Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros2WE à 20h du vendredi au dimanche
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00:00 Très heureux de vous retrouver pour l'heure des pro 2 avec, autour de la table,
00:04 sociétaires des sociétaires de l'heure des pros, Georges Fenech.
00:07 - Très heureux. - Vous étiez avec moi hier matin.
00:09 - Absolument. - Vous terminez le week-end avec moi.
00:11 - Tout à fait. - L'émission va formidablement bien se passer.
00:13 A vos côtés, le jeune, le roi du JDD selon certains, Jules Torres.
00:17 - Bonjour, Gautier. - Bonjour, Jules.
00:18 - Véronique Jacquier, bonsoir Véronique. - Bonjour.
00:20 - Et Frédéric Durand, bonsoir Frédéric. - Bonsoir.
00:22 On a suivi en direct la prise de parole de Gérald Darmanin
00:26 qui a dévoilé son dispositif pour faire face au siège de Paris.
00:31 C'est comme ça que présente la FNSEA et le mouvement des jeunes agriculteurs.
00:35 Ce qui va se passer demain potentiellement avec les tracteurs qui veulent arriver dans la capitale.
00:41 "Hors de question", a dit le ministre de l'Intérieur.
00:43 "Il n'y a pas un tracteur qui va entrer dans la capitale",
00:46 promet le ministre de l'Intérieur que je vous propose de tout de suite écouter.
00:49 Cette position défensive amène à utiliser des moyens très importants.
00:54 15 000 policiers et gendarmes sont mobilisés pour pouvoir garantir cela,
00:58 notamment des unités de force mobile singulièrement dans la région Ile-de-France
01:02 sous l'autorité du préfet de police préfet de zone.
01:04 Mais également, vous l'avez vu, des véhicules blindés de la gendarmerie nationale
01:08 pour évidemment tenir du fait des tracteurs.
01:09 Chacun l'aura compris, ces points de tension,
01:12 de manière défensive et de manière communiquée,
01:15 pour que personne ne soit surpris.
01:17 Mais aussi des hélicoptères de la gendarmerie nationale
01:20 qui vont pouvoir regarder et anticiper les mouvements des tracteurs
01:24 qui convergeraient vers les grandes villes de province ou vers l'Ile-de-France.
01:27 Alors, les blindés sont déjà arrivés au marché de Rungis
01:31 pour permettre au marché de suivre son cours normal.
01:34 Vous me disiez, Georges, avant de commencer,
01:35 ça va peut-être être les blindés contre les tracteurs.
01:37 On va voir ce qui va se passer demain.
01:39 Vous voyez ces images qui nous parviennent de Rungis.
01:42 C'était un peu plus tôt dans la soirée.
01:44 Les blindés qui sont déjà arrivés à Rungis,
01:46 ça dit évidemment quelque chose sur ce conflit
01:48 qui prend un nouveau tournant.
01:50 Je vous propose d'écouter à nouveau le ministre de l'Intérieur
01:52 qui parle tout de même d'une grande modération
01:54 dans le maintien de l'ordre, hors de question
01:56 d'aller directement au contact des agriculteurs.
01:58 Et on les laissera toujours, ça lui a été reproché
02:01 par une partie de la gauche,
02:02 par même certains artistes comme Pierre Ninet.
02:04 On laissera les blocages se faire sur les autoroutes.
02:07 Mais, encore une fois, hors de question
02:09 de pénétrer dans les grandes villes et dans la capitale.
02:11 Je constate que les agriculteurs, jusqu'à présent,
02:13 ne s'en sont en aucun moment pris aux policiers ou aux gendarmes.
02:17 C'est pour ça qu'il faut savoir distinguer
02:19 les manifestations que nous avons eues à gérer jusqu'à présent.
02:21 Ils respectent les forces de l'ordre et je les en remercie.
02:24 Et puis, deuxièmement, les biens.
02:26 Les biens de l'État, bien évidemment.
02:28 C'est évidemment inacceptable d'aller tenter
02:30 de brûler un centre des impôts, par exemple.
02:32 Ça ne résout rien du tout.
02:34 Évidemment, ça doit procéder à des ouvertures d'enquête
02:37 et à des interpellations.
02:38 Mais, moi, je veux redire que la position
02:40 du ministère de l'Intérieur, c'est une position
02:42 de compréhension vis-à-vis du mouvement agricole,
02:45 de ses contestations.
02:47 À partir du moment où il respecte les règles que je viens d'évoquer,
02:49 pas d'occupation de la capitale et des grandes villes de province,
02:52 on ne bloque pas les aéroports et on ne rentre pas
02:55 dans les marchés internationaux de nourriture,
02:57 je pense que les choses se passeront le mieux possible.
02:59 On sent le ministre de l'Intérieur sur un fil,
03:02 comme un équilibré.
03:03 D'un côté, Georges Fenech, il ne faut pas aller
03:05 au contact des agriculteurs.
03:07 On suit la même doctrine depuis le début du mouvement.
03:09 Ce n'est pas des émeutiers, ce n'est pas des militants écolo
03:12 qui se collent la main à la glue sur des autoroutes.
03:14 Ce sont des gens qui veulent vivre dignement de leur métier
03:17 et qui perdent parfois des milliers d'euros par an.
03:19 On était avec un agriculteur ce matin,
03:20 il perd 30 000 euros par an.
03:21 Il travaille 70 heures par semaine, il perd 30 000 euros.
03:24 Donc on sent le ministre de l'Intérieur,
03:26 d'un côté, une grande modération,
03:28 mais en même temps, une fermeté.
03:30 On ne pénètre pas avec son tracteur dans Paris
03:32 et on ne bloque pas les aéroports et le marché de Rungis.
03:34 Bien sûr, la liberté de manifester ne doit pas entraver
03:38 la liberté de circuler, la liberté d'aller et venir, bien entendu.
03:43 Mais vous savez, quand j'ai vu tout à l'heure,
03:45 j'ai découvert ces images de blindés,
03:47 qu'on va revoir,
03:48 j'avoue que ça m'a fait un peu mal.
03:50 Moi, en tout cas, je suis très, très solidaire
03:53 du mouvement des agriculteurs,
03:55 comme je crois une très large majorité des Français.
03:57 9 sur 10.
03:58 Ce sont des gens qui souffrent,
04:00 qui n'arrivent pas à vivre de leur travail.
04:01 Et voir ces blindés se positionner
04:04 comme une guerre de tranchées
04:05 contre ces malheureux tracteurs
04:07 qui veulent se faire voir et entendre,
04:09 j'avoue que j'aimerais plus souvent voir
04:11 ces blindés dans certains quartiers
04:13 au moment des émeutes.
04:15 On n'en a pas vu souvent,
04:16 on en a vu un petit peu aux dernières émeutes
04:18 avec quelques blindés du Rennes.
04:19 Mais là, vraiment, c'est une image qui m'a choqué.
04:22 Enfin, je comprends que le mise à terre
04:23 doit prendre aussi des mesures préventives.
04:25 Pour vous apporter la contradiction,
04:27 déjà, ce n'est pas du tout effectivement la même chose.
04:29 On est face à des gens qui travaillent,
04:31 qui ne posent jamais aucun problème,
04:32 qui ne manifestent jamais
04:33 et qui ne peuvent pas vivre dignement.
04:34 Mais au moment des émeutes,
04:35 on ne peut pas dire que la répression était absente.
04:38 Il y a quand même eu, on a vu des images de blindés,
04:40 on a vu des policiers en nombre,
04:41 des records, des records et des records
04:43 de forces de l'ordre mobilisés.
04:45 Donc, on n'est quand même pas dans la même situation.
04:47 Là, il s'agit effectivement d'avoir le marché de Rungis
04:49 qui peut continuer à approvisionner les restaurateurs,
04:52 ne serait-ce que de la capitale.
04:53 On n'est pas du tout sur la même cible.
04:55 Personne ne peut savoir ce qui va advenir
04:57 de cette position de tranchée entre des tracteurs,
05:01 des paysans et des blindés de la Gendarmerie.
05:04 On ne sait pas comment les choses peuvent évoluer.
05:06 On espère qu'il y aura un mouvement pacifique, évidemment.
05:09 Mais on ne peut pas non plus exclure
05:12 qu'il puisse y avoir des excès de colère.
05:16 Frédéric Jorand.
05:17 Non, moi je pense qu'effectivement,
05:18 la détresse du monde paysan ne date pas d'hier.
05:22 C'est une longue et douloureuse histoire en France.
05:27 Et je regrette, je l'avais dit la dernière fois sur ce plateau,
05:30 mais qu'au moment où on avait des actions pacifiques,
05:32 comme retourner le panneau pour dire "nous marchons sur la tête",
05:35 il n'y ait eu aucune écoute.
05:37 Et ce qui est terrible, c'est effectivement
05:39 qu'il faille recourir à des actions coup de poing,
05:43 des choses extrêmement fortes,
05:45 pour pouvoir commencer à être écouté.
05:47 Donc là, il y a aussi une responsabilité,
05:49 je parle du gouvernement,
05:51 notamment sur l'application de certaines lois,
05:53 comme EGalim, etc.,
05:55 où les paysans disaient "mais non, ce n'est pas respecté,
05:56 on n'arrive pas à avoir un rapport de force normalement".
05:58 Alors la loi EGalim, c'est ce qui doit permettre
06:01 aux agriculteurs de recevoir un minimum de salaire décent.
06:03 Oui, c'est surtout...
06:04 Effectivement, ce n'est pas respecté par au moins trois grands groupes
06:06 qui pourront être sanctionnés.
06:07 Oui, mais surtout dans la relation,
06:09 le rapport de force entre distributeurs,
06:11 grains de surface et producteurs de l'autre côté,
06:14 il doit y avoir un rapport de force respecté.
06:16 Et normalement, les paysans ne peuvent pas vendre à perte
06:19 grâce à cette loi,
06:20 or elle n'est absolument pas respectée.
06:21 Donc ça fait un moment que ça dure.
06:23 Et là, Bruno Le Maire a dit "on va prendre des mesures fortes,
06:25 on va punir", etc.,
06:26 que tu ne l'as pas dit il y a un mois,
06:28 au moment où on retournait des panneaux
06:30 pour dire "voilà, il se passe ça,
06:32 on a compris votre mouvement, non".
06:34 Certains disent qu'Emmanuel Macron ne cède qu'à la violence,
06:36 comme après les gilets jaunes.
06:37 C'est ce qu'on a eu, c'est ce que disent les gilets jaunes,
06:39 c'est ce que disent les militants écologistes
06:41 qui ont l'impression de ne jamais avoir de mesures.
06:43 Mais ce qui est intéressant sur le, comment dire,
06:46 en effet, ces 15 000 forces de l'ordre mobilisées
06:48 et ces blindés qu'on a devant Rungis,
06:50 c'est que l'exécutif ne prend pas du tout à la légère ce mouvement.
06:56 On sait que là, ils veulent sécuriser les aéroports,
06:59 Rungis, empêcher que ça vienne à Paris.
07:02 Donc on voit très bien que, dans l'imaginaire collectif,
07:05 on se dit quand même que les agriculteurs sont des gens qui sont bien élevés.
07:07 On a assez peu d'exemples, sauf il faut remonter à 50 ans
07:11 pour voir des affrontements entre les policiers
07:16 et le mouvement, qu'il soit viticole ou paysan,
07:20 et avec beaucoup de violence.
07:22 Donc c'est vrai, et c'est là où on peut faire le parallèle,
07:24 en effet, Georges le disait assez bien,
07:26 c'est que l'aspect répressif que Gérald Darmanin essaye de donner,
07:30 on ne l'a pas toujours vu avec des personnes
07:31 qui sont beaucoup plus violentes que les agriculteurs.
07:33 Là, honnêtement, à part du lisier devant une préfecture,
07:37 on n'a pas vu beaucoup.
07:39 On n'a pas vu les mêmes images.
07:40 Justement, Gérald Darmanin, depuis une semaine,
07:42 il va très doucement avec les agriculteurs.
07:44 Il n'a pas envoyé les forces de l'ordre, les déloger des barrages.
07:48 Non, mais c'est le poids des images, Gauthier.
07:51 Le poids des images, c'est pour protéger le marché de Rungis,
07:54 c'est que la libre circulation puisse avoir lieu.
07:56 Personne n'a attaqué le marché de Rungis,
07:57 c'est ça qu'il faut vraiment comprendre.
07:59 Les agriculteurs, ils le disent, la FNS, elle le dit.
08:02 C'est pour empêcher les tracteurs de bloquer.
08:03 C'est pour empêcher les marchandises.
08:06 Vous n'allez pas me dire que Gérald Darmanin est plus méchant,
08:09 en gros, avec les agriculteurs qu'avec les émeutiers.
08:11 C'est parce que je dis.
08:12 C'est faux.
08:13 En tout cas, on voit bien que l'État est mal à l'aise avec cette question
08:16 et que le devoir déblindé, en tout cas le poids des images
08:20 qu'on a vu là sur ces images...
08:22 Et d'ailleurs, les blocages sur les autoroutes vont pouvoir se poursuivre, Véronique Jacquier.
08:25 Ça donne le sentiment d'une France, tout au moins de l'Île-de-France,
08:30 de Paris et des grandes métropoles en état de siège.
08:33 Moi, je trouve que ça donne une image totalement délétère
08:35 et ça renvoie à un État qui, encore une fois,
08:39 fait preuve d'une autorité extrêmement faible.
08:41 On sort les gros bras, on sort les blindés.
08:44 L'image est quand même absolument atroce.
08:46 Les hélicoptères demain.
08:47 On sort les hélicoptères, bientôt on va sortir les drones.
08:50 On va avoir la séquence qui va durer 2 ans.
08:52 Les drones, les agriculteurs les ont déjà.
08:54 Le tout parce qu'on craint...
08:56 Le tout parce qu'on craint, évidemment,
08:58 comme on l'a vu dans des grandes jacqueries,
09:01 dans des grandes révoltes paysannes,
09:03 on a peur de choses qui dégénèrent,
09:06 pourquoi pas de bâtiments prépares pour cibles ?
09:08 Cela dit, on n'en est pas au gilet jaune et à l'arc de triomphe
09:11 qui peut se retrouver dans un État absolument catastrophique.
09:14 C'est pour ça que je trouve que ce soir, c'est too much.
09:17 Je serais à la place des agriculteurs, je me sentirais profondément offensée.
09:22 La deuxième chose que je voudrais dire,
09:23 c'est que le feuilleton depuis ces 36 dernières heures,
09:27 vous vous dites "mais il y a quelque chose qui ne va pas dans la petite musique du gouvernement".
09:30 On a un Premier ministre qui joue les pompiers,
09:32 qui est en permanence sur le terrain en train de parler de dialogue.
09:34 Là où le dialogue il y a longtemps devrait être terminé
09:37 et où on annonce des mesures au lieu de réformes.
09:40 Et en fait, le dialogue, c'est pas finalement en faisant de la communication sur le terrain.
09:44 On est dans un storytelling de film américain,
09:48 mais c'est pas ça que veulent les agriculteurs et que veulent les Français.
09:51 Ils veulent un storytelling qui se joue dans le back-up, en coulisses, avec des professionnels.
09:56 Quand est-ce qu'il y a des états généraux de l'agriculture ?
09:59 Vous pouvez vous dire "allez, on se réunit à plusieurs, là, cette semaine, c'est une semaine cruciale
10:03 et on vous promet tels et tels engagements".
10:06 Dernier volet, le Président de la République n'a pas encore parlé, il devrait...
10:09 - Il est entre deux avions.
10:11 - Il devrait s'exprimer sur la PAC.
10:13 - Il s'est en Inde, il va en Suède.
10:15 - Si, ça viendrait avec le discours de politique générale du Premier ministre.
10:17 - Il devrait s'exprimer sur la PAC.
10:18 - Ce que je veux dire, c'est que là encore, on a un schéma qui est bancal
10:22 entre un Premier ministre aux premières lignes,
10:24 mais un Premier ministre qui est désarmé par rapport à un Président de la République
10:27 qui reste, là encore, en fond de cours.
10:29 - Et on est sans cesse en train de dire qu'Emmanuel Macron est un hyper-président,
10:32 donc pour une fois qu'il lâche un petit peu du lest à son Premier ministre...
10:34 - Mais oui, mais on sait que c'est pas lui qui décide.
10:36 - Et en termes de communication, mais on a vu que ça ne marchait pas,
10:40 puisque le mouvement s'enlise, se radicalise,
10:42 en termes de communication, force est de constater qu'il est très fort.
10:45 Il va sur un barrage avec un micro, il arrive à se faire applaudir
10:47 par ceux qui le construisent une semaine plus tôt.
10:49 Mais effectivement, ça n'a rien changé sur la forme, sur la communication pure.
10:52 Je vous donne la parole à tous dans un instant,
10:54 je vois que vous êtes très en forme ce soir et ça tombe bien,
10:56 mais je veux quand même qu'on écoute l'un des représentants des jeunes agriculteurs,
11:00 il était avec nous en plateau ce matin,
11:02 et je lui ai posé la question très simplement.
11:05 Je lui ai dit par exemple, le réalisateur qui était avec nous ce matin,
11:07 qui s'appelle Mathieu, qui réalisait lors des pros du matin,
11:09 il n'habite pas Paris, est-ce qu'il va pouvoir rentrer dans la capitale
11:12 pour venir réaliser la matinale de Romain Desarbres mardi ?
11:14 Et bien il m'a dit, ce n'est pas sûr.
11:16 Aujourd'hui, on annonce une mobilisation à partir de lundi 14h.
11:21 Moi je le dis, la semaine va être compliquée.
11:23 Il faut prévenir les Parisiens en leur disant,
11:26 vous allez passer une semaine qui ne va pas forcément être la plus favorable de l'année,
11:30 mais on est là aussi pour sécuriser la mobilisation,
11:34 parce qu'attention il y a de la circulation à Paris,
11:36 un tracteur ça ne se déplace pas aussi facilement que ça,
11:39 on ne veut mettre en danger personne,
11:41 donc déjà c'est pour ça que c'est alerté en amont,
11:44 et puis pour que les gens puissent prendre leurs précautions,
11:46 tant pour aller au travail que pour faire leurs courses et ainsi de suite.
11:49 On sait très bien que le mouvement qu'on va mener va déranger et va gêner,
11:54 mais il faut qu'on dise clairement que ce ne sont pas les Parisiens que nous visons.
11:58 Vous allez faire vos courses après l'émission, Georges Fenech, par précaution ?
12:02 Elles sont déjà faites.
12:04 Elles sont déjà faites.
12:05 Mais moi je suis, j'ai regardé mon agenda de la semaine,
12:08 j'ai vu effectivement...
12:10 Hors des pros 1, hors des pros 2, punchline...
12:13 À l'intérieur de Paris je pense qu'on n'aura pas de difficultés,
12:15 puis il y a le métro, le taxi, on peut toujours...
12:17 Ah non, c'est pour ravitailler la capitale potentiellement.
12:19 C'est pour ravitailler la capitale que ça va être compliqué,
12:21 et ceux qui travaillent, qui viennent de l'extérieur,
12:23 qui doivent entrer dans la capitale.
12:25 Mais encore une fois, moi je suis prêt à un sacrifice, si vous voulez,
12:29 de déplacement, parce que je soutiens vraiment cette cause.
12:32 Il faut bien dire qu'il y a 9 Français sur 10 qui soutiennent les agriculteurs,
12:36 et ces 9 Français sur 10, pour l'extrême majorité d'entre eux,
12:38 ils ne vivent pas à Paris, donc à la limite ils s'en moquent,
12:41 et puis pour les grandes villes, on verra si elles sont aussi touchées par le mouvement.
12:44 Frédéric Durand, vous voulez y prendre la parole ?
12:46 Non, parce que je voulais rebondir sur ce que vous disiez tout à l'heure,
12:48 c'est-à-dire que vous avez raison de préciser que moi j'ai pas vu
12:50 un seul barrage délogé par la force, pour l'instant, donc il n'y a pas eu ça.
12:54 Mais c'est quoi la différence ?
12:55 Et ça continuera ce soir, la Dime, le Média Intérieur.
12:56 Mais c'est quoi la différence entre les émeutes et ce mouvement ?
12:59 C'est que ce mouvement, il a des revendications très précises,
13:01 et que par voie de conséquence, le gouvernement aujourd'hui,
13:04 pris un peu aussi dans l'étau européen,
13:06 ne peut pas apporter en réalité beaucoup de réponses.
13:09 Les réponses étaient sur le gazone non routier, il les a apportées, il a dit on abandonne,
13:13 mais sa marge de manœuvre est extrêmement réduite, c'est pour ça que ça fait assez peur.
13:18 Il y a la surtransposition des normes quand même aussi.
13:19 Oui, mais il y a déjà les normes.
13:21 Il faut quand même bien comprendre sur les normes, juste un insiste sur les normes,
13:24 c'est-à-dire qu'il y a des normes à l'échelle européenne,
13:26 et la France s'acharne, le gouvernement s'acharne,
13:29 et il en ajoute encore, plus que les Espagnols, plus que les Belges.
13:32 On est d'accord, il y a des...
13:34 Donc là il y a une marge de manœuvre quand même.
13:35 Il y a des normes qui sont utiles, et c'est normal qu'il y ait des normes aussi.
13:39 Il y a beaucoup trop de normes, on est d'accord, mais c'est pas ça le fond du fond du problème.
13:43 C'est un problème de rémunération du monde paysan.
13:46 Enfin moi je connais assez...
13:47 Mais monsieur vous avez vu là, je l'ai dit, il perd 30 000 euros par an.
13:49 Je connais, je suis né dans le monde paysan, je suis né au milieu des paysans.
13:53 Moi le village où je vivais, il y avait 90% de paysans, aujourd'hui il en reste 3.
13:57 Donc c'est bien qu'à un moment donné, il y a un vrai problème de vivre de son métier.
14:01 A l'époque, les agriculteurs voulaient que leurs enfants reprennent l'exploitation,
14:05 aujourd'hui ils leur disent "fait tout sauf ça, sauf le métier de..."
14:08 Et vous vous rendez compte qu'au-delà du métier,
14:10 au-delà même du fait de ne plus pouvoir gagner sa vie correctement,
14:13 c'est tout aussi des pains générationnels qui s'effondrent.
14:16 Parce que c'est pas qu'un métier, quand on perd son exploitation, on perd ses terres,
14:19 on perd aussi une culture, etc.
14:21 - Oui mais c'est pas exactement la question qui est tout à fait exacte de la filière professionnelle qui est menacée.
14:27 C'est que c'est la France elle-même, c'est l'image de la France.
14:31 C'est notre alimentation, c'est notre culture,
14:34 c'est l'entretien de tous ces territoires dans notre beau pays qui est en cause.
14:39 C'est notre identité qui se joue.
14:42 C'est pas uniquement une filière professionnelle, c'est pas une filière professionnelle comme les autres.
14:46 - Mais il faut dire, Georges, très clairement,
14:48 ces agriculteurs ne se battent pas que pour eux,
14:50 ils se battent pour nous aussi, et pour qu'une certaine France ne disparaisse pas totalement.
14:55 Et on va tout de suite parler dans un instant, parce qu'effectivement,
14:58 il faut être très clair, et moi je voyais quand Gérald Darmanin était attaqué pour un deux poids deux mesures,
15:03 moi je trouvais qu'il devait assumer ce deux poids deux mesures,
15:05 parce qu'encore une fois, les agriculteurs ne sont pas des émeutiers,
15:07 c'est des travailleurs qui veulent vivre, encore une fois, de leur travail,
15:11 qui nourrissent tout un pays, qui travaillent 70 heures par semaine et qui perdent de l'argent,
15:14 et ce ne sont pas non plus des militants écolo qui ne représentent absolument personne et qui vont se coller.
15:18 - Il y a assez peu de risques de démentir.
15:20 - Et j'ai une image à vous montrer, parce qu'aujourd'hui, il s'est passé un événement,
15:23 dans un instant, on le montrera, parce que d'abord je vais vous faire écouter le Premier ministre et Marine Le Pen,
15:26 mais il y a des militants écolo qui sont allés jeter de la soupe sur la Joconde aujourd'hui au Louvre.
15:30 On vous montre ça dans un instant, mais d'abord je vais vous faire réagir
15:33 à cette passe d'armes à distance entre Marine Le Pen qui rendait visite à des agriculteurs dans le nord de la France,
15:38 tandis que Gérald Darmanin, non, il aurait bien aimé sans doute être Premier ministre,
15:42 mais là c'est Gabriel Attal, qui était en Indre-et-Loire sur une exploitation agricole
15:46 et qui a promis de se mobiliser pour faire face à la concurrence déloyale.
15:50 On écoute, je propose qu'on colle les deux sons, Thomas Leroy, et qu'on écoute coup sur coup
15:54 le Premier ministre et la présidente du groupe RN à l'Assemblée.
15:57 - Je veux qu'on clarifie les choses et qu'on voit les mesures qu'on peut prendre supplémentaires
16:01 sur ces histoires de concurrence déloyale.
16:03 C'est pas normal que vous soyez empêchés d'utiliser certains produits,
16:08 que ça vous empêche de les mettre en place dans vos exploitations et donc de produire comme il faut,
16:15 mais que vous ayez des pays voisins, États-Unis ou autres, qui eux les utilisent,
16:20 et ça arrive ensuite chez nous.
16:21 - Il faut à tout prix changer radicalement le modèle.
16:25 Le problème c'est qu'ils continuent.
16:27 Et là c'est l'accord de libre-échange avec le Chili, et on discute l'Australie,
16:33 et ils expliquent qu'ils vont en réalité faire le libre-échange avec le monde entier.
16:37 Le Mercosur, ça va être un gros morceau, et j'en pense c'est des meilleurs,
16:43 mais jusqu'où s'arrête cette folie ?
16:46 Jusqu'où va s'arrêter cette folie ?
16:49 - Quand on sera plus là.
16:50 - Quand on sera dans un musée, oui.
16:52 - On ne veut pas mourir en silence, et on ne mourra pas en silence.
16:56 - Il y a quelqu'un que je connais bien qui a décidé de céder à la panique,
17:00 et qui a fait un stock de courses de quoi survivre 3 mois de blocus.
17:03 Je dis, il faudrait raison garder, calmons-nous, normalement tout va bien se passer.
17:08 Mais il est là aussi le vrai sujet Véronique Jacquier, c'est-à-dire que vous avez des normes,
17:12 on vous empêche d'utiliser tel ou tel produit phytosanitaire pour produire par exemple les cerises,
17:16 mais vous allez importer des cerises de Turquie qui produisent les produits phytosanitaires
17:21 que vous avez interdits en France. C'est là où on devient fou.
17:23 - Non, bien entendu. En revanche, ce qui est grave, c'est que cette question-là,
17:26 on la connaît depuis longtemps, les agriculteurs alertent là-dessus depuis longtemps,
17:30 et les politiques ont fait la sourde oreille jusqu'à présent.
17:32 Maintenant, ils sont au pied du mur.
17:34 Moi, je crois que le problème, alors, tous les problèmes sont sur la table depuis bien longtemps.
17:39 Mais maintenant, on le voit avec ce prosélytisme de la part de l'Union Européenne
17:44 qui veut laver plus vert que vert, le gouvernement français,
17:47 pareillement, qui veut laver plus vert que vert, la décroissance qui n'est pas en phase,
17:53 forcément, avec le travail dans une exploitation agricole qui ne va pas de pair, c'est évident.
17:58 La question, en fait, elle est philosophique.
18:01 C'est "veut-on bien se nourrir ou veut-on ingurgiter des aliments ?"
18:05 Si on veut ingurgiter des aliments, on signe pour l'Europe, on signe pour la décroissance,
18:11 on signe pour on lève plus vert que vert.
18:13 Si on veut bien se nourrir, on fait confiance aux paysans,
18:15 mais on revoit tout un système, tout un modèle agricole,
18:18 et surtout, il faudrait même être en capacité d'amener des jeunes vers ce modèle,
18:23 ce modèle qui nous fait vivre et qui fait que la France était un modèle enviable
18:28 et envié pendant des dizaines d'années.
18:30 Le grenier de l'Europe, on le disait à l'époque.
18:33 Gilles Thorez, un mot de politique avec vous sur le Premier ministre.
18:35 On sent bien que ce nouveau déplacement, il fait un peu le service après-vente
18:39 avec ses annonces qu'il a faites vendredi, et en même temps, il n'arrive toujours pas à convaincre
18:44 et il dit "je vais me mobiliser contre la conclurence des loyales", mais bon.
18:47 Je trouve qu'il s'en sort pas si mal.
18:50 Il a, entre guillemets, "éteint" dans un premier temps l'incendie.
18:54 Il a divisé le mouvement.
18:55 Il a divisé le mouvement, absolument, vendredi, en annonçant quelques annonces,
18:59 mais ça reste de la mesurette, c'est tout à fait cosmétique.
19:02 On annonce la fin de la hausse du GNR, donc c'est pas incroyable.
19:07 Il a annoncé un grand choc de simplification.
19:11 Il n'a rien annoncé de neuf, mais il faut aussi lui laisser un peu de temps.
19:16 Mardi, il y a le discours de politique générale à l'Assemblée nationale.
19:19 Il n'allait pas détricoter son discours pendant le week-end,
19:23 mais en tout cas, du point de vue de la communication,
19:25 il a montré qu'il n'avait pas le mépris qu'on pouvait penser de l'État central.
19:29 C'est-à-dire que, mettons, imaginons si Elisabeth Borne, il y a deux mois,
19:34 avait été dans une même crise.
19:36 Les tracteurs seraient déjà aux embouteillages.
19:38 Les tracteurs seraient déjà sur ce plateau.
19:40 Donc je pense qu'il le sentira plutôt pas mal,
19:43 qu'il montre aux agriculteurs qu'il comprend leurs revendications
19:47 et que les choses vont, en tout cas dans les prochaines semaines,
19:50 aller peut-être dans le bon sens.
19:52 Il y a un arbitrage que Gabriel Attal va essayer de faire entendre à Emmanuel Macron,
19:58 c'est sur le blé ukrainien.
20:00 Et on sent qu'il veut avancer sur cette question-là.
20:02 Il n'en a pas parlé vendredi de l'Ukraine.
20:04 Donc peut-être en parlera-t-il mardi.
20:06 Il y a un vrai sujet pour les agriculteurs, parce qu'il n'y a plus de droit de douane.
20:08 Il n'y a plus de droit de douane sur le blé ukrainien.
20:10 Sur le poulet.
20:11 On a aussi ce sujet sur le poulet, exactement.
20:13 Donc je pense que c'est un levier qui est très, très symbolique
20:17 et pour les agriculteurs et pour les Français.
20:19 Et voilà, donc dans les prochaines semaines, on verra si Gabriel Attal est en responsabilité.
20:26 Notons aussi quand même en toile de fond que pour l'Ukraine,
20:28 il y a sa possible entrée dans l'Europe avec la PAC, la Politique Agricole Commune.
20:33 Si c'était le cas, il y aurait pour eux 13 milliards de subventions.
20:41 Quant à la France, on a 9 milliards.
20:44 Ça veut dire que ce serait le premier contributeur en Europe à bénéficier des aides européennes.
20:48 Et pour la France, c'est un sacré coup de massue.
20:50 Et ça, les agriculteurs en parlent, les agriculteurs français en parlent et craignent.
20:54 9 milliards, c'est pour la PAC en France.
20:56 Oui, tout à fait.
20:57 Nous, on donne plus qu'on ne reçoit.
20:58 9 milliards, voilà.
21:00 Oui, mais l'Ukraine recevrait 13 milliards, ce qui est énorme.
21:03 Il y a très peu de pays qui sont contributeurs.
21:05 En fait, la plupart des pays sont bénéficiaires.
21:06 Et ceux qui critiquent d'ailleurs le plus l'Europe sont les premiers bénéficiaires, il faut le dire.
21:11 Moi, je crois qu'Attal, effectivement, il tire son épingle du jeu en termes de communication
21:15 parce qu'il est extrêmement habile et il nous le prouve.
21:20 Mais attention, une fois de plus, ne confondons pas la communication et les réponses concrètes.
21:26 Attendu, parce qu'aujourd'hui, il faut le rappeler, c'est un point qui me semble essentiel.
21:29 Au pays de la com' c'est le roi.
21:30 Oui, d'accord.
21:31 Mais aujourd'hui, ce qui est certain, c'est que 1 kg de poivre, ça coûte 40 centimes.
21:34 Au pays de la com' il est déjà président.
21:36 Mais au pays de la com' il est président.
21:37 Mais en France, c'est différent.
21:39 En France, produire 1 kg de poivre, ça coûte 40 centimes.
21:43 Quand les paysans le cèdent à 20 ou 30 centimes aux grandes surfaces ou aux intermédiaires
21:47 et que vous le retrouvez, vous, à l'État, à 3 euros, il faut quand même vous poser quelques questions
21:51 sur les mécanismes du marché et les relations entre les uns et les autres.
21:56 On va... Alors, Georges, un mot court parce que je trouve quand même...
21:59 Allons-y, allons-y.
22:00 Mais vous êtes sûr ? Si, si, si, vous avez une petite intervention.
22:02 Non, simplement un petit sentiment.
22:04 Moi, j'ai été élu d'une circonscription rurale il y a déjà 20 ans.
22:07 Tous ces problèmes...
22:09 Ils existaient déjà.
22:10 Ils existaient déjà de la même manière.
22:12 Je défendais ma filière.
22:14 Toutes les normes, le formalisme, la concurrence déloyale, tout était là.
22:18 Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi ça explose aujourd'hui et qu'aujourd'hui.
22:23 La situation, certes, s'est certainement détériorée depuis 20 ans encore davantage,
22:28 mais on n'y comprend rien. Moi, je n'y comprends rien.
22:31 Il y a eu des coups de boudoir réguliers.
22:32 Je ne sais pas si vous comprenez ce qui se passe.
22:34 Il y a eu des coups de boudoir réguliers depuis tout à l'heure.
22:35 La politique de Bruxelles, celle de Paris, je n'y comprends rien.
22:37 Messieurs, messieurs, madame, c'est la pub.
22:41 Dans un instant, on va revenir avec ce qui s'est passé.
22:43 Donc aujourd'hui au Louvre, deux militantes écologistes qui ont décidé de gâcher la journée
22:49 de tous les visiteurs du Louvre en balançant de la soupe sur la joconde.
22:52 Voilà, c'est ça la différence entre les écolos et les agriculteurs, notamment.
22:55 A tout de suite.
22:56 Pas de partie plus.
22:57 De retour dans l'Or des pros et Georges Fenech est heureux d'être là.
23:04 Vous disiez que le plateau était beau, Georges.
23:06 Oui, vous êtes magnifique.
23:08 Il est très bien habité.
23:09 Si vous pouviez éviter d'interrompre ce moment.
23:11 La génération montante.
23:13 Sur nous.
23:15 No comment.
23:16 Je vous avais promis cette image, bien triste image.
23:20 J'allais dire image d'une grande médiocrité.
23:25 Deux militantes écolo sont donc allées asperger de soupe la joconde.
23:30 Image.
23:31 Qu'est-ce qu'il y a d'important ?
23:39 Qu'est-ce qu'il y a de plus important ?
23:41 L'art, le droit et l'alimentation saine et durable.
23:45 Notre système agricole est malade.
23:49 Nos agriculteurs perdent le travail.
23:53 Un Français sur trois ne fait pas tous ses repas tous les jours.
23:58 On est réponse alimentaire.
24:02 Et on demande la mise en place de la sécurité sociale et de l'alimentation durable.
24:07 Pour réclamer, Georges Fenech, le droit à une alimentation saine et durable.
24:11 Très bien.
24:12 On va bazarder de la soupe sur la joconde.
24:15 Oui, quel rapport ?
24:16 C'est exactement ma question.
24:17 Quel rapport ?
24:18 Vous avez vu le tonnerre d'applaudissements des gens dans la salle ?
24:21 Oui.
24:22 Ils ont été marqués par cette image.
24:25 Vous êtes ironique, bien sûr.
24:26 Absolument.
24:27 C'est affligeant.
24:28 Voilà.
24:29 Ça montre la déconnexion totale.
24:31 Ce qui m'étonne, c'est peut-être l'insuffisance de protection de la joconde.
24:35 Plexiglas.
24:36 Non, vitres blindées.
24:38 Vitres blindées, oui.
24:39 Non, vitres blindées.
24:40 Mais enfin, voyez comme elles sont approchées très facilement en passant derrière.
24:43 Je pense que le musée devrait quand même réfléchir à plus de protection.
24:46 On nous envoie le tweet de Rachida Dati, la ministre de la Culture,
24:49 qui a tout de suite réagi.
24:51 La joconde comme notre patrimoine appartient aux générations futures.
24:54 Aucune cause ne peut justifier qu'il soit pris pour cible.
24:57 Je reste tout mon soutien au personnel du musée du Louvre.
25:00 Véronique.
25:01 Il y a deux choses qui me marquent.
25:03 La première, c'est que ce sont les idéologues qui s'en prennent toujours à l'art.
25:08 Là, c'est bien gentil l'écologie, mais on se souvient,
25:11 les nazis, les Khmers rouges, les bolcheviks, en règle générale,
25:14 on s'en prend à la culture.
25:15 Ils sont au parallèle.
25:16 Et à l'art.
25:17 Oui, attention.
25:18 Pour moi, excusez-moi, mais ce sont quand même des gens totalitaires.
25:22 On s'en prend à la joconde de cette façon.
25:24 Après comparaison n'est pas raison.
25:26 Bien sûr.
25:27 Mais enfin, quand même, c'est dangereux.
25:29 Et comme l'a dit Jules, de voir des gens qui applaudissent,
25:32 je trouve ça...
25:33 Il était ironique.
25:34 Il n'y en a pas.
25:35 Justement, il n'y a eu...
25:36 C'est que personne...
25:37 C'est pour ça que j'ai précisé, il était ironique, Jules.
25:39 Je sais qu'on ne comprend pas toujours ses interventions,
25:41 mais là, il y avait de l'ironie.
25:43 Oui, mais je suis allée au Louvre il y a 15 jours de cela,
25:47 et je ne comprends pas effectivement comment on a pu saccager...
25:50 Ce n'est pas la première fois.
25:52 Alors après, la joconde est protégée par une liste...
25:54 Vous avez quand même déjà deux contrôles de sécurité avant de rentrer dans le musée.
25:57 Oui.
25:58 On vous fouille.
25:59 C'est de la soupe.
26:00 On vous fait parler avec de la soupe, d'accord, en disant que c'est une bouteille d'eau.
26:03 Mais quand même, vous avez normalement des vigiles devant la joconde,
26:07 et vous ne pouvez pas vous approcher aussi près en balançant la soupe.
26:11 Non, mais ce n'est pas la première fois.
26:12 Si, si, c'est possible.
26:13 Ce qui me frappe à chaque fois dans ce genre de happening,
26:16 c'est que là, les images qu'on a,
26:19 ce n'est pas des images de personnes qui filment comme ça.
26:22 On va aller revoir ces images pour en parler.
26:24 Il y a un rendez-vous qui est pris avec des journalistes.
26:27 Là, il y avait des journalistes,
26:29 un journaliste vidéo de l'AFP,
26:31 qui prend rendez-vous avec ces activistes dans le but de préparer un délit.
26:35 Et je trouve, en termes de déontologie, c'est quand même très, très limite.
26:39 Ce n'est pas la première fois.
26:40 Ces militants écolo, pourquoi on a les images à chaque fois ?
26:43 Même quand ces militants se collent la main sur des autoroutes.
26:46 Il y a un deux poids, deux mesures.
26:47 Imaginez.
26:48 Même quand les militants, ils choisissent leur journaliste.
26:50 Généralement, ils travaillent toujours avec les mêmes, disons-le.
26:52 Ils travaillent avec les mêmes, parce qu'ils travaillent ensemble, disons-le.
26:54 Et donc, ils donnent rendez-vous.
26:56 On va agir là à tel moment.
26:58 Et donc, comme ça, après, ce journaliste peut fournir toutes les rédactions en images.
27:02 Non, mais en termes de symboles, d'abord, la soupe, ça se mange, ça ne se jette pas.
27:06 Et qu'à donner souci au sien de l'environnement, on le sait.
27:08 Raison pour laquelle je pense qu'ils ont encore beaucoup à apprendre du monde de paysans.
27:12 Cependant, je pense qu'ils desservent radicalement leur cause,
27:17 parce que personne n'a envie de comparer l'écologie et l'art.
27:21 Personne ne comprend qu'on puisse dire qu'est-ce qui est plus important.
27:26 Enfin, moi, je ne comprends pas le message qui est passé là, en réalité.
27:32 Je n'arrive pas à faire de lien direct, comme si l'art, d'une manière ou d'une autre,
27:37 pouvait être responsable des défis écologiques qui sont devant nous,
27:42 ou de l'inaction climatique, ou je ne sais quoi.
27:45 Donc, pourquoi prendre deux objets qui n'ont aucun lien ?
27:48 On pourrait comprendre, à la limite, même si on est en désaccord
27:51 lorsqu'on attaque des choses qui sont en lien avec le problème climatique,
27:55 on peut encore le comprendre.
27:56 Mais là, les actions se déconnectent.
27:58 Or, ça symbolise peut-être ça aussi quelque chose,
28:01 le fait de ne plus chercher de lien, forcément,
28:04 entre les causes et les conséquences de l'une et l'autre chose.
28:07 En tout cas, ça donne un super écho, un formidable écho,
28:10 au sondage réalisé par l'Institut CSA.
28:12 Vous vouliez y venir ?
28:13 Vous me devancez, vous voulez vous asseoir à ma place ?
28:15 Oh non, j'oserais pas.
28:17 Puisque nos deux rédactions, ainsi que celle d'Europa,
28:19 ont commandé un sondage à l'Institut CSA,
28:24 et la question est la suivante.
28:25 À qui faites-vous le plus confiance pour défendre la nature et l'environnement ?
28:29 49% des sondés répondent les agriculteurs,
28:32 26% les écologistes, 25% ne se prononcent pas.
28:35 Donc c'est très clair, les Français ont plus confiance
28:37 en notre agriculture, en nos agriculteurs,
28:40 qu'en nos chers militants écologistes.
28:42 C'est pas terrible comme sondage, franchement.
28:44 J'aurais attendu un 70-80% pour les agriculteurs.
28:48 Seulement une petite moitié des Français estiment que...
28:52 Non, je crois que le sondage, moi, ne me plaît pas beaucoup.
28:55 Il y a le double de Français qui préfèrent les agriculteurs aux militants écologistes.
28:57 Vous pouvez le retourner comme vous voulez,
28:58 il n'y a pas une majorité écrasante de Français
29:01 qui considère que les agriculteurs défendent davantage la nature.
29:04 Oui mais ça s'explique parce qu'on est dans un monde de plus en plus urbain
29:08 et qu'on a une population qui est de moins en moins prise
29:11 avec ce qu'est vraiment le monde agricole.
29:14 C'est un monde qui est en train de disparaître.
29:16 D'ailleurs, quand on regarde le détail du sondage,
29:17 on voit bien que l'agglomération parisienne,
29:20 les habitants de l'agglomération parisienne
29:22 et les habitants des communes de plus de 100 000 habitants,
29:25 les chiffres ne sont pas du tout les mêmes.
29:27 On est à autour de 40% pour les écologistes et 35% pour les agriculteurs.
29:31 Ce clivage entre ceux qui choisissent les agriculteurs
29:34 et les autres qui choisissent les écologistes,
29:35 on le retrouve aussi chez nos artistes.
29:38 Exemple, Guillaume Canet a joué dans un film qui s'appelle "Au nom de la terre"
29:42 sur le monde paysan, réalisé par un homme qui a perdu son père,
29:45 qui s'est suicidé parce qu'il était lui-même agriculteur.
29:48 Et depuis qu'il a joué dans ce film, "Au nom de la terre",
29:51 il est très mobilisé pour soutenir nos agriculteurs.
29:53 Alors, on ne l'a pas entendu depuis le début de la crise,
29:55 mais c'est pour vous donner une idée.
29:56 Il y en a un autre qu'on a entendu depuis le début de la crise, c'est Pierre Ninet.
29:59 Et Pierre Ninet, à l'inverse, il a fait un film sur le glyphosate,
30:03 qui condamne l'usage du glyphosate.
30:05 Et depuis qu'il a fait ce film, il est très sensibilisé
30:08 à la lutte contre l'usage des pesticides.
30:11 Et Pierre Ninet, il a fait un tweet pour dénoncer le 2 poids de mesure
30:14 qu'on évoquait en début d'émission de Gérald Darmanin.
30:17 J'annonce qu'il a fait ce tweet bien avant, en fin de semaine dernière,
30:20 donc avant l'annonce de siège à Paris.
30:23 Et donc, simplement pour parler des autoroutes.
30:25 "Malaise palpable au-delà des revendications justifiées de nos agriculteurs.
30:28 Ce discours, après qu'une bombe a explosé devant un bâtiment public,
30:32 à Carcassonne inquiète.
30:33 La répression policière dépendrait donc des opinions du gouvernement
30:35 et non plus du droit."
30:36 Donc, Pierre Ninet, il appelle à réprimer un agriculteur
30:41 comme un militant écologiste ou comme un émeutier.
30:43 Georges Fenech, ça vous inspire quoi ?
30:45 Ça m'inspire que le comédien que j'apprécie beaucoup
30:49 est à côté de ses pompes.
30:50 Voilà.
30:51 C'est un très très bon acteur,
30:52 mais vous ne pouvez pas mettre sur le même pied d'égalité
30:55 quelqu'un qui saccage,
30:57 quelqu'un qui défend son travail, son territoire, son agriculture.
31:03 Ce n'est pas possible.
31:04 Et je pense qu'il ne faut pas traiter de la même manière,
31:07 quand on est dans le maintien de l'ordre public,
31:09 des gens qui sont là pour saccager, véritablement,
31:12 des gens qui sont là uniquement pour des revendications bien précises.
31:16 Qui veut réagir là-dessus ?
31:17 C'est drôle de voir ces gens-là demander de la répression policière
31:21 alors qu'ils sont toujours les premiers à demander moins de police,
31:24 à ce qu'on les arme moins,
31:26 à dénoncer des potentielles violences policières systémiques.
31:31 Donc, d'où ça est très drôle.
31:32 Et ça montre quand même une certaine déconnexion.
31:34 Et en effet, Véronique l'a dit,
31:36 Pierre Ninet, c'est quelqu'un de très urbain.
31:38 C'est un Parisien.
31:40 Et on voit une déconnexion assez abyssale
31:43 entre ce qu'on a vu là, le tweet de Pierre Ninet,
31:46 l'âge de Combes, et les vraies revendications de nos agriculteurs.
31:49 Il y a un monde, il y a un fossé entre ces gens-là.
31:51 Oui, à la fois il y a 90% des Français qui soutiennent le mouvement,
31:54 il doit bien y en avoir dans les villes aussi, je me dis.
31:56 Et puis, Darmanin n'est pas idiot.
31:58 Il est capable de regarder qui soutenait les émeutes
32:00 et qui soutient aujourd'hui le mouvement paysan.
32:02 Donc, au-delà de, je dirais, des tergiversations
32:05 ou des idéologies des uns et des autres,
32:07 il y a un mouvement qui est extrêmement populaire,
32:09 compris par la population, une colère qui est parfaitement tendue.
32:12 De l'autre côté, une colère qui l'était beaucoup moins,
32:15 en tout cas avec des chiffres qui ne donnaient pas la même chose.
32:17 Donc, nos gouvernants, ne l'oublions pas,
32:19 gouvernent aussi beaucoup, beaucoup, et à mon avis,
32:21 beaucoup trop avec les sondages aussi.
32:23 Aujourd'hui, ils pensent que, voilà,
32:25 c'est les sondages qui doivent donner le là.
32:27 C'est pour ça que je disais qu'au-delà des positionnements
32:29 des uns et des autres, si vous ne trouvez pas
32:31 de solution concrète pour les agriculteurs,
32:33 les actions risquent de dégénérer.
32:35 Lorsqu'ils vont dégénérer, de moins en moins de gens
32:37 seront d'accord avec ces actions,
32:39 parce que les gens peuvent comprendre.
32:41 - C'est déjà passé pour les gilets jaunes.
32:43 - Exactement. Et donc, voilà, cette stratégie
32:45 du pourrissement, choisie par l'État très souvent,
32:48 ça a été le cas avec les gilets jaunes,
32:50 avec la réforme des retraites,
32:52 peut-être demain avec les agriculteurs,
32:54 bien que ce soit plus dur, parce qu'on arrive
32:56 à une élection européenne où la question
32:58 de l'agriculture est extrêmement imbriquée.
33:00 - Et Jean-Bernadé Lalle a bien compris.
33:02 - Voilà, et beaucoup l'ont compris.
33:04 Mais en tout cas, cette stratégie du pourrissement
33:06 tel que les gens commencent à récuser
33:08 les mouvements, c'est aussi une stratégie
33:10 du gouvernement. Alors, elle ne date pas d'aujourd'hui,
33:12 mais je crois que le gouvernement actuel...
33:14 - Sur Pierre Ninet, Véronique Fucquier.
33:16 - C'est une stratégie, mais où l'État peut quand même
33:18 y laisser des plumes, parce que c'est chaque fois
33:20 un État qui se montre de plus en plus faible
33:22 et qui n'arrive pas à juguler toutes les crises
33:24 successives, parce que, voilà, le problème
33:26 n'est jamais réglé sur le fond. C'est toujours
33:28 des mesures, mais ce ne sont jamais des réformes.
33:30 Sur Pierre Ninet, non, effectivement,
33:32 je pense qu'il est déconnecté,
33:34 cette politique du tweet en permanence
33:36 est assez fatiguante.
33:38 - Enfin, en permanence, il a choisi de tweeter là-dessus
33:40 parce qu'il est engagé sur cette question des pesticides.
33:42 - Oui, pardon, lui ne tweet pas en permanence,
33:44 mais cette stratégie du tweet
33:46 de certains artistes engagés
33:48 est un petit peu fatigante.
33:50 - J'ai une séquence pour vous, Jules Taurès.
33:52 Il faut savoir que Jules Taurès a interviewé
33:54 il y a deux semaines Marine Le Pen et Jordan Bardella
33:56 pour l'excellent journal du dimanche.
33:58 Vous étiez aux côtés de Charlotte Dornelas.
34:00 - La non-excellente Charlotte Dornelas.
34:02 - La non-excellente Charlotte Dornelas.
34:04 Et à ce moment-là,
34:06 Jordan Bardella et Marine Le Pen
34:08 nous ont vendu ce fameux ticket,
34:10 elle à l'Elysée, lui à Matignon.
34:12 Et hier, Jordan Bardella,
34:14 ne voit-il pas qu'il lance un mouvement de jeunesse,
34:16 les Jeunes avec Bardella ? Pourquoi pas ?
34:18 On nous dit que ce mouvement de jeunesse s'arrêtera
34:20 à la fin du scrutin des Européennes.
34:22 Cette promesse n'engage que ceux qui la croient.
34:24 Et vous allez entendre
34:26 ce que réclament
34:28 les Jeunes avec Bardella, ce qu'ils ont scandé hier.
34:30 - Je vous vois venir. - Et regardez le visage
34:32 du président du RN.
34:34 Alors président du RN, c'est déjà fait,
34:44 c'est président de la République.
34:46 - Je ne suis pas sûr que l'objectif de carrière
34:48 de Jordan Bardella... - Non mais ce que réclament ces Jeunes.
34:50 - Non mais si vous voulez
34:52 me laisser finir ma phrase, je vous promets que vous allez comprendre.
34:54 Je ne suis pas sûr que Jordan Bardella
34:56 à terme, vise
34:58 ni Beauvau ni Matignon.
35:00 Je pense qu'il a
35:02 une ambition politique qui va
35:04 au-delà du fait d'être Premier ministre.
35:06 Un Premier ministre hypothétique, parce que Marine Le Pen
35:08 n'a pas encore gagné la prochaine élection présidentielle
35:10 et elle n'est même pas encore candidate.
35:12 Mais évidemment, il y a au sein de cette jeunesse,
35:14 là on est quand même dans une
35:16 boîte de nuit aux Champs-Elysées.
35:18 On revient à disant rien, on se dit
35:20 le RN va avoir 1000 personnes
35:22 dans une boîte de nuit aux Champs-Elysées.
35:24 On n'en aurait pas pensé. Mais évidemment Jordan Bardella,
35:26 toute sa stratégie,
35:28 c'est la participation pour les Européennes.
35:30 Et c'est évidemment avec les Jeunes
35:32 qu'il réussira à atteindre
35:34 un score qui, au-delà... - Les Jeunes votent très peu
35:36 à 18-24 ans. - Non mais c'est ce qu'il avait
35:38 réussi à faire en... - On votait à 15% à la dernière
35:40 élection européenne. - En 2019, lui, il avait réussi
35:42 à mobiliser une partie des Jeunes. Donc là,
35:44 évidemment c'est quelque chose
35:46 qu'il va essayer de refaire. Et surtout,
35:48 évidemment, on ne va pas le cacher, il y a un engouement
35:50 pour Jordan Bardella chez les Jeunes qui est assez incroyable.
35:52 Il y a un chiffre qui est loin d'être
35:54 anecdotique, c'est qu'il a 1 million d'abonnés
35:56 sur TikTok. Chacun de ses TikTok fait
35:58 entre 5 et 6 millions de vues. - Il n'a pas
36:00 les TikToks qu'il y a dans son histoire. - C'est un JT de venteur
36:02 tous les jours. - Véronique.
36:04 - Oui. - Sur le phénomène Bardella. - Non mais c'est
36:06 le nerf de la guerre que d'arriver
36:08 dans un parti à
36:10 drainer derrière soi toute une jeunesse.
36:12 Ce sont des forces vives. Enfin, on sait très bien
36:14 qu'un parti ne se porte pas bien
36:16 quand vous n'avez que des vieux militants.
36:18 C'est un petit peu malheureusement ce qui pêche
36:20 chez les LR, disons les choses.
36:22 C'est la force du RN.
36:24 - Les regards se tournent vers Georges Fenech.
36:26 Où sont les jeunes ?
36:28 Il y a Guilhem Carayon.
36:30 - C'est la force du RN et c'était déjà la force
36:32 aux dernières élections présidentielles, effectivement,
36:34 que d'avoir un électorat
36:36 composé de
36:38 beaucoup de jeunes. Donc cette stratégie
36:40 de toute façon est
36:42 franchement très maligne. Après,
36:44 ça prendra du feu. - Plus globalement,
36:46 il y a un renfort sur le domaine.
36:48 - Jordan Bardella n'a que
36:50 28 ans.
36:52 - Il y a un saut générationnel.
36:54 - Les jeunes prennent la parole.
36:56 - Les médias qui rentrent devant la parole, ils se disent
36:58 "Est-ce que les vieux peuvent parler ?"
37:00 - A vous l'honneur.
37:02 - Moi, en fait, c'est pour dire que je trouve ça très triste.
37:04 Très triste, pourquoi ? Parce qu'on oppose
37:06 au couple Macron-Attal une semaine
37:08 après, le couple Bardella.
37:10 On est dans une politique-spectacle que je trouve
37:12 absolument abobinable en ce qui me concerne,
37:14 qui ne résout en rien
37:16 les problématiques des uns et des autres
37:18 et des Français. - Évidemment, il a lancé un mouvement de jeunesse.
37:20 - Je trouve vraiment que toute cette écume faite
37:22 autour de ça, alors moi, je veux bien être un mieux, un mieux autre
37:24 sur TikTok, je ne sais quoi.
37:26 - Mais aujourd'hui, c'est comme ça que la communication s'est fait.
37:28 - J'ai le droit de le déplorer. - Bien sûr.
37:30 - Même si c'est comme ça, je pense que
37:32 et on le voit, on voit que la communication
37:34 a pris le pas sur le front. - Pour faire déplorer autre chose.
37:36 - Parce qu'il y a une incapacité à régler le problème des Français, c'est tout.
37:38 - La ministre de la Culture déplore
37:40 comme de nombreuses
37:42 personnalités depuis
37:44 la tribune de
37:46 1200 inconnus notoires
37:48 contre Sylvain Tesson. Vous savez que Sylvain Tesson
37:50 devait être parrain
37:52 du Printemps des Poètes 2024, doit être parrain
37:54 du Printemps des Poètes 2024.
37:56 Sophie Nolot, la directrice artistique du Printemps des Poètes
37:58 après cette pétition, a fait le choix
38:00 de démissionner. Donc ils ont eu sa tête
38:02 quelque part. Le choix que j'assume pleinement
38:04 a déclenché une cabale effarante, pour ne pas dire
38:06 monstrueuse, dans ce contexte,
38:08 aucune parole n'étant audible, j'ai préféré réserver
38:10 la mienne au silence. Je rappelle que ces 1200
38:12 inconnus, qui se disent poètes, ont
38:14 signé une pétition pour dire en gros
38:16 "Sylvain Tesson est d'extrême droite, il ne faut pas qu'il soit parrain
38:18 de ce festival". Et donc
38:20 la ministre de la Culture, Rachida
38:22 Datti, qui avait réagi une première fois, il faut le dire,
38:24 mais de manière moins véhémente que la
38:26 seconde fois, où elle dit qu'elle déplore
38:28 ce sectarisme. Parce que
38:30 Georges Fenech, il n'y a pas d'autre mot pour définir
38:32 ce qu'est cette pétition
38:34 de 1200 personnes,
38:36 jalouse du succès et du talent de Sylvain Tesson,
38:38 qui décide en gros
38:40 qui peut être parrain ou non d'un festival.
38:42 Et l'un des plus grands auteurs français
38:44 actuellement n'a pas le droit d'être
38:46 parrain d'un festival de poètes.
38:48 - Mais il restera parrain de ce festival. Je ne sais pas
38:50 pourquoi, au fond, Sophie Nelot,
38:52 la présidente de ce
38:54 printemps des poètes,
38:56 n'est-ce pas, a démissionné.
38:58 Apparemment, il y aurait eu des difficultés
39:00 dans son management.
39:02 Semble-t-il, à l'intérieur, si on en croit
39:04 une enquête de Libération,
39:06 avec 8 salariés qui se sont plaints.
39:08 - Où a été publiée la tribune.
39:10 - La librette, elle est du monde, elle n'est pas de l'Ibé.
39:12 - Absolument. Je l'ai lu dans l'Ibé, moi, en tout cas.
39:14 - C'est une belle lecture, messieurs.
39:16 - Oui, mais il faut tout lire.
39:18 Il ne faut pas le sectaire.
39:20 Donc, non, mais je suis,
39:22 moi, évidemment satisfait
39:24 de la réaction de la ministre
39:26 de la Culture, qui défend
39:28 la littérature, qui défend Sylvain Tesson,
39:30 qui est l'un des, sans aucun doute,
39:32 les grands écrivains de notre époque.
39:34 Et en plus, un mauvais procès qui lui a été fait
39:36 en espèce de...
39:38 - La tribune reposait sur une fake news.
39:40 - La tribune reposait sur une fake news.
39:42 - Il n'a pas préfacé le livre qu'on lui donne.
39:44 - En plus, au-delà de tout ça, je pense qu'un artiste
39:46 comme Sylvain Tesson, c'est toujours,
39:48 pas que lui d'ailleurs, c'est toujours
39:50 très difficile de le placer dans le cadre
39:52 assez restreint de réaction
39:54 néo-politique de droite, de gauche, etc.
39:56 - C'est tout le problème de la tribune.
39:58 - Je pense qu'un artiste, il déborde toujours,
40:00 et bien heureusement, il déborde toujours
40:02 ce cadre-là. Moi, du coup, je suis allé
40:04 réécouter ce qu'il avait fait sur
40:06 France Inter, puisqu'il a beaucoup travaillé pour France Inter,
40:08 Tesson, avec notamment un été
40:10 avec Rimbaud, où les textes sont absolument
40:12 extraordinaires. Donc, au-delà
40:14 des positionnements, je trouve que c'est un peu ridicule
40:16 de vouloir enfermer quelqu'un
40:18 dans tel ou tel groupe politique
40:20 alors que, par nature,
40:22 l'artiste, il doit dépasser,
40:24 et il dépasse ce cadre-là. - Véronique.
40:26 - En tout cas, Sylvain Tesson, oui, par essence,
40:28 est inclassable, il a le talon
40:30 pour n'être, heureusement, dans aucune
40:32 case. Après, sur le côté réactionnaire,
40:34 il y a bien des artistes, dans tous
40:36 les siècles qui ont été réactionnaires,
40:38 à commencer par Baudelaire. - Oui, puis ce n'est pas encore interdit,
40:40 ce n'est pas encore criminalisé d'être réactionnaire.
40:42 - Soyez en prison, c'est ça ?
40:44 - Non, mais sur la réaction de Rachida Dati, c'est bien
40:46 parce qu'elle emploie le mot "sectarisme", et moi, je la trouvais
40:48 tiède, justement, dimanche dernier. - Je suis assez d'accord avec ça.
40:50 - Et on m'avait accusé que j'étais un petit peu vache
40:52 avec la nouvelle ministre de la Culture. - Qui vous avait dit ça ?
40:54 - Ben, Eliott Deval.
40:56 - Il vous avait dit ça ? - Oui, Eliott, il m'avait dit
40:58 que je ne comprenais pas, mais lui, il dit "ben non". - J'y étais.
41:00 - Je t'ai moi, Eliott. - Enfin, Rachida Dati...
41:02 - Moi, je suis d'accord avec vous.
41:04 - Non, mais là, elle mouille un petit peu plus
41:06 la chemise, donc c'est pas mal.
41:08 - Jules ? - Non, mais surtout,
41:10 c'est cette fâcheuse tendance à tout
41:12 politiser qui devient quand même de plus en plus agaçante.
41:14 Et là, on voit bien les ficelles
41:16 qui sont derrière cette tribune, qui au départ
41:18 a été signée par 600 personnes,
41:20 et qui, là, aujourd'hui, est signée par 1 200 personnes
41:22 que personne ne connaît, je vous jure.
41:24 - On avait un titre, les 1 200 inconnus
41:26 s'entraînent à Sylvain Tesson. - Exactement, et ils n'ont pas
41:28 un dixième du talent de Sylvain Tesson. Moi, je me suis
41:30 amusé à... Regardez, j'ai peut-être pas fait les
41:32 1 200, mais j'en ai fait au moins 400, et je vous jure...
41:34 - Ne nous faites pas les 400, hein !
41:36 - Je n'en connaissais pas un seul.
41:38 - Ah oui ? - Je n'en connaissais pas un seul. - Ça ne sera rien donné leur nom, alors.
41:40 - Donc, on ne le donnera pas.
41:42 Mais c'est cette entreprise de diabolisation
41:44 qui est vraiment scandaleuse et qui,
41:46 à mon avis, va plutôt servir Sylvain
41:48 Tesson qu'autre chose.
41:50 - Tu sais, qu'il n'a rien demandé,
41:52 et qu'il n'a pas réagi, d'ailleurs.
41:54 Et il a bien fait.
41:56 - Il est au-dessus. - C'est ça, la différence.
41:58 Il est au-dessus. - C'est la meilleure des réponses.
42:00 - C'est un poète, c'est un aventurier, c'est quelqu'un des...
42:02 Au-dessus des autres. - Je connais un présentateur... - C'est intéressant, mais...
42:04 - Un présentateur qui dit "les artistes
42:06 que j'aime savent que leur oeuvre
42:08 est leur manifeste". - Exactement.
42:10 Il n'a pas besoin d'en rajouter.
42:12 - Alors, vous savez que le 7 février
42:14 prochain, il y aura enfin un hommage
42:16 pour les Français
42:18 tués, assassinés lâchement
42:20 par les terroristes du Hamas.
42:22 La question de la participation à cet hommage
42:24 de la France insoumise se pose. Mathilde Panot
42:26 a dit qu'elle pourrait y aller avec son
42:28 groupe. Elle est présidente du groupe LFI
42:30 à l'Assemblée nationale. Et hier,
42:32 nous avions une journée de mémoire
42:34 pour tous les Juifs tués dans les
42:36 camps de la mort, pour tous
42:38 les déportés de
42:40 Lachoie. Et il y a eu un hommage
42:42 avec une députée Renaissance,
42:44 notamment Caroline Yadan, mais aussi
42:46 avec Emeric Caron. Et au moment où
42:48 Emeric Caron, député LFI, a fait
42:50 le geste de déposer une gerbe de fleurs,
42:52 Caroline Yadan, elle s'est retournée, elle lui a tourné le dos
42:54 pour ne pas voir Emeric Caron
42:56 déposer cette gerbe de fleurs.
42:58 Elle a fait pareil pour le représentant de Daniel Obono,
43:00 puisque Daniel Obono n'est même pas venu elle-même,
43:02 elle a envoyé l'un de ses représentants. Je vous propose de regarder
43:04 cette séquence et puis on en parle ensemble.
43:06 (...)
43:34 Merci.
43:36 (...)
43:38 - Jean Chmenech,
43:40 deux questions se posent. - Oui.
43:42 - Première question. Est-ce
43:44 que vous auriez fait pareil ? Tourner le dos
43:46 aux députés Caron parce que
43:48 il y a un double discours, c'est ce que dit Caroline
43:50 Yadan. Et ensuite, est-ce que les députés
43:52 LFI peuvent venir à l'hommage
43:54 du 7 février prochain ? - Moi je n'aurais jamais tourné le dos
43:56 parce que d'abord c'était le dos
43:58 au monument. Il ne fallait pas tourner le dos.
44:00 Premièrement. Instrumentaliser
44:02 politiquement, c'est très mauvais.
44:04 Surtout quand on est sur des événements
44:06 comme celui-ci, des commémorations aussi
44:08 importantes que celle-là. Secondo,
44:10 je ne sais pas ce que va faire Mathilde Panot
44:12 le 7 février parce que, au fond,
44:14 si vous regardez de près, qu'a annoncé
44:16 le président de la République ? Un hommage
44:18 aux victimes du terrorisme commis
44:20 le 7 octobre. Or,
44:22 LFI n'a jamais voulu considérer
44:24 que ça s'agissait d'actes
44:26 de terroristes. Ils considèrent que ce sont
44:28 des répostes, une résistance,
44:30 des crimes de guerre éventuellement.
44:32 Donc elle n'a pas allé se
44:34 recueillir pour ce qu'elle ne considère pas
44:36 comme étant des victimes directes de terrorisme.
44:38 Il y a quelque chose d'assez
44:40 déplacé, indécent
44:42 dans cette présence et d'ailleurs
44:44 si je ne crois pas qu'on puisse
44:46 l'interdire à les députés de la Nation
44:48 - Ah non, elle peut venir. - d'être là,
44:50 mais elle ne pourra en aucun cas... - Mais elle va créer une polémique.
44:52 Sa présence va créer une polémique, évidemment.
44:54 Et beaucoup d'émoi. - Une très mauvaise polémique.
44:56 Pensons aux familles. - Elle devra parasiter
44:58 l'hommage. - Les victimes. Il y a quelque chose
45:00 de très indécent. - Cette polémique. Véronique.
45:02 - Oui, je suis d'accord avec Georges.
45:04 Il y a quelque chose d'excessivement indécent.
45:06 Il faut penser aux familles
45:08 de victimes, il faut penser aux
45:10 otages français dont on parle
45:12 si peu.
45:14 J'estime qu'ils n'ont pas
45:16 leur place. J'estime que les députés
45:18 de la France Insoumise n'ont pas leur place. Vraiment, ils ont
45:20 été absolument odieux dans leur comportement
45:22 quand il a fallu
45:24 traiter
45:26 toute l'actualité qui avait trait
45:28 à ce massacre, à ces drames
45:30 et à tout ce qui s'en est suivi ensuite.
45:32 - Il nous reste 30 secondes.
45:34 Jules Torres, qui est désormais rédacteur en chef
45:36 de cette émission, m'a dit "Gauthier, il faut terminer par une image
45:38 positive parce que l'actualité est lourde".
45:40 Et nous sommes, Jules, champions
45:42 d'Europe de handball.
45:44 - Handball. - Il a tout gâché.
45:46 - Victoire face
45:48 au Danemark. - On ne peut pas dire handball ?
45:50 - Handball, c'est la prononciation allemande.
45:52 Mais donc,
45:54 les Français ont reporté un match
45:56 incroyable. - Voilà, Thomas Leroy nous montre cette image de joie.
45:58 Les Français, champions d'Europe
46:00 de handball.
46:02 - À la dernière minute.
46:04 - Son meilleur ennemi, le Danemark.
46:06 Et nous aussi, nous sommes
46:08 à la dernière minute de cette émission, même à la
46:10 dernière seconde. Merci de m'avoir accompagné
46:12 tous les quatre. Merci à Thomas Leroy
46:14 d'avoir passé tout le week-end avec moi, le matin
46:16 et le soir. La semaine prochaine, vous retrouvez
46:18 évidemment, Eliott Deval. Demain,
46:20 c'est le retour du Roi Pascal Praud.
46:22 Tout de suite, c'est Enquête d'Esprit.
46:24 Avec vous, Véronique Jacquet, vous restez à l'antenne. Vous faites
46:26 des heures supplémentaires ce soir, deux heures d'antenne.
46:28 - Mais c'est une rediffusion, vous le savez,
46:30 21h, Enquête d'Esprit. - Oui, mais ne demandez pas.
46:32 - La rediffusion, c'est à 13h.
46:34 - Vous ne voyez pas le lancement que je vous fais.
46:36 - Mais oui, je sais. - Vous me cassez le lancement.
46:38 - Les téléspectateurs ne sont pas dupes, je n'ai pas la même veste.
46:40 - Ah bah, d'accord. - Et c'est sur les convertibles.
46:42 - Vous auriez eu le temps de la changer pendant la pub. - Oui, c'est vrai.
46:44 - À 22h, c'est l'ami Olivier de Cairenfleck.
46:46 Excellente soirée sur CNews. Bye bye.
46:48 Bye bye !
46:49 *rire*