• il y a 9 mois
Des collèges vides aujourd'hui, notamment à Saint-Etienne et des profs remplis de colère. Ils n'acceptent pas le fameux "choc des savoirs" voulu par Gabriel Attal. Avec une mesure qui cristallise tout : les groupes de niveaux.
D'un coté les moins bons, d'un autre les moyens, et puis un groupe aussi avec les meilleurs. Cela concernerait le Français et les maths en 6e et en 5e.

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Transcription
00:00 Christo Connecté
00:02 Il est 7h45, les profs sont en grève dans de très nombreux collèges de la Loire ce jeudi
00:08 et ils demandent aux parents de ne pas envoyer leurs enfants au collège.
00:11 Ils protestent, ces profs, contre l'idée de groupe de niveau en 6ème et en 5ème.
00:15 Et appelez-nous maintenant si vous voulez en discuter avec nous
00:17 pour nous dire ce que vous pensez de cette idée de groupe de niveau.
00:20 Bonjour Simon Rubert.
00:22 Bonjour, merci.
00:23 Professeur d'histoire-géo au Collège Honoré-Durffet, membre du Bureau Sud Éducation 42.
00:28 Vous êtes en grève aujourd'hui contre cette réforme du collège,
00:31 mouvement principalement stéphanois, c'est ça ?
00:34 En fait, ça fait déjà depuis plusieurs semaines qu'il y a des mouvements
00:39 qui s'installent un peu partout en France
00:44 et là effectivement, c'est aujourd'hui un appel sur les collèges de Saint-Etienne.
00:50 Notamment Honoré-Durffet, d'autres collèges, Gambetta ?
00:54 Oui, pour l'instant, il y a d'annoncés Gambetta, Honoré-Durffet, puis de la Loire et Leschamps.
01:02 Dans l'idée, faire trois groupes pour avancer au rythme de chacun
01:07 sur des matières aussi déterminantes que le français et les maths,
01:10 ça peut séduire certains parents, sont séduits par cette idée.
01:14 Avant de parler à l'organisation sur la philosophie de la mesure, qu'est-ce qui vous dérange ?
01:18 Je comprends qu'effectivement, cette idée de groupe de niveau puisse tomber sous le sens,
01:26 mais en fait, ce n'est vraiment pas le cas dans la réalité.
01:31 Si vous voulez, les profs, dans leur travail pédagogique, font de la différenciation
01:37 en fonction des besoins des élèves,
01:40 mais cette différenciation peut se faire de manière dynamique et pérenne
01:45 que dans des groupes classe hétérogène.
01:48 Un tel va avoir des difficultés en orthographe, mais sera fluide à l'oral et en rédaction, etc.
01:56 Donc, si vous voulez, cette mesure, en fait, elle va venir plutôt figer des difficultés
02:06 plutôt que de donner les vrais moyens aux profs d'accompagner les élèves dans leurs besoins.
02:12 Les profs arrivent vraiment à le faire, à être précis sur chaque niveau,
02:18 même dans des classes où il y a 30 élèves.
02:20 On dit souvent que parfois, il vaut mieux être dans le milieu
02:22 parce qu'au-dessus, on n'arrive pas trop à les stimuler
02:25 et en dessous, on n'a pas vraiment le temps pour les accompagner.
02:28 On arrive vraiment à bosser avec eux.
02:29 C'est une super question, effectivement.
02:31 La situation actuelle ne nous satisfait pas, ça c'est une évidence.
02:36 On a des conditions de travail et d'enseignement qui ne cessent de se détériorer
02:40 et en fait, nous, ce qu'on demande, nous, j'ai envie de dire très largement,
02:44 quelles que soient les étiquettes syndicales, c'est des groupes classes moins nombreux.
02:50 C'est ça qu'il nous faut, en fait.
02:52 Parce qu'effectivement, l'action pédagogique de différenciation,
02:58 d'accompagnement de chacun et de chacune,
03:01 on a besoin pour ça d'avoir des groupes classes qui ne soient pas surchargés.
03:06 Et là, c'est une revendication qui porte depuis très très longtemps.
03:10 Au lieu de groupes de niveau figés comme ça, écoutez nos revendications,
03:15 mettez les moyens pour qu'on ait des classes qui ne soient pas surchargées.
03:19 Ces groupes de niveau, en 6ème et en 5ème,
03:21 voulus par le gouvernement, qui provoque, et on l'entend, la colère,
03:24 vous en pensez quoi ?
03:25 Appelez-nous au 04 77 10 00 10, on prend vos appels dès maintenant.
03:29 C'est une question qu'on a posée naturellement sur les réseaux sociaux.
03:32 Sanfilippo qui nous dit que tout, basiquement, c'est une bonne chose.
03:36 YF qui nous dit que c'est une pure ineptie,
03:38 c'est en contradiction avec les valeurs de la République.
03:40 C'est un point de vue que vous défendiez il y a quelques instants.
03:43 Et puis, message très intéressant de Nadege aussi,
03:45 qui dit "je plains le proviseur qui devra faire les emplois du temps.
03:48 Est-ce qu'il y aura assez d'enseignants ?
03:50 Y aura-t-il des évaluations communes à tous les niveaux ?
03:53 Et puis, est-ce que les niveaux les plus faibles
03:55 ne seront pas stigmatisés au sein du collège ? "
03:57 Cette question, elle est intéressante.
03:59 On sait que le collège, c'est très important à ce niveau-là,
04:02 qu'il peut y avoir des stigmatisations.
04:04 Quand on sera dans le groupe des moins bons,
04:06 on va peut-être se faire pointer du doigt.
04:08 - Ah mais ça semble malheureusement évident.
04:12 Le collège est un lieu où on apprend à vivre ensemble.
04:17 Et souvent, c'est compliqué.
04:20 D'autant plus que, je veux dire, moi je plains nos élèves
04:24 qui ont des conditions d'apprentissage d'enseignement public,
04:29 je veux dire, catastrophiques.
04:31 Nous, à Honoré-Durffay, on a un collège qui est fait pour 850 élèves,
04:34 on en accueille 1030.
04:36 C'est terrible.
04:38 Donc nous, ce qu'on doit aux élèves, c'est le respect
04:41 et des conditions d'apprentissage qui soient correctes.
04:43 Là, ces annonces, vraiment,
04:47 mais foulent au pied l'intérêt des élèves et des professeurs
04:51 et effectivement, posent un grand nombre de problèmes d'ordre organisationnel.
04:57 Et c'est pour ça qu'il y a énormément de personnels de direction
05:00 qui se mobilisent aussi comme ils le peuvent
05:03 en tirant la sonnette d'alarme.
05:05 - Est-ce que vous enviez, dernière question pour vous,
05:07 est-ce que vous enviez les collèges privés
05:10 qui ont un petit peu plus de latitude,
05:12 qui ont le droit de ne pas mettre en place cette organisation,
05:14 pour le coup, ils vont pouvoir faire ce qu'ils veulent ?
05:17 - Alors, je n'envie pas l'enseignement privé
05:22 et d'ailleurs, je pense que l'enseignement privé
05:25 ne devrait pas exister en France
05:27 et qu'on devrait avoir un enseignement public.
05:29 - C'est votre point de vue ?
05:31 - Absolument, et point de vue de Sud Education 42,
05:33 enfin, Sud Education de la FEDE.
05:35 Non, mais je veux dire, là, envier, envier, non.
05:38 Nous, si vous voulez, la question là,
05:40 c'est revendiquer un droit à l'éducation
05:45 pour toutes et tous et arrêter d'avoir des gouvernants
05:48 qui n'écoutent rien d'autre que leur Sénacle,
05:52 alors on ne sait pas exactement,
05:54 qui leur dit que c'est une bonne idée
05:56 et alors, je veux dire, c'est extrêmement difficile à vivre
06:00 pour les collègues, il y a une grosse colère à Saint-Etienne
06:02 avec un mouvement aujourd'hui qui va être très suivi
06:05 et je vous invite à nous retrouver à la DSDEN
06:09 à côté de Centre 2 à 11h.
06:11 - Exactement, l'inspection d'académie,
06:14 en tous les cas, votre position aura été entendue ce matin.
06:17 Simon Ruber, vous êtes prof d'histoire G au Collège Honoré d'Urfay,
06:20 vous n'allez pas aujourd'hui au collège
06:23 et puis vous appelez naturellement les parents
06:25 à ne pas envoyer d'ici quelques minutes maintenant
06:27 leurs enfants au collège.
06:29 Vous êtes également membre du bureau Sud Education 42.
06:32 Merci d'avoir été avec nous ce matin.

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