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Les invités de Lionel Rosso débattent de l'actualité dans #180minutesInfoWE le samedi et le dimanche

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00:00:00 Bonjour à tous, ravis de vous retrouver sur le plateau de 180 minutes info week-end sur CNews, toujours en direct bien sûr, avec pour décrypter l'actualité nos invités Maddy Seydi est avec nous.
00:00:11 Bonjour et bienvenue sur le plateau. Karima Brick comme chaque dimanche, ravie de vous retrouver et bonjour chère Karima.
00:00:17 Les débats dans quelques instants bien sûr mais comme à chaque fois on retrouve Isabelle Piboulot pour le point sur l'information. Bonjour Isabelle.
00:00:23 Bonjour Lionel, bonjour à tous. A été dans le Morbihan, un homme en camionnette a percuté la devanture d'un bar-restaurant vendredi soir. Bilan, 11 blessés légers.
00:00:34 Un peu plus tôt, jugé agressif par le gérant de l'établissement, l'individu avait été sommé de quitter les lieux. Il a été placé en garde à vue.
00:00:43 En 2022, à Cannes, une octogénaire, Angèle Awain, avait été agressée par un adolescent de 14 ans. Deux autres lui avaient volé son sac à main.
00:00:54 Cette semaine, un de ses agresseurs a été interpellé en possession de drogue. Le maire de Cannes regrette une impunité chez les mineurs délinquants.
00:01:02 On voit cela avec Franck Triviaux, Sarah Varney et Kylian Salé.
00:01:08 C'est une agression qui avait ému la France entière. Angèle, une retraitée de 89 ans, avait été agressée en pleine rue de Cannes en 2022.
00:01:17 Deux ans plus tard, l'un des agresseurs, mineur, déjà condamné par le tribunal pour enfant de grâce, a été arrêté par la police en possession de drogue.
00:01:26 On est dans la nuit de mercredi à jeudi à 2h30 du matin, ce qui n'est pas banal pour un mineur. Il a été interpellé devant un point de deal qu'on connaît parfaitement, puisqu'on y passe régulièrement d'ailleurs, et la nuit et le jour.
00:01:39 Il y a eu pas mal d'interpellations de faits récemment sur ce sujet-là. Il a été interpellé sur ce point de deal et il est en possession de produits stupéfiants.
00:01:46 Un sentiment d'injustice pour le fils de la victime.
00:01:49 Moi ça ne m'étonne pas parce que j'ai bien vu qu'ils n'avaient aucun remord déjà pour l'histoire de ma mère.
00:01:54 Quand ils sont passés, ils avaient des arguments qui ne m'ont pas satisfait et j'en étais sûr qu'ils allaient recommencer dès qu'ils pouvaient faire des conneries.
00:02:03 On marche sur la tête, il faut vraiment faire quelque chose parce que là ça va trop loin maintenant.
00:02:08 Face à ce phénomène de délinquance des mineurs, le maire de Cannes, David Lysnard, et la députée Alexandra Martin se mobilisent.
00:02:15 Cette violence juvénile n'est plus à mettre dans les rubriques des faits divers mais elle est bien un phénomène de société.
00:02:21 C'est la raison pour laquelle nous avons travaillé ensemble et avec le docteur Maurice Berger aussi, qui est spécialisé, qui travaille dans les centres et fermés,
00:02:29 une proposition de loi qui permettrait de ramener ces jeunes à la République.
00:02:34 Parce que ces jeunes, ils répondent d'abord à la loi de leur communauté et à la loi de leur clan.
00:02:39 Il faut les ramener vers la loi de la République.
00:02:42 Avec ce projet de loi, la députée demande au gouvernement d'adapter le code pénal des mineurs face à un phénomène grandissant.
00:02:49 Dans le reste de l'actualité, le Premier ministre a annoncé une série de mesures pour favoriser l'accès aux soins de ville.
00:02:56 Parmi elles, l'augmentation des places en deuxième année de faculté de médecine ou encore une sanction de 5 euros pour les rendez-vous médicaux non honorés.
00:03:05 Les précisions de notre journaliste politique Elodie Huchard.
00:03:10 En cette journée mondiale de la santé, le Premier ministre fait ce dimanche un certain nombre d'annonces concernant ce domaine.
00:03:16 Il explique qu'il veut mettre toute son énergie pour se battre rendez-vous après rendez-vous pour libérer du temps médical.
00:03:22 Objectif récupérer chaque année entre 15 à 20 millions de rendez-vous.
00:03:25 Pour cela, il va s'appuyer sur quatre piliers.
00:03:27 D'abord, avoir davantage de médecins.
00:03:29 On rappelle que l'exécutif a supprimé le numerus clausus, mais les jeunes concernés sont encore en étude.
00:03:34 En attendant, ils veulent faire appel à des professionnels qui viennent de l'étranger cette année.
00:03:38 Par exemple, il y aura 2700 lauréats qui ont passé un concours spécifique et qui pourront exercer en France.
00:03:43 Enfin, il veut aussi libérer du temps médical en délégant certaines tâches à d'autres.
00:03:47 Par exemple, aux infirmières ou bien la vaccination aux pharmaciens, ce qui est déjà le cas.
00:03:53 Il explique par exemple que les pharmaciens pourront prescrire des antibiotiques pour certaines pathologies précises.
00:03:58 Cela pourrait libérer 9 millions de consultations chaque année.
00:04:01 L'autre idée aussi, dans le même sens, c'est de passer directement par un spécialiste sans aller forcément chez son généraliste.
00:04:07 En ce qui concerne également les gardes, il faut trouver un moyen d'avoir davantage de permanence les soirs et les week-ends.
00:04:13 Il veut donc un plan d'urgence avec des leviers nouveaux.
00:04:16 Par exemple, donner un bonus à des médecins qui accepteraient d'effectuer des gardes un peu plus loin que leur cabinet.
00:04:21 Ou une fois de plus, mobiliser d'autres professionnels de santé.
00:04:24 Et puis, dernier pilier, le Premier ministre en appelle, je cite, à la responsabilisation de tous.
00:04:29 Honorer ses rendez-vous médicaux, notamment avec la mise en place d'une taxe Lapin.
00:04:33 Si vous annulez votre rendez-vous moins de 24 heures avant chez le médecin, vous pourrez avoir une pénalité de 5 euros.
00:04:38 Une pénalité à la discrétion du médecin.
00:04:41 Et puis dans l'actualité internationale, 6 mois de guerre entre Israël et le Ramas.
00:04:46 Tzahal vient de retirer ses troupes du sud de la bande de Gaza.
00:04:50 Israël est à un pas de la victoire, a déclaré Benyamin Netanyahou.
00:04:55 En attendant, des images d'horreur hantent les anciens otages.
00:04:59 C'est le cas de Louis Arr.
00:05:01 Cet israélo-argentin a été libéré le 12 février lors d'une opération nocturne à Rafah.
00:05:06 Louis témoigne aujourd'hui sur cette exfiltration et les conditions de sa captivité.
00:05:11 Régine Delfour.
00:05:13 Ce sont ces tirs incessants qui réveillent Louis.
00:05:17 Il a juste le temps de rouler son matelas pour trouver un abri sans tomber sur ses ravisseurs.
00:05:23 J'ai compris que quelque chose se passait à l'intérieur de cette maison.
00:05:27 J'ai réalisé que ce n'étaient pas mes ravisseurs et quelqu'un m'a appelé.
00:05:30 "Louis, Louis, par ici, par ici".
00:05:33 Et puis quelqu'un m'a dit "C'est Tzahal, Tzahal, nous sommes venus te ramener à la maison".
00:05:37 Vers 1h du matin ce 12 février, les forces spéciales appuyées par l'aviation israélienne ouvrent le feu.
00:05:44 Objectif, exfiltrer deux hommes retenus en otage depuis le 7 octobre.
00:05:49 Louis et son camarade sortent de leur calvaire.
00:05:53 Dis-moi, tu es sûr que nous ne sommes pas dans un film ?
00:05:56 Je n'en suis pas certain parce qu'il s'est passé tellement de choses tout ce temps.
00:05:59 Est-ce bien réel ? Même aujourd'hui je ne sais toujours pas ce qui est réel et ce qui ne l'est pas.
00:06:04 Louis n'oublie pas l'enfer qu'il a vécu pendant plus de 4 mois,
00:06:08 avec d'autres otages retenus à plus de 30 mètres sous terre.
00:06:12 Il y avait un terroriste qui marchait avec nous en exhibant son arme
00:06:16 et nous faisait toutes sortes de mauvaises blagues,
00:06:18 en particulier sur la jeune fille israélienne de 17 ans.
00:06:21 Il l'a vraiment harcelé.
00:06:23 Libérée depuis bientôt deux mois,
00:06:25 Louis se réveille parfois au milieu de la nuit, hanté par ses ravisseurs.
00:06:29 Il n'espère désormais qu'une seule chose, le retour de tous les otages.
00:06:34 Je vous retrouve à 15h pour un prochain journal.
00:06:38 Tout de suite, 180 minutes info, week-end, présenté par Lionel Rousseau.
00:06:42 Merci Isabelle Piboulot, à tout à l'heure pour l'information.
00:06:44 Nos débats avec nos invités, dans quelques instants,
00:06:46 nous évoquerons notamment le coup d'envoi de cette itinéraire de commémoration
00:06:50 retraçant les combats de la Libération en 1944 avec le président Emmanuel Macron.
00:06:54 A tout de suite, vous restez avec nous sur CNews.
00:06:57 Retour en direct sur le plateau de 180 minutes info, week-end, sur CNews.
00:07:07 Nos invités, Maddy Seydi, Karim El Abrik,
00:07:09 Elodie Huchard du service politique, qui nous a rejoints.
00:07:12 Bonjour Elodie, ravie de vous retrouver,
00:07:14 puisque nous allons évoquer ce nouveau déplacement d'Emmanuel Macron
00:07:18 qui a donné aujourd'hui le coup d'envoi d'un long itinéraire de commémoration
00:07:21 retraçant les combats de la Libération en 1944 et la fin de l'occupation.
00:07:26 En quoi consistent ces pérégrinations puisque cela va durer pendant plusieurs mois ?
00:07:31 Oui, en fait, ça dure aussi depuis plusieurs mois
00:07:33 parce que la période totale, c'est 2023-2024.
00:07:36 La première période s'est terminée avec la panthéonisation du couple Manouchion.
00:07:40 C'était, l'Elysée nous dit, le temps consacré à la résistance.
00:07:43 Il y a été question notamment de Jean Moulin et déjà un certain nombre de déplacements.
00:07:47 Maintenant, c'est le temps de l'Elysée, l'appel, le temps de la Renaissance.
00:07:50 Toutes les commémorations qui vont mener, maintenant,
00:07:53 donc on l'a vu aujourd'hui au plateau d'Aiglière à la Maison d'Iseux.
00:07:55 Il ira dans le Vercors à Vassieux-en-Vercors le 16 avril.
00:07:58 Il ira à Marseille le 8 mai.
00:08:00 Évidemment, le mois de juin avec toutes les commémorations
00:08:02 du débarquement en Normandie, en Provence.
00:08:04 Ensuite, il y aura la Libération de Paris.
00:08:06 Et puis, il terminera au mois de novembre à Strasbourg.
00:08:09 C'est un moment pour l'Elysée de communion nationale.
00:08:11 On se rappelle qu'il y a quelques années,
00:08:13 Emmanuel Macron a fait un peu la même chose avec son itinérance mémoriale
00:08:16 plutôt dans le Grand Est de la France.
00:08:18 La volonté, évidemment, nous dit l'Elysée,
00:08:20 c'est de mettre en avant des figures importantes,
00:08:22 des événements importants de l'histoire de France.
00:08:24 Mais, nous dit aussi l'Elysée, le but n'est pas de donner
00:08:26 véritablement des leçons d'histoire.
00:08:28 Et derrière, évidemment, il y a une volonté de tenter
00:08:30 de mettre en place cette communion nationale
00:08:32 dont parle souvent le président de la République
00:08:34 autour d'événements qui ont façonné notre pays.
00:08:36 Le président de la République, qui a d'abord rendu un hommage
00:08:38 aux résistants du plateau d'Aiglière dans les Alpes,
00:08:40 aujourd'hui, on l'écoute.
00:08:42 Juifs comme catholiques,
00:08:44 communistes, socialistes ou gaullistes,
00:08:46 anarchistes et officiers,
00:08:48 français et étrangers,
00:08:50 unis dans le même combat face au nazisme,
00:08:52 combat pour la liberté,
00:08:54 combat universel
00:08:56 qui est devenu celui de la France.
00:08:58 Voilà cet esprit d'Aiglière,
00:09:00 celui qui nous rassemble aujourd'hui,
00:09:02 comme il nous rassemblait il y a 5 ans
00:09:04 au même endroit,
00:09:06 et comme il vous rassemble
00:09:08 chaque année,
00:09:10 comme il vous rassemble
00:09:12 chaque année,
00:09:14 et comme il vous rassemble
00:09:16 chaque année ici,
00:09:18 nous qui n'oublions pas
00:09:22 et serrons au creux de notre main
00:09:24 cet idéal.
00:09:26 Et donc pour l'histoire, plusieurs centaines
00:09:28 de maquisards s'étaient retrouvés
00:09:30 aux Aiglières à l'hiver 44 pour recevoir
00:09:32 des parachutages d'armes venues des alliés
00:09:34 avant d'être tués ou avant d'être
00:09:36 faits prisonniers. Il y a évidemment
00:09:38 le discours d'Emmanuel Macron, ce déplacement,
00:09:40 on va le retrouver aussi à partir de
00:09:42 15h dans un autre lieu pour
00:09:44 un hommage à des
00:09:46 enfants juifs notamment qui ont été
00:09:48 déportés. Est-ce que vous êtes
00:09:50 sensible, Madi Saïdi, à ce genre de déplacement,
00:09:52 ce genre de discours pour l'histoire,
00:09:54 pour la mémoire, est-ce que c'est important ?
00:09:56 Absolument c'est important et d'ailleurs
00:09:58 ça confirme les moments que nous vivons aujourd'hui, nous sommes
00:10:00 dans un pays où les gens sont divisés
00:10:02 et je trouve que c'est hyper important
00:10:04 qu'on ait ces moments solennels où les
00:10:06 Français se retrouvent, de rappeler que
00:10:08 finalement, d'où qu'on vienne, quelle que soit
00:10:10 la conviction religieuse qui est la nôtre, quelle que soit
00:10:12 notre origine culturelle, on reste
00:10:14 des Français et c'est dans des moments comme ça où on peut faire
00:10:16 communion, où on peut faire, comme j'ai
00:10:18 l'habitude de le dire, famille ensemble,
00:10:20 au-delà de tout ce qu'on a pu vivre
00:10:22 et je trouve que c'est d'autant plus important
00:10:24 aujourd'hui parce que la France est divisée,
00:10:26 elle est divisée sur beaucoup de sujets, sur des sujets
00:10:28 politiques, sur des sujets religieux
00:10:30 et je trouve que cette mémoire qu'on a
00:10:32 en commun, c'est aussi un moyen de
00:10:34 de resseigner ce lien,
00:10:36 ce qui nous lie tous, au-delà de
00:10:38 notre histoire, de notre culture, de nos parcours
00:10:40 différents.
00:10:42 - Est-ce que l'histoire peut rassembler
00:10:44 le peuple français dans les clivages
00:10:46 auxquels Madi faisait allusion, Karim Abrik?
00:10:48 - Oui, tout à fait,
00:10:50 et c'est aussi de comprendre finalement
00:10:52 son histoire, comprendre d'où on vient,
00:10:54 comprendre ce qui s'est passé à travers
00:10:56 les époques, pas répéter
00:10:58 certaines erreurs et surtout, effectivement,
00:11:00 c'est de faire un avec cette histoire,
00:11:02 de se l'approprier, peu importe
00:11:04 ses origines, d'où on vient
00:11:06 ou quoi que ce soit, il y a ce peuple français,
00:11:08 ce peuple français qui doit être
00:11:10 uni et faire
00:11:12 avec cette histoire.
00:11:14 Je pense que c'est fondamental,
00:11:16 c'est important, cette mémoire
00:11:18 qui a tendance, malheureusement,
00:11:20 on a tendance souvent à oublier
00:11:22 et le fait d'avoir ce type
00:11:24 de commémoration, je pense
00:11:26 que c'est vraiment fondamental, justement,
00:11:28 et non seulement juste de rappeler,
00:11:30 mais de se dire que,
00:11:32 oui, de s'approprier la grande histoire,
00:11:34 de voir qu'il y a eu des héros qui se sont battus
00:11:36 pour cette liberté, qui ont combattu,
00:11:38 notamment, dans ce cas-ci, on parle du nazisme,
00:11:40 et aussi d'assumer
00:11:42 des parts d'ombre, pourquoi?
00:11:44 Pour faire face, tout simplement,
00:11:46 et dire que ça appartient à l'histoire
00:11:48 et on ne répète pas, justement, les mêmes erreurs.
00:11:50 - Après 15 heures, je le disais,
00:11:52 hommage aux enfants juifs déportés
00:11:54 de la maison d'Isieux, c'est dans l'un,
00:11:56 dans cette maison, le chef de l'État
00:11:58 va commémorer la mémoire douloureuse
00:12:00 des 44 enfants juifs raflés par la
00:12:02 TAPO de Lyon sous la direction de Klaus Barbie,
00:12:04 puis exterminés à Auschwitz
00:12:06 et à Reval.
00:12:08 Première étape, donc, de ce parcours de mémoire,
00:12:10 avec une signification politique,
00:12:12 malgré tout, est-ce qu'il y a un timing
00:12:14 ou, en tout cas,
00:12:16 une jonction avec les échéances
00:12:18 politiques, je pense aux européennes, notamment,
00:12:20 Élodie Bouchard, que l'on peut éventuellement
00:12:22 appliquer à ce déplacement?
00:12:24 - Forcément, dans l'opposition,
00:12:26 on voit bien qu'à la fois, ce moment de
00:12:28 commémoration est le moment de passer un certain
00:12:30 nombre de messages. Pour le coup, dans le discours,
00:12:32 effectivement, il a beaucoup fait référence à l'histoire
00:12:34 et je rejoins ce que vous disiez sur la part d'ombre
00:12:36 parce que l'Élysée nous avait alerté sur cette volonté-là
00:12:38 dans le discours d'Emmanuel Macron et c'est vrai qu'il dit,
00:12:40 il parle de tragédie française tout à l'heure
00:12:42 au Glière en disant "il n'y avait pas d'un côté les Français
00:12:44 et de l'autre des nazis". Il rappelle que
00:12:46 Tom Morel, le lieutenant de ce maquis des Glières, a bien été
00:12:48 tué malheureusement par des Français
00:12:50 et donc il y a une volonté aussi d'Emmanuel Macron, pour l'instant,
00:12:52 de parler plutôt d'histoire. On nous avait
00:12:54 dit qu'il y aurait beaucoup de messages passés sur
00:12:56 l'antisémitisme, évidemment, parce que malheureusement
00:12:58 ces moments-là font écho
00:13:00 aussi à l'actualité. Alors on ne le voit pas vraiment, finalement,
00:13:02 dans le discours. Peut-être que ça aura lieu cet après-midi
00:13:04 parce qu'il n'y aura pas de prise de parole officielle
00:13:06 à Isu. En revanche, il va échanger
00:13:08 avec des familles de victimes
00:13:10 de ses enfants d'Isu et que ça, on verra
00:13:12 si à ce moment-là, il fait un peu plus de rapport à l'actualité.
00:13:14 Pour le moment, on voit qu'il essaie, en tout cas, de prendre
00:13:16 un peu de hauteur. Il y a des discours, en revanche,
00:13:18 sur l'Europe à venir où, à la fois, il aura le rôle
00:13:20 de président de la République, mais en plein moment
00:13:22 à l'Asie européenne, on sait que ce discours sera important.
00:13:24 Peut-il y avoir aussi un effet de communication
00:13:26 dans ce déplacement et dans les
00:13:28 prises de parole du président Macron,
00:13:30 Madi Seydi, selon vous ? Oui, je pense que
00:13:32 c'est incontestable et
00:13:34 c'est important aussi qu'on ait
00:13:36 ce moment
00:13:38 d'assumer l'histoire. Je pense que si on
00:13:40 n'assume pas son histoire, on se retrouve à un
00:13:42 moment, et quelle que soit l'histoire,
00:13:44 malheureusement, elle est ce qu'elle est,
00:13:46 mais on se retrouve à un moment où les gens
00:13:48 contestent cette histoire. Et je trouve que c'est hyper
00:13:50 important pour un peuple d'assumer
00:13:52 son histoire, parce que ce sont nos ancêtres,
00:13:54 et on doit assumer cette histoire,
00:13:56 c'est incontestable. Ça évite
00:13:58 qu'on vive ce qu'on vit aujourd'hui en France,
00:14:00 et on le voit dans les manuels scolaires,
00:14:02 ces moments de contestation
00:14:04 de l'histoire par les élèves,
00:14:06 par les parents, parce que quelque part, je pense
00:14:08 que nous-mêmes ne sommes pas solides avec nos
00:14:10 histoires, on ne l'assume pas. Et c'est
00:14:12 pour cela que d'autres arrivent à nous titiller en nous
00:14:14 disant "Eh ben non, il n'y a pas eu que ça,
00:14:16 il y a aussi eu cela, d'ailleurs l'histoire
00:14:18 n'est pas vraie". Je pense que c'est un momentum
00:14:20 pour le président de la République aujourd'hui
00:14:22 d'envoyer des messages forts
00:14:24 sur ce que nous vivons aujourd'hui.
00:14:26 - Jean-Marc Maril, pour en parler avec nous,
00:14:28 est en lignée en direct, historien
00:14:30 général de brigade. Merci d'avoir accepté notre
00:14:32 invitation. Nous évoquions
00:14:34 avant votre arrivée l'hommage
00:14:36 d'Emmanuel Macron. Aujourd'hui, il y a
00:14:38 plusieurs centaines de maquisards
00:14:40 qui s'étaient regroupés dans les glières
00:14:42 à l'hiver 44. Pouvez-vous nous rappeler
00:14:44 ce qu'il s'est passé à ce moment-là,
00:14:46 et pourquoi il est important
00:14:48 spécifiquement de rendre hommage
00:14:50 à ces hommes, à ces maquisards ?
00:14:52 - Bien d'abord, le plateau des
00:14:54 glières, c'est un symbole
00:14:56 de la résistance intérieure.
00:14:58 Derrière la réalité des combats,
00:15:00 il y a surtout eu un engagement
00:15:02 médiatique de l'époque
00:15:04 très fort par Radio Londres,
00:15:06 par les journaux de la résistance.
00:15:08 Il faut quand même savoir que
00:15:10 de 1940 à 1944,
00:15:12 il y a eu 1200 titres de journaux
00:15:14 de résistance qui ont été publiés
00:15:16 à 10 millions d'exemplaires pendant cette période,
00:15:18 et qui ont relayé
00:15:20 ce qui s'était passé sur le plateau des glières
00:15:22 pour en faire un moment historique
00:15:24 de la résistance, et surtout faire connaître
00:15:26 la résistance à l'ensemble de la France,
00:15:28 ce qui a permis au général De Gaulle
00:15:30 de présenter
00:15:32 la résistance intérieure comme une grande
00:15:34 réalité politique de la France,
00:15:36 et donc, comme lui était le chef de la résistance,
00:15:38 de montrer son rôle
00:15:40 d'avenir pour la libération de la France.
00:15:42 - Pensez-vous que ce genre
00:15:44 de commémorations, aujourd'hui,
00:15:46 donc plusieurs années plus tard,
00:15:48 80 années plus tard,
00:15:50 est-ce que cela peut rassembler
00:15:52 une France qui semble divisée ?
00:15:54 C'est le débat que nous avions sur le plateau.
00:15:56 - C'est-à-dire qu'autour de la résistance,
00:16:00 il y a un symbole très fort,
00:16:04 parce que la France de 1944
00:16:06 était divisée. Elle était divisée d'abord
00:16:08 dans ses mouvements de résistance,
00:16:10 qui étaient de tous bords,
00:16:12 de tous origines, et ensuite, elle a été divisée
00:16:14 politiquement, puisque vous aviez une partie,
00:16:16 une grande partie des gens, qui avaient
00:16:18 attendu que
00:16:20 la messe soit dite pour
00:16:22 changer de camp, c'est un peu ce qui s'est
00:16:24 passé entre 1944 et 1945.
00:16:26 Et donc, la France était
00:16:28 divisée, mais elle a su se rassembler derrière un homme.
00:16:30 Donc, le grand symbole
00:16:32 de l'époque, c'est que malgré les difficultés,
00:16:34 malgré les divisions, malgré l'ennemi,
00:16:36 et malgré la propagande,
00:16:38 les Français ont finalement
00:16:40 su se raccrocher
00:16:42 à la personnalité du général de Gaulle
00:16:44 et à la résistance. Alors, bien sûr,
00:16:46 il y a le mythe de la résistance qui s'est créé,
00:16:48 où on a eu l'impression que tous les Français étaient
00:16:50 résistants, alors que c'était qu'une minorité
00:16:52 au départ. - Le président se rend
00:16:54 cet après-midi dans l'Ain, pour
00:16:56 rendre hommage aux enfants juifs déportés
00:16:58 de la maison d'Izieu. Que s'est-il passé,
00:17:00 Jean-Marc Maril, ce jour-là, là-bas ?
00:17:02 - Eh bien, Klaus Barbie
00:17:04 a fait arrêter 44
00:17:06 enfants juifs
00:17:08 qui avaient trouvé refuge dans cette maison
00:17:10 et qui, ensuite,
00:17:12 avaient vécu heureux à l'abri
00:17:14 des persécutions, jusqu'à ce
00:17:16 que Klaus Barbie décide
00:17:18 de rafler ses enfants
00:17:20 et les éducateurs qui les
00:17:22 protégeaient, et qui les ont
00:17:24 conduits à la mort, notamment à Auschwitz.
00:17:26 Donc, c'est un grand drame,
00:17:28 un grand drame, parce que ça évoque
00:17:30 un peu tout cet
00:17:32 antisémitisme qui existe
00:17:34 de par le monde et qui arrive
00:17:36 à se régénérer
00:17:38 tout seul, et qui fait que
00:17:40 cette page tragique
00:17:42 ne doit pas être oubliée.
00:17:44 - Avez-vous le sentiment que nous sommes rattrapés par
00:17:46 l'histoire, c'est-à-dire ce qui est commémoré
00:17:48 aujourd'hui, et notamment dans la maison
00:17:50 d'Izieu dans l'Ain,
00:17:52 nous rattrape aujourd'hui et
00:17:54 finalement met en lumière l'actualité,
00:17:56 ce que nous vivons au quotidien, notamment en matière
00:17:58 d'antisémitisme ?
00:18:00 - Oui, quelque part,
00:18:02 c'est le sombre écho du passé,
00:18:04 et je pense que, comme les gens ne connaissent pas
00:18:06 leur histoire et que les gens font des amalgames,
00:18:08 pourquoi ce qui se passe
00:18:10 au Proche-Orient a une telle répercussion en France ?
00:18:12 C'est la question qu'il faut se poser.
00:18:14 Donc, pourquoi ?
00:18:16 Parce que, justement, toute cette part
00:18:18 de l'histoire n'est pas racontée,
00:18:20 ou peu racontée, ou édulcorée.
00:18:22 La Shoah doit être
00:18:24 absolument apprise dans nos écoles
00:18:26 pour que cette responsabilité
00:18:28 historique du massacre
00:18:30 du peuple juif soit toujours
00:18:32 en arrière-fond de la pensée
00:18:34 de nos politiques et
00:18:36 de tous les Français.
00:18:38 - Il va y avoir d'autres dates,
00:18:40 d'autres commémorations, bien évidemment, dans les prochaines
00:18:42 semaines et les prochains mois, et notamment
00:18:44 au mois de juin, le 6 juin prochain,
00:18:46 Joe Biden, le président américain,
00:18:48 est attendu. En quoi c'est important aussi
00:18:50 pour Emmanuel Macron, et pour la France,
00:18:52 historiquement, bien sûr, mais
00:18:54 politiquement également ?
00:18:56 - C'est politiquement parce que
00:18:58 Emmanuel Macron
00:19:00 est un président qui est très proche
00:19:02 des États-Unis, et donc
00:19:04 on voit qu'il va accueillir
00:19:06 finalement une sorte
00:19:08 de figure tutélaire
00:19:10 que représentent les États-Unis.
00:19:12 Les États-Unis ont un rôle très, très important
00:19:14 pendant la Seconde Guerre mondiale, mais il ne faudra pas
00:19:16 oublier que le principal
00:19:18 vainqueur de cette guerre, c'est
00:19:20 quand même l'Union soviétique, et c'est
00:19:22 27 millions de morts. Donc,
00:19:24 il faut que l'histoire
00:19:26 regarde un peu à travers les pertes humaines,
00:19:28 à travers les efforts consentis, les mobilisations,
00:19:30 qui a vraiment
00:19:32 participé à la victoire
00:19:34 contre l'hydro-nazie.
00:19:36 - Merci Jean-Marc Maril. Oui, allez-y, terminez,
00:19:38 concluez, pardonnez-moi, concluez. - Et je pense que
00:19:40 ce qui se passe en Ukraine, avec
00:19:42 l'attaque et l'invasion russes, ne doit pas
00:19:44 occulter la réalité de l'histoire
00:19:46 de 1944-1945.
00:19:48 - C'est bien noté. Merci Jean-Marc Maril, merci d'être
00:19:50 intervenu sur l'antenne de CNews,
00:19:52 et merci pour cet éclairage. On note,
00:19:54 c'est vrai, Karim Abri, que les agendas
00:19:56 mémoriels du président et électoral
00:19:58 aussi sont assez liés, parce que les élections européennes
00:20:00 du 9 juin, on parlait du 6 juin avec la
00:20:02 visite de Joe Biden tout à l'heure,
00:20:04 est-ce que ce pourrait être, finalement,
00:20:06 une campagne et un meeting
00:20:08 à l'époque du mois de juin qui ne dirait pas son nom?
00:20:10 Je parle toujours du cadre, oui, je vois
00:20:12 toujours de la récupération, le mal partout, de la récupération
00:20:14 politique partout. Mais peut-être que
00:20:16 d'autres y ont pensé pour moi.
00:20:18 - Non, mais il y a toujours une part de
00:20:20 communication, évidemment en fonction
00:20:22 des événements, mais plus largement,
00:20:24 je pense quand même l'essentiel, il y a un rappel
00:20:26 de l'histoire, il y a un vrai anniversaire
00:20:28 qui est là quand même, et je pense que c'est important
00:20:30 de le souligner. Et je trouvais
00:20:32 intéressant ce que disait votre
00:20:34 invité sur le fait qu'aussi,
00:20:36 par l'action des hommes,
00:20:38 des femmes aussi, mais vous comprenez ce que
00:20:40 je veux dire, donc par cette action-là,
00:20:42 on peut aussi triompher,
00:20:44 si vous voulez, des forces sombres.
00:20:46 Il a parlé du général De Gaulle,
00:20:48 il a parlé de cette résistance, et je pense
00:20:50 que justement, cette action humaine,
00:20:52 il arrive à un moment donné aussi où vous faites le choix
00:20:54 dans quoi vous vous engagez,
00:20:56 et on voit qu'à ce moment-là,
00:20:58 la France a réussi à triompher,
00:21:00 à triompher,
00:21:02 et justement à combattre ce nazisme.
00:21:04 Et on parle aussi des alliés,
00:21:06 il y aura cet anniversaire aussi,
00:21:08 qui est très proche effectivement des élections
00:21:10 européennes, mais ça a été
00:21:12 une grande coalition aussi
00:21:14 avec l'international, il a parlé des États-Unis,
00:21:16 mais les Canadiens aussi,
00:21:18 qui ont combattu, il y a eu plus d'un million
00:21:20 de Canadiens qui ont combattu
00:21:22 lors de la Deuxième Guerre mondiale,
00:21:24 il y a eu des milliers de Canadiens aussi qui ont perdu
00:21:26 la vie, notamment lors du débarquement
00:21:28 de Normandie, et pour revenir
00:21:30 avec le parallèle, bon, élection européenne
00:21:32 et tout ça, je pense quand même,
00:21:34 est-ce qu'à ce moment-là, il y a cette image
00:21:36 de se dire, bon, Emmanuel Macron,
00:21:38 moi, comme président français,
00:21:40 je peux ramener cette grandeur aussi
00:21:42 à la France, à l'Europe?
00:21:44 Oui, il y a peut-être un parallèle aussi
00:21:46 à faire, et vous l'avez dit, il y a aussi
00:21:48 un contexte international, ce qu'on voit,
00:21:50 la montée de l'antisémitisme,
00:21:52 on voit ce qui se passe, moi, avec la guerre israélienne
00:21:54 à masse, et quand vous parlez de cette
00:21:56 commémoration pour la maison
00:21:58 avec les enfants d'Izieux,
00:22:00 il y a quelque chose de profondément
00:22:02 bouleversant quand on se replonge
00:22:04 dans cette histoire d'imaginer
00:22:06 qu'il y a eu cette rafle
00:22:08 pour aller tuer des enfants
00:22:10 juifs, donc oui, ça résonne
00:22:12 très très fort, et quand on oublie
00:22:14 cette partie de l'histoire, je pense que c'est aussi
00:22:16 à la responsabilité
00:22:18 des politiques de rappeler
00:22:20 aussi ce qu'on a pu vivre
00:22:22 au cours des décennies passées.
00:22:24 Emmanuel Macron, Mélodie Hichard, est-il
00:22:26 à ce point soucieux de son image pour raccrocher
00:22:28 l'histoire, l'incarnation
00:22:30 qui est la sienne dans ce genre de commémoration,
00:22:32 avec son actualité, et l'actualité
00:22:34 aussi, et la place de la France sur la scène internationale,
00:22:36 on sait qu'il est très présent, notamment
00:22:38 sur la guerre entre la Russie et l'Ukraine.
00:22:40 Oui, parce qu'en fait, de fait,
00:22:42 il peut se servir habilement
00:22:44 de l'histoire ou des commémorations
00:22:46 pour les raccrocher, justement, vous le disiez,
00:22:48 l'anniversaire du débarquement va tomber
00:22:50 quelques jours avant les élections européennes,
00:22:52 et donc il fera un discours à cette occasion,
00:22:54 et donc, évidemment qu'il ne va pas parler directement
00:22:56 des européennes, mais si à ce moment-là, il dit
00:22:58 ce qui, et il y a fort à parier que ce soit dans le discours,
00:23:00 à quel point l'importance des alliés,
00:23:02 l'importance de l'Europe, l'importance de tous ces alliés
00:23:04 qui empêchent aujourd'hui la guerre par cette construction,
00:23:06 ça fait passer des messages.
00:23:08 Tout à l'heure, à Isieu, par exemple, la maison d'Isieu,
00:23:10 il faut savoir qu'elle était tenue par un réfugié russe
00:23:12 et une réfugiée polonaise,
00:23:14 et donc c'est comme pour la panthéonisation
00:23:16 de Manouchian, l'Élysée, mais en avant,
00:23:18 tous ces Français de cœur, mais pas de papier,
00:23:20 qui ont aidé aussi les Français,
00:23:22 donc même s'il ne fait pas de lien,
00:23:24 évidemment, avec des gros sabots, quand on
00:23:26 commence à instiller ça dans la tête des gens,
00:23:28 que ce soit ces symboles ou que ce soit
00:23:30 l'importance de la construction européenne par temps de paix,
00:23:32 ça peut marcher ou pas dans la tête des gens,
00:23:34 en revanche, c'est forcément très facile
00:23:36 pour lui de faire un parallèle entre
00:23:38 l'histoire et ce qui se passe aujourd'hui.
00:23:40 - Et nous serons à Isieu cet après-midi avec vous,
00:23:42 Elodie Huchard, et avec nos équipes,
00:23:44 évidemment, qui vont suivre cette déambulation
00:23:46 et cette commémoration du président Macron.
00:23:48 Une pause rapide, on se retrouve sur le plateau
00:23:50 avec nos invités d'autres actualités, d'autres thématiques.
00:23:52 À venir, à tout de suite sur CNews.
00:23:54 On se retrouve en direct sur le plateau de CNews,
00:24:00 180 minutes Info Week-end, avec nos invités
00:24:02 Karim Abrik, Madi Saidi, Elodie Huchard
00:24:04 et Véronique Torner, qui est connectée.
00:24:06 Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:24:08 Vous êtes directrice générale d'Alterwey,
00:24:10 présidente de Numéum, syndicat de
00:24:12 l'industrie numérique, pour évoquer
00:24:14 avec vous la discrimination
00:24:16 en entreprise. Vous avez, travailleur, trouvé
00:24:18 un accord inédit pour lutter contre le harcèlement
00:24:20 sexuel et les agissements
00:24:22 sexistes au travail. En quoi cela
00:24:24 consiste ?
00:24:26 - Oui, bonjour, merci de m'accueillir
00:24:28 et qu'on puisse aborder ce sujet.
00:24:30 Alors oui, en effet,
00:24:32 on vient de signer un accord
00:24:34 au niveau de notre fédération,
00:24:36 donc c'est la fédération SYNTECH qui regroupe
00:24:38 différentes organisations professionnelles,
00:24:40 les acteurs de la compétence,
00:24:42 l'événementiel,
00:24:44 l'ingénierie, le conseil
00:24:46 et le numérique. Et donc, nous avons
00:24:48 signé un accord
00:24:50 avec les syndicats
00:24:52 de salariés, contre le harcèlement
00:24:54 sexuel et
00:24:56 les agissements sexistes. Juste peut-être
00:24:58 pour un petit rappel pour
00:25:00 cette fédération, ce qu'elle représente, c'est plus de
00:25:02 80 000 entreprises,
00:25:04 ça représente aujourd'hui un peu plus de 8%
00:25:06 du PIB en France,
00:25:08 et c'est un peu plus de 1,3
00:25:10 million de salariés.
00:25:12 Alors, pourquoi
00:25:14 cet accord ? Eh bien d'abord,
00:25:16 parce que l'année dernière,
00:25:18 le Haut Conseil à l'égalité
00:25:20 a donné un chiffre
00:25:22 assez alertant,
00:25:24 que plus de 22%
00:25:26 de femmes ont subi
00:25:28 dans leur
00:25:30 carrière professionnelle, et ça,
00:25:32 tout secteur confondu, donc pas
00:25:34 uniquement les acteurs de
00:25:36 notre organisation professionnelle,
00:25:38 tout secteur
00:25:40 confondu, un chiffre assez incroyable,
00:25:42 22% de femmes qui ont subi
00:25:44 soit des agissements sexistes,
00:25:46 soit du harcèlement sexuel. Donc ça,
00:25:48 c'est le premier constat qui nous a fait réagir.
00:25:50 Le deuxième constat, c'est
00:25:52 qu'aujourd'hui, deux de
00:25:54 nos organisations professionnelles, dont le numérique,
00:25:56 nous souffrons d'un manque de féminisation
00:25:58 de notre secteur, alors que nous sommes
00:26:00 des secteurs qui sont en très forte croissance.
00:26:02 Si je ne prends rien que le numérique,
00:26:04 aujourd'hui,
00:26:06 nous ne sommes que 29%
00:26:08 de femmes,
00:26:10 et si je ne parle que des métiers vraiment très
00:26:12 techniques, c'est plutôt 15 à 17%,
00:26:14 alors que nous sommes un secteur qui est en
00:26:16 très forte croissance. L'année dernière,
00:26:18 6,5% de croissance,
00:26:20 cette année, on projette une croissance de 5,8%.
00:26:22 On manque
00:26:24 de compétences, c'est vraiment le
00:26:26 frein à la croissance.
00:26:28 En 2022, c'était un emploi sur six
00:26:30 qui était créé dans le numérique. Et donc,
00:26:32 quand nous faisons ce constat, en fait,
00:26:34 de problèmes de féminisation,
00:26:36 eh bien, on a réagi
00:26:38 avec les syndicats de salariés
00:26:40 pour créer un
00:26:42 environnement attractif,
00:26:44 favorable au développement
00:26:46 des compétences et des talents féminins
00:26:48 dans nos entreprises. D'où cet
00:26:50 accord...
00:26:52 ... qui vont être formés pour
00:26:54 prendre les choses en main ?
00:26:56 Exactement, cet accord,
00:26:58 en quoi il consiste ? Eh bien,
00:27:00 c'est notamment former
00:27:02 l'ensemble des managers de nos entreprises
00:27:04 pour pouvoir identifier,
00:27:06 pour pouvoir
00:27:08 prévenir et gérer ces situations,
00:27:10 leur donner entre les mains
00:27:12 les outils qui leur permettront, en fait,
00:27:14 de pouvoir gérer correctement
00:27:16 ces situations. Vous savez qu'être manager dans une entreprise,
00:27:18 c'est une situation qui n'est pas toujours simple.
00:27:20 Vous n'avez pas toujours des formations pour être manager,
00:27:22 souvent vous êtes mis manager parce que
00:27:24 en termes... vous avez l'expérience pour pouvoir
00:27:26 encadrer une équipe, soit vous avez l'expertise,
00:27:28 et là, c'est vraiment
00:27:30 insister sur ce rôle managérial.
00:27:32 La spécificité
00:27:34 de notre accord, c'est que ces formations,
00:27:36 elles vont être prises en charge par la branche,
00:27:38 elles vont être financées par la branche.
00:27:40 Et le deuxième point important
00:27:42 de cet accord, eh bien, c'est aussi de donner
00:27:44 des outils, un kit, qui va permettre aux
00:27:46 entreprises de pouvoir
00:27:48 s'acculturer à cette thématique,
00:27:50 notamment, par exemple, un guide
00:27:52 qui est déjà disponible pour nos entreprises,
00:27:54 qui vont leur permettre, en fait, de bien
00:27:56 identifier, en fait, ces problématiques
00:27:58 et leur donner des outils pour pouvoir bien gérer
00:28:00 ces situations. Véronique Tornère,
00:28:02 des faits concrets sont-ils remontés
00:28:04 pour que vous signiez cet accord
00:28:06 et que vous preniez ces mesures, dans le cas, notamment,
00:28:08 des entreprises qui sont sous
00:28:10 l'égide, ou cela fait rûle, de la
00:28:12 Fédération ? Et vous-même, d'ailleurs, qui êtes une femme
00:28:14 et une dirigeante, avez-vous été victime de
00:28:16 discrimination et de harcèlement ?
00:28:18 Alors, au niveau de
00:28:20 notre branche, non, il n'y a pas
00:28:22 particulièrement
00:28:24 une situation qui a été remontée,
00:28:26 je vous le disais, en fait, nous avons
00:28:28 pris en main cette situation par rapport
00:28:30 au rapport du Haut Conseil
00:28:32 à l'égalité et parce que
00:28:34 pour deux
00:28:36 de nos organisations,
00:28:38 on manque de femmes
00:28:40 et donc, on a une vraie politique, aujourd'hui, de
00:28:42 féminisation de notre secteur.
00:28:44 Mais, évidemment, j'imagine que
00:28:46 dans nos entreprises, il y a eu des situations
00:28:48 puisque le 22% y concerne
00:28:50 l'ensemble de l'économie.
00:28:52 Donc, il n'y a pas eu réellement une
00:28:54 remontée particulière qui nous a fait prendre,
00:28:56 en fait, cette action.
00:28:58 Me concernant, non,
00:29:00 particulièrement, je n'ai pas
00:29:02 eu à avoir
00:29:04 cette problématique personnelle, par
00:29:06 contre, au sein de mon entreprise, puisque je dirige une
00:29:08 entreprise, ça m'est arrivé, là,
00:29:10 ça fait 20 ans que je dirige
00:29:12 mon entreprise, j'ai cofondé,
00:29:14 oui, ça m'est arrivé d'avoir à gérer
00:29:16 ce genre de situation et je trouve que
00:29:18 c'est très bien, aujourd'hui, qu'on mette en place
00:29:20 des outils, des guides pratiques pour aider
00:29:22 à bien gérer cette situation.
00:29:24 Merci Véronique Torner, merci de nous avoir accompagnés
00:29:26 sur l'antenne de CNews, une pause
00:29:28 et avec nos invités, nous revenons sur les débats
00:29:30 et notamment sur les propositions de Gabriel Attal
00:29:32 pour relancer la médecine et
00:29:34 notamment lutter contre la désertification
00:29:36 médicale, entre autres. A tout de suite.
00:29:42 Toujours en direct sur CNews, 180 minutes
00:29:44 Info Weekend avec nos invités, Madi Seydi,
00:29:46 Karim Abrik et Elodie Huchard.
00:29:48 Nous évoquons la crise du système de
00:29:50 santé qui semble s'accentuer puisqu'il y a
00:29:52 des déserts médicaux, des urgences qui sont
00:29:54 débordées et les citoyens en pâtissent.
00:29:56 Gabriel Attal, le Premier ministre,
00:29:58 a expliqué comment il comptait faciliter
00:30:00 l'accès des Français aux soins.
00:30:02 Qu'a-t-il dit et que ressort-il de ces propos ?
00:30:04 Elodie Huchard. Alors, en fait, l'idée
00:30:06 du Premier ministre, c'est de libérer
00:30:08 davantage de rendez-vous médicaux, entre
00:30:10 15 à 20 millions chaque année. Comment
00:30:12 faire ? Il y a quatre piliers. Le premier, c'est d'avoir
00:30:14 davantage de médecins. On sait que l'exécutif a déjà
00:30:16 supprimé le numerus clausus, mais le
00:30:18 problème, c'est qu'avant que les médecins qui sont
00:30:20 pour l'instant en étude arrivent véritablement
00:30:22 à l'hôpital ou en cabinet, il faut attendre
00:30:24 2030. Donc, en attendant, c'est
00:30:26 faire appel à des médecins qui viennent de l'étranger.
00:30:28 Cette année, ce sont 2700
00:30:30 médecins qui viennent de l'étranger. Ils passent un
00:30:32 concours spécifique pour pouvoir exercer
00:30:34 en France. Deuxième pilier, libérer
00:30:36 du temps médical. C'est ce que demande justement
00:30:38 la communauté médicale, c'est-à-dire
00:30:40 16 procédures vont être simplifiées
00:30:42 où on va pouvoir déléguer ses tâches
00:30:44 à d'autres. Par exemple, les pharmaciens pourront
00:30:46 maintenant prescrire des antibiotiques en
00:30:48 cas d'angine ou de cystite.
00:30:50 Rien que ça, ça libère 9 millions de
00:30:52 consultations par an. On aura
00:30:54 aussi la possibilité de passer directement
00:30:56 par un spécialiste au lieu d'aller chez le généraliste.
00:30:58 Ce sont deux exemples, il y en a 16.
00:31:00 En tout, le troisième pilier, c'est reconquérir
00:31:02 le temps de soins le soir et les week-ends,
00:31:04 c'est-à-dire au moment des gardes. Donc,
00:31:06 Gabriel Attal veut un grand plan d'urgence
00:31:08 avec des nouveaux leviers, par exemple, proposer
00:31:10 un bonus financier à des médecins qui accepteraient
00:31:12 de faire des gardes, non pas uniquement dans
00:31:14 leur cabinet, mais potentiellement en se déplaçant
00:31:16 un peu plus, ou mobiliser d'autres professionnels
00:31:18 de santé. Ce sont cités les infirmiers,
00:31:20 les dentistes et les sages-femmes, parce qu'il y a
00:31:22 beaucoup de personnes qui cherchent notamment des
00:31:24 dentistes ou des sages-femmes à ces moments-là.
00:31:26 Alors, évidemment, ça devient plus compliqué si vous avez
00:31:28 un problème autre et que vous avez un dentiste
00:31:30 pour faire une garde. Et puis, le quatrième pilier, c'est
00:31:32 la responsabilité de tous. Ça passe
00:31:34 par deux choses. Premièrement, rappeler sans cesse qu'on ne va
00:31:36 pas aux urgences pour rien, entre guillemets,
00:31:38 au risque d'engorger. Et puis, surtout, c'est la fameuse
00:31:40 "taxe lapin", c'est-à-dire que désormais,
00:31:42 si vous annulez votre rendez-vous chez le médecin moins de
00:31:44 24 heures avant, il pourra vous facturer
00:31:46 5 euros. Attention, ça n'est pas automatique,
00:31:48 le médecin pourra décider de le faire ou non.
00:31:50 Si vous appelez votre médecin en disant, par exemple,
00:31:52 "Je vais mieux, donc je ne veux pas venir pour rien"
00:31:54 ou, inversement, "J'allais moins bien,
00:31:56 j'ai dû voir quelqu'un plus rapidement", il pourra
00:31:58 tout à fait décider de ne pas vous imposer cette taxe.
00:32:00 - Pour en parler avec nous, Arnaud Chiche,
00:32:02 médecin anesthésiste fondateur du collectif
00:32:04 Santé en danger. Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:32:06 On vient d'entendre Elodie Huchard
00:32:08 avec, apparemment, des mesures qui tendent
00:32:10 plutôt à désengorger
00:32:12 des cabinets avec des médecins,
00:32:14 évidemment, dont le nombre se restreint
00:32:16 et les docteurs ne sont pas
00:32:18 assez nombreux. Est-ce que tout ceci
00:32:20 vous semble plausible et positif
00:32:22 pour relancer la médecine ?
00:32:28 - Écoutez,
00:32:30 ce que je retiens, c'est que Gabriel Attal
00:32:32 s'intéresse au sujet santé, donc ça, c'est déjà
00:32:34 une bonne nouvelle, parce que, vous savez, les politiques
00:32:36 aussi, parfois, ils ont tendance à chainter
00:32:38 complètement le sujet, donc en cela, c'est bien.
00:32:40 Je trouve qu'on survend un peu
00:32:42 en termes de communication,
00:32:44 il y a une survente quand même des effets attendus.
00:32:46 La taxe Lapin, il est certain
00:32:48 que la communauté médicale, ça l'exaspère,
00:32:50 les créneaux qui ne sont pas honorés par les patients.
00:32:52 Cependant, faire croire aux Français
00:32:54 que ça va résoudre le problème
00:32:56 des déserts médicaux et de l'accès aux soins,
00:32:58 c'est se foutre du monde, franchement, je vous le dis.
00:33:00 Encore faut-il que ce soit mesuré dans le temps,
00:33:02 c'est-à-dire qu'on mesure l'impact de cette décision,
00:33:04 parce que c'est pareil, c'est une annonce
00:33:06 comme ça, on n'a pas le plan
00:33:08 de la mise en œuvre, on n'a pas de détail.
00:33:10 Je suis un peu dubitatif. Moi, ce qui me gêne,
00:33:12 si vous voulez, je vois bien
00:33:14 qu'il y a une volonté de bien faire,
00:33:16 mais ce qui me gêne, c'est qu'on donne encore une fois
00:33:18 16 propositions comme ça, en pensant
00:33:20 que ça va avoir un effet vertueux ou
00:33:22 miraculeux, alors qu'on sait tous,
00:33:24 absolument certains,
00:33:26 que la seule chose qui améliorera
00:33:28 vraiment le système de santé,
00:33:30 c'est une loi de programmation de santé sur 5,
00:33:32 10, 15 ans. Et là, vous avez un cocktail
00:33:34 de réformes un peu cosmétiques
00:33:36 ou de mesures un peu cosmétiques
00:33:38 qui ne sont pas sans problème, quand même,
00:33:40 parce que mettez-vous aujourd'hui à la place d'un médecin généraliste.
00:33:42 Il y a 15 000 remplaçants qui ne veulent
00:33:44 pas s'installer parce que les conditions
00:33:46 d'attractivité ne sont pas suffisantes
00:33:48 et les négociations avec la CNAM
00:33:50 ne se passent pas bien. Et Gabriel Attal,
00:33:52 au lieu de dire qu'il allait faire en sorte
00:33:54 que les négociations pour revaloriser les médecins généralistes
00:33:56 et pour relancer la trajectorie de ces métiers-là,
00:33:58 au lieu de dire qu'il allait s'occuper de ça,
00:34:00 qu'est-ce qu'il dit ? Vous allez aller chez le pharmacien,
00:34:02 directement chez le kiné, directement chez le spécialiste
00:34:04 et puis si vous bossez la nuit, vous aurez une prime.
00:34:06 Je trouve que dans la
00:34:08 conclusion de cet ensemble
00:34:10 de Paganel, c'est que pour les médecins généralistes,
00:34:12 c'est vraiment catastrophique.
00:34:14 Le fait que Gabriel Attal suggère
00:34:16 notamment que les pharmaciens puissent
00:34:18 prescrire, et plus
00:34:20 exactement distribuer
00:34:22 des antibiotiques, notamment en
00:34:24 cas d'angine, est-ce qu'en tant que médecin
00:34:26 cela vous fait bondir ?
00:34:28 Non, ça
00:34:30 ne me fait pas bondir. Je pense que
00:34:32 ça va rendre des services. Il est certain
00:34:34 que l'infection urinaire de la femme jeune,
00:34:36 non compliquée, il n'y a pas
00:34:38 forcément besoin de voir un médecin. Après,
00:34:40 vous voyez, on ne parle pas que de l'infection urinaire, on parle aussi
00:34:42 beaucoup de l'angine. Bon,
00:34:44 l'angine, effectivement, souvent c'est une angine
00:34:46 virale ou bactérienne et il faut faire le test
00:34:48 pour différencier. Mais vous savez, une douleur de gorge,
00:34:50 ça peut être autre chose. Moi, si je vais
00:34:52 dans une pharmacie demain parce que
00:34:54 j'ai mal à la gorge, ce ne sera pas écrit sur mon front
00:34:56 "angine". Ça peut être plein d'autres choses.
00:34:58 La médecine, ce n'est pas si simple. Et je n'aime pas
00:35:00 ce côté de simplification à l'extrême.
00:35:02 C'est un peu prendre les médecins pour des cons,
00:35:04 je trouve. C'est vraiment mon sentiment.
00:35:06 Donc, je pense que ça va rendre service, mais encore
00:35:08 une fois, c'est quand même extrêmement dommage
00:35:10 qu'on ne s'attaque pas au sujet de son, qui est le manque
00:35:12 de médecins. Oui, parce que c'est ça,
00:35:14 c'est l'état des lieux et le constat que vous faites, c'est le manque
00:35:16 de médecins. C'est cela absolument,
00:35:18 le point sur lequel il faut
00:35:20 travailler. Et le fait que les inscriptions
00:35:22 pour le passage en deuxième année
00:35:24 soient augmentées, en tout cas,
00:35:26 c'est une volonté de Gabriel Attal.
00:35:28 Est-ce que ça vous semble partir d'un bon sentiment ?
00:35:30 Écoutez, le collectif "Temps en danger"
00:35:32 que j'ai fondé dénonce
00:35:34 la réforme des études de santé depuis
00:35:36 plusieurs années. Donc, je suis heureux qu'il ait
00:35:38 enfin compris, en tant que Premier ministre,
00:35:40 que la réforme actuelle était catastrophique.
00:35:42 Mais vous savez, je vais reprendre la présentation que vous avez faite
00:35:44 de votre éditorialiste.
00:35:46 Le numerus clausus, il a été certes supprimé
00:35:48 sémantiquement, mais il a été remplacé
00:35:50 par l'Apertus, le numerus apertus,
00:35:52 qui est un concours aussi agressif.
00:35:54 Et quand on regarde véritablement le nombre d'augmentation
00:35:56 de postes en faculté de médecine,
00:35:58 l'Apertus n'augmente absolument pas
00:36:00 assez de médecins, le nombre de médecins.
00:36:02 Et ça, Gabriel Attal, il l'a bien compris.
00:36:04 Et donc là, les chiffres qu'il annonce, c'est très
00:36:06 bien. Mais maintenant, il va falloir être capable de les former,
00:36:08 ces médecins-là. Or, les hôpitaux, on vous
00:36:10 dit que les hôpitaux ont un manque de médecins.
00:36:12 Les doyens, si vous les interrogez, ils disent que
00:36:14 c'est compliqué. Et les professeurs d'université,
00:36:16 ils sont très en colère aussi, parce que eux,
00:36:18 leur retraite, par exemple, elle est très mauvaise. Et aujourd'hui,
00:36:20 quand vous avez 40 ans, vous n'avez pas forcément envie
00:36:22 d'embrasser une carrière universitaire, alors
00:36:24 même qu'on a besoin des professeurs
00:36:26 pour former les médecins. Donc, si vous voulez,
00:36:28 il y a les effets d'annonce, il y a la mise
00:36:30 en œuvre, et il y a aussi tout ce qui est
00:36:32 en amont. Et ça, ça paraît
00:36:34 très superficiel, la manière dont c'est
00:36:36 à mener. Donc, ça va dans le bon sens.
00:36:38 Déjà qu'on ait compris qu'il fallait augmenter le nombre
00:36:40 de médecins, ça va dans le bon sens. Mais il faut
00:36:42 vraiment se mettre en situation d'y
00:36:44 arriver. C'est vrai que le concours actuel
00:36:46 de médecine, il est catastrophique. Il y a des étudiants
00:36:48 excellents qui sont recalés. Et il y en a
00:36:50 qui vont faire des études à l'étranger. Et comme
00:36:52 à l'étranger, ils sont mieux dans les hôpitaux qu'en France,
00:36:54 ils restent là-bas. Donc, effectivement,
00:36:56 en tout cas, c'est bien qu'ils mentionnent ça.
00:36:58 Il y a donc la pénurie des médecins,
00:37:00 les déserts médicaux, et aussi les conditions
00:37:02 de travail. J'aimerais juste attirer votre attention
00:37:04 sur ce qu'on pourrait appeler un fait
00:37:06 divers. Mais cela concerne le personnel
00:37:08 soignant et la sécurité du personnel soignant
00:37:10 avec parfois des patients qui sont de plus en
00:37:12 plus véhéments, voire violents.
00:37:14 Et ce qui est arrivé hier, c'est qu'un
00:37:16 brancardier a été grièvement blessé
00:37:18 après avoir été passé à tabac
00:37:20 par plusieurs personnes qui accompagnaient
00:37:22 deux patients à l'hôpital de Chalens
00:37:24 étant vendés. Apparemment,
00:37:26 les personnes se seraient énervées,
00:37:28 soit parce qu'il y a un délai d'attente qui était un peu
00:37:30 long, soit parce qu'on ne leur a pas permis d'entrer
00:37:32 dans le service aux côtés des
00:37:34 patients. Pour l'instant, il y a une enquête
00:37:36 et nous avons une équipe qui est sur place.
00:37:38 Mais j'aimerais avoir votre réaction parce que ce n'est pas
00:37:40 la première fois que ce genre d'agression
00:37:42 se produit.
00:37:44 - Ben voilà, comme vous le dites
00:37:46 bien, monsieur, je vous remercie, ce n'est pas la première fois.
00:37:48 Et à chaque fois que ça a lieu, on se dit
00:37:50 "Oh là là, c'est pas bien, il faut
00:37:52 faire quelque chose pour l'hôpital". Mais en fait, on ne fait
00:37:54 rien. Donc là, maintenant, il va y avoir
00:37:56 quelques litanies politiques. On va tous
00:37:58 dénoncer
00:38:00 et vraiment
00:38:02 avoir une pensée
00:38:04 pour les collègues de ce monsieur et sa
00:38:06 famille. Mais fondamentalement,
00:38:08 ça peut très bien recommencer. Il est certain
00:38:10 que... Alors, je ne connais pas les détails de l'histoire
00:38:12 donc mon propos sera assez prudent.
00:38:14 Mais il est certain que d'une manière
00:38:16 générale, les délais d'attente dans les services
00:38:18 d'urgence, s'ils suivent 10 heures par manque
00:38:20 de personnel ou par manque de lit en aval,
00:38:22 c'est-à-dire l'impossibilité de transférer
00:38:24 des malades parce qu'on en a fait un mien, comment
00:38:26 voulez-vous que des gens un peu fragiles
00:38:28 ou instables ne pètent pas les plombs ?
00:38:30 C'est évident. Donc moi, je vais vous dire un truc. Compte
00:38:32 tenu de ce que je sais de la difficulté des
00:38:34 services d'urgence, il y a des gens qui sont refoulés à
00:38:36 l'entrée des services parce qu'il n'y a pas de médecin.
00:38:38 Il y en a d'autres qui sont obligés de faire 80 km.
00:38:40 Je suis même surpris que ça n'arrive pas plus souvent.
00:38:42 On a beaucoup de chance. Et là,
00:38:44 c'est quoi la réponse à cela ? D'abord,
00:38:46 il faut sacraliser les soignants. Et
00:38:48 je vous assure que dans la bouche du ministre de la Santé
00:38:50 ou de Gabriel Attal ou même d'Emmanuel Macron,
00:38:52 j'attends toujours, depuis que le
00:38:54 Covid était il y a très longtemps... Vous savez, quand
00:38:56 les soignants sont évoqués, c'est
00:38:58 toujours culpabilisant. C'est toujours
00:39:00 de leur faute. Donc d'abord, il faut sacraliser la profession.
00:39:02 Il faut garantir la sécurité. Mais
00:39:04 vous savez, je vais vous dire, la meilleure sécurité qu'on
00:39:06 peut offrir à des soignants, c'est qu'ils soient en nombre dans
00:39:08 les hôpitaux. Et vous voyez, il y a un sénateur, Bernard
00:39:10 Jomier, qui a un projet de loi tout près, qui doit
00:39:12 discuter à l'Assemblée nationale, qui a déjà été voté au Sénat
00:39:14 pour augmenter les effectifs dans les hôpitaux.
00:39:16 Mais ça, évidemment, on n'en parle pas. On vous parle
00:39:18 d'une taxe lapin. Et en fait, cette taxe lapin,
00:39:20 on nous l'a balancée dans la tronche comme ça un week-end.
00:39:22 Tout le monde se débat là-dessus et tout le monde donne son avis.
00:39:24 Mais ce n'est pas ça qui va révolutionner
00:39:26 le système de soins. C'est une
00:39:28 loi de programmation et d'augmenter les effectifs dans les hôpitaux.
00:39:30 Et ça, ce n'est pas fait, ce n'est pas annoncé.
00:39:32 Donc pour moi, Gabriel Attal, il a tout faux.
00:39:34 Je suis très en colère.
00:39:36 Merci Arnaud Chiche. Merci de votre témoignage.
00:39:38 Témoignage très clair. On l'a
00:39:40 compris et déterminé en effet. Et merci
00:39:42 pour la réaction également aussi sur cette agression
00:39:44 violente contre un soignant,
00:39:46 un personnel soignant, avec deux patients
00:39:48 à l'hôpital de Chaland en Vendée.
00:39:50 Des accompagnants en tout cas qui ont agressé
00:39:52 ce brancardier. Et ça nous renvoie
00:39:54 évidemment, Maddy Seydi,
00:39:56 à ce que l'on vit depuis plusieurs jours dans notre société.
00:39:58 Avec ces passages à tabac,
00:40:00 ces agressions.
00:40:02 Ça nous renvoie évidemment à ce qui s'est passé à
00:40:04 Viry-Châtillon, ce qui s'est passé aussi à Montpellier,
00:40:06 chez les jeunes, dans le
00:40:08 cadre de l'école ou à l'extérieur de l'école.
00:40:10 Là, cela touche maintenant le personnel
00:40:12 hospitalier. C'est-à-dire que
00:40:14 notre société bascule dans une espèce d'orange
00:40:16 mécanique, pour faire référence
00:40:18 au roman et au film,
00:40:20 qui est particulièrement inquiétante.
00:40:22 Qui est inquiétante parce que ça fait longtemps
00:40:24 que ça dure. C'est une espèce d'escalade.
00:40:26 Ce qu'on voit dans les écoles, moi quand j'étais au collège,
00:40:28 il y avait déjà ce type de violence.
00:40:30 J'étais à l'école en banlieue, il y avait déjà ces
00:40:32 petites bagarres, mais c'était pas comme ça.
00:40:34 C'était "je t'attends à la sortie, je vais te casser la figure".
00:40:36 Et c'était parfois une petite claque, on se tirait
00:40:38 les cheveux et c'était terminé.
00:40:40 Et ça fait quelques années que
00:40:42 les politiques le dénoncent, les gens le constatent,
00:40:44 le milieu associatif le constate.
00:40:46 Et malheureusement, c'est toujours la même chose.
00:40:48 Tout le monde est ému devant ces
00:40:50 situations, tout le monde dénonce
00:40:52 l'indécible.
00:40:54 Et malheureusement, on repart
00:40:56 à zéro comme si rien n'était.
00:40:58 On l'a vu notamment à Montpellier,
00:41:00 où les parents de la gamine
00:41:02 ont été très courageux
00:41:04 au départ en dénonçant
00:41:06 ceux dont étaient victimes,
00:41:08 leur fille et leur petite-fille.
00:41:10 Et 48 heures après, c'était plus
00:41:12 tellement la même version, parce qu'au départ
00:41:14 c'était une gamine à laquelle
00:41:16 on contestait sa volonté de faire famille,
00:41:18 d'être européenne,
00:41:20 d'assumer ce qu'elle est.
00:41:22 Et finalement, ce côté religieux
00:41:24 a tout de suite disparu. Et là, c'est là
00:41:26 où je pense que les politiques ont une vraie responsabilité,
00:41:28 mais pas que les parents également,
00:41:30 parce qu'on voit très peu les parents en réalité.
00:41:32 Et tout le monde remet la faute
00:41:34 sur l'école. Alors certes, l'école a une responsabilité,
00:41:36 mais il faut savoir que l'école,
00:41:38 son job, c'est l'instruction, c'est pas l'éducation.
00:41:40 Et aucun parent n'en parle.
00:41:42 Et ça, je pense qu'à un moment, il faut le rappeler.
00:41:44 Les parents ont une vraie responsabilité,
00:41:46 les enfants mineurs sont sous la responsabilité
00:41:48 de les parents. Et à un moment,
00:41:50 il faut une vraie justice, il faut réformer aussi
00:41:52 la justice des mineurs.
00:41:54 Ça fait 15 ans qu'on en parle, il faut réformer
00:41:56 cette ordonnance de
00:41:58 45 qui régit la délinquance
00:42:00 des mineurs. Un délinquant d'aujourd'hui,
00:42:02 c'est pas un délinquant de 1939.
00:42:04 Et à un moment, je crois qu'il faut un vrai courage politique
00:42:06 pour faire les choses.
00:42:08 - Alors, les choses peut-être se feront-elles,
00:42:10 ça prendra peut-être du temps, mais Karim Amrik forçait
00:42:12 de constater pour revenir à cette affaire
00:42:14 du brancardier agressé, qu'en termes
00:42:16 d'éducation, ceux qui l'ont prise à partie
00:42:18 et qui l'ont passée à tabac sont plutôt
00:42:20 mal éduqués, c'est le moins que l'on puisse dire.
00:42:22 C'est quelque chose qui,
00:42:24 malheureusement, est récurrent désormais,
00:42:26 que ce soit des élèves dans le cadre
00:42:28 du collège, que ce soit les policiers
00:42:30 aussi qui, dans certains quartiers, sont agressés.
00:42:32 Et là, maintenant, donc, des brancardiers,
00:42:34 alors pour une raison que l'on ignore, ce n'est peut-être pas pour le délai
00:42:36 d'attente, mais en tout cas, on n'attaque pas
00:42:38 dans le cadre du service des urgences,
00:42:40 et on ne le passe pas à tabac, un
00:42:42 brancardier, c'est ça qui paraît innommable.
00:42:44 - Quelqu'un qui fait tout simplement son travail,
00:42:46 moi je trouve ça consternant, révoltant
00:42:48 de voir une sorte de banalisation du passage
00:42:50 à l'acte violent dans toutes
00:42:52 sortes de situations, et avec
00:42:54 des acteurs, disons, de plus en plus
00:42:56 jeunes. Donc oui,
00:42:58 cet aspect d'éducation,
00:43:00 il y a vraiment un manquement quelque part, il arrive à un moment
00:43:02 donné où cette espèce de digue
00:43:04 morale, cette digue de civisme
00:43:06 de base, de ne pas agresser
00:43:08 l'autre, bien ça a complètement cédé.
00:43:10 Alors oui, je pense qu'il ne faut pas
00:43:12 avoir peur de le dire, ce tabou,
00:43:14 il y a une éducation qui ne se fait pas,
00:43:16 il arrive à un moment donné où le message
00:43:18 ne passe pas, ce n'est pas normal.
00:43:20 Ensuite, oui, ça s'étend, maintenant,
00:43:22 on parle de quelqu'un, je veux dire,
00:43:24 un employé, un brancardier qui fait
00:43:26 son travail, on a
00:43:28 l'impression vraiment que cette,
00:43:30 je ne sais pas, cette frustration
00:43:32 ou même cette jouissance de certains,
00:43:34 je ne connais pas particulièrement cette histoire,
00:43:36 mais si on regarde le nombre d'histoires
00:43:38 qui se multiplient, bien
00:43:40 manifestement, pour certains, il y a une sorte de jouissance
00:43:42 à aller dans l'extrême violence
00:43:44 et la preuve étant aussi
00:43:46 qu'on voit certains jeunes, si on parle de délinquance,
00:43:48 certains jeunes qui vont même filmer
00:43:50 les scènes comme si c'était un trophée
00:43:52 de chasse de montrer quelqu'un qui est par terre.
00:43:54 - C'est souvent prémédité pour être filmé, en effet.
00:43:56 Je ne sais pas si c'est le cas du brancardier, mais en effet,
00:43:58 de plus en plus chez les jeunes, ça se produit.
00:44:00 - Oui, c'est ça. Donc moi, je parle de ce phénomène
00:44:02 un peu d'hyperviolence qu'on constate un petit peu partout
00:44:04 et donc de brandir ça
00:44:06 comme trophée de chasse,
00:44:08 de montrer finalement sa victime
00:44:10 et de s'en réjouir.
00:44:12 Donc non, c'est absolument concernant,
00:44:14 mais il faut dire aussi, et ça vient après
00:44:16 avec toute la question des sanctions judiciaires...
00:44:18 - Oui, la punité, absolument.
00:44:20 - Voilà, c'est ça, la punité.
00:44:22 Et est-ce qu'on réussit,
00:44:24 par exemple, à la première offense,
00:44:26 deuxième offense, parce que c'est ça,
00:44:28 il y a une répétition de casser,
00:44:30 de briser ce cycle de la violence
00:44:32 auprès des jeunes, manifestement, il y a quelque chose
00:44:34 qui ne va pas dans notre gestion
00:44:36 des actes de la délinquance.
00:44:38 - L'impunité et avoir l'impression, dans le cadre
00:44:40 de cette agression à l'hôpital en Vendée,
00:44:42 tout simplement, d'avoir droit à un service
00:44:44 et donc si ça ne va pas assez vite,
00:44:46 ou si on vous parle mal, ou s'il n'y a pas
00:44:48 d'urgence,
00:44:50 parce qu'il y a un engorgement, en effet,
00:44:52 des services à disposition
00:44:54 du patient ou de la patiente que vous accompagnez,
00:44:56 on en vient en main,
00:44:58 voilà ce qui se passe avec ce
00:45:00 brancardier qui a été grièvement blessé, il faut le préciser.
00:45:02 Apparemment, il aurait été
00:45:04 passé à tabac juste à l'extérieur
00:45:06 de l'hôpital, donc peut-être, Jean-Michel
00:45:08 Decaze est sur place pour CNews, mais peut-être
00:45:10 qu'il a été attendu par ces personnes, qu'il y a eu un échange,
00:45:12 mais force est de constater, évidemment,
00:45:14 que la situation est en train de s'envenimer
00:45:16 un petit peu partout. Une pause, et on se retrouve
00:45:18 avec nos invités pour encore d'autres débats
00:45:20 et le décryptage de l'information.
00:45:22 A tout de suite sur CNews.
00:45:26 Retour sur le plateau de 180 minutes
00:45:28 Info Weekend avec nos invités, Maddy Seydi,
00:45:30 Karima Bric, Alice Cordier
00:45:32 nous a rejoints. Je vous salue, bonjour et
00:45:34 bienvenue, toujours avec Elodie Huchère également du
00:45:36 service politique de CNews. Et le point sur
00:45:38 l'information. Isabelle Piboulot.
00:45:40 En Vendée, un brancardier
00:45:42 est en soins intensifs. Il a été
00:45:44 passé à tabac hier par un
00:45:46 individu qui accompagnait deux patients à
00:45:48 l'hôpital de Chaland. L'agresseur a
00:45:50 pris la fuite en laissant la victime au sol
00:45:52 et inconsciente. Le service des urgences
00:45:54 a ensuite été fermé pendant plusieurs heures.
00:45:56 Sur X, le ministre délégué à la
00:45:58 santé a dénoncé un acte odieux
00:46:00 et lâche. Aucune violence
00:46:02 envers le personnel soignant ne peut
00:46:04 être tolérée, a-t-il déclaré.
00:46:06 Après la mort
00:46:08 de Shemseedine Naviri Chatillon,
00:46:10 cinq gards d'avion d'été
00:46:12 prolongés. Elles concernent quatre
00:46:14 mineurs et un individu de 20 ans.
00:46:16 L'adolescent de 15 ans a succombé
00:46:18 à ses blessures vendredi. La veille,
00:46:20 il avait été passé à tabac. À la sortie
00:46:22 de son collège, on va retrouver
00:46:24 en direct Solène Boullant et Charles
00:46:26 Bagé. Bonjour à tous les deux.
00:46:28 Solène, une cellule d'écoute
00:46:30 a été ouverte à la MJC
00:46:32 de la commune.
00:46:34 Effectivement,
00:46:36 nous sommes donc devant cette cellule avec
00:46:38 Monsieur le maire, le maire de Viry-Chatillon,
00:46:40 Jean-Marie Villain. Merci d'être avec nous.
00:46:42 Une première question, pourquoi vous avez
00:46:44 décidé de mettre cette cellule en place ?
00:46:46 C'était important après
00:46:48 l'arrivée des vacances
00:46:50 puisque vous savez que le drame s'est déroulé
00:46:52 justement juste avant
00:46:54 ses vacances scolaires.
00:46:56 Donc c'était important de pouvoir poursuivre
00:46:58 cette mise à disposition,
00:47:00 cette cellule d'écoute, parce que c'est surtout un lieu d'écoute
00:47:02 pour que toutes les personnes,
00:47:04 que ce soit les élèves, les enseignants
00:47:06 ou même les familles, parce que
00:47:08 il y a beaucoup de voisins, d'amis
00:47:10 qui habitent ici,
00:47:12 au Côteau de l'Orge. C'est important qu'on puisse
00:47:14 exorciser un peu cette
00:47:16 violence qui est sortie,
00:47:18 cette incompréhension de tout le monde.
00:47:20 Donc c'est important qu'on la mette à disposition de tout le monde.
00:47:22 Jusqu'à quand est-ce qu'elle va rester en place ?
00:47:24 Il y a plusieurs psychologues, c'est ça ?
00:47:26 Il y a plusieurs psychologues qui vont venir, alors pas forcément tous les jours,
00:47:28 parce que c'est une organisation qu'on a mis
00:47:30 et qui essaye de répondre au mieux
00:47:32 à cette demande. Ça va dépendre du nombre de personnes
00:47:34 qui vont venir également. Par contre, tous les jours
00:47:36 la MJC sera ouverte
00:47:38 avec à minima
00:47:40 les animateurs des associations de prévention spécialisées,
00:47:42 des gens qui sont
00:47:44 en capacité justement et qui sont capables
00:47:46 d'être à l'écoute des personnes,
00:47:48 des gens de la MJC, des gens du service jeunesse
00:47:50 de la ville qui pourront ainsi participer
00:47:52 de cette écoute. Merci monsieur le maire d'avoir été avec nous.
00:47:54 Merci à vous
00:47:56 Solène Boullant et Charles Bagé
00:47:58 qui vous accompagnent.
00:48:00 En août 2022, à Cannes,
00:48:02 le témoignage d'Angèle Haouin
00:48:04 avait ému la France. Cette retraitée
00:48:06 de 89 ans avait été agressée
00:48:08 par un adolescent de 14 ans.
00:48:10 Deux autres lui avaient volé son sac à main
00:48:12 dans la nuit de mercredi à jeudi.
00:48:14 Un de ces agresseurs, déjà
00:48:16 condamné par le tribunal pour enfant
00:48:18 de grâce, a été interpellé
00:48:20 en possession de drogue.
00:48:22 Le maire de Cannes regrette une impunité
00:48:24 chez les mineurs délinquants et demande
00:48:26 une adaptation du code pénal.
00:48:28 De plus en plus de villes
00:48:30 en France sont gangrénées par
00:48:32 les violences et les trafics de stupéfiants.
00:48:34 Désormais, les dealers font partie
00:48:36 intégrante du quotidien, notamment
00:48:38 des jeunes, un fléau dénoncé
00:48:40 de tous et qui inquiète. On voit cela avec
00:48:42 Marie-Anne Fontenot.
00:48:44 C'était à Cavaillon, en juillet dernier,
00:48:46 les dealers organisaient la vie associative
00:48:48 de leur quartier. Jeux
00:48:50 et repas proposés à la population.
00:48:52 Un phénomène qui se répète.
00:48:54 Et des méthodes empruntées à d'autres grands trafiquants.
00:48:56 C'est ce que faisait Al Capone
00:48:58 finalement, il achetait la paix sociale et
00:49:00 il parrainait, on va dire, les associations,
00:49:02 les quartiers, il achetait la confiance
00:49:04 et il devenait le sauveur. C'est ce que tentent de faire
00:49:06 bien sûr certains dealers dans des quartiers, en achetant
00:49:08 la paix sociale à leur niveau,
00:49:10 en faisant des cadeaux,
00:49:12 en offrant beaucoup de choses. Et là, notre travail
00:49:14 bien sûr, c'est bien montrer que la République,
00:49:16 ce n'est pas les dealers, ce n'est pas les trafiquants.
00:49:18 Mais les trafiquants font
00:49:20 tout pour gagner la confiance des populations.
00:49:22 En partie, car certaines associations
00:49:24 de quartiers ne font pas ce travail.
00:49:26 Si ces grandes structures
00:49:28 qui sont implantées depuis des années
00:49:30 dans nos quartiers et
00:49:32 qui touchent un financement énorme
00:49:34 des pouvoirs publics, ne font plus
00:49:36 ce réel travail de terrain, d'autres
00:49:38 en train de le relayer. Et au risque
00:49:40 que ce soit des trafiquants.
00:49:42 Ne pas laisser gouverner les dealers et retrouver
00:49:44 la confiance des jeunes populations.
00:49:46 Une partie a déjà commencé,
00:49:48 avec les nombreuses opérations Place Nette.
00:49:50 Dans le cadre d'une
00:49:52 mission de l'Union européenne,
00:49:54 près de 600 soldats ukrainiens ont été
00:49:56 formés en Pologne par des militaires
00:49:58 français. 200 instructeurs
00:50:00 se relaient depuis février 2023
00:50:02 dans une base tenue secrète
00:50:04 au programme exercice de combat
00:50:06 et simulation de guerre de tranchée
00:50:08 les précisions de Dunia Tengour.
00:50:10 La section rouge
00:50:12 va progresser et venir
00:50:14 se mettre en place.
00:50:16 Les soldats ukrainiens écoutent
00:50:18 attentivement les dernières directives
00:50:20 des instructeurs français venus
00:50:22 leur offrir une formation militaire intensive.
00:50:24 Objectif, les préparer
00:50:28 au mieux à combattre l'ennemi.
00:50:30 Il s'agit vraiment de former des soldats ukrainiens
00:50:32 qui peu de temps après être
00:50:34 sortis de cette formation
00:50:36 seront engagés sur la ligne
00:50:38 de contact, sur le front peut-être
00:50:40 et potentiellement seront amenés à combattre
00:50:42 voire à mourir. Avancer vite
00:50:44 tout en sachant se protéger
00:50:46 dans des lignes fortifiées.
00:50:48 Pour le capitaine Julien, commandant
00:50:50 des forces armées françaises, il s'agit
00:50:52 avant tout d'apporter une expertise
00:50:54 et un savoir-faire
00:50:56 dans le domaine. On est vraiment
00:50:58 dans le partenariat, dans l'échange
00:51:00 et on est face à un frère d'armes
00:51:02 qu'on souhaite amener au plus haut niveau
00:51:04 pour demain pouvoir très rapidement affronter
00:51:06 les difficultés qu'ils rencontreront sur le front.
00:51:08 Cette formation intervient
00:51:10 au moment où l'Ukraine fait face
00:51:12 à un cruel manque d'effectifs.
00:51:14 Le président Volodymyr Zelensky
00:51:16 vient récemment d'abaisser l'âge de la
00:51:18 mobilisation militaire de 27
00:51:20 à 25 ans.
00:51:22 Et puis dans le reste de l'actualité,
00:51:24 le marathon de Paris s'est tenu
00:51:26 ce matin, 42 km
00:51:28 195 sous la grisaille de la
00:51:30 capitale qui n'ont pas découragé
00:51:32 les 54 000 coureurs
00:51:34 lors de cette 47e édition.
00:51:36 Les Éthiopiens ont brillé tant
00:51:38 chez les hommes que chez les femmes.
00:51:40 Premier côté français, Adrien
00:51:42 Toukas a bouclé la course en 2h17
00:51:44 et 6 secondes. Écoutez
00:51:46 sa réaction à chaud.
00:51:48 Super ambiance, merci
00:51:50 au public. Franchement sans eux, ça ne serait
00:51:52 pas possible parce qu'ils m'ont donné des coups de pouce, ils m'ont
00:51:54 encouragé. C'est magique.
00:51:56 Voilà, Paris, niveau ambiance,
00:51:58 c'est top. Merci beaucoup.
00:52:00 Et c'est également son marathon,
00:52:02 180 minutes Info Weekend se poursuit
00:52:04 avec vous Lionel. Mais toujours en tête
00:52:06 avec vous Isabelle Piblot pour ce marathon que
00:52:08 vous ferez le marathon de Paris, vous me l'avez promis,
00:52:10 l'année prochaine. Le semi-marathon.
00:52:12 On va commencer doucement.
00:52:14 21 km c'est déjà beaucoup.
00:52:16 A tout à l'heure. Pour l'information Isabelle Piblot,
00:52:18 on se retrouve dans quelques instants avec nos invités
00:52:20 pour évoquer notamment le sondage
00:52:22 CSA pour CNews sur les enjeux
00:52:24 prioritaires des Français dans le cadre de la
00:52:26 campagne des Européennes. Entre autres
00:52:28 choses. A tout de suite.
00:52:30 Toujours en direct sur le plateau de CNews,
00:52:36 180 minutes Info Weekend avec nos
00:52:38 invités Karim Abrik, Madi Seydi,
00:52:40 Alice Cordier et Lodi Houchard du
00:52:42 service politique. Nous évoquons la politique et les
00:52:44 élections européennes en effet, puisqu'à trois mois maintenant
00:52:46 de ces élections, l'institut CSA
00:52:48 a publié un sondage
00:52:50 mené pour CNews, Europe 1
00:52:52 et le JDD sur les enjeux prioritaires
00:52:54 de cette campagne. Et au total, vous le voyez,
00:52:56 38% des Français considèrent
00:52:58 le pouvoir d'achat comme une priorité devant
00:53:00 l'immigration et
00:53:02 l'environnement. Est-ce que, avant qu'on
00:53:04 décortique ce sondage, Lodi Houchard,
00:53:06 cela fait le jeu d'un parti ou d'un
00:53:08 candidat en particulier ? Est-ce que cela
00:53:10 a peu inspiré éventuellement
00:53:12 une candidature ? Oui, parce que
00:53:14 d'ailleurs ces sondages avec le pouvoir d'achat
00:53:16 en tête, ça fait un moment et celle
00:53:18 qui l'avait bien compris pendant la présidentielle et qui
00:53:20 le comprend aussi pour les Européennes,
00:53:22 c'est Marine Le Pen et plus largement le Rassemblement National
00:53:24 puisque Marine Le Pen avait fait
00:53:26 comme thème principal de sa campagne
00:53:28 lors de la dernière présidentielle, le pouvoir d'achat
00:53:30 et c'est vrai que les autres candidats en parlaient
00:53:32 forcément, mais en le mettant peut-être moins
00:53:34 en avant ou moins frontalement.
00:53:36 Donc forcément, ça aide. Dans ce sondage,
00:53:38 on voit aussi l'immigration et l'environnement. Alors l'environnement,
00:53:40 c'est un item un peu particulier parce qu'on a
00:53:42 à la fois, on peut se dire, les personnes qui ont
00:53:44 tendance à voter plutôt côté écolo,
00:53:46 à être assez citadins, à avoir l'inquiétude
00:53:48 de l'environnement. C'est vrai, mais pas que. On voit
00:53:50 aussi dans les sondages que maintenant, tous ceux par exemple
00:53:52 qui ont pu être touchés par des inondations,
00:53:54 des incendies, ce genre d'événements qui les a touchés
00:53:56 de près, par exemple dans le Pas-de-Calais, on va voir
00:53:58 des gens qui font monter cet item
00:54:00 de l'environnement parce qu'ils ne se sentaient pas forcément
00:54:02 concernés par exemple par le changement climatique
00:54:04 et quand ça arrive dans une région,
00:54:06 ça impacte et donc forcément,
00:54:08 le pouvoir d'achat et l'immigration, c'est ceux qui parlent le plus
00:54:10 aux classes populaires, moyennes
00:54:12 et à ceux qui se sentent menacés par l'immigration.
00:54:14 Donc ça aide plutôt la droite, d'autant plus
00:54:16 que du côté de Renaissance, malheureusement,
00:54:18 le pouvoir d'achat, c'est un reproche qu'on fait beaucoup
00:54:20 au gouvernement de ne pas réussir à maintenir
00:54:22 autant que les Français le voudraient leur pouvoir d'achat.
00:54:24 - Alice Cordier, avez-vous le sentiment
00:54:26 que les partis politiques, quels qu'ils soient d'ailleurs,
00:54:28 communiquent et militent
00:54:30 dans ce cadre-là
00:54:32 du pouvoir d'achat pour répondre
00:54:34 aux attentes des Français ? - Il est évident
00:54:36 que les partis tels que le Rassemblement
00:54:38 National ont fait une campagne
00:54:40 qui est plutôt encourageante
00:54:42 pour eux, notamment sur les Européennes,
00:54:44 puisqu'il y a des thèmes qu'on retrouve, il y a la question
00:54:46 évidemment du pouvoir d'achat qu'ils ont pris à bras-le-corps,
00:54:48 mais on voit que l'immigration et l'insécurité
00:54:50 sont dans le top, là aussi,
00:54:52 des thèmes...
00:54:54 - L'immigration est sur le podium, vous avez raison.
00:54:56 - L'immigration et l'insécurité arrivent en quatrième.
00:54:58 - L'immigration et l'écologie sont
00:55:00 au même niveau et l'insécurité en
00:55:02 troisième. Et c'est juste
00:55:04 que c'est au niveau des âges
00:55:06 que ça ne touche pas tout à fait les mêmes personnes. Les plus de 65 ans
00:55:08 sont généralement plutôt sur les questions
00:55:10 immigration et insécurité, les plus jeunes sur
00:55:12 la question de l'écologie, et
00:55:14 concernant le pouvoir d'achat, c'est plutôt les 25-34
00:55:16 qui l'ont mis en tout cas en priorité.
00:55:18 Donc là on voit que le Rassemblement National
00:55:20 touche là aussi et les plus jeunes
00:55:22 mais aussi des populations plus âgées sur la
00:55:24 question migratoire. Donc c'est quelque chose qui est très important
00:55:26 en tout cas. Et
00:55:28 la question aussi qu'on peut se poser, c'est
00:55:30 qu'on entend beaucoup le gouvernement en effet faire une
00:55:32 campagne européenne contre
00:55:34 le Rassemblement National, mais on est
00:55:36 incapable de trouver les propositions aussi qu'ils peuvent
00:55:38 faire par rapport à ça. On a l'impression qu'ils sont
00:55:40 contre un parti qui est en train d'exploser.
00:55:42 - Et il est vrai, Karim Amroui, que l'immigration
00:55:44 depuis quelque temps, et on le voit avec ce sondage
00:55:46 et dans le cadre des élections européennes,
00:55:48 est un sujet de présélection
00:55:50 des Français et un sujet éminemment politique
00:55:52 désormais. On avait l'impression qu'il fallait
00:55:54 se pinceler le nez il y a encore quelque temps,
00:55:56 or ce n'est plus le cas aujourd'hui. Cela fait partie
00:55:58 du quotidien avec ces répercussions
00:56:00 des Français. - Tout à fait. Et puis quand on
00:56:02 regarde quand même ce sondage,
00:56:04 on parle, bon, évidemment c'est pour les élections
00:56:06 européennes, donc on voit que c'est un enjeu, c'est
00:56:08 un signal aussi qu'on envoie en disant
00:56:10 bien c'est lié tout ça
00:56:12 à différents pays aussi, à comment
00:56:14 on aborde cette question-là justement
00:56:16 sur les frontières et tout ça.
00:56:18 Et c'est un message qu'on veut aussi envoyer
00:56:20 à Bruxelles, vous voyez.
00:56:22 Donc ce n'est pas juste un enjeu.
00:56:24 Donc il y a un message évidemment qui est envoyé
00:56:26 aux politiques français comme tel, mais je pense que c'est
00:56:28 beaucoup plus large et on voit que c'est
00:56:30 une vraie préoccupation des
00:56:32 Français. Quand on regarde le pouvoir d'achat
00:56:34 numéro un, c'est à dire
00:56:36 l'immédiateté, c'est-à-dire qu'en premier lieu
00:56:38 on est sûr que les Français se disent est-ce que je vais
00:56:40 être capable de payer mes factures à la fin du mois?
00:56:42 Il y a un vrai enjeu.
00:56:44 On sait qu'il y a un contexte mondial
00:56:46 actuellement en plus qui fait en sorte
00:56:48 que ce soit avec l'inflation,
00:56:50 les prix de l'énergie et tout ça.
00:56:52 On a vu quand même concrètement
00:56:54 avec aussi
00:56:56 ce qu'on a vu avec les agriculteurs notamment,
00:56:58 c'était quand même cette
00:57:00 démonstration aussi de désarroi.
00:57:02 On a vu avec la réforme des retraites,
00:57:04 les Français qui sont descendus dans la rue.
00:57:06 Il y a eu une urgence aussi comme telle
00:57:08 de dire on a l'impression quand même qu'on peut aller
00:57:10 vers une paupérisation.
00:57:12 Et oui, l'immigration,
00:57:14 il y a aussi environnement, insécurité.
00:57:16 On voit ce qui est au coeur
00:57:18 des préoccupations des Français.
00:57:20 Et pour l'environnement, c'est vrai aussi que c'est une cause
00:57:22 je pense qui touche beaucoup
00:57:24 de la jeune génération aussi,
00:57:26 beaucoup, qui sont très préoccupées.
00:57:28 - Il y a eu une prise de conscience?
00:57:30 - Il y a une véritable prise de conscience et je rappelle encore une fois,
00:57:32 c'est un sondage pour les élections européennes,
00:57:34 c'est encore une fois plus large
00:57:36 de mobilisation aussi qui est demandée.
00:57:38 - Le fait, Madi, ça y dit,
00:57:40 que l'immigration soit en troisième position
00:57:42 et l'insécurité en quatrième,
00:57:44 est-ce que vous y voyez un lien?
00:57:46 Est-ce que vous établissez un lien entre l'immigration et l'insécurité?
00:57:48 - Je ne sais pas s'il y a un lien direct
00:57:50 entre l'immigration et l'insécurité.
00:57:52 Néanmoins, je pense que
00:57:54 tout ce qui s'est passé dernièrement avec
00:57:56 tous ces migrants
00:57:58 qui débarquent
00:58:00 sur nos plages françaises,
00:58:02 tout ce quotidien autour de l'insécurité,
00:58:04 d'agression, de viols,
00:58:06 je crois qu'on peut,
00:58:08 en tout cas certains peuvent voir un lien
00:58:10 entre les deux.
00:58:12 Et ce n'est pas surprenant parce qu'aujourd'hui
00:58:14 la question européenne est au centre,
00:58:16 la question de la souveraineté des États est au centre
00:58:18 mais on a bien compris qu'aujourd'hui,
00:58:20 sur la question de l'immigration,
00:58:22 les États ont quelque part les mains liées
00:58:24 et n'ont plus la même liberté.
00:58:26 Donc moi je ne suis pas du tout surprise que la question de l'immigration
00:58:28 arrive en tête sur un scrutin
00:58:30 comme celui des européennes
00:58:32 mais également la question
00:58:34 de la sécurité ou de l'insécurité d'ailleurs.
00:58:36 Ce n'est pas surprenant
00:58:38 parce que quelque part, on l'a vu depuis quelques années,
00:58:40 on a pas mal de problèmes
00:58:42 avec les migrants, les questions d'insécurité
00:58:44 et c'est un vrai enjeu aujourd'hui.
00:58:46 L'Europe doit agir
00:58:48 au niveau local, en France on doit agir aussi.
00:58:50 Mais en tout cas il y a ce lien
00:58:52 qui quelque part est malsain
00:58:54 que moi je n'ai pas envie de faire
00:58:56 entre l'immigration et l'insécurité
00:58:58 ou l'absence de sécurité
00:59:00 mais force est de constater que malheureusement
00:59:02 avec les vagues de migration qui sont entrées
00:59:04 on a malheureusement
00:59:06 un lien qui se fait.
00:59:08 C'est un constat que Gérald Darmanin avait fait il y a déjà quelques mois
00:59:10 également et dont on peut parler tout à fait
00:59:12 librement. On évoquera tout à l'heure dans le cadre
00:59:14 européen d'ailleurs le pacte asile et
00:59:16 migration qui va être
00:59:18 voté et réformé très vraisemblablement
00:59:20 dans les prochains jours mais peut-être
00:59:22 votre sentiment Alice Cordier sur ce lien
00:59:24 qui peut être fait par rapport au classement et ce sondage
00:59:26 qu'il vaut ce qu'il vaut en effet
00:59:28 mais sur le classement et les préoccupations
00:59:30 entre l'immigration et l'insécurité
00:59:32 pour les français. En tout cas
00:59:34 ce qui est sûr c'est qu'on a le ministère de l'Intérieur
00:59:36 qui nous a apporté un certain nombre de chiffres qui vont
00:59:38 en ce sens et qui font un lien et Gérald Darmanin
00:59:40 a fini aussi par le reconnaître
00:59:42 qu'il y avait un
00:59:44 la question migratoire amène la question
00:59:46 de l'insécurité aussi bien sur les
00:59:48 violences sexuelles, on sait qu'à Paris 63%
00:59:50 des agressions à des transports sont le fait d'étrangers
00:59:52 par exemple mais aussi sur la question
00:59:54 des vols, des vols avec violences
00:59:56 mais aussi sur la question
00:59:58 des meurtres donc oui il y a un lien
01:00:00 qui est réel. Maintenant
01:00:02 la question et peut-être aussi
01:00:04 de ces élections va être la question de la souveraineté
01:00:06 on sait par exemple que sur la question
01:00:08 migratoire il y a énormément de
01:00:10 pays autres que la France où les partis d'extrême droite
01:00:12 quand une politique rigoriste sur la question migratoire
01:00:14 sont en train d'exploser, je pense à l'AfD en Allemagne
01:00:16 par exemple simplement
01:00:18 et la question du pouvoir d'achat
01:00:20 on a beaucoup parlé aussi de l'agriculture
01:00:22 qui avait pied et main lié
01:00:24 avec la politique
01:00:26 de Bruxelles mais là aussi
01:00:28 la question du pouvoir d'achat est aussi intimement
01:00:30 liée. Quand on a
01:00:32 une impossibilité d'acheter du fait
01:00:34 français parce qu'il y a
01:00:36 des conditions extrêmement strictes et qu'il y a
01:00:38 la concurrence déloyale
01:00:40 il est évident qu'il y a un lien
01:00:42 direct. Que ce soit sur la question de l'immigration
01:00:44 ou sur la question aussi du pouvoir d'achat
01:00:46 moi je vois un lien aussi sur la question de la souveraineté
01:00:48 qu'énormément de pays ont l'air de
01:00:50 faire remonter. La souveraineté, on l'y a avec
01:00:52 l'immigration, on en parle puisque l'immigration
01:00:54 en effet est sur le podium des priorités des français
01:00:56 ça nous amène à parler du pacte asile et
01:00:58 migration avec deux points de vue
01:01:00 différents dans les colonnes du JDD ce matin
01:01:02 Valérie Ayé et Jordane Bardella
01:01:04 qui se sont exprimés. Mathilde
01:01:06 Imaniez nous dit tout.
01:01:08 Un pacte annoncé
01:01:10 comme un nouveau départ pour réformer la politique
01:01:12 d'accueil en Europe divise
01:01:14 les partis politiques. En pleine course
01:01:16 aux élections européennes, Jordane Bardella
01:01:18 continue de tenir tête à ce projet de loi
01:01:20 Il illustre clairement les deux principales
01:01:22 visions qui s'affrontent actuellement
01:01:24 sur la manière de gérer le défi migratoire
01:01:26 d'une part l'Europe de Macron
01:01:28 et de l'autre l'Europe des Nations
01:01:30 que nous prenons aux côtés de Marine Le Pen
01:01:32 Pour Valérie Ayé, tête de l'ISR
01:01:34 aux européennes, ce pacte
01:01:36 permettra de contrôler l'immigration irrégulière
01:01:38 en trois principes, fermeté
01:01:40 efficacité, humanité
01:01:42 Nous allons pouvoir mettre en place le screening
01:01:44 le filtrage, c'est à dire que
01:01:46 toutes les personnes qui arriveront
01:01:48 et qui prétendront au droit d'asile seront soumises
01:01:50 à un contrôle d'identité, à un relevé
01:01:52 d'empreinte, à des contrôles de sécurité
01:01:54 des contrôles sanitaires
01:01:56 Des mesures pas suffisantes pour le Rassemblement
01:01:58 national. Les quelques
01:02:00 mesures présentées comme des dispositifs
01:02:02 de fermeté, en particulier celles
01:02:04 liées au filtrage et à la gestion de
01:02:06 RODAC, visent peut-être à maquiller
01:02:08 le ressort profond qui agite le débat
01:02:10 actuel dans les démocraties européennes
01:02:12 Ce pacte propose un ensemble
01:02:14 de règlements destinés à établir
01:02:16 un système de solidarité entre les Etats membres
01:02:18 dans la répartition des réfugiés
01:02:20 Mais pour Jordane Bardella, le déroulement doit
01:02:22 se faire en dehors du sol français
01:02:24 Ce pacte qui divise les partis politiques français
01:02:26 divise également au sein même des gouvernements
01:02:28 de l'Union Européenne
01:02:30 La Hongrie rejette totalement ce nouveau projet de loi
01:02:32 européen, alors que la Grèce, elle
01:02:34 se dit satisfaite de cette réforme migratoire
01:02:36 Et ce pacte Asile et Migration qui avait été
01:02:42 lancé en 2020, qui était censé remodeler
01:02:44 le visage de la politique migratoire
01:02:46 y est-il parvenu ?
01:02:48 En réalité, non. Et surtout
01:02:50 on voit que finalement, en pleine campagne
01:02:52 des européennes, de reparler de ce thème
01:02:54 ça permet à chaque parti de dire
01:02:56 quel type d'Europe il veut
01:02:58 On l'a bien vu dans ce sujet. Alors d'ailleurs
01:03:00 on voit que du côté de la tête de liste
01:03:02 Renaissance-Zoller-Rillet, on a un peu
01:03:04 changé la façon de parler du Rassemblement
01:03:06 National. En début de campagne, on s'en rappelle
01:03:08 elle expliquait, elle et d'ailleurs plus largement
01:03:10 la liste et même le gouvernement
01:03:12 que le parti
01:03:14 de Jordane Bardella était un parti
01:03:16 qui prenait le Frexit, etc. Ils se sont rendus compte
01:03:18 que ça ne marchait pas, au contraire ça énerve les électeurs
01:03:20 de Marine Le Pen, ils n'en récupèrent pas. Un proche du
01:03:22 président me disait "taper sur le RN comme ça
01:03:24 ça n'est pas la meilleure des stratégies, surtout qu'on utilise
01:03:26 maintenant des arguments déconnectés
01:03:28 de ce qu'est le Rassemblement National, qui aujourd'hui ne demande plus
01:03:30 le Frexit". Et donc on voit que maintenant Valérie Ayé
01:03:32 elle parle quand même de défi migratoire
01:03:34 alors ça peut sembler de pas grand chose, mais dans la bouche
01:03:36 de quelqu'un qui vient de Renaissance c'est pas anodin
01:03:38 elle explique qu'elle ne veut pas accueillir
01:03:40 plus de migrants et qu'il faut même lancer un débat
01:03:42 sur l'immigration légale, certes
01:03:44 on en a besoin dit-elle pour les métiers en tension, il faut bien
01:03:46 faire attention qu'ils parlent la langue, etc.
01:03:48 C'est ce qu'elle dit, donc on voit qu'elle tente maintenant
01:03:50 toujours d'aller sur le terrain de l'extrême droite pour parler
01:03:52 notamment d'immigration, mais en revanche davantage en récupérant
01:03:54 des voix. Et puis évidemment
01:03:56 pour le parti de Marine Le Pen, Jordane Bardella
01:03:58 mais on rappelle aussi Fabrice Leggeri qui est sur la liste
01:04:00 qui était le patron de Frontex, pour eux
01:04:02 c'est un peu du pain béni que de dire
01:04:04 que de toute façon ce pacte ne changera
01:04:06 rien, alors effectivement on voit que les pays du sud
01:04:08 sont plutôt satisfaits, les pays du nord un peu moins
01:04:10 parce que les pays où arrivent les migrants en premier lieu
01:04:12 seront peut-être un peu
01:04:14 soulagés, en revanche franchement ils vont être dispatchés
01:04:16 de partout, alors il y a des amendes pour éviter
01:04:18 si vous ne voulez pas accueillir de migrants, vous pouvez
01:04:20 payer l'amende, donc en plus pour les pays
01:04:22 qui vraiment ne veulent pas de migrants, il y a un moyen
01:04:24 de contourner en plus de toute façon déjà ce pacte.
01:04:26 Et les pays européens peuvent-ils tomber
01:04:28 d'accord, Médici,
01:04:30 à un moment donné, même s'il y a
01:04:32 un vote et même si ce vote
01:04:34 est un tournant politique pour
01:04:36 la loi immigration
01:04:38 en Europe, en effet, peuvent-ils
01:04:40 trouver un terrain d'entente ?
01:04:42 C'est compliqué, ils n'ont pas la même réalité de l'immigration,
01:04:44 ils n'ont pas la même histoire,
01:04:46 la France est très liée à l'Afrique
01:04:48 parce que son histoire et des Africains
01:04:50 viendront presque naturellement
01:04:52 en France. Il y a la situation géographique également,
01:04:54 avec l'Italie aussi. Avec l'Italie qui est très
01:04:56 proche, donc ils viendront plutôt naturellement en France
01:04:58 que plutôt d'aller en Pologne, il y a
01:05:00 l'écart de la langue, c'est loin,
01:05:02 il fait froid,
01:05:04 il y a toutes ces contingences
01:05:06 qu'il faut prendre en compte.
01:05:08 Donc je pense que c'est très compliqué,
01:05:10 mais je crois que dans tous ces pactes dont on parle
01:05:12 autour du défi de l'immigration, on oublie
01:05:14 d'intégrer,
01:05:16 à mon sens, une part très importante,
01:05:18 c'est les pays de départ.
01:05:20 On parle très peu des pays de départ. Je pense
01:05:22 à l'Afrique. Alors aujourd'hui,
01:05:24 beaucoup viennent d'Afrique, Afrique subsaharienne
01:05:26 ou ailleurs, mais à aucun moment, je trouve,
01:05:28 en tout cas très peu en Europe, on pense
01:05:30 à créer des pactes,
01:05:32 faire quelque chose avec les Etats africains, on leur donne
01:05:34 beaucoup d'argent pour le développement. Où va cet argent ?
01:05:36 Moi, je suis
01:05:38 originaire du Sénégal, je connais particulièrement
01:05:40 cette question d'immigration.
01:05:42 Les jeunes s'en vont de plus en plus parce qu'ils sont
01:05:44 convaincus qu'il n'y a pas de perspectives
01:05:46 d'avenir dans leur pays. Mais
01:05:48 l'Europe, l'Occident, financent
01:05:50 l'argent du développement. Qu'est-ce qu'on fait avec ça ?
01:05:52 Qu'est-ce qu'on fait avec les pays de départ ?
01:05:54 Est-ce qu'on les intègre ? - Pour que les Africains,
01:05:56 les Sénégalais, aient envie d'investir
01:05:58 et de rester chez eux ? - Absolument.
01:06:00 Il y a un nouveau mouvement qu'on observe
01:06:02 aujourd'hui en Occident, c'est que beaucoup de jeunes
01:06:04 qui, comme moi, sont franco-sénégalais
01:06:06 nés en France, décident de retourner
01:06:08 chez eux pour aller apporter une expertise
01:06:10 et développer. Mais ça n'empêche pas que ceux
01:06:12 qui sont là-bas, eux, ont envie de partir.
01:06:14 Donc à un moment, je pense qu'il faut penser politiquement
01:06:16 de manière plus intelligente et plus large.
01:06:18 Au-delà même de la question intra-européenne,
01:06:20 il faut impliquer les Etats africains et leur dire
01:06:22 comment on fait pour travailler avec vous, pour que
01:06:24 vos jeunes restent chez vous.
01:06:26 Vous créez des emplois et vous faites en sorte de les
01:06:28 maintenir chez vous plutôt que de les laisser partir.
01:06:30 - Que pensez-vous, Madi Cédi, du système de Dublin
01:06:32 qui a été adopté en 2013 et qui consiste
01:06:34 à renvoyer les migrants ou les demandeurs d'asile
01:06:36 dans le premier pays où ils ont été
01:06:38 enregistrés ? Parce qu'apparemment, ça ne fonctionne
01:06:40 pas pour certains partis politiques, notamment
01:06:42 les écologistes. Quelle est votre
01:06:44 position et votre sentiment sur cela ? - Absolument, ça peut être
01:06:46 une solution dans le sens où on voit bien
01:06:48 que quand les immigrés illégaux sont arrêtés
01:06:50 en France, la première chose, c'est d'aller
01:06:52 s'adresser à leur pays d'origine.
01:06:54 C'est compliqué, ils n'ont pas de passeport sur eux
01:06:56 et ceux qui en ont, ce n'est pas compliqué.
01:06:58 Les pays d'origine refusent de reconnaître leurs ressortissants
01:07:00 qui, pour moi, est une honte, de ne pas
01:07:02 reconnaître ses ressortissants. Dans ce cas-là,
01:07:04 ils n'ont pas de solution. On est obligé de les maintenir en France.
01:07:06 Du coup, peut-être que cette solution
01:07:08 pourrait être en tout cas une solution sur du court terme.
01:07:10 Là où ils ont été enregistrés la première fois,
01:07:12 on les renvoie là-bas.
01:07:14 Ça peut être aussi une solution, en tout cas peut-être pas pérenne
01:07:16 mais sur du court terme, ça peut être
01:07:18 une solution viable. - Alice Cordier,
01:07:20 certains partis politiques, en France notamment,
01:07:22 aimeraient contraindre les pays
01:07:24 qui refusent d'accueillir des migrants
01:07:26 de le faire. Et est-ce que
01:07:28 c'est possible, mécaniquement ?
01:07:30 - Déjà, il y a une proposition
01:07:32 qui est portée, il me semble,
01:07:34 entre autres par le Rassemblement national
01:07:36 qui est d'expliquer qu'en fait, aujourd'hui, la politique
01:07:38 notamment au niveau de Bruxelles,
01:07:40 sa commission en peine, qui empêche Frontex
01:07:42 notamment d'agir à ce niveau-là,
01:07:44 c'est de dire en fait, il ne faut pas arrêter les migrants illégaux
01:07:46 parce que parmi ces migrants illégaux, il y a peut-être
01:07:48 des vrais demandeurs d'asile, c'est-à-dire des personnes
01:07:50 qui, vraiment, pourraient bénéficier de ce statut-là.
01:07:52 Et le Rassemblement national proposait
01:07:54 notamment que ces demandeurs
01:07:56 d'asile puissent aller directement au consulat
01:07:58 de leur pays pour faire la demande.
01:08:00 Ce qui simplifierait les choses, parce qu'aujourd'hui,
01:08:02 en fait, on se retrouve avec des masses
01:08:04 de migrants et en fait, qu'on va
01:08:06 permettre de faire passer pour peut-être un
01:08:08 ou deux demandeurs d'asile. On se rend bien compte que ce n'est
01:08:10 pas tenable et qu'en plus,
01:08:12 ça nous décrédibilise
01:08:14 totalement. Moi, je suis toujours
01:08:16 assez aussi marquée de voir qu'on fait des pactes,
01:08:18 des pays de l'immigration, etc. Mais en fait,
01:08:20 on a déjà Frontex, en fait, qui existe
01:08:22 et qui ne peut pas aujourd'hui agir librement.
01:08:24 Plusieurs exemples l'ont montré
01:08:26 notamment que, voilà, la Commission européenne,
01:08:28 là encore, a mis en place des personnes
01:08:30 pour contrôler le travail de Frontex.
01:08:32 Ces personnes-là sont issues de lobbies
01:08:34 ou d'ONGs pro-migrantes,
01:08:36 pro-immigration illégale et
01:08:38 parfois même, ce sont des
01:08:40 associations assez "no borders",
01:08:42 donc très idéologues, et qui
01:08:44 vont expliquer aux États qu'il faut,
01:08:46 voilà, accueillir, que la police n'a
01:08:48 pas à réguler à ce niveau-là
01:08:50 les flux, justement avec cet argument
01:08:52 du droit d'asile. Donc, il faut vraiment se repencher
01:08:54 sur la définition de notre droit d'asile aussi
01:08:56 et se dire, est-ce qu'on
01:08:58 ne peut pas simplifier les procédures directement
01:09:00 au consulat. - Et se pencher aussi, peut-être,
01:09:02 Karima Brick, sur le contrôle aux frontières,
01:09:04 qui intervient dans ce cadre-là. C'est peut-être là le
01:09:06 dénominateur commun. - Et la
01:09:08 grande difficulté aussi, parce que quand on parle
01:09:10 de ce pacte de répartition,
01:09:12 c'est-à-dire, on se dit toujours, ok, mais
01:09:14 pour combien de temps ça peut fonctionner? Parce qu'à un moment
01:09:16 donné, on le voit dans certaines villes,
01:09:18 certaines communes, où des refuges vont être
01:09:20 vraiment... vont déborder,
01:09:22 vont se dire, bon, qu'est-ce qu'on fait? On n'arrive
01:09:24 plus à bien accueillir les gens, à faire
01:09:26 vraiment les procédures. Donc, si les
01:09:28 différents pays se mettent à dire, ah bien non,
01:09:30 finalement, on va simplement payer la pénalité,
01:09:32 on va répertorier
01:09:34 encore, bon, on va se dire, finalement, tant
01:09:36 de migrants, on préfère les
01:09:38 envoyer dans tel autre endroit, bien, on ne règle
01:09:40 pas le problème, finalement.
01:09:42 Donc, oui, il y a cette question,
01:09:44 je pense que vous avez souligné quelque chose
01:09:46 d'important, d'intéressant,
01:09:48 et ça rejoint un peu ce que Nicolas Sarkozy
01:09:50 disait, quand il parlait de ce plan Marshall,
01:09:52 il faut complètement revoir la chose
01:09:54 sur les pays
01:09:56 de départ, initialement, et ensuite,
01:09:58 oui, ce fameux contrôle aux frontières, on se dit
01:10:00 des fois, c'est quand même
01:10:02 absurde, qu'on n'arrive pas du tout
01:10:04 à faire ces fameux contrôles-là.
01:10:06 Donc, on voit que le programme est
01:10:08 assez vaste, je pense que
01:10:10 on aura l'occasion d'en reparler encore,
01:10:12 mais effectivement, le programme est assez vaste.
01:10:14 - Et en effet, d'autres thématiques à venir dans quelques instants,
01:10:16 juste un petit mot avant le flash, oui, pour conclure.
01:10:18 - Je voulais juste dire qu'il y a aussi une question des moyens.
01:10:20 Frontex, c'est 70 millions
01:10:22 d'euros, son équivalent
01:10:24 américain, c'est 15 milliards.
01:10:26 Donc, à un moment, il faut aussi mettre les moyens
01:10:28 si on veut pouvoir trouver...
01:10:30 - C'est peut-être aussi pour cela que Frontex est un échec
01:10:32 et que M. Légéri l'a quitté
01:10:34 à un moment donné, oui, bien sûr.
01:10:36 - C'est ça, exactement. - Parce que là, c'est pas une question
01:10:38 de moyens que de mettre des gardes pour surveiller
01:10:40 des gardes frontières, là, c'est pas une question
01:10:42 de moyens, c'est une question de... - D'ailleurs, M. Légéri avait souligné aussi...
01:10:44 - Exactement, c'est ce qu'il a soulevé, c'est ce qui a sans doute
01:10:46 aussi provoqué son départ, entre autres choses.
01:10:48 - Absolument. - 15h30 en direct sur l'antenne
01:10:50 de CNews, un point sur l'information. Isabelle Piboulot.
01:10:52 - Après six mois de guerre,
01:10:54 l'armée israélienne a annoncé le retrait
01:10:56 de ses troupes du sud de la bande de Gaza.
01:10:58 Israël est à un pas
01:11:00 de la victoire, a martelé Benyamin
01:11:02 Netanyahou en prévenant qu'il n'y aurait
01:11:04 pas de cesser le feu sans la libération
01:11:06 de tous les otages. De nouvelles négociations
01:11:08 sont en cours au Caire, dans l'espoir
01:11:10 d'une trêve à Gaza.
01:11:12 Il y a 30 ans, le Rwanda connaissait
01:11:14 l'horreur. A Kigali, Paul Kagame
01:11:16 a pris la parole lors des commémorations
01:11:18 du génocide. A l'époque,
01:11:20 la communauté internationale nous a tous laissés
01:11:22 tomber, a déclaré le président rwandais.
01:11:24 Dans une vidéo, Emmanuel Macron
01:11:26 a réitéré ses propos de 2021.
01:11:28 La France assume
01:11:30 toutes ses responsabilités dans le massacre
01:11:32 de la porte 94. Au moins 800 000
01:11:34 rwandais, majoritairement Tutsis,
01:11:36 ont été tués. Enfin,
01:11:38 à Eitel dans le Morbihan, un homme
01:11:40 en camionnette a percuté la devanture
01:11:42 d'un bar-restaurant vendredi soir.
01:11:44 Bilan, 11 blessés légers.
01:11:46 Un peu plus tôt, jugé
01:11:48 agressif par le gérant de l'établissement,
01:11:50 l'individu avait été sommé de quitter
01:11:52 les lieux. Il a été placé en garde à vue.
01:11:54 Et on vous retrouve à 16h pour l'information.
01:12:00 D'ailleurs, Isabelle Piboulot, nos invités avec nous,
01:12:02 Madi Saïdi, Karima Bric, Elodie
01:12:04 Huchard, Alice Cordier, Jean-Baptiste Souffran
01:12:06 nous a rejoints. Soyez les bienvenus, je vous salue.
01:12:08 Pour évoquer notamment l'actualité
01:12:10 bien sûr, et ce sujet
01:12:12 principalement avec ce proviseur
01:12:14 du collège Jean-Bertin de Saint-Georges
01:12:16 sur le Boche près d'Auxerre, dans Lyon,
01:12:18 qui a porté plainte contre la France
01:12:20 insoumise. Le parti de Jean-Luc
01:12:22 Mélenchon l'a accusé de racisme.
01:12:24 Que lui est-il reproché ? Éléments de réponse avec
01:12:26 Kylian Salé et Charlotte Gorzala.
01:12:28 Un principal de collège face
01:12:30 à la France insoumise. Ce vendredi,
01:12:32 le directeur du collège Jean-Bertin
01:12:34 à Saint-Georges sur Boche
01:12:36 a porté plainte contre la France insoumise.
01:12:38 Le parti politique l'accuse de racisme.
01:12:40 Lors des portes ouvertes
01:12:42 de son établissement le 22 mars
01:12:44 dernier, le principal avait demandé
01:12:46 à trois femmes voilées de quitter les lieux.
01:12:48 Depuis, il a dû s'excuser.
01:12:50 Au lieu de conforter l'autorité du
01:12:52 principal, l'inspection académique
01:12:54 par la voix de son directeur, monsieur Lepes,
01:12:56 a sommé le chef d'établissement de présenter
01:12:58 des excuses aux provocatrices voilées
01:13:00 et à l'association. Les excuses
01:13:02 demandées par la hiérarchie sont inadmissibles
01:13:04 et illustrent la reculade d'une république
01:13:06 qui a renoncé à revendiquer ses valeurs.
01:13:08 Les trois femmes faisaient partie
01:13:10 de l'Olivier, une association du secteur
01:13:12 médico-social. Dans un communiqué,
01:13:14 la France insoumise accuse
01:13:16 le principal de racisme.
01:13:18 Cette association était invitée
01:13:20 pour présenter ses actions en faveur
01:13:22 du soutien scolaire et diverses sorties
01:13:24 culturelles. Ce refoulement,
01:13:26 sous prétexte de laïcité, n'est autre
01:13:28 qu'un acte raciste et islamophobe.
01:13:30 Depuis plusieurs mois,
01:13:32 les atteintes à la laïcité dans les écoles
01:13:34 françaises augmentent. En février
01:13:36 dernier, 336 faits ont été
01:13:38 signalés, contre 280
01:13:40 au mois de janvier.
01:13:42 - Plainte contre la France insoumise
01:13:44 et le Dihuchard, avec ce
01:13:46 proviseur, ce principal accusé
01:13:48 de racisme, on est encore là, dans le cadre,
01:13:50 dans le périmètre des atteintes à la laïcité.
01:13:52 Encore une fois. - Oui, avec
01:13:54 deux visions qui s'affrontent, et on l'a bien vu
01:13:56 d'ailleurs dans ce reportage, entre
01:13:58 la parole de la France insoumise, qui explique que
01:14:00 il s'agissait là d'une journée porte ouverte
01:14:02 d'associations qui venaient défendre des valeurs
01:14:04 et donc qu'ils parlent d'ailleurs d'actes
01:14:06 racistes, versus ce que dit
01:14:08 le député local, Julien Audoul,
01:14:10 qui appartient au Rassemblement National, et qui voit là
01:14:12 une atteinte à la laïcité. On voit
01:14:14 en fait deux visions là-dessus, qui
01:14:16 s'affrontent, qu'on ne mettra jamais d'accord
01:14:18 et effectivement, peut-être que la seule chose
01:14:20 dont on doit tenir compte là, c'est ce que
01:14:22 dit tout simplement la loi, parce que si on s'en
01:14:24 tient à la politique, vous aurez de toute façon
01:14:26 deux camps qui s'opposent et qui ne seront jamais
01:14:28 d'accord. Est-ce que lors de journée porte ouverte
01:14:30 on peut avoir des femmes voilées ou non ? Si vous demandez
01:14:32 à la France insoumise, ils vont dire oui, si vous demandez au Rassemblement
01:14:34 National, évidemment, ils vous diront non. - Oui. Jean-Baptiste
01:14:36 Souffron, juridiquement parlant, ça se
01:14:38 défend comment ce dossier-là ? - C'est
01:14:40 assez compliqué, ça montre bien la difficulté en laquelle
01:14:42 sont laissés les proviseurs
01:14:44 de collèges ou de lycées aujourd'hui,
01:14:46 avec des injonctions qui sont
01:14:48 souvent contradictoires. Ce que dit la loi de 1905
01:14:50 et ce que dit le droit aujourd'hui est assez simple
01:14:52 finalement, mais il faut revenir peut-être
01:14:54 au fondamental, ou plutôt au cœur
01:14:56 de ce que ça explique. Ce que ça explique
01:14:58 c'est qu'il ne faut pas que la
01:15:00 liberté de conscience et la liberté religieuse qui en
01:15:02 découle puissent faire l'objet de pression,
01:15:04 ni dans un sens, ni dans l'autre. C'est-à-dire
01:15:06 qu'on ne peut pas faire pression sur quelqu'un
01:15:08 pour qu'il exerce une religion, de même qu'on ne peut pas faire
01:15:10 pression sur quelqu'un pour qu'il ne l'exerce pas.
01:15:12 Or, toute la difficulté, c'est
01:15:14 qu'est-ce qu'on fait dans le cadre de l'espace public
01:15:16 et dans l'espace public
01:15:18 les gens sont libres, bien évidemment.
01:15:20 Mais dans le cadre du
01:15:22 service public, ce n'est pas le cas
01:15:24 parce que l'État doit justement
01:15:26 ne faire pression ni dans un sens, ni
01:15:28 dans l'autre, et empêcher que
01:15:30 d'éventuelles personnes fassent pression ensuite sur les usagers
01:15:32 du service public, dont
01:15:34 notamment, bien évidemment, les élèves
01:15:36 et les élèves entre eux.
01:15:38 De ce fait, la difficulté
01:15:40 là, c'est que c'était une journée porte ouverte.
01:15:42 Alors, est-ce qu'une journée porte ouverte
01:15:44 ça fait partie de l'exercice du
01:15:46 service public ou pas ? Mais
01:15:48 on peut parfaitement comprendre que
01:15:50 le proviseur qui se retrouve comme ça
01:15:52 est-ce que c'est à lui de faire cette analyse
01:15:54 juridique qui est tellement stibiline parfois
01:15:56 qu'il faut demander au Conseil d'État
01:15:58 alors le Conseil d'État a décidé par exemple que pour
01:16:00 la Fédération française de football, eh bien oui
01:16:02 il s'agissait là encore
01:16:04 d'un exercice du service public et que donc
01:16:06 on ne pouvait pas... Vous voyez, c'est ça qui est
01:16:08 compliqué. Donc, est-ce que
01:16:10 le principal a fait preuve de racisme
01:16:12 dans ce cas-là ? Je ne pense pas qu'on puisse l'affirmer sérieusement.
01:16:14 Ça me paraît quand même difficile.
01:16:16 On en verra bien. Peut-être qu'il y a d'autres éléments.
01:16:18 Donc, je ne peux pas... Je ne veux pas juger.
01:16:20 Je ne suis pas là pour ça. Mais, en revanche
01:16:22 je pense qu'il n'est pas seul
01:16:24 à se demander parfois dans des situations
01:16:26 qui sont un peu à cheval
01:16:28 est-ce que je suis en service public
01:16:30 ou est-ce que dans ce cadre-là, est-ce que c'est anormal ?
01:16:32 Et toute la difficulté,
01:16:34 elle est là. Et ce qui manque d'une
01:16:36 certaine manière, c'est qu'on revienne parce que
01:16:38 on passe son temps à tourner, à commenter
01:16:40 à discuter, finalement
01:16:42 j'ai envie de dire des circonstances.
01:16:44 Non, il faut revenir
01:16:46 à la loi de 1905 pour
01:16:48 commencer, si vous voulez, et aux fondamentaux
01:16:50 de cette loi. Est-ce que dans les circonstances
01:16:52 qui se sont passées, est-ce que ça manifestait
01:16:54 finalement une tentative d'oppression d'une manière ou d'une autre ?
01:16:56 Si c'était le cas, j'ai envie de dire que le professeur
01:16:58 était peut-être légitime
01:17:00 à agir de la sorte.
01:17:02 - Madi Saïdi, est-ce que cela veut dire, avec
01:17:04 une situation comme celle-ci, qui est
01:17:06 parfois confuse aussi, on peut le
01:17:08 préciser, que la laïcité est en danger ?
01:17:10 La laïcité en France.
01:17:12 - C'est incontestable, en tout cas si elle n'est pas en danger,
01:17:14 elle est tous les jours,
01:17:16 au quotidien, remise en cause.
01:17:18 Elle est quotidiennement remise en cause.
01:17:20 Tout à l'heure j'en parlais sur la question
01:17:22 des contestations d'enseignement.
01:17:24 On le voit bien que certains élèves,
01:17:26 pour des raisons liées à leur
01:17:28 appartenance religieuse, certains
01:17:30 parents se pensent légitimes à contester
01:17:32 tel apprentissage ou tel apprentissage.
01:17:34 Effectivement, et c'est d'autant plus
01:17:36 dommage que la loi
01:17:38 en elle-même, il y a eu
01:17:40 beaucoup d'aménagements de cette loi
01:17:42 depuis la première loi.
01:17:44 Et oui, effectivement, aujourd'hui elle est contestée.
01:17:46 Et il appartient au pouvoir public
01:17:48 peut-être, d'être plus courageux.
01:17:50 Parce que malheureusement, ces profs, depuis
01:17:52 toujours, depuis des années, sont démunis.
01:17:54 Ils sont souvent seuls face
01:17:56 aux parents. Ils sont même
01:17:58 lâchés dans l'arène. Et c'est le cas
01:18:00 de ce professeur auquel on demande de
01:18:02 s'excuser. En termes d'autorité,
01:18:04 ça ne fait pas, en termes de messages qu'on envoie
01:18:06 pour l'école qui est contestée,
01:18:08 pour les profs qui sont contestés, c'est pas...
01:18:10 - Jean-Baptiste Souffron. - Il faut faire attention,
01:18:12 il y a deux questions, si vous voulez.
01:18:14 La loi ne dit pas
01:18:16 à partir du moment où vous rentrez
01:18:18 dans un établissement, c'est pas une définition comme ça
01:18:20 avec un bornage
01:18:22 ou quelque chose de ce genre. C'est lié à l'exercice
01:18:24 du service public. C'est ça qui est
01:18:26 la clé. Et là,
01:18:28 le souci, l'ambiguïté, c'est qu'on est dans une journée
01:18:30 porte ouverte. - Est-ce que c'est dans le cas
01:18:32 du service public ou pas ? C'est ça la question.
01:18:34 - Oui, la question, c'est
01:18:36 est-ce que les parents qui viennent dans le cadre
01:18:38 d'une journée porte ouverte sont
01:18:40 en quelque sorte des agents délégués du service public ?
01:18:42 Si je peux dire comme ça, ce qui n'est pas juste.
01:18:44 Est-ce qu'ils y participent ? Ça a été le cas, par exemple.
01:18:46 Vous savez, des parents qui participent
01:18:48 à des activités scolaires, s'ils sont au-delà du
01:18:50 simple apport logistique, de l'aide et tout,
01:18:52 pour le coup, oui, ils sont soumis aux obligations
01:18:54 du service public et ils ne peuvent pas revendiquer leur
01:18:56 appartenance à une religion et donc porter des signes extérieurs.
01:18:58 - À quoi joue la France Insoumise
01:19:00 en agissant ainsi ?
01:19:02 Et en récupérant cette affaire et en...
01:19:04 notamment cette procédure,
01:19:06 l'Histoire dit. - Elle met une cible sur le dos
01:19:08 d'un proviseur. On sait aujourd'hui que la question
01:19:10 sur la question
01:19:12 du voile, la question qui touche aujourd'hui
01:19:14 à l'islam peut aujourd'hui vous coûter la vie.
01:19:16 Parce qu'avec notamment l'influence
01:19:18 des réseaux sociaux, il y a tout un tas de
01:19:20 contre-discours qui se mettent en place.
01:19:22 L'affaire Sam El-Pati en est une illustration
01:19:24 parfaite. Il y a derrière des
01:19:26 communautés qui reprennent aussi ces faits
01:19:28 ultra minoritaires. - Il peut y avoir des menaces
01:19:30 à minima, déjà ? - À minima,
01:19:32 oui, c'est certain.
01:19:34 Vous faites un tweet
01:19:36 aujourd'hui sur la question du voile,
01:19:38 vous êtes certain de vous
01:19:40 faire insulter dans tous les sens parce qu'il y a
01:19:42 aujourd'hui en France des communautés qui
01:19:44 utilisent le moindre petit incident
01:19:46 pour faire monter ça en épingle
01:19:48 et terroriser aussi la population.
01:19:50 Donc je pense que la France Insoumise, normalement,
01:19:52 devrait être au courant de ce genre de choses. Si moi je suis au courant,
01:19:54 normalement, eux le sont. Et ils
01:19:56 jouent un jeu très dangereux.
01:19:58 - Harold Diman nous a rejoint sur ce plateau. Bonjour
01:20:00 Harold, pour parler de l'actualité internationale
01:20:02 puisque nous évoquons à présent les
01:20:04 six mois jour pour jour du 7 octobre
01:20:06 et l'attaque du Hamas en Israël.
01:20:08 On va l'évoquer, faire le point avec
01:20:10 vous. Mais d'abord, le témoignage d'un
01:20:12 Israélien dont la famille avait été enlevée.
01:20:14 Sa femme et sa fille ont été kidnappées le 7 octobre
01:20:16 au kiboutz de Béry et
01:20:18 relâchées. Mais un membre de leur famille
01:20:20 est toujours retenu en otage.
01:20:22 Les propos sont recueillis par Florian Tardif.
01:20:24 - Cela fait quatre mois que
01:20:26 sa femme et sa fille ont été libérées par le
01:20:28 Hamas. Et aujourd'hui,
01:20:30 Hena Vigdori ne peut pas s'empêcher
01:20:32 de constater la lenteur des autorités
01:20:34 à libérer les otages restants.
01:20:36 - Depuis la libération
01:20:38 de ma famille, il n'y a eu qu'une seule
01:20:40 opération qui a permis le sauvetage de
01:20:42 deux otages. Quand vous voyez que
01:20:44 quatre mois ont passé sans aucune autre
01:20:46 opération de sauvetage, vous ne pouvez
01:20:48 que constater que tout le monde ne fait pas
01:20:50 assez pour libérer les derniers otages.
01:20:52 Et quand je dis tout le monde, je parle
01:20:54 du Hamas, des négociateurs de la communauté
01:20:56 internationale et bien sûr
01:20:58 d'Israël. - Il explique
01:21:00 que depuis le 7 octobre 2023,
01:21:02 le peuple israélien a perdu confiance
01:21:04 en son gouvernement, qui dit-il
01:21:06 a manqué à son devoir.
01:21:08 - La chose la plus
01:21:10 importante que le gouvernement doit aux citoyens
01:21:12 est de leur assurer une sécurité.
01:21:14 Le 7 octobre, le gouvernement
01:21:16 a brisé cet engagement et c'est
01:21:18 pourquoi la plupart d'entre nous ne
01:21:20 se sentent plus en sécurité.
01:21:22 Si jamais il nous arrive un malheur, nous ne
01:21:24 sommes pas certains que le gouvernement fera
01:21:26 tout son possible pour nous en sortir.
01:21:28 Malgré la guerre qui se déroule à une heure et demie
01:21:32 de son domicile, Enna Vigderi
01:21:34 a décidé de ne pas quitter le pays
01:21:36 et de lutter pour les 130 otages
01:21:38 toujours retenus à Gaza.
01:21:40 - Je suis la sixième génération qui vit et qui
01:21:44 mourra en Israël. Ce sont nos terres.
01:21:46 Il n'y a aucune chance que je considère
01:21:48 quitter le pays.
01:21:50 Depuis le 7 octobre,
01:21:54 113 otages ont été libérés.
01:21:56 - Harold Diman, on va évoquer
01:21:58 la situation des otages dans quelques instants,
01:22:00 les négociations également qui se poursuivent
01:22:02 au Caire, mais il y a une déclaration de Benyamin Netanyahou
01:22:04 aujourd'hui qui
01:22:06 fait tout de même réfléchir
01:22:08 et j'aimerais bien que vous nous éclairiez
01:22:10 sur ce sujet. Il dit "Nous sommes à
01:22:12 un pas de la victoire, mais le prix
01:22:14 à payer est douloureux
01:22:16 et déchirant". Qu'est-ce que cela veut dire ?
01:22:18 - Alors j'interprète sa longue
01:22:20 communication faite
01:22:22 à l'issue de son
01:22:24 conseil des ministres de la
01:22:26 sécurité d'aujourd'hui.
01:22:28 Donc, pour lui,
01:22:30 sur les 24
01:22:32 bataillons du Hamas, 19
01:22:34 ont été détruits.
01:22:36 Pour lui, tout le nord de Gaza
01:22:38 a été nettoyé, y compris
01:22:40 le petit retour qu'on avait vu
01:22:42 du Hamas dans
01:22:44 l'hôpital Al-Shifa.
01:22:46 Ils sont réapparus
01:22:48 et ils ont canardé des
01:22:50 soldats israéliens qui
01:22:52 essayaient de refaire fonctionner
01:22:54 l'hôpital. Et aussi
01:22:56 d'autres points similaires dans le nord.
01:22:58 Tout cela a été,
01:23:00 selon Benyamin Netanyahou,
01:23:02 nettoyé. Maintenant,
01:23:04 ce qu'il dit moins, c'est que
01:23:06 toute l'armée de terre a
01:23:08 évacué le sud,
01:23:10 pratiquement. Et
01:23:12 ce que cela signifie,
01:23:14 c'est qu'il y a un regroupement,
01:23:16 une rotation de troupes, et on
01:23:18 va revenir dans le sud, et
01:23:20 l'extrême sud, c'est Rafah,
01:23:22 et c'est là que
01:23:24 Yair Sinouar
01:23:26 sera isolé
01:23:28 et mis
01:23:30 hors d'état de nuire. Ça veut dire
01:23:32 capturé, dans le meilleur des cas,
01:23:34 ou tué
01:23:36 lors de combat. Ça, c'est ce qui
01:23:38 est implicite dans tout ce que dit
01:23:40 Benyamin Netanyahou. Donc,
01:23:42 nous sommes à la veille d'une espèce de
01:23:44 reflux
01:23:46 et d'un nouveau flux
01:23:48 dans le sud.
01:23:50 Pour finir, clore le dernier
01:23:52 chapitre, Rafah, qui est le dernier
01:23:54 morceau de Gaza qui n'a pas été pénétré
01:23:56 par l'armée israélienne.
01:23:58 Bien sûr, cela
01:24:00 est ultra délicat,
01:24:02 vu le nombre de
01:24:04 civils qui sont là, des réfugiés
01:24:06 qui viennent du nord, qui sont allés justement
01:24:08 à Rafah parce qu'on leur avait indiqué
01:24:10 cette route. Maintenant,
01:24:12 les Israéliens font savoir
01:24:14 qu'ils vont
01:24:16 changer leur méthode et appliquer
01:24:18 un peu plus
01:24:20 de détails et de précisions
01:24:22 dans leurs opérations. Dans le cadre du retrait
01:24:24 du sud, l'interprétation que fait la Maison Blanche,
01:24:26 je cite le communiqué de la Maison Blanche,
01:24:28 "Ce sera sans doute une période de repos".
01:24:30 Est-ce qu'on peut parler de trêve ou en tout cas de stratégie
01:24:32 militaire ? On verra ça avec vous
01:24:34 à Roaldiemann. Mais j'aimerais que vous nous disiez aussi
01:24:36 quelle est la situation des
01:24:38 otages aujourd'hui, des otages israéliens
01:24:40 qui sont toujours retenus depuis le 7 octobre ?
01:24:42 Alors, les 133 qui sont
01:24:44 encore retenus, eh bien
01:24:46 on imagine à plus de 30
01:24:48 le nombre
01:24:50 de morts. Donc,
01:24:52 un grand nombre est mort.
01:24:54 Il y avait beaucoup de vieilles personnes
01:24:56 ou de gens malades qui n'ont pas
01:24:58 eu leur médicament depuis tout ce temps.
01:25:00 Il y avait une polémique sur est-ce que leurs
01:25:02 médicaments leur arrivent, mais
01:25:04 au final, très très peu.
01:25:06 Extrêmement peu et même si ça arrive, est-ce qu'ils
01:25:08 parviennent à les prendre ? Donc, il y a eu des décès
01:25:10 naturels, il y a eu des mauvais traitements,
01:25:12 il y a le manque de nourriture
01:25:14 pour tout le monde. Donc,
01:25:16 il est peu probable qu'ils soient
01:25:18 en bon état de santé
01:25:20 pour ceux qui restent vivants.
01:25:22 En plus,
01:25:24 Yahya Asinwar, le chef militaire
01:25:26 du Hamas de Gaza,
01:25:28 se serait entouré
01:25:30 d'otages
01:25:32 comme un bouclier humain, mais vraiment au sens
01:25:34 premier.
01:25:36 Cela ralentit
01:25:38 un peu l'ardeur
01:25:40 de l'armée israélienne,
01:25:42 mais depuis le début,
01:25:44 Netanyahou a quand même appliqué
01:25:46 une consigne, c'est
01:25:48 nous obtiendrons
01:25:50 les otages par
01:25:52 la force.
01:25:54 Si la force impressionne
01:25:56 le Hamas, alors ils négocieront.
01:25:58 Et on n'aura pas besoin d'aller jusqu'au bout.
01:26:00 Bien sûr, Ben Amin Netanyahou,
01:26:02 vous l'avez vu dans sa déclaration, dit
01:26:04 "Il n'y aura pas de cessez-le-feu sans la libération
01:26:06 des otages". Et ça, évidemment,
01:26:08 le gouvernement israélien le dit depuis le début.
01:26:10 Dans le cadre aussi
01:26:12 de l'observation de l'opinion publique,
01:26:14 Karim Abric, de ce conflit et donc de la réplique,
01:26:16 de la riposte d'Israël,
01:26:18 six mois après ce qu'il s'est
01:26:20 déroulé le 7 octobre sur le
01:26:22 sol israélien,
01:26:24 cette opinion publique est-elle en train de
01:26:26 changer un tout petit peu, de se
01:26:28 transformer? C'est-à-dire qu'il y avait une forme
01:26:30 d'adhésion au départ.
01:26:32 Ça semble être un petit peu moins le cas,
01:26:34 surtout avec les images ou les informations
01:26:36 qui viennent en provenance de Gaza,
01:26:38 où la situation humanitaire, on le sait, est
01:26:40 particulièrement compliquée. - C'est-à-dire que
01:26:42 les voix qui contestent
01:26:44 les opérations
01:26:46 et Netanyahou se font un petit peu
01:26:48 plus s'entendre aujourd'hui, parce que oui,
01:26:50 il y a une impatience par rapport aux otages
01:26:52 et au fait que bon, ça fait six mois.
01:26:54 Et je vous dirais que pour ce qui est de la
01:26:56 communauté internationale aussi, ce qui fait
01:26:58 un peu basculer
01:27:00 aussi l'opinion,
01:27:02 je vous dirais, c'est ce qui s'est passé avec les
01:27:04 travailleurs humanitaires. On se dit,
01:27:06 OK,
01:27:08 il y a eu des victimes, notamment
01:27:10 britanniques, il y a eu une victime
01:27:12 canadienne, et on se dit, bon, il y a des
01:27:14 travailleurs humanitaires qui vont là-bas, qui sont censés être
01:27:16 protégés par l'armée, et il y a
01:27:18 eu cette situation. Alors oui, la pression
01:27:20 est extrêmement forte, on le voit aussi, les États-Unis
01:27:22 qui soutiennent toujours, bien sûr,
01:27:24 Israël dans le droit à se défendre,
01:27:26 mais qui disent en même temps,
01:27:28 il faut mettre quand même un peu de pression,
01:27:30 je vous dirais aujourd'hui, avec les différents
01:27:32 bilans qui sortent, la situation
01:27:34 humanitaire aussi pour les civils
01:27:36 palestiniens qui est préoccupante.
01:27:38 Et on voit aussi, ça fait quand même
01:27:40 plusieurs semaines, plusieurs mois,
01:27:42 la question des otages, c'est toujours pas
01:27:44 réglé. Et donc
01:27:46 la stratégie, est-ce que c'est toujours la bonne?
01:27:48 Donc oui, vous avez raison de souligner que dans
01:27:50 l'opinion publique, on a vu aussi des manifestations
01:27:52 en Israël, donc c'est quand même,
01:27:54 disons qu'on le voit, qu'on les entend
01:27:56 un peu plus en ce moment.
01:27:58 - Et il y a la position de la France, également, par rapport
01:28:00 à ses prises de décision, par rapport au soutien
01:28:02 qu'elle peut apporter aussi bien à Israël
01:28:04 ou parfois par le biais humanitaire
01:28:06 à Gaza,
01:28:08 notamment, et aux Palestiniens. Écoutez
01:28:10 Manon Aubry, de la tête de liste
01:28:12 pour les élections européennes de la France
01:28:14 insoumise, qui elle parle de complicité
01:28:16 majeure de la France
01:28:18 dans ce qu'elle dit, ce qu'elle cite
01:28:20 comme étant le massacre palestinien.
01:28:22 - Quand je vois que
01:28:24 le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies
01:28:26 a voté un embargo
01:28:28 sur l'envoi d'armes d'Israël
01:28:30 à Israël, et que la France
01:28:32 et Emmanuel Macron nous couvrent de honte
01:28:34 en s'abstenant sur cette résolution,
01:28:36 qu'ils ont envoyé plus de 100 000 pièces
01:28:38 de fusils qui sont utilisées pour massacrer
01:28:40 le peuple palestinien, je vois la responsabilité
01:28:42 et la complicité majeure de la France
01:28:44 dans ce massacre, et j'ai honte.
01:28:46 - C'est une accusation majeure,
01:28:48 néanmoins, elle le dit bien. - Oui, et elle dit plusieurs choses
01:28:50 en fait, Manon Bride d'abord, là, en ce qui
01:28:52 concerne la complicité majeure de la France, elle le dit
01:28:54 plusieurs fois, selon elle, elle dit,
01:28:56 je la cite, que la France envoie des armes qui
01:28:58 tuent le peuple palestinien, et que donc si la France
01:29:00 ne fait rien pour stopper ça, et si le génocide
01:29:02 est reconnu, alors oui, la France
01:29:04 aura une part de responsabilité, et plus largement
01:29:06 quand on l'interroge sur le fait que le Hamas soit responsable
01:29:08 de la situation sur place, elle dit
01:29:10 "je ne défends pas le Hamas, mais il est trop facile de dire
01:29:12 qu'il est responsable, qui largue les bombes est-ce le Hamas,
01:29:14 qui affamest le Hamas", elle dit d'elle-même
01:29:16 que le gouvernement israélien n'a pas le droit de décimer
01:29:18 et de tuer un peuple, et que la seule
01:29:20 responsabilité, et bien celle, selon elle,
01:29:22 toujours, du gouvernement de Benyamin Netanyahou.
01:29:24 - Et dans tous ces commentaires, et ces propos,
01:29:26 et ces déclarations politiques,
01:29:28 à Roldiman,
01:29:30 il y a les négociations,
01:29:32 qui tentent, ou qui continuent, en tout cas,
01:29:34 au CAIR ce week-end.
01:29:36 Négociations pour trouver une trêve, pour trouver un accord,
01:29:38 si possible. - Alors, on se parle maintenant
01:29:40 au CAIR et à Doha,
01:29:42 capitale du Qatar.
01:29:44 Et il y a des
01:29:46 équipes israéliennes qui ont été
01:29:48 dépêchées dans les deux capitales.
01:29:50 Il faut noter
01:29:52 que le Hamas
01:29:54 se rapproche un petit peu
01:29:56 de la position israélienne,
01:29:58 les deux se rapprochent, c'est-à-dire
01:30:00 qu'ils disent "il faut cesser
01:30:02 les combats, il faut se retirer de la bande de Gaza,
01:30:04 il faut ouvrir toute l'aide
01:30:06 humanitaire, et il faut laisser
01:30:08 la circulation des personnes".
01:30:10 C'est le cauchemar israélien,
01:30:12 non pas l'aide humanitaire, mais ce qui pourrait se cacher
01:30:14 dans l'aide humanitaire.
01:30:16 Puisque le Hamas utilise des armes
01:30:18 qui ont été introduites
01:30:20 dans la bande de Gaza,
01:30:22 alors que la bande de Gaza était
01:30:24 supposée être cette prison à ciel ouvert.
01:30:26 Ce qui n'a jamais tout à fait été,
01:30:28 sauf quelques rares moments,
01:30:30 véritablement bouclés.
01:30:32 Et pour...
01:30:34 Et j'en termine là. Le Hamas a dit
01:30:36 "nous sommes prêts
01:30:38 à recevoir tout cela
01:30:40 en échange
01:30:42 d'une libération rationnelle
01:30:44 des
01:30:46 otages". Donc peut-être qu'il y a
01:30:48 une simultanéité. - On reparle d'Israël
01:30:50 et de ce triste anniversaire à partir
01:30:52 de 16h30. Je sais que Jean-Baptiste Souffrond
01:30:54 veut intervenir, je vous donnerai la parole avec grand plaisir,
01:30:56 évidemment. Merci à Amadi Seidi
01:30:58 et à Karim Abri, qu'on se retrouve dans quelques
01:31:00 instants, parce que l'émission continue, évidemment,
01:31:02 après la pause, avec nos invités
01:31:04 et d'autres thématiques à venir.
01:31:06 A tout de suite sur CNews.
01:31:08 Toujours en direct
01:31:12 sur le plateau de 180 minutes, un faux week-end
01:31:14 sur CNews avec nos invités, Jean-Baptiste
01:31:16 Souffrond, Alice Cordier, Elodie Huchère,
01:31:18 Mathieu Hoque nous a rejoints. Je vous salue, soyez le bienvenu.
01:31:20 Les débats dans quelques instants, mais d'abord
01:31:22 l'information. Isabelle Piboulot.
01:31:24 - En Vendée, un
01:31:26 brancardier est en soins intensifs.
01:31:28 Il a été passé à tabac hier
01:31:30 par un individu qui accompagnait deux patients
01:31:32 à l'hôpital de Chaland. L'agresseur
01:31:34 a pris la fuite en laissant la victime
01:31:36 au sol et inconsciente. Le service
01:31:38 des urgences a ensuite été fermé
01:31:40 pendant plusieurs heures. Sur X,
01:31:42 le ministre délégué à la Santé a dénoncé
01:31:44 un acte odieux et lâche.
01:31:46 Aucune violence envers le personnel
01:31:48 soignant ne peut être tolérée,
01:31:50 a-t-il déclaré.
01:31:52 Les célébrations du 80e
01:31:54 anniversaire de la Libération
01:31:56 ont sont lancées. Depuis le plateau
01:31:58 des Glières en Haute-Savoie, théâtre
01:32:00 de combat entre l'armée allemande et la France.
01:32:02 En 1944, Emmanuel Macron
01:32:04 a rendu hommage à la résistance
01:32:06 et salué ceux qui ont sauvé
01:32:08 l'honneur de la France. On écoute le chef de l'État.
01:32:10 Des Français en prisonnaires
01:32:14 des Français.
01:32:16 Des Français assassinaires
01:32:18 des Français. Dans la folie
01:32:20 d'un pays qui ne formait plus nation
01:32:22 et depuis trop d'années
01:32:24 ne s'aimait plus lui-même.
01:32:26 Les divisions et les trahisons
01:32:30 de ces années 40
01:32:32 procédaient de cet esprit
01:32:34 de défiance et de défaite
01:32:36 qui venait de loin.
01:32:38 Les 129 martyrs des Glières
01:32:42 ont contribué à sauver
01:32:44 l'honneur de la France.
01:32:46 Le Premier ministre a annoncé
01:32:48 des mesures pour favoriser
01:32:50 l'accès aux soins de ville, parmi
01:32:52 elles l'augmentation des places en 2e
01:32:54 année de faculté de médecine ou encore
01:32:56 l'instauration de la fameuse taxe
01:32:58 lapin. Une sanction de 5 euros
01:33:00 pour les rendez-vous médicaux non honorés.
01:33:02 Une mesure plutôt logique
01:33:04 pour les Français. Écoutez.
01:33:06 Moi je trouve que c'est très bien.
01:33:08 Parce qu'au moins comme ça, ça évitera
01:33:10 d'avoir des pénuries de places de médecins
01:33:12 pour des gens qui viennent pas.
01:33:14 C'est toujours dommage de pas trouver de place
01:33:16 quand on en cherche une et qu'il y a des gens
01:33:18 qui honorent pas leur rendez-vous.
01:33:20 Moi je trouve ça très bien. Oui c'est une somme raisonnable
01:33:22 et puis après tout si vous avez réellement besoin d'aller chez le médecin
01:33:24 cette somme ne vous sera pas déduite.
01:33:26 Donc ça aura pas d'impact.
01:33:28 Ça aura un impact uniquement pour les personnes
01:33:30 qui les connaissent pas correctement.
01:33:32 D'un côté c'est une logique. Parce que ça évite
01:33:34 de prendre des rendez-vous et de pas y aller.
01:33:36 Donc d'un côté
01:33:38 c'est normal.
01:33:40 Moi je suis pour. Moi je vois mon médecin
01:33:42 plusieurs fois, on appelle
01:33:44 on a pas de rendez-vous et puis on s'aperçoit
01:33:46 qu'en fin de journée il nous rappelle
01:33:48 parce qu'il a une place qui s'est libérée
01:33:50 mais je trouve ça normal quand même.
01:33:52 Parce qu'il y a des fois où il y a des gens qui abusent.
01:33:54 On a des rendez-vous et
01:33:56 on attend et on nous dit non
01:33:58 et puis les gens ils viennent pas.
01:34:00 C'est embêtant.
01:34:02 Après six mois de guerre, l'armée israélienne
01:34:04 a annoncé le retrait de ses troupes
01:34:06 du sud de la bande de Gaza
01:34:08 probablement pour une période de repos
01:34:10 selon la Maison Blanche.
01:34:12 Israël est à un pas de la victoire
01:34:14 a martelé Benyamin Netanyahou.
01:34:16 Si de nouvelles négociations sont en cours
01:34:18 au Caire, dans l'espoir d'une trêve,
01:34:20 le Premier ministre israélien prévient
01:34:22 qu'il n'y aura pas de cesser le feu
01:34:24 sans la libération de tous les otages.
01:34:26 Je l'ai dit clairement à la communauté internationale,
01:34:30 il n'y aura pas de cesser le feu
01:34:32 sans le retour des otages.
01:34:34 Cela n'arrivera pas.
01:34:36 Telle est la politique du gouvernement israélien
01:34:38 et je me réjouis que l'administration Biden
01:34:40 ait clairement indiqué l'autre jour
01:34:42 que telle est toujours sa position.
01:34:44 Et puis dans le reste de l'actualité,
01:34:46 à l'approche du mois de juin,
01:34:48 les enjeux prioritaires des Français
01:34:50 pour les élections européennes se précisent.
01:34:52 Le pouvoir d'achat arrive en tête
01:34:54 des préoccupations, selon un sondage
01:34:56 CSA pour CNews, Europe 1 et le JDD.
01:34:58 En deuxième position, on retrouve
01:35:00 l'immigration et l'environnement.
01:35:02 Enfin, loin derrière, le logement
01:35:04 figure comme la dernière priorité
01:35:06 des Français.
01:35:08 Le marathon de Paris
01:35:10 s'est tenu ce matin.
01:35:12 42,195 km
01:35:14 sous la grisaille de la capitale
01:35:16 qui n'ont pas découragé les 54 000 coureurs.
01:35:18 Les Éthiopiens ont brillé
01:35:20 lors de cette 47e édition.
01:35:22 Chez les hommes,
01:35:24 Mounogheta Ouma a passé la ligne d'arrivée
01:35:26 et a pris 2h05 et 33 secondes de course.
01:35:28 Côté femmes,
01:35:30 Mestaout Fikir est venue à bout
01:35:32 du parcours en 2h20 et 45 secondes.
01:35:34 Vous allez l'entendre,
01:35:36 beaucoup étaient présents pour encourager
01:35:38 les participants.
01:35:40 Là on est venus supporter les copains
01:35:42 parce qu'ils courent,
01:35:44 ils ont préparé longtemps la course.
01:35:46 Je pense qu'ils vont au-delà
01:35:48 de leurs limites,
01:35:50 ils se font mal et je trouve ça beau.
01:35:52 L'ambiance est généralement
01:35:54 assez mitigée au départ
01:35:56 pour les coureurs élites
01:35:58 et l'ambiance monte au fur et à mesure
01:36:00 qu'il y a les coureurs amateurs
01:36:02 qui viennent parce que c'est généralement
01:36:04 les gens qui viennent supporter
01:36:06 ceux qui font des efforts "surhumains"
01:36:08 et moins ceux qui font
01:36:10 pourtant les meilleures performances.
01:36:12 Le sprint final de 180 minutes Info Weekend
01:36:14 c'est à vous Lionel.
01:36:16 Et toujours en tête comme tout à l'heure,
01:36:18 vous avez raison Isabelle Piboulot,
01:36:20 merci pour l'information, vous revenez à 16h30
01:36:22 en effet et toujours en sprint
01:36:24 comme c'est toujours le cas.
01:36:26 On évoque maintenant la violence,
01:36:28 l'ultra-violence juvénile avec l'affaire
01:36:30 notamment de Viri Chatillon,
01:36:32 les 4 mineurs et l'adulte interpellé
01:36:34 vendredi à la suite de la mort de cette adolescente
01:36:36 de 15 ans se sont vus notifier la prolongation
01:36:38 de leur garde à vue. Cette adolescente a été
01:36:40 passée à Tabac jeudi à proximité de son collège
01:36:42 donc à Viri Chatillon, ce qui nous amène
01:36:44 à évoquer l'excuse de minorité
01:36:46 en revenant aussi sur l'exemple de
01:36:48 Khan, vous vous souvenez sans doute de cet octogénaire
01:36:50 qui avait été violemment agressé
01:36:52 par des mineurs qui lui avaient
01:36:54 volé son porte-monnaie avec 20 euros
01:36:56 dans son sac à main notamment.
01:36:58 Près de 2 ans après, d'après le maire de
01:37:00 Khan, David Lissnard, les adolescents sont
01:37:02 en liberté et l'un d'eux a été
01:37:04 interpellé par la police municipale
01:37:06 pour trafic de drogue.
01:37:08 Reportage de Franck Triviaud, Sarah Varny et Kylian Salé.
01:37:10 C'est une agression
01:37:12 qui avait ému la France entière.
01:37:14 Angèle, une retraitée de 89 ans,
01:37:16 avait été agressée en pleine rue
01:37:18 de Khan en 2022.
01:37:20 Deux ans plus tard, l'un des agresseurs,
01:37:22 mineur, déjà condamné par
01:37:24 le tribunal pour enfants de grâce,
01:37:26 a été arrêté par la police en possession
01:37:28 de drogue. "On a eu de jeudi,
01:37:30 de mercredi à jeudi, à 2h30 du matin,
01:37:32 ce qui n'est pas
01:37:34 banal pour un mineur.
01:37:36 Il a été interpellé devant un point de deal
01:37:38 que l'on connaît parfaitement, puisqu'on y passe régulièrement
01:37:40 et la nuit et le jour.
01:37:42 Il y a eu pas mal d'interpellations de faits récemment
01:37:44 sur ce sujet-là. Il a été interpellé
01:37:46 sur ce point de deal et est en possession
01:37:48 de produits stupéfiants." Un sentiment
01:37:50 d'injustice pour le fils de la victime.
01:37:52 "Moi ça ne m'étonne pas parce que
01:37:54 j'ai bien vu qu'ils n'avaient aucun remord déjà
01:37:56 pour l'histoire de ma mère. Quand ils sont passés,
01:37:58 ils avaient des arguments qui ne m'ont pas
01:38:00 satisfait et
01:38:02 j'en étais sûr qu'ils allaient recommencer
01:38:04 dès qu'ils pouvaient faire des conneries.
01:38:06 On marche sur la tête, il faut vraiment
01:38:08 faire quelque chose parce que là ça va trop loin maintenant."
01:38:10 Face à ce phénomène de délinquance
01:38:12 des mineurs, le maire de Cannes,
01:38:14 David Lysnard et la députée
01:38:16 Alexandra Martin se mobilisent.
01:38:18 "Cette violence juvénile n'est plus à mettre
01:38:20 dans les rubriques des faits divers mais
01:38:22 elle est bien un phénomène de société
01:38:24 et c'est la raison pour laquelle nous avons
01:38:26 travaillé ensemble et avec le docteur
01:38:28 Maurice Berger aussi, qui est spécialisé,
01:38:30 qui travaille dans les centres et fermé,
01:38:32 une proposition de loi
01:38:34 qui permettrait de ramener
01:38:36 ces jeunes à la République parce que ces jeunes,
01:38:38 ils répondent d'abord à la loi de leur communauté
01:38:40 et à la loi de leur clan.
01:38:42 Il faut les ramener vers la loi de la République."
01:38:44 Avec ce projet de loi,
01:38:46 la députée demande au gouvernement
01:38:48 d'adapter le code pénal des mineurs
01:38:50 face à un phénomène grandissant.
01:38:52 "Et la situation que nous décrivons
01:38:54 à Cannes, Mathieu,
01:38:56 elle se reproduit dans
01:38:58 d'autres affaires, dans d'autres lieux
01:39:00 en effet, peut-être parce que les sanctions
01:39:02 contre les mineurs ne sont pas suffisamment
01:39:04 dissuasives aujourd'hui ?"
01:39:06 "Oui, en effet, les pouvoirs publics et les élites politiques
01:39:08 pendant des années ont laissé place à la culture
01:39:10 de l'excuse. Or, la culture de l'excuse
01:39:12 aujourd'hui, elle a eu comme impact la culture
01:39:14 de l'impunité, c'est-à-dire que quand on est un jeune
01:39:16 délinquant, on se permet
01:39:18 de reproduire un certain nombre de comportements,
01:39:20 c'est pour ça que le taux de récidive est très très important
01:39:22 parce que la justice n'est absolument pas
01:39:24 sévère et surtout, on ne veut pas
01:39:26 réellement punir. Or, aujourd'hui, comment
01:39:28 vous pouvez laisser passer
01:39:30 le fait que des jeunes tabassent
01:39:32 des octogénaires, tabassent leurs
01:39:34 copains ou les personnes à l'école ?
01:39:36 Comment on peut laisser passer le fait que des jeunes
01:39:38 de moins de 15 ans tuent d'autres personnes ?
01:39:40 Comment on pourra les réinsérer dans la société ?
01:39:42 Ces jeunes-là sont irréinsérables
01:39:44 et donc, en fait, il va falloir se poser la question
01:39:46 suivante, c'est l'école qui est censée être un sanctuaire
01:39:48 à l'abri des évolutions de la société, ne l'est
01:39:50 plus. Elle fait face aujourd'hui
01:39:52 à la barbarisation de la société
01:39:54 et à l'ultra-violence et donc c'est pour ça qu'il faut
01:39:56 revenir, comme vous le dites, sur le droit
01:39:58 et notamment faire évoluer le droit au regard de ces
01:40:00 deux évolutions de la société que je viens de vous mentionner
01:40:02 et donc revenir sur l'excuse de minorité
01:40:04 ce qui repose deux points. Un,
01:40:06 supprimer la systématicité de
01:40:08 l'excuse de minorité, c'est-à-dire que arrêter
01:40:10 de faire en sorte que dès lors que la personne est mineure
01:40:12 sa peine soit divisée par deux. Donc on
01:40:14 supprime cette
01:40:16 automaticité, premier point. Et le deuxième point,
01:40:18 il faut abaisser l'âge en fait
01:40:20 auquel l'excuse de minorité est
01:40:22 tolérée. Aujourd'hui, il est à 16 ans. Au vu des évolutions
01:40:24 de la société, on peut le passer à 15, 14
01:40:26 voire même peut-être à 13 ans. - Oui, cela veut dire, Jean-Baptiste
01:40:28 Souffranc, que la loi aujourd'hui en ce
01:40:30 qui concerne les mineurs est dépassée
01:40:32 ou inadaptée par rapport
01:40:34 à l'évolution aussi de notre société et des comportements
01:40:36 des mentalités également peut-être de la jeunesse.
01:40:38 - Non, on ne peut pas dire ça.
01:40:40 Ce qui se passe surtout, c'est qu'il y a
01:40:42 un abandon des pouvoirs publics sur la question
01:40:44 de la délinquance des mineurs, mais ce depuis
01:40:46 plusieurs années. On peut bien
01:40:48 changer la loi autant qu'on veut. On vient de faire
01:40:50 une réforme avec la création
01:40:52 du Code de Justice pénale des mineurs en
01:40:54 2021. On voit
01:40:56 bien que le problème n'est pas dans les
01:40:58 textes, il est dans leur application.
01:41:00 Pour bien comprendre la logique du mécanisme,
01:41:02 il faut même se repencher sur le
01:41:04 préambule de l'ordonnance de 1945
01:41:06 qui avait été rédigé et signé par
01:41:08 Charles de Gaulle lui-même et qui disait
01:41:10 "La France n'est pas assez riche d'enfants
01:41:12 pour en perdre un seul".
01:41:14 Ce qu'il faut, c'est réussir à mettre en place
01:41:16 un mécanisme qui permette aux
01:41:18 enfants de pouvoir s'en sortir
01:41:20 et de ne pas tomber, sombrer,
01:41:22 rester dans la délinquance. Mais pour y arriver,
01:41:24 encore, faudrait-il qu'il y ait quelques moyens.
01:41:26 Aujourd'hui, le droit, il existe. Vous avez
01:41:28 633 mineurs qui sont actuellement
01:41:30 incarcérés en France, dont 265
01:41:32 pour une peine
01:41:34 à laquelle ils ont été condamnés.
01:41:36 - Incarcérés en prison ? - Incarcérés en prison.
01:41:38 - Pas dans des centres de rééducation ?
01:41:40 Dans des vraies prisons, tel que
01:41:42 Freyne ou les Beaumet ? - Non, parce qu'en fait...
01:41:44 - C'est pas la même chose, on va dire, ce souffrant.
01:41:46 - Non, non, non. D'abord, il n'y a pas beaucoup de centres
01:41:48 de détention pour les mineurs, mais sinon, il y a des circuits adaptés
01:41:50 dans les centres de détention normaux.
01:41:52 Ils ne sont pas forcément mis avec tout le monde et de la même face.
01:41:54 Voilà, pas très exactement pareil. Mais ce que je veux dire, c'est qu'il y en a
01:41:56 qui sont en détention.
01:41:58 Ça existe. Sauf que ce qui se passe,
01:42:00 c'est que de 2018 à
01:42:02 2022, vous avez
01:42:04 à peu près 4300
01:42:06 condamnations en 2018.
01:42:08 Vous en avez un peu plus de 3000
01:42:10 en 2022. En réalité,
01:42:12 il y a de moins en moins de
01:42:14 condamnations. Il y a même de moins en moins,
01:42:16 si vous voulez, de traitements judiciaires
01:42:18 de la violence des mineurs.
01:42:20 Vous aviez à peu près 60 000
01:42:22 traitements judiciaires en 2018.
01:42:24 Vous en aviez seulement un peu plus de 40 000
01:42:26 en 2022. Or, on ne peut pas dire
01:42:28 que la violence est baissée,
01:42:30 etc. Sauf que ce qui se passe, c'est qu'il n'y a
01:42:32 pas de suivi statistique. Il n'y a pas
01:42:34 de suivi sociologique derrière pour comprendre
01:42:36 d'où viennent ces mineurs, pourquoi ils sont
01:42:38 en détente. - Ça a tout de même un peu
01:42:40 évolué depuis le général de Gaulle, pardonnez-moi.
01:42:42 Nous sommes en 2024, c'est pas la même situation.
01:42:44 - Oui, mais le problème, c'est que ça n'a pas évolué depuis les années
01:42:46 90. Et si vous voulez,
01:42:48 on est en train d'avoir la conséquence de politiques
01:42:50 qui ont été mises en place vers les
01:42:52 années 90 et qui, en fait, sont dans
01:42:54 l'échec, avec pas de vision, pas de pilotage
01:42:56 politique, pas de capacité non plus
01:42:58 à voir en réalité, à appliquer les
01:43:00 textes qui existent. Parce que l'excuse de minorité,
01:43:02 vous savez, de toute façon, un dernier camp,
01:43:04 pour augmenter les sanctions, en règle générale,
01:43:06 lui, il est persuadé qu'il ne se
01:43:08 fera pas prendre. D'autant plus quand vous êtes
01:43:10 face à des enfants qui
01:43:12 sont déscolarisés, dont parfois les parents eux-mêmes
01:43:14 ont été déscolarisés. Le problème,
01:43:16 c'est de les ramener vers la scolarisation.
01:43:18 Mais pour ça, il faut des moyens hors les moyens.
01:43:20 C'est-à-dire, en fait, la coordination
01:43:22 entre les services, etc., il n'existe pas.
01:43:24 Ce qui fait que la justice des mineurs, c'est bien
01:43:26 souvent la justice des mesures fictives. - Ou peut-être
01:43:28 à l'escordier des sanctions plus dissuasives,
01:43:30 enfin, des vraies sanctions dissuasives, même
01:43:32 pour des mineurs, même s'ils ont l'impression qu'il y a
01:43:34 une forme d'impunité, qu'ils ne se feront pas
01:43:36 attraper. Ils sont dans une forme, aujourd'hui, de
01:43:38 violence désinhibée. Mais
01:43:40 tout de même, si au bout du compte, il y a une vraie punition,
01:43:42 ça va peut-être les faire réfléchir, non ?
01:43:44 - Il faut bien se rendre compte aussi que la jeunesse a changé,
01:43:46 qu'on n'est pas tout à fait la même jeunesse que
01:43:48 dans les années 80 et qu'aujourd'hui, il y a une sur-représentation,
01:43:50 là encore, des enfants
01:43:52 issus de familles, issus de l'immigration,
01:43:54 dans les faits de délinquance.
01:43:56 Et ce n'est pas moi qui le dis, c'est une étude de Hugues Lagrange
01:43:58 que vous retrouverez très facilement,
01:44:00 notamment qui se base sur
01:44:02 le fait que
01:44:04 les enfants issus des familles du Maghreb
01:44:06 ou du Sahel sont trois fois plus représentés, par exemple,
01:44:08 dans des faits de délinquance que des enfants natifs
01:44:10 français. Alors, il y a
01:44:12 plusieurs choses. Donc, ce sont des enfants qui viennent
01:44:14 de familles communautaires et de familles
01:44:16 qui ne sont pas forcément
01:44:18 ancrées
01:44:20 dans la société. Généralement,
01:44:22 en fait, elles ont un système indifférencié
01:44:24 de mode de pensée.
01:44:26 L'identité du sujet est en fait son
01:44:28 appartenance au groupe et pas son appartenance
01:44:30 à la nation. Donc, les codes du groupe sont supérieurs
01:44:32 à la loi extérieure. C'est qu'on ne peut pas utiliser
01:44:34 les mêmes leviers que l'on va utiliser
01:44:36 en règle générale.
01:44:38 Alors, il y a plusieurs choses.
01:44:40 Il y a une responsabilité de la famille qui est énorme.
01:44:42 On sait, par exemple, que les mineurs
01:44:44 qui sont
01:44:46 envoyés en centre éducatif renforcés,
01:44:48 dans 52% des cas,
01:44:50 un membre de la famille est déjà en prison.
01:44:52 C'est-à-dire que la famille n'a pas
01:44:54 fait le travail à deux reprises.
01:44:56 Et à ce titre,
01:44:58 on retrouve aussi...
01:45:00 Maurice Berger, il a été cité par
01:45:02 la dame des Républicains
01:45:04 qui a été interviewée,
01:45:06 expliquait notamment qu'en fait
01:45:08 ils n'ont pas de compassion ou d'empathie
01:45:10 pour la victime, là encore, parce qu'ils sont dans un système
01:45:12 indifférencié, ils ne se sentent pas responsables
01:45:14 de ce groupe-là.
01:45:16 Et ce que proposait Maurice Berger,
01:45:18 c'est qu'on fasse un levier, on mette
01:45:20 une tension sur la famille.
01:45:22 Typiquement, suite aux émeutes,
01:45:24 par exemple, le président de la République a proposé que
01:45:26 les aides de la CAF soient
01:45:28 supprimées pour les familles des émeutiers
01:45:30 concernant l'émeutier,
01:45:32 pas forcément concernant tous les enfants de la famille.
01:45:34 C'est certain, hein ?
01:45:36 Alors, ce qui a été le cas, mais ça a été fait de façon très légère, mais je pense que c'est quelque chose,
01:45:38 en tout cas les pédopsychiatres
01:45:40 vont en ce sens sur ces questions-là
01:45:42 en disant qu'il faut mettre le levier sur la famille
01:45:44 parce que c'est des mineurs qui n'en ont pas grand-chose
01:45:46 à faire de la victime. Par contre,
01:45:48 s'il y a une répercussion sur la famille, là par contre,
01:45:50 ils vont se sentir très vite concernés.
01:45:52 Oui, et après on écoutera David Lysnard.
01:45:54 Mais Lionel, pour que vous compreniez à quel point le gouvernement
01:45:56 est désorganisé depuis plusieurs années sur ce sujet,
01:45:58 en janvier, lors de son discours de politique générale,
01:46:00 Gabriel Attal avait annoncé des mesures,
01:46:02 il avait annoncé des peines de travaux d'intérêt général
01:46:04 pour les mineurs et leurs parents,
01:46:06 ainsi que la mise en place d'internats
01:46:08 pour les personnes en difficulté. Vous avez actuellement,
01:46:10 là depuis quelques jours, un certain nombre de
01:46:12 situations qui font réagir le gouvernement.
01:46:14 Personne ne rappelle ces annonces qui avaient été faites en janvier.
01:46:16 Nicole Belloubet improvise
01:46:18 en expliquant qu'il va y avoir une mission spéciale
01:46:20 en information, etc. Et le ministre
01:46:22 de la Justice n'a rien à dire là-dessus non plus.
01:46:24 Donc vous avez l'impression qu'on nous annonce des mesures,
01:46:26 en fait, les ministres qui doivent les appliquer sont même plus au courant
01:46:28 que les annonces faites il y a 4 mois.
01:46:30 C'est la désorganisation totale.
01:46:32 Et on se retrouve avec des centres de rééducation aussi,
01:46:34 avec des mineurs. L'exemple de Cannes, il n'est pas tant,
01:46:36 il est très prégnant en effet, c'est-à-dire que
01:46:38 ces jeunes ont agressé
01:46:40 une octogénaire, ça a ému toute la France
01:46:42 et quelques mois plus tard,
01:46:44 presque deux ans plus tard,
01:46:46 on en retrouve certains en liberté, mais surtout
01:46:48 en train de dealer de la drogue. Voilà pourquoi David Lysnard,
01:46:50 le maire de Cannes,
01:46:52 alerte les pouvoirs publics et se dit qu'il y a peut-être
01:46:54 d'autres situations à trouver, notamment
01:46:56 concernant la détention des mineurs. On l'écoute.
01:46:58 L'enfant en question,
01:47:00 15 ans, l'adolescent
01:47:02 devait être dans un centre éducatif fermé.
01:47:04 En fait, c'est ni éducatif ni fermé.
01:47:06 Ils ne sont pas idiots, donc ils voient bien qu'en réalité, il n'y a pas de sanction.
01:47:08 Or, la sanction,
01:47:10 elle fait partie de l'éducation.
01:47:12 C'est une évidence. La transgression est normale
01:47:14 pour un jeune, si vous voulez.
01:47:16 Mais il y a plusieurs formes de transgression. Là, on est sur des formes de transgression
01:47:18 ultime, de l'hyper-violence,
01:47:20 du deal, etc. Mais il faut
01:47:22 que dès les premières transgressions, il y ait une réponse.
01:47:24 Et puisque manifestement,
01:47:26 il n'y a pas de réponse des parents,
01:47:28 c'est le rôle de l'État, en solidarité,
01:47:30 d'apporter une réponse. Ce n'est pas à nous
01:47:32 de payer par nos impôts
01:47:34 pour des dispositifs qui ne fonctionnent pas.
01:47:36 Les centres éducatifs fermés,
01:47:38 c'est presque 400 euros par jour.
01:47:40 Or, pour des gamins qui, en fait, sont dans des trucs
01:47:42 qui ne sont pas fermés.
01:47:44 Il y en a assez, toute cette hypocrisie.
01:47:46 Oui, en effet, Elodie Huchard, les centres
01:47:48 de rééducation coûtent cher à l'État,
01:47:50 aux contribuables, en effet.
01:47:52 Cela ne fonctionne pas. Et ce que dit entre les lignes
01:47:54 d'David Lissnard, c'est peut-être qu'il faudrait, d'ailleurs,
01:47:56 je crois qu'il l'a tweeté, en tout cas, il l'a signalé
01:47:58 sur son compte X, il faudrait
01:48:00 peut-être rouvrir ce que l'on appelait
01:48:02 à une certaine époque, les maisons de correction.
01:48:04 Oui, parce que, pour le coup, les centres éducatifs
01:48:06 fermés, il y avait même eu un rapport sur la question.
01:48:08 Effectivement, ça ne fonctionne pas. Ce n'est pas uniquement
01:48:10 David Lissnard qui le dit. Ce n'est pas juste de la politique
01:48:12 parce qu'effectivement, il rappelle le coût.
01:48:14 Il montrait que c'était l'une des solutions
01:48:16 les plus coûteuses, qu'il manquait notamment
01:48:18 d'enseignants, de personnel aussi,
01:48:20 de santé sur place et que, même pour ces mineurs,
01:48:22 d'ailleurs, qui sont là-dedans, il n'y avait pas
01:48:24 des conditions idéales pour vivre et qu'en plus,
01:48:26 effectivement, ça ne servait à rien
01:48:28 parce que, comme il le disait, ce n'est pas vraiment fermé et le côté
01:48:30 éducation, on ne l'a plus du tout. Donc, forcément,
01:48:32 du côté de la droite, on essaye de trouver
01:48:34 d'autres solutions. Le maire de Cannes a été touché
01:48:36 effectivement de près. Il a pu le voir sur sa commune,
01:48:38 la volonté. Il a tenté de frapper fort
01:48:40 David Lissnard. Il avait parlé dès après
01:48:42 l'agression de cette personne.
01:48:44 Il a ensuite tenté de retirer
01:48:46 la place de marché à l'un des
01:48:48 maires délinquants pour tenter de montrer
01:48:50 qu'il avait quand même des leviers
01:48:52 qu'il pouvait activer, mais malheureusement,
01:48:54 il a forcé de constater, et pour le coup, ce n'est pas de sa faute,
01:48:56 ça serait arrivé à n'importe quelle autre mère, que
01:48:58 ça ne fonctionne pas et donc il faut aller plus loin. Et comme vous le disiez
01:49:00 aujourd'hui, l'excuse de minorité peut-être
01:49:02 qu'elle pouvait fonctionner il y a quelques années. Quand on voit
01:49:04 des adolescents de 11, 13,
01:49:06 15 ans qui vont aller frapper une vieille dame
01:49:08 ou certains de leurs camarades de classe allant jusqu'à
01:49:10 donner la mort, on ne peut pas
01:49:12 considérer ces délinquants-là
01:49:14 comme des simples enfants qui ne feraient pas exprès.
01:49:16 - Il y a donc deux poids, deux mesures entre les condamnations
01:49:18 des majeurs et des mineurs. Mathieu, je vous fais
01:49:20 écouter, enfin, à tout le monde, évidemment, mais j'aimerais que vous
01:49:22 réagissiez juste après.
01:49:24 Nicole Belloubet, voilà ce qu'elle
01:49:26 propose pour essayer de trouver une situation
01:49:28 pour réintégrer
01:49:30 ou remettre sur le bon chemin
01:49:32 les mineurs délinquants.
01:49:34 - Nous devons à la fois
01:49:36 les éduquer pour la
01:49:38 partie, je dirais,
01:49:40 qui est celle des apprentissages,
01:49:42 évidemment, ça c'est l'instruction,
01:49:44 mais aussi les éduquer pour tout ce qui
01:49:46 touche à la fraternité, à la vie
01:49:48 en société, au respect.
01:49:50 Et évidemment, s'il y a manquement à ce respect,
01:49:52 il doit y avoir sanction, c'est donc toute
01:49:54 une chaîne. Donc il y a tout cet
01:49:56 aspect instruction-éducation.
01:49:58 Il y a aussi, évidemment, tout un aspect
01:50:00 prévention que nous avons développé
01:50:02 et j'ai coutume de dire
01:50:04 que nous souhaitons faire un
01:50:06 bouclier autour de l'école, non pas pour
01:50:08 couper l'école de l'extérieur, parce que l'école a évidemment
01:50:10 besoin de sortir, mais on doit faire un
01:50:12 bouclier de protection.
01:50:14 - Voilà, rééduquer donc en tout cas ceux qui sont
01:50:16 dans le cursus scolaire, qui en
01:50:18 sortiraient et qui deviendraient des délinquants
01:50:20 et c'est ce qui s'est produit à Véry-Châtillon, notamment
01:50:22 avec cette adolescence collégien qui a été
01:50:24 tué, Mathieu Hoque. - L'intervention
01:50:26 de Mme Belloubet, elle révèle un peu
01:50:28 ce que pense le macronisme de
01:50:30 l'insécurité, c'est-à-dire qu'en fait, Emmanuel Macron
01:50:32 en 2017, il fait le diagnostic que font
01:50:34 les sociodémocrates classiques,
01:50:36 que ce soit François Hollande ou même avant
01:50:38 Ségolène Royal, c'est-à-dire qu'en réduisant la
01:50:40 pauvreté, en réduisant la précarité, en réduisant
01:50:42 le taux de chômage, ils allaient réduire l'insécurité.
01:50:44 Or, le taux de chômage a un petit peu
01:50:46 baissé entre 2017 et 2022
01:50:48 et pourtant tous les chiffres de l'insécurité,
01:50:50 y compris l'insécurité juvénile,
01:50:52 liée à la délinquance juvénile, ont explosé.
01:50:54 Donc là, les solutions ne sont pas bonnes.
01:50:56 Et là, sur le sujet de l'école
01:50:58 dont parle Mme Belloubet,
01:51:00 encore une fois, c'est un manque aussi
01:51:02 de vision sur ce qu'est l'école, c'est-à-dire
01:51:04 que là, elle ne donne aucune mesure qui
01:51:06 va justement permettre de faire en sorte que l'école
01:51:08 soit un sanctuaire à l'abri des évolutions
01:51:10 de la société. Or, dès lors que l'école
01:51:12 n'est plus en mesure d'être à l'abri
01:51:14 des évolutions de la société, de la barbarisation de la société,
01:51:16 du communautarisme, de l'islamisme,
01:51:18 ou même de l'ultra-violence,
01:51:20 l'école ne peut plus
01:51:22 instruire et éduquer correctement
01:51:24 les enfants et donc en fait, on fait peser une charge
01:51:26 sur l'école qui est beaucoup trop importante
01:51:28 par rapport aux moyens qu'elle peut aujourd'hui faire.
01:51:30 Car l'école Jean-Baptiste Souffron n'est plus
01:51:32 un sanctuaire. Non, non, mais l'école
01:51:34 n'est pas un sanctuaire, mais tout le problème, c'est que dans
01:51:36 cette annonce par exemple de Nicolas Belloubet, je vous le disais,
01:51:38 elle ne fait pas référence aux annonces
01:51:40 précédentes qui avaient été faites par le gouvernement.
01:51:42 Alors qu'on soit d'accord ou pas, ça montre un manque de cohérence.
01:51:44 Mais ce manque de cohérence, il est partout.
01:51:46 Les mesures, elles existent déjà, seulement elles ne sont
01:51:48 pas financées, elles ne sont pas pilotées,
01:51:50 elles ne sont pas exécutées. Les centres éducatifs... - On ne peut pas savoir si
01:51:52 elles sont efficaces en fait. - Mais on ne sait même pas quels sont les vrais
01:51:54 chiffres de l'adhérence des mineurs. Aujourd'hui, il y avait
01:51:56 un rapport parlementaire du Sénat, il y a deux ans,
01:51:58 qui précisément pointait ce problème en disant
01:52:00 "mais comment voulez-vous qu'on ait une politique crédible ?
01:52:02 On ne peut rien piloter, on ne sait pas
01:52:04 quel est le détail, on ne sait pas exactement
01:52:06 de quelles familles ils sont issus, on ne sait pas..."
01:52:08 Vous voyez, c'est ça la difficulté. Donc on est conduits
01:52:10 à prendre des décisions sur la base
01:52:12 un petit peu, finalement, des accidents,
01:52:14 des faits les plus marquants, qui choquent
01:52:16 tout le monde et qui sont naturellement, qui doivent
01:52:18 être traités, mais on n'a pas les éléments.
01:52:20 Pour les centres éducatifs permets, par exemple,
01:52:22 qu'est-ce que c'est ? Un centre éducatif permet,
01:52:24 ce n'est pas une prison, c'est un lieu où
01:52:26 normalement vous avez entre 8 et 12
01:52:28 élèves qui sont présents et on va
01:52:30 leur apporter de l'éducation
01:52:32 et une formation. Sauf que s'ils fuguent, qu'est-ce que
01:52:34 vous faites ? Vous les réincarcérez, mais alors à quoi
01:52:36 ça servait de les mettre en centre éducatif fermé avant ?
01:52:38 Et tous les participants savent que ce n'est pas ça qu'il faut faire.
01:52:40 Bon, seulement, qu'est-ce qu'on fait ? On en ouvre
01:52:42 des nouveaux aujourd'hui ou on travaille au sein
01:52:44 de l'école pour... - Tout petit mot de conclusion
01:52:46 d'Alice Cordier sur ce sujet. - Pour terminer sur ce sujet,
01:52:48 il y a aussi parfois, la figure du maître
01:52:50 s'oppose à la figure parentale et l'élève,
01:52:52 enfin, dans énormément de cas, notamment des projets scolaires,
01:52:54 ce sont des élèves qui ont un contre-discours à la maison
01:52:56 qui détruit totalement ce qu'ils ont entendu à l'école.
01:52:58 Donc, il faut vraiment prendre conscience
01:53:00 de ça par rapport aux familles. Je pense
01:53:02 toujours, moi, à cette affaire où, en effet,
01:53:04 il y a des jeunes qui lynchent une vieille dame de 80,
01:53:06 presque 90 ans et le père,
01:53:08 le lendemain sur TPMP a pleuré parce qu'on lui a
01:53:10 enlevé une place de parking. - Alors qu'il y avait
01:53:12 une sanction, effectivement, comme le disait le débuchéard de la part
01:53:14 du maire, David Lysnard.
01:53:16 On marque une pause, on se retrouve avec nos invités,
01:53:18 avec l'information également qui revient dans un instant
01:53:20 sur CNews.
01:53:22 [Musique]
01:53:24 - Retour en plateau et en direct
01:53:26 sur CNews, 180 minutes
01:53:28 info, week-end. Dans un instant, les débats,
01:53:30 bien sûr, et le point info avec Isabelle Piboulot.
01:53:32 Mais d'abord, cette image en direct. Vous le voyez,
01:53:34 Emmanuel Macron vient d'arriver
01:53:36 à la maison d'Izieux, dans le département
01:53:38 de Lens, pour rendre
01:53:40 hommage à la mémoire d'enfants
01:53:42 juifs raflés par la
01:53:44 Gestapo lors de la guerre de
01:53:46 1940. Il est dans le cadre, effectivement,
01:53:48 de toutes ces... toutes les
01:53:50 hommages qu'il rend par
01:53:52 rapport à cette période. On va en parler dans
01:53:54 quelques instants. Donc, on voit le président de
01:53:56 la République saluer les différentes
01:53:58 personnalités du département
01:54:00 et de la maison d'Izieux. Mais d'abord, on fait le point sur
01:54:02 l'information avec vous, Isabelle Piboulot.
01:54:04 - Après la mort de
01:54:06 Shemsedine Aviri-Châtillon,
01:54:08 cinq gares d'avions ont été prolongées.
01:54:10 Elles concernent quatre mineurs et un individu
01:54:12 de 20 ans. L'adolescent de 15 ans
01:54:14 a succombé à ses blessures vendredi.
01:54:16 La veille, il avait été passé
01:54:18 à Taba à la sortie de son collège.
01:54:20 Une enquête est ouverte pour assassinats et
01:54:22 violences en réunion aux abords d'un
01:54:24 établissement scolaire. L'armée
01:54:26 israélienne retire ses troupes du sud de
01:54:28 la bande de Gaza après six mois
01:54:30 de guerre, un retrait correspondant à
01:54:32 une période de repos, selon la Maison Blanche.
01:54:34 En dépit des négociations, on
01:54:36 court au caire dans l'espoir d'une trêve.
01:54:38 Le premier ministre israélien prévient
01:54:40 il n'y aura pas de cessez-le-feu à Gaza
01:54:42 sans la libération de tous les
01:54:44 otages. Enfin, il y a 30 ans,
01:54:46 le Rwanda connaissait l'horreur.
01:54:48 À Kigali, Paul Kagame a pris la
01:54:50 parole lors des commémorations du génocide.
01:54:52 À l'époque, la communauté internationale
01:54:54 nous a tous laissés tomber,
01:54:56 a déclaré le président rwandais.
01:54:58 Dans une vidéo, Emmanuel Macron
01:55:00 a réitéré ses propos de 2021.
01:55:02 La France assume toutes ses
01:55:04 responsabilités dans le massacre de
01:55:06 94. Au moins 800 000 Rwandais,
01:55:08 majoritairement toutes-ci, ont été
01:55:10 tués.
01:55:12 - Merci Isabelle. L'information
01:55:14 revient à 17h sur l'antenne de CNews.
01:55:16 Place au direct sur notre antenne
01:55:18 avec cette visite d'Emmanuel
01:55:20 Macron qui a donné
01:55:22 aujourd'hui le coup d'envoi d'un long itinéraire
01:55:24 de commémorations retraçant les
01:55:26 combats de la libération en 44
01:55:28 et la fin de l'occupation. Il est donc, vous le voyez,
01:55:30 à la Maison d'Iseu dans l'Ain
01:55:32 pour honorer la mémoire d'enfants juifs qui ont
01:55:34 été rappelés par la Gestapo. On va attendre
01:55:36 un tout petit peu l'oreille avant de céder
01:55:38 la parole à Elodie Huchard pour parler de la symbolique
01:55:40 aussi de ce lieu bien évidemment.
01:55:42 - Je suis heureux d'être parmi vous. On va se retrouver
01:55:44 à l'intérieur tout de suite. - Oui, non mais j'ai
01:55:46 craint. - Ah, vous avez craint.
01:55:48 - M. Azière aussi doit prendre un taxi. - Et vous vivez où ?
01:55:50 - À Paris, à Saint-Ouen.
01:55:52 Où le Jeux Olympiques
01:55:54 vous jouent à grand. - Oui, je confirme.
01:55:56 - C'est un voisin. - Et vous y avez
01:55:58 été entre temps et temps ? - J'ai...
01:56:00 J'étais en 43.
01:56:02 Je suis resté 15
01:56:04 jours dans cette maison-là.
01:56:06 Et
01:56:08 Mme Zlatin, la directrice,
01:56:10 j'étais avec mon jeune frère.
01:56:12 Et comme je suis
01:56:14 de famille croyante,
01:56:16 et je demandais un livre de prière.
01:56:18 Elle n'avait pas de livre de prière.
01:56:20 Et donc
01:56:22 elle m'a fait partie avec mon jeune frère.
01:56:24 Et ensuite, j'ai été
01:56:26 placé chez les paysans avec un faux nom.
01:56:28 Et j'ai passé mon certificat
01:56:30 d'études à la Tour du Pain.
01:56:32 À côté, pas loin, chez les paysans,
01:56:34 avec un faux nom.
01:56:36 Et actuellement, je vais
01:56:38 à la Sorbonne.
01:56:40 Je suis les cours d'histoire.
01:56:42 Et je viens de témoigner
01:56:44 à la Sorbonne à la demande de mon professeur.
01:56:46 Qui fait la Souvien de Guernon.
01:56:48 - Vous faites l'histoire contemporaine à la Sorbonne ?
01:56:50 - Pardon ? - Vous faites de l'histoire contemporaine à la Sorbonne ?
01:56:52 - Oui, depuis que je suis à l'Arta.
01:56:54 Avec différents
01:56:56 professeurs.
01:56:58 Voilà.
01:57:00 - Merci de votre présence.
01:57:02 - Je vous en prie. - Merci, président.
01:57:04 - Emmanuel Macron,
01:57:06 qui échange
01:57:08 à la Maison d'Izieux.
01:57:10 Un lieu, on le disait, Elodie Huchard, extrêmement symbolique
01:57:12 aussi dans ce projet,
01:57:14 dans cet itinéraire de commémoration.
01:57:16 C'est le lieu, en effet,
01:57:18 où des enfants juifs ont été rappelés par la Gestapo.
01:57:20 - Oui, et doublement symbolique, parce qu'en fait, à l'époque,
01:57:22 c'est le préfet de Leraux qui propose
01:57:24 un coup de persécuté d'Europe de l'Est.
01:57:26 Lui est réfugié russe. Elle fuit l'antisémitisme
01:57:28 en lien en Pologne. Et à l'époque,
01:57:30 le département loin est sous occupation italienne.
01:57:32 La traque contre les juifs est un peu moins
01:57:34 violente. Et donc, il trouve
01:57:36 cette maison, qui est une grande
01:57:38 maison, un peu au milieu de rien, dans les monts du Buget.
01:57:40 Et donc, il s'installe là-bas, effectivement,
01:57:42 pour tenter de sauver
01:57:44 des enfants juifs. Et ils vont, pendant un certain temps,
01:57:46 pouvoir vivre tranquillement. C'est ce que disait, d'ailleurs,
01:57:48 le sous-préfet, à l'époque de Belay. Il disait
01:57:50 "Vous serez tranquille ici". Malheureusement,
01:57:52 il commence à sentir que le vent tourne
01:57:54 et donc, le Coupe tente de s'organiser
01:57:56 pour sauver ses enfants, pour les
01:57:58 emmener ailleurs. Donc, certains ont pu partir.
01:58:00 C'est peut-être le cas de ce monsieur qui explique avoir été
01:58:02 sur place et s'en être sorti.
01:58:04 Mais malheureusement, la Gestapo, via
01:58:06 Klaus Barbie, vient chercher
01:58:08 44 enfants. Ils étaient âgés, à l'époque, de
01:58:10 4 à 12 ans. Et leurs 7 éducateurs,
01:58:12 c'était le 6 avril 1944.
01:58:14 On est quasiment jour pour jour,
01:58:16 80 ans après. Et donc, c'est aussi la volonté
01:58:18 d'Emmanuel Macron de se rendre sur place.
01:58:20 C'est la première fois, en tant que président,
01:58:22 qu'il se rend sur place. Et surtout, c'est un endroit où la
01:58:24 transmission est importante. Parce que
01:58:26 je lisais l'instant sur le site qu'il y a 36 000
01:58:28 visites par an, dont 18 000 scolaires.
01:58:30 Et c'est forcément très adapté.
01:58:32 Il y a beaucoup de visites adaptées aussi aux enfants,
01:58:34 pour qu'ils comprennent aussi, malheureusement, ce qu'ont vécu
01:58:36 tous ces enfants qui ont été sur place. Notamment,
01:58:38 ceux qui, malheureusement, ont été déportés.
01:58:40 - Et Emmanuel Macron va se recueillir, là, maintenant. C'est ce qui est
01:58:42 prévu au programme. - Oui, il y a deux étapes. Il va se recueillir
01:58:44 justement devant la stèle commémorative. Et ensuite,
01:58:46 il va échanger à la fois avec
01:58:48 des familles, des enfants aussi, qui ont été
01:58:50 dans cette colonie à Isieux
01:58:52 et qui ont pu survivre. Et puis aussi, avec les
01:58:54 personnes qui, aujourd'hui, gèrent ce
01:58:56 mémorial et la mémoire de ce lieu. - On va garder
01:58:58 ces images en fil rouge jusqu'à la fin
01:59:00 de l'émission. Mais nous allons,
01:59:02 pour mieux y revenir dans quelques instants, si
01:59:04 cela se justifie, mais nous allons évoquer maintenant
01:59:06 les six mois jour pour jour du 7 octobre et l'attaque
01:59:08 du Hamas en Israël. Dans
01:59:10 un instant, nous serons avec une
01:59:12 invitée qui est déjà connectée, proche de famille
01:59:14 d'otages. Mais d'abord, l'histoire de Louis Arr,
01:59:16 qui, lui, a été enlevé le 7 octobre
01:59:18 dans le kiboutz de Niri Tziag.
01:59:20 Il a été libéré le 12 février avec un autre
01:59:22 otage, Fernando Simon Marmont.
01:59:24 Il revient sur cette exfiltration
01:59:26 et les conditions de sa captivité.
01:59:28 Régine Delfour.
01:59:30 - Ce sont ces tirs
01:59:32 incessants qui réveillent Louis.
01:59:34 Il a juste le temps de rouler son matelas
01:59:36 pour trouver un abri, sans
01:59:38 tomber sur ses ravisseurs.
01:59:40 - J'ai compris que quelque chose se passait
01:59:42 à l'intérieur de cette maison. J'ai
01:59:44 réalisé que ce n'était pas mes ravisseurs
01:59:46 et quelqu'un m'a appelé. "Louis, Louis,
01:59:48 par ici, par ici." Et puis
01:59:50 quelqu'un m'a dit "C'est Tzahal, Tzahal,
01:59:52 nous sommes venus te ramener à la maison."
01:59:54 Vers 1h du matin ce 12 février,
01:59:56 les forces spéciales
01:59:58 appuyées par l'aviation israélienne
02:00:00 ouvrent le feu. Objectif,
02:00:02 exfiltrer deux hommes retenus
02:00:04 en otage depuis le 7 octobre.
02:00:06 Louis et son camarade
02:00:08 sortent de leur calvaire.
02:00:10 - Dis-moi, tu es sûr que nous ne sommes pas dans un film ?
02:00:12 Je n'en suis pas certain. Parce qu'il s'est
02:00:14 passé tellement de choses tout ce temps.
02:00:16 Est-ce bien réel ? Même aujourd'hui, je ne sais
02:00:18 toujours pas ce qui est réel et ce qui ne l'est pas.
02:00:20 - Louis n'oublie pas l'enfer
02:00:22 qu'il a vécu pendant plus de 4 mois
02:00:24 avec d'autres otages
02:00:26 retenus à plus de 30 mètres
02:00:28 sous terre. - Il y avait un terroriste
02:00:30 qui marchait avec nous en exhibant
02:00:32 son arme et nous faisait toutes sortes
02:00:34 de mauvaises blagues, en particulier sur la
02:00:36 jeune fille israélienne de 17 ans.
02:00:38 Il l'a vraiment harcelée. - Libéré
02:00:40 depuis bientôt deux mois, Louis
02:00:42 se réveille parfois au milieu de la nuit
02:00:44 hanté par ses ravisseurs.
02:00:46 Il n'espère désormais qu'une seule
02:00:48 chose, le retour de tous les otages.
02:00:50 - Et nous sommes
02:00:52 connectés en direct avec Sabrina Bellassène,
02:00:54 proche de famille d'otages. Merci
02:00:56 d'avoir accepté notre invitation et
02:00:58 merci d'être en direct sur CNews
02:01:00 six mois après le 7 octobre.
02:01:02 Quel est votre état d'esprit ?
02:01:04 Quel est l'état d'esprit de
02:01:06 la population israélienne ?
02:01:08 - Alors, tout d'abord
02:01:10 aujourd'hui, c'était une journée très
02:01:12 accablante puisque nous avons enterré
02:01:14 Elad Katsir, qui a été retrouvé
02:01:16 mort, assassiné, enterré
02:01:18 à Gaza,
02:01:20 que l'armée a
02:01:22 sauvé,
02:01:24 ou a ramené plutôt son corps.
02:01:26 Alors,
02:01:28 c'est une journée affreuse
02:01:30 pour commémorer
02:01:32 ces six mois. C'est
02:01:34 un habitant de Niros. Niros est un petit
02:01:36 kiboutz près de Gaza,
02:01:38 à peu près deux kilomètres de Gaza,
02:01:40 qui a souffert le plus.
02:01:42 C'est un petit kiboutz
02:01:44 de 400 personnes, où le quart
02:01:46 de sa population a été
02:01:48 ou assassiné sauvagement,
02:01:50 ou kidnappé. En plus,
02:01:52 nous avons, nous sommes
02:01:54 réveillés aujourd'hui avec l'annonce
02:01:56 malheureuse d'une mort de quatre
02:01:58 soldats à Gaza.
02:02:00 Ça veut dire que le pays
02:02:02 est en deuil, est dans
02:02:04 une attente pénible
02:02:06 pour savoir ce qui va se passer.
02:02:08 Est-ce qu'il y a une petite chance
02:02:10 que les 133
02:02:12 kidnappés vont être
02:02:14 libérés ?
02:02:16 Dans deux semaines,
02:02:18 nous allons fêter Pâques.
02:02:20 C'est la fête de la libération,
02:02:22 la sortie de l'esclavage
02:02:24 à la libération, et nous espérons
02:02:26 tous ici que ce cauchemar,
02:02:28 enfin, va prendre fin.
02:02:30 Car la question des otages
02:02:32 est au centre, évidemment, au cœur des débats.
02:02:34 Elle est même principale,
02:02:36 cette question des otages, et depuis le début,
02:02:38 depuis le 7 octobre.
02:02:40 Benyamin Netanyahou a dit aujourd'hui, d'ailleurs,
02:02:42 qu'il ne pourrait pas y avoir de cessez-le-feu
02:02:44 sans la libération des otages.
02:02:46 Quelle est votre réaction ?
02:02:48 Et, point de vue
02:02:52 de cessez-le-feu,
02:02:54 d'abord, je dis qu'il faut tout faire
02:02:56 pour ramener les otages. C'est le truc
02:02:58 le plus important. Ici, il n'y a pas
02:03:00 de vie en Israël sans les
02:03:02 otages. Nous sommes un
02:03:04 pays, un peuple, qui célèbre
02:03:06 la vie, pas la mort. Et ça,
02:03:08 je le dis sans cesse. Chez nous,
02:03:10 on ne fête pas la mort des autres,
02:03:12 même si c'est la mort de nos
02:03:14 pires ennemis. Et comme
02:03:16 vous l'avez vu, dans l'autre côté, à chaque
02:03:18 fois qu'il y a quelqu'un qui meurt en Israël,
02:03:20 c'est le distribuage
02:03:22 des bonbons. Alors, pour
02:03:24 le cessez-le-feu, il y avait
02:03:26 un cessez-le-feu ici, le
02:03:28 6 octobre. Le Hamas nous
02:03:30 est rentré dedans, a commencé la guerre.
02:03:32 C'est lui qui a commencé. C'est à lui
02:03:34 d'instaurer le cessez-le-feu.
02:03:36 C'est à lui de décider
02:03:38 de libérer les otages. Les
02:03:40 otages sont entre les mains
02:03:42 du Hamas, pas entre
02:03:44 les mains des dirigeants israéliens.
02:03:46 Et il faut le comprendre
02:03:48 une fois pour toutes. En plus,
02:03:50 il y a ceux qui peuvent décider
02:03:52 pour le Hamas. Il y a le Qatar
02:03:54 qui joue le double jeu.
02:03:56 D'un côté, c'est lui qui
02:03:58 donne l'argent au Hamas.
02:04:00 C'est lui qui subvient à ses
02:04:02 besoins. S'il veut,
02:04:04 il peut arrêter
02:04:06 cet argent et les otages seront
02:04:08 libérés immédiatement. Je ne comprends
02:04:10 pas comment le monde ne voit pas
02:04:12 ce double jeu et comment le
02:04:14 Qatar ose jouer ce double
02:04:16 jeu. Il n'y a pas
02:04:18 une solution.
02:04:20 Il y a une solution.
02:04:22 Oui, mais aujourd'hui, Sabrina Belhassen,
02:04:24 avez-vous le sentiment que
02:04:26 rien n'est réglé parce que le conflit
02:04:28 semble s'enliser, même si Benyamin Netanyahou
02:04:30 a dit encore aujourd'hui que
02:04:32 Israël était à un pas de la victoire,
02:04:34 mais qu'il y avait encore
02:04:36 beaucoup de sacrifices et de souffrances
02:04:38 et que ça allait coûter, évidemment,
02:04:40 au pays. Et aujourd'hui,
02:04:42 est-ce que les choses, véritablement, ont
02:04:44 changé dans le bon sens ?
02:04:46 Rien n'a
02:04:48 changé tant qu'on ne verra pas
02:04:50 nos frères et sœurs
02:04:54 ici en Israël.
02:04:56 Moi, je ne parle pas
02:04:58 et je ne parlerai
02:05:00 de rien du tout que
02:05:02 le jour où je
02:05:04 le verrai ici. De toutes les façons,
02:05:06 la guerre est de partout. Nous sommes en guerre.
02:05:08 Dans le nord, il y a la guerre aussi.
02:05:10 Il y a le Hezbollah, il y a
02:05:12 les Iraniens, il y a
02:05:14 les Palestiniens de tous les côtés
02:05:16 et
02:05:18 notre victoire sera
02:05:20 faite seulement quand
02:05:22 les kidnappés seront de retour.
02:05:24 Un point.
02:05:26 Alors, peut-être Benyamin Netanyahou
02:05:28 veut nous donner
02:05:30 un petit peu d'espoir, mais notre
02:05:32 espoir sera
02:05:34 complet seulement quand nos
02:05:36 frères et sœurs seront ici.
02:05:38 Il faut penser à Kfir Bibas,
02:05:40 un enfant
02:05:42 d'un an qui est là-bas depuis
02:05:44 six mois, un an et quelques
02:05:46 mois, et son frère Ariel,
02:05:48 sa mère et son père.
02:05:50 Où est le monde ?
02:05:52 Où est le monde quand il s'agit d'enfants
02:05:54 juifs ? Vous avez parlé
02:05:56 des enfants qui ont été rasselés
02:05:58 lors de la Seconde Guerre mondiale,
02:06:00 les 44 enfants juifs.
02:06:02 Où est le monde maintenant,
02:06:04 aujourd'hui, quand on parle de
02:06:06 Kfir Bibas et d'Ariel Bibas ?
02:06:08 Où est le mouvement
02:06:10 #MeToo ?
02:06:12 En France surtout.
02:06:14 J'ai vu l'actrice de Godridge parler
02:06:16 de #MeToo lors de la remise de César
02:06:18 en février. Pourquoi
02:06:20 elle n'a pas parlé de toutes
02:06:22 ces jeunes filles et jeunes femmes
02:06:24 qui subissent
02:06:26 des tortures sexuelles
02:06:28 jour après jour depuis six
02:06:30 mois ? Où est le monde ?
02:06:32 On a bien compris.
02:06:36 Si nous allons après faire des articles
02:06:38 où un président d'un pays
02:06:40 comme
02:06:42 cela ou comme d'un autre viendra
02:06:44 commémorer, ça ne sert à rien.
02:06:46 C'est maintenant qu'il faut les aider.
02:06:48 Pas dans six mois,
02:06:50 pas dans un mois, maintenant.
02:06:52 On a bien compris.
02:06:54 - Merci à Godridge et à Rocio.
02:06:56 Merci Sabrina Belhacen d'être intervenue
02:06:58 avec émotion et avec
02:07:00 détermination.
02:07:02 Cette question résonne encore.
02:07:04 C'est vrai, la question que
02:07:06 Sabrina Belhacen et Jean-Baptiste Souffran nous posent.
02:07:08 Où est le monde ?
02:07:10 Où est le monde dans cette situation
02:07:12 où on a le sentiment que des vies
02:07:14 humaines sont prises en étau
02:07:16 dans des débats politiques,
02:07:18 des stratégies politiques, guerrières,
02:07:20 militaires, et que finalement
02:07:22 on fait fi de l'être humain, tout simplement.
02:07:24 - La situation est toujours complexe, mais à la fin,
02:07:26 aujourd'hui, les Français soutiennent
02:07:28 massivement
02:07:30 l'objectif d'Israël
02:07:32 d'éliminer le Hamas
02:07:34 et de retrouver les otages.
02:07:36 D'ailleurs, on le voit très bien,
02:07:38 la ligne politique pro-Hamas qui en France
02:07:40 est surtout défendue par LFI,
02:07:42 c'est un naufrage à la fois politique
02:07:44 et intellectuel, y compris au sein de
02:07:46 LFI eux-mêmes.
02:07:48 Vous avez un sondage qui est paru aujourd'hui,
02:07:50 56% des Français soutiennent
02:07:52 l'objectif d'Israël de vouloir éliminer le Hamas.
02:07:54 - C'est un peu moins qu'il y a quelques mois néanmoins.
02:07:56 - Oui bien sûr, mais pourquoi ? Parce que bien
02:07:58 évidemment l'action d'Israël suscite
02:08:00 également des morts du côté palestinien
02:08:02 et les morts, quelles qu'elles soient,
02:08:04 suscitent toujours l'indignation. Après,
02:08:06 attention, car ce n'est pas parce que c'est la même
02:08:08 indignation que l'on peut avoir face à la perte de la vie humaine
02:08:10 que les situations sont identiques.
02:08:12 Ce n'est pas la même chose. Israël et
02:08:14 le Hamas ne sont pas la même organisation.
02:08:16 D'un côté, vous avez un État qui est démocratique,
02:08:18 de l'autre côté, une organisation terroriste.
02:08:20 Et bien évidemment, les solutions
02:08:22 pour régler l'un problème comme l'autre
02:08:24 n'apportent pas ni la même confiance. Je pense
02:08:26 qu'Israël a les moyens, en interne,
02:08:28 de réussir. D'abord, on voit bien que le gouvernement
02:08:30 Netanyahou lui-même est dénoncé, qu'il y a une opposition.
02:08:32 Il y a aujourd'hui des manifestations contre son action.
02:08:34 Il y a des débats sur la situation
02:08:36 à avoir.
02:08:38 Le Hamas, si vous m'indiquez, où sont
02:08:40 les manifestations anti-Hamas
02:08:42 au sein du Hamas ? Si vous m'indiquez
02:08:44 comment dialoguer
02:08:46 et quel espoir de vie démocratique on peut avoir
02:08:48 avec eux, bienvenue. Mais ce n'est pas
02:08:50 la même chose et il faut savoir garder une ligne claire
02:08:52 sur ce point.
02:08:54 - Mathieu Hoque, la situation semble néanmoins inexplicable
02:08:56 parce que ce qu'on a entendu avec force
02:08:58 et avec émotion dans la bouche de Sabrina Belhassen,
02:09:00 on l'entend depuis le 8 octobre.
02:09:02 C'est-à-dire, il y a
02:09:04 6 mois, il faut libérer les otages.
02:09:06 Où est le monde ? Ce n'est pas normal. Beaucoup de choses
02:09:08 ont été faites. Il y a eu beaucoup d'avancées
02:09:10 militaires, beaucoup de morts
02:09:12 également à Gaza. Mais
02:09:14 aujourd'hui, les choses ne sont toujours pas réglées
02:09:16 et les otages, et on cédera la parole à
02:09:18 Roald Diemann qui nous le confirmera dans quelques instants,
02:09:20 une grande partie de ces otages
02:09:22 sont sans doute morts. - Exactement.
02:09:24 Et en fait, la question que vous posez, elle est
02:09:26 très juste, c'est
02:09:28 pourquoi ça dure ? Pourquoi on est dans cette situation-là
02:09:30 et il n'y a pas de solution aujourd'hui
02:09:32 qui est possible et qui est envisagée ? La réponse
02:09:34 c'est qu'en fait, il y a un diagnostic
02:09:36 qui n'est pas suffisamment fait à notre sens.
02:09:38 C'est la question de qui...
02:09:40 de ce qu'on appelle
02:09:42 le choc des civilisations.
02:09:44 C'est-à-dire la théorie de Samuel Huntington
02:09:46 qui dit qu'il y a un choc de civilisations
02:09:48 donc c'est une théorie qu'il fait dans les années 90
02:09:50 entre justement les différentes civilisations
02:09:52 l'ère arabo-musulmane,
02:09:54 l'ère occidentale, l'ère asiatique,
02:09:56 etc. Or, ce que
02:09:58 on a souvent dit, notamment en France,
02:10:00 on a une partie de l'opinion publique
02:10:02 qui est à charge contre les Etats-Unis, on a souvent dit que le choc
02:10:04 des civilisations était perpétré par
02:10:06 les Etats-Unis et par la politique néo-conservatrice
02:10:08 de George W. Bush, après
02:10:10 les attentats de 2001.
02:10:12 Or, aujourd'hui, ce que l'on voit, c'est que le choc des civilisations
02:10:14 n'est pas pratiqué par l'Occident,
02:10:16 il n'est pas pratiqué par Israël, il est pratiqué par le totalitarisme
02:10:18 islamique, pour reprendre
02:10:20 la terminologie de François Fillon.
02:10:22 Et le totalitarisme islamique s'est manifesté
02:10:24 à la fois en 2001 avec les attentats
02:10:26 contre le World Trade Center, en 2015
02:10:28 au Bataclan contre la France, et
02:10:30 le 7 octobre contre Israël.
02:10:32 Parce qu'en fait, vous avez des gens dans cette ère
02:10:34 géographique qui nient complètement
02:10:36 la civilisation occidentale,
02:10:38 qui nient complètement les fondements de notre civilisation
02:10:40 et qui veulent justement l'abattre, et c'est ce
02:10:42 contre quoi fait face Israël.
02:10:44 Et ensuite, après, Israël est dans une
02:10:46 position inextricable parce qu'elle doit à la fois
02:10:48 libérer des otages tout en évitant
02:10:50 la régionalisation du conflit, donc éviter un
02:10:52 emballement avec ses puissances
02:10:54 voisines qui étaient normalement
02:10:56 les puissances avec lesquelles elle s'était plus ou moins réconciliée,
02:10:58 ou en tout cas elle avait entamé un processus de normalisation
02:11:00 de ses relations avec les accords de Camp David
02:11:02 en 1979 avec l'Egypte, et puis jusqu'aux accords d'Abraham
02:11:04 avec les puissances pétro-monarchiques.
02:11:06 - Paul Diman, Benyamin Netanyahou,
02:11:08 a-t-il les moyens de libérer les otages
02:11:10 et est-ce que c'est à cause de ces
02:11:12 atterroiements et cette attente interminable
02:11:14 que les Israéliens en veulent
02:11:16 au Premier ministre israélien ?
02:11:18 - C'est plutôt la deuxième
02:11:20 option,
02:11:22 car les familles des otages
02:11:24 dans leur grande majorité
02:11:26 veulent une négociation
02:11:28 pour obtenir
02:11:30 la libération des otages
02:11:32 et pour cela,
02:11:34 on accepte l'idée de libérer
02:11:36 les prisonniers palestiniens
02:11:38 dans les geôles israéliennes
02:11:40 en masse.
02:11:42 Et ça, c'est niaître pour le gouvernement.
02:11:44 Le gouvernement, lui,
02:11:46 voudrait investir Rafa,
02:11:48 que vous voyez sur la bande de Gaza
02:11:50 tout à fait en bas,
02:11:52 et finalement capturer
02:11:54 Yahya Sinwar,
02:11:56 le maître hors d'état de nuire.
02:11:58 Et c'est à peu près ce qu'il dit
02:12:00 aujourd'hui à l'issue du Conseil des ministres
02:12:02 de Mediami Netanyahou.
02:12:04 Donc, vous voyez, la ligne dure, c'est
02:12:06 on obtiendra les otages
02:12:08 par la fermeté
02:12:10 totale et
02:12:12 au final, on détruira
02:12:14 militairement le Hamas.
02:12:16 Et l'autre position, c'est
02:12:18 négocions pour obtenir
02:12:20 les otages
02:12:22 et après, on s'occupera du Hamas.
02:12:24 Voilà les deux positions
02:12:26 en Israël. Donc ceux qui disent
02:12:28 qu'il faut négocier
02:12:30 coûte que coûte pour obtenir
02:12:32 tous les otages,
02:12:34 eux, ils sont opposés
02:12:36 à Netanyahou, mais
02:12:38 voilà, eux, ils n'ont pas un plan stratégique
02:12:40 clair, alors qu'évidemment, le gouvernement, lui,
02:12:42 a un plan militaro-stratégique clair.
02:12:44 - Voilà ce que l'on pouvait dire, en tout cas,
02:12:46 six mois après, jour pour jour,
02:12:48 le 7 octobre, et on va
02:12:50 clore cette émission là-dessus,
02:12:52 non sans vous dire que pour l'instant,
02:12:54 la Maison d'Izieu, on va sans doute en reparler
02:12:56 dans "Punchline" avec Olivier de Caron-Flech dans quelques instants,
02:12:58 et sans doute avec vous, Elodie Huchard,
02:13:00 et le service politique de CNews.
02:13:02 Voilà l'image, le président de la République,
02:13:04 Emmanuel Macron, est à l'intérieur.
02:13:06 Il s'est recueilli tout à l'heure
02:13:08 devant, notamment,
02:13:10 la stèle et ce panneau
02:13:12 sur le mur, sur le fronton
02:13:14 de cette maison, après avoir
02:13:16 échangé quelque peu avec
02:13:18 certains rescapés de cette rafle en
02:13:20 44 organisée par
02:13:22 la Gestapo. Merci de nous avoir accompagnés.
02:13:24 Et c'est "Punchline", donc, dans un instant, sur CNews.
02:13:26 C'est pas une blague, c'est une réalité.

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