• il y a 9 mois
Elle le dit elle-même, Laure Geisler fonctionne aux projets. Et des projets, elle en a beaucoup ! D’abord et avant tout médecin généraliste, elle exerce à Besançon, au sein d’une maison de santé pluridisciplinaire qu’elle a elle-même créé avec des collègues psychiatres.
Un diplôme de santé de la mère et de l’enfant en poche, mais également un diplôme de journaliste médicale, elle décide transposer ses connaissance sur les réseaux en créant « le coeur net ».

Sur ce compte, présent sur TikTok, Instagram ou encore Youtube, elle propose des vidéos de vulgarisation, à la fois pédagogiques et ludiques.

Également à la tête d’un podcast ou bien encore l’auteure d’un livre, elle a récemment été récompensée pour son travail par l’académie de médecine. Une reconnaissance (bien méritée!) pour ce médecin passionnée par son métier

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Transcription
00:00 J'avais l'impression de dire souvent les mêmes choses justement à mes patients.
00:03 Je trouvais ça chouette que les patients séduisent et connaissent davantage leur corps,
00:07 le comprennent et je trouve qu'en comprenant mieux, on devient aussi acteur de sa santé.
00:11 C'est une chaîne de vulgarisation en santé et de prévention générale.
00:23 Donc ça aborde vraiment tous les champs de la médecine générale sans tabou.
00:27 Sur TikTok par exemple, le public va être vraiment très jeune.
00:30 On va aborder plutôt des soucis dermatologiques, de sexualité, de contraception par exemple.
00:35 Mais il peut y avoir aussi par exemple sur Instagram ou YouTube un public plus âgé, de parents aussi,
00:40 puisque moi je suis maman, j'aime bien aussi aborder ces sujets-là.
00:42 L'idée c'est de faire des vidéos quand même plutôt courtes, concises et ludiques, faciles à comprendre.
00:48 Est-ce que vous savez que 84% des 16-25 ans sont inquiets des changements climatiques ?
00:53 Ce phénomène a un nom et c'est l'éco-anxiété.
00:56 Comment vous faites pour créer vos vidéos ?
00:59 Pour créer mes vidéos, j'utilise essentiellement les questions de mes patients au cabinet.
01:04 Ça m'arrive de poser des boîtes à questions tout simplement.
01:07 Combien de minutes vous utilisez par jour ?
01:10 Ça s'appelle 140 par minute et on parle vraiment de la périnatalité.
01:14 Il est trop bien, objectivement.
01:16 Comment vous faites pour vous réagir ?
01:19 Non, mon cœur bat moins vite.
01:22 Mais j'ai quand même des pics de stress, j'avoue, entre le perso, le boulot, etc.
01:26 Comment vous faites pour vous protéger ?
01:29 C'est un réel prolongement de mon métier de médecin généraliste au cabinet.
01:32 Moi, je le vois vraiment comme ça.
01:33 Une autre façon d'exercer quelque part, même si on n'exerce pas.
01:36 Évidemment, on ne répond pas directement à un patient.
01:38 J'avais l'impression de dire souvent les mêmes choses justement à mes patients.
01:41 Je trouvais ça chouette que les patients s'éduquent et connaissent davantage leur corps, le comprennent.
01:46 Et je trouve qu'en comprenant mieux, on devient aussi acteur de sa santé.
01:49 Comment vous faites pour vous prévenir ?
01:53 La prévention, pour moi, c'est la base.
01:55 Vraiment d'anticiper avant l'arrivée des maladies.
01:57 Dire justement qu'est-ce qu'on peut mettre en place pour vieillir mieux.
02:00 Et puis on sait aussi qu'il y a quand même beaucoup de médecins qui partent à la retraite,
02:04 qui ne sont pas remplacés.
02:05 Le système ne va pas très bien.
02:07 Alors si on peut justement aider à ce que les patients se diagnostiquent un petit peu,
02:12 ou s'interrogent, ou se posent des questions, ou aussi consultent à bon escient,
02:16 sans parler des fake news qui circulent.
02:19 L'idée c'est vraiment de débunker des choses qui pourraient vraiment nuire aux gens, surtout aux jeunes.
02:24 Comment vous aidez les patients ?
02:27 Il y a des patients qui sont déjà venus consulter en ayant vu des vidéos de vulgarisation sur les réseaux,
02:32 en s'interrogeant, je ne sais pas, sur leur peau.
02:34 Mais il y a aussi, de mon côté, des fois, je sais que j'ai des vidéos toutes faites,
02:37 avec des explications bien claires, que le patient peut voir et revoir.
02:41 Donc ça m'arrive de parler d'une vidéo que j'aurais pu réaliser.
02:43 Comment vous aidez les patients ?
02:47 La santé mentale, c'est crucial.
02:49 Je pense qu'on devrait tous s'interroger et aussi se former, quelque part, à notre santé mentale.
02:53 Qu'est-ce qui nous fait du bien ? De quoi on a besoin ?
02:56 Qu'est-ce qu'il faudrait mettre en place ? Qu'est-ce qu'on peut mettre en place ?
02:58 Toutes ces questions-là, je pense que c'est hyper important.
03:00 Et puis nous, en tant que médecins, on doit l'aborder avec nos patients.
03:02 Si on n'y arrive pas sur une consultation, typiquement une maman qui viendrait avec son enfant,
03:06 peut-être qu'on peut programmer une autre consulte avec juste la maman.
03:09 Parler aussi de problématiques qui sont "actuelles",
03:12 le harcèlement, la violence conjugale, etc.
03:14 Comment vous soyez-vous en mesure de vous aider ?
03:18 J'ai un problème avec les projets. On parlait de santé mentale, tu vois.
03:21 Moi, je fonctionne aux projets.
03:22 Tu vois, je disais, il faut se poser la question de quoi on a besoin.
03:25 Moi, dans mes besoins perso, j'aime bien les projets.
03:27 Voilà, c'est comme ça que je fonctionne.
03:28 Je n'ai pas de projet comme ça en tête isolément,
03:31 mais je vais essayer peut-être de davantage me centrer sur ma famille aussi.
03:36 C'est vrai que j'ai fait ce diplôme universitaire de journalisme
03:42 et ça m'a tenue vraiment à cœur parce que je sentais que j'avais besoin de cette formation-là
03:46 pour pouvoir rédiger, connaître vraiment les formats,
03:49 connaître le monde de la radio, de la télé, la presse écrite, etc.
03:53 Au départ, je ne savais pas exactement où j'allais,
03:55 je n'avais pas du tout de chaîne, j'étais loin de tout ça.
03:57 Finalement, ça m'a aidée aussi à comprendre un peu plus ce que je voulais.
04:00 Après, est-ce que c'est le syndrome de l'imposteur ?
04:02 Je ne sais pas parce que beaucoup s'en passent.
04:03 Médecin !
04:14 Je suis très émue, honnêtement,
04:16 parce que c'est une reconnaissance que je prends avec quand même fierté.
04:19 Et au-delà de ça, c'est une reconnaissance qui est importante.
04:22 Je pense que ça montre aussi que c'est compliqué de communiquer de façon large
04:27 et le monde change, il y a quand même beaucoup d'anxiété, des coups d'anxiété.
04:31 Si on peut aider, vulgariser, diffuser des messages importants,
04:34 et qu'en plus c'est reconnu par mes pères, c'est chouette.
04:38 Alors, je ne sais pas si c'est un cri de guerre,
04:43 mais ce que j'ai envie de dire, c'est pourvu que le système égalitaire,
04:46 ou en tout cas le plus possible, ne s'effondre pas.
04:48 [Musique]

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