Regardez Lenglet-Co du 22 février 2024 avec François Lenglet.
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00:00 RTL Matin
00:02 L'Anglais Co avec vous François Langlais.
00:05 Bonjour à tous.
00:06 Alors que le salon de l'agriculture approche, dans 48 heures, nous serons sur place d'ailleurs dès mardi, je le précise, avec toute la matinale,
00:13 le Premier ministre a affirmé hier son objectif, rendre la France souveraine en matière alimentaire et agricole.
00:18 Qu'est-ce que ça veut dire très exactement François ?
00:21 Que l'agriculture française doit produire suffisamment pour nourrir les Français.
00:25 Être souverain, c'est ne pas avoir besoin des importations pour satisfaire les besoins de la population nationale.
00:32 D'où je conclue que ça n'est pas le cas aujourd'hui.
00:34 Non, non, nous sommes de moins en moins souverains.
00:36 Le solde commercial agroalimentaire français s'est considérablement réduit ces dernières années.
00:41 Il est à 5,6 milliards en 2023.
00:44 Et en plus, cet excellent dissimule deux détériorations.
00:47 Un, il n'est obtenu que grâce au vin et spiritueux.
00:51 Sans les bouteilles de rouge, on serait vraiment dans le rouge.
00:54 Et si on considère par exemple les fruits et légumes et la viande, on est dans déficit problématique.
01:01 Et deux, le creusement continue de notre déficit avec le reste de l'Union Européenne depuis 2018 particulièrement.
01:09 Pourquoi ? A cause des accords de libre-échange ?
01:11 Mais pas du tout en fait.
01:12 Au sein de l'Union Européenne, c'est tout simplement le marché unique qui s'applique.
01:16 Et notre agriculture a vu sa compétitivité se détériorer vis-à-vis des Pays-Bas, de l'Allemagne, de l'Espagne.
01:24 Donc nous exportons moins.
01:26 Et en plus, les acheteurs français se tournent vers les produits européens, moins chers que les nôtres.
01:31 Alors remontons les causes.
01:32 D'où vient cette perte de compétitivité ? Pourquoi sommes-nous plus chers que les autres ?
01:35 Vous savez, c'est à peu près les mêmes facteurs que ceux qui ont atteint notre industrie.
01:39 Salaire plus élevé, les impôts plus élevés, la complexité administrative.
01:44 Et puis, la taille des exploitations trop petite, qui entretient un manque d'investissement.
01:49 Alors comment on fait pour retrouver une souveraineté en la matière ?
01:51 Il faut travailler sur tous ces points.
01:53 C'est ce que tente de faire le gouvernement.
01:55 Mais le problème, c'est à quel rythme ?
01:57 Le non-dit tonitruant de cette crise, c'est la perte de compétitivité de l'agriculture française.
02:02 On se fixe sur cette fameuse loi Egalim, vous savez, qui veut augmenter les prix payés aux paysans pour leurs produits.
02:09 Mais le vrai problème, c'est pas qu'on les paye trop peu.
02:12 C'est que leurs coûts de production sont trop élevés.
02:15 Par rapport à ceux de nos voisins notamment, avec lesquels on est en libre-échange total.
02:19 Donc, ils crèvent.
02:20 La nouvelle loi Egalim ne réglera donc rien, si je vous suis ?
02:23 Elle ne traitera qu'une partie du sujet.
02:25 Aujourd'hui, seuls 40% de la production française sont concernées par Egalim.
02:30 C'est ce qui va à l'industrie agroalimentaire, pour transformer les produits.
02:33 Le reste, c'est pour la restauration, pas d'Egalim.
02:36 Et pour l'exportation, pas d'Egalim.
02:38 Sur ces deux marchés, le seul vaccin contre le déficit, c'est la compétitivité.
02:43 Faire des produits dont le rapport qualité-prix est meilleur ou au moins égal à celui des autres pays.
02:49 Ça veut dire qu'on n'aura pas de souveraineté ?
02:51 Ça veut dire que ça va être long, ça veut dire que ça demande des moyens.
02:54 La seule autre route pour la souveraineté, ça serait la voie suisse.
02:57 On en a déjà parlé ici.
02:58 Ça voudrait dire des barrières douanières aux frontières qui bloquent l'arrivée des produits étrangers.
03:03 Mais c'est pas pratiquable chez nous, parce que le marché unique européen nous l'interdit.
03:07 Et puis, ça s'accompagnerait de prix plus élevés sur le marché français.
03:11 En France, le kilo de mâche, la salade, la mâche bio, il est à 17 euros.
03:16 En Suisse, c'est 37 euros le kilo.
03:19 Un prix qui permet de bien rémunérer les paysans.
03:21 Mais les consommateurs français seraient-ils prêts à l'accepter ?
03:25 Je crois connaître la réponse.
03:27 Merci beaucoup François Longlet pour retrouver vos chroniques.
03:29 Rien de plus sympa.
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