Nathan Devers : «J'ai rarement lu un texte aussi méprisant vis-à-vis des Palestiniens. Ce tract, c'est le résumé de tout ce qu'il y a comme mirage de faux humanisme.»
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00:00 Il faut le lire en entier ce tract, pas seulement la phrase.
00:02 – Oui, on a juste sorti là, mais effectivement.
00:05 – C'est un tract qui apporte son plein soutien au peuple palestinien.
00:09 Pas un mot sur les victimes israéliennes, pas un mot sur les…
00:12 – On vous le remet à l'écran d'ailleurs.
00:13 – Pas un mot, etc.
00:14 Ce qui est extrêmement frappant dans ce genre de rhétorique,
00:19 c'est que j'ai rarement lu un texte aussi méprisant vis-à-vis des Palestiniens.
00:24 Parce qu'ici ils critiquent la politique israélienne
00:26 qui était menée avant le 7 octobre depuis longtemps,
00:28 avec beaucoup d'inculture d'ailleurs,
00:29 parce qu'ils critiquent des choses qui concernaient la Cisjordanie.
00:32 Or, les attentats du 7 octobre n'ont pas eu lieu en Cisjordanie.
00:35 Et puis donc, ils disent les réponses qu'elles ont provoquées.
00:38 C'est un genre de réflexion qui vise toujours à nier toute forme d'agentivité,
00:44 toute forme de praxis, toute forme d'investissement dans l'histoire
00:47 à des peuples qu'on fétichise et qu'on feint de défendre
00:53 sans s'intéresser à ce qu'ils sont.
00:54 En l'occurrence, c'est donner l'impression que le seul côté
00:58 qui a eu une histoire, c'est Israël.
01:00 Là, ils parlent de l'histoire d'Israël, des gouvernements d'Israël, etc.
01:02 Ils ne parlent absolument pas de ce qui s'est passé en Palestine depuis 20 ans,
01:06 à Gaza, depuis que le Hamas a pris le pouvoir,
01:08 Hamas contre lequel les civils palestiniens se révoltaient héroïquement
01:14 en juillet dernier.
01:15 Et donc, si vous voulez, ce genre de tract-là,
01:18 c'est le résumé par A+B de tout ce qu'il y a comme mirage de faux humanisme.
01:25 D'illusion de l'émotion dans une pseudo-contextualisation
01:29 et deuxièmement, manière vraiment très trompeuse
01:32 de donner l'impression qu'on fait une analyse géopolitique
01:34 alors qu'on fait le contraire.
01:36 Ceci dit, je ne pense pas que ce soit dans des tribunaux
01:40 qu'on règle ce genre de sujet.
01:41 Moi, je suis un libertaire, je suis attaché à la liberté d'expression
01:43 et je pense que quand il y a des paroles de haine,
01:45 je pense que quand il y a des paroles menaçantes,
01:47 je pense que quand il y a des paroles dangereuses,
01:48 on leur répond par des paroles, dans le débat public.
01:52 Et je ne pense pas que l'individu qui a été amené au tribunal
01:55 ait changé d'avis subitement en ayant eu sa condamnation judiciaire.
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