hauteur
01:33:40 en interrogeant des avocats,
01:33:42 des gardiens de prison, des procureurs,
01:33:44 des psychiatres,
01:33:46 et qui me permettent, moi, de digérer
01:33:48 les interviews que j'ai faites pour être
01:33:50 un peu en surplomb et prendre un bail d'existence
01:33:52 que dans de la chair. - Monsieur Naïma, vous voulez poser
01:33:54 une petite question avant la fin de l'émission ? - J'ai cette idée, en fait.
01:33:56 Je suis fascinée par votre
01:33:58 livre. J'ai hâte de le lire, mais par vous aussi.
01:34:00 - Non, mais c'est intéressant parce qu'on
01:34:02 pose toujours la question avec un point de suspicion
01:34:04 en se disant "elle est quand même peut-être un peu dingue".
01:34:06 - Non, ça va aller. - Non, mais en fait,
01:34:08 je travaillais à l'émission
01:34:10 pour laquelle je travaille en télévision, qui ne touche pas à mon poste,
01:34:12 et je pré-empte la table du salon
01:34:14 avec toujours la télé allumée parce que
01:34:16 j'aime bien avoir cette réminiscence
01:34:18 un peu des salles de rédac avec un peu
01:34:20 de bruit. Et j'allume toujours sur les chaînes
01:34:22 infos, et en l'occurrence, il y avait
01:34:24 la reconstitution du meurtre du caporal Noyer
01:34:26 et un de mes confrères, à l'antenne,
01:34:28 racontait que, eh bien, la foule
01:34:30 criait "à mort, à mort, à mort".
01:34:32 Et...
01:34:34 - Dans l'affaire Lelandais, donc.
01:34:36 - Dans l'affaire Lelandais. Et que
01:34:38 il y a eu, à ce moment-là,
01:34:40 l'irruption d'une femme dans le dossier
01:34:42 Nordal-Lelandais. Et là, je ne sais pas
01:34:44 pourquoi ça m'a percutée, mais à ce moment-là,
01:34:46 j'ai tout arrêté, et je me suis demandé
01:34:48 qui était cette femme.
01:34:50 Est-ce qu'elle le connaissait avant ?
01:34:52 Auquel cas, j'aurais pu éventuellement concevoir
01:34:54 un lien qu'on ne veut pas rompre.
01:34:56 Et si elle est arrivée ex nihilo,
01:34:58 où elle venait, qui elle était...
01:35:00 - Et c'est là qu'a commencé le fil de la narration.
01:35:02 - Formidable. - Qui est très intéressant.
01:35:04 "Il n'est pas celui que vous croyez, ces femmes amoureuses
01:35:06 de tuer en série aux éditions Faya".
01:35:08 Merci beaucoup Valérie Badiètre, vous êtes revenue ce soir
01:35:10 dans Punchline, c'est News Europe 1. Merci Naïma.
01:35:12 Voilà, vous avez eu la réponse à votre question.
01:35:14 Rachel, Sabrina, et notre
01:35:16 seul homme de la soirée,
01:35:18 Chauffran Lechaude. Formidable. Vous avez résisté.
01:35:20 Vous avez survécu. Merci à vous, chers amis auditeurs
01:35:22 et téléspectateurs, de votre confiance et de votre fidélité.
01:35:24 Dans un instant, vous retrouverez Europe 1
01:35:26 sur Europe 1 Helene Zellany pour Europe 1 soir
01:35:28 et bien sûr Christine Kelly
01:35:30 pour faire un info sur Céline Rousse.
01:35:32 Bonne soirée à vous sur nos deux antennes. A demain.
01:35:34 [Musique]