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Regardez L'édito d'Etienne Gernelle du 04 avril 2024 avec Etienne Gernelle.

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00:02 RTL matin
00:06 - Bonjour Antoine Gernel. - Etienne, Etienne. - Etienne, il est dit ? - Antoine. - Oh là là. - C'est pas grave.
00:12 - Bonjour à tous. - Alors pardonnez-moi, on recommence. - J'ai failli m'appeler Antoine. - Bonjour Etienne Gernel.
00:16 - Bonjour à tous. - Aujourd'hui l'OTAN en fait ses 75 ans, vous nous dressez son bilan de santé et il est plutôt paradoxal.
00:22 - Oui d'une certaine façon l'OTAN, vous savez, c'est Poutine qui lui donne une seconde jeunesse et c'est Trump qui menace de la pousser
00:29 dans l'escalier. Alors commençons par la phase de résurrection. Souvenez-vous c'était en 2019,
00:33 Emmanuel Macron employait une expression plutôt désagréable à son écart, "brain dead" en français,
00:40 "état de mort cérébrale". Et puis il y a eu 2022, 2022 et l'invasion de l'Ukraine.
00:45 Alors ce qui est intéressant c'est que dans ses discours, Poutine visait non seulement l'Ukraine, mais aussi l'OTAN qu'il percevait comme une puissance
00:53 hégémonique. Résultat, bien loin de fragiliser l'OTAN, Poutine lui a offert une extraordinaire cure de jouvent.
00:59 - Expliquez-nous pourquoi Etienne. - Parce que tout le monde tremble, toute l'Europe tremble, la Suède et la Finlande du coup ont décidé de rejoindre
01:05 l'OTAN parce que ça les sécurise.
01:07 Macron qui parlait de mort cérébrale est désormais l'un des faucons de l'Alliance et puis surtout il y a un réarmement. Alors en 2014,
01:13 les membres de l'Alliance étaient engagés à dépenser 2% de leur PIB pour leur défense à l'horizon 2024.
01:20 Alors jusque l'an dernier, à peu près un tiers seulement respectait cette règle et en 2024, ce sera presque les deux tiers, y compris l'Allemagne,
01:28 qui a lancé un réarmement historique.
01:30 - Et alors Trump dans tout ça ?
01:32 - Trump, vous savez, il n'a jamais retenu ses critiques contre l'OTAN et d'ailleurs en général, il a du mal à se retenir, c'est ce qui le caractérise.
01:38 Mais en février dernier, il a fait très fort en expliquant que si des membres de l'OTAN ne payaient pas leur part
01:44 du budget, ils ne les défendraient pas face à une agression. Alors ça a fait l'effet d'une bombe,
01:50 même si un mois plus tard, il a tempéré disant que c'était une manière de négocier, sauf que
01:55 l'angoisse européenne restera, elle, que Trump revienne à la maison blanche ou pas.
02:01 - Pour quelle raison exactement ?
02:03 - Parce que quand Trump dit que l'Europe ne paye pas sa part et compte trop sur l'Amérique, il n'a pas tort.
02:08 Les États-Unis fournissent les deux tiers de l'effort de défense de l'OTAN.
02:12 Trump n'est d'ailleurs pas le premier président ou ex-président à le dire. Kennedy l'avait fait en 1963.
02:19 Et puis n'oublions pas, le A de OTAN, c'est Atlantique.
02:22 Or, l'intérêt de l'Amérique bascule nettement vers le Pacifique et notamment vers la Chine.
02:28 L'autonomie stratégique de l'Europe, vous savez, qui est souvent vantée par Macron, c'est une bonne idée évidemment,
02:34 mais on est très loin du compte. L'OTAN a 75 ans, mais l'Europe, elle, n'est toujours pas complètement arrivée à l'âge adulte.
02:40 - Merci.

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