• l’année dernière
Journée d'études : Des métiers du patrimoine en mutation ? Approprisations du numérique, rapport aux objets et aux publics.

Session 2 : Numérique et transformations du rapport à l'objet dans les espaces de travail

Mutations des métiers des responsables de collections en cours de numérisation
Lisa Chupin (IUT Paris, Dicen-iDf).

La journée d’études clôture le programme de recherche « Les reconfigurations du travail des archives face à l’informatisation : trajectoires, rapport au travail et légitimités des archivistes face à l’informatisation d’un monde professionnel » lancé par le Service interministériel des Archives de France, en partenariat avec le Département des études, de la prospective et des statistiques du ministère de la Culture et le Département du Calvados, et mené par l’université de Caen Normandie (unité CERREV : Centre de recherche risques et vulnérabilités).

Cette recherche laisse entrevoir combien les transformations observées résultent de l’articulation du numérique comme modalité de réforme de l’État avec des démarches issues d’autres injonctions politiques et sociales (incitations à la participation des publics, au travail en mode projet, à l’externalisation, à la contractualisation, à la patrimonialisation…). Pour mettre en perspective ces analyses et ouvrir de nouvelles pistes de recherche, la journée d’étude se propose de mettre en regard les travaux menés dans le monde des archives avec des analyses explorant les mutations dans d’autres univers professionnels relevant des métiers de la culture et du patrimoine (bibliothèque, musées, etc.).

Catégorie

📚
Éducation
Transcription
00:00 A présent, nous allons écouter Lisa Chupin, qui est maîtresse de
00:10 conférence en sciences de l'information et de la
00:13 communication et qui est membre du DICEN Ile de France.
00:19 Bonjour à tous et toutes.
00:22 Merci de m'avoir proposé d'intervenir pour l'objectif de
00:27 nourrir des comparaisons entre les mutations numériques observées
00:30 dans les métiers des archives et celles qui ont lieu chez les
00:35 personnels chargés de la conservation et de la
00:37 valorisation d'un autre type de collection, les herbiers,
00:42 collection de plantes séchées utiles pour étudier les espèces
00:46 de végétaux, leur évolution, leur répartition.
00:49 Les herbiers partagent avec les archives le fait de conserver
00:55 des volumes colossaux en nombre de documents originaux,
01:01 uniques, par exemple, 6 millions de planches d'herbiers pour
01:06 l'herbier du Muséum national d'histoire naturelle à Paris.
01:10 Et en fait, à l'échelle internationale, toutes ces très
01:14 grandes collections d'histoire naturelle, en tout cas pour les
01:17 plantes séchées, ont aujourd'hui été numérisées,
01:21 en tout cas, dans chacune d'entre elles, un grand nombre
01:25 de spécimens ont été numérisés et notamment les plus intéressants
01:29 scientifiquement parce qu'associés à des publications
01:32 scientifiques.
01:33 Ce succès de la numérisation dans les herbiers tient au fait
01:40 que ce sont des documents particulièrement faciles à
01:46 numériser si on les compare à d'autres types de collections
01:49 pour lesquelles les images en 3D seront plus facilement
01:55 exploitables.
01:55 Alors, comme on a aujourd'hui une certaine maturité dans les
02:02 projets de numérisation et de constitution de bases de données
02:06 interopérables reliées entre elles dans le champ de la botanique
02:11 et des herbiers, on a aussi différentes enquêtes,
02:14 parfois d'inspiration sociologique, en tout cas
02:16 ethnographique, réalisées au moment de ces projets
02:22 de numérisation pour les accompagner et notamment
02:26 des enquêtes qui visaient à accompagner la constitution
02:31 de bases de données.
02:32 Et c'est d'ailleurs le cas de l'enquête que j'ai réalisée
02:36 au départ dans mes travaux de thèse et qui est resté mon
02:40 principal terrain au sein de l'infrastructure de valorisation
02:45 des collections d'histoire naturelle française,
02:47 Récolnat.
02:49 Et donc, j'utiliserai aussi d'autres enquêtes fondées
02:54 notamment en Belgique, dans d'autres collections,
02:57 mais qui avaient au départ ce point commun d'être des enquêtes
03:02 qui visaient à définir les besoins métiers
03:06 des bases de données.
03:08 Donc, si ce n'est pas directement des enquêtes de sociologie
03:11 du travail, on a quand même ce prisme métier qui va être
03:16 notre point de départ pour aujourd'hui aborder une question
03:20 plus générale qui est celle qui a été posée pour la journée
03:24 d'étude, qui est celle des mutations de ces professions
03:28 qu'on retrouve dans les herbiers et dont on montra,
03:31 dont on montrera la variété.
03:33 Nous commencerons par appréhender les transformations
03:36 des matières documentaires en jeu dans ces archives
03:39 scientifiques et nous envisagerons ensuite les
03:43 mutations du rapport aux objets et leurs conséquences dans les
03:47 activités de ceux qui les manipulent.
03:50 Donc, pour envisager ces nouvelles matérialités
04:00 documentaires, il faut commencer par s'intéresser à ce qu'est
04:06 un herbier en termes de documents.
04:07 Une archive scientifique, en premier lieu,
04:10 ce qui légitime la comparaison, puisque cette archive vise
04:14 à conserver une preuve des assertions des publications
04:17 scientifiques, preuve qu'on peut venir consulter et analyser
04:21 dans l'herbier, l'herbier, c'est aussi le nom du bâtiment
04:25 qui détient les collections, pour vérifier que telle espèce
04:29 était bien présente avec telle caractéristique encore
04:31 observable aujourd'hui dans le spécimen conservé,
04:34 à tel endroit et à tel moment,
04:38 et qu'une erreur de détermination peut être
04:41 corrigée.
04:42 On peut appeler une plante aujourd'hui avec un autre nom
04:46 et consigner les nouvelles expertises dans le document
04:49 qui garde donc une mémoire des expertises scientifiques et une
04:52 possibilité de revenir sur elles et de les remettre en cause.
04:56 Et à l'heure de l'intelligence artificielle et son développement
05:03 pour la génération d'images et où j'ai même testé avant de faire
05:09 cette présentation, ce que ça donnait quand on voulait
05:12 générer une image d'herbier par intelligence artificielle.
05:16 Et vu le résultat assez bluffant, je sais bien qu'on est
05:20 des collections papier de référence parce que là,
05:23 la preuve par la seule image aujourd'hui soulève un niveau
05:29 de questionnement qui est encore très récent et qui,
05:33 en tout cas, induit de grosses questions quant à
05:37 l'authenticité de l'image.
05:38 Donc, finalement, nous, on parle bien de travaux
05:41 de numérisation, de collections qui sont conservées,
05:44 qui sont extrêmement volumineuses et vous verrez que jamais
05:49 il ne va être question de les supprimer, mais au contraire,
05:52 plutôt de faciliter l'accès à ces collections.
05:56 La collection non numérisée restant la référence
06:00 documentaire pour ces spécimens.
06:03 Et ça, ça tient à la matérialité spécifique du document
06:08 d'herbier qui va faire que l'image sera toujours
06:12 insuffisante et ne pourra jamais complètement remplacer
06:16 le document source initiale, puisque outre le support
06:20 de conservation, la planche et les étiquettes,
06:23 on a conservé la plante elle-même qu'on peut analyser
06:27 avec une sémiotique aux règles bien particulières,
06:30 celle de l'observation des caractères morphologiques
06:33 de la plante.
06:34 Mais on a en plus, grâce à la conservation du spécimen,
06:38 certaines informations qui ne sont pas iconiques,
06:42 donc qui ne passent pas à la prise de vue,
06:44 à la numérisation et qui vont supposer, par exemple,
06:48 d'aller réhydrater un spécimen pour chercher à l'intérieur
06:52 de la fleur conservée certaines parties qu'on va ensuite
06:55 mesurer au microscope.
06:58 On peut aussi faire des analyses génomiques à partir
07:01 de fragments des spécimens conservés dans les herbiers
07:09 et ensuite associer les résultats génomiques au document
07:13 de l'herbier.
07:13 Alors, finalement, compte tenu de toutes ces spécificités,
07:20 il faut quand même envisager qu'on va pouvoir faire des choses
07:26 avec l'image, même si on ne va pas pouvoir tout faire.
07:28 Il faut aussi souligner que ce n'est pas seulement
07:35 d'une numérisation dont il s'agit, mais de l'informatisation
07:39 de la collection, c'est-à-dire qu'avant la numérisation,
07:43 l'herbier, c'est une bibliothèque sans catalogue.
07:45 Ce ne sont pas des collections qui ont été indexées
07:48 part par part, par, par, par, oui, c'est bien ça,
07:52 mais tout au mieux, liasse par liasse.
07:55 Donc, on a des plans de classement, mais on n'a jamais
07:58 possibilité d'accéder très rapidement à un spécimen.
08:02 Il faut parcourir certains ensembles documentaires avant
08:05 de trouver ce qu'on cherche.
08:07 Je souligne aussi que la constitution de ces bases
08:13 de données peut être faite de manière très diverse.
08:19 Là, vous avez différents projets.
08:22 Ça, c'est un projet américain.
08:24 À l'échelle des projets français, on parlera beaucoup.
08:30 On a beaucoup analysé la prise de vue, les conséquences
08:33 pour les personnels des herbiers.
08:36 Mais en fait, et même, c'est un des points que j'ai
08:40 moins creusé moi-même.
08:41 On a assez peu d'informations sur le travail de personnes
08:46 qui ont saisi des informations au moment de la numérisation
08:50 et qui ne travaillaient pas dans les chaînes de numérisation,
08:53 mais en Asie du Sud-Est.
08:55 Donc, en fait, il y avait une certaine opacité,
08:58 mais il y a une partie du travail d'informatisation qui a lieu
09:02 au moment de la prise des vues, qui est corrélée à la prise
09:06 de vue et qui peut se faire à distance de manière
09:09 délocalisée et sans que cette information apparaisse
09:13 dans la communication officielle de ces projets.
09:17 Donc, on est certainement dans un cas de digital labor selon
09:22 le concept bien utilisé par Antonio Cassini.
09:26 Alors, cette dimension, je ne l'ai moi-même pas abordée
09:35 en thèse, peut-être parce que c'était quand on est doctorant,
09:38 on n'a aussi pas le pouvoir de tout dire et c'est quelque chose
09:41 qu'il faudrait aujourd'hui creuser davantage.
09:45 Mais on va déjà parler des transformations qui ont été
09:49 observées avec un prisme particulier en sciences
09:53 d'information et de la communication,
09:55 où, en fait, on va ajouter quelques petites notions
10:00 par rapport à un prisme issu de la sociologie des sciences
10:03 qui peut être utilisé pour parler de la numérisation
10:06 des collections et qui est la conceptualisation des travaux
10:10 de Bruno Latour, qui est un auteur très utile
10:14 pour parler de la numérisation des herbiers,
10:17 puisque les concepts de Bruno Latour développés pour apprendre
10:22 la production des connaissances partent déjà de terrains
10:25 naturalistes avec des études de prélèvement de terres,
10:28 différentes terres et roches, à partir de quadrillages très
10:34 précis de la zone prélevée.
10:36 Et Bruno Latour montre comment le processus de production
10:42 des connaissances consiste finalement à passer des matériaux
10:46 prélevés du terrain aux symboles, à manipuler ces symboles
10:49 avec des calculs qui vont permettre aux références
10:52 initialement prélevées sur le terrain de circuler dans
10:57 la communauté scientifique.
10:58 Et finalement, c'est ainsi, à mesure de ces circulations,
11:03 qu'a lieu la production des connaissances.
11:05 Donc, ce cadre est très intéressant pour la numérisation,
11:08 puisque on a bien une perte d'informations et on a
11:12 bien ce processus d'abstraction par rapport aux échantillons
11:15 prélevés sur le terrain, qui délocalisés par rapport
11:20 aux endroits où ils ont été prélevés, sont en plus réduits
11:23 maintenant à une image.
11:24 Mais en fait, là où il va y avoir possibilité renouvelée
11:27 de produire des connaissances, c'est parce que ces images
11:30 vont circuler, vont pouvoir être confrontées les unes
11:35 avec les autres et ainsi permettre des méthodologies
11:40 renouvelées à partir de jeux de données de taille très grande,
11:46 du fait qu'on a certes perdu des informations,
11:49 mais aussi on a une possibilité d'augmentation de l'information
11:52 des collections par des possibilités enrichies
11:55 de croiser et de confronter tout un ensemble de spécimens
11:59 consignés dans les bases de données.
12:01 Donc, en plus de cet éclairage, de cette conceptualisation
12:08 reprise à Bruno Latour, on va s'interroger en sciences
12:12 de l'information et de la communication sur les conditions
12:15 de cette circulation accélérée dans des bases de données,
12:19 de ces spécimens numérisés et informatisés.
12:22 On parle justement de médiation pour désigner ces intermédiaires
12:28 de la circulation des données.
12:30 L'idée, toujours dans le champ d'InfoCom, c'est de se dire
12:34 que ce n'est pas parce que la donnée circule qu'elle a été
12:36 informatisée, qu'elle a été conservée dans une base
12:38 de données qu'on va vraiment pouvoir se l'approprier.
12:41 Et donc, on va interroger l'ensemble des conditions
12:46 au niveau de la constitution de ces bases de données et de leur
12:50 usage qui font qu'on peut effectivement utiliser
12:55 ces images, avoir accès aux spécimens
12:57 de manière renouvelée.
12:58 Donc, on va interroger ces bases de données comme tout simplement
13:02 de nouvelles médiations aux collections d'histoire
13:08 naturelle, à l'information des collections
13:09 d'histoire naturelle.
13:10 Étant donné toutes ces transformations des matières
13:17 documentaires et l'implication des personnels,
13:21 des herbiers pour reconstituer ces bases de données et donc
13:24 ces systèmes de médiation, on voit bien que se pose
13:28 la question de la transformation de ces métiers.
13:31 Cela paraît assez clairement en images.
13:33 Vous avez ici deux photos prises par Robert Douanot au Musée
13:37 d'histoire naturelle.
13:38 Donc, dans les années 40, les compactus,
13:43 donc c'est le mobilier particulier qui permet l'accès
13:47 aux planches d'herbier conservées, triées en général
13:51 par espèce, sauf quand c'est des collections historiques
13:55 qu'on conserve en fonction du récolteur.
13:59 Et puis, dans le bureau du chercheur ou dans le laboratoire
14:04 de Fanerogamy, par exemple, ce que ça peut donner.
14:06 Et on voit bien qu'il y a un problème d'accès à l'information
14:10 aux documents qui est quand même assez complexe.
14:13 Photos de Robert Douanot reprises à l'occasion d'une
14:16 exposition de ces photos justement par le muséum.
14:20 Heureusement, maintenant, grâce à la numérisation,
14:24 on a ce que vous avez en bas à droite, l'accès par la base
14:28 de données aux références qui va permettre d'aller chercher
14:33 la planche dans la bonne case du compactus.
14:36 Les voilà, interroger les mutations chez les
14:43 professionnels des herbiers.
14:44 Pour moi, ça n'a pas pu se faire de manière externe,
14:48 c'est à dire que c'est les conservateurs des herbiers qui
14:51 sont investis dans la reconstitution de nouvelles
14:54 médiations numériques pour les collections.
14:57 Le questionnement vient d'eux.
14:58 Là, vous avez des exemples de nouveaux sites du muséum.
15:04 Les gestionnaires de collections sont aussi impliqués dans la
15:08 recherche, parfois en systématique,
15:09 parfois en écologie.
15:11 C'est les premiers à demander des fonctionnalités avancées,
15:16 en l'occurrence, de mesure des angles sur une photo,
15:19 de tas de choses, de tas de mesures qu'ils vont pouvoir
15:21 ensuite utiliser dans leur recherche.
15:25 Dans mon terrain, j'avais plutôt analysé les
15:27 fonctions scientifiques et les transformations des métiers
15:30 scientifiques mobilisant les collections.
15:32 Mais là, on va se centrer sur les enjeux de ces nouvelles
15:37 médiations et de ces projets nécessaires à les constituer au
15:42 niveau des professions documentaires.
15:45 On procède par une analyse, par une méthodologie
15:53 participante impliquée dans le projet de conception d'une base
15:59 de données pour les herbiers de France,
16:03 portée par l'infrastructure Récolnat,
16:07 qui a commencé au départ autour du réseau Tela Botanica,
16:11 basé à Montpellier, à recenser tout simplement les
16:16 collections disponibles en France.
16:22 Ce projet de recensement a permis progressivement de regrouper
16:28 un intérêt et finalement d'obtenir des financements
16:31 pour ces nouveaux projets de construction d'infrastructures
16:35 documentaires numériques au profit des collections
16:38 d'histoire naturelle.
16:39 L'enquête a montré la diversité des acteurs de la valorisation
16:47 des collections en termes de métiers.
16:49 D'abord, en termes d'institutions,
16:51 vous avez des archives et des bibliothèques qui se trouvent
16:54 à être détentrices de collections qu'on leur a données,
16:58 léguées.
16:59 Vous avez des musées d'histoire naturelle,
17:02 des sociétés savantes, comme la Société Linéenne de Lyon,
17:05 par exemple, des conservatoires botaniques,
17:09 en plus des collections individuelles et
17:13 les collections universitaires.
17:14 Et au sein de chacune de ces institutions,
17:17 vous avez des métiers assez différents et des niveaux de
17:20 compétences très différents, conservateurs,
17:23 chargés de collections, attachés de conservation selon
17:26 les institutions, avec en plus l'implication de stagiaires,
17:29 d'étudiants, d'amateurs, de sociétés savantes organisant
17:34 le travail des amateurs qui peuvent, chacun à leur niveau,
17:37 participer à ce travail d'informatisation
17:41 des collections et qui vont donc être différemment affectés
17:45 selon leur position.
17:48 Vous voyez là l'infrastructure École Nat,
17:51 dont vous pourrez aller regarder davantage le site Internet.
17:55 Maintenant, pour les conclusions sur les
17:57 transformations du travail.
17:59 Alors, d'abord, c'est un travail,
18:02 la médiation, la reconquêtition de ces médiations
18:07 documentaires, c'est d'abord un travail totalement matériel.
18:09 Le projet de numérisation, c'est d'abord un projet de
18:12 préparation des collections non numérisées à la numérisation,
18:15 qui n'est que la phase ultime du processus.
18:18 Donc, c'est un accroissement de la charge de travail
18:21 documentaire en amont de ces projets.
18:23 À grande échelle, vous avez vu le recensement des herbiers
18:27 et ensuite, à petite échelle, on va chercher à comprendre
18:31 le rôle de chaque spécimen par rapport à des publications ou
18:34 par rapport à la collection.
18:36 Ce qu'il y a de saillant comme transformation,
18:38 c'est que ces enquêtes sont à la fois ancrées dans la
18:42 matérialité des collections et qu'elles utilisent des tas
18:45 d'outils numériques nouveaux qui, heureusement,
18:47 existent aujourd'hui et qui parviennent à avancer,
18:51 qui aident à avancer un peu plus vite puisque chaque
18:54 institution qui met ses collections en ligne est une
18:57 base de ressources énorme pour n'importe quelle autre
19:00 institution qui va pouvoir aller puiser dans les bases de
19:03 données déjà existantes pour aller chercher des informations
19:06 sur des récolteurs déjà présents dans sa collection.
19:09 Donc, on a comme ça des énormes bases de données avec des
19:14 milliers d'entrées concernant les botanistes ou encore
19:19 d'autres informations sur les collections.
19:22 Une vision du système de communication que ça donne
19:28 entre ces différentes bases de données, un exemple de fiches
19:32 sur un botaniste dont on présente l'écriture,
19:36 la zone où il a travaillé et qui va pouvoir être utile
19:40 pour d'autres collections.
19:44 Une image de l'attachage.
19:46 Là, vous avez un cas de spécimen qui sont impossibles
19:51 à numériser puisqu'il faut d'abord prendre chaque
19:54 étiquette, chaque spécimen, les mettre tous sur une feuille
19:57 et seulement ensuite, après, on peut numériser.
19:59 Voilà une chaîne.
20:00 Maintenant, très, très bref, quelles autres
20:04 transformations on a pour les métiers ?
20:06 Des nouvelles relations au sein de la profession et avec des
20:10 nouveaux contributeurs internautes,
20:12 soit parce qu'on leur donne la possibilité de laisser
20:14 des commentaires pour corriger des informations.
20:18 Là, le problème posé, c'est qu'on n'a pas les moyens
20:22 de personnel pour réintégrer les informations
20:25 dans la collection.
20:26 Ça pose problème puisque c'est la base de la gestion
20:30 des collections.
20:31 Quand vous avez un scientifique qui vient à l'herbier travailler
20:34 sur un spécimen, là, on a les moyens de faire apposer
20:38 des nouvelles étiquettes.
20:39 Tant que tout se passe sur le papier, sur le papier,
20:43 l'herbier est fait pour ça.
20:44 Par contre, si là, il y a des gens qui mettent des tas
20:46 de commentaires sur la base de données,
20:47 ça marche pas encore.
20:49 En tout cas, c'est pas retransmis dans les collections physiques.
20:57 Et dernière partie des innovations pour les métiers
21:02 des herbiers, c'est l'ouverture à la participation,
21:05 mais ça, ce sera pour une autre intervention parce que nous
21:08 n'avons pas le temps.
21:09 Et donc, vous pouvez aller voir le site Les Herbes Hôtes,
21:12 qui a été fait par une poignée de personnes de l'herbier
21:15 de Paris, essentiellement.
21:17 Après, ça s'est ouvert à quelques autres personnes
21:19 du réseau Récolnat.
21:20 Mais il faut savoir que ça, c'est pas les gens des herbiers,
21:24 c'est quelques personnes qui ont travaillé sur ce projet
21:27 et qui l'animent.
21:28 Donc, à l'échelle métier, qu'est-ce que ça représente
21:31 à l'échelle du personnel des herbiers ?
21:33 C'est quand même vraiment pas grand-chose, mais là,
21:36 vous avez carrément une nouvelle profession médiateur
21:39 de l'herbier sur une plateforme contributive.
21:42 Tout est inventé.
21:43 On peut y a même des stages possibles.
21:45 Il faut tout faire.
21:47 On a déjà fait, mais la moralité aujourd'hui,
21:49 c'est qu'il faut tout refaire et que c'est compliqué.
21:53 Voilà.
21:54 Merci.
21:57 Merci.
21:58 Sous-titrage ST' 501
22:00 ...

Recommandations