Bientôt, il ne faudra peut-être plus dire l'Hérault, mais l'Héraullywood ! Le projet Pic Studio, prévu à St Gély du Fesc, est en train de se concrétiser.
On en parle ce matin avec Alain Guiraudon, directeur et co-fondateur du groupe GGL, en première ligne dans ce projet
On en parle ce matin avec Alain Guiraudon, directeur et co-fondateur du groupe GGL, en première ligne dans ce projet
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00:00 Et François Occitanie aussi pour vous réveiller, pour commencer la journée.
00:03 Nous sommes à la télé de 7h à 9h aussi, vous pouvez voir un petit peu à quoi ressemble
00:07 ce beau studio de France Blueron, qui est aussi beau, je l'espère en tout cas, que
00:12 les studios qui sont en train de se préparer.
00:14 C'est un petit peu dans les papiers ça ce projet.
00:16 On en parle depuis un petit moment du projet PIC Studio à Saint-Gilles-du-Fesque et on
00:20 en parle ce matin avec notre invité Alain Guiraudon qui est le directeur et cofondateur
00:24 du groupe GGL Guillaume.
00:25 Bonjour Alain Guiraudon.
00:26 Bonjour.
00:27 Merci d'être venu nous rejoindre.
00:28 En 2019, c'est vous qui avez l'idée de ce PIC Studio, de ces PIC Studio.
00:34 Alors c'est studio au singulier ou au pluriel ? Parce qu'on voit un peu les deux orthographes
00:39 dans la presse.
00:40 C'est PIC Studio, PICS avec un S, studio sans S.
00:45 Ah d'accord.
00:46 C'est un rapport au Pics à loup et à Pics Picture.
00:49 Ok.
00:50 Un jeu de mots messieurs.
00:51 N'est-ce pas ? Et donc on ne dira plus les Rho, mais alors lui, Vivian, il dit Rho-lywood,
00:56 moi j'avais dit Rho-wood, mais bon, qu'est-ce que vous préférez entre les deux ?
00:59 Bah c'est PIC Studio.
01:00 PIC Studio, voilà.
01:01 Non mais on voulait faire une petite analogie avec Hollywood.
01:03 Rho, terre de tournage déjà depuis de nombreuses années, c'est ça qui vous a, qui vous a,
01:08 comment, qui a fait le déclic quand vous avez eu l'idée de lancer ce projet ?
01:12 Alors l'idée, elle ne m'est pas venue comme ça par l'opération du Saint-Esprit, elle
01:16 nous est venue en discutant avec des professionnels du territoire qui nous ont mis entre, nous
01:22 ont alerté sur un déficit français, mais planétaire aussi, de studios de tournage,
01:27 avec le rapport du CNC, le Centre National du Cinéma, qui est l'instance gouvernementale
01:31 qui gère tout le cinéma en France, le rapport Siereski de 2019, qui explique et relate tout
01:37 ce déficit de plateaux de tournage.
01:40 On n'a jamais eu autant de production ciné, les séries, n'en parlons même pas, mais
01:43 il y a des déficits de studios en France, en Europe, et même dans le monde.
01:47 Dans le monde, absolument, c'est-à-dire que les streamers, les Netflix, les Disney, les
01:52 Amazon sont de plus en plus prégnants, notre demande de contenu, d'images est de plus en
01:56 plus importante, et puis il faut tourner tout ça.
01:58 Et quand en France on a la culture de tourner depuis l'après-guerre, on a la culture de
02:02 tourner en extérieur, avec la nouvelle vague quand elle est arrivée dans les années 50,
02:07 et quand on tourne en extérieur on ne maîtrise pas tout l'environnement météorologique,
02:13 mais pas que, et donc les plateaux de tournage permettent d'avoir une maîtrise de ces éléments
02:19 et de produire une qualité artistique qui souvent est de belles factures.
02:24 - Alors vous avez l'idée donc en 2019, très vite, le choix se porte sur Saint-Gélie-du-Fesque
02:28 ou ça a mis un peu plus de temps ?
02:30 - C'est-à-dire que notre premier métier c'est l'aménagement foncier.
02:35 - Oui, GGL.
02:36 - Et donc on a un peu l'expertise de, on a franchement l'expertise de la constructibilité
02:41 des sols, et donc il fallait des sols constructibles.
02:44 Si vous n'avez pas des terrains constructibles, pensez qu'on peut les rendre constructibles,
02:49 c'est un chemin qui va durer 5-10 ans, c'est une garantie de succès.
02:53 Donc là on avait à Saint-Gélie, on avait le foncier, et il était, il est toujours
02:59 constructible.
03:00 - La zone d'activité des Vautes.
03:02 - Dans la ZAC des Vautes, oui.
03:03 - Qui est on va dire un peu au sud-est de Saint-Gélie-du-Fesque.
03:08 - Exactement, côté Montpellier.
03:09 - Et alors, donc ce projet il est extrêmement ambitieux, j'ai même envie de dire il est
03:14 énorme, parce que là c'est vraiment de faire quelque chose qui va être unique en France,
03:18 vraiment.
03:19 - En tout cas unique, parce qu'il va sortir de terre ex-Nilo complètement, donc il sera
03:25 aux normes les plus récentes en termes environnemental et en termes de technique pour les tournages
03:32 de studio.
03:33 Unique aussi parce qu'il est sur 3 sites en fait, Saint-Gélie est le site principal,
03:38 c'est le vaisseau amiral, donc sur Saint-Gélie il y aura d'abord les plateaux de tournage,
03:43 avec les bureaux, avec les entrepôts, avec les ateliers pour fabriquer des décors physiques,
03:51 il n'y a pas que des décors virtuels.
03:53 - Aux dernières normes technologiques.
03:54 - Aux dernières normes.
03:55 - C'est pas que des fonds verts, c'est beaucoup de numéros.
03:57 - Non, mais non, il y a les murs LED, etc., donc il y a beaucoup de consommation électrique,
04:01 donc beaucoup de production par photovoltaïque et puis par géothermie d'énergie pour essayer
04:07 d'être autonome en énergie.
04:09 À côté on développe 6000 m2 de campus, puisque c'est bien de créer une industrie,
04:16 car c'est une industrie, mais il faut aussi créer des talents.
04:19 - Formation, espace de pôle formation.
04:21 - Pôle formation, dédié au cinéma, avec les facultés, avec des écoles privées, tout
04:29 le spectre est large, et des logements étudiants également.
04:33 Et puis il y a un autre site que nous confie la métropole, à Fabregne, entre Fabregne
04:38 et Gijon, c'est un site industriel aux quatre chemins perdus entre les deux communes, il
04:46 n'y a pas de logement à proximité immédiate, et là effectivement il y aura un deuxième
04:50 site qui sera complémentaire et dédié au tournage.
04:56 Et un troisième site à Pérol, puisqu'on se rend compte qu'on est dans un territoire
05:02 touristique, donc l'été c'est très difficile de loger les équipes.
05:05 Donc on crée un écolodge, 125 lodges, dans un ancien camping à Pérol, le camping de
05:11 l'Estel, pour accueillir tous les gens qui travaillent dans le cinéma et dans la culture
05:19 agricole.
05:20 - Qui va venir ? Des français ? Mais vous ne dites pas que des français, des productions
05:22 internationales aussi ?
05:23 - Oui, alors, PIX Studio est conçu pour répondre à toutes les normes internationales, l'objectif
05:28 est d'aller chercher des productions internationales, mais pas que, parce qu'il faut aussi remplir
05:33 au quotidien les plateaux.
05:34 Donc toutes les productions domestiques, ça va de la publicité aux films et aux séries
05:40 françaises, et on a l'ambition, avec d'autres, avec tous nos partenaires, d'aller prospecter
05:47 l'international, et notamment la Mondrate aux Saxons, pour venir ici.
05:50 Puisqu'on a un atout, comme tous les pays d'Europe, c'est qu'il y a une fiscalité qui
05:57 oblige les investisseurs, les producteurs internationaux, et notamment les streamers, à réinvestir
06:02 une partie de leur chiffre d'affaires localement en France.
06:06 - Quand vous parlez des streamers, vous parlez des plateformes comme Amazon, Netflix ou Paramount,
06:12 puisqu'il s'agit des principales.
06:14 J'ai vu en 5 ans, alors l'Occitanie c'était presque une évidence, en 5 ans le nombre
06:20 de journées de tournage dans la région a augmenté de 370%, c'est vraiment une terre
06:25 qui est très attractive pour ses productions.
06:27 - C'est une terre qui est attractive, les élus du territoire, il y a en 15 ans, ont
06:30 fait le job, ils ont œuvré pour que cette industrie se développe.
06:37 - Parce que quoi ? Parce que nos décors naturels ? Parce que le soleil ? Parce que...
06:40 Ou on a su créer aussi les conditions d'accueillir ces équipes-là, ces équipes de production ?
06:44 - On a les fondamentaux, puisqu'effectivement on a le soleil, il y a peu d'intempéries,
06:50 il y a des décors naturels superbes.
06:52 Dans la mesure où on n'est pas une terre avec beaucoup d'industrie, nous étions tous
06:59 extrêmement attentifs à des opportunités qui pourraient se présenter, et depuis il
07:03 y a un écosystème qui s'est construit, si cet écosystème n'avait pas été là,
07:07 si les 15 années qui se sont passées n'avaient pas eu lieu, si France TV, TF1 n'étaient
07:13 pas venus faire des quotidiennes, on n'aurait pas l'écosystème et donc on n'aurait pas
07:16 pu lancer notre projet.
07:17 - N'y voyez pas ma liste, mais est-ce que c'est vous qui allez vous occuper des castings ?
07:23 Non, parce que vous parliez de talent, on pourrait parler de talent locaux peut-être...
07:28 - Probablement, en plus vous avez un look !
07:30 - Ah oui, c'est pour ça, je me suis dit, peut-être qu'il faut frapper à ma porte,
07:34 si vraiment à un moment donné vous avez...
07:35 - Frapper pas trop fort, mais frapper, oui !
07:37 - ... besoin de... voilà...
07:38 Il faut les remplir quand même tous ces studios, il faut qu'il y ait quand même des artistes
07:42 aussi là-dedans !
07:43 - Il va falloir les remplir.
07:44 - Mais il y en a !
07:45 - C'est vrai que j'ai vu aussi un autre chiffre, je dis peut-être dire une bêtise, mais en
07:49 permanence aussi, dans la région d'Occitanie, c'est 1000 professionnels des métiers techniques
07:54 et 1000 comédiens qui gravitent dans notre région autour de toutes ces productions de
07:59 séries là, mais qui ne sont pas... enfin qui vont faire un peu l'aller-retour entre
08:02 Paris et Montpellier, mais que vous allez fixer là d'une certaine manière.
08:06 - C'est le bêtise, on va à peu près, d'après les études que nous avons faites, créer
08:10 2000 emplois.
08:11 - C'est ça, alors 1000 emplois directs et 2000 emplois indirects je crois, c'est ça ?
08:15 - Oui, mais il y a beaucoup de...
08:17 Ce que je disais, il y a déjà un fond de sauce technique, du point de vue de l'activité
08:24 importante, sans lequel on n'aurait pas pu venir, mais il va falloir à nouveau générer
08:28 et créer et former de nouvelles personnes pour compléter la demande, parce que la demande
08:35 est importante et il n'y a pas assez d'acteurs, il n'y a pas assez de techniciens, il n'y a
08:38 pas assez d'éclairagistes, de machinaux, etc.
08:40 Il faut former, c'est la raison pour laquelle on a créé aussi ce campus.
08:43 - Ce pôle de formation.
08:45 - Oui, tout à fait.
08:46 - C'est une entreprise risquée économiquement ou vous êtes relativement serein, Alain Guiraudon ?
08:50 - Ce n'est pas une économie simple, parce que c'est une économie qui nécessite énormément
08:57 d'investissement en immobilier, donc il y a un coût très élevé, l'investissement
09:01 est d'or de 200 millions d'euros, sur des temps longs, puisque les rentabilités se
09:07 trouveront intempérament.
09:09 Non, ce n'est pas simple, mais on a bon espoir et on est enthousiaste.
09:13 L'État nous a aidés, puisqu'il y a France 2030 qui est apparu en 2021, le gouvernement
09:20 a lancé France 2030 alors que nous on avait déjà depuis deux ans initié les sujets,
09:24 et donc nous sommes accompagnés, aidés par les services de l'État.
09:27 - Le ministère de la Culture vous soutient ?
09:28 - Oui.
09:29 - Et sa nouvelle ministre aussi ?
09:30 - J'espère, on va rencontrer sûrement.
09:32 - 2026, donc ouverture, on aura Brad Pitt, Gilles Lelouch ou d'autres qui viendront à
09:38 s'engager.
09:39 - C'est bienvenu.
09:40 - Méric Trip, qui on pourrait citer aussi.
09:41 Qui vous rêvez de voir venir tourner à Saint-Gélie dans deux ans ? Un nom comme ça,
09:46 le premier qui vous passe par la tête ?
09:48 - Vous venez de me citer Brad Pitt, donc ce serait sympathique.
09:51 D'autant plus que je crois qu'il n'est pas loin, il a un studio aussi de son, il fait
09:58 du vin.
09:59 Partons sur Brad Pitt, sinon il nous écoute.
10:02 - Une actrice ?
10:03 - Je vois que vous le connaissez bien.
10:05 - Non, pas du tout, une actrice, française ou internationale ?
10:08 - Une actrice, on a la chance d'avoir Audrey Lamy qui est voisine, donc on l'accueillera
10:15 avec grand plaisir.
10:16 - Les soeurs Lamy, d'ailleurs Audrey et Alexandra aussi.
10:18 Merci beaucoup Alain Guiraudon, on se retrouve dans deux ans au moment de l'ouverture.
10:21 - A volontiers.
10:22 - Peut-être un peu avant quand même, pour parler d'autre chose.
10:24 - N'hésitez pas, avec Jean-Paul Léon, on sera à côté de vous.
10:26 - Merci de cette venue en tout cas.
10:27 - Merci, au revoir.
10:28 Vous pouvez réécouter cette interview sur le site internet, elle est disponible, vous
10:31 allez sur francebleu.fr.
10:32 Dans un instant, on va parler des grands magasins de Montpellier avec la petite histoire de Léopoldine
10:36 du four juste après Jean-Jacques Goldman.