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Canaries, les îles-volcans _ La Gomera et El Hierro _ ARTE Family

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00:00 Ce sont les filles des volcans.
00:07 Jaillies du feu et baignées par l'Atlantique, voici les îles Canaries.
00:17 Chacune d'elles est singulière à sa manière.
00:20 Cette archipelle espagnole au large de la côte ouest de l'Afrique abrite une faune et une flore unique au monde.
00:30 Embarquement immédiat pour la Gomera et El Hierro.
00:40 Les deux plus petites îles de l'archipel sont apparues il y a des millions d'années.
00:47 Leur découverte est un voyage extraordinaire dans l'univers de la géologie.
00:53 Elles nous offrent une plongée dans un géoparc, une réserve de biosphères et un parc national.
01:01 Les éléments ont sculpté ici des monuments naturels parmi les plus grandioses au monde.
01:08 Les eaux de la Gomera ont été les premières d'Europe à recevoir le titre de site du patrimoine mondial des baleines.
01:18 Ici vivent des espèces déjà présentes il y a des millions d'années.
01:22 Comme par miracle, elles ont échappé à l'extinction.
01:26 C'est une véritable arche de Noé, un des derniers refuges d'une biodiversité qui nous entraîne jusqu'au tréfonds de la préhistoire.
01:36 [Musique]
01:58 Le passé volcanique de la Gomera a quelque chose de magique.
02:03 Les éruptions successives ont fait surgir de l'Atlantique ce rocher isolé, désert et vide de toute forme de vie.
02:11 Née d'un point chaud, la Gomera n'a jamais été reliée au continent.
02:20 Elle a été colonisée par une faune et une flore, arrivées de la mer un peu par hasard.
02:28 Le nouveau monde est ainsi né, régi par des règles qui lui sont propres.
02:35 L'isolement et l'adaptation ont été les moteurs de son évolution.
02:39 Leurs effets conjugués ont créé des espèces endémiques uniques au monde.
02:48 Nous sommes au cœur de l'île, le parc national de Gararonay. Près de la moitié des plantes qui l'abritent poussent exclusivement à la Gomera.
02:59 La forêt nuageuse nous transporte dans une ère géologique révolue, un temps où le règne des dinosaures s'achevait,
03:06 tandis que les chaînes de l'Himalaya et des Alpes se formaient.
03:12 C'est un monde d'un autre temps qui apparaît sous nos yeux.
03:17 En la dernière période glaciaire, une forêt similaire couvrait toute la région méditerranéenne.
03:24 L'évolution insulaire est marquée par l'émergence d'espèces endémiques.
03:36 A l'image de la faible superficie des îles, leur ère de répartition est très limitée.
03:43 C'est un facteur de grande vulnérabilité.
03:48 De nombreuses espèces sont d'ailleurs au bord de l'extinction.
03:53 La grande lagune numéro 52.
03:58 Parfait. Essaye de déterminer la hauteur avec ce patron.
04:05 Ludmila, dis-moi quand je serai à la cime.
04:09 Continue. Plus haut, c'est bon.
04:12 Alors là, ça nous donne 5,11 m.
04:17 5 m. 5,11 m.
04:22 Largeur ? 2,65 m maximum.
04:27 2,65 m.
04:30 Dans le parc de Gararonay, les espèces répertoriées font régulièrement l'objet d'un inventaire.
04:37 Angel Garcia est responsable de la réintroduction de certaines plantes parmi les plus menacées.
04:44 Cette plante est une Euphorbia mellifera.
04:48 On a là l'une des rares populations de cette espèce présente à la Gomera.
04:54 Dans le parc, il y en a trois et elle ne compte que très peu de spécimens, celle-ci étant peut-être la plus fournie des trois.
05:02 On est ici pour observer et relever des données afin de déterminer les facteurs qui influent sur l'évolution de cette population.
05:11 L'Euphorbia des Canaries est une plante endémique de l'archipel.
05:16 La plante mellifera peut atteindre 15 m et elle pousse le plus souvent dans la loricilve.
05:23 Changements climatiques, incendies de forêt, espèces envahissantes et plantes importées qui exercent une pression sur la flore indigène sont autant de fléaux qui la mettent à mal.
05:35 Son écosystème, déjà très fragilisé, se meurt.
05:39 Les spécimens sont tellement rares qu'il est très important que nous intervenions.
05:44 Sans notre action, l'espèce disparaîtrait tout bonnement.
05:52 L'Euphorbia des Canaries figure aujourd'hui sur la liste des espèces menacées d'extinction.
05:58 Les équipes du parc de Gararonai essaient de contrecarrer cette tendance.
06:04 Ils élagent la canopée des arbres les plus grands et ont recours à des actions concrètes pour sauver l'espèce.
06:11 Chaque année, on dresse la liste des espèces aux chevets desquelles on va se pencher.
06:31 Ensuite, on passe à la récolte des graines qui doit avoir lieu à un moment précis de l'année.
06:37 On se rend auprès des populations naturelles et on prélève sur chacune d'elles une partie de la graine.
06:43 Ensuite, on transporte les extraits de graines ici pour les faire sécher.
06:48 Puis on les stocke dans un endroit ou dans un réfrigérateur afin de pouvoir créer plus tard les plants de semences.
06:55 Chaque période de l'année a un rôle spécifique dans le processus de rétablissement des espèces.
07:04 Afin de préserver la diversité génétique, le parc national collecte les semences de différents arbres avant de les planter.
07:11 Les semis sont placés dans des bacs de culture.
07:33 Détruire est à la portée de n'importe qui.
07:36 Une forêt peut partir en fumée en un clin d'œil et des herbivores introduites sur place peuvent saccager le milieu.
07:42 Ce n'est pas la même chose avec la restauration des écosystèmes dégradés.
07:46 Ça, c'est une entreprise de longue haleine, parfois vouée à l'échec, car on n'obtient jamais tout à fait le résultat escompté.
07:52 C'est un processus très lent et très laborieux et là, on est en plein dedans.
07:57 "Musique"
08:20 "Il y a très longtemps, c'est probablement le type de végétation qu'on avait ici.
08:28 Il y a deux millénaires, l'activité humaine n'existait pas ici.
08:37 Dans les Canaries, on considère qu'elle est apparue il y a un peu plus de 2000 ans.
08:43 Il est évident que cette plante spécifique n'aurait eu aucune difficulté à croître à cette époque.
08:52 C'est l'activité humaine qui a fait qu'on en ait arrivé là."
08:58 Le Parc National s'est fixé pour objectif de rétablir l'équilibre originel de la forêt.
09:06 Angel et son équipe créent donc les conditions propices à la reconquête de l'habitat par les plantes dans un monde préhistorique réinventé.
09:16 "C'est une forêt ancestrale qui est devenue ce qu'elle est aujourd'hui.
09:21 J'espère que nous nous donnerons les moyens de la léguer à nos enfants dans sa version future."
09:28 [Musique]
09:44 Vue de loin, la Gomera ressemble à une forteresse imprenable entourée de hautes parois rocheuses appelées roques.
09:54 C'est la seule des sept îles des Canaries dont le volcanisme ne saute pas aux yeux.
09:59 Elle se caractérise par d'anciennes cheminées volcaniques.
10:05 L'île, qui décrit un cercle, a un diamètre d'à peine 20 kilomètres.
10:10 Surgie des fonds marins il y a 9 millions d'années, c'est l'une des plus jeunes îles des Canaries.
10:17 Du sommet de la montagne volcanique, on aperçoit les îles voisines.
10:23 Les températures douces tout au long de l'année ont favorisé une diversité fascinante de végétation.
10:30 Le cinéraire des fleuristes est une plante endémique de la Gomera.
10:35 L'antémis des Canaries pousse dans tout l'archipel à l'état sauvage.
10:41 [Musique]
10:49 Les volcans ont fourni la matière première de nombreux monuments naturels de l'île.
10:56 Mais le bâtisseur proprement dit de ces chefs-d'œuvre est l'érosion.
11:05 L'eau et le vent ont façonné des constructions grandioses pendant des millions d'années.
11:11 L'os organos, les orgues de la Gomera, sont d'énormes masses de lave visqueuses solidifiées dans une cheminée et libérées par l'érosion.
11:22 Elles se présentent sous la forme d'un colossal mur de pierre qui baigne dans une mer indomptée.
11:28 [Musique]
11:33 Rares sont les occasions où la nature nous laisse entrevoir la vie des cétacés depuis la terre ferme.
11:38 Le lieu est idéal pour leurs observateurs attitrés.
11:42 Natacha Guilard de Soto est biologiste marine.
11:48 - Tu vois des baleineaux dans le groupe ?
11:51 - Oui, comme dans le précédent, il y a quelques baleineaux.
11:54 C'est encore à confirmer, mais il y en a probablement une partie qui est constituée de femelles.
12:00 - Et ils sont combien en tout environ ?
12:03 - Entre 10 et 12, je dirais.
12:06 - C'est parfait. Le drone vous a déjà permis de vous faire une idée ?
12:10 - Oui, avec le groupe précédent. On va s'atteler à celui-là maintenant.
12:18 - Ok, on rejoint l'équipage en mer.
12:23 En 2021, la majeure partie de la zone marine située entre Ténérife et la Goméra est devenue le premier whale heritage site, ou site d'observation des baleines d'Europe.
12:36 Tenorasca est le troisième patrimoine balénier à l'échelle mondiale.
12:41 Jusqu'à 22 espèces de cétacés et les 350 espèces de globicéphales présentes font de ce site un haut lieu de l'observation
12:50 de ceux que l'on appelle aussi « dauphins-pilotes » dans leur habitat naturel.
12:55 La chercheuse espagnole Natacha Aguilar de Soto est une spécialiste de renommée internationale des mammifères marins.
13:02 Depuis le continent, ses collègues ont une bonne vue d'ensemble sur la bande de mer.
13:07 Ils communiquent au bateau de recherche la position des animaux observés, dont la moitié vit ici toute l'année.
13:14 Si on connaît bien la population de globicéphales qui vit ici, au sud de Ténérife, c'est parce qu'on prend des photos de leurs nageoires dorsales qui nous permettent d'identifier chacun des individus.
13:35 Là, il s'agit d'un globicéphale mâle.
13:38 Sa nageoire dorsale et les muscles du pédon cul-caudal sont très puissants.
13:44 Et là, il est parti manger.
13:48 Il entame une plongée où il descend jusqu'à 1000 mètres de profondeur en seulement 20 minutes.
13:57 Cette plongée, effectuée à une vitesse record, n'a été observée que dans la bande de mer entre Ténérife et la Gomera.
14:05 Et nulle part ailleurs dans le monde pour cette espèce.
14:11 C'est probablement dû au fait que les calamars géants sont particulièrement nombreux dans cette zone unique en son genre.
14:25 Les masses de magma empilées ont créé entre les îles volcaniques des profondeurs marines de 2000 à 3000 mètres.
14:32 De nombreux habitants des fonds marins y ont élu domicile.
14:37 Aujourd'hui, le Détroit est calme, mais en haute saison, c'est un défilé incessant de bateaux pleins de touristes en sortie d'observation.
14:45 Outre les nuisances sonores, ces excursions entraînent de plus en plus souvent des collisions avec les animaux.
14:52 L'espèce humaine se doute-t-elle qu'il est dans son propre intérêt de ménager et protéger les cétacés ?
14:59 Les baleines sont une arme extraordinaire pour lutter contre le changement climatique, car elles jouent un rôle de fertilisateurs incroyables.
15:08 Ce sont les plus grands animaux qui aient jamais existé sur la planète.
15:11 Elles transportent leurs matières fécales riches en nutriments vers des zones où elles font défaut.
15:16 C'est comme ça qu'elles stimulent la croissance du phytoplankton qui produit la moitié de l'oxygène que nous consommons.
15:22 Ce même phytoplankton absorbe près de la moitié du CO2 que nous rejetons dans l'atmosphère.
15:27 Les baleines jouent donc un rôle régulateur dans les océans et à l'échelle de la planète.
15:32 Patricia Harrens est une collègue de Natacha.
15:37 La chercheuse veut connaître le niveau de perturbation produit par le bruit des bateaux sur le comportement des globicéphales.
15:46 Le problème, c'est qu'aucun pays au monde ne dispose d'une réglementation des niveaux de bruit.
15:52 Alors qu'il a été prouvé scientifiquement que la pollution sonore constituait le facteur numéro un de perturbation des animaux.
16:00 Les bruits de bateaux sont un des facteurs les plus importants pour la pollution.
16:05 Les bruits de bateaux sont un des facteurs les plus importants pour la pollution.
16:17 Les bruits de bateaux sont un des facteurs les plus importants pour la pollution.
16:40 Les baleines et les dauphins communiquent entre eux pour se nourrir, s'orienter et trouver un partenaire.
16:47 S'il y a trop de bruit autour d'eux, les cétacés sont désorientés et ils en souffrent.
16:53 Lorsqu'un gros bateau passe à proximité d'une baleine, tous les sons émis par le cétacé sont étouffés.
17:09 La communication est coupée.
17:12 C'est comme quand on monte dans un avion et qu'on entend le bruit des autres avions à l'aéroport.
17:18 C'est assourdissant.
17:21 Un drone permet à Patricia d'observer les changements de comportement des baleines pendant que les bateaux pratiquent différents types d'approches.
17:31 Un microphone sous-marin enregistre les sons.
17:36 Les chercheurs pastocriblent le comportement adopté par la femelle et son baleineau,
17:41 ainsi que la fréquence à laquelle les mères allètent et remontent à la surface pour reprendre leur souffle.
17:47 Les femelles allètent moins et elles prennent moins de repos.
18:05 L'activité environnante pourrait donc avoir des effets sur la manière dont les animaux gèrent leur énergie,
18:11 en particulier les spécimens les plus vulnérables, à savoir les femelles et les baleineaux.
18:17 Si les mères dépensent plus d'énergie et se reposent moins, cela a des conséquences pour leurs petits.
18:24 En tétant moins, les baleineaux ont un apport énergétique plus faible, ce qui peut entraver leur croissance.
18:34 Les globis céphales à nageoires courtes vivent généralement en bancs de 10 à 30 individus.
18:40 Ils atteignent une longueur de 4 à 5 mètres et leurs plongées peuvent durer jusqu'à 30 minutes.
18:48 Ils évoluent exclusivement dans les eaux chaudes des régions tropicales et subtropicales,
18:53 ce qui facilite leur observation au large des Canaries.
18:58 "Ahora estamos en un turno de nuestra historia.
19:01 C'est un moment clé.
19:03 Les décisions que nous prenons maintenant auront un véritable impact sur notre avenir et celui des générations futures.
19:09 Il est extrêmement important de protéger des endroits comme cette bande maritime,
19:13 entre Ténérife et la Gomera, qui foisonne de vies marines.
19:17 Des efforts et de nouvelles pratiques s'imposent,
19:20 mais il faut aussi protéger les populations et les espèces.
19:24 Des efforts et de nouvelles pratiques s'imposent pour contrôler la pollution et limiter le nombre des bateaux.
19:31 C'est à ce prix qu'on pourra profiter de ces zones autant qu'elles le méritent,
19:35 aussi bien aujourd'hui que demain.
19:38 Car c'est un réseau mondial de zones marines protégées qui assurera la pérennité de l'équilibre de la planète
19:44 et donc de notre vie telle que nous la connaissons."
19:49 La Gomera est parcourue par des vallées et des ravins profonds, appelés "barrancos".
19:55 Avant l'invention du téléphone, il était de toute évidence difficile de communiquer entre voisins.
20:02 "On va commencer par former un coussinet avec la bouche,
20:09 et ensuite on va faire un cousinet avec la bouche,
20:13 et ensuite on va faire un coussinet avec la bouche,
20:18 pour éviter de se mordre les lèvres."
20:21 "Comme les gens très vieux alors?"
20:24 "Exactement, comme si on était des personnes âgées.
20:27 Ensuite on met la main ici, en étirant le majeur,
20:31 et quand on est à l'intérieur de la bouche, on recourbe le doigt pour former un crochet."
20:38 Le silbo est le langage sifflé des Gomeros, les habitants de l'île.
20:43 Les bergers l'utilisaient autrefois pour communiquer d'une montagne à l'autre à des kilomètres à la ronde.
20:49 Aujourd'hui, la langue sifflée est enseignée dans les écoles,
20:53 au même titre que n'importe quelle autre matière obligatoire.
20:57 Les bergers ont été les premiers à s'entendre en sifflant.
21:01 Aujourd'hui, la langue sifflée est enseignée dans les écoles, au même titre que n'importe quelle autre matière obligatoire.
21:08 Sa transmission est ainsi assurée.
21:11 Rudian Hernandez Mora est professeur de silbo.
21:15 "J'ai appris à siffler avec mon grand-père.
21:18 Il avait une bergerie avec des chèvres.
21:21 À la fin de chaque semaine, quand il revenait du travail,
21:25 il sifflait un de ses petits-enfants d'en haut du chemin,
21:30 pour s'assurer que la petite troupe était attentive à ses appels.
21:34 Et nous, on lui répondait.
21:36 C'est comme ça que j'ai appris.
21:39 Le A, le I et le O.
21:41 Siffle ces voyelles.
21:43 Et dans l'autre sens.
21:56 Le silbo est le seul langage sifflé pratiqué dans le monde.
22:01 Il s'articule autour de l'alphabet latin
22:04 et ne se borne pas à l'utilisation de son "signe" ou "signaux".
22:09 Ce langage unique substitue à chaque voyelle ou consonne un sifflement donné.
22:15 Deux sifflements remplacent les cinq voyelles du castillan
22:18 et quatre sifflements servent de consonne.
22:21 Et pour plus de clarté, on joue sur la hauteur, la continuité ou le contexte.
22:27 Très bien. Maintenant, on passe à l'étape suivante.
22:31 On va essayer de dire un mot court et simple
22:34 qui sera la base pour t'apprendre à dire une phrase plus longue.
22:38 On va commencer par un mot très court que je vais siffler et que tu vas imiter.
22:48 Je vais commencer par siffler le mot "bonjour".
22:52 C'est bien.
23:02 Depuis 2009, le silbo Gomero est inscrit sur la liste
23:06 du patrimoine culturel immatériel de l'humanité.
23:10 Jusque dans les années 1960, les montagnes résonnaient comme une immense cage à oiseaux.
23:16 On appelait les médecins et les sages-femmes à grands renforts de sifflements.
23:20 C'est aussi de cette façon qu'on lançait une invitation à manger.
23:25 Quand le téléphone a fait son apparition sur l'île,
23:28 cet étonnant langage est lentement tombé dans l'oubli.
23:31 Ils sont aujourd'hui quelques 20 000 locuteurs du silbo,
23:35 alors qu'ils n'étaient plus qu'une dizaine il y a 30 ans.
23:39 Un jour, avec mon ami Eliel, on s'est mis à siffler après un cours de silbo.
23:44 C'est la première personne avec qui j'ai réussi à avoir une conversation en silbo,
23:49 et quand on s'en est rendu compte, on était fous de joie.
23:53 Pour Jorge.
23:55 Dis-moi, tu es un homme ou une femme?
24:04 Dis-moi.
24:09 La grand-mère dit de rentrer à la maison dès que tu seras prêt.
24:14 Le repas est déjà servi.
24:18 ...
24:39 Le silbo est une manière de remonter le temps.
24:46 Il fait partie de notre passé,
24:51 il s'est adapté aux nouvelles générations.
24:56 On s'efforce de préserver cette tradition qui nous vient de nos ancêtres.
25:09 Le silbo et les paysages racontent la même histoire à la Gomera.
25:16 La montagne d'El Cepo, au nord-est de l'île,
25:21 un paysage désertique et inhospitalier témoigne lui aussi d'une époque révolue.
25:27 Pendant des millions d'années, des coulées de lave se sont déversées sur la montagne.
25:33 Le vent et la pluie ont laissé la roche se décomposer.
25:37 Les colonnes de basalte qui se sont solidifiées dans les cheminées volcaniques
25:42 sont restées sous forme de mosaïques arrondies.
25:47 La Gomera est l'île des Canaries dont l'activité volcanique est la plus éloignée dans le temps.
25:53 Aucun volcan n'y est entré en éruption depuis plus de 2 millions d'années.
26:00 Musique douce
26:27 60 kilomètres séparent la Gomera de sa voisine, El Hierro,
26:31 la plus petite et la plus jeune des îles de l'archipel canarien.
26:37 Les navigateurs de passage ont probablement pris la roche rougeâtre pour du fer,
26:44 d'où le nom qui lui a été donné, Hierro, fer en espagnol.
26:49 El Hierro est un géoparc et une réserve de biosphères.
26:54 L'île mesure à peine plus de 30 kilomètres de long.
26:58 Les tempêtes de vent ont sculpté des monuments naturels époustouflants.
27:03 Dans ce paysage fouetté par les vents, les branches enchevêtrées des genévriers se dressent,
27:08 en lutte contre des personnages fantasmagoriques.
27:13 Et voici quelqu'un qui s'est tiré profit de la force des vents.
27:18 "Allez, cours ! 3, 2, 1, spaghetti !"
27:20 Le tchèque Andrei Procharska est un grand spécialiste de parapente acrobatique.
27:25 "Tu vas si vite que j'arrive pas à t'attraper !"
27:30 "C'est une magnifique journée, avec des vents qui viennent du nord,
27:38 et on dirait que la montagne est déjà en train de travailler."
27:42 Après avoir parcouru tous les continents, Andrei a trouvé son spot idéal sur El Hierro.
27:47 Il n'en est plus jamais reparti.
27:50 "El Hierro a une forme très spéciale qui est idéale pour le parapente.
27:57 Elle n'est pas ronde, mais elle a grosso modo une forme en U qui a résulté d'un glissement de terrain.
28:05 Mère Nature a donc sculpté cette île pour qu'elle absorbe le vent et en garantisse une dispersion parfaite.
28:12 C'est aussi un rocher très escarpé.
28:15 On a donc exactement les vents qu'il nous faut, et le glissement de terrain s'est aussi produit à l'endroit où il fallait.
28:22 On ne pouvait pas faire mieux en somme, c'est un vrai paradis."
28:29 "Il n'y a pas que moi qu'elle aide. Elle donne aussi un coup de main aux autres quand ils prennent le départ.
28:36 Elle sait exactement ce qu'elle a à faire."
28:40 "Merci, ça y est, je suis prêt."
28:45 "Merci."
28:48 "Merci."
28:52 "Merci."
29:17 "Acro est l'acronyme de parapente acrobatique.
29:22 C'est un peu comme du patinage artistique, mais dans les airs et sans patins à glace.
29:29 On fait des figures artistiques et des pirouettes dans tous les sens.
29:33 Parmi tous les sports aériens, c'est peut-être l'un des plus diversifiés.
29:40 On peut faire absolument tout ce qui nous passe par la tête.
29:45 On est aussi libres que les oiseaux."
29:49 Ces dernières années, le parapente acrobatique a gagné en popularité
29:54 et la pratique amateur est devenue compétitive.
29:57 Les petites ailes dynamiques doivent être portées par des vents forts, pilotées avec la plus grande précision.
30:04 Les figures sont exécutées en tirant et en relâchant les lignes de commande.
30:09 Andre est un ancien champion du monde de la discipline.
30:13 Il détient deux records de figures acrobatiques.
30:17 "Beaucoup de gens disent que c'est très dangereux de voler ici, mais ce n'est pas tout à fait vrai.
30:29 Je dirais que toutes les heures que j'ai passées à voler ici ces huit dernières années
30:35 m'ont d'abord permis de découvrir et de me familiariser avec les lieux.
30:41 Mais durant cette phase d'exploration, alors que j'étais tout sauf un débutant, j'ai su prendre mon temps.
30:48 Maintenant, bien sûr, j'ai acquis de l'expérience avec toutes ces heures de vol.
30:53 J'en suis à plus de 2000 et je connais les moindres aspérités du rocher.
30:57 Pour moi, ce n'est pas dangereux de voler.
31:00 En revanche, lorsqu'un novice se lance ici sans se poser de questions, alors là, oui, il y a danger."
31:09 "C'est mon papa !"
31:12 Il est possible de survoler El Hierro environ 300 jours par an.
31:20 Cela fait de l'île un point d'attraction pour de nombreux acrobates aériens du monde entier.
31:25 El Hierro est leur fief. Ils s'y retrouvent pour s'entraîner.
31:29 Les vents forts d'El Hierro ne conviennent pas aux débutants.
31:33 Seul l'élite de la profession se retrouve ici pour s'adonner à cette passion.
31:37 Andrei vit sur l'île depuis 2017 et il n'est pas le seul à vouloir y rester.
31:42 "Il y a une semaine, ma fille est venue me voir et elle m'a dit qu'elle voulait voler.
31:47 Je dis d'accord, on va voler. Mais elle a dit, regardez-là, elle voulait y aller seule.
31:54 Elle m'a dit, Gabi vole seule, Fabian vole seul et moi aussi je veux voler seul.
32:00 Je lui ai donc dit que c'était trop tôt et qu'on devait d'abord s'entraîner ensemble.
32:05 Mais qu'après on pourrait se séparer et qu'elle finirait par voler de ses propres ailes."
32:11 Le vol de la nuit a été un défi pour les deux.
32:15 Les deux ont été en train de se séparer.
32:19 Mais le vent est toujours là pour les deux.
32:23 Les deux ont toujours été en train de se séparer.
32:27 Mais le vent est toujours là pour les deux.
32:31 Les deux ont toujours été en train de se séparer.
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33:10 "J'ai attrapé le virus du parapente acrobatique en 2010.
33:15 Je pratiquais le kitesurf jusque là.
33:18 J'ai juste échangé ma planche volante contre un parapente.
33:21 C'est presque le même équipement, il permet de s'élever dans les airs.
33:24 J'ai adoré le sentiment de liberté que ça me procurait.
33:27 Je trouve ça grisant de pouvoir faire ce que je veux."
33:30 "Ouais, c'est aussi simple que ça."
33:33 [Musique]
33:58 [Musique]
34:06 En retrait des autres îles, El Hierro a facilement pu conserver toute son authenticité.
34:11 [Musique]
34:16 Sur les côtes, d'étranges formations rocheuses
34:19 témoignent des grands bouleversements volcaniques qu'elle a connus.
34:22 [Musique]
34:29 La forme en Y de l'île a été créée par d'énormes éboulements.
34:33 La vallée d'El Golfo, au nord, ressemble à un gigantesque amphithéâtre
34:38 dont un des côtés aurait glissé dans la mer.
34:41 Au sommet se trouve un haut plateau fertile, unique en son genre dans l'archipel canarien.
34:47 [Musique]
34:53 Et à travers l'île, s'étend la Cumbré, la région boisée qui coiffe le rocher insulaire.
34:59 [Musique]
35:19 Malgré sa petite taille, El Hierro offre non seulement un espace riche en microcosmes paysagers,
35:25 mais aussi la sensation de vivre les sciences de la vie au plus près.
35:29 Le lézard géant d'El Hierro, un survivant, en est l'emblème.
35:35 On croyait l'espèce éteinte.
35:38 En 1975, le saurien a été redécouvert par des bergers.
35:42 Aujourd'hui encore, il est le reptile le plus menacé d'Europe.
35:46 L'île a pris son destin en main.
35:48 [Musique]
35:55 Miguel Angel est biologiste.
35:57 Il est responsable de l'herpétarium d'El Hierro qui accueille la population de sauriens.
36:02 [Musique]
36:10 En réalité, pour le monde scientifique, la restauration d'une espèce est quelque chose de très rare,
36:16 pour ne pas dire exceptionnel.
36:18 Dans le cas présent, il s'agit d'un grand reptile d'El Hierro, unique au monde,
36:23 qui permet aux chercheurs de mieux cerner l'espèce et de la préserver du danger de l'extinction.
36:29 [Musique]
36:32 En 1985, l'administration de l'île commence à reconstituer une population de sauriens.
36:39 Les animaux sont élevés et étudiés avant d'être réintroduits dans leur habitat naturel.
36:46 Jusqu'à présent, on ne savait presque rien du lézard géant d'El Hierro.
36:51 En dehors de sa couleur noire ou au burn, il se caractérise par des taches jaunes latérales
36:57 que l'on ne retrouve chez aucune autre espèce de lézard des Canaries.
37:01 [Musique]
37:06 Les taches jaunes sont plus vives au moment de la reproduction.
37:10 Le jaune devient un peu plus intense sur les côtés
37:13 et elles sont utiles pour distinguer les individus entre eux.
37:18 Et puis, il y a les écailles du collier.
37:22 Cette partie qui enfle et qui s'appelle le fanon.
37:25 Quand les mâles se battent entre eux, leur gorge gonfle.
37:29 [Musique]
37:50 Les animaux sont régulièrement examinés, pesés et mesurés.
37:55 Ils n'atteignent pas la taille de leurs cousins fossiles et mesurent au maximum 60 cm.
38:01 Ils peuvent vivre jusqu'à 75 ans.
38:04 Les chercheurs connaissent tous les lézards géants individuellement.
38:08 [Musique]
38:21 La puce est placée au niveau du cou, du côté droit.
38:27 Elle permet d'identifier l'animal en fonction de sa taille,
38:31 son poids, sa généalogie, sa génétique et ses maladies.
38:36 La puce électronique est minuscule.
38:39 C'est la plus petite dont on dispose pour un animal de cette taille.
38:45 Elle se place ici, au niveau du cou, sous la peau.
38:53 Elle nous permet donc d'obtenir toutes les informations qui sont enregistrées dans une base de données.
38:59 [Musique]
39:08 Les lézards géants vivent surtout dans des endroits rocheux inaccessibles
39:12 où ils sont en grande partie à l'abri des prédateurs,
39:15 comme ici, sur les roches d'El Salmor.
39:18 [Musique]
39:21 Du temps des conquistadors, ces animaux étaient répartis sur l'ensemble de l'île.
39:26 Leur déclin dramatique est probablement incutable aux persécutions humaines qu'ils ont endurées.
39:32 À une certaine époque, ils servaient de nourriture aux indigènes.
39:36 [Musique]
39:45 Le problème majeur de ces animaux, ce sont les chats sauvages qui ont été introduits par les conquistadors.
39:53 Ces chats sont sauvages et ils font beaucoup de victimes dans les sites où ils sont relâchés.
40:00 Les lézards géants ont des prédateurs naturels,
40:03 comme le concretserel, l'aigle, la corneille,
40:06 mais leur principal ennemi est le chat sauvage qui s'en prend à eux dans leur habitat naturel.
40:12 Lorsque les lézards géants ont plus de 4 ans et qu'ils ont atteint leur maturité sexuelle,
40:18 ils sont relâchés dans leur habitat naturel.
40:22 De préférence, on met fin à leur captivité dans des endroits difficilement accessibles à leurs prédateurs
40:29 et offrant de bonnes cachettes.
40:33 Les canaries sont désormais les galapagos de l'Europe.
40:40 Elles abritent en effet des espèces de reptiles uniques.
40:43 Ces animaux sont des joyaux de la biodiversité de l'archipel des canaries et du monde entier.
40:49 Restituer ce lézard à son habitat après l'avoir élevé, gardé et nourri
40:53 est l'aboutissement du travail accompli pendant tant d'années.
40:57 C'est très gratifiant pour moi.
40:59 On leur souhaite donc toujours bonne chance avant de les relâcher dans leur habitat naturel.
41:05 Musique douce
41:08 Les ressources en eau douce sont rares sur El Hierro.
41:33 Mais des brouillards fréquents et l'épaisse canopée engendrent un phénomène particulier,
41:38 les pluies horizontales.
41:41 Les arbres retiennent la brume.
41:46 Ils interceptent l'eau, la stocke et la redirigent vers le sol.
42:00 Le biologiste polonais Miszal Mos et sa collaboratrice Alicja Cimniewska
42:06 veulent reproduire ce mécanisme et l'intégrer au mode d'exploitation de leur nouvelle ferme.
42:11 Ils utilisent à cet effet un attrape-brouillard spécialement conçu pour obtenir de l'eau douce de manière durable.
42:22 Leur ferme est celle de toutes les ambitions.
42:28 Musique douce
42:31 Notre principal objectif est de cultiver de manière durable
42:40 tous les fruits qui ne sont pas très populaires aujourd'hui sur les îles Canaries.
42:44 Nous voulons faire pousser des pommes, des poires, des prunes,
42:49 ainsi que des plantes plus courantes mais très gourmandes en eau, comme les avocats.
42:57 Le but que nous recherchons, c'est de ne pas compter sur des apports d'eau supplémentaires.
43:02 Pour la culture des fruits que nous avons sélectionnés,
43:08 nous n'utiliserons que l'eau que nous aurons collectée grâce aux pluies ou à l'attrape-nuage.
43:15 Musique douce
43:20 Le brouillard se condense à la surface du filet tridimensionnel.
43:24 Il est donc un élément de protection pour les pommes et les fruits.
43:28 Il est aussi un élément de protection pour les pommes et les fruits.
43:33 Il est donc un élément de protection pour les pommes et les fruits.
43:38 Il est aussi un élément de protection pour les pommes et les fruits.
43:44 Le brouillard se condense à la surface du filet tridimensionnel et s'accumule dans la grille d'évacuation.
43:51 20 à 40 litres par jour tombent du filet, selon l'intensité du brouillard.
44:07 Une nouvelle forêt sur le versant du volcan près de la ferme doit aussi contribuer à stocker de l'eau pour les arbres fruitiers à long terme.
44:15 Autrefois, toute cette pente était recouverte de forêts.
44:22 Michel et Alizia souhaitent y planter 10 000 lauriers dans les années à venir.
44:27 Musique
44:30 Toute l'humidité de la forêt sera retenue et conservée dans le sol.
44:47 La durée de vie du sol s'en verra augmenter.
44:51 Lorsqu'on a eu de fortes pluies ici en hiver, on a perdu toute cette eau en quelques heures ou quelques jours.
45:04 Avec la forêt, nous pourrons conserver l'humidité pendant au moins 6 ou 7 mois.
45:10 C'est ça qui va modifier tout le système de l'eau et du verger.
45:15 Et en plus de ça, imaginez un peu la vue qu'on aura d'ici avec la forêt.
45:20 C'est incroyable.
45:21 Musique
45:23 Le biologiste Michel Moss a quitté Londres pour El Hierro et il n'en est jamais reparti.
45:28 Ici, sur les hauts plateaux, il a fait l'acquisition de terre pour planter son verger, Oia del Da, que l'on peut traduire par la vallée des dons terrestres.
45:38 Et c'est justement la plante la plus gourmande en eau qui est le pilier de son agriculture durable, l'avocat.
45:47 En culture conventionnelle, un avocatier a besoin de 5000 à 10 000 litres d'eau par an.
45:52 Chez Michel, un dixième de cette quantité d'eau suffit pour les voir prospérer.
46:01 Michel ne fait pas du rendement sa priorité absolue.
46:11 En tant que scientifique, il a surtout à cœur de tirer tous les enseignements de l'écosystème très particulier d'El Hierro.
46:17 La gestion de l'eau y joue un rôle de tout premier plan, car le changement climatique rend l'agriculture durable encore plus ardue.
46:27 [Musique]
46:54 J'ai demandé aux agriculteurs qui cultivent ici depuis des générations à quelle fréquence venait le vent de sable du Sahara qu'on appelle Kalima.
47:01 Par le passé, c'était une ou deux fois par an, parfois même une seule fois tous les trois ou quatre ans.
47:07 Maintenant, c'est un phénomène récurrent.
47:09 Entre deux épisodes de Kalima, on a des intervalles d'une ou deux semaines.
47:13 On doit en être à la cinquième, sixième ou même la quinzième édition cette année.
47:17 On a arrêté de compter et avec ces vents, tout se dessèche beaucoup plus vite.
47:21 Les plantes souffrent beaucoup plus.
47:23 [Musique]
47:28 Mais pour Michel, pas question d'utiliser plus d'eau.
47:32 L'agriculteur n'a qu'un seul objectif, conserver l'humidité du sol.
47:37 Le paillis doit non seulement aider à améliorer le sol de sa ferme, mais aussi à y maintenir l'humidité.
47:48 Michel et Alizia testent différents types de paillis et d'espacement entre les arbres.
47:53 La différence avec un sol non paillé est étudiée tout au long de l'année.
48:00 Les résultats sont concluants.
48:02 Ça, c'est le capteur d'humidité et de température que nous enfonçons dans le sol.
48:14 En ce qui concerne l'humidité, on a presque zéro, 1% d'humidité seulement.
48:22 Le sol est donc vraiment sec.
48:24 Et dans cet arbre ici, on a 18% d'humidité.
48:30 Ce qui n'est pas beaucoup, mais c'est déjà une différence significative pour garder les plantes en bonne santé.
48:36 Mais il n'y a pas que les plantes et les arbres que l'humidité rend plus épanouie.
48:43 Elle prend aussi soin de tout le microbiome et de la communauté fongique qui entoure l'arbre.
48:49 C'est un peu la chimie, hein ?
48:51 C'est la chimie, oui.
48:52 C'est la chimie, oui.
48:53 [Rires]
48:55 [Musique]
48:57 Tiens.
48:59 [Musique]
49:01 [Musique]
49:29 L'écosystème est la clé de voûte.
49:31 Ce qu'on peut faire à notre échelle, c'est observer l'évolution de petites choses, comme le paillage, sous ses différentes formes.
49:38 C'est s'instruire en lisant et en échangeant avec la population locale, notamment les doyens,
49:44 pour savoir comment eux et leurs grands-pères s'y prenaient pour protéger le sol.
49:48 C'est ce que tout agriculteur devrait faire.
49:51 Pas seulement prendre soin de la terre, mais voir aussi ce qu'il peut faire pour la sauvegarder et la protéger.
49:58 [Musique]
49:59 El Hierro, inflexible comme le fer.
50:06 Son nom rappelle à quel point la nature peut être rude et indomptée.
50:12 Et c'est ce qui fait toute sa beauté.
50:15 Mais l'île des Canaries nous rappelle aussi ce qu'il faut de persévérance, de respect et de confiance
50:26 pour apprivoiser la nature et révéler ses nombreux trésors.
50:29 Cette île en retrait était autrefois considérée par les navigateurs comme la terre du bout du monde.
50:36 Le méridien zéro, c'est à ce degré de longitude que l'on se référait,
50:42 pour planifier les traversées lorsque le mythe de la terre plate était encore la vision dominante.
50:48 S'aventurer au-delà, c'était courir vers l'inconnu.
50:55 Et c'est grâce à la crainte qu'elle inspirait que l'île a pu préserver son authenticité.
51:00 El Hierro, une perle d'île aux confins de l'Europe, un phare qui éclaire à la fois l'avenir et le passé.
51:11 [Musique]
51:13 [Musique]
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