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L'interview de Michel Biero, patron de Lidl France, en intégralité.

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00:00 Bonsoir Michel Biraud.
00:01 Bonsoir.
00:02 Merci de nous avoir rejoint.
00:03 Vous êtes le président de Lidl France.
00:04 Avant de vous interroger, je voudrais que vous écoutiez le président de la République.
00:07 C'est vrai que dans ces deux semaines de crise agricole, on a peu entendu les distributeurs.
00:13 Vous faites un peu figure d'exception, disons-le très franchement.
00:16 Les distributeurs à qui Emmanuel Macron hier à Bruxelles a envoyé une sorte d'avertissement.
00:21 Écoutez.
00:22 Nous devons intensifier les contrôles.
00:24 Beaucoup de contrôles ont été pris.
00:26 Les équipes ont été renforcées.
00:27 Nous serons intraitables avec les plus gros industriels et en particulier aussi les plus
00:32 gros distributeurs qui ne jouent pas le jeu de la loi.
00:35 Cette déclaration, elle concerne la volonté du gouvernement de renforcer les lois EGalim
00:40 et leur contrôle EGalim qui vise à empêcher, je le rappelle aux téléspectateurs, empêcher
00:44 que les producteurs de fruits et légumes, par exemple, ne fassent les frais de la guerre
00:48 des prix féroces entre supermarchés d'une part et distributeurs et fournisseurs de l'agroindustrie
00:54 d'autre part.
00:55 On va reparler bien sûr d'EGalim.
00:56 D'abord, bon, après les dernières concessions gouvernementales, la colère agricole se calme
01:02 un peu.
01:03 La vigilance demeure.
01:04 Quel regard vous portez, vous, sur ce mouvement inédit, ce soulèvement même ?
01:07 Écoutez, moi, je comprends parfaitement la colère des agriculteurs et je la trouve plus
01:13 que légitime.
01:14 Je me bats depuis dix ans pour essayer de les soutenir, de les aider parce que les Français
01:21 ont changé leur façon d'acheter, de consommer.
01:24 Aujourd'hui, ils veulent manger français, ils veulent consommer français, ce qui n'était
01:29 pas le cas il y a 15 ans en arrière.
01:30 Ils veulent manger le moins cher possible, quand même.
01:33 Peut-être, mais je pense qu'on peut concilier les deux.
01:36 Je pense qu'on peut, que tout le monde dans la chaîne peut gagner de l'argent.
01:40 Et c'est ça le plus important.
01:41 Mais ils veulent manger français.
01:43 Donc, pour continuer à leur proposer de la nourriture française, il faut qu'on préserve
01:47 le monde agricole français.
01:48 Et quand on sait que sur les dix dernières années, on a perdu, je crois, 100 000 fermes,
01:52 il nous en reste un peu moins de 400 000 d'ailleurs.
01:56 C'est un constat.
01:57 Et donc, il faut réagir.
01:59 Mais il faut réagir collectivement.
02:00 En une semaine, le gouvernement a fait toute une série d'annonces, de promesses.
02:05 Comment les jugez-vous ?
02:06 Alors, je les salue.
02:08 Je trouve ça très bien.
02:09 Mais mon beau-père est agriculteur dans le Gers et il me dit « j'en ai marre de vivre
02:15 d'aide.
02:16 J'ai juste envie de vivre d'un salaire.
02:18 » Donc, oui, c'est bien les aides.
02:20 Oui, c'est bien de réduire…
02:21 … les millions d'euros d'aide.
02:22 C'est très bien.
02:23 C'est très bien.
02:24 Mais je pense qu'encore une fois, on n'est pas allé assez loin.
02:26 Les éleveurs aujourd'hui, les agriculteurs, veulent une rémunération à la hauteur de
02:30 leur travail.
02:31 Déjà, couvrir leur coût de production.
02:33 Mais les aides ne suffiront pas.
02:36 Moi, je pense, et je l'ai poussé en amendement il y a cinq ans lors de EGalim 1, en 2019,
02:42 en disant « pourquoi n'inscrivons-nous pas dans la loi un contrat tripartite ? Pourquoi
02:47 n'inscrivons-nous pas dans la loi un minimum garanti, un prix minimum garanti pour un litre
02:52 de lait ? »
02:53 Discussion tripartite, c'est-à-dire que les négociations commerciales ne concerneraient
02:55 pas que les industriels et les distributeurs.
02:59 Les agriculteurs seraient conviés à ces discussions.
03:03 Comment vous expliquez que ce ne soit toujours pas le cas, alors que quand vous le dites
03:06 comme ça, ça paraît assez évident ?
03:07 Il y a plusieurs choses.
03:08 Depuis des décennies, comme le disait Julien Denormandie, ex-ministre de l'Agriculture,
03:11 il disait « entre les distributeurs et les industriels, c'est un jeu de dupe ». C'est
03:16 exactement ça.
03:17 Il n'y a plus aucune confiance.
03:18 C'est que de la défiance permanente.
03:21 Pourquoi ? Parce qu'il n'y a pas de transparence.
03:23 On est aujourd'hui dans un système où on nous annonce des choses.
03:26 Je prends juste les marques nationales qui sont quand même 70% de l'agroalimentaire
03:31 en France.
03:32 Les marques nationales en France sont régies par une seule et unique loi, la loi de modernisation
03:37 de l'économie.
03:38 Le seul pays au monde où il y a une loi qui nous dicte comment il faut négocier.
03:41 Cette loi dit quoi ? Il faut partir d'un tarif général de l'industriel dans lequel
03:45 on ne sait absolument pas ce qu'il y a, qui est tout là-haut, qui sort du chapeau, je
03:49 dis souvent.
03:50 Et nous, distributeurs, nous devons vendre des services à l'industriel qui va faire
03:54 une déflation de ce tarif.
03:56 Et les négociations dont on parle du 15 janvier, du 31 janvier ou plus généralement du 1er
04:01 mars, on ne négocie pas une matière première, on ne négocie pas un coût de production,
04:06 on négocie des services.
04:07 D'où la création de centrales internationales de services qui est un vrai problème.
04:11 Vous parlez d'opacité, mais est-ce que dans ce problème autour des négociations commerciales,
04:16 il n'y a pas aussi des acteurs invisibles, si je puis dire ?
04:18 Qu'on n'a pas connaissance mais qui jouent un rôle prépondérant en réalité ?
04:23 A mes yeux, non.
04:25 Il y a un distributeur, il y a un industriel et il y a un agriculteur.
04:28 Aujourd'hui, on est dans une marche arrière, c'est-à-dire qu'on part d'un prix, on va
04:33 discuter et l'agriculteur est la variable d'ajustement depuis trop d'années.
04:37 Ce qu'il faut aujourd'hui, c'est protéger le prix du litre de lait, du kilo de cochon
04:43 ou du kilo de bœuf.
04:44 Et ensuite, l'agriculteur, il va régler les normes, toutes les contraintes administratives
04:51 dont il parle, il va les faire à partir du moment qu'il a un prix, à partir du moment
04:55 qu'il a un revenu, qu'il lui permette de vivre.
04:57 Et après, nous, le distributeur et l'industriel, même si on se bagarre sur le prix, l'agriculteur
05:03 est protégé de son revenu.
05:05 Est-ce que Lidl respecte Egalim ?
05:07 Concernant les contrôles, je les salue, ils étaient chez nous vendredi dernier, ils vont
05:13 revenir la semaine prochaine, je n'ai aucun problème.
05:15 C'est bien de renforcer les contrôles.
05:18 La seule chose que je dis, il faut aussi contrôler les industriels parce que Egalim ne s'arrête
05:22 pas à la porte du distributeur.
05:24 Si moi, je respecte Egalim et que dans mon contrat, j'inscris la matière première agricole,
05:29 je la sanctuarise, c'est ce que Egalim souhaite.
05:31 Il faut aussi aller contrôler les industriels, est-ce qu'eux reversent ce que nous, on a
05:36 décidé ensemble à l'éleveur ou à l'agriculteur ?
05:39 Et c'est là, donc quand vous avez dans Egalim, quand je dis qu'elle est imparfaite cette
05:43 loi, vous avez aujourd'hui dans Egalim trois options.
05:46 L'option 1, totale transparence.
05:48 Option 2, comme ci, comme ça.
05:51 Et option 3, totale opacité.
05:53 C'est-à-dire que l'option 3, c'est un tiers de confiance, un commissaire au compte qui
05:58 dit ce que dit l'industriel, je le certifie, c'est parole d'évangile.
06:02 Vous comme moi, on sait que c'est assez facile de faire ça.
06:06 Et bien évidemment, tous les grands industriels ont choisi quelle option ? L'option 3.
06:11 Lesquelles par exemple ?
06:13 Les multinationales de ce pays, vous les connaissez aussi bien que moi.
06:16 Non, non, non, franchement non.
06:17 Non, non, non, sincèrement.
06:18 Les grandes multinationales.
06:19 Puisqu'on pointe du doigt régulièrement les distributeurs non à l'appui, parlez-nous
06:23 des distributeurs qui pour vous ne jouent pas le jeu, c'est un euphémisme.
06:27 Oui.
06:28 Mais les multinationales, les PME, ça se passe très bien.
06:29 Sur la marque de distributeurs, c'est ces marques-là qui respectent le plus Egalim.
06:35 Pourquoi ? Parce qu'on est dans une relation de confiance avec les PME.
06:38 L'IDLE a 90 % avec des marques de distributeurs.
06:42 Parce que les 10 % de multinationales, certes, il faut les proposer aux Français parce qu'ils
06:46 les réclament, mais on est dans l'opacité la plus totale.
06:49 Pas mal de distributeurs sont aussi accusés de contourner Egalim via leur centrale d'achat
06:54 qui ne se trouve pas en France.
06:56 Est-ce que vous, vous avez des centrales d'achat à l'étranger ?
07:01 Alors, oui.
07:02 On voit sur cette carte, celles de certains de vos concurrents qui se trouvent non pas
07:09 en France, mais en Belgique ou encore en Espagne.
07:12 Il faut juste rajouter un petit mot.
07:14 Ce sont des centrales d'achat de services et non pas de produits.
07:18 Je vous le disais, la loi de modernisation de l'économie nous impose de partir le socle
07:24 de la négociation, c'est le tarif général.
07:26 Il faut partir de ce tarif, vendre des services, c'est quoi les services ? Un plan d'affaires
07:30 promotionnel, ne commander que des camions ou des palettes complètes.
07:34 Et pour ça, on nous rémunère alors que nous sommes commerçants.
07:37 Sur une marque de distributeurs, quand j'achète un et que j'ai 20 % de marge, si demain je
07:43 veux faire une promotion, je prends sur ma marge.
07:46 Justement, c'est ce que j'allais vous poser comme question parce que vous chez LIDL, au
07:49 moins sur les fruits et légumes, c'est parce qu'on paie moins cher qu'ailleurs, globalement.
07:56 Mais alors on paie peu cher, ça ne va pas dans le sens d'un juste revenu pour les agriculteurs.
08:00 C'est un principe que j'ai du mal à imaginer.
08:01 C'est-à-dire que vous, ce que vous nous dites, c'est que sur les fruits et légumes, par
08:03 exemple chez LIDL, vous réduisez vos marges ?
08:06 Déjà, j'ai un modèle qui me permet de vivre avec beaucoup moins de marge que n'importe
08:10 quel autre distributeur.
08:11 Parce que mon modèle, on a des coûts d'exploitation qui sont nettement moins élevés que tous
08:19 mes concurrents.
08:20 Donc je peux vivre avec beaucoup moins de marge.
08:21 Vous reconstituez ces marges ailleurs, dans d'autres rayons ?
08:24 Non, pas du tout.
08:25 Bien sûr, sur le cosmétique qui ne vient pas de France, par exemple, oui, je peux marger
08:30 plus.
08:31 Mais sur un kiwi que je vends aujourd'hui 39 centimes, qui vient de France, je gagne
08:36 10% de marge.
08:37 Je l'achète 33 ou 34.
08:39 Pourquoi ? Parce qu'en plus, les producteurs m'ont demandé de les aider à dégager du
08:43 kiwi parce qu'il y en a trop aujourd'hui en France.
08:46 Donc je joue le jeu, d'une, de l'origine de France et de, encore une fois, je reste
08:51 persuadé que toute la chaîne peut vivre de son métier.
08:53 Pardonnez-moi, vous n'avez pas répondu à mes questions sur les centrales.
08:55 Vous jouez aussi le jeu de la centrale d'achat française ?
08:58 Oui, j'ai oublié de vous dire qu'il y a deux types de centrales.
09:01 Il y a la centrale de négociation de services, pardon, la centrale d'achat de services, et
09:06 ils ne négocient que des services.
09:07 Et ils se mettent ensemble entre distributeurs.
09:09 Nous, je ne suis marié avec personne.
09:11 C'est Lidl, on est tout seul.
09:13 Et quand je parle, moi, de centrales d'achat à l'international, c'est parce que Lidl
09:17 est présent dans 33 pays à travers l'Europe et que nous achetons, par exemple, les shampoings,
09:22 pour reprendre l'exemple, pour tous les pays, parce que le shampoing en Grèce, c'est le
09:25 même qu'en France, qu'en Belgique.
09:26 Sur les produits alimentaires.
09:27 Sur les produits alimentaires, c'est peut-être 10, 15 % des volumes que nous achetons au
09:32 niveau international.
09:33 A partir du moment que le produit est vendu…
09:34 Et ça, ça ne doit pas changer ?
09:35 Non, parce qu'à partir du moment que le produit est vendu dans toute l'Europe, mais
09:39 ça peut être moi qui l'achète pour toute l'Europe, Lidl France achète en France 1,5
09:44 milliard d'euros de produits français qui partent à l'export.
09:48 Des saucissons, des fromages, des plats cuisinés, etc.
09:52 Même des endives, des choux fleurs, etc.
09:54 Chez Lidl, globalement, quelle place les produits français occupent-ils ?
09:57 75 %.
09:58 Pour les rayons ?
09:59 Tout le magasin confondu.
10:01 75 % ?
10:02 Tout à fait.
10:03 Qui sont achetés en France.
10:04 Et vous ne pouvez pas aller plus loin ?
10:06 Un shampoing, déjà, je pense qu'on peut poser la question à n'importe quel agriculteur,
10:11 ce n'est pas bien grave.
10:12 Déjà, il faut en trouver, des fournisseurs de shampoings en France.
10:13 Donc tout ce qui est cosmétique…
10:15 En produits alimentaires ?
10:16 En produits alimentaires, je suis au-delà des 75.
10:18 Là, je prends tout le magasin.
10:20 Donc en produits alimentaires, ça dépend des rayons.
10:22 La charcuterie, je ne suis qu'à 70 % de produits français.
10:25 Parce qu'on m'explique aussi qu'il n'y a pas suffisamment de coches en France pour
10:30 avoir des lardons français à 100 %.
10:31 Donc il y a certains produits où on a plus de difficultés à s'en produire.
10:35 Vous parlez de l'opacité, sur un autre sujet tout à l'heure, mais sur les produits transformés,
10:39 les plats cuisinés que vous proposez à la vente chez Lidl, comment le consommateur,
10:44 comment le client sait-il ce qu'il y a de français dans les produits bruts qui ont
10:48 permis leur fabrication ?
10:49 C'est écrit sur l'emballage.
10:50 On a signé le manifeste "Balance son origine" qu'avait lancé Olivier Devers.
10:57 Pourquoi ? Parce qu'il y a 6 ans, 7 ans, un agriculteur m'a interpellé et m'a
11:01 dit "UE n'est pas un pays".
11:02 Et il a raison, UE n'est pas un pays.
11:04 Origine, UE, on voit ça sur bien les produits.
11:06 Donc aujourd'hui, qu'est-ce qu'on fait sur les articles ? On met "origine" quand
11:11 il n'est pas français, on ouvre la parenthèse et on met les différentes origines.
11:14 Il peut y en avoir plusieurs dans une même plaque de jambon par exemple.
11:17 Certains aussi voient le drapeau français sur des produits.
11:21 L'exemple du poulet a été donné par certains consommateurs alors même que le poulet en
11:24 question n'est absolument pas français.
11:25 Il vient de beaucoup plus loin.
11:26 Mais parce qu'ils abusent du drapeau français, là aussi, pourquoi le législateur ne l'inscrit
11:30 pas dans une loi en disant "si le produit est fabriqué en France, nous avons interdiction
11:34 et c'est ce que nous faisons de mettre un drapeau français".
11:37 Non, le drapeau français, on le met quand le bœuf est 100% origine France.
11:41 On le met quand le lait est 100% origine France.
11:44 A titre personnel, vous achetez français ?
11:46 Oui, quand même.
11:48 Par curiosité ? Peut-être avez-vous évidemment des moyens supérieurs à rien de ce qu'on
11:53 fait ? Non, non, j'achète français.
11:54 Quand vous faites vos courses, c'est quelque chose que vous gardez en priorité ?
11:58 Non, ils regardent quand même.
11:59 Oui, le prix est important, mais l'origine est tout aussi importante.
12:02 Donc, il faut leur donner cette transparence pour qu'ils puissent eux-mêmes faire le
12:06 choix.
12:07 Dans trois semaines, le salon de l'agriculture va s'ouvrir dans un contexte particulier.
12:12 C'est le moins que l'on puisse dire.
12:13 Chaque année, vous avez un stand Lidl au salon de l'agriculture.
12:16 Vous ne craignez pas un accueil un peu plus frais cette année ?
12:18 Écoutez, j'y serai personnellement pendant les neuf jours du salon.
12:21 Je répondrai à toutes les questions et je n'ai aucun problème.
12:25 Il y a des éleveurs sur notre stand qui vont tenir le stand depuis des années, qui vont
12:30 distribuer leurs produits sur notre stand.
12:32 J'y serai personnellement pour répondre à toutes les questions que pourraient me poser
12:36 des agriculteurs qui ne nous connaissent moins bien que d'autres.
12:39 Tout à l'heure, vous évoquiez les industriels sur lesquels il faudrait un peu plus se pencher.
12:46 Actuellement, c'est vrai que ce sont beaucoup de distributeurs qui sont pointés du doigt,
12:50 notamment l'un de vos concurrents, Michel-Edouard Leclerc, sur cette antenne sur BFM TV ce
12:55 matin, un agriculteur.
12:57 Envoyez ce message.
12:59 Écoutez.
13:00 Je cherche désespérément, il est porté disparu, Michel-Edouard Leclerc.
13:05 Je lance un appel sur votre antenne.
13:07 Si jamais vous le retrouvez, envoyez-le nous parce qu'on est très inquiets pour lui.
13:12 Le pompier pyromane a disparu.
13:14 On lui reproche de tenir un discours d'hypocrite où il dit "je lutte contre l'inflation"
13:20 et en même temps, il fait baisser les prix à la production et au producteur de ce qu'il
13:28 achète et en même temps, il élargit sa marge.
13:31 Il élargit sa marge parce qu'il diminue de façon symbolique quelques produits et il
13:39 augmente le prix des autres.
13:41 Les distributeurs pompiers pyromanes.
13:42 Moi, je représente Lidl.
13:45 Je ne vais pas parler au nom de mes concurrents qui sont des concurrents.
13:49 Par contre, pour rejoindre ce que dit monsieur, quand certains vendent du cochon, du porc
13:57 aujourd'hui à 1,99€ alors que pour le produire, on est minimum à 1,80€, je m'interroge
14:04 sérieusement.
14:05 Tu groupes Leclerc ?
14:06 Pas que.
14:07 Mais je m'interroge.
14:08 Et c'est clair qu'en vendant à 1,99€, même si c'est légal, ça ne peut pas satisfaire
14:17 un agriculteur ou un éleveur de porc.
14:18 Bien évidemment, Michel-Edouard Leclerc est le bienvenu sur ce plateau.
14:21 Il était notre invité il y a quelques semaines de cela.
14:23 C'est vrai qu'il est aux abonnés absents depuis deux semaines maintenant.
14:27 L'inflation pour terminer tout de même, Michel Biro.
14:29 Petit sujet comme ça en passant.
14:30 Les prix en rayon cette semaine, les négociations commerciales entre industriels et distributeurs
14:35 ont pris fin.
14:36 Est-ce que les prix vont baisser très vite ?
14:38 Les prix ont augmenté de 20% sur les deux dernières années.
14:42 Le revenu des agriculteurs n'a pas bougé.
14:45 Les prix peuvent baisser, mais ils ne vont pas baisser de 20%.
14:49 Mais chez Lidl, les prix vont baisser.
14:51 Sur tout ce qui est PME, ETI, ça veut dire que les négociations des marques de distributeurs,
14:58 on est sur du -2, -3.
14:59 Mais à la caisse, sur le ticket de caisse ?
15:01 -2, -3.
15:02 -2, -3, d'ici à combien de temps ?
15:03 Moi, quand l'industriel m'accorde 3% de baisse, je les répercute immédiatement en caisse.
15:09 -Dans combien de temps ?
15:10 -C'est déjà le cas.
15:11 Mais en fait, il faut comprendre que la marque de distributeurs ne se négocie pas le 15 janvier
15:15 ou le 1er mars, qui est la loi LME, la loi de modernisation de l'économie, elle se négocie
15:22 tout au long de l'année.
15:23 Donc chaque fois que j'ai une baisse, je l'applique.
15:24 Les multinationales, qu'on a dû conclure les grandes marques au 31 janvier, on est
15:28 plutôt sur +2, +5.
15:30 Merci Michel Biraud d'avoir accepté notre invitation.

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