Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.
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00:00 -Elisabeth Lévy, bonsoir.
00:02 Thomas Bonnet, du service politique de CNews.
00:06 Éric Revelle, Georges Fenech et Geoffroy Lejeune.
00:09 Souvent, je dis que je n'ai pas la grille de lecture
00:12 du président de la République.
00:14 Vous êtes d'accord ?
00:15 Eh bien, un nouvel élément qui va dans ce sens.
00:18 On a appris en fin d'après-midi
00:20 que le président de la République allait dialoguer samedi
00:24 au Salon de l'agriculture
00:26 avec le mouvement Soulèvement de la terre,
00:29 qu'il a voulu dissoudre il y a un mois.
00:31 Donc là, moi, je suis démuni.
00:33 Je suis démuni, parce que je comprends pas.
00:36 Il est trop subtil pour moi, ce président,
00:38 trop intelligent pour moi, sans doute.
00:41 Bonjour, Thomas Bonnet.
00:42 C'est vrai que, d'abord, on va voir un sujet
00:45 sur Soulèvement de la terre.
00:47 On rappelle que Soulèvement de la terre,
00:49 le Conseil d'Etat avait annulé la dissolution
00:51 des Soulèvements de la terre le 9 novembre,
00:54 que c'est un mouvement radical écologiste
00:57 qui a mis par terre je ne sais combien de policiers.
00:59 80 policiers avaient été blessés à Saint-Celine.
01:02 -Eco-terroristes, avait dit Gérald Darmanin.
01:05 -Oui, et alors, ces gens, il va dialoguer avec eux.
01:09 -Ecoutez, pour tout vous dire,
01:10 lorsqu'on a appris cette information,
01:13 on était en train d'échanger avec l'Elysée
01:15 sur la façon dont allait se dérouler
01:17 l'inauguration du Salon de l'agriculture.
01:19 On a demandé à trois reprises pour être sûrs
01:22 que c'était bien des Soulèvements de la terre.
01:25 -Les Soulèvements de la terre ont été invités.
01:27 Ils ont été invités formellement.
01:29 -Si en plus, ils refusaient...
01:33 Ils ont été invités pour...
01:35 Dans le cadre de ce fameux grand débat,
01:37 ils vont parler avec des agriculteurs
01:39 qu'ils attaquent matin, midi et soir,
01:41 et dont ils enlèvent parfois les plantations.
01:44 Revoyons le séquence.
01:45 Qui est Soulèvement de la terre
01:47 pour que les uns et les autres se souviennent ?
01:49 -Des affrontements contre les forces de l'ordre,
01:52 des dégradations de biens,
01:54 des recours au sabotage dans chacune de ces actions,
01:57 des membres des Soulèvements de la terre et ses représentants.
02:00 Musique rock
02:02 Ce collectif est né en 2021
02:03 lors du mouvement à Notre-Dame-des-Landes
02:06 et est depuis dans toutes les batailles écologistes,
02:09 avec des actions interdites
02:10 qui se transforment en confrontation
02:13 avec les forces de l'ordre.
02:14 -Vous, les sous-victimes de la loi !
02:16 -Notamment contre le projet de ligne à grande vitesse Lyon-Turin,
02:20 où près de 4000 personnes s'étaient mobilisées.
02:23 -Vous, les gamins !
02:24 ...
02:25 Sirene
02:26 -Ou encore cette autre action,
02:28 à Sainte-Soline, contre le projet de méga-bassine,
02:31 qui a fait de nombreux blessés
02:33 du côté des manifestants et des forces de l'ordre.
02:35 ...
02:38 Suite à ces actions jugées extrêmes et radicales
02:41 par l'exécutif, Gérald Darmanin avait même condamné
02:44 l'écoterrorisme des auteurs de ces violences
02:46 et pointé du doigt les Soulèvements de la terre.
02:49 Il avait engagé la procédure de dissolution du mouvement,
02:52 pacté en Conseil des ministres,
02:54 mais suspendu en référé par le Conseil d'Etat.
02:56 Emmanuel Macron a pourtant convié le mouvement
02:59 au Salon de l'agriculture pour un grand débat.
03:02 -Bonjour, monsieur le député.
03:03 -Je suis démuni.
03:05 Donc, si vous avez une explication,
03:06 alors on va nous dire...
03:08 -A part le cynisme ? -C'est ce que j'allais vous dire.
03:11 -Vous trouvez que c'est du cynisme ?
03:13 -Non, ce que je pense, c'est qu'il pense...
03:15 Il pense que les journalistes vont l'attaquer, etc.,
03:18 mais il pense que les Français, eux, ont oublié.
03:21 Ils ont dit que les gens portent des imbéciles
03:24 parce que les gens n'ont pas oublié.
03:26 Je pense qu'il démonétise totalement sa parole.
03:28 Je ne fais plus attention à ce que dit Emmanuel Macron.
03:31 -Est-ce que c'est pour faire diversion
03:34 par rapport à ce qui se passe ailleurs ?
03:36 C'est la phrase de Pasqua quand on a un problème.
03:39 On parle pas des agriculteurs, et nous-mêmes,
03:41 nous parlons de cela.
03:43 -Mais... -Je ne sais pas.
03:44 Je soumets. -Thomas ?
03:46 -Ceci dit, la dissolution des Soulèvements de la terre,
03:49 c'était une très mauvaise idée. -Oui.
03:51 -Parce que ça n'est pas une organisation, mon ami.
03:54 -Vous êtes toujours pour ne rien faire.
03:56 -Je vous explique, Pascal. -Je vous connais.
03:59 A l'arrivée, il ne se passe jamais rien.
04:01 C'est juste des éco-terroristes, ce qu'avait dit Darmanin.
04:04 Il ne faut jamais rien faire. -C'est un regroupement
04:07 de différentes personnalités. C'était pas dissoluble.
04:10 -Il n'y a pas rien. On l'a dissolué.
04:13 -Georges, il ne faut jamais rien faire.
04:15 -Il faut s'attaquer. -Ca fait 40 ans que ça dure.
04:18 -Il ne faut jamais rien faire. C'est jamais la bonne solution.
04:21 -Non, mais c'était juridiquement... -Il n'y a pas rien
04:24 ou la dissolution. On peut être contre
04:27 une mesure de dissolution qui n'est pas efficace.
04:29 -Ceci dit, c'est une prise de risque...
04:32 C'est une prise de risque terrible du président de la République
04:35 de mettre côte à côte ceux qui ont dégradé
04:38 les exploitations agricoles, la violence qu'on voit,
04:41 et des agriculteurs... -C'est pas une prise de risque.
04:44 Ca échappe au simple bon sens. -Ca peut tourner
04:47 en violence, cette affaire. -On a rajouté
04:49 la grande distribution. -C'est des mouvements radicals.
04:52 -C'est vrai qu'après la prise de risque, c'est dingue.
04:55 -C'est dingue. -Voilà.
04:57 -Est-ce que... Je sais que le bon sens n'est pas la chose
05:00 la plus partagée du monde, mais est-ce que vous pouvez dire
05:03 que c'est invraisemblable ? -Moi, je ne le comprends pas.
05:06 -Je pense qu'ils vont nous expliquer.
05:09 -En réalité, vous disiez que vous ne comprenez pas
05:11 la grille de lecture du président de la République.
05:14 C'est le début de son 1er quinquennat.
05:17 Il est dans une grille de lecture incompréhensible.
05:19 Je vais vous prendre 2 autres exemples.
05:22 Sur l'Algérie, quand il fait campagne, il dit
05:24 que la guerre était un crime contre l'humanité.
05:27 -On sait tout ça. -Oui, et bien...
05:29 -Mais on sait tout. -En fait, il dit
05:31 tout et son contraire en permanence.
05:33 Récemment, vous l'avez sans doute commenté,
05:36 le RN n'est pas dans l'arc de Républicain,
05:39 et il dit qu'il faut que les députés RN
05:41 discutent avec les députés Renaissance.
05:43 Il dit tout et son contraire en permanence.
05:46 Là, ce qu'il veut faire, je pense,
05:48 c'est qu'il veut éviter de discuter
05:50 de solutions à long terme qui lui échappent
05:52 pour le monde agricole, parce qu'en réalité,
05:55 l'avenir de l'agriculture, ou plutôt son non-avenir en France,
05:59 ce sont les traités européens.
06:00 Il n'a pas la main, donc il va faire diversion.
06:03 -C'est la stratégie. Quand t'as un emmerde,
06:06 tu crées un 2e emmerde plus grand pour oublier le 1er.
06:09 Le mot est trivial, il n'est pas de moi.
06:11 En fait, c'est la stratégie, passe quoi.
06:13 -Ca marche pas mal.
06:15 Je pense qu'ils vont nous expliquer après le débat,
06:18 qu'il a montré leur vrai visage,
06:20 qu'il a réussi à leur donner des vrais arguments,
06:22 qu'il les a ridiculisés, si jamais le débat a lieu.
06:25 Mais je pense que c'est une stratégie
06:28 qui est vouée à l'échec,
06:29 parce que, en fait, quand vous êtes président de la République
06:33 et que vous choisissez un interlocuteur,
06:35 vous lui donnez une légitimité,
06:37 que vous le vouliez ou non,
06:39 et vous lui donnez une réaction de la légitimité
06:42 qu'ils avaient perdue,
06:43 parce qu'ils étaient écoterroristes,
06:46 quasiment dissous, etc.
06:47 Vous ne pouvez pas déplorer les conséquences
06:50 des enquêtes de Mediapart
06:52 tout en ayant choisi Edouard Plenel.
06:54 -La différence, c'est que... -Bonne analyse.
06:57 -Le précédent grand débat,
06:59 c'était face à des élus locaux, bien sages,
07:02 bien respectueux du chef de l'Etat,
07:04 qui ne prenaient la parole que qu'on leur donnait.
07:08 C'était un quasi monologue.
07:10 Là, c'est pas pareil.
07:11 -Ca se passe où ?
07:12 -Ca se passe... -Il est sur un ring.
07:15 -Sur un ring, dans le rôle 1 du papillon à Porte de Versailles
07:18 pour le salon de l'agriculture.
07:20 Il y aura une déambulation,
07:22 puis deux heures de grand débat,
07:24 et puis, à nouveau, une déambulation,
07:26 si tout se passe bien.
07:28 -Comment ça se passe ? Il est tout seul ?
07:30 -Sur la forme, on ne nous a pas donné de précisions.
07:33 On nous a parlé des personnes qui pourraient intervenir,
07:37 les syndicats d'agriculteurs, et donc, des mouvements...
07:40 -Mais même ce salon de l'agriculture,
07:42 il chope la lumière de tout le salon de l'agriculture pour lui.
07:46 C'est quand même... C'est très étonnant, quand même.
07:49 C'est le rendez-vous des agriculteurs,
07:52 et il se met au centre du rendez-vous.
07:54 -C'est ça. -Ah oui, comme toujours.
07:56 -Voyons une petite séquence sur les soulèvements de la terre
08:00 avec un paysan qui avait subi
08:02 les arrachages de ses manifestants.
08:06 ...
08:11 ...
08:15 ...
08:18 ...
08:21 ...
08:29 -Ce sont des salades plantées vendredi.
08:31 Tout ça, c'est mort.
08:33 Ils ont tout arraché, piétiné.
08:35 -Donc, voilà, vous avez compris,
08:37 c'est des paysans qui sont agressés par ces gens-là,
08:40 mais comment ? -Dans la région nantaise.
08:42 On a parlé de la dissolution "ratée" des soulèvements de la terre.
08:46 On peut aussi parler du bilan humain,
08:48 parce qu'ils ont participé à deux manifestations à Saint-Solyne.
08:51 Première fois en octobre 2022, au final, 61 gendarmes blessés.
08:55 En mars 2023, 47 gendarmes blessés.
08:57 Le message que vous envoyez aux forces de l'ordre
09:00 en invitant ceux qui sont directement ou indirectement
09:03 à la réaction de la violence est aussi assez désastreux.
09:06 -Est-ce qu'ils peuvent verrouiller dans ce cadre
09:08 comme ils ont verrouillé le reste ? -Je crois pas.
09:11 -Les agriculteurs. -Le risque est terrible.
09:14 -Oui. -Ca peut se terminer en pugilat.
09:16 -Alors, Emmanuel Macron sera donc au salon.
09:19 Écoutez un agriculteur.
09:21 Que dit-il et comment les agriculteurs
09:23 comptent l'accueillir, peut-être ?
09:25 -Je lui donne un conseil, c'est de venir avec des boules de pièces,
09:29 parce qu'on va se faire entendre, ça, c'est clair.
09:32 On va passer un sale quart d'heure,
09:33 parce qu'on veut lui montrer qu'on n'est vraiment pas content
09:37 et qu'on veut lui faire montrer notre mécontentement
09:41 et qu'il prenne le dossier agricole comme un dossier prioritaire.
09:46 S'il annonce qu'il va caresser les culs des animaux,
09:50 c'est le cul des agriculteurs qu'il va voir.
09:53 -Ecoutez ce que disait Robert Ménard ce matin
09:56 sur ce qu'il y voit, une forme de mépris.
09:58 -Ca renvoie à des choses plus importantes que ça.
10:01 Ca renvoie à un sentiment par rapport à cette France-là,
10:05 cette France des petites villes, des villes moyennes,
10:08 cette France des villages, des bourgs,
10:10 de la montagne, loin des villes et tout ça,
10:14 à une forme de mépris. C'est vécu comme mépris.
10:17 Moi, je passe plein de temps avec...
10:19 Moi, c'est plutôt des viticulteurs.
10:22 Chez moi, ils vivent ça comme du mépris.
10:24 Ils représentent, au fond,
10:26 cette France qui est pas celle qu'on voit d'habitude.
10:29 Paris, c'est pas la France.
10:31 Les capitales régionales, c'est pas la France.
10:34 Et ça suinte le mépris.
10:36 -En revanche, je vous avais dit qu'il y aurait
10:39 des représentants de la grande distribution.
10:41 On n'entend plus. Ils sont planqués.
10:44 Je sais pas où ils sont. Ils s'attendent.
10:46 Il y a que des coups à prendre.
10:48 Mais la grande distribution, elle fait son job,
10:51 d'une certaine manière.
10:52 Comme le consommateur veut payer moins cher,
10:55 Michel-Edouard Leclerc, vous pouvez pas lui reprocher
10:59 de proposer les prix les moins chers possibles.
11:01 Vous pouvez, d'ailleurs.
11:03 Mais on peut aussi les reprocher aux consommateurs.
11:06 Le ministre de l'Agriculture a dit
11:08 "Attention, le consommateur,
11:09 "il faut peut-être qu'il sache de quoi il en retourne."
11:13 -Le consommateur, il a quelque chose à jouer là-dedans.
11:16 C'est-à-dire, aux uns et aux autres,
11:18 grande distribution.
11:19 Moi, je veux du français, du circuit local,
11:22 de la qualité.
11:23 Sinon, ça marchera jamais.
11:25 Il faut qu'on change.
11:26 -On est dans 60 ans où on nous a tabassé la tête
11:29 avec des gens qui nous ont expliqué que ça vaut rien.
11:32 C'est pas grave si ça vaut rien.
11:34 Après, c'est la souveraineté.
11:36 C'est aussi simple et compliqué à la fois que ça.
11:39 Donc, on a besoin de travailler là-dessus.
11:42 Mais la grande distribution, c'est des entreprises françaises.
11:45 Donc, soit ils sont français,
11:47 soit ils sont multinationaux apatrides,
11:49 mais ils ont des responsabilités à prendre.
11:52 Devant nous.
11:53 -On va faire un test grandeur nature.
11:55 Est-ce que vous achetez français ?
11:57 -Vous êtes capable de regarder une étiquette ?
12:00 -Moi, j'achète pas. Je vais jamais dans les...
12:03 -Ca arrive. -Je veux dire, quand même.
12:05 -Non, mais sérieusement, on fait un test.
12:08 -Vous vous essayez, vous regardez les étiquettes.
12:10 -Vous regardez les étiquettes ?
12:12 -Peu importe. -Il a transformé en France.
12:15 -Attendez, juste depuis les manifestations...
12:18 -Vous regardez l'étiquette ?
12:19 -Oui, depuis les manifestations.
12:21 -Qu'est-ce qui s'est passé ?
12:23 Il y a eu des contrôles.
12:25 Deux centrales d'achat européennes sont épinglées
12:28 et sont sous le coup de dizaines de millions d'euros d'amende.
12:31 Il y a eu 1 000 contrôles qui ont été faits.
12:34 372 ont montré que les produits...
12:36 On mentait sur l'origine des produits.
12:39 -Comment faites-vous ça, madame ?
12:41 -Vous faites vos courses ? -Oui.
12:43 -Est-ce que vous regardez l'étiquette ?
12:45 -Sérieusement.
12:46 -Si je vais au marché, oui, j'essaye.
12:49 Mais si ce que je veux existe en français, je le prends.
12:53 Sinon...
12:54 Mais j'achète des poulets qui ont gambadé.
12:56 Je suis le plus possible française.
12:59 -George, vous faites vos courses ?
13:01 -Moi, quand j'étais à ma circonscription,
13:03 j'allais directement...
13:05 -Quand il faisait campagne,
13:06 j'allais acheter des produits français.
13:09 -C'est un producteur consommateur.
13:11 -Il a raison, Marc Fesneau, de pointer le consommateur.
13:14 Les Français font attention.
13:17 -Mais il faut préciser que c'est un truc de privilégié.
13:20 -Exactement.
13:21 -Il faut avoir le temps.
13:22 Je regarde et j'achète français.
13:24 Je suis plus attentif depuis la crise des agriculteurs.
13:28 Il faut parfois s'énerver pour trouver un produit français.
13:31 En ce moment, à côté de cet immeuble,
13:33 ils vendent des tomates.
13:35 Ce n'est pas la saison des tomates.
13:37 Aucune ne vient de France.
13:38 J'en veux aux politiques qui disent
13:40 que c'est les Français qui doivent regarder.
13:43 Vous avez le pouvoir de décider,
13:45 de taxer les produits de l'étranger
13:47 pour que ce soit le même prix que les Français.
13:50 -On ne peut pas taxer les produits qui viennent d'Europe ?
13:53 -Oui.
13:54 -C'est pas possible.
13:56 -Les tomates viennent du Maroc ou d'Espagne.
13:58 Premièrement.
13:59 Et ensuite, deuxièmement, comment vous dire...
14:02 Il y a aussi un rapport aux saisons à réapprendre.
14:05 -Bien sûr.
14:07 -La responsabilité, elle est là.
14:09 Si vous voulez consommer des cerises,
14:11 en plein mois de décembre,
14:12 elles ne viennent pas de France ni d'Europe.
14:15 Il y a plein de choses interdites en France.
14:18 On importe des produits d'ailleurs
14:20 qui sont bourrés de pesticides.
14:21 -En tout cas, je vais pas...
14:24 Les Leclerc, je les connais un peu.
14:26 Il y en a beaucoup dans l'Ouest. Ils sont milliardaires.
14:29 C'est ça, la réalité.
14:31 Les propriétaires de Leclerc sont milliardaires.
14:33 C'est une réalité.
14:35 Ils peuvent peut-être faire un effort,
14:37 valoriser un magasin de 200 ou 300 millions d'euros,
14:40 un simple magasin Leclerc.
14:41 -Ce que dit M. Feneau, il est encore plus violent.
14:45 -Violent, d'une certaine manière, sur la grande distribution.
14:48 -Il faut peut-être qu'ils s'interrogent eux-mêmes.
14:51 J'incite à aucune action.
14:52 C'est mieux de pouvoir déloguer.
14:54 Des gens sont allés à longueur de plateau
14:57 nous expliquer à l'automne que le bon prix, c'était le bas prix.
15:00 S'ils trouvaient pas des produits français, ils iraient à l'étranger.
15:04 C'est étonnant que ça produise quelques interrogations.
15:07 Après, ils ont une responsabilité.
15:09 Je les traite comme des êtres responsables.
15:12 J'espère qu'ils ne sont...
15:13 qu'ils ne se détournent pas d'un objectif de souveraineté.
15:16 Ils veulent savoir qu'on a une agriculture en France.
15:19 Ils ont des responsabilités.
15:21 On les voit moins sur les plateaux. C'est curieux.
15:24 Pourtant, on les voyait beaucoup, avant.
15:26 -Pardon, mais c'est son métier d'imposer des choses aux gens.
15:30 C'est le politique qui crée les conditions.
15:33 Les Leclercs gagnent de l'argent
15:35 car ils s'inscrivent dans un cadre et en tirent le plus grand profit.
15:38 Lui, par contre, il a le pouvoir d'édicter des normes.
15:42 -On peut taxer les produits européens.
15:44 -Ca marche. -Vous ne pouvez pas.
15:46 -Vous ne pouvez pas.
15:47 -Vous ne pouvez pas.
15:49 -C'est une renégociation assez sérieuse des traités.
15:52 -Si on taxe les produits, ils vont taxer les nôtres.
15:55 -Le coeur du sujet de la crise agricole,
15:57 c'est des gens qui remettaient en cause
15:59 le libre-échange, l'Europe et l'écologie.
16:01 Il faut changer quelque chose si on veut régler ce problème.
16:05 Ou alors, on ne veut pas le régler.
16:07 -Mais Geoffroy, il me semble que...
16:09 Je ne suis pas contre le fait qu'on redétricote
16:12 l'Union européenne, mais le grand marché,
16:14 le marché unique européen, c'est la base.
16:16 Donc si on enlève ça, je veux dire, on sort.
16:19 -C'est énorme.
16:20 -C'est vrai que les consommateurs...
16:22 -Oui ? -C'est-à-dire qu'ils veulent
16:24 assez moins cher.
16:26 Donc, évidemment, la grande surface...
16:28 -C'est pas qu'ils veulent acheter moins cher.
16:30 -Ils ne peuvent pas. -Mais pas tous.
16:32 -Le pouvoir d'achat, aujourd'hui.
16:34 -Ils n'ont pas le choix.
16:36 -Vous vous êtes assis confortablement,
16:38 vous avez bien notre vie, apparemment, ici.
16:41 Il y a des gens qui souffrent. Ils n'ont pas le choix.
16:43 -Oui, j'entends bien. -Takine, mais...
16:46 -Vous avez raison.
16:47 -Nous, on achète... -Vous taquinez tellement.
16:49 -Il n'y a pas de...
16:51 -Mais c'est vrai que peut-être que les distributeurs,
16:54 la grande distribution,
16:55 peuvent arrêter de tirer des prix avec les producteurs.
16:58 -C'est ça, l'loi Egalim.
17:00 -C'est ça, l'loi Egalim.
17:01 -Il est tord.
17:02 -C'est la fameuse loi Egalim.
17:04 -Le rapport de force, quand vous allez négocier
17:07 avec un rapport de force, il n'est pas en votre faveur.
17:10 -Il s'est passé quelque chose
17:12 auquel on assiste.
17:13 Toute la charge était sur les industriels
17:15 dans la négociation.
17:17 La grande distribution accusait les industriels
17:19 de ne pas jouer le jeu et d'augmenter les tarifs
17:22 des produits qu'ils mettaient en rayon.
17:24 Là, on s'aperçoit que c'est pas si tranché
17:27 et que la grande distribution a sa part de responsabilité.
17:30 -La centrale... -On les voit pas.
17:32 -Il a raison, monsieur Fenoy. -Ils sont abonnés.
17:35 -Pas de patron de Vendredi 5.
17:37 -Ils ont toutes les responsabilités.
17:39 -Ils n'ont aucun pouvoir.
17:40 -On va marquer une pause.
17:42 Mais je voulais simplement avoir un mot
17:45 pour ce grand mouvement politique
17:49 qu'est le communisme.
17:51 Et c'est important de rappeler ce qu'a dit le président Macron hier.
17:56 "Parce qu'ils sont communistes,
17:58 "ils ne connaissent rien d'autre que la fraternité humaine."
18:01 C'est important de le rappeler.
18:03 C'est l'enfant de la Révolution française,
18:06 guetteur de la Révolution universelle,
18:08 parce qu'ils étaient communistes.
18:10 Donc, évidemment, les 100 millions de morts du communisme
18:13 auront entendu ces paroles-là.
18:15 C'est vrai qu'elles ont choqué. On en parlera après la pause.
18:19 La cérémonie était très réussie.
18:21 La cérémonie...
18:23 En hommage, la panthéonisation.
18:26 Mais l'ode au communisme...
18:30 Peut étonner, quand même.
18:32 Ca révèle le problème qu'on a avec la mémoire du communisme
18:36 dans ce pays particulièrement.
18:37 Il me semble que dans d'autres pays, c'est moins compliqué.
18:41 Évoquer les crimes du communisme, ça fait de vous quasiment...
18:44 Il va dire que je suis d'extrême droite.
18:47 C'est ça, ce qu'ils disent.
18:49 On ne peut pas... Rappelez-vous le scandale du Livre noir.
18:53 Rappelez-vous comment les auteurs du Livre noir du communisme
18:56 ont été dénoncés, traités de réacte, etc.
18:59 -On renvoie... -Le petit truc français.
19:02 C'était pas le régime de Staline.
19:04 Il l'a couvert. Il l'a couvert.
19:06 Il l'a couvert.
19:07 Le Parti communiste français a été le Parti communiste
19:11 le plus staliniste en Europe. Vous oubliez.
19:13 Georges Marchais était à Moscou
19:15 au moment de l'invasion de l'Afghanistan.
19:18 -Et la Pologne... -Attendez.
19:20 Ils allaient passer leurs vacances.
19:22 Il y a eu un Berlinguer en Italie
19:24 qui a modernisé le Parti communiste italien.
19:26 Nous, on a eu un Parti communiste qui est resté longtemps...
19:30 -Il était mignon. -On a fait supporter
19:32 Olivier d'Artigolle, par exemple, des 100 millions de morts.
19:35 -Je ne dis pas ça, mais comme certains partis
19:38 sont renvoyés... -Il y avait un idéal communiste,
19:41 Aragon. Voilà.
19:42 -Mais vous y allez...
19:43 -Non, mais j'essaye de comprendre la région.
19:46 -C'est vraiment la plus belle.
19:48 Les intentions étaient bonnes, mais ça s'est mal fait.
19:52 -Ils se sont trompés.
19:53 -Je vous annonce que c'est le Georges Fenech,
19:56 centriste, ce que nous avons suivre.
19:58 -C'est le Georges Fenech, comme vous le savez.
20:00 C'est le centriste et centre-gauche.
20:03 Il n'est pas loin de Jacques Delors.
20:05 -Il y avait un idéal communiste. -Il y avait un idéal.
20:08 Mais il y a toujours un idéal.
20:10 Mais comment dire ?
20:11 En 1920, en 1925, je viens, qu'il y ait un idéal,
20:14 quand en 79... -C'est l'époque de Manouchian.
20:17 -Quand en 79, Georges Marchais, encore secrétaire général,
20:20 qui sait ce qui s'est passé,
20:22 que Solzhenitsyn a écrit
20:24 et que vous venez de parler de l'idéal communiste,
20:28 c'était plus le même communisme.
20:29 Là, on parle des années 25-30 de l'époque Manouchian.
20:33 -Le problème de Macron, c'est que c'était hier.
20:35 -C'était hier, ce qu'il a dit.
20:37 On pourra en parler dans une seconde.
20:40 Quelqu'un me dit qu'il n'y a pas eu de Nuremberg du communisme.
20:43 Effectivement. Il y a, on le sait bien,
20:45 une forme de... D'ailleurs, ça s'appelle toujours
20:48 "parti communiste".
20:50 Vous ne renvoyez jamais aux communistes...
20:52 -Il y a toujours la faucille et le marteau.
20:55 -Vous ne renvoyez pas aux communistes leur histoire.
20:58 Vous renvoyez à d'autres parties leur histoire.
21:00 -Et parfois, c'est pas leur histoire.
21:03 -Et parfois, c'est pas leur histoire.
21:05 -Georges Fenech est avec nous.
21:07 On va le retrouver dans une seconde après la pause.
21:10 Tout de suite.
21:11 Qu'il n'y ait aucune ambiguïté sur nos propos,
21:16 la cérémonie hier était très réussie.
21:18 Elle était extrêmement émouvante.
21:21 Vous disiez à Elisabeth que vous aviez pleuré.
21:24 C'est la cérémonie d'entrée au Panthéon de Misak Manouchian.
21:27 Il y a une phrase qui a été fortement commentée.
21:30 C'est cette phrase que je vous propose de réécouter
21:33 d'Emmanuel Macron. Je l'ai dite il y a quelques instants.
21:36 Elle peut être interprétée comme une ode au communisme.
21:39 Et évidemment, on connaît...
21:42 On connaît le bilan.
21:43 -Vous le connaissez.
21:45 -Parce qu'ils sont communistes.
21:47 Ils ne connaissent rien d'autre que la fraternité humaine.
21:52 -Enfant de la Révolution française,
21:55 guetteur de la Révolution universelle.
21:59 -Enfant de la Révolution, en plus,
22:01 89-93, ce n'est pas les mêmes périodes.
22:03 On ne va pas rentrer là-dedans.
22:05 Cette phrase a été, j'imagine,
22:07 décrite, lue, relue, pensée.
22:09 Ce n'est pas un hasard.
22:11 -Ce que je veux dire n'a rien à voir avec l'héroïsme de Manouchian.
22:15 Je suis d'accord sur la cérémonie.
22:17 Mais je trouve ça choquant.
22:19 C'est une essentialisation du communisme.
22:22 Qui fait fi de tout ce que vous avez dit,
22:24 le bilan du communisme, mais particulièrement pendant la guerre.
22:28 Parce qu'ils étaient des gens formidables
22:31 et voulaient la Révolution universelle,
22:33 il y a des communistes qui se sont comportés
22:36 comme des ordures pendant la guerre.
22:38 Je ne rappellerai pas l'humanité qui paraissait.
22:41 C'est une essentialisation qui, par nature,
22:44 ne peut que être fausse.
22:46 Pendant la guerre, les étiquettes politiques
22:49 ne dictaient pas le comportement.
22:51 Ils se comportaient différemment selon l'extrême gauche et droite.
22:55 Il y avait des bons et des mauvais dans tous les camps.
22:58 Cette phrase frise avec le révisionnisme de cette période.
23:02 -Des communistes ont rejoint Londres.
23:04 -Et des monarchistes, et des gens de la droite de l'Urbe.
23:08 -Et des poissons volants, mais pas la majorité des espèces.
23:11 -Non, non.
23:13 -Les gens qui sont aux côtés de De Gaulle,
23:15 ce ne sont pas des communistes.
23:17 -Ce sont des monarchistes.
23:19 -Les poissons qui ont été fusillés et qui font partie de la Fisch-Ruse,
23:23 ils sont morts, eux, pour un idéal.
23:25 C'est ça, à mon avis, que le président Applet veut dire.
23:29 Je ne mets pas de côté ce qu'on a dit.
23:31 Ces gens pensaient que le communisme
23:34 était la meilleure façon de libérer les masses, etc.
23:38 Ils sont morts pour un idéal.
23:40 C'est ce qu'il veut dire.
23:42 -Ils sont morts pour la France.
23:44 -Il ne dit pas le communisme.
23:46 -Les régimes communistes ont été absolument hallucinants.
23:50 -Ce qu'il dit est choquant.
23:51 Il dit qu'au quotidien, les communistes, par nature...
23:55 -Si on fait une explication de texte...
23:57 -Parce qu'ils sont communistes,
23:59 ils ne connaissaient rien d'autre que la fraternité humaine.
24:03 Parce qu'ils sont communistes, ils ne connaissaient rien.
24:06 -Même si on prend cette explication
24:09 à l'avantage d'Emmanuel Macron,
24:11 même ça, ce n'est pas vrai.
24:13 Dans le cas de Manouchan, il fait preuve d'un patriotisme
24:16 un peu universaliste.
24:17 -Il est mort pour la France,
24:19 il n'est pas mort pour le communisme.
24:22 -Oui, mais c'est au nom de son idéal.
24:24 -Arrêtez de sauver Macron.
24:26 -Je ne sauve pas Macron.
24:27 Je vous dis ce que je pense.
24:29 Je ne mets pas de côté le fait qu'on n'a jamais traité
24:32 les 100 millions de morts qu'on fait.
24:35 -Et si c'était juste un clin d'oeil à la gauche ?
24:38 -Peut-être.
24:39 -Si c'était juste un clin d'oeil politique.
24:42 -C'est extraordinaire.
24:43 J'ai appris...
24:44 C'est le premier président de la République qui a donné...
24:48 François Mitterrand avait parlé à l'humanité,
24:51 mais pas en tant que président.
24:53 Il avait quand même fait une interview
24:55 quand il était premier secrétaire du PS.
24:57 En 80 ans, il n'a jamais eu un...
24:59 -La différence, c'est qu'Emmanuel Macron
25:02 donne une interview à l'humanité, Mitterrand non,
25:05 mais il prend des ministres communistes.
25:08 -Il y aura peut-être des résistants monarchistes
25:11 qui seront honorés ?
25:12 -Oui. -Parce qu'il y en a eu ?
25:14 -On ne les voit pas, peut-être,
25:16 voir rentrer au Panthéon. -Estienne Dorn.
25:19 -Le colonel de la Roque ? -Estienne Dorn, peut-être.
25:22 -Oui, c'est vrai. -Il a été, effectivement...
25:25 -C'est quand même amusant, sur les parcours,
25:27 de savoir que quelqu'un au coeur des ligues fascistes
25:31 se retrouve à Londres.
25:32 C'est intéressant. -Bien sûr.
25:34 -Le colonel de la Roque, je pense que...
25:36 Les gens qui nous écoutent, je pense que c'est très loin.
25:40 C'est les Croix de Feu, c'est 34.
25:42 Si vous voulez faire rentrer le colonel de la Roque au Panthéon,
25:46 je suis pas sûr que ce soit un bon dossier.
25:48 -C'est juste l'intervention sur les parcours.
25:51 -Si vous prenez la lecture, voire la réécriture de l'histoire,
25:54 notamment de la Seconde Guerre mondiale,
25:57 ces gens-là sont les grands perdants de l'histoire.
26:00 Les fascistes, en effet, les Maurassiens,
26:02 on a l'impression que les Maurassiens
26:05 ont eux-mêmes créé la Seconde Guerre mondiale.
26:08 En fait, non, c'était les plus nombreux
26:10 des Maurassiens, mais ça, les gens ne savent pas.
26:13 Cette lecture-là, ce que fait Emmanuel Macron,
26:15 c'est redoutable, c'est tellement intelligent.
26:18 C'est réécrire 80 ans après une histoire
26:21 de manière hyper manichéenne, hyper simpliste,
26:23 à son avantage, et la vérité historique,
26:26 malheureusement, ce qu'on a entendu,
26:28 tombe des mains de tous les historiens.
26:31 -Oui, oui.
26:32 Bon. L'imam Madjoubi a été interpellé
26:34 en vue d'une expulsion.
26:36 La polémique autour de cet imam avait éclaté
26:39 après la publication sur les réseaux sociaux
26:41 d'une vidéo d'un prêche où il qualifie
26:44 le drapeau tricolore de drapeau satanique.
26:46 Il y a un tweet de Gérald Darmanin
26:48 que vous allez pouvoir découvrir.
26:50 "Instruction a été donnée de prendre un arrêté
26:53 "ministériel d'expulsion contre cet imam radical
26:56 "au propos inacceptable."
26:58 Ca, c'est quand même important de le lire,
27:00 parce que ça frappe l'opinion publique.
27:02 Voilà un homme qui insultait la France et ses valeurs.
27:06 48 heures après, il va peut-être être expulsé.
27:09 Ce ne serait pas. Peut-être.
27:10 Voyons le sujet et on en parle ensemble avec vous.
27:13 -Il est aux alentours de midi
27:17 quand Madjoubi est interpellé chez lui, à Bagnole-sur-Seize.
27:20 Les policiers lui ont notifié un arrêté d'expulsion
27:23 émanant du ministère de l'Intérieur.
27:26 Gérald Darmanin se félicite de l'interpellation
27:28 de l'imam tunisien.
27:30 -Instruction a été donnée de prendre un arrêté
27:32 ministériel d'expulsion contre cet imam radical
27:35 au propos inacceptable.
27:37 Il est sujet d'une visite domiciliaire
27:39 et d'une interpellation.
27:40 Sans la loi immigration, cela n'aurait pas pu être possible.
27:44 La fermeté est la règle.
27:45 -Dans une vidéo sur les réseaux sociaux,
27:47 l'imam avait qualifié le drapeau tricolore de "drapeau satanique",
27:51 qui n'a aucune valeur auprès d'Allah.
27:53 Lundi, le parc Edenim avait ouvert une enquête préliminaire
27:57 pour apologie du terrorisme.
27:58 Madjoubi sera placé dans un centre de rétention administrative
28:02 de la région parisienne.
28:04 Selon son avocat, l'imam est abasourdi et bouleversé.
28:07 -Il y a une chose qu'a dit Gérald Darmanin,
28:09 qui est intéressante, si il n'y avait pas la loi immigration,
28:12 on n'aurait pas pu le faire. -Je ne comprends pas.
28:15 J'essaye de comprendre pourquoi il dit ça.
28:18 -Je peux vous dire. -En réalité, la loi,
28:20 qu'est-ce qu'elle dit ?
28:22 Elle dit qu'il n'y a plus d'étrangers protégés
28:24 quand ils sont condamnés.
28:26 S'ils étaient là avant 13 ans, ils ne sont plus protégés,
28:29 ils peuvent être expulsables.
28:31 -C'est une erreur.
28:32 -C'est une erreur.
28:33 S'ils étaient là avant 13 ans, ils ne sont plus protégés,
28:36 ils peuvent être expulsables.
28:38 Mais là, ce n'est pas du tout le cas.
28:40 Là, c'est un imam qui commet une infraction,
28:43 l'apologie du terrorisme, qui n'est pas encore jugée,
28:46 et qu'on expulse sur le motif de la menace
28:50 aux troubles à l'ordre public,
28:53 qui était déjà un cas d'expulsion avant la dernière loi.
28:56 C'était déjà possible.
28:58 Donc, à mon avis, dire que c'est grâce à cette nouvelle loi
29:01 qu'on l'expulse, j'ai besoin qu'on m'explique.
29:04 Avant, c'était possible sur la menace grave et imminente
29:07 de troubles à l'ordre public.
29:09 -C'est parfaitement vrai. -Je ne sais pas si je me fais comprendre.
29:13 -Vous pouvez ajouter à ça que maintenant,
29:16 on peut expulser quelqu'un quand il est puni
29:18 de trois ans de détention.
29:20 Dans la nouvelle loi, c'est ça.
29:22 En l'occurrence, il va être jugé un jour
29:24 pour les propos qu'il a tenus.
29:26 -En attendant, il est expulsé.
29:28 -Oui, parce qu'il est une menace.
29:30 -Il va être en centre de rétention.
29:32 Qui décide de l'expulser ?
29:34 -Le ministre de l'Intérieur prend un arrêté d'expulsion,
29:38 qui vient d'être attaqué par l'avocat de l'imam,
29:40 en référé devant le tribunal administratif,
29:43 qui n'est plus, effectivement, là,
29:45 une nouveauté, qui n'est plus suspensif.
29:48 -Ah, donc... -Il faut dire les choses.
29:50 -Vous ne l'y dites pas. -Je l'ai dit.
29:52 -C'est important, mais on peut voter sur le Conseil d'État
29:55 pour nous dire de le reprendre.
29:57 -C'est intéressant.
29:59 -La vraie question, c'est quoi du laissé-passer ?
30:02 La Tunisie, laissé-passer consulaire.
30:04 -Il est en France depuis 1986. -1939.
30:06 Le laissé-passer consulaire, ça ne dépend pas de la loi.
30:10 On verra. Il y a aussi le recours devant la CEDH,
30:12 où M. ira plaider le droit à une vie privée familiale normale,
30:16 qui avait été refusée à l'imam Hikyousen,
30:18 qui, lui, avait des enfants trop âgés.
30:21 Là, il a des enfants mineurs.
30:23 C'est la CEDH. La loi immigration ne s'imposera pas.
30:26 -C'est pas suspensif. -Non, mais bon.
30:28 -C'est comme vous. -Ca va être très vite ?
30:31 -C'est 48 heures, le référendum. -Ca peut se terminer comme...
30:34 -Pardonnez-moi, il est en train de se dresser
30:37 un profil présidentiel d'Armanin.
30:39 Il va très vite en disant "c'est grâce à ma loi
30:42 "qu'on peut expulser cet imam".
30:44 C'est le 1er étage ou le 2e étage de l'expulsé.
30:46 -Après le Paris-Match. -Avec le bébé.
30:49 -Personne n'est dupe.
30:50 Je suis ferme, je suis ministre de l'Intérieur.
30:53 Vous avez connu le ministre de l'Intérieur.
30:55 -Il est président de la République.
30:57 -Il avait pas le droit. -Au-delà de ça...
31:00 -Vous voulez savoir pourquoi ? Il le fait parce qu'il est...
31:03 -C'est pas ça qui m'intéresse. -Ca intéresse les gens.
31:06 -Oui, c'est de la politique politicienne, cher confrère.
31:10 -Il n'en fait pas Gérald Darmanin, de politique politicienne.
31:13 -Ce qui m'intéresse, c'est que vous avez un imam
31:16 qui attaque la France et qui est sorti une semaine après.
31:19 Ca, c'est intéressant. -Oui.
31:21 -Ca veut dire qu'on peut le faire, mais ce qui est intéressant,
31:25 c'est que vous pouvez avoir des juridictions qui braillent,
31:28 comme le Conseil d'Etat, comme la CEDH,
31:30 à vrai dire, une fois qu'il est dehors,
31:33 ils ont pas non plus la liberté. -C'est ce que dit Gérald Darmanin.
31:36 Il avait expulsé Lousbec alors qu'il n'avait pas le droit.
31:39 On est condamné à le rapatrier. -Non, je crois pas.
31:42 -Mais on l'a pas fait encore.
31:44 Et Darmanin, il a cette façon, comment dire,
31:47 presque touchante de dire "mon pouvoir s'arrête là,
31:50 "je fais tout ce qui est en mon pouvoir",
31:53 mais il n'a pas le pouvoir de tout faire.
31:55 -Il peut difficilement nous obliger à le reprendre.
31:58 -Jacques Doyon, et on va ouvrir la page cinéma,
32:01 demain soir, il y a les Césars.
32:02 Grenache prendra la parole.
32:04 Ca sera sans doute un événement.
32:06 Jacques Doyon devait sortir un film qui s'appelait "CE2".
32:10 -Il sort.
32:11 -Il sort quand même ? -Il sort.
32:13 Je sais que France Télévisions continue,
32:16 puisque France Télévisions est dans la production.
32:19 -Il est sorti du silence
32:21 à la suite des accusations de la comédienne Judith Godrech.
32:24 Jacques Doyon a décidé, par la voix de son avocat,
32:27 de son avocate Marie Dosé,
32:30 son intention de porter plainte contre l'actrice
32:33 pour diffamation, dénonçant des propos ignobles à son égard.
32:36 Et il y a une actrice qui s'appelle Nora Hamzaoui,
32:40 qui avait joué dans le film "CE2" de Jacques Doyon,
32:44 et elle souhaite que ce film ne sorte pas.
32:47 -C'est sympa. -Comment ?
32:49 -C'est pas seulement son travail.
32:51 D'abord, c'est inouï, c'est inédit.
32:53 Cet autocancel culture, c'est inédit dans l'histoire du cinéma.
32:57 Il y a d'autres gens qu'elle qui ont travaillé sur ce film.
33:00 D'ailleurs, je pense pas qu'elle en ait le pouvoir statutaire.
33:04 Et apparemment, évidemment, je suis pas sûr
33:07 que les distributeurs, que les salles vont être enthousiastes.
33:11 Peut-être qu'il sortira que dans peu de salles.
33:14 Mais il est important que ça sorte.
33:16 Il n'a pas été condamné.
33:18 On ne peut pas, sur la base d'accusations,
33:20 accepter éternellement que des gens soient bannis.
33:23 -C'est toute une équipe, une industrie.
33:26 -Mais il n'a pas été condamné. C'est pas encore nous.
33:29 -La sortie du film de Jacques Doyon,
33:31 dans lequel j'ai tourné il y a 4 ans, est maintenue.
33:34 C'est drôle.
33:35 Je ne soutiens pas cette décision qui représente un mépris
33:38 vis-à-vis de la parole des femmes.
33:40 Et ce matin, il y avait Isilde Lebesco,
33:43 dont le Parisien qui a donné une interview
33:45 qui était assez sidérante,
33:47 il faut le dire,
33:48 puisqu'elle a été la compagne.
33:50 Et on retrouve dans les mots d'Isilde Lebesco
33:53 les mêmes mots que ceux de Judith Godrej.
33:55 Benoît Jacot me disait que j'étais grosse.
33:58 Il y a eu aussi des violences physiques,
34:00 parfois, sous le coup de la colère.
34:02 A l'intérieur, c'était une emprise destructrice,
34:05 une perte de soi, des violences psychologiques.
34:08 Il pensait savoir mieux que moi qui j'étais et ce que je pensais.
34:12 Comme j'ai vécu cette relation à 16 ans,
34:14 elle a été constitutive de ma personnalité,
34:16 une emprise engendre d'autres.
34:18 La brigade des mineurs m'a appelé pour témoigner
34:21 de ce que j'ai vécu avec Benoît Jacot.
34:23 Il fallait un scandale médiatique pour être écouté par la police
34:27 ou par les tribunaux, etc.
34:29 Donc, elle avait tourné un film avec...
34:31 Un film avec...
34:34 -Avec... -Benoît Jacot.
34:36 Et ce film...
34:37 C'était en 2004, pour tout vous dire.
34:41 -Mais...
34:42 Vous... Non, non.
34:43 -C'est marrant.
34:44 -Vous le saviez, mais je suis très inquiète
34:47 de ce qui se passe avec tout ça,
34:49 car, encore une fois, ces bannissements...
34:51 D'abord, la justice ne prononce pas de peine de bannissement.
34:55 La justice condamne. -A tout de suite.
34:57 C'est le film qu'elle avait tourné.
34:59 -Je ne veux pas parler de ses témoignages.
35:01 Je ne les mets en doute, puisqu'elles le disent.
35:04 Vous l'avez cité, Judith Gaudrech,
35:06 tout à fait autre chose et sur un autre ton, il y a 10 ans.
35:09 Mais ce que je voudrais vous dire,
35:12 c'est que, dans ce pays, la majorité pénale est à 13 ans.
35:15 La majorité sexuelle est à 15 ans
35:18 s'il n'y a pas de contraintes,
35:20 je veux dire, de liens de subordination.
35:23 D'accord ?
35:24 Alors, je ne dis pas du tout,
35:26 ça ne veut pas dire qu'il ne peut pas y avoir des procès,
35:29 mais on ne peut pas en permanence faire comme si des gens
35:32 qui peuvent être responsables de leurs actes devant les tribunaux
35:36 étaient simplement des gens qui n'ont jamais...
35:39 Qui n'ont jamais été partie prenante de leur histoire.
35:42 Je suis désolée, à 16 ans, on n'est pas non plus...
35:45 On n'est pas une femme, on n'est pas une enfant.
35:47 J'en ai assez qu'on en parle comme si...
35:50 -C'est là que la discussion commence.
35:52 C'est pas 16, c'est souvent 15 ou 14,
35:54 c'est là que la discussion commence.
35:56 Est-ce qu'à 15 ans...
35:58 Alors, tenez, je vais vous faire réécouter,
36:01 il nous reste 15 minutes,
36:03 je vais vous faire écouter parce que je trouve
36:05 que la vie de Marie-Estelle Dupont sur ce sujet est extraordinaire.
36:09 Elle était hier avec nous, je l'ai repassée ce matin,
36:12 je trouve qu'elle fait une définition clinique
36:15 d'un rapport entre un homme de 50 ou 60 ans
36:17 qui s'intéresse à une jeune fille de 15 ans
36:20 qui, par définition, a un souci.
36:22 Parce que quand une jeune femme de 15 ans
36:24 va avec un homme de 50 ans, il y a un truc qui va pas.
36:27 Est-ce les parents qui sont pas là ?
36:29 Est-ce qu'on la regarde pas ? Elle le dit mieux que moi.
36:33 Écoutez cela. -C'est très important.
36:35 C'est très important de faire la différence
36:37 entre l'emprise et une relation de transmission.
36:40 C'est-à-dire que quand un adulte reçoit un jeune,
36:43 que ce soit en tant que professeur,
36:45 que ce soit en tant que metteur en scène,
36:48 que ce soit même en tant que thérapeute,
36:50 il y a quelque chose d'une émergence libidinale très forte
36:54 d'une passion qui peut se nouer.
36:56 L'adulte est fasciné par le potentiel de cet adolescent,
37:00 il est stimulé intellectuellement par cette jeunesse,
37:03 il se sent regardé, encouragé, reconnu, valorisé.
37:08 Et c'est ça qui doit gratifier chacun.
37:10 Le jeune, d'être reconnu, encouragé et aidé,
37:13 et l'adulte, d'être utile et d'être inspirant.
37:16 Point final.
37:18 Et pourquoi il y a des situations d'emprise ?
37:20 On parle pas, je suis d'accord avec vous,
37:23 des histoires d'amour, qui sont véritables,
37:25 sur lesquelles je ne suis pas un commissaire politique.
37:28 Je n'ai pas mon avis à donner.
37:30 Ce que dit Judith Godrech,
37:32 c'est qu'elle n'était pas en capacité
37:35 de donner un consentement ou pas.
37:37 Les situations d'emprise,
37:39 pour ceux qui l'ont vécu dans leur famille ou à l'extérieur,
37:42 on sait qu'il n'y a pas besoin de violence physique,
37:45 de verrou aux portes.
37:46 Donc quand un adulte dit qu'elle n'était pas séquestrée,
37:50 elle avait la clé de l'appartement,
37:52 on voit le tour de passe-passe.
37:54 Il n'y a pas besoin de forcer.
37:56 Il va devenir le meilleur avocat de la relation qui le détruit.
37:59 Un enfant carencé qui n'a pas été regardé,
38:02 qui a eu un père narcissique et mégalo
38:04 ou qui l'humiliait,
38:05 elle est prête à tout pour un peu d'attention
38:08 de quelqu'un qui lui fait croire qu'elle est quelque chose.
38:12 Je remercie Judith Godrech.
38:13 Le problème, c'est que quand on reçoit des gens
38:16 qui ont vécu de l'emprise et qui essayent d'en sortir,
38:19 l'entourage silencieux dit "va traiter ça chez le psy".
38:23 Sauf que si dans la société, il y a une inversion des places,
38:26 il y a une inversion entre la victime et le coupable,
38:29 comme dans le harcèlement scolaire, dans mille situations,
38:33 cette victime est retraumatisée.
38:35 Son trauma est nié par la société.
38:38 Donc, dans l'emprise, il n'y a pas d'amour.
38:40 Un coupable se nourrit de sa victime
38:42 et fait croire qu'elle a de la chance d'être sa victime.
38:46 -Il y a une phrase très forte, Elisabeth.
38:48 "Celui qui est sous emprise devient le meilleur avocat
38:51 "de la relation qui le détruit."
38:53 -Je vous raconte juste deux choses.
38:56 La première, je ne dis pas que cela existe,
38:58 je vous dis juste que toutes les histoires ne sont pas comme ça.
39:02 Et la deuxième, et ça, je le redirai,
39:04 parce que je le crois vraiment,
39:06 j'ai connu d'autres victimes d'autres choses
39:08 qui, je pense, confirment cela,
39:10 c'est que je ne crois pas du tout qu'on libère sa parole
39:14 dans les médias.
39:15 Il faut un cadre pour avoir une parole libre.
39:17 C'est pour ça que la psychanalyse existe,
39:20 que les cabinets de psychologie existent.
39:23 -Les médias ne reçoivent pas n'importe comment
39:25 au milieu de nulle part.
39:26 Je vous assure, je ne crois pas.
39:28 -Il y a quelque chose dans les médias de l'ordre de la thérapie,
39:32 mais tout domaine.
39:33 Il y a des gens qui sont malades,
39:35 ils disent qu'ils sont malades à la télévision,
39:38 et d'une certaine manière, je ne veux pas dire qu'ils vont mieux,
39:42 mais ils ont communiqué leur mal-être
39:44 et ils reçoivent parfois des témoignages
39:47 qui font qu'ils iront mieux.
39:48 Il y a une thérapie très étonnante avec la télévision.
39:52 Tous ceux qui sont malades le disent.
39:54 Bernard Tapie passait son temps à dire ça.
39:56 Ça lui faisait paradoxalement du bien d'en parler
39:59 parce qu'il recevait de l'amour des autres.
40:02 Les gens qui témoignent comme ça,
40:04 souvent, il y a quelque chose de l'ordre de la thérapie.
40:07 -J'ai une question à laquelle je n'ai toujours pas trouvé de réponse.
40:11 Ils étaient où, ses parents ?
40:12 -Bien sûr.
40:14 -C'est la question essentielle.
40:16 -Ce que dit Marie-Estelle Dupont, c'est peut-être vrai,
40:19 mais c'est très compliqué de sortir une personne de ça.
40:22 Ma gamine de 14 ans m'annonce sa relation d'amour
40:24 avec quelqu'un de plus qu'elle,
40:26 ou 25 ans de plus qu'elle,
40:28 elle ne sort plus de chez elle, c'est terminé.
40:30 Je l'empêche d'avoir cette relation.
40:33 Je l'assume.
40:34 -De chez lui, il veut dire.
40:36 -Oui, de chez moi, pardon.
40:38 Non, mais attendez, c'est pas...
40:40 En fait, je pense... Je vais répondre à côté.
40:42 Depuis quelques années, depuis #MeToo,
40:45 on est en train de créer...
40:47 On est en train de vivre une hystérie collective
40:50 de monde inhumain. Je pèse mes mots.
40:52 On vient de célébrer Robert Benatar,
40:54 qui a aboli la peine de mort.
40:56 On est en train de recréer, sous nos yeux ébahis,
40:58 et tétaniser un système
41:00 dans lequel la parole des femmes vaut jugement,
41:03 en toutes circonstances,
41:04 et dans lequel il y a donc des morts sociales,
41:07 régulièrement, c'est pas arrivé une fois,
41:10 régulièrement des morts sociales,
41:12 et souvent des innocents qui vivent la mort sociale.
41:14 Il y a des gens... Je peux vous citer une histoire, par exemple,
41:18 depuis #MeToo, depuis la fameuse libération,
41:20 de quelqu'un qui a vécu la mort sociale,
41:23 dont la carrière s'est arrêtée,
41:25 c'est souvent des personnalités publiques,
41:27 qui, même s'il a été lavé de tous soupçons,
41:29 il s'agit d'un réhabitant,
41:31 qui a failli être effacé,
41:33 a arrêté de tourner,
41:34 et aujourd'hui, reprend...
41:36 - Non, mais... - Harry, il revient.
41:38 - Non, Pascal. - Harry, je l'ai rencontré.
41:40 - Il revient. - Il revient pas comme il est parti.
41:43 - Oui, mais... - Et ça va être très...
41:45 - Non, parce que chacun comprend,
41:47 c'est une affaire différente, et dans l'affaire Harry Habitant,
41:50 il n'est plus mis en examen, il n'est plus que témoin assisté,
41:54 et manifestement, les versions ont changé,
41:56 et chacun comprend que, précisément, on est dans un seul cas.
42:00 Il y a la multiplication des cas.
42:02 Quand vous avez 24, Gérard Miller, c'est pas la même chose.
42:05 Quand vous avez 40 femmes qui parlent, c'est pas la même chose.
42:09 Aucune affaire ne se ressemble.
42:10 - Sauf que là, je vous parle de la société.
42:13 - Harry, il sera pas en mort sociale.
42:15 - C'est ce qu'il dit, c'est important.
42:17 - Il a vécu la mort sociale.
42:19 Il est allé au restaurant avec un bonnet.
42:21 Je l'ai croisé dans un restaurant.
42:23 - Je suis d'accord avec vous, mais...
42:26 - Il a toujours clamé son innocence.
42:28 Vous avez vu les gros titres des journaux ?
42:30 - Pour l'instant, le jugement est témoin assisté.
42:33 - Il n'est pas encore innocenté.
42:35 - Il n'y a pas encore une...
42:37 - La présomption d'innocence.
42:39 - Et Nicolas Bedeau, s'il tourne plus...
42:42 - Aujourd'hui, vous vous rappelez du slogan "Femme, on vous croit".
42:45 - Je suis d'accord avec vous.
42:47 Je suis d'accord avec Pascal.
42:49 Le système qu'on met en place, je décris.
42:51 Mais c'est quoi, la solution ?
42:53 - La justice.
42:55 - C'est quoi, la solution ?
42:56 - Déjà, pour commencer, pardon.
42:58 En fait, on est en train... La vérité.
43:01 Qu'est-ce qui se passe ? C'est un milieu de névrosés,
43:04 de gens complètement fous, en l'occurrence,
43:06 le show business français, qui lave son linge sale en public.
43:10 Ces affaires-là, vous dites souvent
43:12 que vos grands-parents disaient "C'est Paris".
43:15 C'est beaucoup plus Paris, le problème.
43:17 Dans le reste de la France,
43:19 le problème, c'est des violences faites aux femmes,
43:22 c'est plus l'insécurité que l'inceste...
43:24 - L'inceste, c'est aussi un problème.
43:26 - Je voulais pas dire l'inceste, je voulais dire l'abus de domination.
43:30 - C'est un milieu très particulier.
43:33 - Je suis désolé, Gérard Miller n'est pas au coin de chaque rue
43:36 dans toutes les villes de France.
43:38 - Vous pouvez pas empêcher le tribunal médiatique, malheureusement,
43:42 de faire son oeuvre. - Si, on peut.
43:44 - C'est la raison, le cadre judiciaire est très important,
43:47 mais vous ne pouvez pas... - On peut pas l'empêcher.
43:50 - Vous ne pouvez pas l'empêcher. - On ne peut pas empêcher
43:54 une injustice crasse, que des gens peuvent,
43:56 pendant 3, 4, 5 ans, ne plus avoir de revenus.
43:59 - Un mot avant de parler d'Arthur Georges et de Louise Fernandez.
44:02 La FNSEA, ça n'a pas tardé à annoncer qu'elle n'irait pas
44:06 au grand débat. - Je comprends.
44:08 - Franchement, c'est évidemment...
44:10 L'invitation par le PR d'un groupuscule
44:12 dont la dissolution a été demandée par son propre gouvernement
44:15 est une provocation inacceptable pour les agriculteurs.
44:19 Je refuse de prendre part à ce qui ne sera qu'une passe-carade.
44:22 Il a raison. - Il a raison.
44:24 - Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
44:26 On a un président qui est illisible.
44:28 C'est une question de bon sens, on l'a dit à 20h.
44:31 - Pour justifier l'invitation au soulèvement de la terre,
44:35 on préfère les avoir en débat que sur des actions
44:38 qui pourraient être menées autour du président de la République,
44:42 qui nous prennent vraiment pour des cons.
44:44 - L'absence de la FNSEA rebat les cartes.
44:47 - C'est la fin du salon d'agriculture ?
44:49 - On est dans le monde agricole.
44:51 - Il aura lieu le salon d'agriculture sans la FNSEA ?
44:54 - Non, mais c'est le débat. Ils n'iront pas au débat.
44:57 - Attendez, Georges. - Ils n'iront pas au débat.
45:00 - C'est juste le débat.
45:01 - Le soulèvement de la terre va refuser.
45:04 - Juste le débat.
45:05 Bon, un mot, et ça devrait être plus qu'un mot, d'ailleurs,
45:08 parce qu'Arthur Georges,
45:10 l'entraîneur du matraxing du Paris Saint-Germain,
45:13 de Benfica de Porto, il est mort aujourd'hui, il souffrait.
45:16 Pardonnez-moi.
45:18 En 94, il souffrait d'un cancer.
45:20 Il avait 78 ans, c'est un homme tout à fait étonnant.
45:23 Michel Denisot a d'ailleurs synthétisé
45:26 ce qu'était ce grand entraîneur,
45:28 qui était une personnalité atypique.
45:31 Et Michel Denisot a dit "érudit, cultivé, passionné,
45:34 "stratège, intransigeant", c'est tout à fait lui.
45:37 Il s'intéressait beaucoup à l'art contemporain, à la peinture.
45:40 A la culture, au sens large, à la littérature.
45:44 Le Paris Saint-Germain a grandi vite.
45:46 Avant, il avait eu une expérience malheureuse
45:49 avec le matraxing de Jean-Luc Lagardère,
45:51 puisqu'il était son entraîneur à un moment où il y avait Bossy.
45:55 - Il était à Porto avant. - Et il avait gagné la fameuse...
45:58 - La Rabat-Magère. - Vous étiez pas né pour ça.
46:01 En 1987, effectivement, Porto a gagné une finale de Ligue des champions
46:05 avec un but marqué en talonnade.
46:09 Ce but a été marqué par Rabat-Magère
46:11 et s'est entré dans le vocabulaire des footballeurs.
46:16 De parler d'une Rabat-Magère, c'était une marquée partale.
46:19 Et par le plus grand des hasards, si j'ose dire,
46:22 aujourd'hui, Luis Fernandez a été fait chevalier de la Légion d'honneur.
46:26 C'est notre ami Carl Oliv qui a mis la vidéo que vous allez voir
46:30 dans une seconde sur les réseaux.
46:31 C'est Michel Platini qui lui a remis cette Légion d'honneur.
46:36 Et alors là, il y avait...
46:38 - Le carré magique. - Voilà, regardez.
46:40 Il y avait Bocis, Suzyk, Lama, Rocheteau, Deniso, Lemou Moutier.
46:45 On a tant aimé ce football-là.
46:47 Jean Fernandez, Bravo, Raï, Simba, Alain Kezac, Dominique Batnay,
46:52 Guillaume, Jean-Marc Guillaume, formidable joueur des années 70
46:56 qui jouait un numéro 6, qui jouait à Angers.
46:59 Murati, qui est un joueur également qui a joué au PSG.
47:02 Je vous propose de voir la vidéo.
47:06 Au nom du président de la République
47:08 et en vertu des pouvoirs qui nous sont conférés dans Joconder,
47:12 nous vous faisons chevalier de la Légion d'honneur.
47:15 (Applaudissements)
47:17 (...)
47:26 - Il est ému, lui.
47:27 On a tellement aimé ce football-là.
47:29 Voilà, quelque chose est mort à Séville,
47:32 c'était Sanchez-Pissouane, comme un football romantique,
47:36 parce que la France est perdue contre l'Allemagne.
47:39 - On ne va pas pleurer non plus.
47:41 Je vois que vous n'êtes pas très...
47:43 - Non, mais moi, j'ai des amis qui...
47:45 - Le pas-beau-coureur sur Baptiste Nantes,
47:47 ce n'était pas extrêmement romantique.
47:49 - Les Allemands n'étaient pas romantiques, mais nous l'étions.
47:52 - J'ai un ami qui en parle encore en pleurant.
47:55 - Nous avions un jeu flamboyant.
47:57 - Il y a beaucoup de gens dans le foot encore cultivés
48:00 contre une...
48:02 - Il y en a quelques-uns.
48:03 - A l'époque, déjà, c'était pas...
48:05 Les footballeurs, ils sont aussi intelligents que les autres.
48:09 - J'ai pas parlé.
48:10 - Ils sont parfois moins cultivés.
48:12 Il y a 11 ans, 12 ans, ils quittent le milieu scolaire
48:15 pour ne faire que ça, donc que du football.
48:17 - Sport et études. - Voilà, sport et études.
48:20 Mais dans un vestiaire, vous avez exactement,
48:23 comme dans une rédaction,
48:25 vous avez les mêmes QI.
48:28 - On ne parle plus de Séville ?
48:30 - Je voulais vous raconter une anecdote.
48:32 J'ai eu la chance, en arrivant au JDD, d'aller interviewer
48:35 avec Eric Nolot, Platini, à Cassis, chez lui.
48:38 On ne le connaissait pas ni l'un ni l'autre.
48:40 On avait prévu de lui parler de ça,
48:42 en sachant que c'était le souvenir le plus douloureux de sa vie.
48:46 Il a eu un silence effrayant.
48:47 - Vous n'imaginez pas ce que c'était.
48:50 - Même moi, je suis triste.
48:51 - Vous n'êtes pas très footballeur.
48:54 - Je suis un peu, moins que vous, mais je le suis.
48:56 - Vous vous souviez, par exemple,
48:59 de l'arrivée du 8 juillet 82 ?
49:01 - Je me souviens. J'ai regardé le match.
49:03 Je me souviens de la dramaturgie de ce match absolument incroyable.
49:08 Et surtout, de ce qui s'est passé,
49:10 parce que vous parliez de romantisme,
49:12 l'agression incroyable de Schumacher sur Batiston.
49:15 Alors que l'arbitre ne siffle pas de carton rouge.
49:18 - Il se peut.
49:19 - Mais on parle comme ça depuis le début.
49:22 - Vous êtes réveillé, vous dormez.
49:24 - C'est comme dans le romantisme.
49:26 - Vous savez comment ça s'appelle ?
49:28 - Monsieur Corvair.
49:29 - Monsieur Corvair, c'était un Irlandais.
49:32 Bon, alors, j'ai cru que c'était,
49:34 et ça sera la dernière info peut-être de la soirée,
49:37 j'ai cru que c'était une blague, vous savez, le Gorafi.
49:40 Des animaux en bois vont être interdits...
49:43 - Non !
49:44 - ...dans les manèges au nom du bien-être animal.
49:47 C'est l'Association de défense des animaux
49:50 qui s'attaque aux effigies d'animaux dans les manèges pour enfants.
49:53 PETA estime que cela fait passer un message d'exploitation
49:57 à ceux qui grimpent dessus.
49:59 "People for the ethical treatment of animals",
50:02 PETA, en français littéral,
50:04 "Les personnes pour un traitement éthique des animaux",
50:07 traduit par le site PETA, une association abîme non lucratif.
50:10 Je sais pas si on a des images de ça,
50:12 dont l'objet est "défendre le droit des animaux".
50:15 Cette association est accusée de pratiquer l'euthanasie
50:18 de façon abusive sur les chats et les chiens
50:21 dans leur refuge, d'ailleurs, curieusement.
50:24 - Ce qui est intéressant, c'est que c'est la fin.
50:27 - "Sun of the beach", quand même.
50:29 - Vous voulez me dire un mot sur "Sun of the beach" ?
50:32 - Oui, dites un mot.
50:33 - Je pense que c'est Eric qui va le traduire en français.
50:36 - Oui, mais... - Le mot de Biden,
50:38 sur Poutine. - Vous n'y intéressez pas ?
50:41 - C'est très intéressant.
50:42 - "Il y a bien ce salopard cinglé, qui est Poutine,
50:45 "mais la menace existentielle, c'est le changement climatique."
50:49 - Qui a traduit "par salopard cinglé" ?
50:51 C'est un peu Léolé. - Ca va un petit peu.
50:54 - Et la réponse de...
50:56 Ah, la réponse de Peskov, qui est le porte-parole du Kremlin.
51:00 ...
51:01 - L'utilisation de cette lexique
51:03 envers le président d'un autre pays...
51:07 - Il est peu probable que le président des Etats-Unis
51:10 utilise un tel langage contre le chef d'un autre Etat
51:13 pour porter atteinte à notre président Vladimir Poutine.
51:16 Mais franchement, je ne pense pas que ce soit possible.
51:19 - ...qui utilise cette lexique.
51:21 Mais, honnêtement...
51:24 - En tant que citoyen russe, je veux juste m'adresser à vous.
51:27 Pouvez-vous demander si M. Poutine a déjà utilisé
51:30 au moins un mot grossier à votre sujet ?
51:32 Cela n'a jamais été le cas.
51:34 C'est pourquoi je pense qu'un tel vocabulaire
51:37 humilie simplement l'Amérique elle-même.
51:39 - ...Poutine.
51:40 - ...Poutine.
51:41 ...
51:44 - Bon, écoutez, voilà ce qu'on pouvait dire...
51:46 - ...ce soirée.
51:47 - On a terminé par une actualité étrangère.
51:50 Merci, M. Bonnet. - Avec plaisir.
51:52 - C'est toujours un plaisir lorsque vous êtes là.
51:55 Et puis, nous, on va sans doute passer la parole
51:57 à notre ami Olivier Benkemoun. - Bonsoir.
52:00 - Bonsoir, ami. Demain, c'est les Césars.
52:02 - Demain, c'est les Césars. - Vous avez mis votre costume ?
52:05 - J'aurai mon costume. Je serai à la radio.
52:07 - Et vous mettrez votre... - Je mettrai quand même
52:10 mon costume. - Ce joli smoking.
52:12 C'est à l'Olympia. - C'est à l'Olympia.
52:14 Ça commence à 20h45. Ça va être une belle cérémonie.
52:17 Il y aura des surprises. Vous l'avez dit hier,
52:20 Judith Godrej prendra la parole. - Quel est le film
52:23 que vous avez préféré ? - Français ?
52:25 - Oui. C'est les Césars, c'est français.
52:27 Ils rient.
52:28 C'est... C'est plutôt le cinéma français.
52:32 - J'ai adoré "Le règne animal".
52:34 "Le règne animal", c'était le film de Thomas Cayet,
52:37 qui a un très grand nombre de nominations,
52:39 le plus grand nombre possible.
52:41 Il l'emporte, mais j'aime bien "Le chien de la casse".
52:44 J'ai aimé Yannick aussi, Raphaël Kenard.
52:47 Vous avez entendu parler de lui ? - Bien sûr.
52:49 - Il va tout rafler. - Bien sûr.
52:51 - Il y a plein de films qui ont été super.
52:53 On en parlera demain soir. - Vous allez au cinéma.
52:56 Je vous ai demandé si vous faisiez votre marché.
52:59 - Oui, de temps en temps.
53:00 - Quel est le dernier film que vous avez vu ?
53:03 - Ça fait un bout de temps, déjà. "L'anatomie du luche".
53:06 Mais je regarde... - On réagit avec un peu
53:08 de retard. - "Bénure".
53:10 - Vous avez vu "Bénure", "Le 10 commandements".
53:12 - Oui, je suis un amateur de peplum.
53:14 - Vous allez au cinéma ? - Récemment,
53:16 je suis allé voir "Woonka" avec mes filles.
53:19 - Ah oui. - C'est génial.
53:20 - Vous allez au cinéma ? - Napoléon Ridley Scott.
53:23 Et puis là, dans l'avion, "Anatomie d'une chute",
53:26 bon... - C'est bien, "Anatomie d'une chute".
53:28 - Oui. Mais j'avais entendu tellement
53:30 des choses exceptionnelles. - "Anatomie d'une chute"
53:33 dans un avion, faut pas regarder ça.
53:36 - Sur un écran. - Faut pas voir ça
53:38 dans un avion. - Bah oui.
53:39 - Non, le montage, l'intrigue est bien menée,
53:42 mais bon, je m'attendais à autre chose.
53:44 - D'accord. - L'SNSL ne va pas venir
53:46 participer au Grand Débat. - Allez-y.
53:49 - Probablement que la coordination rurale va faire de même.
53:52 Christian Converse, son secrétaire général,
53:55 devrait nous donner cette information dans un instant.
53:58 - Je salue Eliott Deval, qui nous dit
54:00 "le troisième Georges Fenech est professeur d'anglais".
54:03 Magnifique accent. "The son of the beach".
54:05 - Je l'ai bien dit. - C'est pour ça qu'il dit ça.
54:08 Notre ami. - Je dirais pas en français.
54:10 - Virginie Leblanc était à la réalisation,
54:13 David Toneli était à la vision,
54:15 Anatole de Beaumont était au son,
54:17 Benjamin Naud était avec nous, bien sûr,
54:20 avec Lucas Busutier et Guilhem Lafage,
54:22 qui est avec nous, bien sûr, tous les soirs.
54:25 Demain, ce sera Eliott Deval pour tout le week-end.
54:28 Lors des proses, le matin et le soir,
54:30 la grille est la même, et c'est important de le dire.
54:34 Merci. Merci, merci beaucoup à vous.
54:36 Et puis rendez-vous demain matin
54:38 pour notre rendez-vous de 9h sur Europa et sur CNews.
54:41 Bonne soirée.
54:42 Bonne soirée.