Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #BonjourDrMilhau
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00:00 Bonjour Brigitte. On va parler, reparler ce matin de cette étude IFOP qui fait beaucoup réagir.
00:07 Sur la nette sexe récession, vous allez nous en redonner les éléments principaux,
00:14 mais vous voulez aussi nous parler des nouvelles tendances.
00:17 Oui, on peut rappeler d'ailleurs que ce sondage a été demandé par une entreprise de sextoys.
00:22 C'est quand même important de le préciser.
00:24 Alors, ça révèle effectivement, comme vous le disiez très justement,
00:28 une sexe récession, notamment chez les jeunes.
00:30 Je vous ai mis quelques chiffres qui sont assez interpellants, on va dire.
00:35 Regardez, donc en quelques années, chez les 18-24 ans,
00:41 qui n'ont pas eu de rapport depuis un an, le chiffre a été multiplié par 6.
00:47 On est passé quand même de 5% en 2006 à 28% en 2024.
00:52 Donc, on le voit, il y a vraiment une nette récession.
00:56 Alors, il y a eu plusieurs raisons évoquées.
00:59 Je pense que c'est multifactoriel, les emplois du temps surchargés, des activités multiples,
01:04 le confinement qui revient à chaque fois.
01:06 De toute façon, c'est toujours la cause de tout, le confinement.
01:09 Mais il y a surtout, évidemment, la présence des écrans qui sont là.
01:13 Je vous rappelle tout de même que la moitié des moins de 35 ans avoue avoir évité
01:20 un rapport sexuel pour regarder une série ou pour s'adonner aux jeux vidéo.
01:25 La moitié des moins de 35 ans.
01:27 Donc, on voit que le temps des caresses est concurrencé par d'autres activités, on va dire.
01:33 Donc, il y a cette raison qui est évoquée, qui est sûrement très présente.
01:37 Il y a aussi une autre raison qui paraît folle, mais c'est vrai que c'est assez étayé.
01:44 La présence de la pornographie chez les jeunes qui consomment des films pornographiques
01:52 dès l'âge de 12 ans, et alors ça a des effets terribles.
01:56 Chez les filles, ça a un effet repoussoir terrible.
01:59 C'est-à-dire qu'en fait, du coup, ça les dégoûte.
02:00 Elles ne veulent pas du tout.
02:02 Et d'ailleurs, au moins, elles, elles en parlent.
02:04 Elles en parlent à leur gynéco, en général.
02:06 En revanche, chez les garçons, un effet terrible.
02:09 On a en fait, chez les jeunes de moins de 30 ans, plus de problèmes de dysfonctionnement érectile
02:16 que chez les personnes de plus de 50 ans.
02:18 Et on pense que c'est lié à cet abus de pornographie qui fait qu'ils se sentent comme ça,
02:23 dans la performance absolue tout le temps.
02:27 Et du coup, ça les bloque totalement.
02:29 Et on assiste à des demandes de traitement contre le dysfonctionnement érectile chez des très jeunes.
02:37 Donc, on le voit.
02:39 Après, je voulais vous parler aussi d'autres tendances,
02:41 parce qu'on a l'impression que c'est que franco-français.
02:43 C'est absolument partout.
02:44 Il y a une autre tendance.
02:46 Dans plus d'une cinquantaine de pays, on a le nombre de couples du même sexe qui a doublé en 10 ans.
02:55 Essentiellement chez les jeunes et plus particulièrement de couples de femmes.
03:00 Donc, ça aussi, c'est une tendance à relever en 10 ans un doublement des personnes du même sexe qui vivent ensemble.
03:07 On les appelle des cohabitants.
03:08 Ils ne sont pas forcément mariés, mais qui cohabitent ensemble.
03:11 Et ensuite, il y a une autre tendance dont je voulais parler.
03:14 C'est la tendance du no sexe.
03:17 Alors, cette tendance du no sexe, elle est à la fois soit par choix philosophique,
03:22 comme on peut faire le choix d'être, choix ou pas choix, mais d'être hétérosexuel, homosexuel, bisexuel et no sexe.
03:31 Oui, on ne choisit pas d'être homosexuel.
03:33 On ne se réveille pas un matin en se disant, tiens, je vais être homosexuel.
03:37 Je me suis repris immédiatement et ou alors ça peut être aussi par une absence de désir.
03:43 On est no sexe parce qu'en fait, on n'a pas cette absence de désir qui est importante et qui est de plus en plus importante.
03:49 Voilà ce qu'on pouvait dire.
03:51 Je crois que ce qu'il faut garder en tête, c'est que la sexualité, elle est multiple.
03:56 Elle est plurielle. Elle est personnelle, mais surtout, elle est mouvante.
04:00 Elle est changeante. Et ce qui est important, c'est de retenir comme message qu'il ne faut pas s'enfermer
04:06 dans une sexualité. Et là, vous comprenez mon message.
04:09 Je pense à certains traitements, certaines opérations qui sont définitives et sur lesquelles on ne peut pas revenir.
04:17 N'oubliez pas que la sexualité, elle est mouvante, elle est changeante.
04:20 Et donc, ne vous enfermez pas dans une attitude de laquelle vous ne pourrez plus sortir.
04:25 Merci.
04:27 [Musique]
04:30 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]