• il y a 10 mois
Les Vraies Voix de l'emploi avec Benoit Bonaimé, Directeur général de l'enseignement et de la recherche au ministère de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire, Valérie Lepage, Directrice de l'EPLEFPA (Établissement Public Local d'Enseignement et de Formation Professionnelle Agricole = lycée agricole) de Nantes Terre Atlantique, Laurent Paillat, Président de l'ANEFA (Association Nationale pour l’Emploi et la Formation en Agriculture)

---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://dai.ly/x8jqxru
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook :

/ sudradioofficiel
▪️ Instagram :

/ sudradioofficiel
▪️ Twitter :

/ sudradio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr

##LES_VRAIES_VOIX_DE_L_EMPLOI-2024-02-27##

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Sud Radio, les vraies voies qui font bouger la France, les vraies voies de l'emploi.
00:05 Philippe David.
00:06 Avec Loc+ et Apex Locations, construisez votre avenir dans un groupe performant.
00:11 Sud Radio, 19h-20h, les vraies voies de l'emploi.
00:15 On est ravis de vous retrouver comme tous les mardis, les vraies voies de l'emploi,
00:19 avec Philippe David et nos invités jusqu'à 20h.
00:22 L'enseignement agricole prépare à la diversité des métiers du vivant, de la terre, de la
00:27 nature et grâce à sa structure moins imposante, son affiliation au ministère de l'agriculture
00:32 et de l'alimentation, l'enseignement agricole fait preuve d'une grande flexibilité face
00:35 aux enjeux des professionnels et des territoires surtout.
00:38 Il enrichit le système éducatif par des contributions uniques, offrant des solutions
00:42 adaptées et diversifiées pour répondre aux besoins de formation et de qualification.
00:47 L'enseignement agricole forme à plus de 200 métiers.
00:50 Opter pour l'enseignement agricole signifie privilégier des formations orientées vers
00:54 des métiers d'avenir, répondant aux défis sociétaux actuels comme l'agroécologie,
00:58 la nutrition, l'écologie, le développement des territoires, la durabilité et l'énergie.
01:02 Ces formations sont accessibles à travers différents parcours scolaires, apprentissage
01:08 et formation continue.
01:09 On vous explique tout avec nos invités dans un instant.
01:11 Bonnemais est avec nous, directeur général de l'enseignement de la recherche au ministère
01:17 de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire.
01:20 Valérie Lepage, directrice de l'EPLEFPA, l'établissement public local d'enseignement
01:24 et de formation professionnelle agricole, lycée agricole de Nantes, Terre Atlantique.
01:29 Bonsoir.
01:30 On s'est entraîné pour le dire.
01:31 Laurent Paya est avec nous, président de l'ANEFA, l'association nationale pour l'emploi
01:35 et la formation en agriculture.
01:37 On vous souhaite la bienvenue, c'est les vraies voies de l'emploi, jusqu'à 20h.
01:40 La question que l'on peut se poser, qu'est-ce que l'enseignement agricole ? On va en parler
01:48 avec notre premier invité, Benoît Bonnet-Mey, qui est avec nous.
01:51 Merci d'être avec nous, directeur général de l'enseignement et de la recherche au ministère
01:55 de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire.
01:58 C'était extrêmement large cet enseignement agricole.
02:02 Nous, on l'a découvert en faisant cette émission.
02:05 Il y a énormément de thématiques.
02:07 Aujourd'hui, comment on peut le définir ?
02:08 Merci de nous inviter, c'est formidable de parler d'enseignement agricole.
02:11 Merci pour votre pitch introductif, qui en dit déjà beaucoup sur ce que nous sommes.
02:15 On a dit ce qu'il fallait.
02:17 Vous nous mettez comme nôtre, comme vous êtes dans l'enseignement.
02:22 C'est parfait, les 20/20, on commence comme ça.
02:24 C'est bon, on arrête l'émission.
02:27 Qu'est-ce que c'est ? D'abord, c'est déjà 215 000 élèves, étudiants, apprentis qui
02:33 sont aujourd'hui dans nos formations, dans les formations pour les 200 métiers que vous
02:36 avez évoqués.
02:37 Quand on dit enseignement agricole, le réflexe naturel, c'est agriculture.
02:41 On en est fier, tant mieux, c'est notre histoire.
02:43 Mais c'est aujourd'hui toute une palette de métiers.
02:45 Il y a tous les métiers de l'agriculture et de l'alimentation.
02:48 C'est à peu près un tiers des formations qu'on propose.
02:51 Il y a un gros tiers qui sont les métiers du paysage, de l'environnement, de la gestion
02:56 de l'eau, de la forêt.
02:57 Puis après, il y a un gros tiers qui sont les métiers du service.
03:00 C'est un peu contre-intuitif, c'est pour ça que j'aime en parler.
03:03 On forme aussi des gens qui sont des acteurs du territoire, du service à la personne,
03:07 aux personnes âgées, aux jeunes enfants.
03:09 On a toute cette palette des métiers de la ruralité qui sont dans l'enseignement agricole.
03:13 On l'ignore totalement d'ailleurs.
03:15 C'est-à-dire qu'on ne se rend pas compte de la créativité en matière d'expertise aujourd'hui.
03:22 La créativité est très large.
03:24 Et l'autre chose que vous avez mentionné dans votre pitch aussi, qui est important
03:26 de rappeler, c'est qu'on est tout ça, pour tous ces métiers, mais on est aussi de l'enseignement
03:30 général.
03:31 C'est-à-dire que vous venez chez nous, vous pouvez faire un bac général, option biologie/écologie,
03:35 c'est le seul endroit où au bac général, vous faites de l'écologie.
03:38 Et c'est pareil que des grands lycées parisiens ou de grandes villes de province.
03:43 Et ça, vous pouvez le faire aussi chez nous, il y a une très grande diversité de parcours,
03:46 c'est riche d'opportunités.
03:47 Benoît Volet, mais comment est structuré l'enseignement agricole ?
03:50 Alors, l'enseignement agricole, c'est 800 établissements qui sont sur tout le territoire,
03:54 hexagonal, ultramarins.
03:56 C'est un enseignement agricole qui est public, mais aussi privé.
03:59 Donc il y a des lycées privés qui sont agricoles.
04:02 On a aussi des maisons familiales et rurales qui ont un rôle assez spécifique et qui
04:05 maillent aussi l'ensemble du territoire.
04:06 Et c'est quoi justement la différence entre ces trois maisons ?
04:09 Alors, c'est à la fois ces trois familles de l'enseignement agricole qui font l'enseignement
04:13 agricole.
04:14 Alors, elles ont toutes leurs spécificités.
04:15 Ce que je veux dire, c'est qu'elles offrent tous quelque chose un peu différent par rapport
04:19 aux jeunes dans leur capacité, leur relation à la pédagogie, comment ils préparent les
04:23 jeunes, qui les accueillent, comment ils les accompagnent, le rôle de l'internat, le
04:26 lien au territoire.
04:27 Par exemple, l'enseignement public est assez marqué avec des très gros établissements,
04:30 mais peut-être que Valérie en parlera, avec des gros établissements qui sont, enfin gros,
04:34 c'est relatif, des petits gros établissements.
04:37 Je voulais dire c'est à taille humaine.
04:39 Tout est à taille humaine, mais la spécificité de beaucoup d'établissements du public et
04:42 de certains du privé, c'est que dans un établissement vous avez un lycée, une exploitation
04:46 agricole, des ateliers de production, un centre de formation pour adultes, un centre de formation
04:51 pour apprentis, des fois vous avez un RA, des serfs, des vergers.
04:54 C'est un mini campus dans lequel il fait bon vivre parce que c'est pas si grand que
04:58 ça, mais surtout vous voyez plein de choses très pratiques et c'est ça la force de
05:01 l'enseignement agricole.
05:02 A qui ça s'adresse ? Est-ce que finalement, on a l'impression en étudiant le cadre d'enseignement
05:10 agricole que finalement ça s'adresse à tout âge ?
05:11 Ça s'adresse à tout âge, alors ça commence 4ème, nos premiers élèves sont recrutés
05:17 en 4ème et nous on les emmène potentiellement jusqu'aux écoles d'ingénieurs et aux écoles
05:21 vétérinaires et puis après évidemment on est aussi actif par rapport au centre que
05:26 j'évoquais tout à l'heure sur la formation tout au long de la vie.
05:28 On a plus de 100 000 personnes qui viennent nous voir chaque année, des futurs agriculteurs
05:33 et agricultrices, des futurs acteurs des métiers que j'ai évoqués tout à l'heure, qui viennent
05:36 se former dans nos centres de formation ou se reformer.
05:40 Et évidemment c'est un sujet très important que de se reformer quand on voit les évolutions
05:44 des métiers actuellement.
05:45 Quel diplôme peut-on préparer au sein de l'enseignement agricole en avant-bac et en
05:50 post-bac ?
05:51 Avant-bac vous avez des CAP, bac professionnel, bac technologique, bac général, donc on a
05:57 toutes les séries des baccalauréats, je le dis tout le monde peut venir chez nous,
05:59 on accueille tout le monde.
06:00 Et puis ça c'est tout ce qui est la partie pré-bac.
06:03 Et puis après post-bac on a des BTS.
06:06 Ce qu'on appelle les BTS 1 c'est ça ?
06:08 Voilà BTS agricole avec toute la série des métiers que j'évoquais tout à l'heure
06:11 et toutes les filières que j'évoquais tout à l'heure.
06:12 Et puis après on a des licences professionnelles, puis ensuite on a école d'ingénieurs, école
06:19 vétérinaire.
06:20 Et à travers le projet de loi que porte le ministre, je l'espère, si la loi est approuvée
06:24 prochainement créer des bachelors comme on peut le faire dans un IUT et on aura toute
06:29 une gamme de bachelors qui va se développer aussi et qui offrira vraiment toute la palette
06:32 des formations à tous les jeunes qui s'intéressent à nous et aux différents métiers qu'on
06:37 propose.
06:38 Donc ça veut dire qu'aujourd'hui on peut rentrer comme dans l'éducation nationale
06:43 classique et en cours de notre carrière on peut finalement changer de métier, rester
06:51 dans l'agriculture mais finalement se reformer tout le temps, tout le temps, tout le temps.
06:55 Alors en effet oui, pourquoi on appelle ça les métiers du vivant ? Parce qu'en fait
06:59 ils sont tous connectés mais au final il y a une énorme palette de métiers mais peut-être
07:02 que Laurent en parlera tout à l'heure.
07:04 Avec des nouveaux métiers qui vont arriver aussi.
07:05 Il y a des nouveaux métiers qui arrivent et puis aussi vous pouvez naviguer entre
07:09 les métiers du paysage, de l'environnement, de l'eau, de l'agriculture.
07:12 Et même dans l'agriculture, il y a 80 métiers dans l'agriculture, les métiers du service,
07:15 les métiers du commerce, du négoce, de la production.
07:17 Enfin c'est très très riche et ça on peut le faire tout au long de son parcours.
07:21 Moi je le dis, c'est mon cas, moi j'en viens, BTS et puis après j'ai changé de voie,
07:26 puis après j'ai fait une autre école d'ingénieur, tout dans l'enseignement agricole.
07:29 En fait c'est riche d'opportunités.
07:30 Benoît Bonnet-Mé, il y a une image d'Epinal, on salue nos auditeurs des Vosges, qui dit
07:34 que les élèves de l'enseignement agricole sont souvent des enfants d'agriculteurs.
07:38 Est-ce de l'info, est-ce de l'intox comme disait un animateur de télé célèbre ?
07:43 Est-ce qu'il ne faut pas sortir de ça aussi ?
07:45 Alors ça a été de l'info, mais il y a 40 ans.
07:48 Maintenant c'est de l'intox.
07:50 Aujourd'hui si vous regardez nos 200 métiers et nos 215 000 élèves, apprentis, étudiants,
07:58 on a 9% de filles et de fils d'agriculteurs.
08:01 Donc la donnée elle a bien changé, 9%.
08:04 Après quand vous allez dans les secteurs, les filières de formation de la production,
08:08 c'est un peu plus élevé, mais ça plafonne autour de 20-25%.
08:11 Donc en fait, et heureusement, on accueille une très grande diversité de publics, des
08:15 gens qui viennent parfois aussi du milieu très urbain, vraiment d'une urbanité très
08:20 forte.
08:21 On a vraiment toute cette variabilité-là et heureusement, parce qu'à l'heure de
08:24 parler de renouvellement des générations, si on avait que des filles et des fils d'eux,
08:28 on n'est pas prêt de pouvoir alimenter ce renouvellement des générations qui est aussi
08:32 essentiel à une chose assez simple, c'est-à-dire nous nourrir.
08:35 Pour nous nourrir, il faut des gens, des compétences.
08:36 Et si nous on n'est pas au rendez-vous, quelque part, on ne sera pas au rendez-vous
08:40 demain pour pouvoir redonner des compétences et des bras à notre agriculture.
08:44 Avec une féminisation aussi qui grandit.
08:47 Pareil, 46% de filles, 54% de garçons par définition.
08:53 C'est un public très variable.
08:56 Après, il ne faut pas raconter des choses qui sont erronées de notre côté.
09:00 Il y a des filières qui sont plus masculines que féminines.
09:03 C'est des choses qu'on essaye justement de travailler, mais au global, en effet, dans
09:07 200 métiers du vivant, il y en a pour tout le monde.
09:09 Il faut rappeler une chose, ce n'est pas une filière pour les élèves en échec.
09:12 Pas du tout.
09:13 Ce n'est pas le bac G et le bac à bon marché, comme chantait Michel Sardou.
09:15 Non, ce n'est pas le bac G et le bac à bon marché.
09:18 On a une spécificité, c'est qu'on accueille tous les niveaux.
09:22 On a des élèves qui sont excellents et qu'on emmène vers l'excellence.
09:26 On les accompagne et ils peuvent le faire sur des sujets qui sont éminemment d'actualité.
09:29 Mais on sait aussi, c'est vrai, récupérer des jeunes qui parfois, ce n'est pas qu'ils
09:33 soient en échec, c'est qu'ils ne trouvent pas leur voie ou l'accompagnement qui leur
09:39 va.
09:40 Et le fait qu'on soit à des petits établissements, comme vous disiez tout à l'heure, le fait
09:42 qu'on ait beaucoup d'internats, on a 54% d'internes, donc ça veut dire que les jeunes
09:47 vivent chez nous.
09:48 Ils y font du sport, de l'international, du socio-culturel, on les accompagne.
09:53 Et en fait, on retrouve, il y a des jeunes qui se révèlent chez nous et qui font des
09:58 études qui sont excellentes, tout simplement parce qu'ils ont été à bichonner, si vous
10:02 me permettez l'expression, et ils ont été suivis un peu autrement.
10:05 Ce qui fait partie, certainement, en tout cas, à vue de ma fenêtre, des métiers à
10:09 vocation, comme on les appelle.
10:10 Se former à un métier dans un lycée agricole, on en parle dans un instant avec Valérie Lepage.
10:15 On vous garde, vous ne bougez pas, les directrices ne les plaivent pas.
10:20 Je l'ai bien dit, l'établissement public local d'enseignement et de formation professionnelle
10:25 agricole, normalement quand c'est compliqué, c'est lui qui le dit.
10:28 Si je le dis, c'est que je me suis bien entraîné.
10:30 On fait une petite pause, on revient dans un instant, on est ensemble dans les vraies
10:33 voies de l'emploi jusqu'à 20h.
10:35 Sud Radio, 19h20, les vraies voies de l'emploi.
10:39 Bienvenue dans les vraies voies de l'emploi, et forcément, c'est la thématique de la
10:43 semaine.
10:44 L'enseignement agricole, est-ce que vous, vous avez un métier, vous avez envie de vous
10:48 reformer, vous avez des enfants qui se posent des questions ? Eh bien, on a toutes les réponses
10:52 ce soir.
10:53 Vous êtes allé au salon de l'agriculture, vous vous êtes dit "waouh, il s'est passé
10:55 quelque chose".
10:56 On va en parler avec nos invités ce soir, bien entendu, avec Valérie Lepage qui est
11:02 avec nous, directrice de l'EPLEFPA, l'établissement public local d'enseignement et de formation
11:07 professionnelle agricole, et on a gardé avec nous Benoît Bonnet-Mé, qui est avec nous,
11:11 directeur général de l'enseignement et de la recherche au ministère de l'agriculture
11:14 et de la souveraineté alimentaire.
11:15 Laurent Paillat, on va vous parler dans quelques instants, ne bougez pas.
11:19 Qu'est-ce que c'est que cet établissement public local d'enseignement et de formation
11:24 professionnelle agricole ?
11:25 Il ne plaît pas pour les intimes, merci d'être avec nous.
11:29 Et le dernier ferme la porte.
11:31 Alors en fait, pour simplifier les choses, maintenant on parle de campus agricole.
11:35 Ah merci !
11:36 En termes d'entraînement, ça va être beaucoup plus facile.
11:39 Et donc, pourquoi c'est aussi complexe ? Tout à l'heure, M.
11:42 Bonnet-Mé l'a dit, il y a des lycées, il y a des lycées professionnels.
11:46 Parce qu'il y a plein de missions chez vous.
11:47 Oui, il y a des lycées d'enseignement général et technologique, il y a des centres de formation
11:52 pour les apprentis, des centres de formation pour adultes, il y a des exploitations des
11:55 ateliers technologiques.
11:56 Donc en fait, une multitude de structures qui permettent à tous nos jeunes et moins
12:01 jeunes, puisque vous l'avez dit tout à l'heure, on accompagne aussi des adultes en reconversion,
12:05 de découvrir tous les métiers et de se former soit sur des formations courtes, soit sur des
12:10 formations longues, diplômantes, qualifiantes, en fonction de leur projet.
12:13 Alors on parle parfois des problèmes de sureffectifs dans les classes ou de sous-effectifs.
12:17 Les lycées agricoles, c'est plutôt en sureffectifs ou en sous-effectifs ?
12:20 Je dirais ni l'un ni l'autre.
12:23 C'est une réponse de Normande ou de Gascogne.
12:25 Ni l'un ni l'autre, en fait, on a des effectifs qui permettent vraiment de travailler de manière
12:32 agréable, qui permettent aux jeunes de s'exprimer quand ils sont en cours.
12:36 Alors quand vous parlez de sureffectifs, je ne sais pas, vous êtes au-delà de 30.
12:39 35, 40 enfants, 1 élève par classe.
12:41 Non, on est plutôt en moyenne, en tout cas sur mon établissement, sur la filière générale
12:47 et technologique, on est plutôt à 20, 25 élèves.
12:49 Et ce qui permet effectivement d'avoir un contact avec les enseignants, d'être accompagnés,
12:54 d'avoir vraiment un appui et de l'individualisation.
12:57 Et ça, c'est quelque chose d'important.
12:58 Ils ont vraiment une relation avec les jeunes qui sont particulières.
13:02 Et puis, on parlait tout à l'heure d'établissements à taille humaine, c'est exactement ça.
13:06 C'est-à-dire qu'on connaît en fait tous les jeunes qui sont chez nous et les moins jeunes,
13:09 puisqu'on a tous les âges.
13:10 Mais c'est vrai que la communauté éducative, elle est capable d'accompagner les jeunes au mieux.
13:15 On les connaît, c'est une ambiance un petit peu familiale.
13:17 Et c'est vrai que les jeunes qui viennent chez nous, c'est ce qu'ils recherchent.
13:21 Ils n'ont pas envie d'aller sur un gros lycée à 2000 élèves.
13:23 Ils ont plutôt envie d'avoir des relations humaines.
13:27 Et puis, ils viennent en fait pour un mode de vie.
13:30 Ils aiment l'environnement, ils aiment la nature.
13:32 Ce qui est intéressant, et je vous coupe d'abord le côté territoire, qui est très important,
13:38 et pour plein de gens, la ruralité, de retourner en ruralité, ce qui est passionnant.
13:43 Mais ce qui est intéressant, c'est finalement de cumuler l'éducation nationale et finalement l'emploi en même temps.
13:50 Et c'est ça, parce que finalement, on est presque les mains déjà dans son futur métier.
13:55 Une partie des jeunes qui viennent, oui, très clairement, ils ont découvert à un moment donné un métier.
14:00 Ils ont découvert, parfois au cours d'une visite, ils ont eu un déclic.
14:04 Ça, c'est des jeunes qui choisissent déjà soit des filières professionnelles,
14:07 soit quand ils viennent, même en seconde générale, ils se disent "moi, c'est ce que je veux faire".
14:11 Alors après, on est là pour les accompagner, ils peuvent évoluer, ils peuvent changer d'idée.
14:14 Et on accueille aussi des jeunes qui ont juste un goût, comme je le disais, pour la nature, l'environnement, les animaux.
14:20 Et en fait, c'est au long de leur parcours qu'ils vont affiner.
14:22 Et puis, ça leur laisse un petit peu de temps au parcours lycée, après, sur du post-bac.
14:26 Les jeunes qui viennent chez nous, ils font des études.
14:29 Ils font des études, alors certains vont s'arrêter effectivement au bac,
14:32 mais de plus en plus, maintenant, ils vont sur du supérieur.
14:35 Et c'est hyper important pour nous de pouvoir former à des métiers de l'agriculture
14:39 des jeunes qui ont de plus en plus de compétences et de diplômes.
14:42 Aujourd'hui, il faut qu'ils aient vraiment un socle de compétences transversales,
14:45 parce qu'ils ont besoin de s'adapter, en fait.
14:47 - On l'a dit, il y a des BTSA, les BTS agricoles, brevette nixiens supérieure.
14:52 Est-ce qu'il y a des élèves, par exemple, qui ont fait un bac général et qui se disent "tiens, bah, en post-bac,
14:55 je vais faire un lycée agricole, c'est fréquent ou pas ?"
14:57 - Il est là, il est à côté de nous.
14:59 - Oui, mais je me suis fait le cadre, une fois !
15:02 - Tout à fait.
15:04 - Il n'y en a eu qu'un seul en France, on l'avait fait.
15:07 - On accueille dans les lycées agricoles, en fait, sur tous les niveaux,
15:09 des jeunes qui viennent de l'extérieur.
15:11 Même sur une classe de première générale ou technologique,
15:13 on a des jeunes qui viennent de l'éducation nationale.
15:15 Donc c'est le cas aussi sur les BTS, c'est le cas aussi dans les écoles d'ingénieurs.
15:20 Donc effectivement, ils ne sont pas tous passés dès la quatrième par l'enseignement agricole.
15:24 - En fait, c'est Bélo Baudémy qui a servi de modèle, c'est ça ?
15:26 - Oui, c'est ça.
15:28 - Moi, ce que je veux leur dire, c'est que souvent les jeunes,
15:30 ils se disent "si j'y vais, je ne peux pas en ressortir".
15:32 Au contraire, déjà à l'intérieur, il y a une très grande,
15:34 une richesse d'opportunités de formation.
15:36 Et puis après, ce n'est pas un système qui est complètement à part,
15:39 c'est-à-dire qu'on peut y venir.
15:41 Si on y trouve sa voie, tant mieux.
15:43 - Venez comme vous êtes.
15:45 - On peut aussi rebasculer à l'éducation nationale, ça ne pose aucun problème.
15:47 Ça fait partie du système éducatif public français.
15:50 On en est très fiers.
15:52 Et il faut que les jeunes, s'ils ont envie, ils se disent "ah j'hésite,
15:54 peut-être qu'après je vais y rester, je serai bloqué".
15:56 Pas du tout. Si après, ils ne trouvent pas leur voie,
15:58 on les accompagnera pour qu'ils trouvent leur voie ailleurs, il n'y a pas de problème.
16:00 - Et ce qui est intéressant, c'est l'élargissement à la coopération internationale aussi.
16:04 - Oui. Alors je vais prendre quelques exemples.
16:06 C'est vrai que la coopération internationale,
16:08 c'est une des missions de l'enseignement agricole.
16:10 Dans quasiment tous les établissements, en fait,
16:12 il y a des partenariats forts qui s'instaurent.
16:14 En ce qui concerne le campus de Nantes-Terre-Atlantique,
16:16 c'est avec le Cameroun, ça fait plus de 10 ans.
16:18 Ce qui m'a vraiment étonnée,
16:20 quand je suis devenue directrice de cet établissement,
16:22 c'est de voir que ce n'était pas juste un échange
16:24 d'élèves ou d'étudiants qui partaient en stage,
16:26 que ce soit des mobilités de groupe ou individuelle,
16:28 il y a vraiment eu un partenariat fort
16:30 avec un apport de valeur ajoutée
16:32 pour les producteurs au Cameroun de cacao,
16:34 la construction d'un atelier de transformation.
16:36 Et en fait, aujourd'hui,
16:38 non seulement les producteurs ont gagné en qualité
16:40 sur la production de la fève,
16:42 parce qu'ils sont sur zéro apport en engrais et en phyto,
16:44 mais en plus, ils maîtrisent toute la chaîne de transformation.
16:46 Ils sont eux-mêmes acteurs de la transformation
16:48 jusqu'à la vente, en fait, avec le label Commerce Équitable.
16:50 Et donc, les jeunes portent ce projet-là.
16:52 Tous les ans, il y a des mobilités.
16:54 Et c'est un projet qui est très important.
16:56 Les jeunes portent ce projet-là. Tous les ans, il y a des mobilités.
16:58 Et on a d'ailleurs une délégation camerounaise
17:00 au Salon de l'Agriculture avec nous, pendant trois jours.
17:02 Valérie Lepage, il y a plein de formations,
17:04 lycées agricoles. Il y a quelques semaines,
17:06 on avait fait les métiers du vin.
17:08 Et il y a par exemple, BTS viticulture et oenologie.
17:12 C'est son ventre qui parle encore.
17:14 Mais oui, moi je défends nos viticulteurs, chère Cécile.
17:16 Ça, par exemple, c'est un métier où on a des débouchés.
17:18 On avait le meilleur sommelier du monde, Philippe Faurebrac,
17:20 qu'on retrouve tous les week-ends sur le radio.
17:22 - Pour le vin, c'est pas mal comme mot.
17:24 - Je ne l'ai pas fait exprès.
17:26 Ça, c'est des métiers extraordinaires.
17:28 Parce qu'on est demandé dans les restaurants à New York,
17:30 à Tokyo ou à Sydney, je ne sais pas.
17:32 Pour vos étudiants, ça fait rêver.
17:34 - Ça fait partie, de toute manière, pour ceux qui sont passionnés.
17:36 Et c'est beaucoup de passionnés, effectivement,
17:38 quand on arrive sur ce type de formation spécialisée.
17:40 Et puis les lycées agricoles, ils sont posés dans les bassins viticoles.
17:42 Ça veut dire que le lien avec le territoire
17:44 et les professionnels est extrêmement fort.
17:46 Et donc, ils viennent parce qu'ils sont passionnés,
17:48 ils s'entraînent,
17:50 ils sont en lien directement avec les professionnels.
17:52 Et effectivement, il y en a certains qui vont aller,
17:54 pourquoi pas, présenter des concours.
17:56 D'ailleurs, il y en a un demain au Salon de l'Agriculture.
17:58 N'hésitez pas.
18:00 Il y a des apprentis, des BTS, des étudiants
18:02 qui viennent se présenter sur les différents concours.
18:04 Et puis, ils vont, pourquoi pas, jusqu'à des concours européens,
18:06 des vins. Ils participent à tout un tas d'événements
18:08 qui mettent vraiment en avant
18:10 l'excellence des filières professionnelles.
18:12 - Valérie Lopage, bon aimer,
18:14 on parlait il y a quelques instants, là, sur l'internat aussi.
18:16 L'importance de l'internat.
18:18 Dans tous les lycées, en tout cas,
18:20 publics qui disposent d'un internat,
18:22 il y a un projet éducatif très très fort.
18:24 Vous l'avez entendu,
18:26 le gouvernement l'avait annoncé,
18:28 le harcèlement à l'école, c'est vraiment, en fait,
18:30 quelque chose que l'on prend très à cœur.
18:32 Mais depuis longtemps, dans les lycées agricoles,
18:34 il y a un dispositif qui s'appelle "Sentinelle référent",
18:36 qui est déployé depuis
18:38 plus de dix ans, où, en fait, les adultes
18:40 et les élèves qui ont envie de s'investir
18:42 sur ce thème, sont formés,
18:44 et en fait, font des actions de prévention,
18:46 collectivement, c'est-à-dire
18:48 les jeunes comme les encadrants. Et c'est ça, en fait,
18:50 qui est vraiment particulièrement intéressant.
18:52 Il n'y a plus cette barrière entre l'adulte et le jeune.
18:54 Les Sentinelles, les élèves, sont très très
18:56 vigilants à ce qui se passe autour d'eux.
18:58 Ils vont alerter toutes les adultes s'ils s'aperçoivent
19:00 qu'il y a une situation. Et donc,
19:02 vous voyez, il y a un traitement de la situation,
19:04 à la fois, dès qu'une
19:06 problématique se pose par les adultes,
19:08 mais il y a aussi tout un tas d'actions
19:10 de prévention sur le bien-vivre ensemble et l'interconnaissance
19:12 entre les jeunes. Et quand on arrive
19:14 à mettre ça en place, on voit vraiment l'effet
19:16 dans les établissements, parce qu'on n'a pas les phénomènes
19:18 qui peuvent se développer. - Il y a un lien fort
19:20 entre les ampoulailleurs et les lycées
19:22 agricoles. - Oui, ils sont
19:24 maîtres de stage, maîtres d'apprentissage,
19:26 ils participent, en fait, à des journées
19:28 techniques, ils sont jurés pour nous,
19:30 pour les examens, et donc,
19:32 ils nous aident... - Nous, on a déjà eu 20, donc ça va.
19:34 Pour le jury, il était bon, aujourd'hui. - Ils nous aident
19:36 à la fois à définir les contenus dont
19:38 ils ont besoin
19:40 par rapport aux jeunes, puisqu'il y a effectivement
19:42 la part référentielle diplôme
19:44 national, mais on a aussi la possibilité
19:46 de donner une coloration, en fait,
19:48 dans chaque établissement, on a des modules locaux.
19:50 Donc, on travaille avec les professionnels du
19:52 territoire pour définir là où
19:54 effectivement on doit faire travailler les jeunes.
19:56 Et donc, c'est comme ça qu'on a cette proximité,
19:58 et on travaille avec eux
20:00 sur tous les sujets. Aussi bien
20:02 gérer les compétences qu'ils attendent,
20:04 aussi bien les savoir-être, parce qu'on
20:06 parle beaucoup de savoir-être avec les professionnels
20:08 depuis quelques temps, mais on va aussi
20:10 sur les métiers d'avenir, sur l'innovation,
20:12 puisqu'ils ont des attentes
20:14 par rapport à ce qu'on est capable de
20:16 faire et les compétences qu'on peut développer chez les jeunes.
20:18 Il faut absolument qu'on puisse aussi répondre
20:20 à tout ce qui est innovation qu'ils attendent, en fait,
20:22 dans les entreprises. - Allez, quelles sont les opportunités
20:24 d'emploi ? Il y en a pléthore,
20:26 vous allez voir, Laurent Payat sera avec nous
20:28 dans quelques instants, président de l'Association nationale
20:30 pour l'emploi et la formation
20:32 en agriculture. - C'est plus facile à prononcer à Québec.
20:34 - Non mais j'ai lâché la chronique.
20:36 Non mais j'ai lâché l'affaire. Non mais je vous le dis.
20:38 Je préfère vous le dire, parce que de toute façon,
20:40 sinon, on y passe la soirée. Allez, on fait une petite pause,
20:42 on revient dans un instant.
20:44 Sud Radio, 19h20, les vraies
20:46 voix de l'emploi. - On est ravis
20:48 de vous retrouver, merci d'être avec nous, d'être
20:50 de plus en plus nombreux à nous écouter dans les vraies
20:52 voix de l'emploi. Et on parle
20:54 de l'agriculture en général, et ses
20:56 formations, ses métiers, ses écoles,
20:58 en tout cas cet enseignement agricole
21:00 qui est important d'évoquer
21:02 aujourd'hui, surtout en cette période.
21:04 Et quelles sont les opportunités
21:06 d'emploi ? Parce qu'effectivement,
21:08 une fois que vous êtes sortis avec un bagage,
21:10 où peut-on aller ? Laurent Payet
21:12 est avec nous, un président de l'ANEFA,
21:14 l'Association Nationale pour l'Emploi et la Formation
21:16 en Agriculture.
21:18 Qu'est-ce qu'encore une fois,
21:20 cette formation, et
21:22 à quel moment elle arrive dans la vie
21:24 de nos futurs
21:26 agriculteurs pour aller
21:28 large dans le nom ? - Et Cécile,
21:30 lui a dit en Occitan, vous qui êtes du Sud, c'est parfait.
21:32 - On va essayer de répondre correctement.
21:34 (rires)
21:36 L'ANEFA
21:38 est une association paritaire.
21:40 50% salariés, 50%
21:42 employeurs. L'idée a été
21:44 à l'époque de
21:46 pouvoir promouvoir l'ensemble
21:48 des métiers, mais je parle
21:50 d'il y a déjà 30 ans,
21:52 de promouvoir les métiers
21:54 et l'ensemble des métiers. Et là,
21:56 il y a de quoi faire, puisque c'est énorme,
21:58 mais en même temps de la formation. - On parle de 200 métiers,
22:00 c'est ce que vous disiez. - 200 métiers,
22:02 je considère qu'un agriculteur
22:04 en fonction,
22:06 en fait 80 à peu près,
22:08 normalement, toutes les semaines.
22:10 - Ah oui, entre l'agriculture,
22:12 la paperasse, la comptabilité,
22:14 la météo, la soudure,
22:16 l'ARH,
22:18 etc. On a un métier hyper riche
22:20 et hyper intéressant. - Est-ce que c'est
22:22 un secteur qui peine à recruter, comme
22:24 nombreux d'autres ? On parle souvent des pénuries de main d'oeuf dans le
22:26 domaine agricole. - Aujourd'hui,
22:28 on ne va pas se rentir, c'est un des métiers,
22:30 en même temps d'autres, qu'il y a de la peine
22:32 à recruter. On peut parler
22:34 de l'alimentation,
22:36 on peut parler de la restauration.
22:38 - Mais c'est quoi ? C'est un manque de notoriété,
22:40 peut-être ? - Manque de compétence,
22:42 pardon, de connaissance. - Oui, de connaissance.
22:44 - Oui. On a un métier qui est,
22:46 enfin, moi j'arrête pas de dire
22:48 que j'ai le plus beau métier, je suis heureux.
22:50 Vous savez, quand vous commencez la journée
22:52 et que vous voyez le lever du soleil
22:54 sur le Mont Ventoux, tranquillement,
22:56 il fait bon, vous êtes en tee-shirt,
22:58 et vous allez passer une belle journée.
23:00 - Arrêtez, je vais pleurer, j'en veux plein.
23:02 C'est du mal express, pas possible.
23:04 - Je suis désolé, mais c'est vrai
23:06 que c'est quand même un moment extraordinaire.
23:08 On est dans un métier qui voit
23:10 naître des animaux, qui voit
23:12 des graines devenir des végétaux.
23:14 On a
23:16 des arbres qui donnent des fruits.
23:18 Enfin,
23:20 un métier qui a du sens, et beaucoup de gens
23:22 viennent nous rejoindre pour ça.
23:24 - Est-ce que le Covid, ça c'est important,
23:26 Benoît, Bonémé, est-ce que
23:28 le Covid a permis à certaines
23:30 personnes de dire "moi j'ai envie d'avoir un métier
23:32 qui a du sens, finalement,
23:34 et de retourner au plus près
23:36 de la terre ou des territoires". Est-ce qu'il y a eu
23:38 un peu cet élan dans l'enseignement
23:40 agricole ?
23:42 - Je ne sais pas si ça va directement agir sur
23:44 l'enseignement agricole, pour être sincère,
23:46 pour autant, la seule chose dont je me rappelle très bien, et Laurent
23:48 doit s'en rappeler aussi en tant que maraîcher, c'est que
23:50 quand on s'est rendu compte qu'on n'avait plus personne
23:52 pour venir filer un coup de main dans l'agriculture,
23:54 il y avait des champs qui pourrissaient sur place.
23:56 Donc en fait on s'est rendu compte,
23:58 on a un sujet de ressources humaines,
24:00 c'était un peu invisibilisé, et on s'est
24:02 rendu compte qu'il y avait des métiers qu'on ne
24:04 ne pouvait pas se nourrir si on n'avait pas des agriculteurs, des agricultrices
24:06 et des gens qui venaient bosser dedans. Ça a été un peu
24:08 une révélation sur la souveraineté, je pense,
24:10 de notre agriculture et le fait que l'ARH,
24:12 c'est un sujet de souveraineté. - On parlait
24:14 des épléphages, maintenant je me plais à le dire
24:16 parce qu'on a prouvé qu'on était bourrés avec Cécile
24:18 il y a quelques instants. - 10 heures d'entraînement.
24:20 - On dit souvent que pour une entreprise,
24:22 pour un apprenti, c'est la croix à la bannière.
24:24 Est-ce que c'est la même chose
24:26 pour les élèves intégrant un lycée agricole, par exemple ?
24:28 - Je suis président d'un
24:30 campus. - Oui, justement, c'est pour ça que
24:32 je vous pose la question.
24:34 - L'apprentissage est une voie
24:36 extraordinaire, puisqu'on fonctionne
24:38 sur l'apprentissage du geste,
24:40 qu'on met une théorie dessus,
24:42 ou on met une théorie qu'on va aller confronter
24:44 en vrai.
24:46 C'est pas
24:48 si difficile que ça.
24:50 C'est juste comment on en parle, comment on
24:52 donne envie, comment on donne
24:54 toute cette beauté du geste.
24:56 Alors c'est sûr que
24:58 le métier, on peut dire qu'il est
25:00 difficile, mais je ne suis pas sûr que
25:02 le copain routier dans son gros camion
25:04 qui passe la semaine sur les routes internationales...
25:06 - Tout seul ? - Oui, tout seul, et une super vie.
25:08 - Non. - Voilà.
25:10 On a focalisé sur l'agriculture,
25:12 on a une image
25:14 ancestrale,
25:16 que je ne comprends pas, on a modifié
25:18 nos façons de travailler ensemble.
25:20 Aujourd'hui, on a souvent deux, trois
25:22 chefs d'entreprise
25:24 qui fonctionnent, GAEC,
25:26 plusieurs systèmes qu'on peut faire,
25:28 et qui ont des temps de vacances, comme tout le monde.
25:30 Pas plus, pas moins.
25:32 Ils ont une vie de famille. - Les GAEC, c'est une sorte
25:34 de coopérative, c'est ça ? - Non, non, c'est pas une coopérative,
25:36 c'est un groupement... - Un percha ?
25:38 - Non, non, un groupement familial.
25:40 - C'est ça. - C'est GF, un groupement familial,
25:42 le GAEC, c'est un autre modèle.
25:44 On est en train de réinventer
25:46 aujourd'hui, et réutiliser les outils que nos
25:48 pères ont déjà mis en place, et qu'on avait
25:50 complètement oubliés, mais qui nous donnent une vie
25:52 sociale normale. - Oui. Vous nous avez
25:54 dit tout à l'heure, Laurent Payat, que quand on
25:56 était agriculteur, finalement on faisait à peu près
25:58 80 métiers différents en même
26:00 temps. C'est ce qui peut faire peur aussi,
26:02 j'imagine, de se dire, voilà,
26:04 les problèmes sont multifactoriels,
26:06 et il faut que je sois hyper
26:08 ouvert, mais il y a un
26:10 accompagnement pour tout ça. On apprend,
26:12 forcément. - On apprend, on a l'information tout au long
26:14 de la vie, mais dites-moi, combien de métiers
26:16 vous faites, ceci, dans votre métier
26:18 aujourd'hui ? - Ah bah moi, j'ai la radio,
26:20 j'ai plusieurs entreprises, donc je...
26:22 Non mais c'est pareil, mais...
26:24 Mais... Oui, oui,
26:26 vous avez raison. Valérie Lepage, je vous l'ai
26:28 parlé. Vous avez vu, j'ai un super
26:30 argument, là.
26:32 - Je pense que la diversité...
26:34 - Elle a le bingo, hein, ça se voit que...
26:36 - Je pense que la diversité du quotidien, ça fait partie
26:38 en fait, justement, de l'attractivité
26:40 aujourd'hui que l'on recherche, et les jeunes aussi.
26:42 Ils veulent faire des tâches
26:44 très variées, ils veulent pas que la journée d'aujourd'hui
26:46 soit la même demain, donc... Et ça
26:48 fait partie vraiment
26:50 de ce que l'on aime tous faire les uns et les autres.
26:52 - Oui, mais comment on les accompagne ?
26:54 Dans cette... Voilà, une fois
26:56 qu'ils ont leur diplôme, est-ce qu'il y a...
26:58 - Alors, on va créer des ateliers...
27:00 - Parce que c'est une communauté, en fait, en appréhendant les agriculteurs,
27:02 ils s'aident tous entre eux. - Il y a une entraide très forte.
27:04 - On l'a vu au sein de l'agriculture, en fait,
27:06 tout le monde est ami avec tout le monde. - Alors, c'est plus
27:08 une communauté, c'est qu'on est dans la bienveillance
27:10 permanente, c'est-à-dire que si on a
27:12 un de nos copains qui est dans la panade, on est là.
27:14 - C'est beau, ça. - Benoît Bonnet,
27:16 vous voulez réagir ? - Il y a quelque chose qui est très
27:18 contre-intuitif sur ça, c'est qu'en fin de compte,
27:20 pour préparer à faire 80 métiers, à s'adapter
27:22 à un monde qui change, et il change très
27:24 vite, et l'agriculture a déjà beaucoup changé,
27:26 en fait, il faut aussi qu'ils aient des compétences solides,
27:28 qui sont pas si techniques, qui sont des...
27:30 Alors, certains appellent ça les "soft skills",
27:32 en bon français, mais... - Les compétences douces,
27:34 on dit ça comme ça. - Pour autant, des matières
27:36 générales, la capacité à interagir avec les autres, la capacité
27:38 à analyser des problèmes, en fait, c'est beaucoup de compétences
27:40 transversales que les agriculteurs, dont ils
27:42 disposent, et c'est pour ça qu'ils ont réussi à évoluer
27:44 depuis 50 ans et faire évoluer leur pratique,
27:46 et c'est ça que nos jeunes doivent avoir aussi,
27:48 parfois même plus que la compétence technique,
27:50 qui permet de faire le bon geste dès la sortie
27:52 de l'école. - Laurent Payat, le taux d'emploi
27:54 en fin d'études est très, très élevé,
27:56 il n'y a pas de chômage quand on est diplômé de l'enseignement
27:58 agricole ? - Si
28:00 on est au chômage, c'est qu'on le veut
28:02 dans le sens où on a
28:04 finalement été au bout de ses études et qu'on
28:06 n'était pas très bien orienté, mais on les retrouve
28:08 vers une autre formation ou vers un autre
28:10 emploi. Le taux d'employabilité,
28:12 je crois qu'il est au-delà de 80%
28:14 à 3 ans. - D'accord, ah oui.
28:16 - Est-ce que la technologie, et ça je m'adresse
28:18 à tous les trois, l'intelligence
28:20 artificielle et tout, ont finalement
28:22 pas donné un coup de boost à ces métiers
28:24 d'antan,
28:26 où finalement on se dit, ben on est...
28:28 Quand on voit, vous parliez du climat
28:30 tout à l'heure, de se dire qu'il faut
28:32 travailler sur des machines, parce que moi j'ai vu des
28:34 choses extraordinaires, de dire, ben c'est
28:36 l'intelligence artificielle, enfin je vais
28:38 rapidement, qui va vous dire ce qu'il faut dans
28:40 le sol, qui va vous parler
28:42 du climat et tout, est-ce que cette technologie
28:44 là, finalement, elle incite pas une nouvelle
28:46 génération à venir dans ces secteurs ?
28:48 - Alors, ce qui est vrai, c'est que
28:50 aujourd'hui on a beaucoup parlé d'images d'épinal, pour reprendre
28:52 ce que vous disiez au début,
28:54 en fait l'agriculture, déjà,
28:56 c'est d'une très grande modernité, qu'est-ce qui se passe déjà ?
28:58 C'est d'une modernité absolue,
29:00 tant d'un point de vue technologique, mais
29:02 il y a aussi son pendant, parce que c'est pas que de la technologie,
29:04 c'est aussi de recomprendre
29:06 tous les processus naturels, parce que ce qui est en train de se
29:08 passer, c'est qu'il y a de moins en moins de chimie en agriculture,
29:10 moins de chimie, c'est plus de nature,
29:12 donc c'est plus de processus naturels, et on a par dessus ça le changement
29:14 climatique, qui perturbe les secteurs naturels,
29:16 donc en fait, dans les deux entrées,
29:18 intelligence artificielle, technologie,
29:20 on va très loin dans les questions numériques, et l'agriculture
29:22 française est déjà très avancée là-dessus, et en même temps,
29:24 on va réinventer, retravailler,
29:26 tous les processus naturels,
29:28 donc c'est juste, je pense que pour un jeune,
29:30 c'est juste l'éclate sur les deux volets.
29:32 - Il y a des gros enjeux en formation continue,
29:34 par exemple, dans l'agroalimentaire ?
29:36 - Oui, l'agroalimentaire,
29:38 oui, parce qu'on a quand même,
29:40 à la base,
29:42 l'agriculture la plus sûre au monde,
29:44 moi je suis très clair là-dessus, et j'en suis persuadé,
29:46 et en plus on sait la transformer,
29:48 et l'amener jusqu'à la fourchette.
29:50 - À l'assiette.
29:52 - Mais par contre, aujourd'hui, les jeunes...
29:54 - La fourchette c'est le stade d'après.
29:56 - Les jeunes ont moins envie de rentrer dans les entreprises
29:58 agroalimentaires en ce moment, ils ont plutôt envie
30:00 d'être plus dehors,
30:02 simplement.
30:04 On a un petit souci, Benoît ?
30:06 - On a un sujet sur l'agroalimentaire,
30:08 qui est commun avec toutes les industries,
30:10 vous avez peut-être dû le voir dans notre émission sur l'emploi,
30:12 c'est qu'on a fait des petites enquêtes
30:14 auprès des jeunes, et en fait,
30:16 ils n'ont pas de problème avec l'industrie, ils veulent juste comprendre
30:18 ce qui s'y passe. Et là, on est dans un moment
30:20 où, pour mieux comprendre l'agriculture, mais aussi
30:22 l'agroalimentaire, nous on sollicite les professionnels
30:24 comme le fait Laurent et l'association,
30:26 mais ouvrez vos portes,
30:28 montrez aux jeunes ce que vous faites déjà,
30:30 sans vendre du rêve, mais en montrant juste votre travail,
30:32 votre métier, comment on peut évoluer dans votre travail,
30:34 et on devrait convaincre un maximum de jeunes
30:36 à nous rejoindre, parce qu'aujourd'hui, il y a une vraie méconnaissance,
30:38 et au final, on peut en vouloir à personne,
30:40 parce qu'avec 1,7% de la population active
30:42 en agriculture, c'est plus le cas
30:44 de l'après-guerre, avoir un
30:46 tonton, une tata, un parent dans l'agriculture,
30:48 ça devient chose rare, et donc on s'est un peu
30:50 déconnectés, voire beaucoup déconnectés,
30:52 et donc on invite les professionnels à ouvrir
30:54 leurs fermes, ouvrir leur entreprise, pour donner
30:56 envie aux jeunes, c'est certainement le plus gros levier qu'on a.
30:58 - Et ça,
31:00 et finalement, ceux qui nous écoutent, dont les parents
31:02 se disent "pour mon fils ou ma fille, c'est génial",
31:04 vers qui il faut aller ?
31:06 C'est-à-dire que si vous n'avez pas de ferme à côté de chez vous,
31:08 le meilleur moyen, c'est de contacter qui, en fait,
31:10 pour poser des questions, aller voir...
31:12 - Alors, stage 3ème, on est en train
31:14 d'essayer de maximiser l'offre en lien avec les professionnels
31:16 pour que dès la 3ème, ce fameux stage où parfois
31:18 les parents galèrent un peu à trouver une structure
31:20 d'accueil, on ait une offre qui soit forte.
31:22 D'ailleurs, on a des initiatives
31:24 au Salon de l'agriculture sur ce sujet-là, dès jeudi.
31:26 Et puis après, il y a le meilleur moyen,
31:28 sincèrement, on a 800 établissements,
31:30 lycées, publics, privés, MFR,
31:32 je suis sûr qu'il y a une porte ouverte
31:34 qui va se passer en février-mars à côté de chez vous,
31:36 puisqu'en fait, on maille tout le territoire, et le meilleur moyen,
31:38 y compris pour voir comment les jeunes ont la banane
31:40 chez nous, c'est de se rendre à ces portes ouvertes-là,
31:42 d'aller discuter avec les enseignants, voir les structures,
31:44 voir les jeunes qui ont déjà fait ce choix-là.
31:46 Franchement, je pense que c'est la meilleure
31:48 façon de découvrir notre système de formation.
31:50 - Et on a les journées nationales de l'agriculture,
31:52 on a la place à la grille, on a
31:54 vraiment une place... - Les salons étudiants,
31:56 enfin, il y a pas mal de choses sur le professionnel.
31:58 - On va vraiment à la rencontre des gens,
32:00 et je pense qu'il ne faut pas avoir peur.
32:02 Notre métier
32:04 est tout à fait ouvert, est tout à fait
32:06 accessible, et puis, il y a combien
32:08 de personnes qui se promènent tous les week-ends
32:10 dans le paysage qu'on produit et qu'on
32:12 façonne au quotidien ?
32:14 Arrêtez-vous, tapez à la porte, bonjour !
32:16 - Venez boire un café !
32:18 - Et pour ceux qui sont vraiment en ville, on a un camion qui
32:20 sillonne la France, qui s'appelle "L'Aventure du Vivant",
32:22 un gros camion orange,
32:24 qui est assez connu pour ça,
32:26 et qui a déjà eu
32:28 200 000 visiteurs, et on va dans
32:30 toutes les zones, y compris urbaines, avec des
32:32 simulateurs pour qu'ils puissent découvrir ce qu'est l'agriculture,
32:34 la pensée, la questionner,
32:36 et on fait ça depuis deux ans et on va continuer.
32:38 - Et ce qui roule à l'éthanol, parce que là, pour les agriculteurs, c'est intéressant !
32:40 - J'ai pas la réponse à votre question, monsieur.
32:42 - J'espère juste que c'est un minibus.
32:44 Allez, vous restez avec nous,
32:46 on revient dans un instant.
32:48 Comment les professionnels et les futurs professionnels agricoles
32:50 se préparent aux transitions de
32:52 l'agriculture climatique ? On va en parler
32:54 encore dans un instant avec Benoît
32:56 Bonnet, directeur général de l'enseignement
32:58 de la recherche au ministère de l'Agriculture
33:00 et de la Souveraineté Alimentaire.
33:02 Vous me montrerez aussi votre carte de visite, parce que
33:04 j'aimerais bien savoir si ça rentre dedans.
33:06 Allez, on refait un point dans un instant.
33:08 - Sud Radio,
33:10 19h20, les vraies voies de l'emploi.
33:12 - Les vraies voies de l'emploi, ce soir.
33:14 Ce soir, à partir de ce soir, votre vie
33:16 va changer. Vous allez trouver
33:18 une vocation dans l'agriculture.
33:20 Il y a forcément 200 métiers,
33:22 il y a forcément un métier qui pourrait vous plaire ou plaire
33:24 à vos enfants. Et la question, c'est comment
33:26 finalement les professionnels, aujourd'hui, du futur
33:28 professionnel agricole,
33:30 se préparent à cette transition ? C'est important
33:32 d'en parler. On en parle avec Benoît
33:34 Bonnet-Mé, qui est directeur général de l'enseignement
33:36 de la recherche au ministère de l'Agriculture
33:38 et de la Souveraineté Alimentaire. Aussi
33:40 avec Valérie Lepage, directrice de
33:42 l'établissement public local d'enseignement
33:44 de formation professionnelle agricole.
33:46 Et avec Laurent Payat, qui est président de l'Association
33:48 Nationale pour l'Emploi et la Formation
33:50 en Agriculture. La société se
33:52 transforme, le climat transforme aussi
33:54 la société, et par-delà,
33:56 forcément, l'agriculture.
33:58 Les enjeux sont énormes pour l'agriculture
34:00 aujourd'hui. Il faut faire face
34:02 à ce que disait tout à l'heure
34:04 des problèmes multifactoriels.
34:06 - On a été assez précurseurs
34:08 là-dessus, c'est un peu l'histoire de l'enseignement agricole aussi depuis
34:10 60 ans, c'est d'accompagner
34:12 les grandes transformations de notre agriculture. Comme on le dit souvent,
34:14 l'agriculture, il n'y a pas que maintenant qu'elle est
34:16 challengée. Elle a été challengée après guerre,
34:18 elle a été challengée par différentes révolutions agricoles
34:20 et c'est vrai qu'aujourd'hui, on est dans une vraie
34:22 nouvelle révolution qui se met en place.
34:24 Parce qu'on a aussi quelque chose qui s'impose à nous,
34:26 c'est le changement climatique. - Peut-être plus dur
34:28 qu'avant, plus difficile. - C'est plus dur, puis au final,
34:30 vous n'avez pas trop le choix dans la mesure où, on dit souvent
34:32 1°C, c'est 700 km.
34:34 Ça veut dire qu'aujourd'hui, vous êtes en Bretagne,
34:36 quand le climat aura pris 1°C,
34:38 vous aurez le climat de Toulouse. C'est un peu caricatural
34:40 mais c'est pas loin d'être vrai.
34:42 Quand on se dit ça, on se projette dans quelque chose
34:44 qui est... Quand on travaille des procédures naturelles,
34:46 Laurent pourra en parler, ça change tout.
34:48 La question c'est comment préparer les jeunes
34:50 à une période où ils vont
34:52 devoir changer comme leurs aînés,
34:54 mais peut-être parfois encore plus, et ils vont avoir
34:56 l'obligation de s'adapter à quelque chose qui va s'imposer à nous.
34:58 Et ça, c'est à la fois passionnant pour les enseignants,
35:00 et c'est un gros challenge
35:02 pour tout le monde, pour toute la communauté éducative,
35:04 mais aussi pour les jeunes qui s'engagent.
35:06 - Est-ce que c'est toute une... Pardon, c'est toute
35:08 une filière, en fait, et c'est toute une
35:10 chaîne d'enseignants
35:12 qui doit se former aussi
35:14 aux enjeux de demain ? - Oui, et puis c'est une
35:16 attente très très forte des jeunes qui viennent en formation
35:18 dans les établissements. Ils ont cette sensibilité
35:20 forte à l'environnement.
35:22 Comme je le disais, de toute manière, ils sont intéressés
35:24 par la nature quand ils viennent chez nous.
35:26 Et donc, si on n'est pas capable de répondre
35:28 à cette demande-là, de toute manière,
35:30 ils nous poussent à aller plus
35:32 loin, que ce soit les enseignants,
35:34 que ce soit
35:36 les assistants d'éducation qui vont les accompagner
35:38 aussi, les équipes de direction, et donc
35:40 c'est vrai qu'au ministère de l'Agriculture, il y a un grand
35:42 plan de formation de toute manière pour qu'on puisse
35:44 tous être sensibilisés aux transitions
35:46 et qu'on décline jusqu'aux jeunes.
35:48 De toute manière, il porte des projets. On a
35:50 beaucoup de jeunes qui sont très très engagés,
35:52 par exemple le réseau des éco-responsables,
35:54 et ils sont porteurs de projets,
35:56 et donc ils font des expérimentations,
35:58 ils vont chercher des partenaires sur le territoire,
36:00 ils montent des projets aussi
36:02 pour récolter un peu d'argent, pour financer
36:04 d'autres projets. Enfin voilà, on a des jeunes qui sont
36:06 mobilisés, engagés sur la citoyenneté
36:08 et sur tout ce qui est transition. - Et est-ce que les cultures
36:10 vont changer avec le changement climatique ?
36:12 Alors il paraît qu'on commence à faire du vin dans le sud de l'Angleterre,
36:14 et on nous dit que maintenant, dans le sud-ouest,
36:16 il va peut-être falloir remplacer le maïs par
36:18 du sorgho. Ça va changer tout ça ou pas ?
36:20 - Alors Laurent Paillat, vous êtes maraîcher, donc forcément
36:22 il y a une évolution j'imagine ? - Oui, il y a une évolution.
36:24 Jamais oublié que
36:26 le métier d'agriculteur c'est nourrir.
36:28 C'est nourrir, c'est nourrir.
36:30 Et ça, quoi qu'il arrive,
36:32 on tiendra la tâche
36:34 et on fera ce qu'il faut.
36:36 Après, effectivement, on va s'adapter.
36:38 La nature,
36:40 le monde du vivant s'adapte,
36:42 et nous on l'accompagne. On est juste
36:44 là à accompagner. Et c'est
36:46 vrai que peut-être il y aura
36:48 des citrons
36:50 à clairon-ferrand.
36:52 Il va falloir encore quelques années.
36:54 Mais on peut tout à fait
36:56 l'imaginer. Par contre, on continuera
36:58 de nourrir. Donc, ce sera
37:00 des nouvelles cultures, des nouveaux légumes, des nouveaux
37:02 fruits. Ça a toujours été
37:04 et de tout temps une évolution
37:06 claire, non subie.
37:10 Parce que quand on s'est mis
37:12 à vouloir se nourrir
37:14 correctement, l'eau vasapien
37:16 s'est relevée et il a
37:18 planté, semé et récolté
37:20 pour nourrir ses proches.
37:22 Donc, on est dessus. Depuis tout le temps,
37:24 on ne sait pas de nouveau ce qu'on fait. C'est juste qu'on
37:26 s'adapte avec et on accompagne.
37:28 - Il y a un accompagnement, justement,
37:30 face à ces
37:32 changements. Le ministère de l'Agriculture et de
37:34 l'Alimentation, forcément, travaille bien
37:36 en amont de ce qui peut arriver,
37:38 de prédictions. Et en fait,
37:40 il y a un ruissellement auprès des
37:42 agriculteurs. - Alors, on a lancé, il y a presque
37:44 8 ans maintenant, un plan qui s'appelle "Enseigner à
37:46 produire autrement". Et en fait,
37:48 il visait, dans toute la vie
37:50 du jeune, de l'équipe éducative,
37:52 à commencer à penser comment
37:54 nourrir, pour reprendre les termes de Laurent,
37:56 ce sont les agriculteurs, ils sont là pour
37:58 nourrir le peuple, c'est la plus belle des missions,
38:00 et s'adapter en même moment
38:02 comment gérer ces transitions. Et donc, ça traite
38:04 de comment ça se passe au niveau des
38:06 jeunes, ils s'engagent au niveau de la cantine,
38:08 ils s'engagent au niveau de l'exploitation agricole. Et puis après, on parle de
38:10 questions aussi scientifiques et techniques, parce que
38:12 faire des transitions, c'est pas de l'incantation.
38:14 En vrai, c'est aussi très scientifique, très technique,
38:16 gérer l'eau dans une période
38:18 de changement climatique, c'est un sujet technique
38:20 qui s'apprend, qui se prépare,
38:22 qui se réfléchit. Donc en fait, on a lancé ce plan-là,
38:24 et ça touche tous les pans de notre système
38:26 éducatif depuis 7 ou 8 ans, je dis ça,
38:28 parce que, souvent aussi, et pour
38:30 tuer une nouvelle fois une image d'épinal, on dit
38:32 "Ah bah, c'est moins agricole, bon bah voilà,
38:34 c'est conservateur,
38:36 à l'ancienne". Pas du tout !
38:38 On n'a pas attendu qu'on nous le demande,
38:40 ça fait 7 ans que tout le monde est engagé
38:42 sur des questions de nourrir et faire
38:44 les transitions au même moment, et ça,
38:46 honnêtement, si vous avez l'occasion, et on vous invite
38:48 à venir faire une émission dans nos établissements,
38:50 parlez avec nos enseignants,
38:52 vous verrez aussi leur niveau d'engagement
38:54 sur ces sujets-là.
38:56 Nourrir et faire des transitions au même moment,
38:58 c'est juste un magnifique challenge.
39:00 - On dit qu'il y a plein de métiers hors l'agriculture
39:02 qui existeront dans 10 ans, qui n'existent
39:04 pas aujourd'hui, c'est la même chose dans l'agriculture ou pas ?
39:06 - Oui.
39:08 - Moi j'en suis persuadé,
39:10 je ne fais plus la même chose,
39:12 je me suis installé il y a 30 ans,
39:14 ancien fonctionnaire territorial,
39:16 donc j'ai tout quitté, je suis arrivé dans l'agriculture,
39:18 je ne fais plus du tout la même chose
39:20 que quand je suis arrivé.
39:22 - Sur quoi par exemple, pour qu'on comprenne bien ?
39:24 - Allez,
39:26 je veux un tunnel de 5 mètres
39:28 de large par 100 mètres de long,
39:30 aujourd'hui ils font 9 mètres,
39:32 l'aération est bien plus importante,
39:34 on ouvre les côtés, on ouvre les fêtages,
39:36 donc on est beaucoup plus dans l'ouverture,
39:38 la fermeture, la gestion du climat,
39:40 on fait attention à l'évaporation, transpiration,
39:42 TP, on fait attention
39:44 à la quantité d'eau utilisée,
39:46 j'ai des compteurs que je n'avais pas quand je suis arrivé,
39:48 aujourd'hui tout est quantifié,
39:50 mesuré, validé. - Et avant c'était quoi ?
39:52 C'était au doigt mouillé à peu près ?
39:54 - Non, on savait que le besoin de la plante était là,
39:56 mais la société ne nous demandait pas
39:58 non plus de rendre des comptes sur l'utilisation
40:00 de ce que l'on faisait,
40:02 aujourd'hui on le fait, parce que
40:04 c'est comme ça, et on l'accepte,
40:06 par contre j'aimerais vraiment qu'on
40:08 comprenne qu'on n'est pas là pour tricher,
40:10 on est là vraiment pour nourrir les gens
40:12 avec notre coeur,
40:14 notre trip,
40:16 et notre envie, et on est
40:18 super heureux de le faire.
40:20 - Les projections d'étudiants,
40:22 en tout cas d'élèves, à l'avenir,
40:24 c'est quoi ? Vous avez envie de recruter
40:26 combien d'élèves ?
40:28 - Je parlais de talents de souveraineté alimentaire,
40:30 et votre question est hyper importante,
40:32 c'est un enjeu que je pense national,
40:34 parce qu'en fin de compte, si on n'a pas assez
40:36 de compétences et de bras, et je mets toujours compétences et bras,
40:38 en fait on ne va pas y arriver,
40:40 tout simplement, à produire et à continuer à nourrir les français
40:42 au moins autant que ce que nous faisons
40:44 aujourd'hui. Aujourd'hui on a 215 000
40:46 élèves, étudiants, apprentis, comme je disais,
40:48 on sait que si on voulait faire du renouvellement,
40:50 parce qu'on a plus d'un tiers des agriculteurs,
40:52 agricultrices, qui partiront à la retraite
40:54 dans les 10 ans qui viennent, donc ça veut dire que
40:56 si on voulait assurer ce renouvellement de génération de manière complète,
40:58 il nous faudrait aujourd'hui 30%
41:00 de plus d'élèves, étudiants,
41:02 apprentis dans nos filières. C'est un énorme
41:04 challenge. Qu'est-ce qui s'est passé ces
41:06 15 dernières années ? Pendant 10 ans,
41:08 2009-2019, on a perdu 10%
41:10 de nos effectifs, parce que c'était la période
41:12 où l'agriculture était vue
41:14 comme un second sujet, pas important,
41:16 je crois que la question du sens avait été aussi
41:18 certainement perdue, pas par les agriculteurs, agricultrices, mais par
41:20 les gens qui la regardaient, et là, depuis
41:22 5 ans, à force de faire des campagnes,
41:24 en ayant l'opportunité, comme vous le faites ce soir,
41:26 et je vous en remercie encore, de parler
41:28 de ces médias d'innovation-là, on voit
41:30 que ça revient, et on a 5%
41:32 en plus de jeunes, et il nous en faut encore
41:34 30. Donc c'est une école de la réussite,
41:36 c'est une opportunité pour tout le monde,
41:38 on espère accueillir le maximum de gens.
41:40 - Espérons que cette émission, ils seront là,
41:42 ils vont téléphoner,
41:44 et on va organiser effectivement
41:46 cette émission dans un lycée
41:48 agricole, ce sera passionnant,
41:50 je suis sûr. Les métiers de l'emploi,
41:52 de l'agriculture, merci beaucoup Benoît
41:54 Bonnet-Mé, d'avoir été avec nous, directeur général
41:56 de l'enseignement, de la recherche au
41:58 ministère de l'éducation, de l'éducation, de l'agriculture
42:00 pardon, comme quoi, et de la
42:02 souveraineté alimentaire. - Merci Valérie
42:04 Lepage, directrice de l'EPLEFPA de Nantes
42:06 et Laurent Paillat, président de l'ANEPFA
42:08 à 20h à 2,
42:10 après le flash "Les Essentiels de Sud Radio"
42:12 mais tout de suite,
42:14 Sud Radio à votre service. - On félicite
42:16 notre équipe formidable, et merci,
42:18 et on vous retrouve demain à 17h,
42:20 au Salon de l'Agriculture. - Bonne soirée.

Recommandations