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Kylian Mbappé et le PSG, est-ce vraiment terminé ? L'attaquant va-t-il rejoindre le Real Madrid ? Paris s'en remettra-t-il ? Pour en parler, Vincent Duluc, grand reporter au journal L'Équipe.
Regardez L'invité d'Yves Calvi du 16 février 2024 avec Yves Calvi.

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Transcription
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 RTL Matin.
00:08 Bonjour Vincent Duluc.
00:09 Bonjour.
00:10 Merci infiniment de nous rejoindre sur RTL.
00:12 Vous êtes grand reporter au journal L'Équipe et grand connaisseur, bien entendu, des arcanes du football français et européen.
00:17 C'est décidé, je te quitte. C'est la une de l'équipe ce matin avec une photo songeuse de Kylian Mbappé.
00:23 La star a annoncé à ses dirigeants du Paris Saint-Germain son intention de quitter la capitale à la fin de la saison.
00:28 Il quittera donc le club libre en juin après avoir été acheté, je le rappelle, 145 millions d'euros en 2017.
00:34 Est-ce que c'est une catastrophe pour le Paris Saint-Germain, Vincent Duluc ?
00:37 Eh bien paradoxalement, ce n'est pas forcément pour le Paris Saint-Germain que c'est la catastrophe la plus immense.
00:42 Alors c'est vrai que vu de loin, en un an le PSG aura perdu Lionel Messi, aura perdu Neymar, et va perdre Kylian Mbappé.
00:49 Mais on a vu aussi les limites ces dernières saisons de cette politique qu'on pourrait appeler galactique, en référence à l'ancienne politique du Real Madrid.
00:56 Donc le PSG va devoir faire sa révolution culturelle, imaginer le football et ce jeu collectif autrement.
01:03 Et historiquement, la plupart des clubs européens qui ont perdu des très grands joueurs s'en sont remis.
01:08 C'est la loi de ce jeu, c'est la logique aussi du marché.
01:12 Et quand on a des ressources aussi, j'allais dire illimitées, que le Paris Saint-Germain de l'ère Qatari, c'est sans doute pas irrémédiable.
01:19 Vous êtes en train de nous dire que c'est potentiellement une chance pour le PSG ?
01:22 Je n'ai pas dit ça. Je n'ai pas dit que c'était une chance pour le PSG.
01:26 C'est quand même rude, non ?
01:29 Non, je dis seulement qu'il n'y a pas de règle et que le PSG peut très bien avoir des meilleurs résultats la saison prochaine, après Mbappé.
01:35 Avec lui, on a bien vu qu'un joueur ne suffisait pas à porter l'équipe, qu'il faisait toute la différence, qu'il semblait être le seul projet du club.
01:44 C'est-à-dire que sans lui, il ne se passerait rien.
01:46 Mais justement, ça peut obliger le PSG à imaginer autre chose, d'autres équilibres, un autre recrutement.
01:51 Il coûtait quand même avec les charges à peu près 200 millions d'euros par an au PSG.
01:55 Avec cette somme-là, on peut quand même bâtir autre chose.
01:57 Alors, si ce n'est pas une catastrophe pour le Paris Saint-Germain, est-ce que c'en est une pour la Ligue 1 de football ?
02:01 Absolument, de manière incontestable.
02:04 C'est une catastrophe à la fois pour le présent, parce que la Ligue de football professionnelle est en train de négocier les nouveaux droits télé avec les nouveaux opérateurs.
02:13 On sait qu'il y aura Dazone, sans doute pour environ 500 millions.
02:17 On sait que Bine, par Nasser El-Khaifi, va profiter de ses multiples casquettes pour mettre un peu ce qu'il va manquer, peut-être 200 ou 300 millions d'euros.
02:25 Mais c'est surtout les négociations actuellement à l'international, pour lesquelles la Ligue espérait 200 millions,
02:30 qui risquent de tomber un peu du 30ème étage au Ritz-Garlin.
02:35 Et forcément, ça va être beaucoup plus difficile de vendre les images du championnat de France en Asie, notamment, sans Mbappé.
02:42 Vincent Duluc, est-ce que le timing de cette annonce vous surprend ? Et pourquoi maintenant, au moment où le club joue son avenir européen ?
02:49 Non, c'est une annonce qui n'est pas du tout surprenante dans le timing.
02:52 On voyait bien que pendant tout le mois de janvier, le club à Mbappé avait conçu une espèce de communication par étage.
02:58 Il y avait eu l'intervention de Kylian Mbappé en zone mixte au Parc des Princes, le soir du trophée des champions contre Toulouse le 4 janvier,
03:05 pour rappeler l'accord qu'il avait avec le PSG l'été dernier, pour ne pas partir en laissant le PSG trop perdant financièrement.
03:12 Il y a vu l'émission envoyée spéciale sur France 2, envoyée avec sa fondation, avec sa mère, etc.
03:18 Tout ça participait pour annoncer un petit peu la fin de l'histoire.
03:22 On se demandait si ça serait avant ou après le match allé contre la Real Sociedad.
03:26 Bon, ça a été juste un petit peu après. Dans la réalité, il l'a annoncé à Nasser El-Khaifi la veille du match, mais ça a donc été annoncé le lendemain.
03:33 - Le président du Paris Saint-Germain fait semblant d'être fâché ou il l'est effectivement ?
03:38 - En fait, il fait pas tout à fait... Enfin, un peu les deux. Allez, un peu les deux.
03:42 C'est-à-dire qu'il sait très bien que c'était inéluctable, et il a une chance infinie quand même de tomber sur un joueur qui aime tellement le foot,
03:49 qu'il a accepté cet été de céder quand même à peu près, allez, entre 100 et 150 millions d'euros,
03:54 en renonçant aux primes que le PSG lui devra cette saison.
03:59 Mais à côté de ça, il y a une question d'orgueil. C'est-à-dire que compte tenu du fait que le PSG et le Qatar n'ont pas vraiment besoin d'argent,
04:06 ils ont d'autres moyens de se sentir perdants.
04:09 Et c'est vrai que si Kylian Mbappé vient à choisir le Real Madrid comme tout le monde le présuppose,
04:14 ça sera une petite défaite pour Nasser El-Khaifi, qui est complètement opposé notamment au projet de Super League,
04:20 et qui reproche au président du Real Madrid, Fiorentino Perez, d'être justement l'instigateur de ce projet,
04:25 qui pourrait provoquer un schisme dans le football européen.
04:28 Donc il y a l'orgueil qui se mêle aux intérêts objectifs du PSG, pour justifier quand même cette colère du président parisien.
04:35 - Kylian Mbappé au Real Madrid, le club de ses rêves, c'était écrit ?
04:38 - Oui, c'est écrit. C'est un club qu'il a visité quand il était adolescent.
04:43 Toutes les premières photos de Kylian Mbappé dans son appartement d'enfance montraient des photos de Cristiano Ronaldo
04:49 sur le maillot du Real, sur les murs de sa chambre.
04:51 Donc voilà, c'est vraiment le club de ses rêves.
04:53 Et il faut vraiment que ce rêve soit réciproque, pour que l'imminence de cette union soit à ce point avérée.
05:01 Parce que ça fait quand même deux fois qu'il avait dit non, et qu'il s'apprête à dire oui, enfin, pour la première fois.
05:07 - Il n'y a pas de doute sur l'arrivée au Real ?
05:10 - Il y a toujours un petit doute.
05:12 C'est-à-dire contrairement, comme on lui a dit non deux fois, la troisième fois le Real est en train de dire
05:17 "Bon, cette fois ça ne sera peut-être pas tout à fait le même prix,
05:20 et les 150 millions d'euros de prime à la signature, ça ne sera peut-être que 100,
05:24 et de toute façon le salaire ne sera pas le même qu'au PSG."
05:27 Donc voilà, il va falloir qu'ils discutent.
05:29 Mais on va dire que les 5% restants, c'est éventuellement l'Iverpool.
05:33 Mais comme l'Iverpool va perdre son entraîneur Jurgen Klopp,
05:36 ça m'étonnerait que le Kylian Mbappé prenne ce risque-là.
05:39 Mais voilà, on ne pense pas que raisonnablement il y a un autre horizon pour le capitaine de l'équipe de France.
05:44 - Alors qui pour le remplacer à Paris ?
05:46 - Mais c'est une vraie question. Je pense quand même qu'on est un peu à la limite de la politique de stars à Paris.
05:52 Pour devenir une marque mondiale, qui parfois on a le sentiment que ça a été la priorité du club,
05:59 entre devenir une marque mondiale et un grand club européen, ils ont fait le choix d'abord d'être une marque.
06:04 Pour devenir une marque mondiale, ils ont besoin de grands noms.
06:06 Donc ils ont convaincu des grands noms à partir de Zlatan Ibrahimović, Neymar, Messi et Mbappé.
06:11 Mais aujourd'hui, le club a quand même touché la limite de cette politique-là.
06:16 Il s'est rendu compte qu'il fallait que l'équipe soit équilibrée,
06:18 que l'équipe soit forte, que les joueurs correspondent aux projets d'un entraîneur.
06:21 Jusqu'à maintenant, l'entraîneur était un peu la personnalité la moins indispensable du paysage.
06:28 Il y avait une relation trop directe entre les joueurs et le président.
06:31 Et du coup, l'entraîneur est devenu un personnage interchangeable
06:35 et qui était toujours bon après, mais ailleurs et rarement pendant.
06:38 Donc aujourd'hui, peut-être que ça va permettre au PSG d'avoir une autre vision du foot,
06:43 une vision un peu plus collective, un peu plus équilibrée.
06:45 Et il y a des très bons joueurs sur le marché qui pourraient lui permettre d'atteindre ce but.
06:50 Comment envisagez-vous la fin de saison du Paris Saint-Germain ?
06:53 Je pense que ça va être une fin de saison au jour le jour.
06:56 On n'est pas encore dans une logique de jubilé, on reste dans une logique de conquête.
07:00 Pour commencer, il va falloir que Mbappé et le PSG ne fassent pas les imbéciles
07:05 lors de leur long match retour dans trois semaines à Saint-Sébastien contre l'Arrêla-Sous-Sétade.
07:09 Et après, une fois en quartier indéliminé de la Ligue des Champions, il n'y a pas de règle.
07:13 L'évidence, ce n'est pas la plus forte équipe de l'ère Qatari,
07:16 mais la Ligue des Chapeaux, des fois, s'offre à des équipes
07:19 qui ne sont pas forcément les plus fortes de leur période.
07:22 On se souvient notamment que le Chelsea de Roman Abramovic avait gagné la Ligue des Champions en 2012,
07:27 l'année même où il était le plus faible en 20 ans d'investissement lourd.
07:31 On espère que le PSG se situe dans cette lignée-là.
07:35 - Je tente une dernière question. Sa décision est prise et irrévocable ?
07:38 - Sa décision personnelle est prise et irrévocable.
07:42 La négociation se poursuit entre son clan et le Real,
07:46 mais il aime tellement le foot et le Real,
07:50 je pense que même si les conditions financières sont inférieures au PSG,
07:54 et je crois qu'elles seront forcément inférieures au PSG,
07:56 on le verra sous le maillot blanc la saison prochaine.
07:59 - Il sera magnifique d'ailleurs sous ce maillot blanc.
08:01 Merci infiniment Vincent Duluc.
08:03 de l'avenir.
08:04 A plus.
08:04 [SILENCE]

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