• il y a 9 mois
Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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Transcription
00:00:00 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver comme chaque soir à la même heure, le coup
00:00:04 d'envoi de SoirInfo vous accompagne jusqu'à minuit sans aucune interruption pour décrypter
00:00:09 l'actualité en compagnie de Maître Laure Alice Bouvier ce soir.
00:00:12 Bonsoir Maître Avocat au barreau de Paris, Docteur Androit, merci d'être présente,
00:00:16 tout comme Richard Ramos, Monsieur le député Ramos, merci d'être là, député modem
00:00:20 du Loiret, on ne présente plus Yoann Usaet du service politique de CNews.
00:00:23 Bonsoir cher Yoann de l'autre côté de la table, Monsieur Jean-Claude Dassier parmi
00:00:27 nous, bonsoir Jean-Claude, chroniqueur politique, Arthur de Vatrigan, journaliste, bonsoir Arthur
00:00:31 et bonsoir Eric de Ritmaten, c'est très plaisir de vous voir sur le plateau de SoirInfo
00:00:34 Eric pour parler économie, notamment de ce déficit abyssal, indigne de la France, de
00:00:40 notre pays la France.
00:00:41 On en parlera dans une minute, on va largement décrypter ce déficit et les conséquences
00:00:46 que ça peut avoir.
00:00:47 Monsieur le député Ramos, juste parce que vous serez avec nous une vingtaine de minutes
00:00:51 dans cette émission et dans la deuxième partie on va parler de cette information qui est
00:00:55 assez stupéfiante et je voulais juste prendre quelques secondes avec vous pour l'évoquer
00:00:59 et avoir votre commentaire là-dessus.
00:01:02 Cet homme qui était menacé de mort, ce proviseur, vous le savez de la cité scolaire Maurice
00:01:06 Ravel à Paris, menacé après un incident lié au voile porté par l'une de ses élèves,
00:01:10 a quitté ses fonctions.
00:01:11 On l'a appris aujourd'hui, selon un message adressé aux parents, aux élèves, aux enseignants,
00:01:16 aux membres du conseil d'administration, le proviseur a quitté ses fonctions pour des
00:01:19 raisons de sécurité.
00:01:20 Vous le savez qu'il était donc menacé de mort, ce qui n'a toutefois pas été confirmé
00:01:24 par le rectorat qui lui invoque des convenances personnelles.
00:01:27 Je le disais, Richard Rameau, c'est une information qui est stupéfiante, que franchement je pourrais
00:01:31 qualifier d'indigne.
00:01:32 Voilà où nous en sommes en 2024, quelle inversion des valeurs.
00:01:36 Oui, à la fois, son choix personnel, pas loin de la retraite, c'est son choix vraiment
00:01:44 intime.
00:01:45 Pardon de vous interrompre dès les premières secondes mais je ne suis pas sûr que le fait
00:01:48 qu'il soit proche de la retraite ait beaucoup joué.
00:01:50 Je pense que c'est quelqu'un qui avait juste peur d'être égorgé ou poignardé.
00:01:52 Voilà de quoi on parle.
00:01:54 J'allais continuer ma phrase en disant que si rien ne s'était passé, il serait
00:01:59 resté.
00:02:00 Ce qui veut dire que dans ce qui doit être quelque part quelque chose de sacralisé qu'est
00:02:05 l'école, aujourd'hui nos enseignants ont ce sentiment d'être en danger dans l'école.
00:02:11 Et donc oui, ça dit beaucoup sur notre société.
00:02:14 Alors on doit s'en indigner, vous avez employé le terme, et on doit s'en indigner.
00:02:20 Il faut sanctuariser l'école et faire en sorte que à la fois les forces de l'ordre
00:02:26 et à la fois quand il y a des coupables, ils soient plus sévèrement sanctionnés.
00:02:30 Parce que si demain les profs, vous savez, moi je suis député à Orléans, je vais
00:02:36 beaucoup beaucoup dans les classes.
00:02:37 Beaucoup beaucoup dans les classes.
00:02:39 Dans les classes des quartiers, j'ai un quartier en difficulté, j'y suis beaucoup,
00:02:45 on voit bien que les professeurs sont inquiets.
00:02:47 J'ai envie de vous répondre, cet homme se serait senti protégé par l'Etat, senti
00:02:51 protégé par l'institution éducation nationale en serions-nous là ? Ça en dit long, je
00:02:55 trouve, sur une forme de soumission également face à cette menace islamiste.
00:02:59 Non mais, quelles que soient les menaces, je veux dire qu'elles soient islamistes ou
00:03:06 de gens complètement détraqués, on doit protéger l'école.
00:03:10 Et donc, c'est pas simple, quand vous avez des individus qui sont tout seuls, qui ne
00:03:15 sont pas partis d'un réseau et qui viennent dans l'école pour commettre des crimes,
00:03:19 c'est pas simple.
00:03:20 On peut commenter, c'est très facile de commenter, mais d'aller protéger dans l'école
00:03:25 avec des gens qui sont des extrémistes, qui se sont, je dirais, gorgés des réseaux sociaux
00:03:31 pour aller commettre ces crimes-là, c'est pas simple.
00:03:33 Mais vous avez raison, ça dit des choses sur notre société et il faut des réponses
00:03:38 fermes.
00:03:39 Et ça dit des choses sur notre combat face à l'islamisme et encore une fois, les premiers
00:03:42 mots qui nous viennent également avec cette affaire et cette information du soir, c'est
00:03:46 le pas de vague est toujours présent, notamment dans l'éducation nationale.
00:03:49 Merci d'avoir commenté quelques instants.
00:03:50 Ça, vous avez raison.
00:03:51 Je rappelle que, évidemment, à cette actualité, on en fera un tour de table, on en débattra
00:03:54 dans la deuxième partie.
00:03:55 Je voulais l'avis de monsieur le député qui restera quelques minutes seulement avec
00:03:58 nous ce soir.
00:03:59 Les comptes publics.
00:04:00 Nous y venons, les comptes publics de la France qui vacillent.
00:04:02 Je me tourne vers Éric de Ritmaten.
00:04:04 En 2023, le déficit public a atteint, on l'a appris aujourd'hui, par l'INSEE, 5,5% du
00:04:09 PIB, le Produit Intérieur Brut.
00:04:11 C'est soit 15,8 milliards d'euros de plus que ce qu'avait prévu le gouvernement,
00:04:15 un résultat qui place la France parmi les plus mauvais élèves de l'Union européenne
00:04:19 et surtout qui vient creuser encore plus notre dette.
00:04:22 Désormais, ce sera le dernier chiffre que je vous donnerai parce qu'on est déjà
00:04:25 enivrés de tous ces chiffres, 3101,2 milliards d'euros, un record qui pose question.
00:04:31 Et pourtant, ce matin, Bruno Le Maire a confirmé que l'objectif de désendettement de notre
00:04:35 pays restait le même.
00:04:37 Écoutez-le.
00:04:38 Les finances publiques de l'État doivent être rétablies.
00:04:41 Je ne vais pas vous dire le contraire, je vais essayer de vous expliquer comment.
00:04:44 Croyez-moi, ma détermination à rétablir les finances publiques et à repasser, François
00:04:49 Langlais citait le chiffre, sous les 3% de déficit public en 2027, elle est intacte,
00:04:54 je dirais même qu'elle est totale.
00:04:55 Je maintiens l'objectif de repasser sous les 3% de déficit public en 2027.
00:04:59 Ça va demander des efforts supplémentaires, parce que c'est le même objectif qu'avant,
00:05:02 mais avec une situation qui est plus dégradée.
00:05:04 Ça demandera plus de détermination, beaucoup de méthodes et beaucoup de sang-froid.
00:05:08 Des recettes moindres que prévues, on l'a compris, mais aussi des dépenses qui ont
00:05:12 continué à progresser à très bon rythme, c'est la conséquence.
00:05:15 Voilà le résultat, nous sommes 22e sur 27 dans l'Union européenne.
00:05:19 Si je le dis trivialement, c'est la honte.
00:05:21 Comment est-ce qu'on est arrivé à un tel déficit ?
00:05:24 C'est une accumulation d'erreurs.
00:05:25 D'abord, il faut voir, si vous voulez, il y a d'un côté le déficit, c'est la mauvaise
00:05:28 gestion.
00:05:29 Quand vous êtes père de famille, on vous dit, il faut gérer en bon père de famille,
00:05:32 vous faites attention à votre budget.
00:05:33 Vous évitez que ça dépasse, vous savez ce qui rentre et vous savez ce qui doit sortir.
00:05:36 Là, on a dérapé complètement.
00:05:38 Alors, c'est une accumulation peut-être d'erreurs.
00:05:41 D'abord, parce que l'État a donné beaucoup d'argent à la SNCF.
00:05:45 Il y a eu après les Gilets jaunes avec beaucoup d'argent qui est sorti.
00:05:49 Vous avez bien sûr le Covid, ça a joué bien entendu.
00:05:52 Mais il y a aussi tout un autre pan que l'on oublie, c'est bien sûr les dépenses sociales
00:05:57 en France qui sont considérables.
00:05:58 On peut oublier que ça représente un tiers de la richesse que l'on crée en France.
00:06:02 C'est 800 milliards quand même, 800 milliards par un tiers.
00:06:06 Donc, ce que l'on génère comme chiffre d'affaires en France, vous vous rendez compte,
00:06:08 et c'est la moitié de la dépense publique.
00:06:10 Voilà.
00:06:11 Et donc là, il y a sûrement un tour de vis à donner.
00:06:13 Il y a eu aussi les baisses d'impôts qui ont été consenties aux entreprises.
00:06:17 C'est vrai que c'est tombé peut-être à un mauvais moment.
00:06:18 Ça fait des années que les entreprises, les patrons disent, on paye trop d'impôts.
00:06:21 Ils étaient à 33% de fiscalité sur les entreprises.
00:06:25 Finalement, le gouvernement, depuis Emmanuel Macron, a décidé de baisser par palier,
00:06:29 mais c'est tombé à un mauvais moment.
00:06:31 C'est pareil pour la taxe d'habitation.
00:06:33 La taxe d'habitation, elle a été supprimée, remplacée finalement par la taxe foncière
00:06:37 qui a augmenté fortement.
00:06:38 Et puis finalement, qu'est-ce qui s'est passé ?
00:06:40 L'État a dû compenser ce manque à gagner pour les collectivités en mettant la main à la poche.
00:06:45 C'est très difficile à expliquer parce qu'il y a tellement de succession d'erreurs.
00:06:48 Vraiment, ce n'est pas une gestion de bon père de famille.
00:06:50 J'ai le fait que ça fait 50 ans depuis la présidence de Valéry Giscard d'Estaing
00:06:54 que les comptes n'ont pas été à l'équilibre.
00:06:56 Avant de faire le tour de table avec un dernier mot, parce que j'ai vu,
00:06:58 et Jean-Claude vous prendra la parole dans une seconde,
00:07:00 je voudrais juste commenter ce chiffre parce que moi je n'y ai pas cru en le voyant.
00:07:03 Mais a priori, c'est bien vérifié.
00:07:06 900 milliards d'euros de dettes supplémentaires depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron au pouvoir en 2017.
00:07:13 Le premier responsable de la situation actuelle budgétaire de la France, c'est Emmanuel Macron.
00:07:17 Écoutez, en 2017, quand il est arrivé, on était à 2200 milliards de dettes.
00:07:23 C'était la dette, il ne faut pas comprendre.
00:07:24 La dette, c'est les erreurs qui s'accumulent et puis d'année en année, ça devient ingéreur.
00:07:28 Et là, on est à 3100. Effectivement.
00:07:30 Alors, je vous le disais, c'est tout ce que je vous ai raconté,
00:07:33 c'est qu'on est obligé d'emprunter même pour rembourser la dette.
00:07:36 Parce que la charge d'intérêt est en train de grossir.
00:07:38 Vous savez que si rien ne change en 2027, quand Emmanuel Macron quittera le pouvoir,
00:07:44 on aura 77 milliards d'intérêts.
00:07:46 On ne parle plus de dette, on parle de l'intérêt sur la dette.
00:07:48 C'est plus que l'impôt sur le revenu.
00:07:50 Et ce sera surtout le premier poste de dépense.
00:07:54 À un moment où on vous dit qu'il faut financer la transition écologique,
00:07:59 parce que les nouvelles dépenses, c'est la transition écologique,
00:08:05 c'est maintenant les dépenses militaires.
00:08:06 Vous vous souvenez, quand Emmanuel Macron est arrivé,
00:08:08 il a dit "on va baisser les dépenses militaires".
00:08:10 D'ailleurs, le général de Villiers était parti pour cette raison, il ne faut pas l'oublier.
00:08:13 Et aujourd'hui, c'est machine arrière, on peut le comprendre.
00:08:16 Mais est-ce qu'on a l'argent pour faire ça ?
00:08:19 On l'a vu, Jean-Claude Dastier, on commence ce tour de table.
00:08:22 Derrière nous, il n'y a guère que la Hongrie, la Slovaquie, la Bulgarie,
00:08:25 la Lettonie et l'Italie, il n'y a pas de quoi fanfaronner.
00:08:29 Que ça aille très mal en France, c'est une évidence.
00:08:32 On en parle quasiment tous les jours.
00:08:34 Et ce n'est pas un accident de conjoncture.
00:08:37 Ça doit faire 40 et quelques années, depuis les années 80 en gros.
00:08:40 Depuis 1975 exactement.
00:08:42 Oui, peut-être même.
00:08:43 C'est la conjoncture polaire en fait, en réalité.
00:08:46 On additionne les mauvaises décisions les unes derrière les autres.
00:08:50 On a un magnifique Etat-providence, que paraît-il,
00:08:53 le monde entier nous envie, mais que personne n'imite,
00:08:56 et qui n'est finançable désormais, et depuis longtemps, que par l'emprunt.
00:09:01 Alors, il y a des limites à tout.
00:09:03 Je ne vais pas parler trop longtemps, donc je vais faire court là.
00:09:05 Non, mais au-delà de...
00:09:06 Vous savez, on va en venir, cher Jean-Claude.
00:09:09 La question, tous ces chiffres, etc., ça peut paraître un peu abstrait
00:09:12 pour des gens qui n'ont pas le nez dedans toute la journée.
00:09:13 La question que se posent les gens qui nous regardent,
00:09:15 si on est à 5,5%, une dette astronomique,
00:09:18 on est dans le trio des trois plus mauvais élèves endettés de la zone euro.
00:09:21 La question que se posent les gens qui nous regardent,
00:09:22 c'est "qu'est-ce qu'on fait de mon argent ?
00:09:24 Et est-ce qu'on va me ponctionner encore un peu plus dans les années qui vont venir ?"
00:09:27 Voilà ce qu'on se demande.
00:09:28 On peut légitimement s'interroger sur "que fait-on de notre argent ?"
00:09:31 Le gâchis est énorme.
00:09:33 La bureaucratisation, on a 30% de fonctionnaires en plus.
00:09:36 Je peux vous en parler jusqu'à demain matin.
00:09:40 Le problème est tout de même que j'aimerais bien entendre
00:09:43 le président de la République, sur le fond,
00:09:45 de nous dire ce qui nous guette.
00:09:47 Moi, ma réponse est l'austérité.
00:09:49 – La faillite ?
00:09:50 – Non, l'austérité.
00:09:52 C'est un mot qu'il ne faut pas prononcer.
00:09:54 Le Premier ministre a dit ce soir "non, non, on parle de sérieux,
00:09:57 on parle d'État protecteur, on ne parle plus d'austérité".
00:10:01 Et puis, je trouve que le ministre de l'Économie et des Finances,
00:10:09 Bruno Le Maire, est un homme qui connaît ses dossiers,
00:10:12 et qui est assez habile dans le discours, mais très honnêtement,
00:10:16 il y a un bout de temps qu'il aurait dû dire au président de la République
00:10:20 "c'est ça, ou je m'en vais".
00:10:22 Il est resté…
00:10:24 – Et il porte la responsabilité également, cette année, à Merseille.
00:10:26 – Il va, à mon avis, comme il veut être aussi candidat
00:10:27 à la présidence de la République, il va payer la facture,
00:10:31 et d'autres la paieront à leur place.
00:10:33 Je vais vous dire pourquoi, tout simplement, j'ai fini,
00:10:36 c'est qu'ils veulent tous être réélus.
00:10:38 Le problème que nous avons avec tous les présidents de la République
00:10:41 qui se sont succédés depuis François Mitterrand,
00:10:43 c'est qu'ils veulent tous être réélus.
00:10:45 – Il va falloir prendre des mesures impopulaires,
00:10:47 s'il y a un problème, on va arrêter les morts.
00:10:48 – Toutes les mesures à prendre aujourd'hui
00:10:49 seront des mesures très impopulaires.
00:10:51 Qui va les prendre ?
00:10:52 – Alors Alice Bouvier, je veux juste qu'on entende
00:10:54 cet échange à l'Assemblée Nationale tout à l'heure
00:10:56 entre le député RN du Var, sur cette question du déficit,
00:10:59 et Bruno Le Maire qui lui répond, regardez.
00:11:01 – Ce n'est plus une dérive, c'est une sortie de route,
00:11:03 nos comptes publics ne sont plus tenus, ce sont des faits.
00:11:07 Tout cela, nous vous l'avions annoncé,
00:11:08 mais comme à votre habitude, vous n'avez rien écouté.
00:11:11 Tout cela, c'est votre action, dont vous continuez,
00:11:13 entre deux livres, à vous glorifier,
00:11:15 déclarant récemment que votre politique économique
00:11:18 a donné, je cite, "de très bons résultats".
00:11:21 En fait, Bruno Le Maire ne se trompe pas,
00:11:23 ce sont les chiffres qui n'ont pas compris
00:11:25 ce que Bruno Le Maire attend des deux.
00:11:26 – Nos perspectives de croissance, nos perspectives économiques
00:11:29 pour 2024, pour 2025, pour 2026, elles sont positives.
00:11:33 Parce que contrairement à vous, nous croyons dans les Français,
00:11:36 nous croyons dans les entreprises françaises,
00:11:38 nous croyons dans notre capacité à nous redresser économiquement
00:11:42 dans les années qui viennent.
00:11:43 – Maître Bouvier, chèque terrible pour Bruno Le Maire,
00:11:45 7 ans à Bercy pour en arriver là où nous en sommes aujourd'hui,
00:11:48 déficit quasi record.
00:11:50 – Oui, tout à fait, et je rebondis sur ce que vient de dire
00:11:53 M. Dassier et ce qu'a dit Yohann Hussein.
00:11:55 C'est vrai que ça fait longtemps qu'on charge des solutions,
00:11:57 ça fait 40 ans, ça fait depuis, effectivement, la crise pétrolière.
00:12:01 Et ce qu'on fait, c'est qu'on fait du bricolage.
00:12:03 En fait, on a complètement négligé la dette.
00:12:05 Il est loin le temps où on avait Thierry Breton
00:12:07 qui s'était porté en fer de lance pour la dette.
00:12:10 Et en réalité, aujourd'hui, on a un gouvernement qui patauge totalement
00:12:14 et qui agit sans aucune boussole.
00:12:16 La vraie question, elle est simple,
00:12:18 elle est comment arriver à réduire les dépenses
00:12:20 sans accroître la fracture sociale et sans freiner la croissance économique.
00:12:24 Donc ça, c'est la question.
00:12:25 En réalité, la solution, elle est, j'ai envie de dire, relativement simple,
00:12:29 en tout cas sur le papier, il faut faire une revue des dépenses,
00:12:32 il faut mettre à plat toutes les dépenses,
00:12:34 voir là où il y a des gaspillages, parce qu'il y en a.
00:12:36 - Mais c'est pas compliqué, on est le pays au monde
00:12:39 qui paye le plus de charges de cotisations sociales
00:12:42 et le pays au monde qui en donne le plus.
00:12:45 Donc à un moment, c'est soit l'un, soit l'autre.
00:12:46 - Tout à fait. - Il n'y a pas 36 solutions.
00:12:48 - Et on s'est aperçu que dans des établissements d'État,
00:12:50 par exemple Pôle emploi, il y avait des gaspillages.
00:12:53 Je parle aussi, à moindre mesure,
00:12:55 les subventions que donne Anne Hidalgo, c'est pareil.
00:12:58 Il faut déterminer tout ça.
00:13:00 On a aussi 15 milliards de dépenses supplémentaires
00:13:03 pour les dépenses de fonctionnement de l'État.
00:13:04 Il faudrait voir en 2023 à quoi exactement ça correspond.
00:13:08 Parce que ce qui se passe, c'est qu'on va payer des intérêts sur emprunt.
00:13:11 On a déjà 3 100 milliards,
00:13:14 et donc bientôt, ce qui va se passer, c'est qu'on ne pourra plus emprunter.
00:13:17 Et donc ils sont parfois inutiles.
00:13:18 Donc ça, c'est la première chose qui est à faire.
00:13:19 Et je pense que ce qui serait intéressant aussi de faire,
00:13:22 ce serait de mettre en place un organe de concertation
00:13:25 qui représente l'État, les collectivités locales, la sécurité sociale,
00:13:30 parce qu'il ne faut pas oublier que les dépenses publiques...
00:13:31 - Passent le veto.
00:13:32 - Oui, mais c'est ce que...
00:13:33 Alors, vous allez me dire que c'est utopique, certainement,
00:13:36 mais je pense que c'est tout aussi utopique
00:13:38 de vouloir couper dans les dépenses sans réfléchir véritablement.
00:13:42 Parce que qu'est-ce qui va se passer ?
00:13:43 On va avoir des crises sociales,
00:13:45 on va avoir des gens qui vont descendre dans la rue,
00:13:46 on va avoir à nouveau des gilets jaunes,
00:13:48 on va avoir à nouveau des agriculteurs qui ne passent pas...
00:13:49 - Mais si vous annoncez des taxes, des mesures de respection, des hausses d'impôts,
00:13:52 vous allez les avoir, les gilets jaunes, justement.
00:13:54 C'est peut-être pour ça que personne n'a le courage de les annoncer.
00:13:56 - Alors pour le moment, ils ne les annoncent pas.
00:13:57 Alors peut-être que ça va être fait après les européennes.
00:14:00 Pour le moment, Bruno Le Maire dit qu'il ne compte pas le faire.
00:14:02 On ne sait pas ce qu'il va être...
00:14:03 Mais encore une fois, qu'est-ce qu'on va taxer ?
00:14:05 Est-ce qu'il faut taxer les entreprises avec le surprofit ?
00:14:07 Est-ce qu'il faut taxer les retraités ?
00:14:09 Ça pose encore une fois des difficultés.
00:14:11 Mais en fait, la réalité, et je voudrais terminer là-dessus,
00:14:13 c'est qu'on a un arsenal d'outils pour gérer justement notre traitement entre entreprises.
00:14:18 On a des outils manageriaux, c'est-à-dire des outils d'entreprise
00:14:21 qu'on devrait utiliser et qu'on pourrait utiliser.
00:14:24 Et ça, ça nous permettrait de pouvoir, on va dire, mieux gérer cette dette.
00:14:29 - Monsieur le député Ramos, avant de revenir vers vous,
00:14:31 Eric, jusqu'à ce qu'Ioanne veuille prendre la parole également,
00:14:33 on va conclure ce tour de table.
00:14:34 Je le disais il y a un instant, mais je vais le répéter,
00:14:36 ce n'est pas possible d'être dans le pays qui a le plus d'impôts,
00:14:38 le plus de prélèvements, de voir que nous en sommes là.
00:14:40 On a envie de demander à ceux qui nous gouvernent,
00:14:43 mais qu'est-ce que vous faites de notre argent ?
00:14:45 - Alors, il y a plusieurs...
00:14:47 On a balayé.
00:14:48 D'abord, la France, elle n'est pas en faillite, parce que ce qui est terrible...
00:14:50 - Pas encore.
00:14:51 - Elle n'est pas en faillite, la France.
00:14:53 - Ça console.
00:14:54 - Non, non, mais...
00:14:55 - Tout va très bien, la marquise.
00:14:57 - Ça ne va pas très bien.
00:14:58 - Là, vous allez bien.
00:14:59 - Alors, moi, je vais vous dire, ça ne va pas très bien,
00:15:01 mais il n'y a jamais eu autant d'épargne en France, d'accord ?
00:15:04 Et il y a une partie des Français, notamment de ceux qui rouspètent,
00:15:07 qui vont très bien.
00:15:08 Donc, il faut arrêter aussi de dénigrer matin, midi et soir,
00:15:12 ce pays qui aussi doit continuer à s'aimer
00:15:15 et ne pas le dénigrer tous autour de la table.
00:15:18 D'abord, je pense que ce pays-là, il va bien.
00:15:22 - Mais c'est parce qu'on aime ce pays qu'on est malheureux de voir tout l'État...
00:15:24 - Mais moi aussi, je l'aime.
00:15:25 Et ensuite, le problème, c'est quoi le problème ?
00:15:27 C'est qu'effectivement, les gens, ils payent et les gens se disent
00:15:31 "je n'en ai pas pour mon argent".
00:15:33 Ça veut dire que j'ai l'impression de payer.
00:15:35 Quand je vais à l'hôpital, moi, je le vois à l'hôpital d'Orléans,
00:15:38 vous avez des personnes qui restent trois jours dans le couloir sans être changées.
00:15:42 Vous avez aujourd'hui des gens qui mettent leur enfant à l'école,
00:15:45 alors que nous, moi qui suis dans une cité, à l'époque,
00:15:48 mon père payait des impôts, il était ouvrier, mais il payait de l'impôt.
00:15:51 - On va aller très vite sur ce sujet, M. le député.
00:15:53 Toutes nos institutions sont en voie de clochardisation.
00:15:55 - Non mais conclusion, conclusion...
00:15:57 - Si on ne sait pas où on va mettre des impôts.
00:15:59 - C'est la question que je posais.
00:16:00 - Le problème qu'on a, c'est que par exemple, on va prendre l'enseignement.
00:16:03 Personne ne veut être devant les élèves.
00:16:05 Par contre, on va prendre des postes, ils vont aller au rectorat.
00:16:09 Personne ne va vouloir être infirmière ou être soignante
00:16:12 et on va mettre des gens en arrière boutique.
00:16:14 Le problème aujourd'hui, c'est qu'on n'est plus capable
00:16:17 de livrer le dernier kilomètre de services publics rendus.
00:16:21 C'est-à-dire qu'on déverse de l'argent.
00:16:22 - C'est très juste.
00:16:23 - Mais en fait, parce qu'il faut inverser la pensée.
00:16:26 Il faut partir du citoyen.
00:16:28 C'est-à-dire, il faut partir des problèmes des gens.
00:16:30 Et le problème qu'on a dans les ministères,
00:16:32 avec les politiques auxquelles on n'est pas courageux...
00:16:34 - Vous pouvez le dire à vos amis de la majorité, M. le député.
00:16:35 - Mais vous croyez que je fais quoi ?
00:16:36 Et avec les technocrates.
00:16:38 C'est-à-dire, il ne faut pas faire les tableaux Excel.
00:16:40 Il ne faut pas faire en sorte que l'ARS,
00:16:42 qui, elle, fait les tableaux Excel parce qu'elle ne dépend pas du préfet.
00:16:45 L'Agence régionale de santé, parce qu'elle est sous tutelle
00:16:47 non pas du préfet, mais de son ministre,
00:16:50 nous fasse des tableaux Excel.
00:16:51 Il faut partir de la vraie vie des gens
00:16:53 et dire comment je délivre le dernier kilomètre
00:16:56 pour qu'il soit efficace.
00:16:57 - Et s'attaquer à la fraude sociale aussi.
00:16:59 Parce que ça, c'est aussi un gros problème.
00:17:00 - C'est encore un autre sujet.
00:17:01 - Ça fait partie quand même du plus gros budget public.
00:17:03 - Et la fraude fiscale qui pèse encore plus lourd, je crois.
00:17:05 - C'est la plus chère de la trouver.
00:17:06 - Écoutez, Bruno Le Maire, un dernier extrait sur cet appel
00:17:10 à une prise de conscience collective.
00:17:11 Arthur, vous réagissez.
00:17:12 Bruno Le Maire.
00:17:17 Il est perdu dans ce débat.
00:17:18 - Je suis ouvert à tous les débats.
00:17:20 Ce n'est pas à moi de trancher comment est-ce que les économies
00:17:23 vont être faites.
00:17:24 Ça doit être un débat collectif.
00:17:25 J'appelle à une prise de conscience collective
00:17:28 sur la nécessité de faire des choix dans nos dépenses publiques,
00:17:31 dans toutes les dépenses publiques.
00:17:32 - Donc quelqu'un qui gagne aujourd'hui 4 000 euros.
00:17:34 - Les dépenses sociales et les collectivités locales.
00:17:36 - Comment faire, Arthur Levaert-Trigan ?
00:17:38 On n'ose pas annoncer des taxes, des mesures de restriction,
00:17:40 des hausses d'impôts parce qu'encore une fois,
00:17:41 je le disais, la menace, le fantôme des gilets jaunes plane.
00:17:46 - Quel est le mot préféré d'un ministre de l'économie,
00:17:48 quel qu'il soit ?
00:17:49 C'est le mot croissance.
00:17:51 Quel est le mot préféré des candidats,
00:17:52 quelle que soit l'élection ?
00:17:54 C'est le mot pouvoir d'achat.
00:17:55 - C'est vrai.
00:17:55 - Et bien pourquoi ?
00:17:56 Parce que le problème, c'est notre modèle.
00:17:58 On a un modèle depuis 40 ans qui n'est plus le modèle
00:18:00 de la productivité, qui n'est plus le modèle de l'industrie.
00:18:03 Et donc, nos élites ont décidé que le maître étalon
00:18:06 de notre économie, c'était la consommation.
00:18:08 Or, la consommation, ça repose sur quoi ?
00:18:10 Sur des consommateurs.
00:18:11 Et ce qui est bien avec les consommateurs,
00:18:12 c'est que peu importe leur carte d'identité,
00:18:16 peu importe leur langue, peu importe leur diplôme,
00:18:18 peu importe leur compétence et peu importe leur compte en banque,
00:18:20 il faut qu'ils dépensent.
00:18:21 C'est comme ça qu'on mesure.
00:18:23 Or, la plupart de nos consommateurs ne sont pas solvables.
00:18:25 Qu'est-ce qui se passe ?
00:18:26 C'est la France qui va les rendre solvables.
00:18:28 Un exemple tout bête, c'est par exemple sur l'énergie.
00:18:30 On vous dit, on va faire, vous n'avez pas les moyens
00:18:32 de rénover votre logement, on va faire la prime à 1 euro
00:18:36 pour rénover votre chaudière.
00:18:37 Vous investissez ça, c'est l'État qui paye,
00:18:39 ça part en déficit, ça alimente le privé.
00:18:41 Et derrière, qu'est-ce qui fonctionne ?
00:18:42 Vous avez des fluctuations financières
00:18:44 tout au niveau de la strat.
00:18:47 Donc le problème, en fait, il est purement sur notre modèle économique.
00:18:49 C'est uniquement ça.
00:18:50 Notre modèle économique qui est le tertiaire, le service.
00:18:55 On n'a plus de production, on n'a plus d'industrie.
00:18:56 Donc tertiaire, service, vous avez 90% du territoire
00:18:59 qui n'existe plus.
00:19:00 C'est la France périphérique, la France zone rurale.
00:19:02 On concentre tout dans les grandes métropoles.
00:19:05 Donc c'est là où vous dites, il y a des gens qui vivent très bien.
00:19:07 C'est 5% des gens qui vivent dans les grandes métropoles.
00:19:09 À côté, il n'y a plus rien.
00:19:10 Sauf qu'à côté, qui n'ont pas de boulot,
00:19:12 ils doivent quand même consommer.
00:19:13 Donc on les fout sous perte sociale.
00:19:15 Et la perte sociale, ce qu'ils consomment,
00:19:16 c'est à deux tiers de biens importés.
00:19:18 Ce n'est même pas des biens produits en France.
00:19:20 Donc le problème, il est structurel,
00:19:23 il est économique et politique.
00:19:24 Et c'est un modèle que nos élites ont choisi il y a 40 ans
00:19:26 et que les élites successives ont décidé de continuer.
00:19:29 - Je voudrais qu'on fasse le dernier extrait de Bruno Le Maire
00:19:30 qui veut rappeler aux Français
00:19:32 qu'il n'y aura pas d'augmentation d'impôts.
00:19:34 Est-ce crédible ? Vous allez nous répondre, Eric.
00:19:37 - Je pense vous avoir apporté la preuve
00:19:40 en vous parlant des dépenses de l'État,
00:19:41 en vous parlant des dépenses de santé très concrètes,
00:19:43 en vous parlant des opérateurs,
00:19:45 qu'on peut parfaitement faire des économies sur la dépense publique
00:19:49 sans aller piocher dans les poches des Français.
00:19:51 Et je reste, c'est ma conviction et c'est ma position,
00:19:55 totalement opposée à toute augmentation d'impôts
00:19:58 sur nos compatriotes,
00:19:59 qui payent déjà un montant d'impôts
00:20:01 qui est extrêmement élevé.
00:20:03 - C'est crédible, Eric.
00:20:05 - Il ne faut pas qu'ils augmentent les impôts,
00:20:06 ce serait une erreur.
00:20:07 C'est à l'état de règles.
00:20:08 D'abord, ils se sont engagés à ne pas les augmenter.
00:20:10 En revanche, à partir de 2027, il faut s'inquiéter.
00:20:13 À partir de 2027, il faut s'inquiéter.
00:20:15 Non mais ce serait une erreur monumentale.
00:20:17 En plus, le gros de l'impôt pèse sur les classes moyennes.
00:20:21 On le sait bien.
00:20:21 - Mais vous pouvez peut-être le faire accepter aux classes moyennes,
00:20:23 justement, si vous faites payer plus riche,
00:20:25 ce que rappelait Maître Bouvier,
00:20:26 peut-être taxer les super-profits.
00:20:27 - Ça n'a aucun sens.
00:20:28 - Ça n'a aucun sens.
00:20:29 - De toute façon, ça va accepter.
00:20:30 - Ce que tu dis n'a pas de sens.
00:20:31 Pardonne-moi.
00:20:31 - Ah ben merci, Jean-Claude, vous revenez demain.
00:20:33 - Mais non, mais le faire payer les plus riches,
00:20:34 ils payent des impôts les plus riches déjà.
00:20:36 Ils en payent même beaucoup.
00:20:37 - Je parle des super-profits, je parle des taux d'imposition.
00:20:39 - Et donc, tu vas régler ton problème.
00:20:40 - Moi, je ne vais rien faire, cher Maître d'Acier.
00:20:43 - Au maximum deux ans, tu vas piquer du pognon aux super-riches,
00:20:46 s'il en reste, qui partiront.
00:20:49 Dès qu'ils auront payé, ils partiront à Amsterdam ou ailleurs.
00:20:52 - Il en restera un peu.
00:20:53 - Oui, tu régleras le problème un an ou deux, si on ne change pas.
00:20:57 Le modèle économique dont parlait notre ami, on ne s'en sortira pas.
00:21:00 L'heure n'est plus aux expédiants.
00:21:03 L'heure est aux réformes de fonds, aux réformes de structures.
00:21:06 Le problème est de savoir qui,
00:21:08 quel est le politique qui aura le courage de commencer à les faire.
00:21:11 Je veux bien admettre qu'il y aille en douceur,
00:21:13 mais il faut se fixer des objectifs et s'y tenir.
00:21:16 - Éric, je vous laisse conclure.
00:21:17 Et Maître Bouvier, M. Ramos également.
00:21:20 Et on en terminera là-dedans.
00:21:20 C'est vrai qu'Yohann, je vous ai promis la parole, pardon.
00:21:22 - Juste pour dire que c'est à l'État, effectivement, de réduire ses dépenses.
00:21:27 C'est très important d'arrêter de subventionner tout le monde.
00:21:29 Parce que là, à mon avis, je pense qu'il y a vraiment des dépenses.
00:21:32 Et quand on regarde l'AME,
00:21:33 je regardais, c'est quand même 1,7 milliard d'euros.
00:21:38 Ça représente une somme énorme pour des personnes qui ne cotisent pas.
00:21:40 En plus, je regardais aussi les transports sanitaires.
00:21:43 Vous savez, c'est souvent dénoncé 6,2 milliards.
00:21:46 - C'est quoi les transports sanitaires ?
00:21:47 - C'est quand vous avez un taxi.
00:21:49 Et vous avez une partie, alors les taxis, puisque vous en parlez,
00:21:52 c'est 2,7 milliards.
00:21:53 C'est 2,7 milliards uniquement de transports, on peut dire de confort.
00:21:57 Parce que les cas les plus graves, bien sûr que c'est normal qu'ils soient transportés.
00:22:00 Si vous regardez les festivals, si vous regardez les subventions au cinéma,
00:22:03 les subventions au cinéma...
00:22:04 - C'est marginal.
00:22:05 - Mais quand on fait les additions, ça devient plus marginal.
00:22:08 - On peut dire que c'est pas rien, au contraire.
00:22:09 - On en est même aujourd'hui à payer les ressemblages.
00:22:12 Ou à payer les accros que tu peux faire à ta veste.
00:22:15 Non mais, je veux juste ajouter un mot.
00:22:18 Je pensais naïvement.
00:22:20 Je suis vraiment le premier des naïfs et des idiots autour de cette table.
00:22:23 Je pensais naïvement que le président de la République allait changer ça.
00:22:27 Il a commencé.
00:22:28 Il y a quelques points qui ont été marqués par les entreprises.
00:22:31 Il y a une stabilité fiscale qui fait que ce pays est plus attractif
00:22:35 qu'il ne l'a jamais été.
00:22:37 Mais néanmoins, quand vous faites le bilan de ce que a coûté
00:22:40 les Gilets jaunes, 17 milliards, le Covid,
00:22:43 alors là je sais plus, 500, 600, 700 milliards.
00:22:46 - 400.
00:22:46 - 400 milliards.
00:22:48 Et maintenant, la crise inflationniste suite à la crise en Ukraine,
00:22:54 on est confronté maintenant non plus aux coups de rabots,
00:22:57 mais aux réformes de fond.
00:22:59 Les fratons.
00:22:59 - Monsieur Ramos, on va laisser aux futures générations
00:23:02 une situation désastreuse quand même.
00:23:03 Une montagne de dettes qui plane au-dessus de la tête des Français
00:23:06 et de nos futures générations.
00:23:07 - Non, moi qui suis modem, le thème de la dette de François Bayrou,
00:23:12 il l'a tenue pendant des années sur la dette.
00:23:14 Des années, François Bayrou, il en a même écrit un livre sur la dette.
00:23:17 Moi, je prends un exemple, vous avez parlé de l'impôt sur les sociétés.
00:23:21 Ce n'est pas normal qu'aujourd'hui, tous nos artisans,
00:23:23 toute notre petite PME, elle paye 30 d'impôt,
00:23:27 alors que les multinationales, elles sont à 7 en moyenne.
00:23:29 Donc là, il y a peut-être un peu sur les multinationales,
00:23:32 aller leur piquer un peu les super profits.
00:23:34 Parce que moi, mon artisan, il ne faut pas aller le chercher.
00:23:37 - Je me fais disputer par Jean-Claude, en ce moment.
00:23:39 - Il faut aller le chercher.
00:23:40 Parce que mon artisan, moi, et là, c'est qu'il y a...
00:23:43 - C'est les expédients qui sont à l'étranger.
00:23:45 - C'est les expédients démagogiques.
00:23:46 - Voilà ce que c'est.
00:23:47 - Non, il faut aller les prendre,
00:23:50 parce que mon artisan, lui, il n'a pas envie de payer.
00:23:51 - Prenez-le, puis la prochaine fois,
00:23:52 ils iront déclarer leurs impôts ailleurs.
00:23:54 - Mais de toute façon, ils sont installés au Luxembourg.
00:23:57 - Et puis après, par exemple, le dernier...
00:23:59 - Je vous laisse terminer, on va rapidement conclure.
00:24:01 - Vous avez raison, de toute façon, là, on voit bien Bruno Le Maire,
00:24:04 ce n'est pas très courageux, parce qu'il dit
00:24:05 "ce n'est pas à moi de prendre la décision".
00:24:07 C'est à lui de la prendre, la décision.
00:24:09 Donc là, il n'est pas courageux, parce qu'il est,
00:24:11 comme vous l'avez dit, M. Dassier,
00:24:12 certainement de candidat à la présidentielle.
00:24:14 Mais ce qui est très important aujourd'hui,
00:24:16 c'est qu'on ait vraiment des réformes qui nous permettent,
00:24:19 notamment sur la TVA sociale,
00:24:21 de pouvoir voir que si des produits sont importés
00:24:24 et on les taxe plus. Pourquoi ?
00:24:26 Parce que comme on est les plus pauvres
00:24:27 qui achètent des produits importés,
00:24:29 il faut taxer les produits importés
00:24:31 pour pouvoir rééquilibrer une partie de la balance.
00:24:33 - Johan Zayk, encore rien dit,
00:24:34 et vous conclurez, maître Bouvier.
00:24:36 - D'abord, on voit bien que Bruno Le Maire
00:24:38 a pris un sacré coup sur la tête
00:24:39 avec l'annonce qui a été faite aujourd'hui.
00:24:41 Ça fait sept ans qu'il est ministre de l'Économie.
00:24:44 Je me souviens de sa campagne à l'époque,
00:24:47 pour la primaire de la droite, on était en 2016.
00:24:50 Il avait axé sa campagne précisément
00:24:52 sur le sérieux budgétaire,
00:24:54 sur le fait qu'il fallait déjà commencer
00:24:55 à réduire les déficits.
00:24:57 Or, il restera le ministre de l'Économie,
00:24:59 qui aura engendré dans ce pays
00:25:01 la plus grande dette de l'histoire,
00:25:03 en réalité, en si peu de temps.
00:25:05 Donc, il doit bien sentir que ça risque...
00:25:07 - C'est la responsabilité d'abord de Bruno Le Maire
00:25:09 ou de Emmanuel Macron ?
00:25:09 - Mais des deux.
00:25:10 - Les deux, mon capitaine.
00:25:11 - Effectivement.
00:25:12 - Général.
00:25:12 - S'il avait eu un désaccord profond
00:25:16 concernant la politique économique de ce pays,
00:25:18 quand on est un homme d'État
00:25:19 et qu'on aspire aux plus hautes responsabilités,
00:25:21 on démissionne.
00:25:22 On fait savoir qu'on n'est pas d'accord et on s'en va.
00:25:24 Et il sent bien là, manifestement,
00:25:26 que cette séquence risque de l'handicaper
00:25:30 pour une éventuelle candidature en 2027.
00:25:32 Après, quand j'entends le débat autour de cette table,
00:25:34 chacun y va de son idée.
00:25:36 On pourrait taxer davantage ceci,
00:25:39 prendre plus d'argent là.
00:25:40 Oui, d'accord, peut-être.
00:25:42 Mais je pense, moi, qu'on pourrait
00:25:44 peut-être commencer par réfléchir à diminuer les dépenses.
00:25:48 Plutôt que d'aller taxer un pays qui est déjà surtaxé,
00:25:51 qui fait partie des pays au sein de l'OCDE
00:25:54 où les prélèvements obligatoires sont les plus importants.
00:25:57 On atteint un record.
00:25:58 Dépense sociale absolument abyssale.
00:26:02 Il faut aller taper là-dedans et ce sera fait.
00:26:05 Le gouvernement ne le dit pas aujourd'hui, bien sûr,
00:26:06 parce qu'Emmanuel Macron va arriver en fin de mandat.
00:26:09 Mais à partir de 2027, il est évident qu'il faudra
00:26:12 à la fois, compte tenu de la situation,
00:26:14 augmenter les impôts, ce sera inévitable,
00:26:16 et baisser dans les dépenses sociales.
00:26:17 Il faudra faire les deux, hélas, parce que nous avons
00:26:20 commencé à nous préoccuper de ce problème
00:26:22 beaucoup trop tardivement.
00:26:23 Dernier mot, alors, Alex Bouivier,
00:26:24 puis je vais avoir une note positive,
00:26:25 qui va faire plaisir au député Ramos, qui est à côté de vous.
00:26:27 La France reste quand même la deuxième puissance économique
00:26:29 de l'Union européenne et conserve malgré tout
00:26:31 beaucoup d'atouts.
00:26:32 Ça, c'est absolument indéniable.
00:26:34 Un dernier mot avant de parler
00:26:36 de ces chiffres donnés par Bruno Le Maire,
00:26:39 également sur le narcotrafic qui font froid dans le dos,
00:26:41 et que très franchement, certains détails
00:26:43 que je n'avais jamais entendus.
00:26:44 Un dernier mot là-dessus.
00:26:44 Oui, je serais très rapide.
00:26:46 Effectivement, il faut diminuer les dépenses.
00:26:48 Et pour diminuer les dépenses, il faut mettre à place
00:26:50 ce qu'on dépense et déterminer là où il y a des gaspillages.
00:26:52 Et ça permet aussi d'assurer le consentement de l'impôt.
00:26:56 Parce qu'effectivement, monsieur Daciel a dit aussi,
00:26:58 c'est vrai que, aujourd'hui, les contribuables
00:27:00 se voient comme des clients.
00:27:01 Ils attendent un service.
00:27:02 Donc, si jamais ils n'ont pas de service,
00:27:03 ils vont partir nécessairement.
00:27:05 Donc, ça pose problème.
00:27:06 En réalité, ce qu'il faut faire aussi,
00:27:07 c'est réformer les textes, réformer les normes.
00:27:09 On a des normes qui sont beaucoup trop complexes,
00:27:11 qui sont beaucoup trop loin du contribuable,
00:27:13 beaucoup trop loin des administrés,
00:27:15 qui sont difficiles à contrôler aussi.
00:27:16 Ça coûte beaucoup trop cher.
00:27:17 Donc, il y a tout un système à réformer ici.
00:27:20 Auditionné au Sénat, aujourd'hui, autre sujet.
00:27:23 Le ministre de l'Économie et des Finances,
00:27:24 décidément, c'était sa journée, Bruno Le Maire,
00:27:26 a jugé aujourd'hui que les menaces posées
00:27:29 par le trafic de stupéfiants et le terrorisme
00:27:31 étaient comparables dans leur intensité
00:27:33 et appelle à une réponse intraitable du gouvernement.
00:27:36 Écoutez un premier extrait de Bruno Le Maire.
00:27:39 On en dit un petit mot avec vous, monsieur le député,
00:27:41 et on continuera à vous faire entendre des extraits
00:27:43 qui sont absolument édifiants.
00:27:44 Écoutez Bruno Le Maire.
00:27:45 Non seulement les deux phénomènes de narcotrafic
00:27:49 et de terrorisme sont comparables dans leur intensité
00:27:52 et la menace qu'ils font peser sur la France,
00:27:55 mais ils sont liés.
00:27:56 Je confirme les liens financiers qui existent
00:28:00 entre le terrorisme et les narcotrafiquants.
00:28:04 Et nous disposons de tous les éléments pour confirmer
00:28:07 ces liens qui peuvent exister entre le financement
00:28:10 du terrorisme et les narcotrafiquants.
00:28:14 Et vous n'avez entendu vraiment que l'extrait le plus soft.
00:28:17 J'ai envie de dire, on va entendre d'autres extraits
00:28:19 de Bruno Le Maire qui sont vraiment, je le disais, édifiants.
00:28:21 Et clairement, ce qu'on nous dit aujourd'hui
00:28:23 autour du trafic de drogue, un système mafieux
00:28:25 de plus en plus présent dans le pays,
00:28:27 l'argent de la drogue est tel que notre démocratie
00:28:30 est tout simplement en danger.
00:28:32 Oui, et vous vous rappelez de Colon, le ministre qui part
00:28:37 parce que Gérard Colon.
00:28:39 Le regretté Gérard Colon.
00:28:40 Et aujourd'hui, Darmanin, le ministre Gérald Darmanin,
00:28:44 avec ses opérations musclées, forcément, ça va bouger.
00:28:48 Ça veut dire forcément, on va avoir,
00:28:50 et vous allez pouvoir commenter certainement,
00:28:52 des règlements de compte, etc.
00:28:54 Et donc là, je pense que ce qu'a entrepris Gérald Darmanin
00:28:56 comme ministre de l'Intérieur...
00:28:57 - Pardon, on n'a pas attendu Gérald Darmanin
00:28:58 pour commenter les règlements de compte.
00:28:59 Il y en a tous les jours.
00:29:00 - Alors, non, dans les opérations qu'il a menées,
00:29:03 qu'il est en train de mener sur les narcotrafiquants,
00:29:05 puisque c'est le sujet, jamais aujourd'hui,
00:29:08 un ministre de l'Intérieur n'aura fait toutes les opérations
00:29:11 qu'il a menées.
00:29:12 Et là où vous avez raison, c'est là,
00:29:13 ce que dit Bruno Le Maire, c'est-à-dire entre terrorisme
00:29:16 et narcotrafiquants, si on ne met pas...
00:29:19 On a laissé les quartiers.
00:29:20 On a laissé les quartiers dans des zones de non-droit.
00:29:23 On a organisé des grands frères qu'allait faire en sorte
00:29:27 qu'il n'y avait plus de policiers dans les quartiers.
00:29:28 C'est ça qu'on a fait.
00:29:30 On a fait ça depuis 30 ans.
00:29:31 Donc aujourd'hui, il faut être courageux.
00:29:34 Et ce qui est assez nouveau, même pour nous parlementaires,
00:29:36 qui n'avons pas toujours tous les chiffres,
00:29:38 ce lien de corrélation direct que vient de dire Bruno Le Maire
00:29:42 entre terrorisme et narcotrafiquants,
00:29:45 là, pour le coup, ça va demander à ce que nous-mêmes,
00:29:48 ce qu'ont fait les sénateurs, on le regarde de très près.
00:29:50 Mais je pense qu'il y a une volonté du ministre de l'Intérieur
00:29:53 d'aller se bagarrer contre les narcotrafiquants.
00:29:55 - Un petit mot et on poursuit après le GT de Maureen Vidal.
00:29:57 Alors Alice Bouvier.
00:29:57 - Oui, je rebondis sur ce que vient de dire monsieur le député.
00:29:59 Effectivement, il faut voir que la question du trafic de drogue,
00:30:02 elle est particulièrement prégnante parce qu'il s'agit d'une contre-culture.
00:30:05 Il s'agit d'une économie parallèle contre laquelle c'est très difficile de lutter.
00:30:08 On a vu d'ailleurs il n'y a pas longtemps l'exemple d'un jeune acteur,
00:30:11 Dylan Robert, qui avait été oscarisé.
00:30:14 Enfin, pas oscarisé, je crois qu'il y avait un César, pardonnez-moi.
00:30:17 Et qui est retombé quand même dans la drogue.
00:30:19 Et c'est quand même, c'est très surprenant parce qu'on a ces systèmes de clans.
00:30:22 En réalité, ce qu'il faut ici, c'est un système non seulement de coordination spatiale,
00:30:27 temporelle et de coordination.
00:30:29 C'est bien de faire des opérations XXL,
00:30:31 mais il faut quand même que ces opérations, elles soient suivies dans le temps.
00:30:34 Et puis, je pense qu'on a besoin aussi de renforcer le renseignement,
00:30:37 notamment les fichiers de sécurité nationale, les fichiers fiscaux.
00:30:41 Le Code général des impôts, il n'a aucune morale.
00:30:43 Il taxe non seulement la drogue s'il le pouvait,
00:30:46 mais aussi le proxénétisme, qui aussi finance le terrorisme,
00:30:50 parce qu'il y a aussi ces choses-là.
00:30:51 Et si jamais on croisait ces éléments-là,
00:30:54 peut-être que ça pourrait nous aider à trouver des éléments.
00:30:56 C'est comme ça qu'on a réussi à faire tomber le Capone.
00:30:58 - On va, oui, écoutez, on verra si les autres suivent, comme on dit.
00:31:02 Eric, on va avoir tous ces chiffres avec vous et entendre d'autres extraits de Bruno Le Maire
00:31:05 qui nous raconte que des trafiquants, notamment, ont des sous-marins
00:31:08 pour pouvoir procéder à leur trafic.
00:31:10 Je vous dis, c'est du jamais entendu ce qui a été dit à la Commission au Sénat aujourd'hui.
00:31:14 Je vous remercie, M. le député Ramos, d'avoir été avec nous pour cette première demi-heure.
00:31:17 Je rappelle que vous êtes député modem du Loiret.
00:31:19 C'était un plaisir de vous entendre.
00:31:21 Vous revenez quand vous voulez, 23h quasi pile.
00:31:23 Maureen Vidal, l'essentiel.
00:31:24 On se retrouve dans une minute et on poursuit cette discussion.
00:31:26 Vous entendrez, je vous le disais, d'autres extraits de Bruno Le Maire.
00:31:30 - Trois personnes ont été placées en garde à vue dans le cadre de l'enquête
00:31:39 sur la disparition de Lina, cette jeune fille de 15 ans,
00:31:42 qui a disparu mystérieusement en septembre dans le Barin.
00:31:45 Il s'agit d'un couple et d'un homme interpellés ce matin à son domicile.
00:31:49 Les trois personnes vont notamment être auditionnées sur des incohérences
00:31:52 d'emploi du temps le jour de la disparition de Lina.
00:31:55 67 actes antisémites recensés dans les universités depuis le 7 octobre.
00:32:00 Un bilan recueilli par les présidents des grandes écoles
00:32:02 et publié par France Université.
00:32:04 Un chiffre qui a doublé depuis l'année précédente.
00:32:07 33 actes antisémites avaient été recensés durant l'année 2022-2023.
00:32:13 Enfin, les obsèques de Frédéric Mitterrand ont eu lieu cet après-midi à Paris,
00:32:17 en l'église Saint-Thomas d'Aquin.
00:32:19 Le neveu de François Mitterrand est décédé jeudi à l'âge de 76 ans.
00:32:23 Plusieurs personnalités, dont la ministre de la Culture, Rachida Dati,
00:32:26 étaient présentes aujourd'hui.
00:32:27 Il avait occupé cette fonction au cours de sa carrière.
00:32:35 Merci beaucoup Maureen, rendez-vous dans une trentaine de minutes.
00:32:37 Éric Derriott-Mathen, je poursuis avec vous parce qu'il y a des chiffres.
00:32:40 Une économie gigantesque autour du trafic de drogue
00:32:43 que Bruno Le Maire a donc chiffré pour la première fois.
00:32:46 On a entendu des choses, vraiment cet après-midi,
00:32:48 qu'on n'avait jamais entendues devant cette commission du Sénat.
00:32:50 Quelques mots sur ce business de la drogue.
00:32:52 Et c'est extrêmement grave parce qu'avant tout ça gangrène une société
00:32:55 qui est en train de changer.
00:32:57 Et ce qu'on apprend de la voix de Bruno Le Maire,
00:32:59 c'est qu'en fait la drogue qui a inondé le marché américain
00:33:02 aujourd'hui ne peut plus conquérir ce marché qui est saturé.
00:33:06 Et par conséquent, les narcotrafiquants se lancent
00:33:09 dans la conquête du marché européen.
00:33:11 Et la France devient le premier pays consommateur de cannabis en Europe.
00:33:16 Premier pays de consommation de cannabis.
00:33:18 5 millions de consommateurs je crois.
00:33:19 Vous avez aujourd'hui 5 millions de consommateurs.
00:33:21 Effectivement, c'est assez incroyable.
00:33:23 Et en termes de chiffres, c'est la première fois vraiment
00:33:25 qu'on connaît ce que ça représente comme chiffre d'affaires
00:33:28 entre 3 et 6 milliards d'euros,
00:33:30 ce qui sûrement d'ailleurs est sous-évalué.
00:33:32 Mais vous voyez, la marge est assez large quand même.
00:33:35 Entre 3 et 6, ce n'est pas très précis.
00:33:36 Et les moyens sont tels que des narcotrafiquants
00:33:39 possèdent des sous-marins.
00:33:41 Écoutez.
00:33:42 D'abord, les trafiquants de drogue ont des moyens comparables
00:33:46 à ceux des États.
00:33:47 C'est une des grandes nouveautés.
00:33:49 Ils ont un arsenal technologique,
00:33:51 des sous-marins grâce auxquels ils peuvent transporter
00:33:53 de la drogue sans être repérés,
00:33:54 des balises, des caméras qu'ils positionnent
00:33:56 dans les conteneurs de stupéfiants pour mieux les tracer.
00:33:59 Ils ont accès à des téléphones cryptés
00:34:01 qui leur permettent de communiquer
00:34:03 sans aucune crainte d'être écoutés.
00:34:05 Ils utilisent des méthodes de corruption des agents portuaires,
00:34:08 de menaces contre le personnel politique
00:34:10 comme nous l'avons vu récemment aux Pays-Bas.
00:34:12 Éric, avec des trafiquants aux moyens impressionnants
00:34:14 et Bruno Le Maire qu'on va réentendre dans une seconde,
00:34:17 qu'on part même au cartel sud-américain
00:34:19 de la situation française.
00:34:20 Absolument, c'est vraiment le cas.
00:34:21 D'ailleurs, aujourd'hui, tout est corrompu.
00:34:24 Bruno Le Maire va convoquer les grands patrons
00:34:27 qui exploitent des lignes maritimes de transport de fret.
00:34:30 Il va voir dans les ports comment ça va se passer
00:34:32 puisque les ports de marchandises
00:34:33 où il y a la corruption qui est installée.
00:34:35 Et puis surtout, on sait où va cet argent.
00:34:38 Bruno Le Maire a vraiment dit concrètement où ça allait,
00:34:40 dans les bars à chicha qui font des chiffres d'affaires monumentaux.
00:34:43 On se demande pourquoi.
00:34:45 Quand vous allez dans les ongleries
00:34:46 pour vous faire limer les ongles,
00:34:47 chiffre d'affaires monumentale, l'argent de la drogue est là.
00:34:50 Quand vous faites réparer votre voiture
00:34:51 dans un garage douteux, pareil.
00:34:53 Il suffit de vérifier les chiffres d'affaires.
00:34:55 Et puis aussi, bien sûr, les jeux d'argent en ligne
00:34:57 qui se développent et les comptes en banque
00:34:59 sont donnés aux banques.
00:35:00 Vous savez, des cartes que l'on peut avoir sans aucun contrôle
00:35:03 où on recycle cet argent, qu'on blanchit cet argent.
00:35:06 Et l'aveu final que l'État n'a pas assez de moyens.
00:35:10 Donc voilà, on parlait tout à l'heure du budget de l'État
00:35:12 et de la réduction des dépenses.
00:35:13 Là, il en faudrait de l'argent pour lutter contre la drogue.
00:35:16 Et on n'en a pas suffisamment.
00:35:17 On est véritablement dans la continuité
00:35:18 de ce que nous disait il y a quelques semaines
00:35:19 ces magistrats marseillais qui nous expliquaient
00:35:21 à quel point la bataille est perdue,
00:35:23 semble être perdue selon eux en tout cas,
00:35:25 notamment à Marseille.
00:35:27 La France cartélise le mot élancé par Bruno Le Maire encore une fois.
00:35:30 Nous commençons notamment à voir s'implanter
00:35:34 des trafiquants étrangers venus de cartels sud-américains
00:35:38 sur le sol national.
00:35:40 Il faut donc agir vite car bientôt, il sera trop tard.
00:35:44 Nous risquons donc, si les mesures nécessaires ne sont pas prises,
00:35:47 de voir apparaître de nouveaux Médellins
00:35:50 au cœur du continent européen.
00:35:52 Où va tout cet argent pour conclure, Éric ?
00:35:54 Oui, tout cet argent va, je vous le disais,
00:35:57 il y a aussi des officines où on achète des montres.
00:36:00 On parle souvent du trafic de montres,
00:36:02 ces montres à 200 000 euros.
00:36:03 Je ne sais pas si vous imaginez ce que ça représente.
00:36:06 Donc si vous voulez, c'est une sorte de...
00:36:07 Le problème, c'est que moi j'ai écouté cette commission d'enquête
00:36:11 et le président qui est socialiste, un sénateur PS,
00:36:14 Jérôme Durin, a dit à Bruno Le Maire
00:36:17 "Vous êtes alarmiste, mais vous prenez des mesures
00:36:19 beaucoup trop tardives, c'est trop tard".
00:36:22 Et c'est là où on est vraiment inquiets
00:36:24 de voir la position de la France aujourd'hui,
00:36:25 démunie et qui se trouve face à ce cartel
00:36:28 comme on l'a connu à Médellin.
00:36:30 Et comment va-t-on s'en sortir ?
00:36:32 Ça, c'est vraiment la question.
00:36:33 Va-t-on s'en sortir ?
00:36:34 Est-ce qu'on va s'en sortir ?
00:36:34 Et puis ce sont tous, je vous le disais au début,
00:36:36 ça gangrène cette jeunesse.
00:36:38 Il y a aussi la cocaïne, je termine par là,
00:36:40 qui bien sûr s'installe en France.
00:36:42 Et puis nouveau, c'est les drogues de synthèse
00:36:45 qui ne valent rien.
00:36:46 C'est-à-dire que ça vaut 3 francs 6 sous, si je puis dire.
00:36:49 Et elles sont transformées à partir de produits chimiques
00:36:52 comme de l'ammoniaque.
00:36:53 Quand vous allez dans un port comme Le Havre
00:36:54 où des tonnes d'ammoniaque
00:36:56 ou des hectolitres d'ammoniaque arrivent dans des bidons,
00:36:59 personne ne peut savoir que dedans,
00:37:00 ça permet de fabriquer de la drogue de synthèse.
00:37:01 Johan, je vais juste saluer Denis Trocero
00:37:03 qui est avec nous, journaliste post-justice,
00:37:05 auteur de Règlement de compte à Marseille aux éditions Marailles.
00:37:08 Ce sera précieux d'entendre vos commentaires
00:37:10 sur ce qui vient d'être dit de Denis Trocero.
00:37:12 Juste un mot avec Johan Usai
00:37:15 et je viens vers vous tout de suite.
00:37:17 En écoutant Bruno Le Maire parler à la fois
00:37:20 des narcotrafiquants, parler à la fois de la dette,
00:37:23 je me disais en fait, on a l'impression
00:37:25 d'avoir un gouvernement qui viendrait d'arriver
00:37:27 aux responsabilités et qui dresserait le bilan
00:37:29 de leurs prédécesseurs.
00:37:30 Ils sont quand même là depuis 7 ans
00:37:32 et ils dressent un constat,
00:37:34 mais absolument dramatique de la situation de la France,
00:37:37 comme s'ils étaient finalement spectateurs de cela.
00:37:40 C'est presque comme le sujet précédent de la dette.
00:37:41 Mais c'est pour ça que je vous dis,
00:37:43 en l'écoutant à la fois sur la dette
00:37:44 et sur les narcotrafiquants,
00:37:45 on a l'impression qu'ils sont spectateurs,
00:37:47 qu'ils n'ont joué aucun rôle dans ce qui s'est passé
00:37:50 durant les 7 dernières années.
00:37:52 Or quand Bruno Le Maire dit concernant
00:37:54 les narcotrafiquants,
00:37:55 nous sommes arrivés à un tel stade
00:37:57 que si nous n'agissons pas tout de suite,
00:37:59 il sera trop tard.
00:38:00 Mais qu'ont-ils fait durant les 7 dernières années ?
00:38:03 C'est une question quand même qu'on est légitimement
00:38:05 en droit de se poser.
00:38:06 Manifestement, ils n'ont pas fait suffisamment
00:38:08 puisque la situation n'a cessé de se dégrader
00:38:11 au point où Eric l'a évoqué.
00:38:13 On est arrivé à une situation où dans des ports français,
00:38:17 notamment le port du Havre,
00:38:18 et cela est tout à fait documenté,
00:38:20 les douaniers maintenant sont corrompus,
00:38:22 une partie d'entre eux en tout cas.
00:38:23 Les dockers.
00:38:24 Les dockers, pardon, sont corrompus
00:38:26 pour laisser entrer les containers chargés de drogue.
00:38:28 Alors ils sont corrompus,
00:38:30 parfois ils l'acceptent volontairement
00:38:31 par rapport à du bien.
00:38:32 Et parfois ils sont contraints
00:38:34 parce qu'ils sont menacés de mort
00:38:35 par les trafiquants, etc.
00:38:37 Comme certains dealers d'ailleurs
00:38:39 qui sont parfois sous la coupe de ces...
00:38:41 Il est évident que nous sommes dans une situation
00:38:42 catastrophique, mais que ce gouvernement
00:38:44 n'est pas spectateur,
00:38:45 comme voudrait le faire croire Bruno Le Maire,
00:38:47 mais qu'il a une responsabilité quand même
00:38:49 dans ce qui s'est passé depuis des années.
00:38:51 Denis Trocero, merci d'avoir patienté.
00:38:53 Je rappelle, journaliste pour les justices,
00:38:54 auteur de ce bouquin "Règlement de comptes à Marseille"
00:38:56 aux éditions Mareuille,
00:38:57 ce qui est décrit, ce n'est pas la France.
00:38:59 En effet, Bruno Le Maire l'a bien décrit.
00:39:01 Ça ressemble à des méthodes de cartel sud-américain.
00:39:04 La question que je me pose en évoquant ces trafiquants,
00:39:07 en fait, oui, la bataille est perdue
00:39:09 parce qu'ils ont déjà beaucoup trop d'argent,
00:39:11 beaucoup trop de pouvoir.
00:39:13 Je pense à cette histoire de sous-marins,
00:39:15 c'est complètement fou des moyens d'État,
00:39:18 comme l'a rappelé là encore le ministre de l'Économie.
00:39:22 Tout à fait.
00:39:22 Ce qui est un peu étonnant quand même,
00:39:24 c'est qu'on a l'impression que nos politiques
00:39:26 découvrent aujourd'hui ce qui se passe
00:39:29 dans un certain nombre de cités,
00:39:31 notamment à Marseille.
00:39:32 Il aura fallu que quatre magistrats marseillais,
00:39:35 deux magistrats du parquet,
00:39:36 deux magistrats du siège,
00:39:38 dressent ce constat très alarmant
00:39:40 pour que la commission sénatoriale
00:39:43 et la France tout entière
00:39:44 prennent la mesure de la réalité du trafic.
00:39:47 Ce qu'on peut dire aujourd'hui,
00:39:48 en tout cas moi dans l'analyse et l'étude
00:39:51 que j'ai faite sur Marseille
00:39:52 et que je viens de publier,
00:39:53 c'est que, comme vous le dites,
00:39:55 les chiffres sont assez inquiétants.
00:39:57 Sachez par exemple qu'un point de deal sur Marseille
00:40:01 peut notamment sur la cité de la Castellane,
00:40:04 qui a été ciblée par le ministre de l'Intérieur
00:40:07 et dans laquelle s'est rendu
00:40:08 le président de la République la semaine dernière,
00:40:10 elle peut rapporter,
00:40:11 les cinq ou six points de deal
00:40:13 peuvent rapporter chacun
00:40:14 jusqu'à 80 000 euros par jour.
00:40:17 Un gérant de ce point de deal,
00:40:18 il peut se faire à peu près 8 000 euros par mois.
00:40:22 Une tête de réseau,
00:40:23 c'est-à-dire qui est au-dessus de tout ça
00:40:25 et qui commande souvent le trafic,
00:40:28 quand ce n'est pas de la prison,
00:40:29 c'est de Dubaï ou des pays du Maghreb,
00:40:32 une tête de réseau peut gagner
00:40:34 jusqu'à 150 000 euros par mois.
00:40:37 Et tout ça, c'est vrai qu'on a l'impression
00:40:38 qu'on le découvre un peu tardivement,
00:40:40 de même qu'on a l'air aussi de découvrir
00:40:42 que, comme vous le disiez tout à l'heure,
00:40:44 des équipes viennent de pays étrangers
00:40:47 et ont investi ces cités
00:40:51 pour fabriquer cette espèce de machine à cash.
00:40:54 Il faut quand même se souvenir
00:40:55 qu'en février 2015 déjà,
00:40:57 dans la même cité de la Castellane à Marseille,
00:41:00 il y avait un commando de Kosovo et d'Albanie
00:41:03 qui avaient tenté un coup de force
00:41:05 pour prendre le trafic
00:41:08 et qu'ils étaient allés jusqu'à tirer
00:41:09 sur les forces de police
00:41:10 qui se rendaient sur place à ce moment-là.
00:41:13 Donc on a l'impression
00:41:14 qu'on a perdu beaucoup de temps quand même.
00:41:16 Denis Troisset-Roch,
00:41:17 je voudrais que vous entendiez
00:41:18 un dernier extrait avec nous de Bruno Le Maire
00:41:20 qui évoque une idée,
00:41:22 celle d'appliquer au narcotrafic
00:41:23 la même jurisprudence qu'aux terroristes.
00:41:26 Écoutez.
00:41:28 L'idée est de s'inspirer de la jurisprudence
00:41:30 sur le terrorisme qui fonctionne très bien.
00:41:31 Le niveau de menace pour moi est similaire.
00:41:34 Il demande la même détermination
00:41:36 et la même capacité à s'affranchir
00:41:40 d'un certain nombre de règles
00:41:41 que nous avons respectées jusqu'à présent
00:41:43 et dont jouent les narcotrafiquants.
00:41:45 C'est ma position de ministre de l'Économie et des Finances.
00:41:49 Je connais les réticences de certains
00:41:51 sur les libertés publiques,
00:41:52 je peux les entendre,
00:41:53 mais pour moi, il faut appliquer au narcotrafic
00:41:56 la même jurisprudence qu'au terrorisme.
00:42:00 Savoir s'affranchir de certaines libertés publiques
00:42:03 pour protéger la liberté collective
00:42:05 de nos compatriotes face à cette menace.
00:42:08 Commentaire de Denis Troisset-Roch.
00:42:09 Une loi d'exception,
00:42:10 remettre en cause d'une certaine façon l'état de droit
00:42:12 sans quoi rien ne pourra être fait pour lutter ?
00:42:15 Tout à fait.
00:42:16 Je crois que c'est une bonne piste.
00:42:17 C'est assez courageux ce qu'il dit Bruno Le Maire.
00:42:19 Oui, tout à fait.
00:42:20 Mais c'est aussi ce que propose, par exemple,
00:42:22 le procureur de Marseille, Nicolas Besson,
00:42:24 qui, il y a quelques semaines encore,
00:42:26 avant même de parler devant la commission
00:42:27 d'enquête parlementaire,
00:42:29 disait qu'il fallait changer la loi.
00:42:31 Alors moi, dans mon bouquin,
00:42:32 je propose de criminaliser le trafic de drogue,
00:42:35 ce qui existe déjà,
00:42:37 mais uniquement pour l'importation en bande organisée.
00:42:40 Le procureur de Marseille, lui, a parlé de,
00:42:42 notamment,
00:42:44 juger exclusivement les trafiquants de drogue,
00:42:51 comme les terroristes, comme vous le dites,
00:42:53 par des magistrats professionnels,
00:42:55 les juger éventuellement aux assises,
00:42:58 faire des régimes de détention
00:43:00 dans lesquels ils ne peuvent plus communiquer entre eux,
00:43:02 ils ne peuvent plus organiser le réseau
00:43:04 depuis l'intérieur, depuis l'enceinte de la prison.
00:43:07 Vous voyez des initiatives,
00:43:09 et surtout, je crois, une mesure intéressante
00:43:11 qu'ont proposé certains,
00:43:14 qui serait de…
00:43:15 Même une ancienne de la French Connection
00:43:17 qui a été entendue,
00:43:18 Émile Diaz, qui a été entendue
00:43:19 par la commission sénatoriale,
00:43:21 l'a proposée il y a une quinzaine de jours,
00:43:23 c'est-à-dire faire en sorte que
00:43:26 on révise la loi sur les repentis,
00:43:30 la coller sur celle qui existe aux États-Unis,
00:43:33 pour faire en sorte que
00:43:35 les trafiquants, une fois interpellés,
00:43:38 parlent et parlent plus facilement,
00:43:41 ce qui permettrait évidemment de libérer la parole,
00:43:47 mais aussi de remonter les réseaux
00:43:49 beaucoup plus facilement.
00:43:51 Merci, Denis Trocero, pour votre expertise.
00:43:54 Arthur de Vatriga, un commentaire.
00:43:56 Le jour où la justice…
00:43:57 Parce qu'il est là, le nerf de la guerre,
00:43:59 n'en doutons pas,
00:43:59 et les propos de Bruno Le Maire
00:44:01 sur cette jurisprudence
00:44:02 qu'il veut appliquer aux narcotrafiquants,
00:44:03 c'est vrai qu'on se dit que le jour
00:44:05 où la justice frappera fort,
00:44:06 on verra peut-être un début de fin
00:44:08 du bout du tunnel.
00:44:10 Je ne sais pas si la justice
00:44:11 peut suffisamment frapper fort
00:44:12 pour empêcher des jeunes dealers
00:44:15 qui prennent des dispositions testamentaires
00:44:17 parce qu'ils connaissent le risque encouru,
00:44:19 et qu'à partir du moment où la mort est acceptée,
00:44:21 parce qu'ils savent qu'ils vont palper
00:44:22 des centaines de milliers d'euros,
00:44:25 de passer devant un juge,
00:44:26 de faire un peu de prison,
00:44:28 à mon avis, ils s'en foutent.
00:44:29 Après, on sait que la spécialité
00:44:32 de la macronie, c'est la métamorphose
00:44:33 et le mouvement perpétuel,
00:44:34 on saute d'un sujet à un autre.
00:44:35 Et là, le sujet est là,
00:44:37 parce qu'il y a eu des tirs de Kadyrov-Tikhov
00:44:39 dans des villes, dans les centres-villes,
00:44:42 sauf que là, ils nous prennent
00:44:43 un peu pour des buses,
00:44:44 parce qu'ils savent très bien
00:44:46 le volume financier de la drogue,
00:44:51 parce qu'ils l'ont inclus dans le PIB
00:44:52 depuis deux ans déjà.
00:44:54 Ensuite, ils savent très bien
00:44:55 le volume de transactions,
00:44:56 parce qu'ils ont, en Guyane par exemple,
00:44:58 par cas expérimenté quelque chose,
00:45:00 parce qu'au niveau de l'embouteillage juridique,
00:45:03 ça ne marchait pas.
00:45:04 Ils ont demandé que ne soient pas poursuivis
00:45:05 les saisies inférieures à 1,5 kg de cocaïne.
00:45:08 Donc, ils savent très bien
00:45:09 ce que ça signifie.
00:45:10 Ensuite, sur le lien islamisme
00:45:12 et trafic de drogue,
00:45:14 nous, grand public, depuis 2012,
00:45:17 et les membres de Mera,
00:45:18 on sait ce lien-là,
00:45:19 parce que Mera faisait des gofasses
00:45:20 pour un réseau de pecs salafistes.
00:45:22 Et c'est ce réseau-là qui,
00:45:23 ensuite, elle s'est retrouvée de prison,
00:45:25 l'a pris, l'a emmenée en Syrie
00:45:26 chez les talibans.
00:45:27 - Et là, c'est dit officiellement et c'est...
00:45:29 - Mais d'accord, mais Mera, c'était en 2012,
00:45:30 c'était il y a 12 ans.
00:45:31 Là, ils nous prennent vraiment pour des buses, en fait.
00:45:33 C'est ça qui est effrayant.
00:45:34 - Laura-Lise Bouvier.
00:45:35 - Oui, et je voudrais rebondir sur trois points.
00:45:37 D'abord, je voudrais rassurer Eric,
00:45:39 l'onglerie dans laquelle je suis leur avocate,
00:45:42 ils ne font pas de blanchiment,
00:45:43 je peux vous l'assurer.
00:45:44 C'est moi qui m'occupe personnellement d'elles.
00:45:46 Ça, c'était le premier point.
00:45:48 Second point, je rejoins ce qu'a dit
00:45:50 Yoann Hussayn également,
00:45:51 c'est qu'on a effectivement l'impression
00:45:53 que ce gouvernement, il arrive
00:45:55 et il n'y a aucune coordination.
00:45:57 Macron arrive en sauveur autoproclamé à Marseille
00:46:00 en disant "on va faire une opération XXL de trois semaines".
00:46:03 Mais en réalité, c'est oublié quand même
00:46:05 que la drogue, ça gangrène aussi les petites communes.
00:46:07 On a Uber, Cheat, on a quand même
00:46:08 beaucoup de problèmes qui se posent.
00:46:10 - Tous les maires interrogés sur leur ville,
00:46:11 qu'ils soient de droite, de gauche,
00:46:12 dénoncent l'explosion des trafics,
00:46:14 l'avalanche de la drogue,
00:46:15 l'hyperviolence qui l'accompagne.
00:46:16 - Voilà, et le gouvernement ne s'en est jamais préoccupé.
00:46:20 Il n'y a jamais eu de coordination
00:46:21 au niveau national, départemental, régional, etc.
00:46:24 Troisième point sur la question de la juridiction
00:46:27 et sur la question de traiter les dealers
00:46:29 comme des terroristes.
00:46:30 Alors effectivement, ce ne serait pas une mauvaise idée
00:46:33 de mettre une juridiction spécialisée dans le domaine.
00:46:35 Après, je m'interroge sur la faisabilité d'une telle chose
00:46:39 parce que si on se met à mettre tous les petits maillons,
00:46:43 en fait, il y a quand même beaucoup de jeunes aussi,
00:46:45 il y a le Code de la justice monadaire des mineurs.
00:46:47 On a des procédures qui sont beaucoup trop compliquées
00:46:49 et moi, je le vois en tant que praticienne.
00:46:50 On a des procédures qui sont, qu'il faut simplifier.
00:46:53 On a des vis de procédure qui font qu'on a des dealers
00:46:56 qui vont sortir directement de garde à vue.
00:46:57 Avec des avocats qui sont payés spécialement pour ça,
00:46:59 qui connaissent parfaitement.
00:47:00 Tout à fait.
00:47:01 On a des problèmes au niveau des géolocalisations aussi
00:47:04 qui peuvent causer des vis de procédure.
00:47:06 Donc, il faudrait simplifier tout ça.
00:47:07 Et l'idée de créer...
00:47:10 Modifier les dates droits, c'est la seule solution.
00:47:12 Oui.
00:47:12 Pas en sortir, mais le changer.
00:47:14 Le changer, tout à fait.
00:47:15 Et l'idée de créer une juridiction spécialisée,
00:47:17 je pense qu'elle est bonne, mais qu'elle est aussi ambitieuse
00:47:20 parce qu'il faudra voir, est-ce qu'on va traiter
00:47:22 tout le monde à la même enseigne ?
00:47:23 Est-ce qu'on va s'occuper uniquement que des dealers
00:47:25 qui font un certain chiffre d'affaires, si je puis dire ?
00:47:27 Est-ce qu'on va aussi s'occuper des guetteurs, etc. ?
00:47:31 Des mineurs de 13 ans qui participent aussi au trafic ?
00:47:34 Toute la question, Aurélie.
00:47:34 Qui sont souvent des mineurs isolés,
00:47:36 donc l'immigration a aussi un rôle.
00:47:37 Et qui sont un peu esclaves aussi de ces gangs et de ces mafias.
00:47:41 Ils sont exploités.
00:47:42 Donc, on ne peut pas les envoyer aux assises
00:47:44 comme on enverrait à n'importe un dealer important, par exemple.
00:47:46 Vous avez aperçu à l'écran depuis quelques minutes,
00:47:48 Amaury Buco, je vous demande pardon Amaury,
00:47:49 parce que je n'ai pas pensé à vous présenter
00:47:51 il y a quelques minutes.
00:47:52 Merci de nous avoir rejoints pour la police-justice.
00:47:56 Il y a ces opérations placenet également,
00:47:58 dont on entend beaucoup parler ces derniers jours,
00:48:00 parce qu'elles se multiplient.
00:48:01 C'est des placenet XXL qui continuent de travailler de longue haleine,
00:48:05 très énergivores pour les forces de l'ordre.
00:48:07 On dit que les dealers rient de ces opérations placenet
00:48:11 parce que la tête repousse aussi vite qu'elle a été coupée.
00:48:15 Et ce qu'on attend, c'est surtout la suite des opérations placenet,
00:48:18 la réponse que rend la justice sur les interpellés.
00:48:19 Et sur ça, on ne sait pas grand-chose en fait.
00:48:22 Justement, je me suis entretenu tout à l'heure
00:48:24 avec un procureur de la République pour essayer de comprendre.
00:48:26 Et ce qu'il m'a expliqué était assez intéressant.
00:48:27 En fait, si vous voulez, quand la police frappe fort,
00:48:32 c'est-à-dire qu'on interpelle beaucoup de personnes du côté des parquets,
00:48:35 on essaye de les envoyer en comparution immédiate,
00:48:39 ce qui est quand même la chose la plus sévère qu'on puisse faire
00:48:42 devant le tribunal correctionnel
00:48:43 pour qu'il y ait une réponse très rapide de la justice.
00:48:45 Mais une fois qu'ils sont devant les juges,
00:48:47 les peines sont assez sévères.
00:48:48 Non pas parce que d'ailleurs, les juges sont spécialement laxistes
00:48:51 envers le trafic de drogue,
00:48:52 mais parce que ces opérations placenet,
00:48:54 tout simplement, on interpelle les petites mains en flagrant délit.
00:48:58 Donc, ce n'est pas des enquêtes très profondes,
00:48:59 c'est des enquêtes de flagrant délit.
00:49:01 Exactement, mais c'est vraiment des petites mains.
00:49:03 Donc, les peines, si vous voulez, forcément, ne suivent pas de ce côté-là.
00:49:06 En revanche, ce qui est quand même un point très important,
00:49:09 je pense, positif sur les opérations placenet,
00:49:13 c'est vraiment pour les habitants.
00:49:14 Je pense que, Julien, vous avez en tête
00:49:16 tous ces témoignages d'habitants qu'on a souvent,
00:49:19 on s'est fait l'écho ici sur ces news.
00:49:20 Tous ces pauvres innocents qui prennent des balles perdues également.
00:49:23 Ils disent en fait, ça fait dix fois que j'appelle la police
00:49:25 parce qu'il y a des dealers dans ma cage d'escalier,
00:49:27 il ne se passe rien.
00:49:28 Ou alors, la police vient une fois et ils reviennent.
00:49:29 Et là, ils ont l'impression, si vous voulez,
00:49:32 alors effectivement, ça ne dure que quelques jours,
00:49:34 mais ils ont l'impression que pour une fois, ils se sont entendus,
00:49:36 que les forces de l'ordre reviennent en force et chassent ces personnes-là.
00:49:40 Mais par contre, ce qu'il faut se dire, ce qui est important,
00:49:42 et c'est l'objectif des placenet, c'est qu'en fait, au départ,
00:49:45 il faut qu'il y ait une opération de police judiciaire de travail de fond
00:49:48 et que derrière, c'est ce qu'on fait,
00:49:50 on envoie les forces de l'ordre pendant deux, trois jours
00:49:53 sur ces endroits pour occuper le terrain.
00:49:55 Et l'ennui, la dérive qu'il peut y avoir,
00:49:57 c'est ce que me disait un policier,
00:49:58 c'est qu'on ne fait plus cette opération de police judiciaire de fond,
00:50:01 mais on fait seulement des petites opérations d'occupation de terrain
00:50:04 pour faire de la communication, mais qui ne servent à rien en fait.
00:50:06 Ce qui est sûr, c'est que depuis 40 ans,
00:50:08 tout ce qui est fait ou a été fait ne fonctionne pas
00:50:11 et qu'il faudrait peut-être changer de logiciel.
00:50:12 Un tout dernier mot ?
00:50:13 Oui, je reviens très rapidement sur ce que vient de dire Amaury,
00:50:16 sur les comparutions immédiates.
00:50:17 Pour en faire beaucoup, je peux vous dire qu'elles ne sont pas du tout
00:50:20 adaptées aux questions des trafics de stupéfiants
00:50:22 parce qu'elles commencent généralement très tôt,
00:50:24 elles finissent très tard,
00:50:25 les magistrats sont débordés de dossiers,
00:50:27 n'ont pas le temps de regarder les dossiers
00:50:29 et en réalité, ils n'ont pas une justice.
00:50:30 Et on revient à notre premier sujet, où va l'argent des Français ?
00:50:32 Tout à fait, exactement.
00:50:34 Et certainement pas la justice.
00:50:36 Est-ce qu'on y arrivera au bout d'un jour ?
00:50:38 On n'en est pas sûr.
00:50:39 Mais oui, ça va demander du temps.
00:50:42 Quel pays, alors ?
00:50:43 Vous dites ?
00:50:43 Quel pays a réussi à arrêter et gérer le trafic de drogue ?
00:50:46 Malheureusement, j'ai entendu les magistrats marseillais
00:50:50 et je me dis que s'il y a des gens qui détiennent la vérité sur ce dossier,
00:50:54 c'est certainement eux et ils notent que la bataille est perdue.
00:50:56 Le combat sera sans doute quasi éternel,
00:50:59 mais on peut marquer un certain nombre de points.
00:51:00 Il y a une question que je continue de me poser,
00:51:02 sans avoir de réponse d'ailleurs,
00:51:04 c'est le problème des consommateurs.
00:51:07 On a une attitude vis-à-vis de la consommation de drogue qui est importante,
00:51:10 on est le premier pays, semble-t-il.
00:51:11 Oui, le premier Nord.
00:51:13 Et qui est, je ne dirais pas bienveillante,
00:51:15 enfin une amende de 135 ou de 150 euros
00:51:19 qui est payée une fois sur cinq,
00:51:20 je ne suis pas sûr que ça soit à la hauteur des amendes.
00:51:23 Nous sommes aussi, Jean-Claude, le pays où nous consommons le plus d'anxiolithiques et d'antidépresseurs.
00:51:28 Tout cela manifestement à l'ien.
00:51:29 Parce que ça nous déprime d'entendre tout ça.
00:51:32 L'un c'est nous.
00:51:33 Tout ça, il suffit d'aller à la pharmacie et puis on repart avec un...
00:51:36 J'entends bien, mais ça interroge sur la santé mentale des Français,
00:51:40 l'anxiété des Français sur les raisons qui les poussent à consommer
00:51:43 à la fois des stupéfiants et aussi tous ces produits légaux.
00:51:46 Transition, tout de trouvé.
00:51:47 Notre santé mentale peut être affectée par l'information que je vais vous donner.
00:51:50 Si vous n'étiez pas avec nous en début d'émission,
00:51:52 on en a parlé quelques secondes avec le député Ramos qui nous accompagnait
00:51:55 alors que le gouvernement alerte ces derniers jours d'ailleurs sur cette menace terroriste
00:51:59 puisque plus que jamais présente sur le territoire.
00:52:01 Cette info qui vient nous rappeler à quel point nous sommes parfois faibles face à la menace islamiste.
00:52:06 Le proviseur du lycée Maurice Ravel à Paris dans le 20e arrondissement
00:52:09 qui a été menacé de mort sur les réseaux sociaux depuis plusieurs semaines
00:52:12 après avoir demandé à une élève d'enlever son voile,
00:52:14 eh bien on a appris aujourd'hui qu'il a quitté ses fonctions.
00:52:17 Selon un message adressé aux parents d'élèves, enseignants et membres du conseil d'administration,
00:52:20 le proviseur a quitté ses fonctions pour des raisons de sécurité,
00:52:23 ce que n'a toutefois pas confirmé le rectorat qui invoque lui des convenances personnelles.
00:52:28 Yael Benhamou nous en dit plus et on en discute.
00:52:30 Il se voulait garant de la laïcité au sein de son établissement,
00:52:35 mais pour sa sécurité, il quitte ses fonctions.
00:52:37 Il y a un mois, le proviseur du lycée Maurice Ravel à Paris
00:52:41 demande à une étudiante en BTS d'ôter son voile islamique.
00:52:44 L'histoire est diffusée sur les réseaux sociaux,
00:52:46 il reçoit alors des menaces de mort.
00:52:48 Il faut prendre conscience de la gravité de ce qui se passe.
00:52:53 Nous sommes inquiets pour la sécurité de notre collègue
00:52:57 dont le seul crime serait simplement d'avoir fait son métier et d'appliquer la loi.
00:53:05 Selon un message adressé aux parents et enseignants,
00:53:07 le proviseur a quitté ses fonctions pour des raisons de sécurité.
00:53:11 Le rectorat parle de convenances personnelles.
00:53:14 Ça donne clairement une impression de minimiser les choses.
00:53:18 Ça ne rend pas hommage au courage et au travail de ce chef d'établissement.
00:53:24 Un jeune homme de 26 ans a été interpellé dans cette affaire.
00:53:27 Il doit être jugé le 23 avril à Paris pour menace de mort sur internet.
00:53:32 Incroyable inversion des valeurs Jean-Claude Dassier.
00:53:34 Il est menacé de mort et donc contraint de quitter ses fonctions.
00:53:39 Bienvenue en France en 2024.
00:53:40 S'il y a un service public qui devrait être la priorité des priorités,
00:53:45 avec tous les ennuis qui s'y déroulent,
00:53:47 il n'y a pas seulement un proviseur qui est menacé,
00:53:50 il y a des professeurs qui sont exécutés
00:53:52 et puis il y a surtout beaucoup de profs au quotidien
00:53:55 qui ont beaucoup de mal, pas partout, heureusement pas partout,
00:53:57 à faire des cours normaux et qui s'autocensurent parfois.
00:54:01 Bref, l'école publique va moyennement bien.
00:54:04 Et je choisis les termes les plus modestes qui soient…
00:54:08 Le privé a l'air d'aller mieux, je ne suis pas un expert de la question
00:54:11 donc je ne dis rien, mais en tout cas…
00:54:14 Dans le privé, les proviseurs rencontrent les parents avant de les…
00:54:17 Semble-t-il…
00:54:18 Les prendre dans l'école, donc les gens qu'on laisse qu'établissent.
00:54:21 Là encore, le service public de l'éducation nationale s'est semble-t-il fourvoyé,
00:54:25 je ne reviens pas sur l'épisode des pédagogistes
00:54:28 qui ont fourvoyé notamment les enfants pendant des années et des années.
00:54:32 Là c'est autre chose quand même.
00:54:33 Là c'est autre chose, mais quelque part il y avait un état d'esprit…
00:54:36 C'est le pas de vague, toujours en place.
00:54:38 …qui faisait que l'enfant était roi et que c'était lui en gros
00:54:41 qui devenait le patron de ce qu'il avait à faire ou pas.
00:54:44 Là on est sur l'antrisme islamiste Jean-Claude,
00:54:46 c'est une tentative d'antrisme qui se multiplie, c'est davantage ça le problème.
00:54:49 On est sur le phénomène d'immigration hors de contrôle
00:54:54 qui fait qu'il y a une toute partie importante ou pas, je n'en sais rien,
00:54:59 qui avec les enfants de l'immigration sont dans les classes intolérables,
00:55:04 exigent qu'on y enseigne ce qu'ils souhaitent et pas ce qu'il y est,
00:55:09 et qu'il faut qu'on s'interroge maintenant sur l'avenir
00:55:14 et les chances de victoire de la laïcité.
00:55:16 Donc la situation est d'une gravité exceptionnelle.
00:55:21 Je ne suis pas sûr qu'à l'heure actuelle on ait un gouvernement
00:55:24 qui est là encore pris la mesure de la gravité de la situation.
00:55:27 - Le délitement est assez dingue, je vais vous confier une petite chose
00:55:29 qui n'intéresse pas grand monde, mais pour vous dire à quel point je recense délitement.
00:55:32 J'ai fait toute ma scolarité dans ce lycée, je le connais très bien.
00:55:36 C'était un lycée parfaitement tenu, il n'y avait jamais eu aucun problème
00:55:39 et j'étais assez sidéré d'entendre de cette affaire
00:55:43 et de constater donc qu'Arthur de Vatrigan, les victimes ne sont pas protégées,
00:55:47 cet homme démissionne pour survivre et à l'arrivée c'est la victoire des islamistes,
00:55:52 c'est la victoire de cette jeune fille qui a voulu entrer malgré la loi
00:55:57 avec son voile dans ce lycée, Arthur de Vatrigan.
00:55:59 - Ce qu'il faut bien comprendre c'est que dans le dispositif islamiste,
00:56:01 l'école joue un rôle aussi fondamental que dans la philosophie républicaine.
00:56:05 Dans la philosophie républicaine, c'est là que l'école doit permettre à les enfants de devenir français.
00:56:09 Dans l'idéologie islamiste, c'est l'endroit où on doit empêcher les enfants de devenir français.
00:56:16 En 2004, on a voté la loi sur l'interdiction des signes religieux à l'école au nom des principes laïcités.
00:56:21 On est 20 ans après, il n'y a pas une semaine sans que l'école soit attaquée
00:56:26 par des offensives islamistes.
00:56:28 Mais en fait le problème, malheureusement, dès le départ,
00:56:32 c'est que ce n'est ni une question de religion, ni une question de laïcité.
00:56:35 - C'est une question de quoi ?
00:56:36 - La France n'a pas un problème avec une religion,
00:56:38 parce que déjà une religion ça ne veut rien dire,
00:56:39 sauf si vous arrivez à me trouver un point commun entre l'hindouisme, le judaïsme, le christianisme,
00:56:43 l'islam, le protestantisme, les religions indiennes,
00:56:47 ça ne veut strictement rien dire, sinon être une capote pour empêcher
00:56:50 un intellectuel ou un journaliste de se prendre un procès en discrimination.
00:56:53 L'islam c'est une religion si on veut au sens de dogme, très bien,
00:56:57 mais c'est une loi, des mœurs, des coutumes, une histoire,
00:57:00 ça s'appelle une civilisation.
00:57:02 Une civilisation qui, sur beaucoup de principes, s'oppose à notre civilisation.
00:57:06 Or sur aucun territoire dans l'histoire du monde,
00:57:08 deux civilisations ont coexisté longtemps sur le même sol.
00:57:11 Ça c'est une réalité.
00:57:12 Ensuite, ce n'est pas un problème de laïcité,
00:57:13 parce que la laïcité ce n'est ni un outil, ni une arme.
00:57:16 L'État est laïque parce que la société n'est pas laïque.
00:57:18 Et c'est méconnaître la laïcité et son histoire,
00:57:21 de vouloir dire avec la laïcité on va régler le problème de l'islam.
00:57:24 La laïcité elle a été faite à la mesure du christianisme.
00:57:27 Et si ça a été très violent en 1905,
00:57:29 il ne faut jamais oublier que ça a creusé un fossé entre deux camps,
00:57:33 les laïcars et les catholiques.
00:57:34 Ça veut dire qu'il faut considérer que l'islam n'est pas compatible
00:57:37 avec la république telle que nous la connaissons ?
00:57:40 C'est la question qu'il faut se poser, parce que la laïcité, je termine,
00:57:43 s'est réconciliée sous fond de grandes guerres.
00:57:45 C'est-à-dire que les laïcars et les catholiques se sont fait déverrouiller.
00:57:48 - La religion, quand elle est modérée, est compatible avec les...
00:57:51 - Pourquoi c'est compatible ?
00:57:52 Pourquoi c'était compatible la laïcité ?
00:57:54 Parce que la France était chrétienne.
00:57:55 C'est-à-dire que le temporel et le spirituel,
00:57:57 c'est pas la république qui l'a inventé.
00:57:59 La séparation de l'Église et de l'État, ça existait déjà avant.
00:58:02 Ils ont mis fin à une coopération entre les deux.
00:58:04 Donc là, il faut arrêter de se mentir.
00:58:05 Ensuite, il y a eu la grande guerre qui est passée par là,
00:58:07 qui fait que les deux camps se sont réconciliés sous fond de patriotisme.
00:58:10 S'il y a une guerre aujourd'hui, je ne suis pas certain que ceux
00:58:12 qui sont contre la loi de 2004 vont se faire flinguer dans les mêmes tranchées
00:58:14 que ceux qui sont pour la loi de 2004.
00:58:16 - Mais je ne suis pas sûr que ceux qui sont pour la loi de 2004
00:58:18 aient la volonté non plus de mourir.
00:58:20 - Donc le problème, c'est que la question qu'il faut se poser,
00:58:22 c'est est-ce que cette religion, en tant que telle,
00:58:24 qui, je rappelle, est une religion du livre, d'un livre incréé,
00:58:27 est-elle compatible aujourd'hui avec notre civilisation ?
00:58:30 La question, elle n'est pas légale, elle n'est pas juridique, elle est culturelle.
00:58:33 Elle est uniquement culturelle.
00:58:34 Or, une loi triomphe jamais d'un État social contraire.
00:58:37 - Mais en attendant, au-delà de ces considérations qui sont...
00:58:40 - C'est une question de nombre.
00:58:40 Si vous avez 80% d'enfants issus de l'immigration qui sont musulmans
00:58:45 et qui pratiquent leur foi avec 2-3 meneurs qui vont leur demander d'aller plus loin,
00:58:50 jamais la minorité, qu'elle soit juridique, légale, qu'elle ait la tutelle,
00:58:53 va pouvoir leur imposer quelque chose.
00:58:54 - Mais là où je vous renvoie à une contre-argumentation,
00:58:55 c'est que sur les premières générations, il n'y avait pas ces problèmes-là.
00:58:57 - C'était une question de nombre.
00:58:58 - Il n'y avait pas ces problèmes-là.
00:58:59 - Il n'y avait pas moins de monde.
00:59:00 - C'est une question de nombre.
00:59:01 Mais non, c'est une question de nombre.
00:59:03 - Allez, on fait un petit tour.
00:59:04 Il nous reste 2 minutes 30 pour vous entendre les uns et les autres.
00:59:07 Laura-Lise Bouvier, Amaury Bucaud et Yoann Usaï.
00:59:10 - Oui, déjà, ce que je voudrais dire, c'est qu'on parle de l'école,
00:59:13 mais c'est symptomatique en réalité d'une déconstruction de l'État.
00:59:16 Ce qui est attaqué, c'est tous les piliers de l'État.
00:59:17 La police, la justice, l'école, la santé,
00:59:21 bref, tout ce qui fait notre État et tout ce qui fait nos piliers de l'État.
00:59:23 Donc, en fait, on a quand même une globalité qui est attaquée ici.
00:59:27 - Mais vous vous rendez compte, il faudrait qu'on reste,
00:59:28 parce que c'est très intéressant, on est sur le fond du sujet et c'est passionnant,
00:59:32 mais je voudrais vraiment qu'on reste en surface un instant
00:59:34 pour lire ce qu'il y a écrit en bas de notre écran.
00:59:37 "Cet homme a été menacé de mort et c'est lui qui quitte ses fonctions."
00:59:40 C'est la victime. - Et c'est inadmissible.
00:59:42 - C'est la victime de cette affaire. - C'est absolument inadmissible,
00:59:44 puisque l'école doit être au contraire le pilier.
00:59:46 Ça fait partie des dépenses d'avenir.
00:59:47 J'aimerais rebondir sur un point qu'a dit monsieur le député tout à l'heure,
00:59:50 qui était à ma gauche.
00:59:52 Il a évoqué une menace qui venait de l'extérieur.
00:59:54 Il ne pense pas à une menace qui vient de l'intérieur.
00:59:57 Il faut quand même rappeler, on se rappelle de ce petit garçon de 8 ans
00:59:59 qui, lors de la minute de silence pour Charlie Hebdo, a dit
01:00:02 "Moi je ne fais pas la minute de silence, je suis avec les terroristes."
01:00:05 En Grande-Bretagne, dès l'école primaire,
01:00:07 on demande aux écoles de dire s'il y a des enfants qui sont radicalisés.
01:00:12 Parce que le problème aussi, il vient de l'intérieur des écoles.
01:00:15 Donc c'est aussi un point qui est important.
01:00:17 - Amaury et Yoann. - Oui, non mais vous disiez...
01:00:19 - Avant le JT. - Ce qu'on lit, moi je me souviens très bien
01:00:21 d'avoir fait un long reportage sur Didier Le Maire,
01:00:24 l'affaire Didier Le Maire qui était à Trappes il y a quelques années.
01:00:27 Et ce qu'on voit, c'est qu'évidemment ça va s'étendre à d'autres écoles.
01:00:29 Là on est dans le 20e arrondissement, qui n'est quand même pas la même sociologique Trappes.
01:00:32 Et donc petit à petit, ça va s'étendre à priori à tout le territoire.
01:00:35 Mais moi je voudrais aussi revenir sur ce qu'a dit Arthur de Vatrigan,
01:00:37 ce qui est intéressant, c'est que je ne sais pas si on peut parler d'islamisme.
01:00:40 Je ne crois pas que ces jeunes filles qui étaient venues avec leur voile, elles soient islamistes.
01:00:42 Je ne crois pas que les gens qui aient menacé forcément ce directeur soient islamistes.
01:00:47 Ils n'ont pas forcément un projet politique de l'islam.
01:00:49 En revanche, je pense qu'on peut en reparler...
01:00:50 - Non mais ne crois plus au récit national en tout cas.
01:00:52 - Non mais c'est un islam identitaire communautaire, si vous voulez, qui veut imposer,
01:00:55 pas parce qu'ils estiment qu'ils sont musulmans et très nombreux sur le territoire,
01:00:58 qui veut imposer leurs mœurs, leurs traditions, etc.
01:01:02 Et c'est là où je rejoins Arthur de Vatrigan.
01:01:04 C'est plus un problème démographique et culturel qu'un problème politique.
01:01:09 Et je pense que le terme d'islamisme n'est pas approprié quand on parle de ce genre de phénomène.
01:01:13 C'est vraiment un phénomène culturel, communautaire, identitaire de l'islam,
01:01:16 avec une partie de l'extrême gauche qui les soutient
01:01:18 et qui veut que l'islam s'impose comme identité en France.
01:01:21 - Dernier mot.
01:01:22 - L'entrisme islamiste passe aussi par le fait d'inciter des jeunes filles à porter le voile
01:01:28 et à aller tester les limites de la République dans les établissements scolaires.
01:01:32 Les islamistes savent très bien faire ça.
01:01:34 Ils les manipulent sur les réseaux sociaux,
01:01:36 notamment financés à grand frais par des pays ennemis de la France,
01:01:40 comme la Turquie et M. Erdogan, par exemple,
01:01:42 qui financent directement les frères musulmans,
01:01:44 qui eux-mêmes vont embrigader ces jeunes filles sur les réseaux sociaux.
01:01:48 Quand on a dit cela, on peut aussi dire quand même que le gouvernement et l'État
01:01:52 ont été lamentables dans cette histoire,
01:01:54 parce que quand même le rôle de l'État et du gouvernement d'Emmanuel Macron,
01:01:59 qui n'arrête pas de dire "ils ne passeront pas, nous ne laisserons pas tomber,
01:02:03 nous n'abandonnerons pas les professeurs, nous ne lâcherons rien",
01:02:06 eh bien là, ils l'ont lâché en race campagne, ce proviseur qui n'a pas été protégé
01:02:11 et qui a donc dû démissionner.
01:02:13 - C'est une honte.
01:02:13 - Une dernière chose quand même pour rebondir sur ce que disait Arthur de Vatrigan.
01:02:17 Moi, je considère que c'est de l'entrisme islamiste
01:02:19 et qu'il ne faut pas mettre tous les musulmans dans le même panier,
01:02:22 parce que, heureusement quand même, beaucoup de musulmans dans ce pays
01:02:25 vivent convenablement, adhèrent aux valeurs de la République
01:02:28 et sont tout à fait heureux de vivre dans ce pays.
01:02:31 Mais il y a une minorité, effectivement, qui pose un véritable problème à notre pays,
01:02:37 un problème qui est de plus en plus grand et qu'il va falloir résoudre de toute urgence,
01:02:41 parce qu'il est évident que sinon, comme le disait Gérard Collomb,
01:02:44 nous ne vivrons plus côte à côte, mais face à face.
01:02:46 - La menace islamiste, elle couvre et elle n'a jamais cessé de couver,
01:02:49 comme l'a rappelé le Premier ministre,
01:02:51 qu'on nous entendra dans une minute, juste après le rappel de l'actualité.
01:02:53 Maureen Vidal.
01:02:55 - Et vous venez de l'entendre, le proviseur de la cité scolaire Maurice Ravel à Paris
01:03:04 quitte ses fonctions, il évoque des raisons de sécurité.
01:03:07 Le rectorat ne s'est pas exprimé sur cette question.
01:03:10 Il avait été menacé de mort sur Internet après une altercation avec une élève il y a un mois.
01:03:15 Il lui avait demandé d'enlever son voile.
01:03:17 Ce drame aux Etats-Unis, d'importantes opérations de secours se déroulent
01:03:21 dans le port de Baltimore suite à l'effondrement du pont Francis Scott Key
01:03:25 dans la nuit de lundi à mardi.
01:03:27 Objectif, essayer de retrouver des survivants après l'effondrement spectaculaire
01:03:32 d'un grand pont autoroutier percuté par un porte-conteneurs.
01:03:35 En football, l'équipe de France s'est timidement imposée face au Chili en match amical.
01:03:40 Les Bleus ont très rapidement concédé l'ouverture du score
01:03:44 sur un but de Marcelo Nunez.
01:03:46 Les tricolores vont ensuite rapidement réagir.
01:03:48 Fofana égalise sur une jolie frappe et Colomo Annie donne l'avantage au sien.
01:03:51 Au retour des vestiaires, Olivier Giroud donne de l'air au bleu.
01:03:55 En fin de match, le Chili finira par réduire la marque.
01:03:58 Score final, 3 buts à 2 au Vélodrome.
01:04:00 La France se rassure dans la douleur après sa défaite face à l'Allemagne.
01:04:04 Et voilà pour cette belle victoire de l'équipe de France
01:04:07 qui se rattrape après cette déroute face aux Allemands le week-end dernier.
01:04:11 Et ça fait plaisir à Yohann Uzaï qui m'accompagne.
01:04:15 "Et la Pologne est qualifiée pour l'Euro", me dit Martin Mazur qui nous parle de son équipe de cœur.
01:04:21 Je ne vais pas trahir un grand monde à ce sujet.
01:04:23 La surveillance est renforcée en France face à la menace terroriste.
01:04:27 Le gouvernement a donc rehaussé, on en parlait hier, le plan Vigipirate à son niveau le plus élevé.
01:04:31 Gabriel Attal est revenu aujourd'hui sur cette menace islamiste qui couve face aux députés.
01:04:36 Yohann Uzaï.
01:04:37 Oui, nous devons nous préparer à tous les scénarios, n'en écarter aucun.
01:04:41 Voilà ce qu'a confirmé aujourd'hui Gabriel Attal lors des questions au gouvernement.
01:04:44 On l'écoute.
01:04:44 La menace terroriste islamiste continue à planer au-dessus de notre pays.
01:04:51 Elle est forte, elle est réelle, elle est présente, elle ne s'est jamais estompée.
01:04:58 Et il faut dire le mal qui est face à nous.
01:05:01 La menace est connue, c'est l'islamisme.
01:05:04 L'islamisme, c'est un islam dévoyé qui attaque nos valeurs et qui exècre notre liberté,
01:05:09 qui veut détruire nos modes de vie.
01:05:11 L'islamisme, c'est une spirale qui commence par la haine et qui mène à la destruction.
01:05:16 L'islamisme, à qui nous ne laisserons pas, à qui nous ne laisserons jamais une seconde de répit.
01:05:22 Face à une menace qui ne faiblit pas, notre détermination est totale et notre mobilisation est intégrale.
01:05:28 Nous ne faiblirons pas, nous ne baisserons jamais la garde face à un ennemi
01:05:33 qui prendrait chaque centimètre de terrain que nous pourrions lui laisser.
01:05:37 Alors il y a effectivement des avancées.
01:05:39 Le mal est désormais nommé sans ambiguïté.
01:05:41 Il s'agit de l'islamisme.
01:05:43 La dernière loi immigration, bien que très insuffisante, permet effectivement d'expulser
01:05:48 un peu plus facilement les personnes indésirables sur le sol français.
01:05:52 Le discours de Gabriel Attal est presque martial et c'est une bonne chose.
01:05:56 Mais il dit que nous ne laisserons jamais à l'islamisme une seconde de répit.
01:06:01 Et c'est sur ce point précisément qu'il ne dit pas la vérité,
01:06:04 car l'islamisme prospère dans notre pays depuis de nombreuses années.
01:06:08 Et puisque l'immigration illégale est incontrôlée,
01:06:11 puisque les OQTF ne sont que très rarement appliqués,
01:06:14 puisque près de 200 détenus condamnés pour terrorisme islamiste vont être libérés d'ici 2027,
01:06:21 on peut affirmer que même si les choses vont dans le bon sens,
01:06:24 l'islamisme aura encore un peu de répit dans notre pays.
01:06:28 La menace est donc sérieuse.
01:06:30 Elle plane plus que jamais sur les Jeux olympiques.
01:06:32 Et malgré cela, l'opposition estime que le gouvernement surjoue la dramatisation
01:06:42 à des fins politiques.
01:06:43 Olivier Marlex, président du groupe Les Républicains à l'Assemblée nationale.
01:06:47 Je pense que le gouvernement fait des choses totalement incohérentes.
01:06:51 On ne peut pas à la fois dire aux Français que la menace est au maximum.
01:06:57 Surjouer comme toujours cette gravité, évidemment que la menace terroriste existe,
01:07:01 la menace islamique est là.
01:07:03 Je ne suis pas sûr qu'il faille en parler matin, midi et soir pour protéger les Français.
01:07:09 Le gouvernement aime la communication, aime la communication anxiogène,
01:07:12 vit de ces tensions qu'il crée en permanence dans le pays.
01:07:15 Et surtout l'incohérence, c'est par rapport à ce qui se prépare sur les Jeux olympiques.
01:07:19 On se prépare à accueillir, on voulait accueillir 600 000 personnes sur les bords de la Seine
01:07:23 pour une cérémonie d'ouverture, avec tous les balcons qui seraient ouverts,
01:07:29 des espaces extrêmement difficiles à contrôler.
01:07:32 Donc elle est où la cohérence dans tout ça ?
01:07:33 Le gouvernement surjoue la menace, comme le prétend Olivier Marlex.
01:07:37 La menace est réelle, on s'est peut-être trop habitués à ça, c'est évident,
01:07:40 sans compter tous les Français de Syrie qui étaient à Dèche,
01:07:43 on avait fait une enquête dessus, c'était la langue la plus parlée en Syrie,
01:07:46 il y avait même un journal en français.
01:07:48 Et on a annoncé entre 1 000 et 3 000, nous nos sources disent plutôt 10 000,
01:07:51 donc on peut s'inquiéter de ça évidemment.
01:07:53 Après il y a quelque chose qui est un jugement complètement subjectif,
01:07:56 j'ai quand même l'impression que le gouvernement s'épanouit un peu perfidement
01:07:59 dans les crises, que ce soit des crises sanitaires, des crises géopolitiques
01:08:02 ou même des crises de terrorisme en France.
01:08:05 Mais je crois qu'il a parfaitement compris que notre société moderne
01:08:08 s'articulait autour de la santé et du bien-être,
01:08:10 et qu'au nom de la santé et du bien-être, les Français étaient capables
01:08:13 d'oublier beaucoup de choses et de se soumettre à beaucoup de choses.
01:08:17 Et quand on a un narcissisme autoritaire assez naturel,
01:08:21 on peut jouer là-dessus et ça permet de dominer plus facilement.
01:08:23 – Certes, mais ça ne se voit pas trop quand même dans les sondages.
01:08:26 Et pour l'instant, je pense que ce n'est pas un hasard
01:08:29 si on a les déclarations que nous avons,
01:08:31 parce que les Républicains sont loin, loin, loin derrière la liste qui est en tête.
01:08:35 On va voir quels seront les résultats des Européennes.
01:08:38 Je pense que pour l'instant, toutes les déclarations qu'on entend ici ou là
01:08:41 sont, je n'irais pas biaisé, mais contraintes par cette proximité des Européennes,
01:08:47 et certains partis sont mal quand même.
01:08:48 – Mais vous avez aussi les déclarations de l'exécutif
01:08:50 qui prononce toujours les mêmes mots.
01:08:52 – L'exécutif, le président de la République…
01:08:55 – Ne t'attrape pas les bras, ne comprendra pas les chiffres,
01:08:58 il y a la même menace, plainte sur la société.
01:09:00 – Ah oui, mais certes, le président de la République est à 28,
01:09:03 il est convaincu qu'il y a Marine Le Pen qui se profile et qui menace pour 2027,
01:09:08 donc il surjoue peut-être en effet la menace des extrémismes
01:09:14 et de tous les dangers que ça peut représenter.
01:09:16 On aura le temps de leur parler.
01:09:18 En attendant, il y a les Européennes qui viennent
01:09:19 et on va voir quels seront les résultats.
01:09:21 – Si c'était le cas, ça ne serait pas une bonne stratégie,
01:09:23 parce qu'effectivement dramatiser la situation vis-à-vis du terrorisme islamiste
01:09:27 pour faire en sorte que Marine Le Pen n'augmente pas dans les sondages,
01:09:31 si c'était le cas, ça ne serait pas une bonne stratégie.
01:09:33 – Je suis d'accord avec Clarisse Boussier.
01:09:35 – Dans les mêmes 24 heures, alors,
01:09:36 Alice Boussier va voir cette affaire du lycée Maurice Ravel
01:09:38 avec un proviseur qui visiblement n'est pas protégé
01:09:41 et qui démissionne face aux menaces de mort,
01:09:43 alors qu'il devrait être renforcé, protégé, aidé par l'État.
01:09:46 En fait, ce qu'on voit, c'est qu'on assiste surtout à des formes de capitulation.
01:09:49 Je ne vais prendre que l'exemple des fichés S
01:09:52 qui représentent une menace réelle et qui sont impossibles à expulser.
01:09:55 C'est ça la responsabilité du gouvernement aujourd'hui.
01:09:57 – Oui, tout à fait, et il y a une vraie carence là-dedans,
01:09:59 parce que là, le gouvernement, encore une fois, arrive en sauveur
01:10:03 en disant "on va renforcer le plan d'urgence attentat".
01:10:05 Alors, évidemment, on a la question des JO,
01:10:08 on a le contexte international qui est quand même très particulier,
01:10:10 on a le JO bashing, bon, on est dans un contexte
01:10:12 qui est un contexte particulièrement de danger
01:10:14 et particulièrement d'inquiétude et d'incertitude, ça c'est vrai.
01:10:17 Mais il y a aussi la question des européennes, ce qui est vrai aussi,
01:10:21 et si jamais elle est utilisée à des fins politiques,
01:10:25 c'est éminemment condamnable.
01:10:26 – C'est impensable. – Voilà.
01:10:27 – C'est impensable d'arriver à un plan Vigipirate…
01:10:30 – C'est évidemment pas le cas. – Ça n'est évidemment pas le cas.
01:10:31 – À son maximum pour des considérations purement politiques.
01:10:35 Claude Moniquet qui est avec nous, et merci d'avoir patienté,
01:10:37 cher Claude, spécialiste terrorisme et renseignement.
01:10:40 Je pense que vous nous entendiez, et si ce n'était pas le cas,
01:10:42 vous avez certainement entendu cette information
01:10:44 sur le lycée Maurice Ravel et ce proviseur qui a démissionné
01:10:46 alors qu'il était menacé de mort.
01:10:48 Quand on voit la proportion de jeunes musulmans,
01:10:50 et on le disait aussi, qui pensent que la loi de 2004 va à leur encontre,
01:10:54 on a raté quelque chose.
01:10:55 Est-ce que de votre point de vue, question très simple,
01:10:58 est-ce que de votre point de vue,
01:10:59 on est en train de perdre la guerre contre l'islamisme ?
01:11:03 – Je dirais plus prudemment qu'on n'est pas en train de la gagner.
01:11:07 En fait, non, il est clair qu'il y a une accumulation d'erreurs
01:11:13 qui ont été commises, mais pas seulement par le gouvernement actuel,
01:11:16 ça fait 40 ans, par la droite, la gauche, tout le monde.
01:11:19 Je me rappelle qu'il y a 40 ans, M. Pascua,
01:11:21 à l'époque où l'Iran commanditait des attentats sur le sol français,
01:11:24 avait cette formule "nous allons terroriser les terroristes".
01:11:28 Et en définitive, on a négocié avec l'Iran
01:11:30 et on a donné à l'Iran tout ce que l'Iran demandait.
01:11:32 Donc l'incohérence et l'inadéquation entre le discours d'une part
01:11:37 et ce qui se passe sur le terrain, ce n'est pas nouveau.
01:11:40 Mais je crois effectivement que tout ça a envoyé un très mauvais signal.
01:11:43 Le signal qu'on envoie depuis des dizaines d'années,
01:11:46 c'est que oui, évidemment, je ne dis pas que la société n'est pas protégée,
01:11:50 que le gouvernement, quel qu'il soit, ne protège pas les Français.
01:11:53 Mais trop souvent, on a quand même donné le message d'une certaine faiblesse,
01:12:00 parce que oui, on discute, on négocie,
01:12:02 certainement beaucoup moins aujourd'hui qu'il y a 40 ans,
01:12:05 mais il reste beaucoup de chemin à faire si on veut réellement affronter
01:12:10 à la fois l'islam radical djihadiste qui tue des gens,
01:12:14 mais aussi l'islam radical politique, celui qui pourrit les esprits des jeunes,
01:12:18 celui qui recrute sur les réseaux
01:12:21 et celui qui fait qu'aujourd'hui, nous avons des radicalisés
01:12:24 de 11 ou 14 ans dans les écoles.
01:12:26 Et oui, il y en a de plus en plus.
01:12:27 D'ailleurs, ça me permet de rappeler qu'il y a quelques semaines,
01:12:29 un enfant de 11 ans avait planifié un projet d'attentat.
01:12:33 Les mineurs radicalisés sont véritablement le problème de demain.
01:12:36 L'autre inquiétude, et je reviendrai vers vous dans un instant, Claude,
01:12:40 elle concerne les détenus radicalisés.
01:12:42 C'est le procureur national antiterroriste qui le rappelait il y a quelques jours,
01:12:45 Jean-François Ricard.
01:12:45 Écoutez son constat, là encore, ça fait froid dans le dos.
01:12:48 Les détenus radicalisés et les détenus terroristes et les sortants de prison.
01:12:56 Je ne vous le cache pas, c'est une de mes inquiétudes principales.
01:13:04 Et là encore, pourquoi ? Ce n'est pas nouveau.
01:13:07 Mais qu'est-ce qui est nouveau ?
01:13:08 C'est les chiffres.
01:13:10 C'est toujours parce qu'on est passé de quelques unités,
01:13:17 de quelques dizaines à une gestion de masse.
01:13:21 Une gestion de masse, Claude Moniquet.
01:13:23 On parle de plusieurs centaines d'individus.
01:13:25 Il y a de quoi s'inquiéter quand on entend les mots de Jean-François Ricard ?
01:13:29 Oui, bien entendu, il y a de quoi s'inquiéter parce que nous avons déjà,
01:13:32 dans les fichiers en liberté aujourd'hui dans les rues,
01:13:35 nous avons déjà 20 000 extrémistes de tout poil,
01:13:39 dont 4 à 5 000 sont considérés comme étant le haut du spectre,
01:13:42 donc des gens susceptibles de passer à l'acte d'un moment à l'autre.
01:13:45 Et dans les semaines, les mois qui viennent, dans les deux ans qui viennent,
01:13:49 avec les libérations, on va en avoir 650 à 700 de plus.
01:13:53 Or ces gens relèvent normalement d'une surveillance de tous les instants,
01:13:58 celles qu'on voit dans les films, des filiatures, des surveillances statiques, etc.
01:14:02 Et c'est impossible.
01:14:03 On a, sans trahir de secret, on a la capacité en France
01:14:06 de surveiller de manière simultanée, de manière lourde,
01:14:10 donc avec tout ce dispositif qui nécessite 30 fonctionnaires à peu près par individu,
01:14:16 on a la possibilité de surveiller de 400 à 500 personnes de manière simultanée.
01:14:21 Et là, on en a 5 000, plus 7 000 qui vont sortir, on en a 6 000.
01:14:25 Le calcul est vite fait, c'est impossible.
01:14:27 En effet, merci beaucoup Claude Moniquet.
01:14:30 C'est vrai que c'est assez inquiétant.
01:14:31 Ça contribue d'ailleurs à inquiéter la population.
01:14:34 Alors Alice Bouvier, je revoyais en préparant tout à l'heure un sondage d'il y a quelques semaines
01:14:38 qui nous rappelait que 86% des Français estiment qu'il faut mettre en place
01:14:43 une rétention de sûreté systématique pour les détenus radicalisés en fin de peine.
01:14:48 En gros, faut-il des mesures de privation de liberté pour les islamistes en fin de peine ?
01:14:52 Que dit la juriste que vous êtes ?
01:14:54 C'est très compliqué parce que en réalité...
01:14:57 Le sujet de fond, c'est toujours le même, c'est l'état de droit.
01:15:00 C'est ça, mais c'est le serpent qui se met en queue parce qu'on sait très bien,
01:15:02 moi pour avoir des clients qui sont en détention,
01:15:05 il y a une telle proximité que les services pénitentiaires sont face à un système
01:15:09 dans lequel ils ne savent pas s'ils doivent les mettre ensemble
01:15:11 ou s'ils doivent les séparer parce qu'ils radicalisent les autres.
01:15:14 Bref, donc du coup, on a un gros problème au niveau de la gestion des prisons aussi.
01:15:18 Et il faudrait encore aussi repenser ça parce que...
01:15:20 Il faut assumer le fait que notre société, notre pays est ultra menacé.
01:15:24 Oui, tout à fait.
01:15:25 Et peut-être s'adapter.
01:15:27 Je vous ai coupé, pardon, vous vouliez parler au bout.
01:15:29 Non, pas du tout, mais il y a une question d'adaptation qui est nécessaire
01:15:32 et je n'ai pas la réponse à ça.
01:15:34 Et on pense évidemment à ces Jeux Olympiques qui arrivent à grands pas,
01:15:37 un événement de cette nature qui est une cible majeure.
01:15:40 On retient un peu tous notre souffle avant ces JO.
01:15:43 Tout dernier mot.
01:15:44 Un mot qui est un peu, je ne dirais pas étrange, mais en tout cas relativement surprenant,
01:15:47 c'est qu'au fond la Russie se retrouve dans le même camp que les pays occidentaux.
01:15:51 Frappée aussi par le djihadisme d'Asie centrale.
01:15:54 J'espère, sans en être certain,
01:15:57 j'espère que les services continuent de se parler.
01:15:59 Parce que ça pourrait être utile tout de même.
01:16:02 Bon, on a fait le tour.
01:16:04 C'est bien, on ressort vraiment avec des ondes positives de ces émissions
01:16:08 et qu'une actualité qui à chaque fois nous rappelle
01:16:12 à quel point il y a encore...
01:16:13 On n'a pas eu le temps malheureusement de parler des suites de cet attentat terrible en Russie
01:16:17 et Vladimir Poutine et le Kremlin qui continuent de cibler l'Ukraine
01:16:21 et plus particulièrement les services de renseignement occidentaux.
01:16:24 Là encore, on peut se demander ce qui nous attend dans les prochaines semaines.
01:16:28 Ce serait peut-être une prochaine occasion d'en discuter avec vous.
01:16:30 Claude Moniquet, merci beaucoup d'avoir été avec nous.
01:16:32 On a été un petit peu pris par le temps.
01:16:33 Je vous remercie, spécialiste terrorisme et renseignement.
01:16:36 Avant de se quitter ce soir, à se retrouver demain,
01:16:39 les unes des quotidiens dans vos kiosques demain matin avec un petit café, Jean-Claude.
01:16:45 On lit la presse le matin avec un petit café.
01:16:47 Avec un petit café, regardez.
01:16:49 Mais pas un café calva, je vous ai dit.
01:16:50 Il y avait le sondage aussi sur les alcools préférés des Français.
01:16:52 On va voir dans une seconde si on a le temps.
01:16:54 Le Figaro, la dérute budgétaire qui est à la une également,
01:16:57 qui réveille la tentation de l'impôt.
01:16:58 Bruno Le Maire a dit qu'il n'y en aurait pas, mais on verra ce que nous dit le Figaro.
01:17:02 Le déficit public également à la une du parisien aujourd'hui en France.
01:17:05 Faut-il vraiment s'inquiéter ?
01:17:06 On lira le dossier principal du parisien aujourd'hui.
01:17:09 Ouest France pour la presse régionale, ces stages qui aident les parents défaillants
01:17:14 comme les auteurs de violences conjugales.
01:17:15 Les parents violents ou négligeants ont désormais l'obligation
01:17:18 de suivre un stage de responsabilisation.
01:17:19 Ce sera intéressant à lire aussi.
01:17:21 La Voix du Nord, des méthodes contestées pour les bateaux crevés,
01:17:25 manœuvres dangereuses, des interventions de force de l'ordre en mer
01:17:28 pour empêcher le départ de small boats de migrants depuis le littoral
01:17:31 sont dénoncés par des associations.
01:17:33 La préfecture maritime s'explique dans La Voix du Nord.
01:17:36 Quoi d'autre ? Parce que je n'ai pas reçu les autres.
01:17:38 Les dernières nouvelles d'Alsace, oui, la disparition de Lina avec des gardes d'avu.
01:17:41 Les premières après six mois d'enquête, on verra tout ce que cela donnera.
01:17:45 L'immobilier au ralenti également.
01:17:46 La Provence, la région en alerte, évidemment, avec ce plan Vigie Pirate renforcé.
01:17:51 Dans toute la métropole, on termine avec Nice matin.
01:17:54 Bravo à eux.
01:17:54 Ils ont raison de se cacher, parce qu'à priori, c'est plutôt la dame de la Française des Jeux
01:17:58 qu'on voit et puis derrière les gagnants, derrière le chèque.
01:18:00 Millionnaire du jour au lendemain, ils ont pris 73 millions d'euros.
01:18:04 Bravo à eux.
01:18:05 Ça fait rêver.
01:18:06 Qu'est-ce que vous feriez avec 73 millions d'euros, Yann ?
01:18:08 C'est des nouveaux riches.
01:18:09 Là, comme ça, vous prenez un peu des pourvues.
01:18:11 Il faut les taxer, c'est des nouveaux riches.
01:18:13 Ouais, on va les taxer.
01:18:14 Non, mais c'est net d'impôt, la Française des Jeux.
01:18:16 Ah oui, mais là, il faut faire un truc exceptionnel.
01:18:18 73 millions d'euros.
01:18:20 Amaury, est-ce que vous achetez un lieu de la LAC ?
01:18:22 Est-ce que je serai encore là le soir ? Je ne sais pas.
01:18:24 Est-ce que je serai rentré ?
01:18:26 Au moins, c'est clair.
01:18:28 Merci les amis, merci à tous les salons.
01:18:30 Ça m'a participé à cette émission, c'était un plaisir.
01:18:32 Martin Mazur l'a préparé, tout comme Maxime Fer et Coralie Deleplace.
01:18:37 Je vous dis rendez-vous avec l'édition de la nuit d'abord.
01:18:39 Qui est à l'édition de la nuit, les amis ? On ne m'a pas informé.
01:18:41 Adrien Spiteric.
01:18:43 Adrien Spiteric, heureusement que Johan est là, Martin.
01:18:45 Merci beaucoup.
01:18:46 Je plaisante, je plaisante.
01:18:48 Et demain, c'est Soir Info, mercredi.
01:18:50 A demain, bonne nuit.
01:18:52 ♪ ♪ ♪